Anne Marie de Schurman

Anne Marie de Schurman
Anna Maria van Schurman
Anna Maria van Schurman, portrait peint par Jan Lievens en 1649, National Gallery, Londres
Anna Maria van Schurman, portrait peint par Jan Lievens en 1649, National Gallery, Londres

Activités Femme savante
Poétesse
Naissance 5 novembre 1607
Cologne
Saint-Empire romain germanique (962 — 1806) Saint-Empire romain germanique
Décès 4 mai 1678 (à 70 ans)
ou
14 mai 1678 (à 70 ans)
Wieuwerd (Wiuwert)
Frise
Provinces-Unies Provinces-Unies
Langue d'écriture Français
Grec[1]
Latin
Néerlandais
Mouvement Littérature néerlandaise aux XVIIe et XVIIIe siècles
Genres Poésie

Anna Maria van Schurman, née à Cologne le 5 novembre 1607, morte à Wieuwerd (Wiuwert) le 4 mai 1678[2] (ou le 14), est une poétesse, une artiste et une érudite des Provinces-Unies[3]. Fascinée par Jean de Labadie et attirée par la conception d’une église de renés, Anna Maria van Schurman devint son principal soutien. Après que Labadie, en 1666, eut été appelé à l'église wallonne à Middelbourg, accompagnée de quelques amis, elle voyageait régulièrement à la Zélande pour y assister à des exercices religieux. La secte s'installa à Amsterdam mais ne fut pas bien reçue et dut partir à Altona, alors ville danoise, où de Labadie mourut en 1674. Ses sympathisants partirent ensuite pour Wieuwerd (Frise), où Anna Maria van Schurman s'éteignit en 1678[3].

Sommaire

Biographie

Famille & origines

Anna Maria van Schurman était issue d'une famille d'origine anversoise. De confession calviniste, ses grands-parents paternels durent quitter la ville d’Anvers durant le règne du duc d'Albe. Via Francfort, la famille atterrit en 1593 à Cologne, où ils rejoignirent l'église réformée « sous la croix ». Ses parents sont Frederik van Schurman (1564-1623) et Eva von Harff de Dreiborn (décédée en 1637)[4]. Anna Maria van Schurman est restée célibataire. C’est dans cette ville allemande que fut conclu, le 5 novembre 1602, le mariage des parents d’Anna Maria et que naquirent leurs quatre enfants : Hendrik-Frederik (vers 1603-1632), Johan Godschalk (vers 1605-1664), Anna Maria et Willem (vers 1610-1615)[3].

Enfance & adolence

En 1615, la famille Van Schurman déménagea à Utrecht[2], où Anna Maria habita la plus grande partie de sa vie. La famille occupa une maison louée, sise sur le côté nord-ouest du cimetière de l’ancienne cathédrale. Il se peut que Frédéric van Schurman se fût établi à La Haye, sinon à proximité de cette ville, vers 1621 et qu'il y entretînt des liaisons avec la cour qui auraient pu être de nature professionnelle. En tout état de cause, la famille habita de nouveau à Utrecht en 1622[3].

On raconte qu'à l'âge de quatre ans elle était capable de lire. En 1613, après la mort de son père, elle fut emmenée par sa mère et deux de ses tantes à Utrecht. En 1636 elle devint la première femme à y étudier à l'université où elle obtint un diplôme de droit. Comme il ne fut pas permis aux femmes d'assister aux cours, elle les suivit dissimulée derrière un rideau. Elle s'intéressait aux lettres et à toutes sortes de sciences, mais en particulier à la théologie[3].

Plus tard, Van Schurman chérissait le plus doux souvenir à l'éducation que ses parents lui avaient conférée : « À eux, je suis obligée de rendre ce témoignage respectueux qu’ils ont tenté d’éduquer leurs enfants non seulement dans la littérature humaine, mais aussi dans la piété, pour autant qu’ils la connussent ; cela de façon si sérieuse et diligente que [...], depuis l'enfance, ils nous fissent bénéficier de l’enseignement d’un excellent maître, de sorte que je fisse de tels progrès que j'ai, tout en étant un enfant de trois ans (comme on me l’a raconté par après), su lire l'allemand et que j’ai su réciter aussi une partie du catéchisme par cœur. »[5].

