Leon Mba

Leon Mba

Léon Mba

Léon Mba
Léon Mba
Représentation de Léon Mba située sur le carrefour Mba à Port-Gentil
Nationalité Gabonaise
Naissance 9 février 1902
à Drapeau de la France Libreville (Afrique-Équatoriale française-Gabon)
Décès 27 novembre 1967
à Paris
Profession Chef de canton, homme politique
Carrière Voir biographie
Parti(s) CMG, BDG
Plus haut poste (Gabon) Président de la République
12 février 1961 - 27 novembre 1967
Prédécesseur aucun
Successeur Omar Bongo
Second plus haut poste (Gabon) Premier ministre
27 février 1959 - 21 février 1961
Prédécesseur aucun
Successeur poste aboli

Léon Mba (9 février 190227 novembre 1967) fut le premier président du Gabon de 1961 à 1967.

Personnage complexe, Léon Mba est un homme aux multiples facettes. Issu d’une famille relativement privilégiée, son instruction lui permet de devenir en 1924 chef de canton. Docile avec ses supérieurs, il se révèle être avec ses administrés un chef tyrannique et manipulateur. Ses extorsions et sa sorcellerie, alors même qu’il est catholique pratiquant, l’amènent finalement à être condamné et exilé en 1931 en Oubangui-Chari. De retour au Gabon en 1946, rien ne le prédestine à une ascension politique fulgurante, d’autant que son engagement aux côtés des communistes et du RDA de Félix Houphouët-Boigny, ne lui vaut guère le soutien de l’administration qui lui préfère le député et résistant Jean-Hilaire Aubame.

La donne change lorsque dans les années 1950, le RDA est lavé de tout soupçon doctrinaire. Son opportunisme et son charisme finissent par séduire les puissants forestiers européens, notamment Roland Bru. Fort de ce soutien, Léon Mba est élu maire de Libreville en 1956, puis parvient à se hisser en 1957 à la tête du Gabon grâce au poste de vice-président du Conseil du gouvernement. Son vœux le plus cher n’est alors pas l’indépendance mais la départementalisation de son pays qu’il se voit refuser par le général de Gaulle. C’est ainsi que contre son gré, il proclame l’indépendance le 17 août 1960 en tant que Premier ministre.

Démocrate dans l’âme, Léon Mba se révèle dans les faits être un dictateur. Avant même l’indépendance, il opère des arrestations politiques, restreint les libertés individuelles, arrange les élections et promeut un culte autour de sa personnalité. Par ailleurs, un système de corruption généralisée est mis en place par ses amis forestiers. En 1961, alors qu’il est élu président de la République en candidat unique, une nouvelle constitution lui accorde pratiquement tous les pouvoirs. Son rêve est alors l’instauration du monopartisme. Mais en 1964, Mba est renversé par un coup d'État qui amène au pouvoir son opposant démocrate Jean-Hilaire Aubame. La France le ramène militairement au pouvoir et le pays passe alors sous la tutelle directe de Paris. Devenu paranoïaque, sa restauration amène à une radicalisation du régime. Gravement malade, il doit laisser dès 1965 l’exercice du pouvoir à Albert-Bernard Bongo. Réélu président en 1967, il meurt le 27 novembre de la même année.

Sommaire

Origines et jeunesse

Issu de la tribu Essoké de l’ethnie Fang[1], Léon Mba naît le 9 février 1902 à Libreville[2]. Son père, Ysidore Minko-Mi-Edang[3], petit gérant de commerce[2], aurait été un temps le coiffeur de Pierre Savorgnan de Brazza[1]. Sa mère, Louise Bendome, était couturière[1]. Tous deux sont allés à l’école[4] et furent parmi les premiers « couples évolués » de Libreville[5]. En 1909, il entre au séminaire de Libreville pour ses études[1]. Brillant élève, il y obtient son brevet élémentaire[5].

Fangs dans une mission chrétienne au début du XXe siècle.

À partir de 1920, il devient tour à tour employé de magasin, exploitant forestier, commerçant, puis entre dans l’administration coloniale française comme commis des douanes[5]. S’il donne entière satisfaction à ses supérieurs, Léon Mba les inquiète cependant par « son militantisme en faveur de l’homme noir »[5], plus particulièrement en faveur des Fangs. En septembre 1922, il écrit à Edmond Cadier, lieutenant-gouverneur du Gabon :

« Si d’un côté le devoir fondamental d’instruire les Pahouins[6] concorde par su[r]croît avec les intérêts économiques, militaires et même politiques les plus évidents du Gabon, de l’autre côté leur accroissement en dignité humaine et l’augmentation de leur bien-être matériel, demeurent, Monsieur le Gouverneur, la légitimation première de l’autorité française sur eux. »[7]

Ses remarques dérangent, et il en subit les conséquences en décembre 1922[7]. Ayant commis un délit mineur en fournissant à un collègue des documents falsifiés, il est puni d'une peine de prison au lieu d’une simple amende[7]. Il lui est également reproché sa polygamie et son manque de compréhension des mesures d’hygiène[7].

