Marie Thérèse Rodet Geoffrin

Marie Thérèse Rodet Geoffrin

Marie-Thérèse Rodet Geoffrin

Marie-Thérèse Geoffrin
Jean-Marc Nattier - Madame Geoffrin.JPG

Nom de naissance Marie-Thérèse Rodet Geoffrin
Naissance 26 juin1699
Paris
Décès 6 octobre1777 (à 78 ans)
Paris
Nationalité France France

Marie-Thérèse Rodet Geoffrin, née Rodet, à Paris le 26 juin 1699, et morte à Paris le 6 octobre 1777[1], est une salonnière française.

Fille d’un valet de chambre de la Dauphine, Marie-Thérèse Rodet était une femme d’esprit, issue de la petite bourgeoisie, sans grande instruction, qui avait épousé, le lieutenant-colonel de la Milice de Paris Pierre François Geoffrin, issu, comme elle, de famille bourgeoise, mais qui, un des principaux actionnaires de la manufacture de glaces du faubourg Saint-Antoine, était riche. La jeunesse de Marie-Thérèse Rodet avait été celle d’une bourgeoise destinée à une existence terne lorsqu’elle caressa le rêve, en apparence fort prétentieux, qu’elle devait finir par transformer en une réalité triomphante. Comme elle avait, elle aussi, quelque fortune, il fut possible au ménage de se donner le plaisir de recevoir gens de lettres, artistes, ministres et ambassadeurs et de commencer ainsi à se faire bien voir dans le monde.

Elle forma son esprit en côtoyant les personnalités fréquentant le salon de Madame de Tencin où Fontenelle l’avait introduite, et dont elle recueillit les hôtes à la mort de cette dernière en 1749, alors qu’elle avait dépassé sa quarantième année.

De 1749 à 1777, elle organisa, dans son hôtel de la rue Saint-Honoré, vis-à-vis les Capucins, un salon bihebdomadaire, offrant à ses hôtes une table abondamment et délicatement servie, recevant des artistes le lundi, des savants, des gens de lettres et philosophes, tels Diderot, Voltaire, D’Alembert.

Hôtel de Mme Geoffrin

Dans cette demeure où elle logeait sa fille, Mme de la Ferté-Imbault, Marie-Thérèse Geoffrin trouvait le moyen d’offrir l’hospitalité à ceux de ses amis dont elle savait les ressources limitées. Point de luxe dans les appartements ; du moins point de ce luxe clinquant et doré, élégant à coup sûr, mais un peu tapageur, que Mme de Pompadour avait mis à la mode. De bons meubles, bien simples, des fauteuils confortables – de véritables « commodités de la conversation » – où l’on était à l’aise, de la lumière à flots le soir, la simplicité de ses goûts était extrême, et dans ses toilettes on retrouva jusqu’à la fin de sa vie, cette modestie dans l’air, dans le maintien, dans les manières qui cadrait à merveille avec la sévérité de son intérieur. Il y avait pourtant, au fond de tout cela, de la fierté et quelque désir de gloriole. Si elle ne s’entourait pas du luxe criard au milieu duquel vivaient les fermiers généraux, les gardes du trésor royal dans les hôtels somptueux qu’à grands frais, ils faisaient élever, elle sentait, elle comprenait toutes les jouissances de ce luxe, elle poussait même jusqu’au raffinement les délicatesses de ce sentiment, préférant à tout l’éclat alors à la mode ce qui pouvait flatter son goût pour les arts dont elle était une fervente admiratrice. Si les meubles et les tentures de ses appartements pouvaient paraître simples, les murs étaient couverts de tableaux choisis avec goût parmi les œuvres anciennes, de toiles de peintres de son temps dont elle discernait à merveille le talent et à qui elle faisait des commandes importantes ; les consoles supportaient de belles pièces de cette porcelaine de Meissen en Saxe, alors si recherchée, que la fabrique de Vincennes récemment transférée à Sèvres sous le patronage de Mme de Pompadour s’efforçait d’égaler pour les surpasser un jour ; et c’est précisément ce goût prononcé pour les arts qui l’avait déterminée à instituer pour les artistes le dîner du lundi.

Jouant, pendant un quart de siècle, le rôle d’amie des intellectuels de son temps, son influence a été immense et l’aide qu’elle apportée à la germination de la semence des idées des Lumières. Elle correspond avec le roi Gustave III de Suède, mais surtout avec Catherine II de Russie et Stanislas II de Pologne.

Elle est célèbre pour avoir subventionné une partie de la publication de l’Encyclopédie de Diderot et D’Alembert. Fontenelle témoigna de la manière la plus éclatante la réelle affection qu’il éprouvait pour Mme Geoffrin en l’instituant l’exécutrice de ses volontés testamentaires.

Une des statues décorant l’Hôtel de Ville de Paris est à l’effigie de Mme Geoffrin (coin en bas à droite, façade regardant la Seine).

Sommaire

Le salon de Madame Geoffrin

Lecture de la tragédie de Voltaire, l’Orphelin de la Chine, dans le salon de Mme Geoffrin en 1755.
Anicet Charles Gabriel Lemonnier, 1812, Château de Malmaison.

L’analyse du tableau de Lemonnier représentant le salon de Marie-Thérèse Geoffrin permet de découvrir philosophes, artistes et savants du siècle des Lumières.

Une des particularités de cette peinture est d’être accompagnée d’une planche explicative qui reprend en silhouette les personnages figurant sur le tableau et qui, par un système très simple de renvois numérotés, précise l’identité de chacun.

On peut reconnaître Marie-Thérèse Geoffrin sur le tableau à droite au premier rang. Au fond, le buste de Voltaire semble régner sur l’assistance ; à sa gauche le ministre Choiseul. On voit également Fontenelle, Montesquieu, Diderot et Marmontel tandis que l’acteur Lekain lit la pièce L’Orphelin de la Chine de Voltaire, alors en exil.

Correspondance

Madame Geoffrin âgée.

Bibliographie

  • Marietta Martin, Une Française à Varsovie en 1766. Madame Geoffrin chez le roi de Pologne Stanislas Auguste, Bibliothèque polonaise de l’Institut d’études slaves, Paris, 1934.

Notes

  1. Son enterrement est signalé dans le Journal de Paris n° 281 du 8 octobre 1777, page 4.
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