Lin cultivé

Lin cultivé
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 Linum usitatissimum
Linum usitatissimum
Classification classique
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Rosidae
Ordre Linales
Famille Linaceae
Genre Linum
Nom binominal
Linum usitatissimum
L., 1753
Classification phylogénétique
Ordre Malpighiales
Famille Linaceae
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Le lin cultivé (Linum usitatissimum) est une plante annuelle de la famille des Linaceae cultivée principalement pour ses fibres, mais aussi pour ses graines oléagineuses. Les fibres du lin permettent de faire des cordes, du tissu, ou plus récemment des charges isolantes pour des matériaux de construction. Les graines sont utilisées pour produire de l'huile de lin pour l'industrie de l'encre et de la peinture, pour la consommation humaine et animale, à cause de sa richesse en oméga 3.

Le lin est une des rares fibres textiles végétales européennes. Elle a la particularité d'être une fibre longue (plusieurs dizaines de centimètres), par rapport aux fibres courtes (coton, chanvre) ou moyennes (laine)

Sommaire

Culture

Champs de lin

La culture du lin est particulièrement délicate. En effet, planté au printemps, le lin pousse en « 100 jours ». Ce court cycle de vie rend difficile tout rattrapage en cas d'incident (mauvaise levée, conditions climatiques défavorables...). Le lin doit pousser suffisamment pour avoir un rendement satisfaisant, mais pas trop sinon il est trop fin. Plus il grandit, plus il devient sensible à la verse. Parfois, pour limiter la croissance et favoriser la solidité des fibres, on utilise des produits chimiques appelés « régulateurs ».

Le lin, ayant une racine pivot, doit être planté dans une terre finement préparée. Cette préparation de terre, suivie du semis, nécessite des conditions climatiques optimales et un réel savoir-faire de la part de l'agriculteur : une erreur peut compromettre toute la récolte.

Par ailleurs, le lin est une plante exigeante pour les terres, d'autant plus que toute la plante, racine comprise, est récoltée, exportant des champs beaucoup de matières organiques. Les rotations de lin doivent donc être très lentes, au minimum 5 à 6 ans entre deux cultures sur une même parcelle.

Itinéraire technique :

Le liniculteur choisit la variété de lin textile suivant ses caractéristiques et les particularités de ses parcelles.

En fonction des conditions climatiques, les semis ont lieu entre le 1er mars et le 15 avril. Cent vingt kilos de semences certifiées sont alors semés par hectare pour obtenir un peuplement d’environ 1 800 plantes au mètre carré. Cette densité assure le meilleur rapport entre le rendement, la résistance à la verse et les qualités de fibres.

Le lin est une culture qui demande peu d’engrais et peu de produits phytosanitaires. À ce titre sa culture contribue pleinement à la préservation de l’environnement.

Son cycle végétatif est rapide et s'étend sur une centaine de jours seulement.

Six semaines après les semis, le lin a déjà une hauteur de 10 à 15 cm. Capable d’une croissance de plusieurs centimètres par jour dans des conditions optimales, la plante atteint alors 70 à 80 cm en une quinzaine de jours. Cette période correspond à l’élongation des fibres et au remplissage des cellules fibreuses.

Capsules de lin en juillet

La floraison intervient aux environs du 15 juin, les champs se parent alors d’une subtile couleur bleue pendant à peu près une semaine, les fleurs s'ouvrent généralement entre 10h et 13h (phénomène de thermonastie). Les fibres ont alors atteint leur longueur maximale. Les capsules contenant les graines vont se former au cours des quinze jours qui suivent la floraison.

La récolte commence vers le 15 juillet, les lins, trop difficiles à couper, vont d’abord être arrachés, ce qui préserve les fibres les plus longues qui se prolongent au niveau du collet et des racines, puis déposés au sol sous forme d’andains, par les arracheuses. La « longueur technique » de la tige désigne la partie entre le collet et celle d'où commencent les ramifications.

Rapidement, après l’arrachage, les lins vont être écapsulés. Les écapsuleuses-batteuses vont reprendre les andains afin de récupérer les graines. Après avoir été triées et traitées, ces graines serviront de semences pour l’année suivante, ou seront exploitées (huile, aliment...).

En fonction des conditions climatiques, des caractéristiques des lins semés et des parcelles, les lins vont rester au sol entre deux semaines et deux mois, pour l'étape du rouissage.

