Lotus Sacré

Lotus Sacré

Lotus sacré

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Lotus sacré
 Nelumbo nucifera
Nelumbo nucifera
Classification classique
Règne Plantae
Sous-règne Tracheobionta
Division Magnoliophyta
Classe Magnoliopsida
Sous-classe Magnoliidae
Ordre Nymphaeales
Famille Nelumbonaceae
Genre Nelumbo
Nom binominal
Nelumbo nucifera
Gaertn., 1788
Classification phylogénétique
Ordre Proteales
Famille Nelumbonaceae

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Le lotus sacré (Nelumbo nucifera Gaertn.) est une plante aquatique de la famille des Nélumbonacées.

Ce lotus est la fleur sacrée dans les religions orientales (bouddhisme, brahmanisme) dans lesquelles les divinités sont représentées sur un trône en fleur de lotus. Le lotus sacré est la fleur nationale de l'Inde.

Noms communs : lotus sacré, lotus des Indes, lotus Magnolia
Synonymes : Nelumbium nelumbo Druce, Nelumbium speciosum Willd.

Il ne faut pas le confondre avec Nymphaea caerulea, le nénuphar bleu, aussi appelé lotus sacré, qui est celui représenté par les hiéroglyphes égyptiens. Le Nelumbo nucifera a été introduit en Égypte par les Perses autour de 500 av. J.-C.. [1] Une autre plante du genre Nelumbo est également cultivée, c'est Nelumbo lutea Willd., le lotus d'Amérique, à fleurs jaunes qui est beaucoup plus rustique que son cousin asiatique.

Sommaire

Description

Fleur non éclose
Fleur éclose
Fruit

Le lotus sacré est une plante aquatique, vivace grâce à sa tige en rhizome spongieux, épais, ramifié, portant des tubercules fixés dans le fond de l'étang.

Ses feuilles arrondies, peltées, pouvant mesurer jusqu'à 50 cm de diamètre, sont soit flottantes, planes, soit érigées jusqu'à 75 cm au-dessus de l'eau, orbiculaires, en forme de coupe. Leur surface est particulièrement hydrofuge. Bien qu'elle préfère des eaux peu profondes, la plante peut survivre jusqu'à 2,4 m de profondeur. [2]

Les fleurs, de couleur blanc rosé, sont grandes, de 15 à 30 cm de diamètre, et comportent une vingtaine de pétales. Elles sont portées par de longs pédoncules et atteignent ou dépassent les feuilles les plus hautes. Elles ont aussi la propriété d'être thermorégulatrices. Elles peuvent générer de la chaleur afin de maintenir une température oscillant entre 30 °C et 36 °C pendant la période de pollinisation. [3] Il s'agirait peut-être d'un mécanisme pour attirer les insectes pollinisateurs.

Le « fruit » composé est constitué par le réceptacle floral charnu ; il ressemble à une pomme d'arrosoir comptant de 15 à 20 alvéoles renfermant chacune un akène de la taille d'une petite noisette.

Les graines du lotus sacré détiennent le record de longévité. En effet, une équipe de chercheurs de UCLA a réussi à faire germer une graine datant d'environ 1 300 ans provenant du lit asséché d'un ancien lac à Pulantien, dans la province chinoise de Liaoning. [4] On attribue cette longévité au péricarpe très dur et très étanche qui recouvre le fruit et qui le protège de l'humidité et des agents externes. [5]

Distribution

Cette plante est naturalisée un peu partout. Elle est originaire des régions chaudes, principalement d'Asie, (Extrême-Orient, Chine, Corée, Japon, etc., Asie tropicale, Inde, Asie du Sud-Est, Asie occidentale, Iran, Azerbaïdjan, etc.), et du Nord de l'Australie.

Elle était déjà décrite par Théophraste dans la flore du Nil.

Utilisation

Rhizome de lotus

C'est une plante ornementale ; il en existe des variétés à fleurs doubles. Plus de 80 cultivars sont connus au Japon. La couleur des fleurs varie du blanc pur au carmin rosé selon les variétés.

Les faux fruits séchés, en forme de pomme d'arrosoir, entrent dans la composition de bouquets secs. C'est également une plante médicinale, utilisée en cosmétique.

