Lyne Cohen-Solal

Lyne Cohen-Solal
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Lyne Cohen-Solal
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Nom de naissance Lyne Cohen-Solal
Naissance 18 janvier 1947
Alger, Drapeau : France Algérie française
Nationalité Flag of France.svg Française
Formation journaliste économique

Lyne Cohen-Solal, née le 18 janvier 1947 à Alger (alors en Algérie française), est une journaliste et femme politique française.

Membre du Parti socialiste (PS) depuis 1974, elle est depuis 2001 conseillère d'arrondissement du 5e arrondissement de Paris, conseillère de Paris et adjointe au maire de Paris chargée du commerce, de l’artisanat, des professions indépendantes et des métiers d’art[1].

Sommaire

Études et carrière

Diplômée en droit et en sciences économiques à Paris, puis de l’Institut des Sciences politiques, Lyne Cohen-Solal opte pour une carrière de journaliste économique. Elle a travaillé pendant quinze ans pour l’hebdomadaire Le Nouvel Economiste[2] et a enseigné en même temps au CELSA[3] les relations avec la presse.

Elle entre au cabinet du premier ministre Pierre Mauroy en 1982[4] où elle travaille à la cellule discours, puis au service de presse. Après une brève interruption d'un an où elle suit son mari aux États-Unis, Pierre Mauroy la recrute de nouveau pour travailler sur l’Internationale socialiste et la fédération des villes jumelées. Elle suit l'ancien Premier ministre quand celui-ci prend la direction du Parti socialiste où elle créée en janvier 1989 Vendredi, l’hebdomadaire des socialistes. Elle en assure la rédaction en chef pendant plus de six ans. Lors de la campagne présidentielle de 1995, elle dirige le service de presse du candidat Lionel Jospin.

Carrière politique

En 1997, elle est candidate à la députation, contre le maire de Paris RPR de l'époque Jean Tiberi, dans la 2e circonscription et est battue.

Face aux suspicions d'irrégularitées soulevées par le Canard Enchaîné[5] avant même le scrutin, elle porte plainte contre X pour fraudes électorales devant le Tribunal de grande instance de Paris. Elle dépose un recours en nullité devant le Conseil constitutionnel. En février 1998, ce dernier constatera effectivement l'existence de manœuvres frauduleuses mais ne prononce pas la nullité de l’élection car elles n'ont pas eu un impact décisif sur le résultat de l'élection[6].

En 1998, lors des élections régionales, elle est présente en troisième place sur la liste de la gauche plurielle conduite par Jean-Paul Huchon qui fait basculer pour la première fois à gauche la région Ile-de-France[7]. Conseillère régionale, elle est désignée présidente de la commission Environnement et est également chargée de mener une réflexion sur l’amélioration et le développement de la démocratie et de la citoyenneté dans la région.

À l’approche des élections municipales parisienne de 2001, elle est partisane de la candidature de Jack Lang dans la campagne interne à la mairie de Paris. Suite au retrait de celui-ci, elle se rallie finalement à celle de Bertrand Delanoë, dont elle devient un des deux porte-parole pendant la campagne officielle. Aux élections municipales de 2001, elle conduit la liste PS « Changeons d’ère » de Bertrand Delanoë dans le 5ème arrondissement face au Maire de Paris sortant, Jean Tiberi, et au candidat officiel du RPR (liste Philippe Séguin), Henri Guaino (qui obtiendra 9% des voix au premier tour). Battue avec 46,57% des suffrages, elle devient cependant conseillère d’arrondissement dans le 5ème et conseillère de Paris (la première fois pour la gauche). Le Maire de Paris lui confie le poste d’Adjointe au maire de Paris chargée du commerce, de l’artisanat, des professions indépendantes et des métiers d’art.

Elle est désignée par le Conseil de Paris membre du conseil d'administration de l'ESPCI ParisTech[8], du Muséum national d'histoire naturelle, et de nombreux établissements d’enseignement. Elle préside depuis 2004 la SEM Parisienne de Photographie.

En juin 2002, elle représente le PS aux élections législatives, toujours dans le 2e circonscription[9] et est une nouvelle fois battue par Jean Tiberi.

En 2006, elle prend position pendant la campagne interne au PS en faveur de Ségolène Royal, candidate à la présidence de la République.

Lors des élections législatives des 10 et 17 juin 2007, où elle est opposée pour la troisième fois à Jean Tiberi, elle obtient 27,70% des voix (29,42% dans le 5e arrondissement) contre 43,30% au député sortant Jean Tiberi (42,15% dans le 5e arrondissement) et 16,16% au candidat du MoDem, Christian Saint-Étienne (14,87% dans le 5e). Au second tour, elle obtient 47,34% des voix (dont 48,95% dans le 5e) contre 52,66% à Jean Tiberi.