Favorisée par l’alternance de la pluie et du soleil, une action enzymatique dégrade les pectines qui lient les fibres à la paille. Les liniculteurs vont alors retourner les pailles en cours de rouissage pour obtenir un résultat homogène.

À la fin du rouissage, lorsque les pailles sont suffisamment sèches, elles vont être enroulées puis elles seront entreposées chez le liniculteur, avant leur passage au teillage pour séparer mécaniquement les pailles et les fibres.

La transformation de la plante en fibres respecte l’environnement : contrairement aux fibres artificielles telles la viscose, elle n’a besoin ni d’énergie ni de solvant pour la transformation en fibres.

Le rouissage, procédé naturel destiné à favoriser l’extraction des fibres, consiste à laisser le lin dans le champ, pour bénéficier d'un juste dosage de pluie et de soleil ; le lin a ainsi des "crus" en fonction du climat, et des nuances propres à chaque terroir.
Suit le teillage, dernière étape avant le peignage, puis la filature.

Une fibre de lin

Coupe transversale de lin

Les fibres sont des cellules situées dans la tige entre l’écorce et le « bois ». Les fibres forment des massifs, ou faisceaux, disposés en un arrangement circulaire autour du bois. Dans la direction longitudinale, les fibres sont collées les unes aux autres, très fortement soudées par un ciment interstitiel, de telle sorte que les faisceaux fibreux présentent une longueur sensiblement égale à celle de la tige. Dans la section complète de la tige, on compte 20 à 40 faisceaux composés chacun de 20 à 40 fibres. La longueur des fibres varie entre 10 et 100 mm, et leur diamètre varie de 20 à 40 microns. À maturité des plantes, les fibres représentent environ 25% de la masse sèche des tiges.

Les fibres ont une structure tubulaire à faible élasticité (allongement à la rupture de 1 à 2%) et à forte ténacité (l’une des fibres naturelles les plus solides), qui assure la protection de la plante contre les intempéries, les micro-organismes, ainsi que les insectes et les herbivores.

À maturité, les cellules fibreuses sont complètement entourées des différentes couches formant les parois. De l’extérieur vers l’intérieur on distingue la paroi primaire PI, puis les trois couches S1 à S3 de parois secondaires.

Les parois secondaires qui assurent l’essentiel des propriétés mécaniques des fibres sont composées de microfibrilles de cellulose unidirectionnelles, entourées de polysaccharides matriciels, tels que les pectines ou les hémicelluloses.

La cellulose est un homopolysaccharide composé d’unités β-D-glucose liées entre elles par une liaison (1,4). Les différentes chaînes de cellulose sont reliées par des liaisons Hydrogène reproduites de façon très régulière entre les groupements OH des différentes chaînes. Les pectines sont les polysaccharides les plus importants avec la présence de galactanes et de rhamnogalacturonanes de type I. Les hémicelluloses sont essentiellement des β-1-4 glucanes, mais également des glucomannanes, galactomannanes …

Le rôle des pectines est, d’une part, d’assurer la cohésion entre les faisceaux de fibres en formant un complexe avec les ions calcium et, d’autre part, dans la paroi secondaire, de constituer une matrice enrobant les microfibrilles de cellulose. Les fibres comportent également d’autres polymères chargés négativement, et des protéines (notamment riche en glycine). La composition des fibres varie selon l’origine et la variété de la plante.

Traitement des fibres

Rouissage

À maturité le lin est arraché, et non pas fauché, puis couché dans le champ en andains. Commence alors la période du rouissage.

Le rouissage est la dissociation des parties fibreuses de la plante par élimination de la pectose qui soude les fibres (filasse) à la partie ligneuse, par l'action combinée du soleil et de la pluie.
Le rouissage nécessite suffisamment d'eau pour que la sève et les résines qui collent les fibres entre elles disparaissent, mais pas trop pour que les fibres demeurent intactes.

Le rouissage est une opération très importante de la production de lin. C'est lui qui détermine en grande partie la qualité du lin. Il existe plusieurs techniques de rouissage. Traditionnellement, en Belgique et en France, le rouissage s'effectuait en rivière, où l'on faisait tremper les bottes, ce qui donnait à l'eau une couleur rousse et une odeur nauséabonde, provoquées par la décomposition bactérienne ; cette technique a été interdite par l'Union Européenne pour des raisons environnementales. Le rouissage à l'eau en cuve, quant à lui, a quasiment disparu depuis les années 1980. Le rouissage à l'eau donnait une toile plus blanche et un résultat moins aléatoire que le rouissage à l'air (sur le champ).