Sous l'administration coloniale

Le chef de canton

Idoles des Pahouins, des Gallois et de Ivéia.

En 1924[4] (ou 1926[8]), Léon Mba est réhabilité par les autorités coloniales qui le désignent pour remplacer un défunt chef de canton de Libreville[4]. Se revendiquant comme un meneur des jeunes intellectuels de Libreville, il néglige les conseils des anciens Fangs et gagne rapidement une réputation d’homme sévère[4]. Il écrit d’ailleurs dans une lettre :

« Ayant mission de faire respecter l’ordre public et défendre l’intérêt général, je ne souffre pas qu’on transgresse les ordres reçus de l’Autorité que je représente.[4] »

Léon Mba n’a pas une vision idéaliste de son poste ; il le conçoit comme un moyen pour s’enrichir[8]. Ainsi, avec son collègue Ambamany, il utilise le service obligatoire des habitants du canton à des fins personnelles, pour couvrir leurs énormes dépenses[8]. Bien qu’au courant de ces malversations, l’administration coloniale les « ignore »[8]. Toutefois, à partir de 1929, il devient suspect auprès de l’administration qui intercepte une de ses correspondances avec Kouyaté, le secrétaire de la Ligue des droits de l’Homme, accusée d’être une alliée du Kominterm[9]. Malgré cette réputation de pro-communiste, les autorités françaises ne s'opposent pas à sa désignation au poste de chef supérieur de l’Estuaire par ses collègues[9].

Dans ces années, selon toute vraisemblance, Léon Mba prend ses distances avec le christianisme, sans rompre totalement avec sa foi, et devient un adepte de la secte Bwiti[5] à laquelle les Fangs sont tout particulièrement réceptifs[10]. En 1931, la secte est accusée du meurtre d’une femme dont les restes sont découverts près du marché de Libreville[10]. Accusé de complicité, même si sa participation au crime n’est pas prouvée, Léon Mba est destitué[9] et est condamné à trois ans de prison et dix ans d’interdiction de séjour[5], ne serait-ce que pour les détournements d’impôts et les abus qu’il a commis dans le traitement de la main-d’œuvre locale[9].

L’exil en Oubangui-Chari

L'Oubangui-Chari.

En détention en Oubangui-Chari, tout d’abord à Bambari puis à Bria[11], il continue d’exercer une influence chez les Fangs de sa région d’origine grâce à une correspondance avec ses compatriotes à Libreville[12]. Inquiété par cette situation, le gouverneur-général Antonetti ordonne en 1934, qu’à la fin de sa peine carcérale, il soit placé sous surveillance en Oubangui-Chari[12].

De ces années d’exil, il profite pour transcrire les usages coutumiers du peuple Fang dans l’« Essai de droit coutumier pahouin » qu’il publie en 1938, dans le Bulletin de la société des recherches congolaises[13]. Cet ouvrage devient rapidement la référence obligée des juges coutumiers fangs[14]. En 1939, l’ex-chef indigène est toujours persona non grata au Gabon, comme en témoigne cette lettre du chef de département de l’Estuaire, Assier de Pompignan :

« C’est que Léon M’Ba n’était pas seulement le chef qui s’était approprié pour des besoins personnels les deniers de la colonie. Il jouissait aussi aux yeux de ses congénères d’un prestige considérable qu’il tirait des pratiques de sorcellerie auxquelles il s’adonnait. Comme il était intelligent, il exploitait cette situation pour rançonner les gens qu’il avait charge d’administrer et qui le redoutaient ainsi que la camarilla dont il s’était entouré. Mais il savait, par contre, amadouer les représentants de l’autorité, endormir leur vigilance et capter leur confiance. C’est ce qui explique qu’il ait, des années devant, commis toutes sortes d’exactions sans jamais être autrement inquiété[13]. »

Bien qu’en exil, Léon Mba est employé par les administrateurs locaux. Placé dans des fonctions subalternes et n’exerçant aucun pouvoir propre, il est un employé compétent et précieux[15]. Grâce à des rapports élogieux, il est de nouveau perçu comme un élément indigène fiable sur lequel l’administration coloniale peut compter[15]. En 1942, une réduction de peine lui est accordée[11].

L'ascension politique

Une personnalité politique locale

En 1946, il rentre au Gabon où il est triomphalement accueilli par ses amis[11]. S’il ne réintègre pas ses fonctions de chef de canton, il obtient toutefois un poste important dans la maison de commerce anglaise John Holt[11]. Cette même année, il fonde le Comité mixte gabonais (CMG), un parti politique proche du Rassemblement démocratique africain (RDA), le parti interafricain de Félix Houphouët-Boigny[16]. Jouant sur son passé d’ancien exilé, et grâce au réseau du Bwiti, il parvient à rassembler autour de lui les Fangs du sud ainsi que certains Myènè[17]. Son but est alors de conquérir les postes administratifs et judiciaires indigènes[18].

