Marcel Leborgne

Marcel Leborgne
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Marcel Leborgne
Présentation
Naissance 1898
Gilly (Charleroi)
Décès 22 janvier 1978
Nationalité belge
Mouvement(s) Modernisme
Entourage familial
Père Hector Leborgne (architecte)
Famille Armand-Joseph Leborgne (grand-père - architecte)
Henri Leborgne (frère - architecte)

Marcel Leborgne est un architecte belge né à Gilly en 1898 et mort le 22 janvier 1978, membre d'une famille d'architectes, son œuvre, moderniste pour l'essentiel, est avant tout carolorégienne.

Sommaire

Biographie

Il fait ses études au collège des jésuites de Charleroi, puis ses études d'architecture à Saint-Luc (Tournai puis Bruxelles), où il recevra son diplôme en 1922.

Il débute en travaillant avec son frère Henri, essentiellement sur la reconstruction de Wijtschate, de 1921 à 1926, une commune proche d’Ypres écrasée par la Première Guerre mondiale. Là, il entre en contact avec les idées modernistes notamment celles de Victor Bourgeois[1].

Influences

Maison, route de Philippeville à Loverval. Construction 1930. Cette maison présente un grande proximité artistique avec Robert Mallet-Stevens et la villa Martel[2].

Outre celle de Victor Bourgeois, Marcel Leborgne subit également l'influence de grands maîtres tels que Le Corbusier, Robert Mallet-Stevens[2], le courant De Stijl et même Frank Lloyd Wright dans la villa qu'il construit pour lui-même à Loverval en 1929[1]

Œuvres

Même s'il rayonne au-delà de son pays natal, notamment à Mariembourg (villa Malter, 1933), Namur (villa Liber), Bruxelles (villas Lemort, 1934), Sint-Idesbald (villa Le Carbet, 1937) et Rhode-Saint-Genèse, où il construit sa réalisation la plus spectaculaire en collaboration avec son frère, la villa Dirickz (1933)[2], c'est à Charleroi qu'il concentre ses efforts et c'est là que se trouve son œuvre la plus connue. Il est indissociablement lié au patrimoine de Charleroi[1] où plusieurs de ses constructions ont été classées ou sont sur le point de l'être[3].

Intéressé par les nouveaux programmes sociaux destinés à améliorer le sort des classes défavorisées, il construit deux œuvres majeures. La maternité Reine Astrid à Charleroi (1936-1937, avec Raymond Van Hove), et la Cité de l’Enfance à Marcinelle (1938), orphelinat conçu comme une cité-jardin[1].

Il construit et soutient la construction de logements organisés sur des bases plus collectives. Par exemple, la résidence Albert, avenue Meurée à Marcinelle (1937-1938), l'immeuble Moreau au boulevard Dewandre à Charleroi (1938), la résidence du Moulin au boulevard Tirou à Charleroi (1948)[1].

Avec Joseph André, il réalise l'urbanisation du boulevard Tirou. La qualité de ce projet lui permet d'être nommé en 1951 au Conseil technique de l'Urbanisme à Bruxelles[1].

« Il créait une architecture simple, réelle et fonctionnelle. Seules les formes comptaient pour lui et toute décoration inutile ou superflue était radicalement proscrite » a écrit un de ses confrères, Édouard Bouillart. Sa vision d'un fonctionnalisme sans sécheresse, plus sentimentale et raffinée, s'adaptant aux besoins du commanditaire, lui vaut parfois des critiques, mais surtout, le titre de « constructeur lyrique »[1].

Œuvres classées

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Bandeau apposé par Jmh2o (lui écrire) • octobre 2011

Après un temps d'oubli, la démolition de la maternité, cher au cœur des habitants de Charleroi, dans les années 1980 sous le bourgmestre Jean-Claude Van Cauwenberghe, marqua le début d'un regain d'intérêt pour l'œuvre de Marcel Leborgne [4].

Actuellement, quatre des constructions de Marcel Leborgne sont classées au patrimoine.

Villa Dirickz à Rhode-Saint-Genèse

La Villa Dirickz à Rhode-Saint-Genèse, côté rue.

Construite en 1929-1933 en collaboration avec son frère Henri, c'est la réalisation la plus spectaculaire de Marcel Leborgne. Elle fut construite pour H. Dirickz (parfois orthographié Dirickx), directeur général des Forges de Clabecq.

La villa s'inscrit dans un cube virtuel de 25 mètres de côté. Elle présente deux faces ambivalentes. Côté rue, ses fenêtres horizontales sont clairement dans l'esprit de Le Corbusier. Côté jardin, la façade symétrique est d'inspiration Art déco. L'atrium est centré autour d'un bassin qui donne un aspect théâtral à l'ensemble. Il semble inspiré du décor dessiné par Robert Mallet-Stevens pour le film L'Inhumaine de Marcel L'Herbier[2]. La villa servit d'ailleurs de décor. Jacques Deray y tourna un film avec Alain Delon, L’ours en peluche, et Goffin, François Schuiten et Benoît Peeters l’utilisèrent dans leur bande dessinée, Plagiat[5].