Pour l'anecdote, dans l'Oise, on rouissait le lin dans des bassins creusés dans le sol, qui s'appelaient en patois "Poc à Lin" (Poche à lin). Ce nom est à l'origine de celui de Poclain, célèbre constructeur aujourd'hui disparu, de pelleteuses hydrauliques au Plessis-Belleville.

On est alors revenu à la technique la plus simple, le rouissage sur le champ, où le lin est étendu sur le sol pendant plusieurs semaines. Mais, elle est tributaire du temps qu'il fait. Si le lin est trop roui, il doit être obligatoirement brûlé dans le champ, car les fibres pourrissent difficilement et lentement, et favorisent ainsi l'éclosion de maladies pour la culture suivante. Si le lin n'est pas assez roui, il n'est pas teillable, et donc invendable.

Le vent est à la fois un ennemi et un allié du lin lors du rouissage. Quand il souffle trop fort, le lin est emporté vers l'extrémité du champ, mais il est nécessaire au séchage, et c'est l'alternance des périodes de "sec" et d'humidité qui favorise un bon rouissage.

Toutes ces difficultés font que la production de lin est limitée à certaines régions, et est très hétérogène d'une parcelle à l'autre (un orage localisé suffit pour altérer la qualité). Comme pour le vin, on parle souvent de cru et de terroir pour le lin.

La forte probabilité d'une mauvaise récolte, on parle en effet d'une bonne récolte tous les dix ans, voire la possibilité de tout perdre font du lin une culture peu intéressante d'un point de vue purement économique. Par contre, le lin est une tête de culture qui procure une terre de meilleure qualité pour les récoltes de plantes plus faciles.

Teillage

Teillage du lin en Russie, en 1910. Photographie de Sergueï Prokoudine-Gorski.

L'étape suivante est le teillage. Le teillage est la séparation des fibres du bois de la plante. Le mot vient de tilleul, le teil, instrument manuel à levier utilisé pour briser le bois et extraire les fibres.

Lors du teillage, les graines de lin sont récupérées, puis la tige est battue pour enlever le bois. Les morceaux de bois récupérés sont appelés les « anas ». Les fibres ainsi récupérées sont séparées en fibres longues et en fibres courtes (les « étoupes »).


Après la récolte les pailles de lin sont travaillées tout au long de l’année dans les usines de teillage. Cette première transformation de la paille a pour but d’extraire les fibres des tiges rouies.

Arrivées à l’usine, les pailles sont déroulées et étalées sous forme d’une nappe. Le travail de l’opérateur est très important pour obtenir une nappe bien régulière, dont la densité est d’environ 2 kg par mètre linéaire.

Les tiges passent dans un égaliseur pour être organisées en parallèle.

Lors de l’étirage, l’épaisseur de la nappe diminue progressivement par le passage entre des disques dentés. et sa vitesse de progression est multipliée par huit.

Les pailles sont ensuite broyées par des cylindres cannelés, à grosses dentures au début puis à fines dentures par la suite. Elles passent sous les cannelures des rouleaux avec un angle proche de 90°, pour rendre le broyage plus efficace. Cette opération se fait alternativement du côté pied, le bas de la tige, et du côté tête, le haut de la tige. Les fragments de pailles, appelés anas, sont récupérés par aspiration.

Lors de l’écangage, les fibres sont nettoyées par des tambours, munis de lames de faible épaisseur. Elles frottent les tiges à une vitesse proche de 200 tr/min. Cette vitesse est adaptée en fonction des caractéristiques de chaque lot de paille. L’opération est effectuée successivement du côté pied et du côté tête.

Les fibres courtes, ou étoupes, moins résistantes, sont récupérées par aspiration sous la teilleuse. Le restant des anas est décollé en même temps.

En bout de ligne, les opérateurs font un tri afin d’homogénéiser les lots. Le lin teillé, ou à fibres longues, est conditionné en balles ou en rouleaux d’environ 100 kg.

Ces fibres longues représentent 20 à 25 % de la plante. Un hectare de lin produit en moyenne entre 1 200 et 1 400 kg de lin teillé.

Les anas et les étoupes sont ensuite séparés par un secoueur.

