Meursault (AOC)

Meursault (AOC)
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Côte de Beaune
Vendanges à Meursault (Bourgogne).JPG
Vendanges à Meursault.
Désignation(s) Côte de Beaune
Appellation(s) principale(s) meursault
Type d'appellation(s) AOC
Reconnue depuis 1937
Pays Drapeau de France France
Région parente vignoble de Bourgogne
Sous-région(s) vignoble de la côte de Beaune
Localisation Côte-d'Or
Climat tempéré océanique à tendance continentale
Ensoleillement
(moyenne annuelle)
1 900 à 2 100 heures/an[1]
Sol Marnes calcaires
Superficie plantée 395 hectares
Cépages dominants chardonnay (pour les blancs) et pinot noir (pour les rouges)
Vins produits 96 % blancs et 4 % rouges
Production 19400 hectolitres[2]
Rendement moyen à l'hectare 40 à 58 hl/ha pour les rouges (40 à 56 pour les premiers crus) et 45 à 64 hl/ha pour les blancs (45 à 62 pour les premiers crus)[3]

Le meursault[N 1] est un vin français d'appellation d'origine contrôlée, produit sur une partie de la commune de Meursault, en Côte-d'Or. Il est classé parmi les appellations communales du vignoble de la côte de Beaune.

Sommaire

Historique

Antiquité

On trouve à Meursault divers vestiges des périodes préhistoriques et gallo-romain. L’édit de l'empereur romain Domitien, en 92, interdisait la plantation de nouvelles vignes hors d’Italie ; il fit arracher partiellement les vignes en Bourgogne afin d’éviter la concurrence. Le vignoble résultant suffisait aux besoins locaux[4]. Mais Probus annula cet édit en 280[5]. Un plaidoyer du rhéteur gaulois Eumène, adressé à l'Empereur Constantin[Lequel ?] en 312, permet de situer la formation du vignoble de la Côte au Ier siècle, sans précision toutefois sur le vignoble murisaltien[6].

Cette création du vignoble de la Côte, le Pagus Arebrignus[7], s'effectue sous l'impulsion de la ville d'Autun, capitale des Éduens et correspond à la zone située entre Gevrey au Nord et Santenay au Sud.

Moyen Âge

Dès le début du VIe siècle, l’implantation du christianisme avait favorisé l’extension de la vigne par la création d’importants domaines rattachés aux abbayes. Ainsi l'une des premières traces de la création du vignoble murisaltien peut être trouvée dans la donation en 1098 d'une vigne par le duc Eudes Ier de Bourgogne à l'abbaye de Citeaux, nouvellement constituée[8]. Celle-ci détient ensuite, grâce à l'afflux des donations, un vignoble conséquent, principalement réparti sur les communes d'Aloxe, de Pommard et de Meursault.

En 1416, Charles VI fixa par un édit les limites de production du vin de Bourgogne[9]. A à la mort de Charles le Téméraire, le vignoble de Bourgogne fut rattaché à la France, sous le règne de Louis XI.

Époque moderne

Le développement du vignoble s'effectue notamment par l'accès progressif au marché parisien et à ceux des Pays du Nord à partir du XIIIe siècle, sous l'égide de la ville de Beaune. Les courtiers gourmets de Beaune régissent le commerce du vin jusqu'au XVIIe siècle, et l'on assiste ensuite à un assouplissement progressif des règles du marché intérieur viticole. En 1700, l'intendant Ferrand rédigea-t-il un « Mémoire pour l'instruction du duc de Bourgogne » lui indiquant que dans cette province les vins les meilleurs provenaient des « vignobles [qui] approchent de Nuits et de Beaune »[10]. Cet assouplissement réglementaire amène une transformation du monde viticole à partir du début du XVIIIe siècle, avec l'apparition des maisons de commerce (la première d'entre elle, Champy, aurait été fondée en 1720), et une structuration progressive autour du négoce.

Époque contemporaine

XIXe siècle

Dans les décennies 1830-1840, la pyrale survint et attaqua les feuilles de la vigne. Elle fut suivie d'une maladie cryptogamique, l'oïdium[11]. Le XIXe siècle est l'époque du vin rouge, la commune de Meursault, spécialisée dans les vins blancs connaît quelques difficultés. Ainsi en 1855, dans son livre qu'il consacre à l'histoire du vignoble bourguignon[12], Jules Lavalle esquisse une classification des différents terroirs dans laquelle il classe, pour Meursault, le climat de Santenot, plutôt dédié aux vins rouges.

