Marie von Schleinitz

Marie von Schleinitz
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Marie von Schleinitz. Portrait par Franz von Lenbach, 1873.

Marie comtesse de Schleinitz-Wolkenstein (* 22 janvier 1842 à Rome; † 18 mai 1912 à Berlin) était une des plus célèbres salonnières allemandes dans la deuxième moitié du XIXe siècle et la plus importante protectrice de Richard Wagner.

Sommaire

Vie

Marie von Schleinitz était la fille du diplomate prussien Ludwig August Freiherr von Buch (1801-1845) et de son épouse Marie, née von Nimptsch (1820-1897) qui, devenue veuve, se remariait au prince Hatzfeldt. À partir des années 1860, elle vivait dans Paris, avant qu'elle se mariait en 1865 au ministre de la maison royale prussien, le Baron Alexandre von Schleinitz et délogeait à Berlin. En 1886, elle partait pour Saint Petersbourg avec son deuxième mari, et en 1894, elle allait à Vienne. En 1903, elle rentrait définitivement dans la capitale allemande où elle mourait en 1912, âgée de soixante-dix ans.

Famille

Mariages

Le 1er janvier 1865, Marie von Buch épousait Alexander von Schleinitz (1807-1885), âgé de 35 ans de plus qu'elle. En 1879, l'empereur Guillaume Ier d'Allemagne l'élevait avec sa femme au rang de comte. Après la mort d'Alexandre, Marie se mariait au diplomate autrichien, le comte Anton de Wolkenstein-Trostburg (1832-1913) le 16 juin 1886. Elle n'avait d'enfants ni de l'un ni de l'autre mariage.

Parents

La mère de Marie, la princesse Hatzfeldt, était aussi une salonnière, autant que sa grand-mère, Léocadie von Nimptsch (1802-1867), autrefois protectrice de Hoffmann von Fallersleben et d'autres, qui introduisait la jeune Marie dans le beau-monde français pendant son séjour parisien, initiation à laquelle la baronne devait aussi sa connaissance remarquable du français. Bernhard von Bülow, plus tard chancelier impérial allemand, raconte dans ses mémoires qu'on appelait autrefois à Paris les deux dames "la jeune Buche et la vieille Nymphe[1]".

Protectrice de Wagner

"Mimi", comme elle fut bientôt appelée en commun, apprenait le piano dans sa jeunesse d'un niveau bien professionnel et gardait toute sa vie son affinité pour la musique. Elle lisait beaucoup, par exemple Goethe, Schopenhauer et Nietzsche, et se faisait un nom comme la protectrice la plus engagée de Richard Wagner. Après qu'elle avait fait sa connaissance en 1863 lors d'un concert à Breslau, elle commençait d'apprécier de plus en plus sa musique, aboutissant à le protéger tenacement à la cour prussienne dans les années 1860 et 1870. Grâce à elle, l'empereur Guillaume I, qui lui faisait la cour mais d'ailleurs n'aimait guère la musique, appartenait à l'inauguration du Festival de Bayreuth en 1876. Mimi était aussi l'amie intime de l'épouse du compositeur, Cosima Wagner. D'après un on-dit de l'époque,

« Wagner devait son succès dans la société particulièrement à deux dames du monde qui l'avaient protégé chez leurs souverains: à Pauline Metternich qui avait intéressé l'empereur Napoléon III à lui à Paris, et à Marie Schleinitz, son admiratrice acharnée à Berlin[2]. »

Salon

Soirée chez Madame von Schleinitz. Dessiné par Adolph von Menzel, 1874.

À partir de 1865, Marie von Schleinitz ménageait un salon littéraire à Berlin qui bientôt devenait fameux dans l'entier pays. Entre 1886 et 1903, elle était salonnière à St Petersbourg et à Paris, dû au poste diplomatique de son deuxième mari. Son salon Berlinois était un des plus brillants de son époque, ce qui était dû au charme et à la beauté de sa hôte aussi bien qu'à ses qualités intellectuelles et émotionnelles. Aussi, elle attirait rapidement non pas seulement des hommes d'État, mais aussi des artistes, écrivains et surtout des musiciens; pas seulement des nobles, mais aussi des bourgeois intéressés aux arts et à la philosophie. Bien qu'elle appartenait elle-même à l'ancienne noblesse prussienne, Mimi s'était acquittée de tous les préjugés de son état, n'acceptant aucun autre critère pour être admis à son salon que l'esprit pour le vrai et le sentiment pour le beau. Grâce à son engagement protecteur, son salon était le centre du Wagnérisme allemand. Parmi ses habitués se trouvaient beaucoup de compositeurs et de peintres, mais aussi des officiers ambitionnés aux beaux arts et des députés du Reichstag. Son salon était aussi un asile du libéralisme bien isolé au milieu de la société Bismarckienne de Berlin, où la plupart de nobles et de militaires suivaient des maximes exclusivement conservatrices et ne s'intéressaient que peu aux arts et à l'intellect.

L'auteur français Pierre de Lano, ayant été invité plusieurs fois au salon de la belle comtesse, résumait le regret qu'on sentait à Berlin à cause du départ de Mimi pour la Russie, où le comte Wolkenstein était devenu ambassadeur autrichien en 1886:

« La comtesse de Schleinitz a été très regrettée, car elle est femme d'esprit et possède un grand talent musical; car elle aimait à réunir des gens intelligents autour d'elle, à faire échange de pensées avec les hommes en vue, à discuter même les évènements et à tirer, de leur marche bonne ou mauvaise, quelque philosophie[3]. »

Sources

  • Schleinitz, Otto Freiherr v. (ed.), Aus den Papieren der Familie v. Schleinitz. Mit einer Vorbemerkung von Fedor von Zobeltitz, Berlin 1904.
  • pour la correspondance avec les Wagner, voir:
    • Richard Wagner, Sämtliche Briefe, ed. Richard-Wagner-Stiftung Bayreuth, 13 vol., Leipzig 2000-2003.
    • ders. Schriften und Dichtungen, 16 vol., Leipzig 1911.
  • quant au salon, voir:
    • Philipp zu Eulenburg, Aus fünfzig Jahren, Berlin 1923, p. 58 suivante.
    • Fedor von Zobeltitz, Chronik der Gesellschaft unter dem letzten Kaiserreich, Hambourg 1922, Bd. 2, p. 77 suivante.

Littérature

  • Hans von Wolzogen, Nécrologie de Marie Gräfin von Wolkenstein-Trostburg, dans: Bayreuther Blätter 1912, p. 169-72.
  • Richard Graf Du Moulin Eckart, Cosima Wagner. Ein Lebens- und Charakterbild, Berlin 1929.
  • Kurt v. Reibnitz, Gräfin Schleinitz-Wolkenstein, dans: Die große Dame. Von Rahel bis Kathinka, Dresde 1931, p. 138 suivante.
  • Petra Wilhelmy, Der Berliner Salon im 19. Jahrhundert, Berlin et alib. 1989.

Citations

  1. Cf. Denkwürdigkeiten, v. 4, Berlin 1930, p. 307.
  2. Cf. Cosima Wagner, Die Tagebücher, Munich 1976 suivante, vol. 2, p. 347 (10 mai 1879). (traduit de l'allemand)
  3. Lano, La cour de Berlin, Paris 1894, p. 275.

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