Lors des élections municipales du 9 et 16 mars 2008, de nouveau candidate pour le Parti socialiste dans le 5e comme tête de la liste « Paris un temps d’avance » conduite par Bertrand Delanoë, elle obtient au premier tour 34,67 % des voix contre 37,94% à Jean Tiberi, candidat à un cinquième mandat. Elle refuse la fusion de sa liste avec celle du MoDem. Elle obtient au second tour 44,1% des voix contre 45% au maire sortant de l'arrondissement (réélu) et 10,9% des voix au candidat du MoDem, Philippe Meyer. L’écart des voix qui la séparent du sortant n’est alors que de 225 sur plus de 25 000 votants[10]. Réélue conseillère de Paris, elle est de nouveau reconduite par Bertrand Delanoë comme adjointe au Maire de Paris, chargée du commerce, de l'artisanat, des professions indépendantes et des métiers d'art.

Partie civile dans l'affaire des faux électeurs du Ve arrondissement

L'instruction dans l'affaire dite des faux-électeurs du Ve arrondissement a débuté en 1997 à la suite d'une plainte de Lyne Cohen-Solal qui dénonçait de multiples inscriptions et radiations douteuses sur les listes électorales qui ont servi lors des élections municipales de juin 1995 et des législatives de mai-juin 1997.

Après plus de dix ans d’enquête, le 14 février 2008, les juges d'instruction chargés de cette enquête sur les faux électeurs du Ve arrondissement ont, sans attendre le réquisitoire du parquet, décidé de renvoyer Jean Tiberi, son épouse Xavière et neuf autres prévenus devant le tribunal correctionnel de Paris[14]. Le procureur requiert alors contre Jean Tiberi une peine d'inéligibilité d'une durée de cinq ans, un an de prison avec sursis, ainsi que 10 000 euros d'amende[11],[12],[13]. Le Conseil constitutionnel, saisi par Lyne Cohen-Solal en 2000 pour vérifier la légalité l'élection de Jean Tiberi en 1997, avait par ailleurs reconnu l'existence de manœuvres frauduleuses en considérant toutefois qu'elles n'étaient pas en mesure d'avoir modifié le résultat de l'élection.

Lyne Cohen-Solal était partie civile, aux côtés d’autres, lors du procès devant le la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris qui a rendu, le 27 mai 2009[14], son jugement et condamné Jean Tiberi, à 10 mois de prison, 10 000 euros d’amende et 3 ans d’inégibilité[15],[16]. Le parquet avait requis 12 mois de prison avec sursis, 10 000 euros et cinq ans d’inéligibilité, la peine maximale pour les « atteintes à la sincérité d’un scrutin par les manœuvres frauduleuses » étant d’un an de prison et 15 000 euros d’amende. Plusieurs membres du cabinet du maire ont également été condamnés, mais à des peines moins lourdes, comme son épouse, sa première adjointe, son suppléant, sa directrice de cabinet. Des fonctionnaires municipaux ont également été condamnés. Si cette fraude semble ample[17], l'ordonnance de renvoi des juges n'a retenu qu'un échantillon de 196 électeurs pour leurs analyses du système.ce seraient de 3000 à 4000 inscriptions illégales qui aurait gonflé les listes du 5ème pendant des années. Le taux d'inscription des habitants sur la liste électorale a été, dans le 5ème arrondissement de Paris, de 12 à 15 points supérieur à celui des autres quartiers tandis que 6450 électeurs sur 41437 ont été radiés dès les premières révisions de 1998 à 2002 et que l’arrondissement a perdu un tiers de ses bureaux de vote dont le nombre est passé de 36 à 25[réf. nécessaire].

Jean Tiberi, son épouse et sa première adjointe ont fait appel de ce jugement.

L'affaire de l'emploi fictif

À la suite de la plainte déposée par Jean Tiberi, maire de Paris, au procureur de la République de Paris fin 1997 sur la base de photocopies de bulletins de salaires volés[18], une enquête pour emploi fictif est diligentée contre Lyne Cohen-Solal par le parquet. Son adversaire l’accuse d’avoir bénéficié en 1992 d'un emploi fictif comme attachée de presse au cabinet de Pierre Mauroy pendant huit mois à la présidence de la Communauté urbaine de Lille (pour le salaire de 1500 euros par mois), alors qu'elle était rédactrice en chef de l'hebdomadaire Vendredi à Paris. L'affaire se termine par un classement sans suite en 1998[19].

Cependant, en juin 2000, à partir des mêmes documents, Lyne Cohen-Solal fait l'objet, avec Pierre Mauroy, d'une plainte d'un contribuable lillois pour détournement de fonds publics. Après un avis sans suite donné par la Chambre régionale des comptes, elle est mise en examen, mais pour recel d'abus de confiance, en 2004. La décision lilloise rejetant cette plainte est contestée devant la Cour de cassation. Une seconde enquête suit et le procureur propose, le 14 octobre 2009, un non-lieu général[20]. Lyne Cohen-Solal, Pierre Mauroy et l'ancien directeur de cabinet de celui-ci, Bernard Masset, sont néanmoins renvoyés devant le tribunal correctionnel de Lille le 3 mai 2010[21].

