Manuel Fraga

Manuel Fraga

Manuel Fraga Iribarne

Manuel Fraga en 2007
Manuel Fraga Iribarne, président de la Xunta de Galice, 1999

Manuel Fraga Iribarne (né le 23 novembre 1922 à Vilalba, Galice) homme politique espagnol, ministre du Tourisme et de l'information de 1962 à 1969 sous le régime du général Franco, ministre de l'Intérieur dans le premier gouvernement du roi Juan Carlos Ier (1975-1976), fondateur de l'Alliance populaire en 1976 et président de la Galice de 1989 au 27 juillet 2005.

Manuel Fraga est aussi l'un des sept pères (initiateurs) de la constitution espagnole de 1978.

Sommaire

Période franquiste

Dans sa jeunesse, Fraga est un militant actif et un conseiller national au sein de la Phalange espagnole fondé par José Antonio Primo de Rivera. Il soutient le soulèvement militaire de 1936, pour lequel il déclarera que ce fut l’un des "plus sympathiques mouvements politico-sociaux que le monde a en mémoire"[réf. nécessaire].

Juriste, professeur de droit, Fraga entre en politique à 27 ans comme fonctionnaire de l'Institut hispanique, dont il sera directeur (1961-62).

Il commence sa carrière sous le franquisme et est ensuite nommé ambassadeur d'Espagne au Royaume-Uni avant d'entrer en 1962 dans le gouvernement du général Franco en tant que ministre de l'information et du tourisme. À ce poste, Fraga est le précurseur du marketing politique espagnol[réf. nécessaire]. Il est l'auteur du slogan « L'Espagne est différente », justification à mots couverts du régime politique franquiste.

Alors que la classe moyenne européenne se développe et vient passer ses vacances en Espagne sur la Costa Brava ou la Costa del Sol, il fait transformer d’anciens monuments historiques en hôtels de luxe (les « paradores ») pour répondre à une demande en infrastructure touristique de plus en plus forte et diversifiée [1]. L'argent généré par le tourisme, associé à l'envoi d'argent par les émigrés et aux investissements étrangers dans le pays, permettent à l'économie espagnole de se développer fortement jusqu'au début des années 1970.

Membre du conseil des ministres qui refuse la grâce à Julián Grimau, un dirigeant du Parti communiste d'Espagne, arrêté, torturé, défenestré, condamné à mort et exécuté en 1963, c'est en tant que ministre de l'information que Manuel Fraga qualifie alors Grimau de criminel et justifie son exécution [2].

En 1964, il se baigne à Palomares sur la côte d'Almería à l'endroit où un avion militaire américain a perdu accidentellement quatre bombes H, pour y démontrer que les eaux n'y sont pas polluées par la radioactivité. Le ministre de l'information veille pourtant, au nom de l'atlantisme, à une censure extrême sur cette bavure[réf. nécessaire] qui est le plus grave incident nucléaire jamais survenu en Espagne.

Il introduit également une nouvelle législation sur la presse (Loi Fraga) et supprime la censure préalable, ce qui favorise une certaine liberté de presse, cependant toute relative et soumise à l'autocensure. En 1966-1967, il entreprend une série d'initiatives aboutissant au rétablissement des relations diplomatiques entre l'Espagne et Israël. En particulier, il abroge symboliquement le décret d'expulsion des Juifs d'Espagne, le décret de l'Alhambra, datant de 1492.

En 1969, il quitte le gouvernement.

Transition démocratique

Pendant la transition démocratique espagnole, il est ministre de l'intérieur dans le premier gouvernement post-franquiste sous la présidence de Carlos Arias Navarro(décembre 1975 - juillet 1976). Peu après,en 1976, il a prononcé la phrase La calle es mía (La rue est à moi), après un incident dans lequel plusieurs personnes perdirent la vie suite à l'intervention des forces de sécurité lors d'une manifestation à Vitòria[réf. nécessaire]. Il est l'un des sept pères de la Constitution espagnole de 1978.

Il fonde l'Alianza popular, qui accueille un grand nombre d'hommes politiques actifs durant la dictature. L'AP est d'ailleurs mal perçue les premières années mais a gagné en popularité après que l'UCD, parti de centre-droite de l'ancien chef de gouvernement Adolfo Suárez, fut dissous. Fraga préside l'AP jusqu'en 1986 avant de le confier à José María Aznar qui la rebaptise Parti populaire (PP) en 1989.

Présidence du gouvernement autonome de Galice

De 1989 à 2005, il est élu puis réélu à trois reprises en tant que président de la Communauté autonome de Galice (Xunta de Galicia), une des régions les plus pauvres d'Espagne.

À la présidence de la Communauté autonome de Galice, il améliore les infrastructures, avec de nouvelles routes et d'autres travaux publics, essentiellement financés par des fonds européens[réf. nécessaire]. En 2002, il sous-estime la gravité de la catastrophe du pétrolier Prestige qui s’abîme sur les côtes de sa province alors que l’Europe se mobilise pour nettoyer les plages souillées. Néanmoins, son parti remporte par la suite les élections municipales dans une bonne partie des communes touchées par la catastrophe[réf. nécessaire].

Âgé de 82 ans, il se représente pour un cinquième mandat aux élections du 20 juin 2005.

Au soir des élections, Fraga manque d'un siège sa cinquième majorité absolue consécutive en récoltant 44,9% des suffrages et 37 des 75 députés du Parlement de Galice (Parlamento de Galicia) (4 élus de moins qu'en 2001) contre une coalition alliant la branche régionale des socialistes du PSOE (32,5 % des voix et 8 sièges de plus) et le Bloc galicien (19,6 % des votes et 4 sièges de moins), un parti régionaliste de gauche.

Il récolte encore 50 % des votes des électeurs galiciens de l'étranger mais ceux-ci seront insuffisants pour lui faire gagner le siège manquant pour avoir la majorité absolue.

Dans l'impossibilité de réunir une majorité, il doit abandonner le pouvoir à la nouvelle coalition de gauche à la présidence de la région, après une domination de près de 20 ans sur la Galice.

En janvier 2006, âgé de 83 ans, il renonce à diriger le Parti populaire de Galice (PP) et retourne à Madrid pour siéger au Sénat.

Ouvrage

  • Las Constituciones de Puerto Rico, (1953).

Notes et références

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