Rhizome de lotus bouilli

Les fleurs, les graines, les jeunes feuilles et les rhizomes sont tous comestibles. En Asie, les pétales sont parfois utilisés comme garniture alors que les grandes feuilles rondes servent d'assiette. En Corée, on prépare des tisanes à base de lotus, telles que yeonkkotcha (연꽃차), faite à partir de pétales séchés de lotus blanc et yeonipcha (연잎차) fait à partir des feuilles. Le rhizome, assez fibreux et insipide, est utilisé comme légume. On l'appelle 蓮藕 liánǒu en chinois (pinyin), ngau en cantonais, bhe dans certaines régions de l'Inde et du Pakistan, renkon (レンコン,蓮根 レンコン) en japonais) et yeongeun (연근) en coréen . On peut en extraire une fécule servant à préparer des potages, le cuire à l'eau et l'ajouter à des soupes, le faire frire, sauter ou braiser. Les pétales, les feuilles et les rhizomes peuvent aussi être mangés crus, mais il y a un risque de transmission de parasites (par ex. Fasciolopsis buski). C'est pourquoi il est recommandé de le consommer cuit.

Rhizome frit recouvert de pâte de riz

Les Chinois savent depuis longtemps que les rhizomes de lotus sont excellents pour la santé. Des études récentes ont confirmé que ceux-ci sont riches en fibres, vitamine C, potassium, thiamine, riboflavine, vitamine B6, phosphore, cuivre et manganèse et très pauvres en gras saturés.

Les étamines peuvent être séchées pour en faire une tisane parfumée appelée liánhuā cha (蓮花 茶) en chinois ou pour aromatiser les feuilles de thé au Vietnam. Les graines (akènes) de lotus, appelées liánzĭ (蓮子) en chinois, sont très versatiles et peuvent se manger crues, grillées comme des châtaignes ou séchées et éclatées comme du maïs soufflé. Elles peuvent aussi être bouillies et réduites en pâte, ou combinées avec des longanes séchées pour faire une soupe sucrée appelée tong sui. En y ajoutant du sucre, la pâte de graine de lotus devient un des ingrédients les plus courants de pâtisseries telles que les gâteaux de lune, les daifuku et le pudding de farine de riz. Des graines de lotus appelées Phool Mukhana sont aussi utilisées en cuisine indienne.[6]

Culture

C'est une plante aquatique qui aime la chaleur.

La multiplication de la plante se fait par division des rhizomes et tubercules. On peut aussi la multiplier par les graines, qu'il suffit d'enrober de terre glaise et de jeter dans la pièce d'eau.

Le milieu naturel est la vase du fond des étangs, mais la plante vit bien dans un terreau profond et riche en fumier. Elle résiste aux gelées jusqu'à – 15 ° C, à condition d'être immergée sous un mètre d'eau. Il faut néanmoins veiller à protéger les rhizomes des gelées lors des hivers très froids.

Propriétés médicinales

Le lotus sacré est une plante importante en médecine traditionnelle chinoise. Toutes les parties de la plante sont utilisées. L'extrait du rhizome possède des propriétés anti-diabétique [7] et anti-obésité. [8]

Les graines de lotus sont riches en phénols et possèdent des propriétés antioxydantes significatives. [9]

Aspects économiques

Le lotus sacré est cultivé pour ses rhizomes, ses graines et ses fleurs depuis plus de 2 000 ans. [10] La production industrielle du lotus est relativement restreinte à cause du coût élevé de la cueillette, qui est généralement manuelle. Le Japon a développé une méthode de récolte mécanique, mais celle-ci engendre beaucoup de pertes à cause de la fragilité du rhizome. Le principal pays producteur est la Chine, et les principaux pays importateurs sont le Japon et la Corée du Sud. Le rhizome de lotus frais n'est disponible que dans les régions productrices, à cause des difficultés reliées à son entreposage et son transport.

Aspects culturels et historiques

Brahma, Vishnu et Shiva assis sur des fleurs de lotus

Le lotus serait originaire du sous-continent indien. Il est largement représenté dans l'architecture et l'art indien, notamment les temples jaïne du Rajasthan. Il est la fleur nationale de l'Inde et du Vietnam ainsi que le symbole du BJP, un parti politique nationaliste indien. Les hindous associent la fleur de lotus (Padma) au mythe de la création, et avec les dieux Vishnu et Brahma, ainsi que les déesses Lakshmi et Sarasvati. Le lotus a toujours été un symbole divin dans la tradition hindouiste. Il est souvent utilisé comme symbole de la beauté divine. Par exemple, Vishnu est souvent décrit comme « celui à l'oeil de lotus ». Le déploiement des pétales du lotus suggère l'épanouissement de l'âme. L'émergence de sa pure beauté à partir de ses origines boueuses représente une promesse spirituelle bienveillante. En Hindi, le lotus est appelé कमल (Kamal) et constitue un nom populaire pour les garçons, ainsi que sa version féminine « Kamala ». Dans l'iconographie hindoue, les divinités sont souvent représentées assises sur une fleur de lotus ou avec une fleur de lotus à la main. Selon le Harivamsa, le lotus est la première des manifestations de Vishnu. [11]