Fort de son succès à Libreville, il aspire, un certain moment, à devenir le chef supérieur de la région comme l’avait réclamé la majorité des notables fangs lors du congrès des chefs de l’ethnie à Mitzic en 1947[19]. Mais il se heurte au refus des autorités coloniales[19]. Bien que le CMG ne soit nullement doctrinaire mais juste opportuniste, Léon Mba, à cause de ses relations avec le RDA affilié au PCF, fait figure de communiste et de propagandiste dans la colonie[20]. Ces soupçons sont confirmés pour les autorités lorsqu’il participe en 1949 au congrès du RDA à Abidjan[20]. Par ailleurs, il est à noter que dès son retour d’exil, il avait participé aux travaux du Groupe d’études communistes de la colonie[21].

En 1951, en même temps que le RDA rompt avec les communistes, Léon Mba, tout en gardant chez son électorat son image de « révolté », se rapproche de l’administration française[22]. Mais cette dernière soutient déjà son principal opposant, le député Jean-Hilaire Aubame qui n’est autre que le fils nourricier de son demi-frère et son ancien protégé[17]. Aux élections législatives du 17 juin 1951, il ne recueille que 11% des suffrages exprimés tandis que Aubame est réélu[23]. Aux élections territoriales de mars 1952, l’Union démocratique et sociale gabonaise (UDSG) d’Aubame remporte 14 des 24 sièges contre deux pour le CMG qui reçoit cependant 57% des suffrages exprimés à Libreville[23].

La conquête du pouvoir et le refus de l'indépendance

Isolé à l’Assemblée territoriale, il s’allie avec les colons privés représentés à l’Assemblée[23]. Par ailleurs, en août 1953, le CMG fusionne avec le Parti démocratique gabonais (PDG) de Paul Gondjout pour donner naissance au Bloc démocratique gabonais (BDG) avec Gondjout comme secrétaire général et Mba comme adjoint[24]. Aux élections législatives du 2 janvier 1956, Léon Mba obtient cette fois-ci 36% des suffrages contre 47% pour Aubame[25]. Même s’il n’est pas élu, il devient le leader autochtone du territoire, et certaines personnalités du UDSG passent de son côté[26]. Aux élections municipales de 1956 où les listes présentées sont au collège unique (Africains et Européens confondus), Léon Mba reçoit le soutien financier des colons, et tout particulièrement celui du forestier Roland Bru[27]. Il remporte la mairie de Libreville avec 65,5% des suffrages, devenant ainsi le 23 novembre, le premier maire de la capitale[28].

Drapeau de la République autonome du Gabon (1959-1960).

Aux élections territoriales de mars 1957, le BDG arrive une nouvelle fois second, avec 16 sièges sur 40 contre 18 pour l’UDSG[29]. Suite à des retournements douteux, le parti de Mba obtient 21 sièges contre 19 pour celui d’Aubame[30]. Mais, faute de majorité absolue, les deux partis sont contraints de présenter, le 21 mai 1957, une liste commune pour l’élection du gouvernement qui se fait au détriment d’Aubame[30]. Le même jour, Léon Mba est nommé vice-président du Conseil du gouvernement[30]. Rapidement, des dissensions apparaissent au sein du gouvernement qui poussent Aubame à faire démissionner ses partisans du gouvernement et à déposer une motion de censure contre le gouvernement[31]. La motion est repoussée par 21 voix contre 19[31]. Face à cette victoire de Mba, de nombreux élus UDSG passent dans la majorité parlementaire, donnant au gouvernement 29 députés sur 40[31]. Bien installé aux affaires, il conforte peu à peu son pouvoir[32].

Après un « oui » massif au référendum sur la Communauté franco-africaine du 28 septembre 1958, le Gabon accède à l’autonomie. En décembre 1958, l’Assemblée vote sa transformation en Assemblée législative, puis promulgue le 19 février 1959 la constitution de la République du Gabon[33]. Le 27 février, Léon Mba est nommé Premier ministre[34]. Pourtant en novembre 1959, il se prononce ouvertement pour la départementalisation du Gabon[35]. Jacques Foccart, le « Monsieur Afrique de l’Elysée », lui fait comprendre que cette solution est impensable[36]. Mba campe sur cette position jusqu'en février 1960[37]. Il décide par ailleurs d’adopter le drapeau tricolore qui se serait différencié du drapeau français par l’apposition du dessin de l’arbre national, l’aucoumea[36]. Là encore, Foccart refuse[36].

À la tête de la République du Gabon

La mise en place du pouvoir personnel (1960-1964)

Répression, soumission et corruption

Dès juillet 1958, une troisième force politique tente de s’imposer au Gabon : le Parti de l’Unité nationale gabonaise (PUNGA) mené par René Sousatte et Jean-Jacques Boucavel[38]. Après avoir appelé au « non » lors du référendum de 1958[38], le PUNGA organise plusieurs manifestations, soutenues par l’UDSG, afin d'obtenir l’indépendance et la tenue de nouvelles élections législatives[33]. En mars 1960, sachant que l’indépendance est déjà donnée par la France, Mba fait interdire par le Conseil des ministres le PUNGA puisque son objectif avoué est atteint[39]. Puis, il lance un mandat d’arrêt contre René Sousatte sous prétexte qu’il comploterait, et des perquisitions ont lieu au domicile de membres de l’UDSG, soupçonnés de complicité[39]. Intimidés, trois députés UDSG rejoignent la majorité gouvernementale représentant désormais 32 députés sur 40[39]. Les 27 et 28 mai, l’Assemblée adopte une série de lois restreignant les libertés individuelles ; désormais toute réunion publique est sujet à une réglementation, et tout acte considéré comme subversif est répréhensible[39].

