Ligne sommitale de la Furka

Ligne sommitale de la Furka
Dampfbahn Furka-Bergstrecke
Ligne sommitale de la Furka
Ligne de Realp à Oberwald
via le tunnel de faîte du col de la Furka
Une rame des DFB.
Une rame des DFB.
Pays Drapeau de Suisse Suisse
Historique
Mise en service 1925
Concessionnaires Brig-Furka-Disentis-Bahn (1911 - 1924)
Furka-Oberalp-Bahn (1924 - 1990)
Dampfbahn Furka-Bergstrecke (à partir de 1990)
Caractéristiques techniques
Longueur 12,891 km
Écartement Voie métrique (1,000 m)
Électrification Non électrifiée
Pente ou rampe maximale 118 ‰
Crémaillère De type Abt
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Trafic Touristique
Schéma de la ligne

La ligne sommitale de la Furka est une ligne de chemin de fer à crémaillère suisse à voie métrique entre Realp et Oberwald via le tunnel de faîte du col de la Furka, exploitée par la Dampfbahn Furka-Bergstrecke AG.

Il s'agit d'une ancienne section de la ligne de chemin de fer du Furka-Oberalp, désaffectée lors de la mise en service du tunnel de base de la Furka, puis remise en service par cette société au début des années 2000.

Une société anonyme à but non lucratif, la DFB AG, est concessionnaire de la ligne, et s'appuie sur une association dont les membres assurent à titre bénévole sa reconstruction, son entretien et son exploitation.

Sommaire

Situation géographique

Jusqu'en 1981, la ligne sommitale de la Furka était une partie du tracé du chemin de fer Furka-Oberalp. Cette ligne, reliant Brigue à Disentis via le col de la Furka et celui de l'Oberalp, était notamment empruntée par le Glacier Express.

Au départ du village de Realp dans le canton d'Uri, à 1 538 m d'altitude, la ligne part vers l'ouest en suivant la vallée de la Reuss. Une section à crémaillère lui permet de relier les gares de Tiefenbach, à 1 846 m d'altitude, et de la Furka, à 2 160 m d'altitude, point culminant de la ligne. Le col est franchit par un tunnel de faîte de 1 874 m de longueur, doté d'une section en adhérence. A l'entrée ouest de ce tunnel à 2 118 m d'altitude, la ligne atteint la gare de Muttbach-Belvédère. À partir de cette gare, une section à crémaillère descend à Gletsch, à 1 757 m d'altitude, puis à Oberwald dans le canton du Valais à 1 366 m d'altitude.

La ligne a une longueur totale d'environ 18 km. La rampe la plus forte sur la section à crémaillère atteint 118 ‰ ; sur la section en adhérence simple, on atteint 35 ‰.

La crémaillère est de type Abt.

Historique du chemin de fer de la Furka

Les travaux de construction du chemin de fer à crémaillère du col de la Furka ont été initiés en 1911 par la Brig-Furka-Disentis-Bahn (BFD) mais, suite au déclenchement de la première Guerre mondiale, ils connurent dès 1915 des difficultés financières, techniques et humaines.

Après la faillite en 1923 de la BFD, les travaux reprirent en 1924 sous l'égide de la compagnie Furka-Oberalp-Bahn (FO) nouvellement créée, avec le fort soutien des compagnies voisines des chemins de fer rhétiques (RhB) et du chemin de fer Viège-Zermatt[1] (VZ), et la ligne fut ouverte en 1925.

En raison de son passage au travers de couloirs d'avalanche, la ligne ne présente pas toutes les garanties nécessaires à la sûreté de son exploitation en hiver. Durant sept mois, chaque hiver, la ligne devait donc subir une interruption d'exploitation lourde et coûteuse, encore plus après l'électrification de la ligne en 1942. La construction du tunnel de base de la Furka, en 1973, précipita la fin de la section sommitale. L'interruption d'exploitation de l'hiver 1981-1982 vit la fin de l'exploitation de la ligne sommitale et l'ouverture du tunnel de base.

Le démantèlement de la ligne sommitale put cependant être évité grâce à une association ferroviphile dénommée Verein Furka-Bergstrecke, association qui se transforma ultérieurement en société anonyme à but non lucratif, la Dampfbahn Furka-Bergstrecke AG, afin de pouvoir exploiter la ligne.

