Madame d'Epinay

Madame d'Epinay

Louise d'Épinay

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Louise d’Épinay
Portrait par Jean-Étienne Liotard

Activité(s) femme de lettres
Naissance 1726
Valenciennes
Décès 1783
Paris
Genre(s) Mémoires

Louise d’Épinay, née Louise Florence Pétronille Tardieu d’Esclavelles, née à Valenciennes le 11 mars 1726 et morte à Paris le 17 avril 1783, est une femme de lettres française.

Fille unique de Louis-Gabriel Tardieu, marquis d’Esclavelles (1666?-1736) et de Florence Angélique Prouveur de Preux (1695-1762), le 23 décembre 1745, elle devient marquise Lalive d’Épinay, en épousant son cousin germain, Denis-Joseph Lalive, marquis d’Épinay (1724-1782). Par ce mariage elle devient la belle-sœur de la femme du monde et épistolière Sophie Lalive de Bellegarde, comtesse d’Houdetot.

Sommaire

Les premières années

Le père de Louise, Louis Gabriel, issu de la noblesse d’épée normande et gouverneur de la citadelle de Valenciennes, meurt tué au service du roi Louis XV lorsqu’elle a neuf ans. Son éducation sera alors lamentablement négligée par sa mère, Florence-Angélique, laquelle se montrera par ailleurs bien peu aimante. L’œuvre de Louise vient tout entière des regrets et des frustrations suscités par cette éducation. Elle est envoyée, comme cela se faisait fréquemment à l’époque, du 15 juin 1737 au 15 juillet 1738, au couvent dans l’attente du mariage. À l’âge de dix-neuf ans, elle est mariée à son cousin germain, l’aîné des fils du fermier général de La Live de Bellegarde, Denis Lalive d'Épinay (1724-1782) (destitué de son poste en 1762). Les premières années de cette union furent heureuses, ayant de lui deux enfants dont une fille morte en bas âge, mais elle souffrira vite du libertinage de son époux et, surtout, de ses prodigalités. Une séparation de biens, prononcée en 1748 pour ce motif, assura une position financière moins inconfortable à Louise.

Rousseau

Fréquentant les salons littéraires de l’époque et recevant elle-même des écrivains illustres, son amant Louis Dupin de Francueil, futur grand-père de George Sand, lui présenta, vers 1747, Jean-Jacques Rousseau avec qui elle se lie d’amitié. Elle fit construire pour lui, près de son parc de la Chevrette, dans la vallée de Montmorency, la petite maison restée célèbre sous le nom d’Ermitage où elle lui donnera refuge en avril 1756 avant que le baron Grimm, que Rousseau avait présenté à sa bienfaitrice, entre dans l’intimité de celle-ci, et se tournant contre Rousseau brouillé avec Louise, notamment à cause de la violente passion (non partagée) qu’éprouve alors Rousseau envers sa belle-sœur Sophie d’Houdetot, ne parvienne à le forcer de quitter ce séjour le 15 décembre 1757. Il est difficile de dire jusqu’à quel point Rousseau a exagéré, dans ses Confessions, les torts de ses ennemis, et si ses récriminations contre Louise d’Épinay elle-même vont au delà des bornes mais, malgré cette brouille définitive, Rousseau et Louise d’Épinay auront eu l’un sur l’autre une influence très importante, notamment sur les sujets de l’éducation des enfants, du lien parent-enfant et de l’allaitement maternel.

Le salon de Louise d’Épinay

Peu après sa rupture avec Rousseau, Louise d’Épinay se mit à vivre dans la retraite et dans un cercle restreint de lettrés et de philosophes. Elle accueillait régulièrement à Montmorency puis, à partir de 1770, à Paris, les beaux-esprits du siècle, au premier rang desquels son amant Grimm, son mentor et son conseiller moral, Diderot, D’Alembert, Marivaux, Charles Pinot Duclos, Marmontel, Montesquieu, Jean-Nicolas Dufort de Cheverny, Michel-Jean Sedaine, le marquis Jean-François de Saint-Lambert, Jean-Baptiste-Antoine Suard, Damilaville, Francueil, Aimable le Roy, Raynal, D’Holbach, l’abbé Galiani, Voisenon et Bernard-Joseph Saurin, le baron de Greutz, le marquis de Mora, le comte de Fuentès, le baron danois Gleichen et Stormont.

Les Contre-confessions

Lorsque l’on apprit que Jean-Jacques Rousseau avait entrepris la rédaction de ses Confessions, on pensa, à tort, que l’écrivain réglerait ses comptes avec le tout-Paris en livrant au public des ragots divers. Louise d’Épinay, afin de parer à des attaques sur sa vie privée de la part de son ancien ami rédigea ses « Contre-confessions » (Histoire de madame de Montbrillant), ouvrage copieux dans lequel elle détaille et justifie, entre autres, pourquoi elle en est un jour venue à tromper son époux. Il s’agit de pseudo-mémoires puisque les noms sont modifiés. Grimm et Diderot aideront Louise d’Épinay à rédiger son livre, notamment en faisant un portrait à charge de Jean-Jacques Rousseau sous les traits du personnage de René. Cet ouvrage, paru de manière posthume en 1818, est désormais connu comme un des chefs d’œuvre de la littérature féminine du XVIIIe siècle.

Autres œuvres

Louise d’Épinay a contribué anonymement à la Correspondance littéraire dirigée par Grimm qui a fait d’elle ce portrait : « Ce qui distinguait l’esprit de Louise d’Épinay, dit Grimm, c’était une droiture de sens fine et profonde. Elle avait peu d’imagination ; moins sensible à l’élégance qu’à l’originalité, son goût n’était pas toujours assez sûr, assez difficile, mais on ne pouvait guère avoir plus de pénétration, un tact plus juste, de meilleures vues avec un esprit de conduite plus ferme et plus adroit. »

En 1773, elle publie les Conversations d’Émilie, un dialogue mère-fille judicieux et bien écrit composé en vue de l’éducation de sa petite fille, Émilie de Belsunce, qu’elle éleva comme sa propre fille, et dont la seconde édition recevra le prix d’utilité de l’Académie française en 1783, peu de temps avant la mort de l’auteur. On a encore d’elle : Mes moments heureux (Genève, 1752, in-12) ; Lettres à mon fils (Genève, 1758, in-8°).

Louise d’Épinay a par ailleurs laissé une abondante correspondance adressée à Jean-Jacques Rousseau, Voltaire, Buffon, D’Alembert, Denis Diderot, Richardson, l’abbé Galiani...

Descendance

Elle a eu quatre enfants :

Bibliographie

Perey (Lucien) et Maugras (Gaston), Une femme du monde au XVIIIe siècle : Dernières années de Madame d'Epinay, son salon et ses amis d'après des lettres et des documents inédits, Paris, Calman Lévy, Editeur, 1894, septième édition.


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