En 1861, le Comité d'Agriculture de Beaune effectue un classement viticole des vins de meursault[13] :

  • Vins blancs :
    • Tête de cuvée : les Santenots-du-Millieu.
    • Première cuvée : les Genevrières, les Charmes-Dessus, les Bouchères, le Porusot Dessus, la Pièce-sous-le-Bois, Sous-Blagny, en Dos d'Ane et la Jeunelotte.
    • Deuxième cuvée : le Porusot-Dessous, les Rougeots, les Charrons, les Chevalières, le Tesson, la Goutte d'Or et les Charmes-Dessous.
  • Vins rouges :
    • Tête de cuvée : les Santenots-du-Millieu.
    • Première cuvée : Santenots-du-Dessus, les Cras et les Petures.
    • Deuxième cuvée : les Santenots-du-Dessous, le Clos des Mouches, les Criots, en Marcausse, les Peutes-Vignes, les Terres-Blanches, les Vignes-Blanches, les Corbins, en Luraule et le Cromin.
Phylloxéra

Le millésime 1865 a donné des vins aux teneurs naturelles en sucres très élevées et des vendanges assez précoces[14]. A la fin de ce siècle arriva deux nouveaux fléaux de la vigne. Le premier fut le mildiou, autre maladie cryptogamique, le second le phylloxéra. Cet insecte térébrant venu d'Amérique mis très fortement à mal le vignoble[11]. Ainsi le 17 juillet 1878, Meursault est le premier village de la Côte d'Or touché par le phylloxéra. Après de longues recherches, on finit par découvrir que seul le greffage permettrait à la vigne de pousser en présence du phylloxéra. Cette crise de la fin du XIXe siècle pendant laquelle se succèdent plusieurs ravageurs, le phylloxera, le mildiou et le black-rot, déboucha sur une profonde refonte du vignoble, aux multiples facettes : la modification des pratiques culturales avec l'abandon du provignage, l'apparition des plants greffés, une modification des surfaces plantées avec l'abandon de certaines parcelles, et l'abandon d'une partie de la profession.

XXe siècle

Le mildiou provoqua un désastre considérable en 1910. Le début du XXe siècle est marqué par une crise économique provenant notamment de la disparition de certains marchés, ainsi le marché allemand pendant la Première Guerre mondiale ou le marché russe après la révolution bolchévique de 1917. En 1932, dans un contexte de mise en valeur du patrimoine vineux est créé la fête de la Paulée, fête annuelle de fin des vendanges, par le comte Lafont[15]. Ces difficultés économiques ainsi que l'importance prise par les fraudes diverses conduisirent les législateurs à voter différentes lois afin de tenter de protéger la qualité et le commerce du vin, notamment en 1935, en votant le décret-loi instaurant les appellations d'origine contrôlée (AOC). L'appellation Meursault a été créée en 1937[2].

Apparition de l'enjambeur dans les années 1960-70, qui remplace le cheval. Meursault reçoit la Saint-Vincent Tournante à trois reprise : en 1949, en 1972 et en 2001[16]. Les techniques en viticulture et œnologie ont bien évolué depuis 50 ans (vendange en vert, table de triage, cuve en inox, pressoir électrique puis pneumatique etc.).

XXIe siècle

Avec la canicule de 2003, les vendanges débutèrent pour certains domaines cette année-là à la mi-août, soit avec un mois d'avance, des vendanges très précoces qui ne s'étaient pas vues depuis 1422 et 1865 d'après les archives[14].

Vue d'une partie du vignoble de Meursault

Situation géographique

Situé en Bourgogne, dans le département de la Côte d'Or, dans la Côte de Beaune, à environ 8 kilomètres au sud de Beaune[17] et plus de 10 kilomètres de l'autoroute A6. Le village est traversé par la Nationale 74 dans sa partie basse, à l'Hopital-de-Meursault; et par la Départementale 73 (haut du village), après le passage de Pommard et Volnay.

Orographie

L'escarpement du vignoble est assez faible, à part sur le haut du coteaux, avec un escarpement un peu plus pentu. Ainsi le coteau présente une pente légère d'environ 4 %[18]. L'altitude du village et du vignoble se situe entre 230 et 360 mètres[17].

Géologie

Meursault à pour origine la série du Jurassique allant du Bathonien à l'Oxfordien[19]. Composé de marnes calcaires. Les crus sont sur de la roche calcaire callovienne et de la roche marneuse angovienne.

