Lester Bowles Pearson

Lester Bowles Pearson
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Lester Bowles Pearson
Lester B. Pearson with a pencil.jpg
Mandats
14e Premier ministre du Canada
22 avril 196320 avril 1968
Monarque Elizabeth II
Gouverneur Georges Vanier
Roland Michener
Prédécesseur John Diefenbaker
Successeur Pierre Elliott Trudeau
Biographie
Date de naissance 23 avril 1897
Lieu de naissance Drapeau : Canada Newtonbrook (Ontario)
Date de décès 27 décembre 1972
Lieu de décès Drapeau : Canada Ottawa (Ontario)
Nationalité canadienne
Parti politique Parti libéral du Canada
Conjoint Maryon Moody
Profession Diplomate
Signature Lester B Pearson Signature 2.svg

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Premiers ministres du Canada
Prix Nobel de la paix de 1957

Le très honorable Lester Bowles Pearson (parfois surnommé « Mike »), C.P., C.C., O.M., O.B.E., Baccalauréat en arts, M.A., LL.D. (né le 23 avril 1897 et décédé le 27 décembre 1972), était un diplomate, homme politique et homme d'État canadien, lauréat du Prix Nobel de la paix en 1957. Il fut le quatorzième premier ministre du Canada du 22 avril 1963 au 20 avril 1968, dirigeant deux gouvernements minoritaires successifs suivant les élections de 1963 et 1965.

Durant son temps à la tête du pays, les gouvernements minoritaires de Pearson instaurèrent l'accès universel aux soins de santé, les prêts aux étudiants, le bilinguisme officiel, le Régime de pensions du Canada, et le drapeau du Canada. Combiné à son travail innovateur à l'Organisation des Nations unies et en diplomatie internationale, Pearson peut être considéré en toute justice comme l'un des Canadiens les plus influents du XXe siècle.

Sommaire

Enfance et formation

Pearson est né à Newtonbrook (aujourd'hui rattachée à Toronto, en Ontario), fils d'un prédicateur méthodiste. Il fut admis au Collège Victoria de l'Université de Toronto en 1914, où il vécut à la résidence Gate House et partagea une chambre avec son frère Duke. À l'université, il devint un athlète notable, se démarquant au hockey et au rugby. Trop jeune pour s'engager dans l'armée quand la Première Guerre mondiale débuta en 1914, il se porta volontaire pour le corps médical, où il fut en service pendant deux ans dans des endroits comme l'Égypte et la Grèce. En 1916 il fut transféré au Royal Flying Corps (l'Aviation royale du Canada n'existait pas encore à cette époque), où il fut en service jusqu'à ce qu'il soit renvoyé chez lui suite à un accident d'autobus en 1917. C'était comme pilote qu'il reçut le surnom de « Mike » d'un instructeur de vol qui le rebaptisa ainsi parce qu'il considérait le prénom de Lester comme trop faible pour un pilote.

Après la guerre, il retourna à l'école, décrochant un Baccalauréat de l'Université de Toronto en 1919. À l'université, Pearson devint membre de la fraternité Delta Upsilon. Après avoir reçu une bourse d'études, il étudia au Collège St. John's de l'Université d'Oxford, recevant un baccalauréat en Histoire moderne en 1923 et une maîtrise en 1925. En 1925 il épousa Maryon Moody (1902-1991), avec qui il eut une fille, Patricia, et un fils, Geoffrey.

Diplomate et début de carrière politique

Après Oxford, il revint au Canada et enseigna l'histoire à l'Université de Toronto. Il s'embarqua ensuite dans une carrière au département des affaires extérieures. Il mena une carrière distinguée comme diplomate, jouant un rôle important dans la fondation de l'ONU et de l'OTAN. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut une fois messager, avec comme nom de code "Mike". Il fut nommé Secrétaire d'état pour les Affaires extérieures au sein du gouvernement libéral du premier ministre Louis Saint-Laurent en 1948. Pearson fut élu à la Chambre des communes du Canada, dans la circonscription fédérale de Algoma East, peu de temps après. Le 12 octobre 1957, le Prix Nobel de la paix lui fut décerné, en reconnaissance de son rôle diplomatique dans le règlement de la crise du canal de Suez (1956). Le comité de sélection déclara que Pearson avait "sauvé le monde". La Force de maintien de la paix des Nations unies était une création de Pearson, et il est considéré comme le père du concept moderne du maintien de la paix. Son pacifisme lui valut d'être nommé au poste du Président de la 7e session de l'assemblée générale des Nations unies.