La littérature pouranique et védique fait souvent référence au lotus sacré, par exemple :

Quiconque dans l'action dédie ses œuvres à l'Esprit Suprême, en écartant tout intérêt égoïste dans leur résultat, n'est pas plus atteint par le péché que la feuille de lotus n'est affectée par l'eau. Bhagavad-Gîtâ verset 5.10

Temple du lotus à New Delhi

Les Chinois vénèrent le lotus sacré en tant que symbole de pureté et d'élégance, et celui-ci est un thème récurrent dans la poésie chinoise. Dans son classique essai intitulé « A propos de la prédilection pour la fleur de lotus », Zhou Dunyi, philosophe néoconfucéen chinois, déclare : « La fleur de lotus reste totalement pure quel que soit le limon dont elle est issue et elle n'est pas coquette malgré la baignade dans l'eau claire ».

Dans le symbolisme bouddhique, le lotus représente la pureté du corps, de la parole et de l'esprit, comme flottant au-dessus des eaux boueuses de l'attachement et du désir. Le Bouddha est souvent représenté assis sur une feuille ou un bouton de lotus géant. Selon la légende, il serait né avec la capacité de marcher et partout où il mettait le pied, des fleurs de lotus s'épanouissaient.

S'inspirant à son tour de ces croyances hindoues et bouddhistes, la communauté Bahá'í a adopté ce symbolisme dans la conception du Temple du lotus à New Delhi, en Inde.

Notes, sources et références

  1. (en) Jürgen Hanneder, « Some common errors concerning water-lilies », dans Indo-Iran Journal, vol. 50, no 2, 2007, p. 161-164 (ISSN 1572-8536) [résumé lien DOI] 
  2. (en) Seiichi Nohara et Makoto Kimura, « Growth characteristics of Nelumbo nucifera Gaerm. in response to water depth and flooding », dans Ecological Research, vol. 12, no 1, avril 1997, p. 11-20 (ISSN 1440-1703) [résumé lien DOI] 
  3. (en) R. S. Seymour et P. Schultze-Motel, « Physiological temperature regulation by flowers of the sacred lotus », dans Philosophical transactions of the Royal Society B : Biological Sciences, vol. 353, no 1371, 1998, p. 935-943 (ISSN 1471-2970) [résumé lien DOI] 
  4. (en) J. Shen-Miller, M.B. Mudgett, J.W. Schopf, S. Clarke et R. Berger, « Exceptional seed longevity and robust growth: ancient Sacred Lotus from China », dans American Journal of Botany, vol. 82, no 11, novembre 1995, p. 1367-1380 (ISSN 0002-9122) [texte intégral] 
  5. (en) J. Shen-Miller, « Sacred lotus, the long-living fruits of China Antique », dans Seed Science Research, vol. 12, no 3, 2002, p. 131-143 (ISSN 1475-2735) [résumé lien DOI] 
  6. itmonline
  7. (en) K. Mukherjee, K. Saha, M. Pal et B. Saha, « Effect of Nelumbo nucifera rhizome extract on blood sugar level in rats », dans Journal of Ethnopharmacology, vol. 58, 1997, p. 207-213 (ISSN 0378-8741) 
    • Ono, Y., E. Hattori, Y. Fukaya, S. Imai, and Y. Ohizumi. 2006. Anti-obesity effect of Nelumbo nucifera leaves extract in mice and rats. Journal of Ethnopharmacology 106: 238-244.
    (en) Y. Ono, E. Hattori, Y. Fukaya, S. Imai et Y. Ohizumi, « Antioxidant activity of Nelumbo nucifera (sacred lotus) seeds », dans Journal of Ethnopharmacology, vol. 106, 2006, p. 238-244 (ISSN 0378-8741) 
  8. (en) Sujay Rai, Atul Wahile, Kakali Mukherjee, Bishnu Pada Saha et Pulok K. Mukherjee, « Antioxidant activity of Nelumbo nucifera (sacred lotus) seeds », dans Journal of Ethnopharmacology, vol. 104, no 3, 6 avril 2006, p. 322-327 (ISSN 0378-8741) [résumé lien DOI] 
  9. (en) H. B. Guo, « Cultivation of lotus ( Nelumbo nucifera Gaertn. ssp. nucifera ) and its utilization in China », dans Genetic Resources and Crop Evolution, 27 août 2008 (ISSN 1573-5109) [résumé lien DOI] 
  10. André Couture, « Variations sur le thème du lotus dans le Puskarapradurbhava du Harivamsa », dans Studia Asiatica. International Journal for Asian Studies, no IV-V, 2003-2004, p. 69 (ISSN 1582-9111) [résumé] 

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

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