Climatologie

La région est située dans la zone tempérée avec des étés chauds, des hivers froids[20]. L'amplitude thermique est assez importante entre l'été et l'hiver. Les précipitations sont assez hétérogènes sur l'année, le mois de mai étant le plus pluvieux. Le vent dominant durant une partie de l'année est la bise (vent sec et froid).

Valeurs climatique de Dijon, car Meursault est situé en dessous de cette ville.

Pour la ville de Dijon (316 m), les valeurs climatiques jusqu'à 1990 :

Relevés Dijon ????-1990
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) -1 0,1 2,2 5 8,7 12 14,1 13,7 10,9 7,2 2,5 -0,2 6,3
Température moyenne (°C) 1,6 3,6 6,5 9,8 13,7 17,2 19,7 19,1 16,1 11,3 5,6 2,3 10,5
Température maximale moyenne (°C) 4,2 7 10,8 14,7 18,7 22,4 25,3 24,5 21,3 15,5 8,6 4,8 14,8
Précipitations (mm) 49,2 52,5 52,8 52,2 86,3 62,4 51 65,4 66,6 57,6 64,2 62 732,2
Source : Infoclimat : Dijon (????-1990)[21]


Ensoleillement

Sur Dijon, les valeurs d'ensoleillement de 1961 à 1990 (en nombre d'heures) sont :

Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aou Sep Oct Nov Dec Année
Dijon[22] 53,1 88,4 140,3 177,8 204,4 234,9 266,2 229,4 193,7 124,4 67,7 53,8 1831,1

Vignoble

Meursault.
Vue d'une partie de Meursault et son vignoble.

Présentation

Situé à environ 8 kilomètres au sud de Beaune sur la commune de Meursault. Ce vignoble à une superficie de 395 hectares. Les vins blancs représente la quasi totalité de l'appellation avec 382,42 hectares dont 96,15 hectares en 1er cru[2]. Le vins rouges sont infimes dans ce vignoble avec seulement 13,47 hectares dont 0,82 hectares (ou 70 ares) de 1er cru[2]. Ainsi la proportion représente 96% de vins blancs et 4% de vins rouges.

Lieux-dits

  • Appellations Village : Bois de Blagny, le Dos d'Ane, les Chaumes, Narvaux Dessus, les Narvaux Dessous, Gorges de Narvaux, les Chaumes de Narvaux, les Tillets, les Clous Dessus, les Clous Dessous, les Casse-Têtes, les Vireuils Dessus, les Vireuils Dessous, Les Luchets, les Meix Chavaux, les Chevalières, les Rougeots, le Tesson, les Petits Charrons, le Grand Charron, Au village, Au Moulin Judas, Meix Sous le Chateau, Moulin Landin, la Luraule, Clos de Mazeray, Meix Gagnes, Terres Blanches, Pelles Dessus, les Pelles Dessous, Les Crotots, Buisson Cartaut, le Limozin, Gruyaches, les Pellans, les Millerands, au Village, Sous la Velle, en l'Ormeau, les Magny, en Gorgoillot, en Marcaussé, Vignes Blanches, les Criots, les Durots, Peutes Vignes, les Corbins, Clos des Mouches, les Perchots, en la Barre, Clos de la Barre, Barre Dessus, le Cromin, Pré de Manche, Meix Tavaux, le Pré de Manche et au Murger de Monthelie.
  • Climats premier cru : les Cras, les Caillerets, les Santenots Blancs, les Plures, les Santenots du Millieu, Charmes, la Jeunelotte, la Pièce sous le Bois, Sous le Dos d'Ane, Sous Blagny, Perrières, Clos des Perrières, Genevrières, le Porusot, les Bouchères, les Gouttes d'Or et les Ravelles.
  • Volnay et Blagny : Le village de Meursault possédent des parcelles de vignes qui sont limitrophe avec Volnay et dont les lieux-dits produisant en vins rouges sont classés en Volnay "premier cru" Santenots (Santenots-Blancs, Santenots-du-Millieu, Santenots-Dessous, Clos des Santenots et Les Plures); les lieux-dits exploités en vins blancs sont classés en Meursault "premier cru" (Santenots-Blancs, Santenots-du-Millieu et Les Plures) et Meursault "village" (Santenots-Dessous)[23].