Pourtant, Léon Mba aspire à l’instauration d’un régime démocratique, condition nécessaire selon lui au développement et à l’attrait des investissements au Gabon[40]. Il tente ainsi, selon ses conceptions, de concilier les impératifs de la démocratie et la nécessité d’une activité gouvernementale ferme et cohérente[40]. Mais son régime est sujet à de nombreuses dérives. Un culte de la personnalité se développe progressivement autour de celui qu’on appelle désormais « le vieux » ou « le patron »[34] ; des disques chantent ses louanges, des timbres et pagnes sont imprimés à son effigie[34]. Par ailleurs, les scrutins sont organisées de telle manière que le BDG l'emporte forcément, comme en témoignent les élections des « conseils de district » du 19 juin 1960[39].

La situation ne s'arrange guère après que l’indépendance ait été proclamée le 17 août. En septembre suivant, alors que le gouvernement prépare la nouvelle constitution, une opposition opiniâtre contre Mba se profile à l’Assemblée nationale et au sein du parti gouvernemental[41]. Une partie des militants menés par le président de l’Assemblée nationale Paul Gondjout, suivis par les députés UDSG, rejettent le projet gouvernemental de constitution présidentielle[41]. Finalement, le 4 novembre 1960, une constitution de type parlementaire est adoptée[42]. Mis en minorité, le Premier ministre demande l’aide financière de Paris afin d’acheter pour 13 à 15 millions de francs CFA des députés[43].

L’incident clos, Léon Mba décide alors de satisfaire l’opinion publique gabonaise, en renvoyant le 10 novembre les membres européens du gouvernement[44]. Sont concernés : le ministre de l’Intérieur Edouard Duhaut, de la Production forestière Pierre Mariani ainsi que celui de la Santé Maurice Jourdan[44]. Cette décision n’élimine pas pour autant les européens du pouvoir qui, grâce à un système de corruption généralisée instauré par Roland Bru, gardent leur influence sur les affaires internes du Gabon[43]. En revanche ce remaniement provoque une nouvelle crise au sein de la majorité. Il s'est fait sans consultation du Parlement, ce qui est une violation de la constitution[45]. Paul Gondjout, pourtant allié de Mba, dépose une motion de censure[45]. Gondjout espère sans doute bénéficier d’un partage du pouvoir à son avantage, c’est-à-dire l’instauration d’un parlement fort et d’un Premier ministre disposant de l’exécutif[46]. Outré, Mba réagit de manière répressive. Le 16 novembre, sous prétexte d’un complot, il décrète l’état d’urgence, ordonne illégalement l’internement de huit de ses adversaires au sein du BDG (dont Gondjout) et ce malgré leur immunité parlementaire[45]. Le lendemain, il dissout l’Assemblée nationale[45]. Les électeurs sont appelés à voter de nouveau le 12 février 1961[47].

L’« hyperprésident » du Gabon

Entre-temps, le 4 décembre, il est élu au poste de secrétaire général du BDG à la place de Gondjout[48]. Il se tourne vers l’opposition pour renforcer sa position[47]. Il forme avec Aubame une liste d’Union nationale, suffisamment équilibrée pour plaire aux électeurs[49] bienqu'elles se fassent au détriment du leader de l'opposition[50]. Afin d’optimiser au mieux sa victoire, Mba rend le vote obligatoire tandis que le dépôt obligatoire pour chaque candidat est porté à 100 000 francs, décourageant ainsi les candidatures hors de la Liste d’Union[51]. Ainsi, le 12 février, la liste remporte 99,75% des suffrages[49]. Le même jour, Léon Mba est élu en tant que candidat unique à la présidence du Gabon[50]. Pour le remercier pour son aide, Aubame est nommé ministre des Affaires étrangères à la place d'André Gustave Anguilé[49].

Le 21 février 1961, l'adoption d'une nouvelle constitution instaure un régime qualifié d’« hyperprésidentiel »[52]. Le président de la république, chef du gouvernement, nomme les ministres dont il détermine librement les fonctions et qui ne sont responsables que devant lui seul[53]. Un rapport des services secrets français résume la nouvelle situation de la façon suivante :

« Se voulant et se croyant sincèrement démocrate, au point qu’aucune accusation ne l’irrite davantage que celle d’être un dictateur, il n’en a pas moins eu de cesse qu’il n’ait fait voter une constitution lui accordant pratiquement tous les pouvoirs et réduisant le parlement au rôle d’un décor coûteux que l’on escamote même en cas de besoin.[46] »

Bien que de 1961 à 1963, l’Union nationale permet aux deux rivaux de faire taire leurs querelles[54], un malaise politique naît au sein de la population, d’autant que de nombreux étudiants sont emprisonnés lors de manifestations de contestation[55]. En février 1961, il décrète de nouveau l’internement d’une vingtaine de personnes[48]. Par ailleurs, le président n’hésite pas à se faire justice lui-même[56] ; il frappe, à l’aide d’une chicotte, les citoyens qui lui manquent de respect, notamment les passants qui « oublient » de le saluer[56].

