Lutte moderne

Lutte moderne

Lutte

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Lutte
Arts martiaux et sports de combat
Deux lutteurs lors du clinch
Deux lutteurs lors du clinch
Domaine Grappling
Forme de combat Corps à corps sans percussion
Pays d'origine Dépend de la discipline
Pratiquants célèbres Alexander Karelin, Daniel Robin, Steeve Guenot, Christophe Guenot ou Audrey Prieto
Sport olympique Oui
Fédération Fédération internationale de lutte et Fédération française de lutte
Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne un sport de combat. Pour d'autres sports de nom similaire, voir Lutte (homonymie).
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La lutte est une discipline sportive et un sport de combat existant depuis des millénaires. Il en existe un très grand nombre de variétés mais on peut en distinguer trois majeures : la lutte libre (LL), la lutte gréco-romaine (GR) et la lutte féminine.

La lutte est un système de combat à mains nues au cours duquel les adversaires se mesurent au corps à corps. L'objectif est de remporter le combat soit en faisant tomber l'adversaire au sol et en maintenant ses deux épaules collées au tapis soit en gagnant aux points. Il existe cependant des règles particulières selon les différents styles.

Sommaire

Histoire

La lutte, un des sports les plus anciens de l'humanité

Lutteurs des Offices, copie moderne d'un original romain, par Philippe Magnier

La lutte, au même titre que l'athlétisme, est probablement le sport le plus ancien ayant toujours fait l'objet de compétitions. Elle fut introduite aux Jeux olympiques de l'Antiquité en 708 av. J.-C., quelque temps après le début de l'histoire écrite des Jeux en 776 av. J.-C. Mais la lutte existait déjà avant les JO de l'Antiquité, en effet on a retrouvé des peintures rupestres datant de 3000 av. J.-C. et représentant des lutteurs des civilisations akkadienne et sumérienne. D'anciens reliefs représentant des lutteurs utilisant la plupart des prises répertoriées dans la lutte moderne ont été laissées par les civilisations de l'Égypte ancienne aux alentours de 2400 av. J.-C.

Dans la Grèce antique, la lutte avait une place majeure dans les légendes et la littérature et les compétitions de lutte étaient l'évènement le plus important lors des jeux de l'Olympe. Les règles de la lutte grecque : l'Orthepale, la lutte debout en grec (Orthos=debout, Pale=lutte), sont simples : il suffit de faire tomber trois fois son adversaire au sol. Par tomber on entend que dès qu'une partie du corps en dehors des pieds touche le sol un point est marqué. Si les deux lutteurs tombent aucun point n'est marqué. Dans la plupart des iconographies grecques on voit deux combattants se tenant les bras le torse parallèle au sol en tentant de prendre l'ascendant sur la prise au corps : cette phase du combat s'appelle l'achrokeirismos.

Le Japon a également une longue tradition de lutte ancienne de près de 2000 ans : le premier combat retrouvé dans les annales japonaises remonte à 23 av. J.-C.

Au Moyen Âge, la lutte reste populaire et bénéficie du patronage de nombreuses maisons royales, particulièrement en Angleterre, en France et au Japon. Elle se répand en Europe et en Grande-Bretagne, au cours du XIXe siècle.

Dans d'autres contrées, elle est déjà connue depuis longtemps, la Mongolie, par exemple, possède une longue tradition de lutte. L'Inde et le Pakistan ont vu naitre de nombreux lutteurs célèbres. Et certains pays ont développé leur propre style : le Sambo en Russie, la Schwing ou lutte suisse en Suisse, le Glima en Islande et le Yagli Gures ((Turkish Oil Wrestling)) en Turquie, où la tradition est très ancienne.

Histoire olympique moderne

Quand les Jeux olympiques refirent leur apparition à Athènes en 1896, la lutte fut considérée comme tellement importante d'un point de vue historique qu'elle devint l'élément central des Jeux. La lutte gréco-romaine était perçue comme la vraie réincarnation de la lutte grecque et de la lutte romaine de l'Antiquité.