Anna Maria s’avéra un enfant doué sachant dessiner, sculpter, faire des papiers découpés et des poèmes. En outre, Anna Maria chantait et jouait du clavecin et du luth[6]. Son père se résolut d’enseigner lui-même plusieurs langues à sa fille qui développa de surcroît un vif intérêt pour la théologie, l’histoire, la géographie et les mathématiques[3]. Pour lui rendre possible le développement de ses talents artistiques, il décida qu’elle dut suivre des cours chez Magdalena van de Passe, la fille du célèbre graveur Crispijn van de Passe d’Utrecht[7]. C’est d’elle que Van Schurman apprit à manier à la fois la pointe et la craie[3].

En 1623, la famille déménagea à Franeker, où Johan Godschalk, envisageant d’y étudier la médecine, s’inscrivit le 30 octobre 1623 à l’académie, comme son père Frederik van Schurman qui voulut y suivre les cours du professeur puritain William Amesius. La famille s'installa dans la maison Martena dans la Voorstraat, où Frederik van Schurman mourut soudainement le 15 novembre 1623[3],[6]. Afin de permettre à Johan Godschalk de poursuivre ses études, la veuve Van Schurman continua à résider à Franeker. En 1626, elle revint avec ses enfants à Utrecht[8] où, en 1629, elle achéta la maison De Lootse, sise au coin du cimetière de la cathédrale et de la ruelle du Poelenburch (la rue Voetius actuelle)[3].

Art et science

Déjà en 1620, Anna Visscher avait chanté les qualités artistiques d’Anna Maria van Schurman, qui n’avait alors que treize ans : « Soyez saluée, ô jeune fleur, de laquelle je vante la connaissance, que j’apprécie et que j’aime ; que je considère comme mon amie[9],[10]. » Ce fut peut-être le poète et grand-pensionnaire Jacob Cats qui avait réuni ces femmes. À l’âge de quatorze ans, Van Schurman avait fait un poème en langue latine à la gloire de Cats. Une lettre en latin qu'elle lui avait écrite en 1622 témoigne de la visite qu’il avait rendue à sa maison et de l'intérêt qu’il avait montré pour ses exercices littéraires. Van Schurman, se décrivant elle-même dans cette lettre comme « une fille qui ne s’était consacrée que récemment à la littérature », l'a remercié pour avoir voulu lui procurer une certaine notoriété[3].

Àprès 1623, grâce à son frère Johan Godschalk, Anna Maria van Schurman s’impliqua plus étroitement dans la vie intellectuelle de la République. Selon la correspondance qu’il entretint avec Caspar Barlæus, Johan Godschalk prit en charge la formation littéraire et théologique de sa sœur après la mort de leur père[3].

En 1632, par de longues lettres en latin et en français, Van Schurman tenta spontanément d’entrer en contact avec le théologien et professeur de Leyde Andreas Rivet qui, un an plus tard, fut nommé précepteur du jeune prince Guillaume d'Orange-Nassau[3],[11].

La correspondance avec Rivet aboutit en novembre 1637 sur un débat sur la question s’il seyait qu’une femme chrétienne étudie. Après cette discussion[2], en 1638, Van Schurman écrivit Amica dissertatio inter Annam Mariam Schurmanniam et Andream Rivetum de capacitate ingenii muliebris ad scientias sur l'adéquation de l'esprit féminin pour la science et les humanités ; ce traité latin fut ensuite traduit en français, allemand, italien et suédois[2]. Van Schurman y défendit la thèse selon laquelle « les femmes, par excellence équipées par le temps et par d’autres ressources pour pratiquer la science, » peuvent et doivent étudier[12]. Pour elle, cette pratique de la science dut se concentrer avant tout sur une meilleure compréhension de la Bible et de la théologie. Les études qu’elle entama dans les langues doivent être considérées sous le même regard[3]. Outre le français, l’allemand, l’anglais et l’italien[1], elle apprit le grec, le latin[3], l’hébreu, le chaldéen, l’arabe, le syriaque et l’éthiopien[2].

