Ligne Central-Var

Ligne Central-Var
Ligne Central-Var
Ligne de Nice à Meyrargues
Ligne Central-Var.jpg
Pays Drapeau de France France
Villes desservies Grasse, Draguignan, Barjols, Meyrargues
Historique
Mise en service 1889 - 1892
Concessionnaires Sud-France (1884 - 1925)
Chemins de fer de Provence (à partir de 1925)
Caractéristiques techniques
Longueur 210 km
Écartement Voie métrique (1,000 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Propriétaire (ligne disparue)
Schéma de la ligne
Page d'aide sur l'homonymie Ne doit pas être confondu avec Train touristique du centre-Var.

La ligne Central-Var est une ancienne ligne de chemin de fer à voie métrique reliant Nice (Alpes-Maritimes) à Meyrargues (Bouches-du-Rhône) par Grasse et Draguignan (Var). C'était une des trois lignes du réseau « Sud-France », repris en 1925 par la société des Chemins de fer de Provence. Fermée au début de l'année 1950, elle subsiste dans la mémoire locale grâce à de nombreux vestiges tout au long de son tracé.

Sommaire

Description

Le viaduc du Loup entre Grasse et Vence

La ligne se détachait de la ligne Nice - Digne au pont de la Manda sur le Var, à 12 kilomètres de Nice après la gare de Colomars. Établie en site propre sur tout le tracé, son itinéraire suivait approximativement celui des routes nationales 210 jusqu'à Grasse, 562 jusqu'à Draguignan et Lorgues, 560 de Salernes à Barjols, et 561 de Varages à Meyrargues, le terminus, où elle était en correspondance avec la ligne PLM des Alpes (Grenoble - Marseille) et la ligne départementale des chemins de fer des Bouches-du-Rhône Meyrargues - Arles.

Cet itinéraire traversant pour l'essentiel un paysage boisé de pins méridionaux lui a valu le surnom de « train des pignes [1]». Diverses interprétations folkloriques ont été données de ce nom : pour certains, le train roulait tellement lentement que les voyageurs pouvaient descendre faire provision de pommes de pin, pour d'autres il fallait parfois alimenter en pommes de pin la chaudière du train à court de charbon... À la disparition de la ligne, le sobriquet a été reporté sur la « ligne du nord » (Nice - Digne), qui le porte encore. Mais le nom est resté présent sur le tracé du Central-Var, par exemple à Lorgues, où la plateforme abandonnée de l'ancienne ligne est devenue le « chemin du train des pignes ».

Histoire

voiture B 506 des CP, préservée au chemin de fer du Vivarais

L’annexion du Comté de Nice par la France en 1860 créa divers bouleversements. D’une part, l’arrondissement de Grasse fut perdu par le Var au profit du nouveau département des Alpes-Maritimes. D’autre part, une ligne de chemin de fer fut construite de Marseille à Nice par la côte. Cela provoqua la colère d’élus, notamment varois, qui non seulement perdaient une partie du département mais virent la ligne de chemin de fer éviter les villes de Brignoles, Draguignan et Grasse. Des comités se formèrent afin d'obtenir une seconde ligne plus centrale. Le 24 janvier 1872, un effondrement entre Antibes et Cagnes mit en évidence la fragilité de l’unique lien ferroviaire entre la vallée du Rhône et le pays niçois[2].

En 1879, le Plan Freycinet prévoit la construction de nombreuses lignes d'intérêt local, parmi lesquelles :

  • Draguignan à Cagnes, par Grasse — 75 km
  • Draguignan à Mirabeau, par Barjols — 96 km

Nice obtient en 1881 l'ajout d'une liaison de Nice à Grasse par Vence.

Jusqu’alors, tous les projets avaient été conçus pour un écartement de voies standard, les lignes à voie métrique étant une exception en France. Mais à partir de 1882, les ministres successifs cherchèrent des solutions plus économiques, dont la réalisation à voie étroite et la concession à des sociétés privées. La décision fut prise en 1883-1884 : la ligne « Central-Var » serait à voie métrique, plus sinueuse, et moins coûteuse.