La lutte libre a été admise aux Jeux olympiques lors de la session du CIO tenue à Paris en 1901. Les premières épreuves olympiques ont eu lieu lors des Jeux olympiques d'été de 1904 à Saint-Louis aux États-Unis. Les officiels olympiques décidèrent d'ajouter cette nouvelle discipline, au passé certes moins riche et moins noble que son aînée mais jouissant d'une énorme popularité notamment en Grande-Bretagne et aux États-Unis, l'une des attractions vedettes des fêtes foraines et des foires du XIXe siècle, une forme de divertissement professionnel.

Tout comme la lutte gréco-romaine, elle compte désormais parmi les grandes disciplines des Jeux olympiques.

Aujourd'hui, la Fédération de Russie domine en lutte, notamment gréco-romaine, mais elle est talonnée par les États-Unis en lutte libre. Au rang des pays d'où sortent des lutteurs de niveau international figurent l'Iran, la Turquie et la Mongolie, pays où la lutte est le sport national. Pour les Jeux olympiques de Sydney en 2000, le programme de lutte fut modifié. Depuis 1972, la lutte était divisée en dix catégories de poids dans les deux styles. Aux Jeux de Sydney, seules huit catégories de poids furent représentées dans chaque style. Les poids ont aussi légèrement changé et la catégorie la plus légère, appelée communément poids mi-mouche, a tout simplement été supprimée.

La réduction du nombre de catégories de 10 à 7 en LL et en GR a permis l'introduction de la lutte féminine avec quatre catégories de poids aux Jeux olympiques d'Athènes en 2004.

Le premier championnat du monde de lutte libre a eu lieu à Helsinki, en 1951. Dix-sept pays se partagèrent les médailles de lutte libre aux Jeux olympiques de 1996 à Atlanta. Ils furent 15 à Sydney et 17 à Athènes.

État actuel de la Lutte dans le monde

Lutte Mongole

Aujourd'hui, on dénombre des centaines de styles de lutte différents dans le monde entier. Et de nombreux pays ont des styles locaux, comme le style Glíma en Islande, Schwingen en Suisse, la lutte Cumberland en Grande-Bretagne, le Gouren en Bretagne (France), la Lucha Canaria aux Iles Canaries en Espagne ou la Lutte sénégalaise, etc.

Mais, de nos jours, ce sont principalement quatre styles qui sont pratiqués dans le cadre des compétitions de lutte amateur : la lutte gréco-romaine, la lutte libre, le judo et le sambo.

Le judo est considéré comme un sport à part entière aux Jeux olympiques.

Le sambo est une combinaison de judo et de lutte libre ; surtout populaire dans les républiques de l'ancienne Union soviétique, il n'a jamais fait partie du programme olympique.

La lutte libre est semblable au style de lutte universitaire américain ou à la lutte type catch. Les prises sont en nombre presque illimité à condition de ne pas être dangereuses et peuvent être appliquées à n'importe quelle partie du corps.

La lutte gréco-romaine limite les prises à la partie supérieure du corps.