Direction du parti

Il fut élu chef du Parti libéral du Canada en 1958, mais son parti fut mis en déroute à l'élection de cette même année. À l'élection de 1962, toutefois, il réussit à réduire le Parti progressiste-conservateur de John Diefenbaker à un gouvernement minoritaire.

Premier ministre du Canada

Le drapeau favorisé par Pearson en 1964, qui ne fut finalement pas adopté.

Pearson mena ses troupes libérales à la formation d'un gouvernement minoritaire à l'élection fédérale canadienne de 1963, et devint premier ministre. Il avait fait campagne pendant l'élection sur une promesse de "60 jours de décision" et sur l'appui au programme de missiles Bomarc.

Pearson n'obtint jamais de majorité à la Chambre des communes du Canada, mais il fit adopter plusieurs programmes sociaux importants (incluant l'universalité des soins de santé, le régime de pensions du Canada et le programme canadien de prêts aux étudiants) ainsi que le nouveau drapeau du Canada. Le gouvernement de Pearson institua une grande parti du système d'état-providence moderne au Canada, dû en partie à l'appui du Nouveau Parti démocratique, mené par Tommy Douglas, accordé à son gouvernement minoritaire aux communes. Il instaura la semaine de travail de 40 heures, 2 semaines de vacances et un nouveau salaire minimum.

Ces politiques n'empêchèrent pas l'économie d'être vigoureuse. Pearson signa l'Accord automobile canado-américain (le Pacte de l'auto) en janvier 1965, et le taux de chômage atteignit ses niveaux les plus bas depuis plus d'une décennie [réf. nécessaire].

Durant son mandat, Pearson résista aux pressions américaines pour que le Canada participe à la guerre du Viêt Nam. En visite aux États-Unis, Pearson prononça un discours à l'Université Temple à Philadelphie le 2 avril 1965 pour prôner un règlement de la guerre du Viêt Nam par voie de négociations. Lorsqu'il rendit visite au président Lyndon Baines Johnson quelques heures plus tard, Johnson admonesta fortement Pearson. Selon la légende au Canada, Johnson aurait attrapé Pearson par le revers de son veston, le secouant et lui criant « Dammit, Les, you pissed on my rug! » (« Maudit, Les, tu viens de pisser sur mon tapis ! »). Pearson raconta plus tard que bien que la réunion fut acrimonieuse, les deux hommes se quittèrent sur un ton cordial. Après cet incident, le président Johnson et Pearson se rencontrèrent à deux reprises, toutes deux au Canada.

Pearson lança également plusieurs commissions d'enquête, dont une sur le statut de la femme et une autre sur le bilinguisme et le biculturalisme. Elles instituèrent des changements qui aidèrent à créer l'égalité pour les femmes, et créèrent le bilinguisme officiel. Après Pearson, la langue française acquit le statut de langue officielle, et le gouvernement canadien fournirait ses services en anglais et en français. Pearson lui-même espérait être le dernier premier ministre unilingue au Canada {selon Graham Fraser, commissaire fédéral aux langues officielles, dans Sorry, I don't speak french, Boréal, 2007}, et en effet, une connaissance à la fois de l'anglais et du français allait devenir un critère non-officiel pour les candidats au poste de premier ministre après lui.

Pearson institua ce qui est peut-être le premier système d'immigration au monde qui fut sans aucune considération de race, mettant au rancart les anciens systèmes qui faisaient de la discrimination contre certains peuples, comme les juifs et les chinois. Son système, basé sur un système de points, encouragea la venue d'immigrants au Canada, et un système similaire est toujours en place aujourd'hui.

Pearson présida aux fêtes du centenaire du Canada en 1967 avant de prendre sa retraite.