Le 9 février 1963, le président gracie les personnalités arrêtées en novembre 1960[57]. Le 19 du même mois, c’est la rupture avec Aubame[58] ; le ministre des Affaires étrangères refuse d’instituer le monopartisme en sabordant son parti[59]. En réaction à cet affront, tous les ministres UDSG sont démis, à l’exception de François Meye qui se rallie à Mba[58]. Le président explique alors que :

« L’Union nationale n’a pas à être construite, elle existe en fait.[57] »

Souhaitant éloigner de l'arène politique son ancien ministre redevenu son grand rival, il nomme Aubame, le 25 février, président de la Cour suprême[57]. Par la suite, sous le prétexte d’une incompatibilité de fonctions avec celles de parlementaire, Mba réclame sa démission de l’Assemblée[60]. Aubame résout le problème en démissionnant de son poste de président de la Cour suprême, contrariant ainsi les plans de Mba[60]. Face à des rapports tendus entre le gouvernement et l’Assemblée nationale, bien que celle-ci soit acquise à 70% par le BDG, le président gabonais la dissout le 21 janvier 1964[61]. L’opposition annonce dès lors son refus de participer au futur scrutin qu’elle ne considère pas comme équitable[61].

La tentative de coup d’État du 18 février 1964

Officiers français et gabonais.

Dans la nuit du 17 au 18 février 1964, aux environs de cinq heures du matin, 150 militaires gabonais dirigés par les lieutenants Jacques Mombo et Valère Essone, arrêtent le président Léon Mba, le président de l’Assemblée nationale Louis Bigman, et plusieurs ministres[62]. Par la radio, les militaires annoncent au peuple gabonais le coup d’État et demandent à l’assistance technique française de ne pas s’immiscer dans l’affaire[62]. Léon Mba est obligé de prononcer une allocution radiodiffusée où il reconnaît sa défaite :

« Le jour J est arrivé, les injustices ont dépassé la mesure, ce peuple est patient, mais sa patience a des limites… il est arrivé à bout.[62] »

Durant ces évènements, aucun coup de feu n’est tiré[63]. Le peuple ne réagit pas, signe selon les militaires de l’approbation du putsch[63]. Un gouvernement provisoire est constitué, et sa présidence est offerte à son grand rival Jean-Hilaire Aubame[64]. Il n’est composé que de personnalités politiques civiles, provenant aussi bien de l’UDSG que du BDG comme Paul Gondjout[64]. Quant aux putschistes, ils se contentent d’assurer la sécurité civile[64]. D’ailleurs, toute la petite armée gabonaise n’est pas intervenue dans le coup d’État ; encadrée en majorité par des officiers français, elle est restée dans ses casernes[65].

Des instructions sont données pour que Léon Mba soit transféré à Njolé, fief électoral de Aubame[41]. Mais du fait de violentes pluies, le président déchu est amené à Lambaréné[41], à 250 kilomètres de Libreville. Le nouveau chef du gouvernement, Aubame, prend rapidement contact avec l’ambassadeur français, Paul Cousseran, afin de lui assurer que les biens des ressortissants étrangers seront protégés et éviter ainsi toute intervention militaire[66].

Mais à Paris, le général de Gaulle et Jacques Foccart en ont décidé autrement[67]. En effet, Mba était un des plus fidèles alliés de la France en Afrique ; en visite en France en 1961, il avait affirmé :

« Tout Gabonais a deux patries : la France et le Gabon.[68] »

De plus, sous son régime, les Européens jouissaient d’un traitement particulièrement amical[69]. Les autorités françaises décident donc, en conformité avec des accords franco-gabonais signés, de rétablir le gouvernement légal[67]. Toutefois, l’intervention ne peut être déclenchée sans une requête officielle du chef d'État gabonais[66]. Léon Mba étant constitutionnellement « empêché », les Français font appel au vice-président gabonais, Paul Marie Yembit, qui n’avait pas été arrêté[66]. Mais celui-ci reste introuvable ; il est donc décidé de rédiger une lettre anti-datée que Yembit signerait plus tard[70]. Ainsi, dans la nuit du 18 au 19, les troupes françaises de Dakar et Brazzaville débarquent à Libreville et rétablissent Mba au pouvoir[71]. Les combats ont fait un mort du côté français, et 15 à 25 du côté gabonais[71].