D'une importance vitale pour le développement intellectuel et religieux de Van Schurman fut le contact qu’elle eut avec son voisin Gisbertus Voetius. Ce professeur de langues orientales et de théologie, également pasteur de l'église réformée d'Utrecht[3], lui permit de suivre ses cours retirée dans une sorte de loge de façon qu’elle fut invisible pour ses camarades de classe masculins[11]. De la même façon, elle put assister aux cours de littérature et de médecine[3].

Elle développa aussi un goût varié pour les arts : elle se fit graveur, sculpteur, potier et travailla l'ivoire et le bois. Elle peignit aussi, en particulier des portraits. Elle inventa un procédé de gravure sur verre au moyen d'une pointe de diamant[13],[14]. Elle avait même aménagé une chambre d’art separée dans sa maison. Non seulement elle peignit les membres de sa famille et ses amis, mais elle fit également des autoportraits. En tant que portraitiste, Van Schurman fit, de préférence, des miniatures pour lesquelles elle utilisait pas moins de huit techniques différentes, traditionnelles et modernes – huile, gouache, crayon, pastels, cire, buis, ivoire et burin. L’autoportrait en pastel de 1640 de Van Schurman serait le premier dessin connu à avoir été fait dans cette technique dans les Provinces-Unies. De plus, Van Schurman se perfectionnait dans différentes techniques populaires en République hollandaise vers le milieu du XVIIe siècle dans les milieux de filles riches. Il s'agit notamment des œuvres découpées dans le papier et de celles calligraphiques exécutées sur parchemin, sur papier ou sur verre[3].

Renommée

Entre 1626 et 1636, dû en grande partie à ses contacts avec Cats, Anna Maria van Schurman sut occuper une place dans les cercles littéraires et savants de la République. Dans Houwelijck de 1625, Cats dédia quelques vers à Anna Maria, la saluant comme une femme exceptionnelle : « […] de la jeunesse érudite et de la plume exquise de votre joyau, venant de se relever, je suis témoin, comme les villes du Rhin »[15].

De toute vraisemblance, ses mots de louange firent accroître sa réputation dans les cercles littéraires de la République et conduirent à entretenir une correspondance avec les poètes Revius, Heinsius, Barlæus et Huygens. Sur recommandation de Voetius, Van Schurman fut invitée à écrire une ode à l'Université d'Utrecht en 1636[8]. Dans ce poème latin, dont la publication lui valut une réputation internationale, elle fait allusion à l'exclusion des femmes de l'université[3].

La Dissertatio de Schurman parut en 1641 par l’entremise du médecin Johan van Beverwijck, originaire de Dordrecht. La publication de son plaidoyer en faveur du droit à l'étude de la femme chrétienne conduisit des femmes savantes de différents pays européens à tenter d’entrer en contact avec la Minerve d’Utrecht. Une partie de cette correspondance, publiée avec le consentement de Van Schurman, prouve que Bathsua Makin, Marie du Moulin, Anne de Rohan-Chabot et Anne de Merveil ont communiqué avec elle. Van Schurman était, elle-même, déjà entrée en correspondance avec Marie de Gournay qui, en 1622, avait défendu l'égalité des hommes et des femmes dans son De l'égalité des hommes et des femmes. Elle entretint également une correspondance avec une « lady » d'origine anglo-irlandaise, Dorothy Moore, ainsi qu’avec Élisabeth de Bohême, princesse Palatine[3].

Dans et hors de la République des Sept Pays-Bas-Unis, l’érudition de Van Schurman fut louée dans d'innombrables poèmes et hymnes[3]. Après qu’il eut entendu parler d’elle, Milesius[1], l’evêque de l’église grecque orthodoxe d’Éphèse, étudiant à Leyde en 1650, lui écrivit une lettre dans laquelle il la compare à une rose entre des épines[16].

