Marengo (Algérie)

Marengo (Algérie)

Hadjout

Découpage administratif de la Daira de hadjout
Armoirie de la ville de Hadjout

Hadjout (arabe : حجــوط) est une ville d'Algérie fondée en 1848 qui se situe dans la wilaya de Tipaza, à 14 km du chef-lieu Tipaza, 28 km de Cherchell, 35 km de Blida et à 75 kilomètres à l'ouest d'Alger.

La ville était anciennement nommée Marengo, durant l'époque coloniale jusqu'en 1963 (après l'indépendance de l'Algérie).

La commune de Hadjout compte plus de 60000 habitants et a une économie essentiellement commerciale industrielle et agricole car elle se trouve sur la partie occidentale de la Mitidja.

Sommaire

La tribu des Hadjoutes

La plaine de la Mitidja comprenait les Hadjoutes et les trois petites peuplades d’Oulad Hamidan, Zanakra et Beni-Ellal. Ces trois peuplades viennent originairement du Sahara ; mais ells sont depuis longtemps établies dans la Mitidja.

Oulad- Hamidan est traversé par la route de l’ouest, et situé sur la rive droite de l’Oued-Djer. Zanakra, est sur la rive gauche de cette rivière, en allant vers Beni Menasser. Beni-Ellal est entre la Chiffa et Oulad-Hamidan. Les Hadjoutes, avec qui ces trois petites tribus sont unies et même confondues, forment la population la plus vaillante de la plaine. Ils sont fiers, indépendants, généreux et très courageux. Ils sont toujours assez disposés à faire sentir à leurs voisins leur vaillance.

Le territoire des Hadjoutes, ces lions de la Mitidja, est fort beau et parfaitement cultivé, ce qui annonce quelques habitudes d’ordre et de travail. Leur marché se tient tous les samedis, près de la ferme d’El-Sebt, qui était autrefois le séjour habituel du Kaïd. On voit dans le pays des Hadjoutes, au sommet d’une colline, d’où on a vue sur la mer, une pyramide assez élevée, connue dans le pays sous le nom de tombeau de la Chrétienne Koubar-El-Roumia. Ce peut être, ou le monument qui, d’après Marmol, fut élevé à la fille du comte Julien, la fameuse Cava, ou la sépulture des anciens rois Numides, qui, d’après Pomponius- Méla, étaient ensevelis entre [Jol et Icosium], c’est-à-dire entre Cherchel et Alger. Ceci expliquerait la croyance assez généralement répandue dans le pays « que ce monument renferme de grandes richesses. »

Les histoires les plus merveilleuses courent à ce sujet. Il faut remarquer que les Zanakra qui habitent dans le pays des Hadjoutes, portent le même nom qu’une des cinq principales tribus du Yemen, qui, d’après Léon l’Africain, vinrent s’établir en Afrique, sous la conduite de Melez-Afriki ; il est aussi souvent question de ces Zanakra dans l’histoire des Arabes d’Espagne. Tout ce que savent sur leur origine ceux qui habitant actuellement l’Outhan El-Sebt, c’est qu’ils viennent du Sahara.

Cherchell comprend la ville de ce nom, et les tribus Kbaïles de Beni-Menasser, Chenouan et Tsaouria : il est montagneux, mais fertile en céréales. La principale rivière qui l’arrose est le Teffert, qui se jette dans la mer, entre Cherchel et Tenez. Beni-Menasser, dont le territoire entoure Cherchel, est une tribu très nombreuse, qui peut mettre de 2 à 3,000 hommes sur pied. Chenouan, à l’est de Beni-Menasser, confine aux Hadjoutes. Les habitants de cette contrée sont aussi braves que les Hadjoutes. Tsaouria, à l’ouest de Beni-Menasser, touche au territoire de Tenez.

La Mitidja était peuplée pour sa partie Ouest, hormis les habitants de deux villes (Blida et Koléa), par deux grandes tribus :

  • les Hadjoutes pour la partie Nord ;
  • les Mouzaias pour sa partie Sud.

Toutes ces populations vivaient en harmonie autour de villages ou de petites tribus dirigés et administrés par des hommes sages qui rendaient également la justice et enseignaient le Coran dans des médersas et zaouias.

Les tombes de ces hommes ont été érigées, pour la plupart d’entre elles, en mausolées (Marabouts).

Ces mausolées existent encore aujourd’hui au niveau de certains villes et villages de la Mitidja. Il est mentionné dans les rapports de la Commission d’Afrique en 1834, et comme le note le général Valazé: «Presque tous les Arabes savent lire et écrire. Dans chaque village, il y a deux écoles».

Concernant particulièrement la tribu des Hadjoutes, objet de cet article, son territoire s’étendait de l’extrême Ouest de la Mitidja, correspondant aux environs de l’actuelle ville de Hadjout (ex Marengo), jusqu’à Bordj-El Harrach (ex Maison Carrée) où résidait une autre grande tribu, les Aouffias (partie Est de la Mitidja). Il n’existe malheureusement pas de statistiques précises sur le nombre des populations Hadjoutes, mais nous estimons, à partir de certaines données contenues dans le rapport du duc de Rovigo, «vingt-trois tribus Hadjoutes et douze mille cavaliers» ...Dix huit mille cavaliers selon d’autres sources, à un total de plus de quarante mille habitants pour l’ensemble de ces tribus et douars.