Après de coûteux travaux de remise en état de l'infrastructure, négligée durant les dernières années de son exploitation régulière, la ligne a pu revoir la circulation de trains, les premiers véhicules provenant des parcs de différents chemins de fer suisses à voie étroite. Par la suite, la DFB AG a acquis et procédé à la rénovation de son propre matériel. Le financement de ces travaux a été essentiellement assuré par des dons et la vente d'actions.

Locomotives

  • La locomotive à vapeur HG 2/3 n°6 « Weisshorn » de type 021 :

Construite en 1902 pour le Visp-Zermatt-Bahn, elle servit comme locomotive de service à partir de 1941 dans une usine chimique de Coire, les établissements Emser. Exposée comme monument devant une école de Coire à partir de 1965, elle a été cédée à la jeunesse scolaire de Coire en 1988, à condition que la locomotive soit remise en état de fonctionnement. En 1990, elle put reprendre du service, initialement essentiellement afin de participer aux travaux d'infrastructure. Aujourd'hui, elle assure encore un service voyageurs sur la ligne. C'est la première locomotive à être remise en service sur le DFB.

  • Les locomotives à vapeur HG 3/4 de type 130 :

Quatre de ces locomotives avaient été cédées au Viet-Nam en 1947 par le chemin de fer Furka-Oberalp. Depuis le milieu des années 1970, elles ne fonctionnaient plus, et certaines étaient abandonnées en plein air. À partir de 1990, la société concessionnaire se décida rénover deux de ces locomotives. En 1993, elles sont remises en service, après avoir été rénovées dans les ateliers de Meiningen. Ces deux locomotives furent numérotées,

  • n°1 « Furkahorn »
  • n°2 « Gletschhorn », renumérotée n°9.

Une troisième locomotive, la n°4, fut mise à disposition par la Matterhorn-Gotthard-Bahn (MGB, descendant de la FO). Complètement rénovée en juin 2006, elle a repris du service sur la ligne, le 18 juillet 2006.

  • Les locomotives à vapeur HG 4/4 de type 040 :

Elles furent vendues directement par la Société suisse pour la construction de locomotives (SLM) au Viet-Nam, rapatriées en Suisse.

Un locotracteur HGm 2/2 n°51 ainsi que trois draisines (Tm 2/2 n°68, Tm 2/2 n°506 et Xmh 1/2 n°4961) sont également utilisés[2].

Exploitation actuelle

  • En 1992, le service a pu reprendre sur la section Realp-Tiefenbach ;
  • En 1992, la gare de Furka, précédant le tunnel, est atteinte, après les travaux d'assainissement du tunnel sommital ;
  • En 2001, le service est assuré entre Realp et Gletsch.
  • En 2010, le service est assurée entre Oberwald et Realp, soit la totalité de la ligne sommitale.

La ligne est actuellement exploitée de mi-juin à fin septembre, à raison d'un aller-retour par jour (deux en juillet).

Des travaux ont lieu actuellement sur la dernière section, entre Gletsch et Oberwald. D'importants dons reçus par la société concessionnaire a permis la réouverture de cette section à de premiers voyages dès la mi-août 2010[3], [4] et à un service touristique régulier dès la saison 2011. En parallèle sont menés les travaux d'entretien de la ligne déjà exploitée, d'extension du dépôt de Realp et le renforcement de la sécurité des installations[5].

Disposant d'une concession fédérale, la société DFB AG est sous le contrôle de l'office fédéral des transports. La reconstruction, l'entretien et l'exploitation de l'infrastructure et du matériel sont presque exclusivement exécutés par des bénévoles, pendant leur temps libre, membres d'une association qui regroupe 22 sections, dont 9 en Allemagne, et plus de 7 500 membres adhérents.

Sources

Notes et références

  1. Visp-Zermatt-Bahn, VZ, ultérieurement devenu le Brigue-Viège-Zermatt, Brig-Visp-Zermatt-Bahn, BVZ.
  2. (de) Véhicules de service du DFB.
  3. http://www.association-ligne-sommitale-furka.ch/chemin_de_fer_description_DFB.php
  4. Le Nouvelliste, 16 août 2010
  5. Tribune de Genève, le 13 août 2009

Bibliographie

  • (de) Johannes von Arx, Dampfbahn Furka-Bergstrecke; Abenteuer Furka. Dampfbahn Furka-Bergstrecke, Oberwald 2000.

Annexes

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Article connexe

Liens externes


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