Sa renommée internationale stimula sans aucun doute la demande de réimpressions et de traductions de ses œuvres. En 1646 fut publiée en France, par les soins de Guillaume Colletet, une édition française de fragments déjà publiés auparavant de la correspondence de Van Schurman avec Rivet sous le titre « Question celebre. S'il est necessaire, ou non, que les filles soient sçavantes ». En 1648 parut un deuxième ouvrage de Van Schurman, intitulé Opuscula (littéralement « petits ouvrages ») Hebraea Graeca Latina et Gallica prosaica et metrica. Cet ouvrage comprit Dissertatio, De vitae termino et une sélection de ses lettres et poèmes. De cette publication, une deuxième édition partiellement révisée sortit des presses en 1650, ainsi qu’une troisième en 1652. Enfin, en 1659, une édition anglaise de Dissertatio vit le jour sous le titre : The learned maid; or, whether a maid may be a scholar (La fille éduquée, ou si une fille peut être érudite)[3].

Une existence recluse

Qu’Anna Maria van Schurman est restée célibataire aurait été, d’après ses propres dires, un choix conscient. Grâce à la fortune de la famille dont elle disposait, elle ne se vit pas forcée de travailler pour son pain quotidien[3]. Après la mort de sa mère en 1637, la vie domestique de Van Schurman prit progressivement une tournure toute différente. Elle dut prendre soin de deux vieilles tantes[17] Sybilla (vers 1574-1661) et Agnes von Harff (vers 1572-1661). Cela fit qu’il lui restait, toujours selon ses propres dires, de moins en moins de temps pour pratiquer les sciences et les arts, et elle n'était plus en mesure de maintenir ses contacts. Début 1653, Van Schurman, ses deux tantes et son frère Johan Godschalk prirent le chemin pour sa ville natale de Cologne afin d’y révendiquer leurs droits sur la propriété familiale illégalement dérobée. Ils ne retrouvèrent le chemin pour Utrecht qu’en août 1654, et il semble que cette ville manquât à Van Schurman, car elle se plaignit dans les premières lignes d’un poème néerlandais envoyé à une amie utrechtoise dans les termes suivants : « Ô Utrecht, ville gentille, comment pourrais-je vous oublier »[18].

Des conflits religieux à Utrecht furent à l’origine d’un nouveau départ. En 1660, Anna Maria et Johan Godschalk van Schurman s’installèrent, avec les deux tantes et deux serviteurs, à Lexmond (au sud d'Utrecht) où ils menèrent pendant deux ans une vie très isolée. Ici, les tantes moururent à un âge très avancé en 1661, l’une peu après l'autre[3].

Rejoignant les labadistes

Revenue à Utrecht, Anna Maria van Schurman entra peu après, et par la médiation de Johan Godschalk, en contact avec le prédicateur genevois Jean de Labadie. C’est en 1664 qu’elle fit la connaissance de cet ancien jésuite français, converti au protestantisme, qui avait fondé une secte religieuse contemplative qui prit son nom : les labadistes. Le mode de vie préconisé par Labadie, ainsi que la vision de l’église de celui-ci signifiaient pour Van Schurman l’accomplissement de ses propres idéaux religieux : une vie pure, née de la foi en Jésus-Christ, et la distanciation des infidèles et « chrétiens que de nom » afin d’éviter la « contagion » [3]. Lorsque de Labadie tourna le dos à l'Église réformée en 1669, Anna Maria rejoignit, comme l'une des premières, la congrégation séparatiste que celui-ci avait fondée à Amsterdam[19]. En vain, le consistoire d'Utrecht, par des appels par lettre, tenta de ramener ce membre autrefois célèbre à l'Église réformée. Mais Van Schurman laissa de côté même les critiques acerbes de ses amis savants et littéraires sur son choix[3].