A la bataille de Staouéli, le 14 juin 1830 (Sidi-Ferruch), contre la pénétration des armées françaises et avant la proclamation de Abdelkader comme Émir, les contingents fournis par les tribus Hadjoutes (douze mille cavaliers Hadjoutes) ont combattu vaillamment parmi les cinquante mille hommes engagés dans la bataille.

Le général Changarnier qui a eu à combattre les armées Hadjoutes, écrit à leur sujet (Mémoires), après les avoir qualifiés d’«habitants rebelles au joug de l’étranger», de « patriotes énergiques», «les Hadjoutes avaient pu mettre en campagne et entretenir, pendant plusieurs années, de mille à mille huit cents cavaliers très courageux, qui avaient accompli des choses dont les cavaliers les plus célèbres de l’Europe se seraient honorés... »

De même, le duc d’Orléans n’eut pas manqué de rendre hommage au patriotisme de ces partisans :

« ...Ces hardis partisans faisaient plus de mal aux Français que tout le reste des forces ennemies, de même que les Cosaques, dans les guerres de l’empire, contribuèrent plus que toutes les troupes régulières à détruire l’Armée française...
« Les Hadjoutes empêchaient l’armée de dormir en la tenant sur un qui-vive perpétuel...Cependant la mort d’un simple cavalier Hadjoute, Boutheldja le poète, tué dans un de ces engagements, fut une perte sensible pour la cause arabe...

Selon «L’Algérie: Nation et Société» de Mostefa Lacheraf, lors de la proclamation de Abdel-Kader ,alors àgé de vingt quatre ans, comme Emir en novembre 1832, les partisans les plus irréductibles, comme les Hadjoutes qui opéraient à plus de 400 kilomètres de la nouvelle capitale de l’émir (région de Mascara), se mirent à son service en lui apportant un appui appréciable ainsi qu’à ses lieutenants, El Berkani, El Béchir, Ben Allal...

Leur engagement total avec l’Emir et leur acharnement contre l’occupant, a fait des Hadjoutes, de redoutables ennemis aux généraux français.

L’ancienne forêt de Hadjout et les montagnes environnantes (Menacer, Monts de Cherchell, Zaccar, Chenoua, Monts de Mouzaia, Atlas blidéen...) constituaient des coins stratégiques et de repli idéal pour s’approvisionner et relancer le combat.

Dans «L’histoire d’un parjure» de Michel Habard, le maréchal Clauzel en débarquant en Algérie annonçait :

« A nous la Mitidja ! A nous la plaine ! Toutes ces terres sont de première qualité. A nous seuls ! Car pas de fusion avec les Arabes. J’ai ordonné aux bataillons de détruire et brûler tout ce qui se trouve sur leur passage.... Dans deux mois les Hadjoutes (tribus de la Mitidja) auront cessé d’exister».

Parole fut tenue, sauf qu’il fallait non pas deux mois mais 5 ans.

Le 23 janvier 1835, un communiqué fut publié dans «le Moniteur Algérien» (Journal français):

«Une de nos colonnes après avoir détruit une vingtaine de villages Hadjoutes pour se mettre en appétit, pénètre chez les Mouzaias; le résultat a été le châtiment des tribus insoumises : leurs douars ont été détruits, beaucoup de blé et de bestiaux enlevés»

Le correspondant de guerre du «Toulonnais», écrivit le 25 janvier 1835 :

« On croirait vraiment assister à la conquête du Pérou par les Espagnols parce que les Hadjoutes veulent leur indépendance. Faut-il se conduire en vandales ? Les Mouzaias, la plus belle des tribus que nous avons détruite se trouva au milieu d’un vaste jardin d’oliviers et d’orge. Le feu y fut mis et le bruit des flammes se mêlait aux cris des femmes et des enfants».

Dans les mémoires du Général Changarnier, parlant de ses troupes qui opéraient à l’Ouest de la Mitidja (L’Algérie: Nation et Société ) : «Elles (ses troupes) trouvèrent des distractions dans les razzias réitérées que pendant l’hiver je fis subir aux tribus hostiles de l’Harrach à la Bourkika (Village proche la ville actuelle de Hadjout)

Après le massacre de ces villages et tribus, une grande partie de ces populations s’est réfugiée dans les montagnes environnantes abandonnant leurs terres et leurs biens aux nouveaux occupants, mais non résignée, continuant le combat sous toutes ses formes et même après la reddition de l’Emir, comme le précise Mostefa Lacheraf dans «L’Algérie : Nation et Société» :

«Toute la Mitidja paysanne était aux portes d’Alger.... et les communications dans la banlieue algéroise étaient menacées par les coups de main et les embuscades tendues par les partisans», jusqu’au déclenchement de la lutte de libération nationale où la forêt de Hadjout a servi à nouveau, plus d’un siècle après, comme base de lutte et de refuge à nos valeureux moudjahidine.

