Léon VI le Sage

Léon VI le Sage
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Léon VI et Le Sage.
Léon VI le Sage
Empereur byzantin
Image illustrative de l'article Léon VI le Sage
Léon VI
Règne
29 août 886 - 11 mai 912
&&&&&&&&&&&0938625 ans, 8 mois et 12 jours
Période Macédonien
Prédécesseur(s) Basile Ier
Successeur(s) Alexandre
Biographie
Naissance 19 octobre 866
(Constantinople)
Décès 11 mai 912 (45 ans)
(Constantinople)
Père Basile Ier (ou Michel III ?)
Mère Eudocie Ingérina
Épouse(s) Théophanô
Zoé Zoutsina
Eudocie Baïana
Zoé Carbonopsina
Descendance Eudocie
Anne
Basile
Anne
Hélène
Constantin VII
Liste des empereurs byzantins

Léon VI, dit le Sage (grec : Λέων ΣΤ' ό Σοφός), né le 19 octobre 866 mort le 11 mai 912[1], est empereur byzantin de 886 à 912.

Il est surnommé le Sage car il était moins ignorant que ses contemporains. Il est instruit par Photios, qui est par la suite patriarche de Constantinople. Vers 900, afin de le rendre compréhensible aux juristes byzantins, il commande la traduction en grec du Corpus juris civilis de l'empereur Justinien Ier. Cette version grecque est intitulée Basilica.

Sommaire

Naissance

L'identité de son père est le sujet de nombreuses discussions d'érudits et n'a pas été formellement tranchée. Pour les historiographes officiels de la dynastie macédonienne, Léon VI est le fils de son prédécesseur Basile Ier et de sa seconde épouse Eudocie Ingérina.

La majorité des chroniqueurs contemporains racontent cependant une histoire différente. L'empereur Michel III avait été contraint par sa mère d'épouser Eudocie Dékapolitissa qu'il détestait, et avait pour maîtresse Eudocie Ingérina. Pour légitimer les enfants qu'il aurait avec sa maîtresse, il maria celle-ci avec Basile, son favori. Léon VI et son frère Étienne seraient ainsi nés de Michel III et d'Eudocie Ingérina.

Toujours est-il que sa jeunesse est troublée par les sentiments d'antipathie et de dégoût que son père officiel éprouve à son égard ; tombé amoureux de Zoé Zoutsina, il doit renoncer à elle pour épouser, de force, Théophano. Son aversion pour son épouse entraine une colère de son père, qui le fait emprisonner pendant trois mois.

Règne

Léon monte sur le trône à la mort de son père, Basile Ier : s'il doit théoriquement partager le pouvoir avec son frère Alexandre, la frivolité de ce dernier conduit Léon à exercer seul le pouvoir impérial.

Affaires intérieures

Dès son avènement, il nomme Stylianos Tzaoutzès logothète du Drome et exile le patriarche Photios, contraint d'abdiquer. Le jour de Noël 886, Léon fait couronner patriarche son propre frère puîné, Étienne, alors qu'il n'a que 16 ans : maladif, ce dernier sera aussi coopératif qu'on le lui demandait.

En 899, il fait convoquer un grand synode destiné à restaurer les relations entre les Églises d'Occident et d'Orient. Pendant ce temps, Léon s'attache à la révision et à la recodification du droit romain, commencée sous Basile Ier. Les lois sont regroupées matière par matière dans des volumes spécifiques puis traduites en grec, seule langue alors comprise par le peuple et les fonctionnaires.

Campagnes militaires

Basile Ier et Léon représentés sur le manuscrit Skylitzès

Léon n'est pas aussi heureux que son père dans ses campagnes militaires et n'a aucune politique étrangère précise. De surcroît, la paix avec la Bulgarie est rompue au cours de son règne à la suite de la montée sur le trône de Siméon Ier en 893. À l'origine de ce conflit se trouve un différend commercial entre les deux États[2]. En effet, le monopole du commerce bulgare appartenait à deux Byzantins qui transférèrent le marché bulgare de Constantinople à Thessalonique et relevèrent fortement les taxes[3]. Devant cette atteinte aux intérêts commerciaux bulgares, Siméon passe à l'offensive et vainc les Byzantins en 894. Ces derniers ripostent en demandant l'aide du royaume hongrois naissant qui bat plusieurs fois les Bulgares en 895 avant que ceux-ci ne fassent eux-mêmes appel aux Pétchénègues qui battent les Hongrois. Cela permet à Siméon de défaire les Byzantins en 896 à Bulgarophygon et de faire la paix avec eux moyennant le paiement d'un tribut annuel au royaume bulgare. Le tsar Siméon profite de ces victoires pour obtenir l'indépendance de son Église et l'établissement d'un patriarcat.

Léon VI perd aussi le dernier point d'appui byzantin en Sicile en 902 avec la prise par les Arabes de Taormine[4]. C'était la conséquence de la guerre avec les Bulgares qui contraignait Byzance à dégarnir ses frontières occidentales comme en témoigne le départ de Nicéphore Phocas d'Italie pour prendre le commandement des troupes byzantines dans les Balkans dès 894[5]. Les musulmans ravagent aussi Thessalonique en 904. En 907, Constantinople est assiégée par les Rus' de Kiev qui réclament des avantages commerciaux. Léon les leur accorde, puis les attaque en 911, mais doit en fin de compte signer un traité commercial.

En 912, il tente vainement de reprendre la Crète aux Arabes, mais sans succès. Il tombe malade au retour et meurt le 11 mai 912. Son fils étant encore enfant, c'est son frère, Alexandre, qui lui succède.