Peignage

Peignage

Le peignage est la seconde transformation du lin. C’est la préparation du lin teillé pour pouvoir être filé. Les faisceaux de fibres vont être divisés et mis en parallèle.

L’opérateur forme une nappe à partir du lin teillé. Celle-ci doit être la plus régulière possible pour que le peignage soit réalisé dans de bonnes conditions.

Les peignes sont garnis d’aiguilles de plus en plus fines, et sont supportés par des tabliers rotatifs.

Les fibres vont être divisées de plus en plus finement au cours de leur progression.

Le peignage des pieds est réalisé en premier, puis dans un deuxième temps, celui des têtes.

À la sortie de la peigneuse, les fibres sont présentées en poignées par l’action du séparateur, qui intervient entre le travail des pieds et celui des têtes.

Une pince les saisit et les dépose de manière à ce qu’elles se chevauchent sur une étaleuse.

Des barres munies de pointes appelées gills permettent de maintenir les fibres parallèles, et de contrôler leur masse pendant qu’elles sont étirées par un rouleau en bois.

Un ruban de lin peigné est ainsi formé.

Les pots de ruban pressé, aussi appelés bumps, d’une longueur de six cents mètres à un kilomètre, selon les spécifications des clients, sont identifiés et conditionnés pour être expédiés vers les filatures.

Utilisations

Les fibres peuvent être ensuite cardées, peignées et mises en ruban. Les caractéristiques techniques de la fibre de lin sont assez exceptionnelles. Le lin peut absorber beaucoup d'eau. C'est une fibre très résistante et très fine. Elle a l'avantage, par rapport à ses concurrentes synthétiques, de ne pas souffrir des rayons UV du soleil.

Les fibres longues, la partie la plus noble, deviennent la toile de lin, utilisée pour la confection de luxe. Mais le lin est défavorisé car sa filature nécessite des machines pour fibres longues, plus rares, et plus coûteuses, que les machines pour fibres courtes, comme celles du coton et de la laine. Il existe néanmoins des procédés pour couper les fibres en morceaux de quelques centimètres pour les traiter sur les métiers à tisser le coton.

Les fibres courtes, ou « étoupes », étaient valorisées en papier ou en ficelle. De nouveaux débouchés techniques sont apparus, tirant parti des qualités du lin. Ainsi on trouve, selon leur qualité, des étoupes de lin dans le rembourrage de sièges (le lin absorbe la transpiration), ou comme charge dans les moulages du plastique, pour améliorer sa solidité, en remplacement de la fibre de verre (dans les pare-chocs d'automobiles, par exemple). Des applications nouvelles, en non-tissé, apparaissent dans la fabrication de membranes respirantes pour les bâtiments, des écrans de sous-toiture, ou des "house-wrapping".

Les "anas", ou "paillettes de lin", qui représentent 50 % de la plante seront valorisés dans la fabrication de panneaux en aggloméré, ou en litière pour chevaux et animaux domestiques (toujours pour les capacités d'absorption du lin), ainsi qu'en tant que couvre-sol en horticulture, ou comme matière isolante.

Le lin est riche en acide alpha-linolénique (ALA), et constitue la plus importante source végétale d'oméga-3. L'huile, ou les graines de lin peuvent intervenir dans l'alimentation humaine. Les graines servent également pour l'alimentation animale, et enrichissent ainsi la viande, le lait ou les œufs en oméga-3.

Elles contiennent aussi des lignanes, composés phénoliques, dont certains comme le lignane principal du lin, le SDG, sont des phytoestrogènes "faibles" qui font que le lin (graines ou téguments de la graine) est vendu comme alicament.

Son huile est également utilisée dans la fabrication des peintures.

L'huile de lin est également utilisée pour fabriquer le linoléum, revêtement de sol très répandu, isolant, et facile à entretenir.

De nouvelles utilisations voient le jour dans l'industrie nautique où il commence à être utilisé en substitution de la fibre de verre pour produire des matériaux composites plus respectueux de notre environnement[1]. .

Production

Production de lin textile

Champ de lin en floraison, Flandre française

La France est le principal pays d'Europe à cultiver le lin textile, essentiellement en Flandre, en Picardie, en Normandie, en Bretagne et dans le Pas-de-Calais.

Le lin connaît un renouveau spectaculaire. En France, les surfaces cultivées sont passées de 5 000 à 15 000 hectares pour le lin graine, entre 2002 et 2007.