Sous la tutelle directe de Paris (1964-1967)

Restauration, radicalisation et paranoïa

Réinstallé au pouvoir, Léon Mba refuse de considérer que le coup d’État était dirigé contre lui et son régime[72]. Pour lui, il s’agissait d’un complot contre l’État[72]. Rapidement pourtant, des manifestions anti-gouvernementales ont lieu avec des slogans comme « Léon Mba, président des Français ! » ou réclamant la fin de la « dictature »[73]. Elles se solidarisent avec Aubame lorsque le 23 mars, il est inculpé[72]. Bien que certainement innocent des préparatifs du coup d’État, ce dernier est condamné à l’issue d’un procès, à 10 ans de travaux forcés et 10 ans d’interdiction de séjour[74].

Malgré ces évènements, les élections législatives d’avril 1964, prévues avant le putsch, sont maintenues. L’opposition se voit privée de ses grandes figures, empêchées de participer au scrutin du fait de leur compromission dans le putsch[75]. L’UDSG disparaît de la course électorale et l’opposition n’est composée que de partis sans envergure nationale, défendant la démocratie ou des intérêts régionaux[76]. Cette dernière remporte toutefois, dans un scrutin de liste majoritaire à un tour, 46% des suffrages et 16 sièges sur 47, tandis que le BDG reçoit 54% des suffrages et 31 sièges[76]. Mais les signes de fraude sont nombreux et tout laisse à penser que l’opposition aurait dû remporter l’élection[77].

La situation ne s’améliore pas pour autant[78]. Le 8 octobre 1964, l’ambassade américaine à Libreville rapporte que le « ‘règne de terreur’ qui avait débuté vers le 23 septembre continue sans diminuer. Des signes de troubles sont évidents et le peuple manifeste son mécontentement devant les mesures répressives de Mba. Hier, un groupe de prisonniers politiques a été promené nu à travers la ville et publiquement battu avec des clubs de golf et des crosses de fusils. A la session d’ouverture de l’Assemblée, deux députés ont été arrêtés et la police en recherche un troisième »[78]. On assiste ainsi à une radicalisation du régime, Léon Mba ne s'étant jamais remis du putsch[79].

Pour le rassurer, une garde présidentielle, véritable troupe d’élite, est formée par un ancien barbouze français, Bob Maloubier, et cofinancée par les groupes pétroliers français[79]. Ces derniers, installés dans le pays depuis 1957, avaient renforcé leurs intérêts en 1962 après la découverte et l'exploitation des premiers gisements off shore[80]. Le Gabon devint une pièce majeure dans l'approvisionnement pétrolier de la France[80]. Leur influence est telle que le PDG de l'Union générale des pétroles (devenu en 1967 ELF Aquitaine), Pierre Guillaumat, prit part à la décision de l’intervention militaire[80]. D’ailleurs, le pétrolier gaulliste, Guy Ponsaillé, est nommé, par la suite, conseiller politique du président et devient le représentant des entreprises françaises auprès de Mba[79]. Mais le président gabonais a peur ; il reste cloitré dans son palais présidentiel surprotégé[81]. Ponsaillé parvient à le modérer dans ses décisions et le convainc de l’accompagner dans les provinces du pays afin de restaurer son image auprès des Gabonais[79].

Quant aux ambassadeurs français Cousseran et américain Darlington, soupçonnés de sympathie envers Aubame, ils quittent peu de temps après les évènements le Gabon[82]. Le nouvel ambassadeur français est François Simon de Quirielle, un « diplomate traditionnel », bien décidé à ne pas interférer dans les affaires intérieures gabonaises[83]. Au bout de quelques mois de malentendus, Léon Mba contacte Foccart pour lui dire qu’il ne supporte plus cet ambassadeur :

« Vous vous rendez compte, explose le président gabonais, je reçois de Quirielle pour faire un tour d’horizon avec lui. Je lui demande ce qu’il pense de tel ministre [gabonais], de telle question qui est à l’ordre du jour [de la politique intérieure du Gabon]. Devinez ce qu’il me réplique! Monsieur le président, je suis désolé, les fonctions que j’occupe m’interdisent d’intervenir comme vous me le demandez dans les affaires de votre pays.[83] »

À la suite de cet incident, Foccart fait nommer en mai 1965 à Libreville, « un colonialiste », Maurice Delauney, qui s’installe tel un véritable haut-commissaire[83]. Tous ces français qui entourent, protègent et conseillent le président, forment ensemble le « clan des Gabonais »[84]. Tous en étroites relations avec Foccart, ils assurent que les intérêts à long terme de la France soient protégés[85]. Les anciens amis de Léon Mba, les forestiers, n’auront alors plus jamais l’influence qu’ils ont pu avoir ; Roland Bru est même invité par Paris, à ne plus retourner au Gabon[85].

La succession et la postérité

Dès 1965, les Français cherchent un successeur à Léon Mba, vieillissant et malade[86]. Ils le trouvent en la personne de Albert-Bernard Bongo, jeune chef de cabinet du président[81]. Ce dernier est personnellement « testé » par le général de Gaulle en 1965, lors d’une visite à l’Élysée[87]. Confirmé comme successeur, Bongo est nommé le 24 septembre 1965 ministre délégué à la présidence, mais occupe dans les faits les fonctions d’un Premier ministre[81].