Les travaux débutèrent à partir de Draguignan en direction de l'ouest en 1886. La ligne fut ouverte jusqu'à Salernes en avril 1888, Barjols en août de la même année, et Meyrargues fin janvier 1889. L’inauguration officielle de la section Draguignan - Meyrargues eut lieu le 22 mars 1889. C'était la première fois en France qu'une ligne à voie étroite atteignait une centaine de kilomètres de long. Le tracé était extrêmement sinueux, et pourtant ne satisfaisait pas les élus des petites communes mal desservies.

La situation étant particulièrement tendue entre la France et l’Italie, les militaires exigèrent que le tronçon Nice - Draguignan puisse accepter le passage de trains à écartement standard. On adopta alors un curieux système à 4 files de rails, qui fut ensuite transformé en 3 files de rails, permettant ainsi de faire circuler sur la même voie des trains à écartement normal et des trains à écartement métrique.

La section Draguignan - Grasse, dans un relief tourmenté, nécessita la construction d’ouvrages d’art importants, tels que le viaduc de la Siagne (pont métallique de 72 mètres de hauteur) ou le viaduc du Rayol. Son ouverture au public eut lieu le 8 novembre 1890.

Enfin la section Grasse - Nice, concédée postérieurement au reste de la ligne, fut entreprise en 1890, et mise en service le 5 juin 1892, en même temps qu'une première section de la ligne Nice - Digne, à laquelle elle se raccordait à Colomars par le pont à deux étages de la Manda (un pour les véhicules routiers, un pour le chemin de fer).

Cependant le profil d'ensemble de la ligne était tel qu'il ne s'agissait plus d'une vraie transversale susceptible de concurrencer la ligne PLM entre la vallée du Rhône et l'Italie. Les temps de trajet étaient trop longs. En 1913, il fallait plus de 11 heures pour parcourir les 210 kilomètres. La desserte devint très rapidement une desserte locale sur chacun des tronçons, sans correspondances entre eux, et ces omnibus furent vite concurrencés par l'automobile et les autocars.

La ligne connut un regain d’intérêt en 1935 avec l’acquisition d'autorails Renault type ABH, qui remplacèrent avantageusement les trains à vapeur. Pendant la guerre, la ligne est fortement mise à contribution, mais ses infrastructures, bien entretenues, résistèrent.

Malheureusement, le 24 août 1944, l'armée allemande détruisit les trois principaux viaducs situés dans les Alpes-Maritimes:

le viaduc du Loup
le viaduc de la Siagne
le Pont de la Manda sur le Var

La décision de reconstruire ces ouvrages n'a pas été prise par l'État, dans le cadre des réparations de guerre.


La ligne Central-Var fut d'alors limitée à la section Meyrargues -Tanneron, puis définitivement fermée le 2 janvier 1950. La plate-forme, après déclassement, privée de ses rails, sera attribuée aux communes, qui déplorèrent ce démantèlement[3].

De nombreuses sections de cette plate-forme ont été requalifiées en routes, comme à Vence et à Salernes, où elles sont utilisées en voie de contournement nord de la ville.

En photos, quelques restes de la ligne

Bibliographie

  • José Banaudo, Le siècle du train des Pignes : Réseau d'intérêt général des Alpes, Breil-sur-Roya, Ed. du Cabri, coll. « Histoire des Chemins de fer de Provence », 1991, 24 x 32 cm, album relié, 320 p. (ISBN 2-903310-90-4)  : 1000 photos NB, schémas, plans, horaires.


Références

  1. pigne est le nom provençal de la pomme de pin ; la graine est nommée pignon
  2. Source : site de la Coordination des clients des Chemins de fer de Provence (CCCP)
  3. Source : site CCCP


Voir aussi

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Articles connexes


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