Elle restera la propriété de la famille du maître d'œuvre jusque dans les années 1980. Le bâtiment sera classé en 1990[6]. Néanmoins, il se dégrade peu à peu. Il sera racheté fin 2007 par un particulier, Alexander Cambron qui le restaure à l'identique et le modernise avec l'accord des Monuments et Sites.

Immeuble De Heug à Charleroi

Immeuble Pianos De Heug à Charleroi.

L'immeuble dit «Piano De Heug» fut construit en 1933, vraisemblablement en collaboration avec son frère Henri. Classé en 1995[7].

Maison Darville à Mont-sur-Marchienne

La Villa Darville à Mont-sur-Marchienne.

La maison du sculpteur Alphonse Darville à Mont-sur-Marchienne. Construite en 1937, classée en 1998[7].

Résidence Albert à Marcinelle

Résidence Albert.

La résidence Albert à Marcinelle fut construite en 1937-1938, classée en 2010[7].

C'est un immeuble d'angle, moderniste, de neuf étages dessiné pour Marcel Roisin. Au rez-de-chaussée, il comporte un duplex commercial et un garage pour une dizaine de voitures. Au dessus, huit niveaux comportant une quinzaine d'appartements.

L'angle est marqué d'une rotonde dégagée qui donne un élan vertical. L'horizontalité de chaque niveau est marqué par un rythme alternant les baies vitrées et les allèges en béton blanc, ainsi que les plateaux des terrasses. Les terrasses se présentent comme des passerelles de bateau. L'inspiration de l'architecture navale se retrouve dans les fenêtres-hublots et le bardage en teck entre les verrières.

En plaçant la rotonde à l'extrémité d'une façade et non pas à l'axe médian du triangle formé par la parcelle, Marcel Leborgne évite les difficultés d'aménagements liées à la pièce de forme biscornue à l'angle de l'immeuble. Les cloisons restent parallèles et les pièces conservent leurs angles droits.

Pour attirer la bourgeoisie dans cet immeuble de logements collectifs, la résidence est dotée d'un haut degré d'équipement moderne : ascenseur, électrification complète des cuisines et salle de bains, chauffage central. À l'origine, les appartements étaient tous équipées de mobilier de cuisine « Cubex », système fonctionnel de rangement à casiers standardisés créé en 1931 par l'achitecte belge Louis-Herman de Koninck. Elle comporte également une « chambre de bonne » par appartement.

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f et g Anne-Catherine Bioul, « Marcel Leborgne ou le choix de la modernité «humaine» », dans Les Cahiers de l'Urbanisme, Service public de Wallonie/Éditions Mardaga, no 73, septembre 2009, p. 81-85 (ISBN 978-2-8047-0029-4) 
  2. a, b, c et d Françoise Aubry, Jos Vandenbreeden, France Vanlaethem, Christine Bastin (Photographie) et Jacques Evrard (Photographie), Architecture en Belgique : Art nouveau, Art déco & Modernisme, Éditions Racine, 2006, 408 p. (ISBN 977-2-87386-467-5), p. 372-373 
  3. Didier Albin, « Cité de l’Enfance : classement en vue », dans L'Avenir, 26 août 2011 [texte intégral (page consultée le 10 octobre 2011)] 
  4. Didier Albin, « Vingt ans après la maternité reine Astrid », dans La Dernière Heure, 17 février 2005 [texte intégral (page consultée le 10 octobre 2011)] 
  5. Guy Duplat, « La Villa Dirickz a été luxueusement restaurée », dans La Libre Belgique, 22 décembre 2009 [texte intégral (page consultée le 11 octobre 2011)] 
  6. (nl) De Inventaris van het Bouwkundig Erfgoed - Villa Dirickz. Consulté le 11 octobre 2011
  7. a, b et c Anne-Catherine Bioul, Vivre aujourd'hui dans un intérieur d'autrefois, à Charleroi, Namur, Ministère de la Région wallonne, coll. « Études et documents / Monuments et sites », 2004, 245 p. (ISBN 2-87401-171-1), p. 208-213 ; 223-226 ; 227-234 

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Espace Environnement, ...A Charleroi, Marcel Leborgne, Charleroi.
  • Anne-Catherine Bioul, Vivre aujourd'hui dans un intérieur d'autrefois, à Charleroi, Namur, Ministère de la Région wallonne, coll. « Études et documents / Monuments et sites », 2004, 245 p. (ISBN 2-87401-171-1) 
  • Françoise Aubry, Jos Vandenbreeden, France Vanlaethem, Christine Bastin (Photographie) et Jacques Evrard (Photographie), Architecture en Belgique : Art nouveau, Art déco & Modernisme, Éditions Racine, 2006, 408 p. (ISBN 977-2-87386-467-5), p. 372-373 
  • Anne-Catherine Bioul, « Marcel Leborgne ou le choix de la modernité «humaine» », dans Les Cahiers de l'Urbanisme, Service public de Wallonie/Éditions Mardaga, no 73, septembre 2009, p. 81-85 (ISBN 978-2-8047-0029-4) 
  • Louis-Philippe Breydel (photos) et Ephrem (texte), Marcel Leborgne : Villa Dirickz, Alice Éditions, 2009, 160 p. (ISBN 978-2-87426-118-3) 

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Marcel Leborgne de Wikipédia en français (auteurs)

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