Marc-Antoine Huguet

Marc-Antoine Huguet
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Marc-Antoine Huguet, né le 27 mars 1757 à Moissac (Cantal), fusillé le 9 octobre 1796 à Paris, est un homme d'Église et un révolutionnaire français.

Sommaire

Carrière

Fils de Joseph Huguet, notaire royal, et de Julienne Dumas[1], Huguet entre dans les ordres dès sa jeunesse et devient curé de la paroisse de Bourganeuf, dans la Creuse[2]. Favorable aux idéaux de la Révolution, il est élu membre de la municipalité de Bourganeuf et président du directoire de ce district en 1790, et les Amis de la Société et de la Constitution, société populaire de cette ville, le choisissent pour président[3]. En tant que curé de Bourganeuf, il adhère à la Constitution civile du clergé, avant d'être élu le 9 mai 1791 évêque constitutionnel de la Creuse après la démission de Jean-François Mourellon[4],[5].

Le 3 septembre 1791, il est élu député de la Creuse, le 7e et dernier, avec 154 voix sur 286 votants à l'Assemblée législative, où il siège parmi les députés patriotes. Lors des séances du 24 juillet et du 15 août 1792, il dénonce les ministres de Louis XVI, en particulier Dejoly, ministre de la justice[6].

Après la chute de la royauté, il est réélu le 4 septembre 1792, le 1er sur 7, avec 187 voix sur 370 votants, à la Convention nationale, où il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il explique, durant l'appel nominal : « Louis est coupable de haute trahison ; je vais au fait, je vote la mort, avec l'amendement de Mailhe. Je demande ensuite que vous portiez la peine de mort contre ceux qui insulteront les non-votants pour la peine capitale. »

Par arrêté du Comité des inspecteurs de la salle du 26 prairial an II (14 juin 1794), il est nommé avec Antoine Dominique Chabanon représentant en mission en Seine-Inférieure et dans le Calvados pour l'approvisionnement de la Convention en papier. Puis il envoyé en Charente, Haute-Vienne, Puy-de-Dôme et départements circonvoisins avec Augustin Chenadeau par arrêté du Comité des inspecteurs de la salle de la 3e sans-culottide an II (19 septembre 1794) pour s'occuper des papeteries et rentre à Paris au plus tard le 23 frimaire an III (13 décembre 1794)[7].

Après le 9-Thermidor, il fait partie des Montagnards de l'an III. Lors de l'insurrection du 12 germinal an III (1er avril 1795), il prend parti pour les sectionnaires qui envahissent la convention, lui criant : « Peuple, n'abandonne pas tes droits! » Dénoncé par André Dumont pour ces mots, il est arrêté le soir même avec Amar, Duhem et Foussedoire. Emprisonné au fort de Ham, il est libéré grâce à l'aministie générale votée le 4 brumaire an IV (26 octobre 1795), après la ratification de la constitution de l'an III.

Toutefois, compromis dans l'affaire du camp de Grenelle, qui avait pour but de soulever l'armée contre le Directoire, dans la nuit du 24 fructidor an IV (10 septembre 1796), il est arrêté avec ses compagnons au milieu du camp. Jugé par une commission militaire, il est condamné à mort et fusillé.

Ayant renoncé au sacerdoce en 1793, il s'est marié et laisse une veuve enceinte de sept mois[8],[9]. Le 1er frimaire an VI (21 novembre 1797), le Journal de la Marne publie un entrefilet intitulé : « Cri de l'humanité! » en faveur de celle-ci[10].

Mandats de député

Sources

Bibliographie

  • Louis Pérouas, La Revolution vécue en Limousin, 140 pages
  • René Boudard, « Un ancien curé de Bourganeuf, le conventionnel Marc-Antoine Huguet », Mémoires de la Société des sciences naturelles, archéolohiques et historiques de la Creuse, tome 33, 1957, p. 100-108
  • Pierre Bliard, Les conventionnels régicides d'après des documents officiels et inédits, Perrin et cie, 1913, 539 pages, p. 499
  • Adolphe Robert, Julien Le Chaplain, Dictionnaire historique de la Révolution et de l'Empire, Librairie historique de la Révolution et de l'Empire, 1899, p. 187
  • Jean-Chrétien Ferdinand Hoefer, Nouvelle biographie générale depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, Paris, Firmin Didot frères, fils et Cie, tome 25, 1858, p. 466

Notes et références

  1. Edna Hindie Lemay, Dictionnaire des législateurs 1791-1792, Centre international d'étude du XVIIIe siècle siècle, 2007, vol. 2, 821 pages, p. 402 (ISBN 2845590253).
  2. « Huguet, Marc-Antoine », Le robert des noms propres
  3. Louis Duval, Archives révolutionnaires du département de la Creuse, 1789-1794, chez l'auteur, 1875, 392 pages, p. 183.
  4. Gaëlle Pirot, « 45L-51L. Tribunaux de district. Aubusson, Bourganeuf, Boussac, Évaux, Felletin, Guéret et La Souterraine. Fin 1790-brumaire an IV (civil et criminel) », Archives départementales de la Creuse, 2005, p. 58, note 1
  5. Valérie Aubaisle (professeur d'histoire-géographie au collège Jeanne d'Arc), « Histoire » sur le site du diocèse de Limoges
  6. Voir le compte-rendu des séances du 24 juillet et du 15 août 1792.
  7. Michel Biard, Missionnaires de la République, Paris, CTHS, 2002, p. 525.
  8. « Huguet, Marc-Antoine », Le Robert des noms propres
  9. L'Intermédiaire des chercheurs et curieux, n° 508-518, 1994, p. 677.
  10. Annales historiques de la Révolution française, Paris, Didot et Cie, 1923, II, p. 492.


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