En août 1966, Mba est hospitalisé à Paris et ne retourne plus au Gabon[88]. Malgré son incapacité à gouverner, le président s’accroche au pouvoir ; ce n’est qu’après de longues insistances de Foccart[89], que Mba accepte, le 14 novembre 1966, de nommer Bongo vice-président à la place de Yembit, par un message radiotélévisé, enregistré dans sa chambre de l’hôpital Claude-Bernard à Paris[90]. Une réforme constitutionnelle en février 1967 légitime le dauphin. Les préparatifs de la succession sont finalisés par des élections législatives et présidentielles anticipées, organisées le 19 mars 1967[91]. Aucun opposant n’ose se présenter, Léon Mba est réélu avec 99,90% des suffrages tandis que le BDG remporte tous les sièges de l’Assemblée[91]. Après s’être déplacé tant bien que mal à l’ambassade du Gabon afin de jurer sur la constitution, Mba décède le 27 novembre 1967 à l’hôpital, des suites de son cancer[89]. Albert-Bernard Bongo lui succède constitutionnellement à la présidence.

En reconnaissance des soins qu'il avait reçus, le président Léon Mba avait souhaité offrir à la France un institut de médecine et d'épidémiologie appliquée[92]. Encastré dans l’hôpital Claude Bernard à Paris[92], cet institut qui porte le nom de fondation Léon Mba est inaugurée en novembre 1971 par Albert-Bernard Bongo[93]. Par ailleurs, sans dresser une liste complète des infrastructures lui rendant hommage au Gabon, nous pouvons néanmoins citer l’aéroport international Léon Mba ou encore le Palais Léon Mba où siègent les députés[94]. Enfin, à l'occasion du 40e anniversaire de la disparition de son prédécesseur, le président Omar Bongo Ondimba a inauguré le 28 novembre 2007 à Libreville le tout nouveau mausolée dédié à la mémoire de celui qui fut son parrain politique[3].

Annexes

Bibliographie

  • Moïse N’Solé Biteghe, Echec aux militaires au Gabon en 1964, Editions Chaka, Collection Afrique contemporaine, 1990 (ISBN 2907768069)
  • Florence Bernault, Démocraties ambiguës en Afrique centrale : Congo-Brazzaville, Gabon, 1940-1965, Editions Karthala, 1996 (ISBN 2865376362)
  • Alexander Keese, « L’évolution du leader indigène aux yeux des administrateurs français : Léon M’Ba et le changement des modalités de participation au pouvoir local au Gabon, 1922-1967 » In Afrique & histoire, 2004, n°2 (ISBN 2864323990)
  • Dominique Etoughe, Justice indigène et essor du droit coutumier au Gabon - La contribution de Léon M'ba, 1924-1938, Editions L'Harmattan, 2007 (ISBN 2296044042)
  • Pierre-Michel Durand, L’Afrique et les relations franco-américaines des années soixante, Paris, Editions L’Harmattan, 2007 (ISBN 2296046053)
  • Patrick Pesnot, Les dessous de la Françafrique, Paris, Nouveau Monde éditions, 2008 (ISBN 2847363858)