En 1670, Anna Maria van Schurman accompagna les labadistes à Herford en Westphalie, où une ancienne amie d'elle, la princesse Élisabeth du Palatinat, offrit le groupe de l’hébergement. Deux ans plus tard, cette communauté s’établit à Altona près de Hambourg[3]. Alors que la congrégation eut Pierre Yvon à la tête comme successeur de de Labadie, décédée en 1673[19], suivit en 1675 le déménagement pour le château fort Walthastate à Wieuwerd en Frise[2],[20], où Van Schurman trouva la mort[3] entourée des siens et des siennes[19]. Dispensée de tous travaux ménagers en raison de son âge, elle passa les dernières années de sa vie parmi les croyants dans un genre de fauteuil roulant[3].

Érudition pieuse

Les portraits miniatures qu'elle fit de Jean de Labadie, ses lettres et son « Eucleria, seu melioris partis electio » de 1673, prouvent qu’elle n'avait pas complètement abandonné la pratique de l'art et la science après avoir adhéré aux labadistes. Dans Eucleria, à la fois son autobiographie et un traité philosophique et théologique, Van Schurman défend son choix pour de Labadie. Ses énoncés eurent plus de valeur dans la mesure où ils trouvèrent un appui dans la théologie. L’érudition et la piété ont donc déterminé, jusqu’à la fin, la vie et le travail de Van Schurman, même si les accents qu’elle mit elle-même furent parfois différents[3].

Au niveau international, la publication d’Eucleria n’eut à peine quelque conséquence pour ce qui concerne la réputation de Schurman comme femme savante. Certes, la publication de ses œuvres fut une raison pour les piétistes luthériens à Francfort pour se mettre en liaison avec elle et les labadistes, mais dans les milieux intellectuels français et anglais l'intérêt pour Van Schurman avait déjà disparu. La publication de son Eucleria n’y changea plus rien[3].

Décédée le 14 mai 1678, elle fut enterrée en toute simplicité, conformément à ses dernières volontés, au cimetière de Wieuwerd[3].

Notoriété

Autoportrait, 1632.

Après sa mort, le prédicateur Daniel Meyer, l’un de ses amis, écrivit sur cette femme qui[21], durant sa vie, eut des contacts avec des personnages aussi illustres que René Descartes et la reine Christine de Suède[17] une élégie intitulée : ΜΝΗΜΟΣΥΝΟΝ Beatae Virginis ANNAE MARIAE A SCHURMAN (En souvenir à la bienheureuse vierge Anne Marie de Schurman)[21]. Grâce à Arnold Houbraken, Van Schurman demeura célèbre en tant qu'artiste, même après sa mort, car c’est lui qui lui accorde une place dans De groote schouburgh der Nederlantsche konstschilders en schilderessen (Le grand théâtre des peintres et peintresses néerlandaises, de 1718). Son érudition, par contre, éveilla de moins en moins d'intérêt. Déjà au XVIIIe siècle, l'attention passa de son talent remarquable aux qualités de sa nature vertueuse. Au XIXe siècle, cette tendance se prolongea et Van Schurman se fit particulièrement apprécier par sa modestie et par son humilité. Dans le milieu lié à la Société d’utilité publique[22], elle fut promue comme la femme la plus connue de l'histoire néerlandaise, mais seulement parce qu’elle incarnait le rôle modèle de la femme aspirant à la civilisation intérieure. Fait remarquable : ses amitiés avec les hommes ont souvent donné lieu à des spéculations. Ainsi la rumeur circulait que Cats l’aurait demandé en mariage à l’âge de quatorze ans, et elle se serait mariée avec de Labadie après avoir rejoint la communauté[3].

La congrégation des labadistes reçut la plus grande partie de son héritage. Sa bibliothèque presque entière, la maison à Utrecht, ses meubles et deux obligations avaient déjà été liquidés[3].