Le lin fibre (la variété utilisée pour le textile) a vu ses surfaces de culture passer de 30 000 à 60 000 hectares dans le même temps.

Détails de la production mondiale en 2005 :

L’Europe de l’Ouest, de la Normandie aux Pays-Bas, est mondialement reconnue pour la finesse et la résistance de ses fibres de lin[réf. nécessaire].

Grâce à son terroir unique et son climat favorable, ses fibres sont utilisées pour la fabrication de fils, de moyen à haut de gamme[réf. nécessaire].

France 75 000 ha 95 000 tonnes de lin teillé
Belgique 17 000 ha 13 000 tonnes de lin teillé
Pays-Bas 4 500 ha 4 000 tonnes de lin teillé


La Russie, la Biélorussie et l’Ukraine sont traditionnellement des producteurs de lin. Toutefois les conditions climatiques et l’insuffisance d’équipements spécifiques ne permettent d’obtenir que des fibres souvent seulement rouies, avec une faible résistance et peu de finesse. Elles entrent dans la composition de fils bas de gamme[réf. nécessaire].

Russie 70 000 ha 20 000 tonnes de lin teillé
Biélorussie 70 000 ha 21 000 tonnes de lin teillé
Ukraine 20 000 ha 6 000 tonnes de lin teillé

La Lituanie, le Pologne et la République tchèque sont de petits producteurs de lin. Comme pour la Russie, le climat continental rend la culture plus délicate qu’en Europe de l’Ouest Ces pays produisent une large gamme de fibres de lin allant des lins grossiers à quelques bons lins fins et assez résistants[réf. nécessaire].

Lituanie 1 000 ha 750 tonnes de lin teillé
Pologne 2 000 ha 1 500 tonnes de lin teillé

L’Égypte pratique le rouissage à l'eau. Les lins produits sont relativement fins et de bonne longueur, mais manquent de résistance[réf. nécessaire].

Ces fibres peuvent être utilisées dans la fabrication de fils de gamme moyenne[réf. nécessaire].

Égypte 10 000 ha 7 000 tonnes de lin teillé

La Chine pratique également le rouissage à l'eau. Les fibres produites ont une finesse convenable, mais elle manquent généralement de résistance.

Toutefois la production s’améliore, donnant ainsi une faible proportion de bon lin. Les fils obtenus sont de gamme basse à moyenne[réf. nécessaire].

Chine 30 000 ha 15 000 tonnes de lin teillé

Production de lin oléagineux

Dans le monde, le lin est surtout cultivé pour sa graine qui contient environ 41% d'huile[2], riche en omega-3, en particulier de l'acide gras nommé acide alpha-linolénique. L'huile de lin en contient 57% en moyenne, ainsi que 16% d'acide linoléique[2].

Du point de vue de la production mondiale, le Canada est le principal producteur et exportateur de graines de lin. La production est assez variable (entre 530 000 tonnes et 930 000 tonnes ces dernières années), et exportée pour l'essentiel[3].

Fleur de lin

Production en tonnes de graines de lin. Chiffres 2003-2004
Données de FAOSTAT (FAO)

Canada 754 400 36 % 671 900 33 %
Chine 466 000 22 % 470 000 23 %
États-Unis d'Amérique 264 830 13 % 278 000 14 %
Inde 172 600 8 % 179 000 9 %
Fédération de Russie 55 000 4 % 58 000 3 %
Éthiopie 52 000 2 % 52 000 3 %
Bangladesh 50 000 2 % 50 000 2 %
France 53 503 3 % 50 000 2 %
Autres pays 220 753 11 % 207 917 10 %
Total 2 089 086 100 % 2 016 817 100 %

Intérêt en nutrition animale et en nutrition humaine[4]

Voir aussi

Article détaillé : huile de lin.

La graine de lin se conserve très bien tandis que l'huile, contenant beaucoup de polyinsaturés, se dégrade rapidement. Elle contient en particulier deux acides gras dont les noms sont proches (et dont la racine est le mot "lin"), l'acide linolénique et l'acide linoléique. L'huile doit être utilisée rapidement après trituration, et préservée de la lumière et de l'oxygène. Les usages techniques classiques de l'huile de lin sont les peintures, le traitement du bois et la production de revêtements de sols comme le linoleum.

La graine est utilisée en alimentation animale, en particulier pour les poules pondeuses dont on souhaite augmenter la teneur en oméga 3 des œufs[5].

