Lunar Crater Observation and Sensing Satellite

Lunar Crater Observation and Sensing Satellite

Lunar Crater Observation and Sensing Satellite

Accéder aux informations sur cette image nommée LCROSS - Shepherding Spacecraft.jpg.
Caractéristiques
Organisation NASA
Domaine Étude de la Lune
Type de mission impacteur
Statut achevée
Masse 534 kg
Lancement 18 juin 2009
Lanceur Atlas V 401
Durée de vie 4 mois
Programme Lunar Precursor Robotic
Index NSSDC 2009-031B
Site [1]
Principaux instruments
VIS Caméra lumière visible
NIC x 2 Caméra proche infrarouge
MIR x 2 Caméra infrarouge moyen
TLP Photomètre luminance
VSP Spectromètre en lumière visible
NSP x 2 Spectromètre en proche infrarouge
Eclaté de LCROSS
Trajectoire suivie par la sonde entre son lancement et sa collision avec le sol lunaire
La sonde LCROSS et l'étage Centaur peu avant leur séparation.
L'étage Centaur s'est séparé de la sonde et va percuter la surface lunaire.

Lunar CRater Observation and Sensing Satellite (LCROSS) est une sonde spatiale lunaire américaine de la NASA lancée le 18 juin 2009 à 21H32 GMT par une fusée Atlas V depuis la base Cap Canaveral, en même temps que la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO). La mission de LCROSS est d'analyser les débris de Lune créés par l'écrasement d'un étage de sa fusée porteuse sur le sol lunaire dans la région polaire en y recherchant la présence d'eau. Cet écrasement a eu lieu le vendredi 9 octobre 2009[1].

Sommaire

Contexte

Le sol lunaire est éclairé par le Soleil avec une périodicité liée à la durée du jour lunaire (29 jours terrestres). Lorsque le Soleil est au zénith, le sol atteint une température de 233 °C. L'eau, qui pouvait être présente à l'origine ou avoir été apportée par des météorites, s'est depuis longtemps évaporée. De fait, les roches ramenées par les missions Apollo sont quasi anhydres. Elles ne contiennent quasiment pas d'eau libre, ni de groupements hydroxyles (OH) dans des minéraux hydroxylés comme les amphiboles, micas, argiles et serpentines. Les infimes micro-traces d'eau identifiées sont généralement interprétées comme le résultat de contaminations : les échantillons étaient rangés dans le LEM puis dans la capsule Apollo pendant le retour vers la Terre, et ce de façon non étanche.

Il existe toutefois des régions près de pôles où les flancs des cratères créent des zones d'ombre permanentes qui n'ont jamais été frappés par le Soleil parfois depuis des milliards d'années[2].

En 1999, la sonde Lunar Prospector a détecté des traces d'hydrogène sur la Lune, au niveau des zones polaires au-dessus des cratères situés en permanence à l'ombre[3]. Ces mesures pourraient indiquer la présence d'eau. Celle-ci, si elle était confirmée, aurait un impact important sur les plans d'exploration de la Lune par des missions habitées. Mais des observations effectuées depuis la Terre à l'aide de radars n'ont pas pu confirmer la présence d'eau ; toutefois, cette absence de détection pourrait avoir une explication scientifique.

Cette eau pourrait avoir été apportée par les météorites au cours des centaines de millions d'années et avoir été piégée dans les zones situées en permanence à l'ombre là où la température descend en dessous de 100 Kelvin[4].

Objectifs de la mission

La sonde LCROSS doit permettre de confirmer ou d'infirmer la présence d'eau grâce à ses instruments en analysant les matériaux soulevés par la collision d'un étage de sa fusée porteuse avec le sol lunaire dans la zone polaire où des traces d'hydrogène ont été détectés.

Les objectifs de la mission de LCROSS sont[5] :

  • Confirmer la présence ou l'absence d'eau sous forme de glace dans les régions de la Lune situées en permanence à l'ombre.
  • Identifier l'origine des traces d'hydrogène détectées au niveau des pôles lunaires.
  • Déterminer la quantité d'eau présente dans le sol lunaire.
  • Déterminer la composition du régolithe dans un des cratères situés dans la zone en permanence à l'ombre.

Description de la sonde

La sonde mesure 2 mètres de haut et a un diamètre de 2,6 mètres. Elle pèse 891 kg dont 306 kg de carburant (hydrazine). Les panneaux solaires fournissent 600 watts d'énergie électrique stockée dans des batteries Li-ion. Les télécommunications transitent par deux antennes à gain moyen autorisant un débit nominal de 1,5 Mo par seconde et deux antennes omnidirectionnelles de 40 ko et un transpondeur radio fonctionnant en bande S de 7 watt[6].

Les instruments scientifiques embarqués comprennent[7] :

LCROSS est une mission à coût et délai réduit (79 Mo $) qui utilise des composants standards choisis dans le commerce. La sonde est construite par Northrop Grumman Aerospace Systems tandis que le laboratoire de la NASA Ames Research Center assure la conduite générale de la mission et développe les instruments scientifiques.

Déroulement de la mission

Après son lancement la sonde LCROSS (le berger) reste solidaire du dernier étage de la fusée Centaur car ce dernier joue un rôle essentiel dans la mission. L'ensemble est injecté sur une orbite qui lui fait survoler la Lune au bout de 4 jours. Lors de ce survol par effet de fronde gravitationnelle, cette trajectoire est transformée en une orbite polaire très allongée autour de la terre de 36 jours de périodicité. Après trois orbites, l'ensemble doit percuter la Lune près du pôle sud, au niveau du cratère Cabeus, le 9 octobre 2009 à 11 h 30 UTC, 13 h 30 heure française métropolitaine, à ± 30 min[8].