Mariages et postérité

À l'époque, l'Église d'Orient considérait comme amoral pour un homme d'avoir successivement plus de deux épouses : si les deux premiers mariages étaient regardés comme nécessaires à la perpétuation de la famille, les mariages subséquents étaient considérés comme des fornications. Pour assurer sa succession, Léon VI dut cependant se marier quatre fois :

Il épouse d'abord sur ordre de son père en 886 Théophanô († 896), fille de Martiniakos, noble byzantin de la famille des Martiniakoi, dont il a :

  • Eudocie, morte vers 896.

Particulièrement laide et pieuse, Théophanô se confine dans la religion, au point de se retirer dans un couvent des Blachernes, où elle meurt le 10 novembre 896.

Veuf, Léon VI se remarie en juillet 898 avec sa maîtresse Zoé Tzaoutzina († 899), fille de Stylianos Tzaoutzès, dont il avait eu :

Le troisième mariage se fait en 900 avec Eudocie Baïana († 12 avril 901), mais le litige avec l'Église commence bien que le nouveau patriarche, Antoine II Cauléas, lui accorde la dispense nécessaire. Il s'achève rapidement par la mort de l'épouse en avril 901. Ils ont eu :

Il contracte une quatrième union avec Zoé Carbonopsina († 919), dont il a :

Pour légitimer ce dernier, il épouse secrètement Zoé dans une chapelle du Palais sacré de Constantinople puis la proclame épouse et impératrice. La fureur de l'Église ne connait alors plus de bornes et refuse la dispense nécessaire : c'est l'affaire de la tétragamie. L'Église est cependant divisée en deux factions, les photiens et les ignaciens (anciens partisans respectifs de Photios et d'Ignace), et Léon sait jouer de ces divisions : il accorde le patriarcat à Euthyme, sous la condition que celui-ci lui accorde la dispense de remariage.

Notes et références

  1. a et b Christian Settipani, Continuité des élites à Byzance durant les siècles obscurs. Les princes caucasiens et l'Empire du VIe au IXe siècle, Paris, de Boccard, 2006, 634 p. (ISBN 978-2-7018-0226-8), p. 308 
  2. G. J. Bratianu, Le commerce bulgare dans l'Empire byzantin et le monopole de l'empereur Léon VI à Thessalonique, p.30
  3. G. Ostrogorsky, Histoire de l'État byzantin, éditions Payot, p.282
  4. Ostrogorsky, Histoire de l'État byzantin, éditions Payot, p.283
  5. H. Grégoire, La carrière du premier Nicéphore Phocas, p.237

Bibliographie

  • Jean Skylitzès Empereurs de Constantinople « Synopsis Historiôn » traduit par Bernard Flusin et annoté pat Jean-Claude Cheynet éditions P.Lethilleux Paris 2003 (ISBN 2283604591) « Léon le Philosophe », p.143-162.
  • John Julius Norwich Histoire de Byzance, Perrin Tempus, Paris 2002 (ISBN 2262018901) p.187-195.
  • Louis Bréhier Vie et mort de Byzance, Albin Michel Paris 1946 réédition 1969, p.123-135.
  • Christian Settipani, Nos ancêtres de l'Antiquité : étude des possibilités de liens généalogiques entre les familles de l'Antiquité et celles du haut Moyen-Âge européen, Paris, Christian, 1991, 263 p. (ISBN 2-86496-050-6) 
  • Rodolphe Guilland Études byzantines « Les noces plurales à Byzance » P.U.F Paris 1959 p.233-261.
Précédé par Léon VI le Sage Suivi par
Basile Ier
Justinien small.png
Empereur byzantin
886-912
Alexandre

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Léon VI le Sage de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать реферат

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Leon VI le Sage — Léon VI le Sage Pour les articles homonymes, voir Léon VI et Le Sage. Léon VI Léon VI, dit le Sage (grec  …   Wikipédia en Français

  • Léon VI Le Sage — Pour les articles homonymes, voir Léon VI et Le Sage. Léon VI Léon VI, dit le Sage (grec  …   Wikipédia en Français

  • Léon VI le sage — Pour les articles homonymes, voir Léon VI et Le Sage. Léon VI Léon VI, dit le Sage (grec  …   Wikipédia en Français

  • Léon vi le sage — Pour les articles homonymes, voir Léon VI et Le Sage. Léon VI Léon VI, dit le Sage (grec  …   Wikipédia en Français

  • Léon VI le Sage — ou le Philosophe (866 912) empereur de 886 à 912; il publia un recueil de lois …   Encyclopédie Universelle

  • Léon le Sage — Léon VI le Sage Pour les articles homonymes, voir Léon VI et Le Sage. Léon VI Léon VI, dit le Sage (grec  …   Wikipédia en Français

  • Léon VI (empereur byzantin) — Léon VI le Sage Pour les articles homonymes, voir Léon VI et Le Sage. Léon VI Léon VI, dit le Sage (grec  …   Wikipédia en Français

  • Léon le Philosophe — (Λέων ό Φιλόσοφος) ou Léon le Mathématicien (Λέων ό Μαθηματικός) est un savant, philosophe et religieux byzantin né entre 790 et 800 et mort après 869, sans doute à Constantinople. Il fut métropolite de Thessalonique de 840 à 843. Sommaire 1… …   Wikipédia en Français

  • Léon Choirosphaktès — (Λέων Χοιροσφάκτης), appelé en latin Leo Choerosphactes ou Leo Magister (Λέων ό Μάγιστρος), est un homme d État et écrivain byzantin dont la carrière publique se déroula essentiellement sous les règnes des empereurs Basile Ier le Macédonien (867… …   Wikipédia en Français

  • Léon VI le Philosophe — Léon VI le Sage ou le Philosophe (866 912) empereur de 886 à 912; il publia un recueil de lois …   Encyclopédie Universelle

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”