Another Brick in the Wall (Part 3)

Another Brick in the Wall (Part 3)

Another Brick in the Wall

Another Brick in the Wall
Chanson par Pink Floyd
extrait de l’album The Wall
Sortie Royaume-Uni 30 novembre 1979
Durée 3:09 (Part 1)
4:00 (Part 2)
1:14 (Part 3)
Genre(s) Art rock
Rock progressif
Auteur(s) Roger Waters
Producteur(s) Bob Ezrin
David Gilmour
James Guthrie
Roger Waters
Pistes de The Wall
The Thin Ice
----
The Happiest Days of Our Lives
----
Don't Leave Me Now
The Happiest Days of Our Lives
----
Mother
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Goodbye Cruel World

Another Brick in the Wall est le titre de trois chansons du groupe de rock progressif britannique Pink Floyd écrites par Roger Waters et fondées sur trois variations d'un même thème musical. Les trois parties figurent sur l'album The Wall sorti en 1979. Respectivement sous-titrées Part 1, Part 2 et Part 3, ces chansons sont importantes dans le concept de l'album, puisqu'elles marquent la construction du mur derrière lequel s'enferme Pink, le personnage principal de l'album.

Sommaire

Première partie

Another Brick in the Wall (Part 1) est la troisième chanson de l'album, et la première à évoquer dans ses paroles le « mur » qui est au centre de l'histoire. Le « mur » (« the wall ») est une métaphore de l'enceinte que le protagoniste, Pink, a bâtie autour de lui pour fuir la réalité, les « briques du mur » (« bricks in the wall ») étant les événements qui, au fil de son existence, l'ont poussé à bâtir cette protection. Ici, l'expression « another brick in the wall » se rapporte à la disparition du père de Pink[1].

Composition

C'est la première apparition d'une signature rythmique en quatre temps (4/4) sur l'album à laquelle la guitare donne un côté tranchant. La chanson est en ré mineur (Dm), aussi utilisée pour la première fois. Le thème principal est introduit ici de manière discrète, aidée par l'absence de batterie qui oblige à développer les qualités rythmiques tranchantes de la chanson[2].

Analyse des paroles

Les paroles sont plus sombres que celles des autres chansons. Pink évoque la mort de son père au cours de l'opération Shingle, à Anzio en Italie lors de la Seconde Guerre mondiale (1944). Il demande amèrement « Papa, qu'as-tu laissé derrière toi pour moi ? » (« Daddy, what d'ya leave behind for me? »), puis répond à sa propre question : « tout compte fait, ce n'était qu'une brique dans le mur » (« all in all it was just a brick in the wall »). Cette chanson marque ainsi la première véritable apparition du mur de Pink[3].

Version du film

Dans l'adaptation cinématographique de l'album, The Wall, cette chanson sert de fond à une scène où la mère de Pink prie dans une église, devant une plaque dédiée aux morts d'Anzio. Pendant ce temps, son fils joue derrière elle avec un avion militaire, qui rappelle celui responsable de la mort de son père (vu précédemment sur The Thin Ice). On voit ensuite le petit Pink aller dans un parc réservé aux enfants de militaires avec sa mère. Elle part quelques instants dans un magasin pendant que Pink regarde les enfants jouer avec leurs pères. Il tente d'en suivre un, qui le rejette fermement. Pink va alors s'asseoir sur une balançoire et tente de se balancer, sans succès. Cette scène appuie les paroles de la chanson en développant l'absence du père, premier élément du mur de Pink[3].

Personnel

Deuxième partie

Roger Waters interprétant Another Brick in the Wall durant la tournée The Dark Side of the Moon (2006).

Another Brick in the Wall (Part 2) est la cinquième chanson de l'album, et est aussi la plus célèbre des trois parties d'Another Brick in the Wall. Elle est parue en single quinze jours avant la sortie de l'album. On parle ici de la rigidité des règles dans les écoles dans les années 1950.