En 1967, le président de la République française, Charles de Gaulle, se rendit en visite au Québec. Pendant cette visite, de Gaulle se dévoila comme un grand défenseur de l'indépendance du Québec [réf. nécessaire], allant jusqu'à déclarer que son défilé à Montréal lui rappelait son retour à Paris après que celle-ci fut libérée des nazis dans la Seconde Guerre mondiale. Le président de Gaulle livra le discours, dans lequel il cria « Vive le Québec libre ! », pendant sa visite. Étant donné les efforts de Canadiens pour libérer la France dans les deux guerres mondiales, Pearson était furieux. Il répliqua sèchement à de Gaulle dans un discours livré le lendemain, déclarant que « les Canadiens n'ont pas besoin d'être libérés », et faisant savoir très clairement que de Gaulle n'était plus le bienvenu au Canada. Le président français écourta sa visite et retourna en France et ne mit plus jamais les pieds au Canada.

Retraite

Pearson annonça le 14 décembre 1967 qu'il se retirait de la politique, et une course à la direction du Parti libéral fut organisée. Pearson annonça que le nouveau chef choisi par le parti était Pierre Elliott Trudeau, un homme que Pearson avait recruté et nommé ministre de la justice au sein de son cabinet. Il allait plus tard devenir premier ministre, ainsi que deux autres ministres recrutés par Pearson, John Turner et Jean Chrétien.

Pearson fut professeur de relations internationales à l'Université Carleton à Ottawa, ainsi que chancelier de l'école. En 1968, il fut fait Compagnon de l'Ordre du Canada. En 1971, il fut accordé l'Ordre du Mérite par la Reine Élizabeth II.

Décès

Pearson mourut du cancer à Ottawa, le 27 décembre 1972, et fut enterré au cimetière MacLaren à Wakefield, au Québec.

Prix et distinctions

En plus du Prix Nobel de la paix, Pearson reçut plusieurs reconnaissances nationales et internationales.

En 1963 Pearson devint membre du Conseil privé du Royaume-Uni.

En 1984, son successeur Pierre Trudeau rebaptisa l'aéroport le plus achalandé du Canada, celui de Toronto, en l'honneur de Pearson. L'aéroport s'appelle maintenant "Aéroport international Pearson de Toronto".

Pearson donna aussi son nom au Lester B. Pearson College à Victoria (Colombie-Britannique), un des collèges United World (voir United World Colleges), ainsi qu'à la Commission scolaire Lester B. Pearson à Montréal. Lester Pearson International, une unité administrative de l'Université Dalhousie, porte aussi son nom en honneur de son travail (?) international.

L'association des joueurs de la Ligue nationale de hockey décerne un trophée en son honneur, le Trophée Lester B. Pearson, au meilleur joueur de la ligue. Le sport favori de Pearson était le baseball et la Coupe Pearson nommée en son honneur, fut accordée au gagnant d'un concours annuel entre les Blue Jays de Toronto et les anciens Expos de Montréal (maintenant les Nationals de Washington).

En 2003, un sondage parmi plusieurs personnalités académiques, journalistiques et gouvernementales éminentes choisit Pearson comme le meilleur premier ministre canadien des 50 dernières années. En 2004, il se plaça sixième à l'émission de la CBC The Greatest Canadian (le plus grand canadien).

L'édifice Lester B. Pearson au 125, promenade Sussex, à Ottawa.

L'édifice Lester B. Pearson est l'état-major des Affaires étrangères Canada, un hommage à son mandat de ministre des affaires étrangères.

La Médaille Pearson de la Paix est un honneur décerné annuellement par l'Association canadienne pour les Nations unies en reconnaissance des "contributions au service international" d'un individu canadien.

Fondé en 1994, le Centre Pearson pour le maintien de la paix est un organisme indépendant et à but non lucratif dont le mandat est d’appuyer la participation du Canada à la paix et à la sécurité internationale en offrant un programme d’enseignement, de formation et de recherche sur tous les aspects des opérations de paix.

Diplômes honorifiques

Lester B. Pearson reçut plusieurs diplômes honorifiques de 48 universités différentes, incluant entre autres :

Liens externes


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