En France, l'huile de lin a longtemps été réservée à un usage technique, elle était même interdite à la consommation humaine, tandis qu'elle était autorisée au même moment en Allemagne. Interdite depuis 1908, car on la considérait comme potentiellement dangereuse du fait de son rancissement rapide, elle est autorisée à la vente au détail depuis le 12 juillet 2010, en contenant opaque de moins de 25 cl. Les graines sont aussi utilisées en boulangerie, grillées ou non, en couverture de pains spéciaux.

La graine possède selon certaines sources d'autres vertus, liées à sa teneur en lignane spécifique, le diglucoside de sécoisolaricirésinol (SDG).

Les effets positifs de la consommation de lin oléagineux seraient significatifs dans la prévention des maladies cardiovasculaires[6], grâce aux oméga-3, et aussi du cancer, en relation avec la teneur en oméga-3 (quoique les nombreuses études conduites donnent des résultats mitigés et parfois contradictoires sur ce point), en SDG[7] et en fibres[8].

Cependant, comme beaucoup de graines oléagineuses, la graine et les tourteaux contiennent des facteurs anti-nutritionnels qui doivent être désactivés par la chaleur, que l'utilisation soit en nutrition animale ou humaine[9]. Les graines peuvent aussi être thermo-extrudées. En consommation humaine, on peut considérer que les graines grillées sont peu digérées.

Historique

Toile déchirée en lin, récupérée dans la mer Morte

Le lin a été l'une des premières fibres utilisées en Europe. Des fragments de tissus de lin datant de 10000 av. J.-C. ont été retrouvés en Suisse[réf. nécessaire].

Les Égyptiens utilisaient, pour leurs momifications, des tissus de lin tellement fins que même nos technologies ne peuvent en reproduire de semblables[réf. nécessaire]. On a compté 360 brins pour constituer un seul fil et 500 fils au pouce dans un tissu.

Plus tard l'usage du lin gagna les pays du bassin méditerranéen, puis le nord de l'Europe.

Le lin offre aussi ses graines pour la fabrication de pains aux céréales, très appréciés dans les pays d'Europe du Nord.

C'est Philippe de Girard qui, avec son invention au début du XIXe siècle de la machine à filer le lin, permit au nord de la France de devenir l'un des premiers centres de filatures industrielles d'Europe.


COMPLÉMENTS :

Les origines du lin sont lointaines. Les premières traces remontent à 8000 ans avant J.C, et son berceau de production reste encore incertain, probablement situé sur le large plateau d’Asie supérieure.

Toutefois c’est sous Égypte des pharaons que l’usage du lin a commencé à se développer. Le lin était alors confectionné en vêtements, tissus funéraires, voiles pour bateau, cordages ou filets. Les graines étaient consommées pour leurs qualités nutritives.

À leur tour les Phéniciens, les Grecs et les Romains ont adopté cette fibre naturelle.

Le lin a été introduit en France par Charlemagne. C’est à partir du XIe siècle que l’utilisation du lin s’y généralisa. La Tapisserie de Bayeux est l’exemple le plus célèbre de la présence du lin à cette époque.

Au XIIIe siècle sa culture se développa dans les Flandres, la Bretagne [2] et l’Anjou.

C’est au XVIIe siècle que l'utilisation du lin a atteint son apogée. Il entrait alors dans la fabrication des toiles fines de Cambrai, des toiles dites "Bretagne superfine", des dentelles comme celles du point d’Alençon, des blouses, des mouchoirs.

Les surfaces cultivées atteignirent 300 000 ha, avec un rendement de 600 kg de fibres par hectare.

AU XIXe siècle la filature et le tissage entrèrent dans l’ère de l’industrialisation. En France, les petits lots produits dans les fermes ne convenaient pas aux industriels, et les surfaces de lin chutèrent à 100 000 hectares.

Ce déclin fut accentué par l’utilisation intensive du coton, et la production française n'était plus que de 20 000 ha avant 1945.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’arrivée en France d’agriculteurs belges relança la culture du lin, et les surfaces cultivées atteignirent 50 000 ha. Les décennies suivantes virent l’apparition de la mécanisation agricole, de la création variétale, et du perfectionnement du teillage.

Aujourd’hui la culture et la transformation sont industrialisées, et le lin n’en a pas perdu pour autant son caractère noble et naturel, alliant tradition et modernité.

Voir aussi

Références

Références bibliographiques

Liens externes


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