Composition

Cette deuxième partie comporte à nouveau une signature rythmique en quatre temps (4/4) et est en mineur. La chanson transite avec la chanson précédente, The Happiest Days of Our Lives, avec un cri perçant très connu de Roger Waters — il crie ainsi notamment sur la chanson Careful with That Axe, Eugene de 1968. Les deux chansons sont parfois jouées ensemble à la radio, particulièrement dans les stations rock, à cause de leur liaison, tant sur le plan musical que sur celui des paroles. La chanson comporte une forte partie de batterie et des parties de guitares distinctes en arrière-plan avec un solo de guitare très rock. La chanson présente également une chorale d'enfants pour le second couplet. Lorsque la chanson se termine, on peut entendre des bruits de cour de récréation, ainsi que des professeurs grondant les enfants. Elle se termine en fondu avec une sonnerie de téléphone[2].

Le tempo disco a été suggéré par le producteur Bob Ezrin. C'était inattendu de la part de Pink Floyd, qui était réputé pour sa musique faite pour être écoutée, et non pour être dansée. Ezrin en a eu l'idée après avoir écouté le musicien disco Nile Rodgers à New York[1].

Sur la démo originale de Roger Waters, le seul instrument joué sur la chanson est une guitare acoustique. Lorsque Waters était dans le groupe, il tenait le chant principal sur la chanson. Quand il a quitté Pink Floyd et que le groupe a joué la chanson en concert sans lui, David Gilmour la chantait[1].

Enregistrement

Pour cette chanson, le groupe a fait appel à une chorale scolaire, composée de 23 adolescents âgés de 13 à 15 ans, en contactant un professeur de musique, Alun Renshaw, travaillant à l'Islington Green School, dans les environs de leur studio d'enregistrement, Britannia Row. Le producteur Bob Ezrin voulait travailler avec une chorale d'enfants depuis qu'il en avait utilisé une pour School's Out d'Alice Cooper (1972). Pour donner l'impression d'une chorale beaucoup plus importante que celle qui a effectivement enregistré le morceau, le chœur a été travaillé en studio sur la base de la technique de l'overdubbing, en doublant douze fois l'enregistrement effectué[1]. Bien que l'école ait reçu un paiement global d'environ 1000 livres sterling, ainsi qu'un disque de platine, aucun contrat concernant les droits à verser aux choristes n'a été établi à l'époque. Par la suite, une nouvelle loi sur les droits d'auteur votée en 1996 au Royaume-Uni a permis à ces derniers d'entamer en 2004 une procédure pour réclamer leur dû : les professionnels de l'industrie de la musique estiment que les élèves pourraient prétendre à un cachet d'environ 500 £ chacun[4].

Lors du premier enregistrement de la chanson, elle ne durait qu'une minute et demie et il n'y avait qu'un couplet et un refrain. Bob Ezrin voulait qu'elle soit plus longue, mais le groupe a refusé. Lorsqu'ils sont partis, Ezrin ajouta la chorale d'enfants, quelques parties de batterie et a recopié le premier refrain à la fin. Il la fit jouer à Roger Waters, qui aima cette version. Le solo de guitare et quelques autres éléments furent alors ajoutés au mixage final[1].

Analyse des paroles et controverse

Another Brick in the Wall est une chanson contestataire, ou « protest song », qui dénonce la rigidité des règles scolaires en général, et celle des internats en particulier, avec la phrase « We don't need no education » (« Nous n'avons pas besoin d'éducation »)[5]. Elle reflète la vision de Roger Waters sur l'enseignement conventionnel ; il détestait ses professeurs de collège et pensait que ces derniers étaient davantage intéressés par le fait de faire régner la discipline que par celui de transmettre des connaissances aux élèves. Ici, l'expression « another brick in the wall » (« une autre brique dans le mur ») se rapporte à l'image du professeur, qui est donc perçu comme l'un des facteurs déclenchants de l'isolement mental de Pink, le héros de l'histoire contée dans l'album[1],[6].

En 1980, en Afrique du Sud, la chanson fut adoptée comme hymne contestataire par des étudiants noirs protestant contre l'apartheid qui sévissait alors dans les écoles du pays, et fut par conséquent officiellement interdite par le gouvernement sud-africain le 2 mai de la même année, pour motif d'incitation à l'émeute[7].

Version du film et clip vidéo

Dans la version du film The Wall, et dans le clip vidéo qui en fut extrait, la chanson suit The Happiest Days of Our Lives où les enfants marchent à travers des machines qui les formatent, les affublant de masques et d'uniformes absolument identiques, pour finalement entrer dans un hachoir à viande. À la fin, les enfants se révoltent et détruisent l’école. Finalement, on s'aperçoit que tout s’est passé dans la tête de l'élève Pink, vexé que son professeur l'ait ridiculisé en lisant un de ses poèmes devant le reste de la classe — les paroles de ce poème sont les mêmes que celles de Money, une autre chanson de Pink Floyd[8].