Le vendredi 4 février 2011, Lyne Cohen-Solal et Pierre Mauroy sont condamnés au civil par le tribunal correctionnel à indemniser à hauteur de 19 654 euros la communauté urbaine de Lille, soit la totalité des salaires perçus, charges comprises[22], profitant au pénal d'une amnistie automatique en raison d'une loi votée à l'occasion de l'élection du président de la République[23],[24],[25].

Pierre Mauroy et Lyne Cohen-Solal font alors appel du jugement les condamnant au civil (soit la condamnation à rembourser près de 20 000 euros à la communautée urbaine)[26].

Famille

Son frère, Jean-Martin est Président général de la Mutualité Française[27]. Sa sœur, Annie, écrivain biographe et enseignante à New York, professeur à l'École des hautes études en sciences sociales de Paris. Elle a publié chez Gallimard la biographie de Sartre en 1990, puis en 2000 un essai sur la peinture américaine, Un jour ils auront des peintres, et en novembre 2009, la biographie du marchand d'art et galeriste Leo Castelli, Leo Castelli et les siens.

Publications

Elle est l’auteur de trois ouvrages :

  • Les nouveaux Socialistes, éditions Téma, 1977
  • Le Tunnel sous la Manche, chronique d’une passion franco-anglaise, éditions La Manufacture, 1987
  • Main basse sur Paris, éditions Albin-Michel, 1998

Notes et références

  1. http://www.paris.fr/portail/Economie/Portal.lut?page_id=105&portal_component=15&elected_official_directory_id=51339&document_id=&document_type_id=?&actorlastname=&actorgender=&actorpoliticalgroupid=&actordistrictnumber=&detailed_search=&actormandate=
  2. http://www.nouveleconomiste.fr/1newsletter/1426/LNE1426-3-9-avril.pdf
  3. http://www.ps-paris.org/?doc=487
  4. http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/polix_0295-2319_2002_num_15_60_1242
  5. Canard Enchainé p3 avril 1997
  6. http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/1998/97-2113-et-autres/decision-n-97-2113-et-autres-du-20-fevrier-1998.11164.html
  7. http://www.liberation.fr/cahier-special/0101239703-regionales-1998-resultats-ile-de-france
  8. Membre du conseil d'administration de l'ESPCI Paristech
  9. http://www.interieur.gouv.fr/sections/a_votre_service/resultats-elections/LG2002/075/circons02.html
  10. http://www.interieur.gouv.fr/avotreservice/resultats-elections/LG2007/075/circons02.html
  11. http://sites.radiofrance.fr/franceinter/blog/b/comments.php?id=7&post=738
  12. http://lci.tf1.fr/politique/2008-02/tiberi-devant-justice-4883502.html
  13. http://www.rajf.org/spip.php?article61
  14. http://lci.tf1.fr/france/justice/2009-05/trois-ans-d-ineligibilite-pour-jean-tiberi-4866502.html
  15. http://www.europe1.fr/Societe/Ineligibilite-et-prison-avec-sursis-pour-Jean-Tiberi-58928/
  16. http://www.france24.com/fr/20090527-france-justice-tiberi-jean-xaviere-prison-sursis-amende-ineligibilite-fraude-electorale
  17. http://www.rue89.com/2009/05/27/tiberi-condamne-pour-les-faux-electeurs-retour-sur-une-saga
  18. http://www.leparisien.fr/paris/lyne-cohen-solal-soupconnee-d-emploi-fictif-26-06-2004-2005091883.php
  19. « Paris : après Tiberi, Lyne Cohen-Solal ? », Le Nouvel Observateur, 7 juillet 2000.
  20. http://www.nordeclair.fr/Actualite/2009/10/15/emploi-fictif-presume-de-lyne-cohen-sola.shtml
  21. « Mauroy en correctionnelle pour détournement de fonds », Le Figaro, 4 mai 2010.
  22. Emploi fictif à Lille : Mauroy et Cohen-Solal condamnés, Le Figaro du 4 février 2011
  23. http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/02/11/article_affaire-cohen-solal-amnistie-pour-le-pen.shtml?xtor=RSS-2
  24. http://www.leparisien.fr/paris-75/paris-75005/condamnation-surprise-pour-lyne-cohen-solal-05-02-2011-1300463.php
  25. http://www.liberation.fr/societe/01012318143-abus-de-confiance-pour-pierre-mauroy
  26. http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/02/10/97001-20110210FILWWW00491-emploi-fictif-mauroy-fait-appel.php
  27. http://www.mutualite.fr/L-actualite/Kiosque/Communiques-de-presse/Jean-Martin-Cohen-Solal-est-nomme-directeur-general-de-la-Mutualite-Francaise

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