Ligne Valmondois - Marines

Ligne Valmondois - Marines

Ligne Valmondois - Marines

Ligne Valmondois - Marines
La gare de Nesles-la-Vallée vers 1900
La gare de Nesles-la-Vallée vers 1900
Pays France France
Villes desservies Valmondois, Nesles-la-Vallée, Marines
Historique
Mise en service 1886 - 1891
Fermeture 1949
Concessionnaire Ch. de fer économiques (à partir de 1883)
Caractéristiques techniques
Longueur 21 km
Écartement Voie métrique (1,000 m)
Électrification Non électrifiée
Nombre de voies Anciennement à voie unique

La ligne de Valmondois à Marines est une ancienne ligne de chemin de fer secondaire à voie métrique de 21 km de longueur, située dans le Val-d'Oise.

Créée dans le cadre du plan Freycinet de 1880, la ligne fut tracée avec pour objectif de désenclaver l'arrière pays agricole vexinois en le reliant aux principaux axes ferroviaires de communication.

Sommaire

Histoire

C'est en 1875 que naquit le premier projet d’une ligne au départ de la gare de Valmondois, gare de la Compagnie du Nord, destinée à relier cette dernière à Méru en longeant la vallée du Sausseron. Mais ce projet resta en instance et fut finalement refusé en 1879 par le préfet de Seine-et-Oise.

Cette année là, Monsieur Léon Say, maire de L'Isle-Adam et conseiller général propose alors la mise à l'étude d'un projet alternatif, qui fut lui adopté suite à la récente promulgation de la loi Freycinet en 1880, facilitant la création de chemins de fer secondaires.

La concession fut accordée le 29 avril 1883 à la société générale des chemins de fer économiques et la ligne à voie métrique d'intérêt local reliant la gare de Valmondois au village d'Épiais-Rhus fut ouverte le 14 juin 1886. Il fut très rapidement étudié un prolongement à la demande de Monsieur Peyron, maire de Marines et conseiller général ; prolongement jusqu'à cette localité qui fut accordé par la concession du 12 juillet 1886. Il fut mis en service le 7 novembre 1891.

Puis finalement le même Monsieur Peyron fit une nouvelle demande de prolongement jusqu'à la gare de Chars desservie par la Compagnie de l'Ouest, mais celui-ci fut largement retardé puis pris en main par cette dernière soucieuse d'éviter cette concurrence, et une jonction de six kilomètres, à voie normale, vit finalement le jour entre Chars et Marines le 17 janvier 1911. Il fut longtemps question de mettre à voie normale la ligne de Valmondois à Marines mais les pouvoirs publics ne donnèrent jamais suite au vu de la faible rentabilité attendue de l'opération[1].

La ligne rencontrait un certain succès, mais dès les années 1930, la concurrence automobile devint sérieuse, et certaines circulations furent transférées sur route. Au second semestre 1947, une baisse importante de fréquentation est enregistrée et la multiplication des camions réduit le trafic de marchandises à néant. Le déficit en augmentation constante entraine le Conseil général de Seine-et-Oise à étudier le transfert sur route du service voyageurs. À la majorité, les conseillers généraux votent finalement l'arrêt du trafic le 28 janvier 1948. L'interruption définitive des circulations eut lieu le 1er juillet 1949. La ligne fut déclassée le 20 août 1951. L'ensemble du matériel et des installations reste en place jusqu'en 1953, année durant laquelle l'infrastructure et le matériel furent détruits ou revendus[2]. La ligne Marines - Chars fut quant à elle supprimée le 9 janvier 1951 avec arrêt définitif du trafic le 1er mars 1951[3].

Durant les années 1970, un petit groupe de passionnés désireux de faire revivre la ligne Valmondois - Marines et de faire connaitre l'histoire de la vallée du Sausseron a constitué une association, le musée des transports de la vallée du Sausseron (MTVS), en vue de réhabiliter la ligne oubliée et de créer un musée des trains à vapeur.

Né en 1976, le MTVS est devenu depuis le musée des tramways à vapeur et des chemins de fer secondaires français. C'est tout naturellement que celui-ci s'est installé dans les anciens bâtiments du réseau à la gare de Valmondois, où ont été installés les ateliers de restauration du matériel roulant, puis le musée renfermant des locomotives et wagons dorénavant en état de marche.

Aujourd'hui

La voie ferrée d'origine a totalement disparu et la plateforme est devenue en grande partie un simple chemin de randonnée. La gare de Bréançon, la seule restée en l'état, a d'ailleurs été reconvertie en gîte d'étape. Celle de Nesles-la-Vallée est devenue un foyer rural. La gare de Marines est occupée par la Direction départementale de l'Équipement (DDE). Seule une petite portion de voie métrique d'un kilomètre a pu être reconstituée entre la gare de Valmondois et le bois Thibault par les bénévoles du musée des tramways à vapeur.

La ligne

Arrêt de Grisy (S.-et-O.) - Arrivée de l'Express.

La ligne était construite sur une plateforme de 5,50 à 6 mètres de largeur, prévue pour la circulation de matériels d'un gabarit de 2,50 m de largeur. Le rayon de courbure de la voie était au minimum de 200 mètres, à l'exception de la sortie de gare de Valmondois où le rayon descendait à 182 mètres. La rampe maximale était de 15 mm/m jusqu'à Épiais-Rhus, et de 20 mm/m sur une section de 1300 mètres afin de grimper sur le plateau du Vexin. La ligne ne comportait que peu d'ouvrages d'art ; seul, un pont rail enjambait la route de Marines à Bréançon et quelques petits ponts permettaient de franchir le cours du Sausseron.