Sortie en single et popularité

Cette partie constitue la plus connue des trois parties du morceau, du fait de sa sortie en single, qui l'a propulsée en première place des hit-parades au Royaume-Uni, aux États-Unis et dans de nombreux pays du globe. Le single est sorti en novembre 1979 et fut le dernier no 1 des années 1970 au Royaume-Uni. Ce titre fut le seul de l'histoire du groupe à occuper cette position dans les charts, Pink Floyd n'ayant sorti que peu de singles au cours de son existence : au Royaume-Uni, le dernier en date, Point Me at the Sky, était sorti en 1968 ; aux États-Unis, le précédent, Have a Cigar, était sorti en 1975[9]. Le groupe ne sortait jamais de singles qui figuraient sur un de leurs albums, car leurs chansons étaient plus appréciées dans le contexte d'un album et d'un thème. Bob Ezrin a convaincu les membres du groupe en les assurant que la chanson n'atteindrait pas le haut des charts, mais le contraire se produisit[1]. Nick Mason, le batteur du groupe, explique dans son livre Inside Out :

« Another Brick est devenu un single en partie grâce à l'influence de Bob Ezrin, qui, curieusement, a toujours voulu produire un single disco. D'un autre côté, nous avons abandonné l'idée de sortir des singles, dans un accès de dépit quand Point Me at the Sky n'avait pas atteint le niveau que nous voulions dans les charts. Bob a toujours gardé l'espoir de faire un single et c'est à la dernière minute que le morceau a été mis à la bonne durée pour cela. Le morceau était bâti sur un tempo de 100 battements par minute, ce qui était le rythme idéal du disco, et donc le concept d'un hit disco était né à notre grand étonnement. Un étonnement qui est devenu encore plus fort quand nous avons fini numéro un pour Noël 1979[10]. »

Another Brick in the Wall (Part 2) fut placé au rang #375 sur la liste des 500 plus grandes chansons de tous les temps établie par le magazine Rolling Stone en 2003[11].

Précédé par Another Brick in the Wall Suivi par
The Police
Walking on the Moon
Musical notes.svg
Single numéro 1 au Royaume-Uni
15 décembre 1979
The Pretenders
Brass in Pocket
Queen
Crazy Little Thing Called Love
Musical notes.svg
Single numéro 1 au Billboard Hot 100
22 mars 1980
Blondie
Call Me
Queen
Crazy Little Thing Called Love
Musical notes.svg
Single au Top 40 des États-Unis
22 mars 1980
Blondie
Call Me

Liste non exhaustive de reprises

Autres versions

Personnel

Troisième partie

Another Brick in the Wall (Part 3) est la douzième chanson de l'album, et l'avant-dernière du premier disque. L'histoire en est au point où Pink achève son « mur » et s'y enferme, complètement isolé du monde, ce qui se prolonge dans la chanson Goodbye Cruel World.

Dans l'adaptation cinématographique de l'album, The Wall, cette chanson sert de fond à un genre de rétrospective accélérée de la vie de Pink entrecoupée de scènes d'émeutes. Elle se clôt sur une vision du mur lui-même, immense et menaçant, plongé dans les ténèbres[18].

Composition

La chanson est en ré mineur (Dm) avec de nouveau une mesure en quatre temps (4/4) mais avec un tempo rock très violent, contrairement aux deux premières parties, qui étaient assez calmes comparées à celle-ci. La chanson est proche du hard rock et la voix du chanteur devient féroce. Sur la démo de l'album faite en 1978, The Wall Under Construction, la chanson est moins hard rock et ne comporte pas de batterie. Les paroles originales diffèrent de celles de la version définitive[2].

Analyse des paroles

Dans l'histoire, le mur est presque achevé, Pink énumère ce dont il n'a désormais plus besoin ; sa femme infidèle, les drogues qui ont contribué à le plonger dans cet état et qui n'étaient, elles aussi, que « des briques dans le mur. » Cette chanson est suivie par Goodbye Cruel World qui voit l'achèvement du mur et l'isolement mental total de Pink[18].

Personnel

Notes et références

Liens externes et sources


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