La sonde et l'étage Centaur se séparent environ 9 heures et 40 minutes avant l'impact à une distance de 87 000 km de la surface de la Lune. Après la séparation, la sonde se retourne de 180° pour que ses instruments soient face au sol lunaire et réduit sa vitesse pour s'écarter du corps de la fusée afin de ne s'écraser que 4 minutes après l'étage Centaur.

Le lieu visé est un cratère situé en permanence à l'ombre dans la région du pôle sud lunaire. Son emplacement exact sera déterminé 30 jours avant l'impact. Pour remplir sa mission la sonde doit s'écraser à moins de 10 km du point visé mais les concepteurs pensent atteindre une précision d'un kilomètre[9].

Au moment de l'impact les deux engins ont une vitesse de 2,5 km/s et leur trajectoire fait un angle compris entre 60 et 70° avec le sol lunaire. L'étage Centaur pèse environ 2,3 tonnes tandis que la sonde devrait peser entre 621 et 866 kg. En s'écrasant l'étage Centaur devrait soulever une masse de 350 m³ de matériau lunaire en créant un cratère de 28 mètres de diamètre et de 6,5 mètres de profondeur. La sonde LCROSS traverse les débris soulevés, les analyse avec ses instruments et retourne les informations à la station de contrôle à Terre avant de s'écraser elle-même. Ce deuxième impact devrait soulever 150 m³ de matériau en créant un cratère de 18 mètres de diamètre et de 3,5 mètres de profondeur.

La majorité du matériau lunaire projeté devrait être soulevé à une hauteur inférieure à 10 km. Les satellites orbitant autour de la Lune, tels que LRO, ainsi que des plusieurs des grands observatoires basés à Terre et en orbite terrestre (Hubble) observeront l'impact et le panache[10]. Les données fournies par ses nombreuses sources seront utilisées.

Lorsque les débris soulevés du cratère seront exposés au soleil, la glace d'eau, les hydrocarbures et les autres composés organiques devraient se vaporiser et se décomposer en éléments simples. Ces éléments seront mesurés d'abord par les spectromètres fonctionnant dans l'infrarouge et le visible. Le spectromètre dans le proche infrarouge et dans l'infrarouge moyen devraient déterminer le volume total d'eau et sa distribution dans le panache. La caméra fonctionnant dans le visible déterminera le lieu d'impact et le comportement du panache tandis que le photomètre mesurera le flash lumineux créé par l'impact.

Résultats

Flash de l'impact de l'étage Centaur pris par LCROSS

Après analyse des données recueillies par différentes sondes lunaires et par les observatoires terrestres et évaluation par les spécialistes de la Lune, la NASA a sélectionné le 11 septembre 2009 le cratère Cabeus A près du Pôle Sud lunaire comme cible pour la sonde LCROSS[11].

L'impact n'a pas créé le panache visible attendu. La caméra infrarouge embarquée a, par contre, bien repéré le cratère créé par l'écrasement de l'étage Centaur sur le sol lunaire[12]. Le responsable du projet, Dan Andrews, estime que les simulations effectuées avant l'écrasement de LCROSS exagéraient l'importance du panache créé par LCROSS (certaines d'entre elles n'avaient pas été faites par la NASA). Il est possible également que les conditions d'éclairage n'aient pas été favorables à la mise en évidence du panache ce qui pourrait être en partie résolu en retraitant les photos effectuées. La profondeur du cratère Cabeus était peut-être également trop importante : cela devrait être confirmé par l'instrument d'altimétrie laser embarqué par Chandrayaan-1 ou Kaguya[13]. Le co-investigateur du télescope spatial Hubble Alex Storrs a déclaré : « les premières analyses du spectre fourni par l'instrument STIS ne font apparaître aucune trace évidente d'hydroxyle mais les dépouillements ne sont pas achevés.»[14].

Le 13 novembre, la NASA annonce[15] que la présence d'eau a été détectée dans les éjectas (confirmée entre autres par la présence d'hydroxyle, molécule formée à partir de l'eau), en quantité et distribution restant à déterminer par des analyses plus poussées.

Notes et références

  1. « En bref : LCross vient de percuter la Lune » sur futura-sciences.com
  2. Press kit LRO LCROS, NASA, p. 28
  3. Press kit LRO LCROS, NASA, p. 7
  4. LCROSS.Astronomer.Justification.v4, NASA, p. 6
  5. LCROSS.Astronomer.Justification.v4, NASA, p. 28
  6. Press kit LRO LCROS, NASA, p. 7-8
  7. Press kit LRO LCROS, NASA, p. 30
  8. (en) NASA LCROSS Observation campaign, campagne d'observation LCROSS NASA (visité le 29 septembre 2009).
  9. Press kit LRO LCROS, NASA, p. 29
  10. LCROS : Strategy & Astronomer Observation Campaign, NASA
  11. NASA'S LCROSS Reveals Target Crater for Lunar South Pole Impacts, 11/9/2009
  12. LCROSS strikes Earth's moon as other moons continue to puzzle: Fourth dispatch from the annual planets meeting, Scientific American, 9 Oct 2009. « Shortly before the spacecraft itself hit, word came through that the infrared camera had indeed seen a thermal signature of the booster's crater. This comment was barely audible, though, over the bemused laughter as images of the mission control center showed one controller conspicuously failing to respond to another's high five  »
  13. Seth Borenstein : NASA probes give moon a double smack, Associated Press (October 9, 2009). Consulté le 09-10-2009.
  14. Hubble Observes LCROSS Impact Event, October 9, 2009. Consulté le 2009-10-11
  15. LCROSS Impact Data Indicates Water on Moon, November 13, 2009

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Lunar Crater Observation and Sensing Satellite de Wikipédia en français (auteurs)

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