La voie était équipée de rails vignole de 20 kg/mètre en longueur de neuf mètres reposant sur onze traverses de chêne. Celles-ci reposaient sur un ballast de 30 à 40 cm d'épaisseur, constitué simplement de graviers provenant de l'Oise[4].

Tracé

Desserte

Les horaires du Valmondois-Marines, en Mai 1914.

La ligne desservait treize gares ou simples arrêts le long de ses 21 kilomètres :

Exploitation

Exploitée par la société générale des chemins de fer économiques, le trafic de la ligne se maintint à un relativement bon niveau jusqu'à la Première Guerre mondiale, avec pas moins de quatre, voire cinq aller-retour quotidiens.

Le matériel roulant était constitué à l'ouverture de la ligne par trois locomotives (deux 030T et une machine de 18 tonnes à trois essieux couplés et un porteur de la SACM) et de trois voitures voyageurs d'un gabarit de 2,50 mètres à plates-formes d'extrémité (deux voitures mixtes 1re et 2e classe et une voiture de 2e classe). L'ouverture de la section Épiais-Rhus - Marines et l'augmentation du trafic liée fit commander une quatrième voiture mixte fourgon, livrée en 1893[6].

Trafic

Années Voyageurs GV PV
1913 223 508 1 057 t 13 054 t
1927 141 094 234 t 20 552 t
1928 146 935 218 t 16 328 t
1929 159 323 195 t 16 709 t
1930 163 608 185 t 18 375 t
1931 140 849 180 t 25 315 t
1932 127 809 160 t 15 617 t
1933 114 809 109 t 13 140 t
1934 80 704 122 t 10 146 t

Source : [7]

La ligne Chars - Magny-en-Vexin

Cette ligne, embranchement à voie normale de la ligne Paris Saint-Lazare - Gisors - Dieppe et pendant occidental de l'embranchement Chars - Marines, fut concédée en 1865 et ouverte en août 1871.

D'une longueur de 12,1 km et desservant deux gares intermédiaires (Nucourt et Bouconvillers), elle fut reprise par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest le 22 août 1900. En 1909, la ligne passe sous le contrôle du réseau de l'État, comme toutes les lignes de la compagnie de l'Ouest.

Le trafic voyageurs fut transféré sur route en 1952 et seul un trafic marchandise résiduel lui survécu jusqu'en 1987. Le bâtiment de la gare de Magny-en-Vexin est resté depuis en l'état, seule la marquise a disparu[8].

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Claude Wagner, les petits trains et les tramways du Val-d'Oise, éditions du Valhermeil, 1994, 250 pages. (ISBN 2-905684-57-7)
  • Henri Domengie et José Banaudo, les petits trains de jadis, tome 4 : Nord de la France, éditions du Cabri, 1995, (ISBN 2-908816-29-6)
  • Jean-Claude Riffaud & Jacques Renaud, Le chemin de fer de Valmondois à Marines, dossier publiée dans le N° 31 (1984-3) de la revue Magazine des tramways à vapeur et des secondaires (MTVS) (ISSN 0150-116X)

Notes et références

  1. Claude Wagner, Les petits trains et les tramways du Val-d'Oise, p. 131
  2. Claude Wagner, op. cit., p. 132-133
  3. Claude Wagner, op. cit., p. 181
  4. Claude Wagner, op. cit., p. 144
  5. Claude Wagner, op. cit., p. 142
  6. Claude Wagner, op. cit., p. 155-171
  7. Claude Wagner, op. cit., p. 154
  8. Claude Wagner, op. cit., p. 179-181


  • Portail du Val-d'Oise Portail du Val-d'Oise
  • Portail du chemin de fer Portail du chemin de fer
  • Portail des transports en Île-de-France Portail des transports en Île-de-France
Ce document provient de « Ligne Valmondois - Marines ».

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ligne Valmondois - Marines de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно сделать НИР?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Ligne valmondois - marines — La gare de Nesles la Vallée vers 1900 Pays  France …   Wikipédia en Français

  • Ligne de Valmondois à Marines — Ligne Valmondois Marines La gare de Nesles la Vallée vers 1900 Pays …   Wikipédia en Français

  • Marines (Val d'Oise) — 49° 09′ 00″ N 1° 59′ 00″ E / 49.15, 1.9833 …   Wikipédia en Français

  • Marines (val-d'oise) — 49° 09′ 00″ N 1° 59′ 00″ E / 49.15, 1.9833 …   Wikipédia en Français

  • Valmondois — 49° 05′ 48″ N 2° 11′ 26″ E / 49.0966666667, 2.19055555556 …   Wikipédia en Français

  • Marines (Val-d'Oise) — 49° 09′ 00″ N 1° 59′ 00″ E / 49.1500, 1.9833 …   Wikipédia en Français

  • Gare de Valmondois — Valmondois Vue aérienne de la gare de Valmondois. Localisation Pays France Ville …   Wikipédia en Français

  • Gare de Marines (Halte) — Marines (Fermée) Le bâtiment voyageurs et un train vers 1910 Localisation Pays France Commune Marine …   Wikipédia en Français

  • Gare De Valmondois — Valmondois Localisation Ville Butry sur Oise …   Wikipédia en Français

  • Gare de valmondois — Valmondois Localisation Ville Butry sur Oise …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”