Présentation de la Daira

Siège de la Daira de Hadjout

Hadjout a été nommée comme daira par le découpage administratif en 1974. Le chef lieu de la Daira est Hadjout Wilaya de Tipasa, elle est constituée de deux communes Hadjout et Merad d'une superficie totale de 181,88 km². La population de la Daira de Hadjout s'élevait en 2004 à 71 149 habitants. De ce fait la densité de la population était de 1123 habitants au km².

  • Commune de Hadjout
  1. Superficie 52,3 km²
  2. Population 50 432 habitants
  3. Densité 962 habitants au km²
  • Commune de Merad
  1. Superficie 128,88 km²
  2. Population 20 717 habitants
  3. Densité 161 habitants au km²
Siège de la Commune de Hadjout


La Daira de Hadjout se situe sur la plaine de la Mitidja. Elle est limitée géographiquement par :

  1. la Daira de Tipasa au nord ;
  2. la Daira de Sidi Amar à l'ouest ;
  3. la Daira de Ahmer el Ain à l'est ;
  4. la Daira de Boumefaa wilaya de Ain Defla au sud.




Mosquées

Mosqué Khaled Ibn Eloualid (Hadjout)

La Daira de Hadjout dispose de neuf (09) mosquées dans les deux communes comme suit :

  • Commune de Hadjout
  1. Mosquée Khaled Ibn Eloualid
  2. Mosquée Abou Dhar Elghifari
  3. Mosquée El Houda
  4. Mosquée Essalam
  5. Mosquée Ali Ibn Abitaleb (Errahaba)
  6. Mosquée El Fath (Si Samyani)



  • Commune de Merad
  1. Mosquée Sidi Mhamed
  2. Mosquée El Fath (Fadjana)
  3. Mosquée Ennasr (Boudjebroun)


Jeunesse et Sport

Stade de Hadjout
La bibliothèque de la ville de Hadjout (ex église)


Une animation éducative et sportive en faveur des jeunes qui ont donnés une grande impotance pour l'ensemble des disciplines comme le Football, Handball, basketball, Cyclisme, Tennis de table et la Pétank. Le principal club de Football de la ville de Hadjout est l'USMH (IRBH).

L'infrastructure socio-éducative et sportive localisée à travers la Daira se compose essentiellement de :

  • Commune de Hadjout :
  1. Stade de Football : 01
  2. Salle Omnisport : 01
  3. Aire de jeu : 03
  4. Terrain de sport : 01
  5. Maison de jeunes : 02
  6. Centre culturel : 01
  7. Bibliothèque : 01
  8. Nombre de section sportive : 07
  • Commune de Merad :
  1. Stade de Football : 01
  2. Aire de jeu : 01
  3. Centre culturel : 01
  4. Nombre de section sportive : 03


Éducation

Ce secteur a axé sur l'amélioration des capacités d'accueil dans les différents cycles d'enseignement : pimaire, moyen et secondaire.Du point de vue structurel le secteur de l'éducation au niveau de la daira repose sur:

  • 29 établissements d'enseignement primaire ;
  • 09 établissements d'enseignement moyen ;
  • 03 lycées d'enseignement général.
CEM Mouloud Feraoun (ex Square)-Hadjout-
Ecole Primaire Mouloud Feraoun (ex Maternelle)-Hadjout-
Kiosque à musique(Hadjout)
Centre ville de Hadjout ex Marengo (Monument)
Commune de Hadjout
Primaire Moyen Secondaire
École Mouloud Feraoun CEM Mouloud Feraoun Lycée Rekaizi Mohamed
École Abdelhamid Benbadis CEM Fikairi Djelloul Lycée Belkebir Abdelkader
École Bachir El Ibrahimi CEM Ibn Khaldoun Abdrrahman Lycée Taleb Abdrrahman
École Khadidja Oum El Mouminin CEM El Arbi Tebessi
École Ghali Tayeb CEM Barzali Ali
École Boubaker Abdelkader CEM Zaida Ben Aissa
École Kouider Hocine
École 124 Logements
Ecole Abdeslame Mohamed
Ecole Bachir Ahmed
Ecole Nafi Ali
Ecole Chayeb Amina
Ecole Okba Ibn Nafaa
Ecole Alouane Mohamed
Ecole Fréres Hocine
Ecole Si Zoubir
Ecole Zidor Rachid
Ecole Si Ayech
Ecole Sidi Boufadhel
Ecole Bordj Larabaa
Commune de Merad
Primaire Moyen
Ecole Cherid Ahmed CEM Frères Bayek
Ecole Zahali Ahmed CEM Frères Anoune
Ecole Fréres Ramdhani Nouveau CEM
Ecole Charlah Mohamed
Ecole Zouad Ahmed
Ecole Niar Brahim
Ecole Bouchnoune
Ecole Aidat Amer
Ecole Bouyeghsene

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Marengo (Algérie) de Wikipédia en français (auteurs)

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