Lexique

  • Croisillon : prise consistant pour un lutteur à bloquer avec ses bras les chevilles de son adversaire en plaquant le dos de ce dernier au tapis.
  • Action : demande de l'arbitre appelant les lutteurs à engager le combat.
  • Bras roulé : mouvement consistant pour un lutteur à ceinturer de ses bras le corps de son adversaire avant de le projeter sur le tapis.
  • Ceinture arrière exécutée avec souplesse : prise consistant pour un lutteur à projeter son adversaire de façon spectaculaire en exécutant un grand arc de cercle tout en le tenant par derrière.
  • Ceinture en pont : mouvement au cours duquel un lutteur fait rouler son adversaire alors qu'il se trouve en position de pont.
  • Contrôle du corps : prise consistant pour un lutteur à ceinturer de ses bras le corps de son adversaire avant de le jeter au tapis.
  • Décalage avant : Mouvement par lequel un lutteur fait tomber son adversaire en lui soulevant la jambe avec les bras.
  • Disqualification : élimination d'un lutteur d'un match pour infraction aux règlements.
  • Double ramassement de jambes enlevées : mouvement consistant pour un lutteur à amener son adversaire au sol en le plaquant après lui avoir saisi les jambes.
  • Forfait : victoire prononcée lorsqu'un lutteur est disqualifié ou blessé trop sévèrement pour poursuivre le combat ou qu'il ne se présente pas pour le match à l'appel de son nom.
  • Fuite de prise : situation où le lutteur refuse le combat sur le tapis et où il se trouve pénalisé par un point, lequel est attribué à son adversaire.
  • Fuite de tapis : situation où le lutteur sort volontairement du tapis et où il se trouve pénalisé par un point, lequel est attribué à son adversaire.
  • Liane : mouvement au cours duquel un lutteur se sert de ses jambes pour faire tourner son adversaire.
  • Lutte gréco-romaine : forme traditionnelle de lutte dans laquelle les lutteurs ne peuvent se servir que de leurs bras et de la partie supérieure de leur corps pour attaquer et dans laquelle ils ne peuvent maintenir que ces parties-là du corps de leurs adversaires.
  • Lutte libre : style de lutte où les lutteurs sont autorisés à utiliser les bras, les jambes et le reste du corps et à se saisir au-dessus et en dessous de la ceinture.
  • Manche : le combat est divisé en trois manches de deux minutes totalement indépendantes l'une de l'autre et entrecoupées par une pause de 30 secondes. Le lutteur qui gagne deux manches gagne le combat.
  • Mise à terre : action d'amener son adversaire à terre.
  • Mise en danger : position dans laquelle le dos d'un lutteur forme un angle de moins de 90 degrés avec le tapis et dans laquelle le lutteur est maintenu par son adversaire.
  • Open : ordre de l'arbitre demandant à un lutteur de changer de position et d'adopter des tactiques plus ouvertes.
  • Par terre : sur le tapis, position de départ dans laquelle un des lutteurs se tient les mains et les genoux contre le tapis, alors que l'autre lutteur se tient à genoux sur le côté, les mains posées sur le dos du premier lutteur.
  • Points techniques : points marqués pendant le combat.
  • Pont : position arquée adoptée par un lutteur dos au tapis pour éviter que son dos ne touche le tapis.
  • Prise de " grande amplitude " : projection dans laquelle le centre de gravité de l'adversaire est supérieur au lutteur qui tente de le projeter.
  • Prise de bras : contrôle des bras de l'adversaire.
  • Projection de bras : mouvement consistant pour un lutteur à projeter son adversaire par-dessus son épaule en lui tenant le bras.
  • Rond central : petit cercle à l'intérieur du tapis de lutte.
  • Sortie de pont : sortie d'une position de pont en roulant sur le ventre pour échapper à l'adversaire.
  • Supériorité technique : victoire déclarée dans une manche lorsqu'un lutteur mène de six points sur son adversaire.
  • Surface centrale de lutte : cercle sur le tapis de lutte situé entre le rond central et la zone de passivité.
  • Surface de protection : limite du tapis de lutte au-delà de la zone de passivité visant à protéger les lutteurs des blessures.
  • Tombé : mouvement visant à maintenir les épaules de l'adversaire contre le tapis. Cette action arrête le match et donne la victoire.
  • Tours de qualification : tours effectués afin d'obtenir le nombre de combats requis pour pouvoir commencer l'élimination directe.
  • Tours de repêchage : combats effectués par les lutteurs qui se sont inclinés face aux deux finalistes pour déterminer lesquels remporteront les médailles de bronze.
  • Zone de passivité : cercle extérieur du tapis de lutte.

Grands champions

Quelques records

Le plus long match de l'histoire de la lutte moderne eut lieu lors des Jeux olympiques d'été de 1912 de Stockholm : lors de la demi finale des moins de 75 kg en Greco-Romaine, l'estonien Martin Klein et le finlandais Alfred Asikainen luttèrent sous le soleil pendant 11 heures consécutives, faisant une brève pause toutes les 30 minutes. Klein remporta le match, mais ne put se présenter pour la finale prévue le lendemain. Les officiels se rendirent compte que des modifications de réglementation devaient être entreprises. Les limites de temps furent introduite pour la première fois lors des matchs de lutte des jeux olympiques de 1924[1].


Galerie

La lutte dans le monde

La lutte dans l'Art

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Notes et références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Compétitions


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