En 1853 fut publiée la première monographie importante sur Van Schurman, écrite par G.D.J. Schotel. Il attira l'attention sur sa polyvalence en tant que « pratiqueuse » des beaux-arts, de la linguistique, de la poésie et des sciences. Avant tout, il loua en elle la « piété animée »[23]. Ce n'est que dans la première moitié du XXe siècle qu’elle fut redécouverte en tant qu’érudite et autrice d’un plaidoyer pour le droit des femmes à l'étude. En 1978, la commémoration de son anniversaire fut l’occasion de porter sa vie et son travail à l'attention d'un public plus large. Cela conduisit à des expositions de ses peintures, l'émission d'un timbre-poste, la réédition de son ouvrage Eucleria, la diffusion d'un docudrame à la télévision et la publication d'un roman historique, Het grote geheim van Anna Maria van Schuurman (Le grand secret d’Anne Marie de Schurman)[3].

Une pierre commémorative dans un bâtiment à Utrecht situé Achter de Dom (une rue appelée « Derrière la cathédrale »), au no 8, indique l’endroit où, jadis, se trouvait la maison de la famille Van Schurman ; un lieu où tant de savants de toute l'Europe admirèrent la « Pallas d'Utrecht » et ses œuvres artistiques. Certaines de ces œuvres sont actuellement exposées au musée Martena à Franeker[3].

Bibliographie

Œuvres

Liste partielle

  • De savoir si l'étude des lettres convient à une femme chrétienne, en néerlandais, traduit en français en 1646 et en anglais en 1659.
  • Eucleria, 1673.
  • Anna Maria van Schurman, femme savante (1607-1678) : correspondance ; texte édité par Constant Venesoen, H. Champion, Paris, 2004.

Sources et études

Les noms d’auteurs dont les ouvrages ont été employés pour cet article ont été mis en gras.

Notes et références

  1. a, b et c Van der Aa p. 549
  2. a, b, c, d, e et f Meertens & S.S. Hoogerhuis p. 521
  3. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p, q, r, s, t, u, v, w, x, y, z, aa, ab, ac, ad, ae, af, ag, ah et ai De Baar, historici.nl en ligne
  4. Van Beek, thèse p. 28
  5. Cité de Van Schurman, Eucleria, p.  20 : « Aan hen moet ik dit getrouwe getuigenis geven dat zij haar kinderen niet alleen in de menselijke letteren, maar ook in de godvruchtigheid, zo ver die bij hen bekend was, hebben gezocht op te kweken, en dat zo ernstig en naarstig, dat […] zij ons van kindsaf door een [voor]treffelijk Huismeester [lieten] onderwijzen, ook met zulke voortgang dat ik, een kind zijnde van drie jaren (hetwelk mij daarna verhaald is) het Duits lezen, en ook een gedeelte van de Catechismus uit het hoofd opzeggen kon. »
  6. a et b Van Beek, thèse p. 31
  7. Van Beek, thèse p. 29
  8. a et b Van Beek, thèse p. 32
  9. Cité de Van der Stighelen, p. 13 : « Zijt gegroet, ô jonge Bloem, Van wiens kennis dat ik roem, Die ik acht en' die ik minne, Die ik hou voor mijn vriendinne. »
  10. Van Beek, thèse p. 30
  11. a et b Van Beek, thèse p. 34
  12. Van Schurman, Verhandeling, p. 70
  13. Lebigre, p. 100
  14. Van der Aa p. 548
  15. Cité de Van Schurman, Verbastert christianisme, p.  50 : « […] uw juweel, eerst onlangs opgerezen, Van wiens geleerde jeugd en uitgelezen pen, De steden aan de Rijn en ik getuige ben […] »
  16. Cité de Van Beek, thèse p. 33-34 : « ως ροδον εν ακανθαις »
  17. a et b Van Beek, thèse p. 35
  18. « O Utrecht, lieve Stad, hoe zoud ik U vergeten [...] »
  19. a, b et c Van der Aa p. 552
  20. Van Beek, thèse p. 37
  21. a et b Van Beek, thèse p. 40
  22. Maatschappij tot Nut van 't Algemeen
  23. « […] levende vroomheid […] »

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