Notes et références

  1. a , b , c  et d Moïse N’Solé Biteghe. Echec aux militaires au Gabon en 1964. Afrique contemporaine - 1990. p. 24.
  2. a  et b Florence Bernault. Démocraties ambiguës en Afrique centrale : Congo-Brazzaville, Gabon, 1940-1965. Editions Karthala – 1996. p. 215.
  3. a  et b « Ce qu’il faut retenir du Mémorial » In Le mémorial président Léon Mba
  4. a , b , c , d  et e Florence Bernault, op. cit., p. 216.
  5. a , b , c , d , e  et f Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 25.
  6. Dans cette lettre, les Fangs sont nommés Pahouins.
  7. a , b , c  et d Alexander Keese. « L’évolution du leader indigène aux yeux des administrateurs français : Léon M’Ba et le changement des modalités de participation au pouvoir local au Gabon, 1922-1967 » In Afrique & histoire, 2004, n°2. p. 144.
  8. a , b , c  et d Alexander Keese, op. cit., p. 145.
  9. a , b , c  et d Alexander Keese, op. cit., p. 146.
  10. a  et b Florence Bernault, op. cit., p. 218.
  11. a , b , c  et d Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 26.
  12. a  et b Alexander Keese, op. cit., p. 147.
  13. a  et b Alexander Keese, op. cit., p. 148.
  14. Florence Bernault, op. cit., p. 217.
  15. a  et b Alexander Keese, op. cit., p. 149.
  16. Florence Bernault, op. cit., p. 220.
  17. a  et b Florence Bernault, op. cit., p. 222.
  18. Alexander Keese, op. cit., p. 150.
  19. a  et b Alexander Keese, op. cit., p. 151.
  20. a  et b Alexander Keese, op. cit., p. 153.
  21. Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 27
  22. Florence Bernault, op. cit., p. 223.
  23. a , b  et c Florence Bernault, op. cit., p. 224.
  24. Clotaire Messi Me Nang, Fabrice N’Foule Mba et Léon-Modeste Nnang Ndong, Le consensus politique au Gabon, de 1960 à nos jours., Université de Paris I (thèse de doctorat), p.2
  25. Florence Bernault, op. cit., p. 227.
  26. Alexander Keese, op. cit., p. 159.
  27. Douglas A. Yates, The Rentier State in Africa: Oil Rent Dependency and Neocolonialism in the Republic of Gabon, Trenton, Africa World Press, 1996, p.103
  28. Florence Bernault, op. cit., p. 228
  29. Florence Bernault, op. cit., p. 261.
  30. a , b  et c Florence Bernault, op. cit., p. 262.
  31. a , b  et c Florence Bernault, op. cit., p. 263.
  32. Florence Bernault, op. cit., p. 293.
  33. a  et b Florence Bernault, op. cit., p. 294.
  34. a , b  et c Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 29.
  35. Alexander Keese, op. cit., p. 161.
  36. a , b  et c Patrick Pesnot, Les dessous de la Françafrique, Paris, Nouveau Monde éditions, 2008, p.76
  37. Florence Bernault, op. cit., p. 295
  38. a  et b Florence Bernault, op. cit., p. 269.
  39. a , b , c , d  et e Florence Bernault, op. cit., p. 296.
  40. a  et b Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 35.
  41. a , b , c  et d Florence Bernault, op. cit., p. 21
  42. Clotaire Messi Me Nang, Fabrice N’Foule Mba et Léon-Modeste Nnang Ndong, op. cit., p.3
  43. a  et b Pierre-Michel Durand, L’Afrique et les relations franco-américaines des années soixante, Paris, Editions L’Harmattan, 2007, p.233
  44. a  et b Florence Bernault, op. cit., p. 298
  45. a , b , c  et d Florence Bernault, op. cit., p. 300.
  46. a  et b Alexander Keese, op. cit., p. 162.
  47. a  et b Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 41.
  48. a  et b Florence Bernault, op. cit., p. 301.
  49. a , b  et c Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 42.
  50. a  et b Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 44.
  51. Florence Bernault, op. cit., p. 304
  52. Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 46.
  53. Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 45.
  54. Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 52.
  55. Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 49.
  56. a  et b Patrick Pesnot, op. cit., p.78
  57. a , b  et c Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 54.
  58. a  et b Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 53.
  59. Clotaire Messi Me Nang, Fabrice N’Foule Mba et Léon-Modeste Nnang Ndong, op. cit., p.4
  60. a  et b Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 55.
  61. a  et b Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 59.
  62. a , b  et c Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 62.
  63. a  et b Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 63.
  64. a , b  et c Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 64.
  65. Patrick Pesnot, op. cit., p.79
  66. a , b  et c Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 19.
  67. a  et b Patrick Pesnot, op. cit., p.80
  68. Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., pp. 23–24.
  69. Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 23.
  70. Patrick Pesnot, op. cit., p.81
  71. a  et b Florence Bernault, op. cit., p. 19.
  72. a , b  et c Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 100.
  73. Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 92.
  74. Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 104.
  75. Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 94.
  76. a  et b Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 96.
  77. Pierre-Michel Durand, op. cit., p. 244
  78. a  et b Pierre-Michel Durand, op. cit., p. 247
  79. a , b , c  et d Patrick Pesnot, op. cit., p.84
  80. a , b  et c Tristan Gaston-Breton, « Pierre Guillaumat, Elf et la Françafrique », Lesechos.fr, 9 août 2006
  81. a , b  et c Patrick Pesnot, op. cit., p.85
  82. Moïse N’Solé Biteghe, op. cit., p. 71.
  83. a , b  et c Foccart parle : Entretiens avec Philippe Gaillard, Tome 1, Paris, Fayard-Jeune Afrique, 1995, p. 277.
  84. Patrick Pesnot, op. cit., p.82
  85. a  et b Pierre-Michel Durand, op. cit., p. 245
  86. Jacques Foccart, Journal de l'Élysée, Tome 1 : Tous les soirs avec de Gaulle (1965-1967), Fayard - Jeune Afrique 1997, p. 58.
  87. Béchir Ben Yahmed « Bongo par lui-même », Jeune afrique, 17 juillet 2001.
  88. « Accession d'Albert-Bernard Bongo à la présidence du Gabon », World Perspective Monde.
  89. a  et b Patrick Pesnot, op. cit., p.86
  90. Pierre Biarnes, Si tu vois le margouillat : souvenirs d'Afrique, Éditions L’Harmattan, 2007. p. 173.
  91. a  et b Pierre Biarnes, op. cit., p. 174.
  92. a  et b Le ministère de l'Information, Notes et études documentaires, Paris, La Documentation française, 1970, p.32
  93. Centre d'étude d'Afrique noire de Bordeaux, Année africaine 1971, Paris, Éditions A. Pedone, 1972, p.434
  94. « Mission et vision » In Le mémorial président Léon Mba
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