Ce village est aussi limitrophe avec Blagny avec des lieux-dits en vins blancs, sous l'appellation Meursault "Blagny" ou Meursault "premier cru" (la Jeunelotte, la Pièce-sous-le-Bois, Sous-le-Dos-d'Ane, les Ravelles et Sous Blagny)[23]. Les vins rouges de ses climats sont vendus en Blagny "premier cru"[24].

Encépagement

Article détaillé : Chardonnay (cépage).
Grappes de chardonnay.

Le chardonnay, lui, compose les vins blancs de l'AOC. Ses grappes sont relativement petites, cylindriques, moins denses que celles du pinot noir[25], constituées de grains irréguliers, assez petits, de couleur jaune doré[25]. De maturation de première époque comme le pinot noir, il s'accommode mieux d'une humidité de fin de saison avec une meilleure résistance à la pourriture s'il n'est pas en situation de forte vigueur. Il est sensible à l'oïdium et à la flavescence dorée. Il débourre un peu avant le pinot noir, ce qui le rend également sensible aux gelées printanières. Les teneurs en sucre des baies peuvent atteindre des niveaux élevés tout en conservant une acidité importante, ce qui permet d'obtenir des vins particulièrement bien équilibrés, puissants et amples, avec beaucoup de gras et de volume[26].

Article détaillé : Pinot noir.

Le pinot noir compose exclusivement les vins rouges de l'AOC. Il est constitué de petites grappes denses, en forme de cône de pin[27] composées de grains ovoïdes, de couleur bleu sombre[27]. C'est un cépage délicat, qui est sensible aux principales maladies et en particulier au mildiou, au rougeot parasitaire, à la pourriture grise (sur grappes et sur feuilles), et au cicadelles[26]. Ce cépage, qui nécessite des ébourgeonnages soignés, a tendance à produire un nombre important de grapillons[26]. Il profite pleinement du cycle végétatif pour mûrir en première époque. Le potentiel d'accumulation des sucres est élevé pour une acidité juste moyenne et parfois insuffisante à maturité. Les vins sont assez puissant, riches, colorés, de garde[28]. Ils sont moyennement tanniques en général.

Méthodes culturales

Pieds de vigne taillé en guyot simple.

Travail manuel

Ce travail commence par la taille, en « guyot simple », avec une baguette de cinq à huit yeux et un courson de un à trois yeux[29]. Le tirage des sarments suit la taille. Les sarments sont enlevés et peuvent être brûlés ou mis au milieu du rang pour être broyés. On passe ensuite aux réparations. Puis vient le pliage des baguettes. Éventuellement, après le pliage des baguettes, une plantation de nouvelles greffes est réalisée. L'ébourgeonnage peut débuter dès que la vigne a commencé à pousser. Cette méthode permet, en partie, de réguler les rendements[29]. Le relevage est pratiqué lorsque la vigne commence à avoir bien poussé. En général, deux à trois relevages sont pratiqués. La vendange en vert est pratiquée de plus en plus dans cette appellation. Cette opération est faite dans le but de réguler les rendements et surtout d'augmenter la qualité des raisins restants[29]. Pour finir avec le travail manuel à la vigne, se réalise l'étape importante des vendanges.

Travail mécanique

L'enjambeur est d'une aide précieuse. Les différents travaux se composent du broyage des sarments, réalisé lorsque les sarments sont tirés et mis au milieu du rang. De trou fait à la tarière, là où les pieds de vignes sont manquants, en vue de planter des greffes au printemps. De labourage ou griffage, réalisé dans le but d'aérer les sols et de supprimer des mauvaises herbes. De désherbage fait chimiquement pour tuer les mauvaises herbes. De plusieurs traitements des vignes, réalisés dans le but de les protéger contre certaines maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium, pourriture grise, etc.) et certains insectes (eudémis et cochylis)[29]. De plusieurs rognages consistant à reciper ou couper les branches de vignes (rameaux) qui dépassent du système de palissage. Des vendanges mécaniques se réalisant avec une machine à vendanger ou une tête de récolte montée sur un enjambeur.

Rendements

Les rendements de base sont de l'ordre de 40 hectolitres par hectare pour les vins rouges et 45 hectolitres par hectare pour les vins blancs[30]. Les rendements butoir sont pour les vins blancs de 64 hectolitres par hectare en appellation village et de 62 hectolitres par hectare pour les appellations premier cru; pour les vins rouges, ils sont de 58 hectolitres par hectare pour les villages et 56 hectolitres par hectare pour les premier cru[30].

Vins

Titres alcoométriques volumique minimal et maximal

AOC Rouge Rouge Blanc Blanc
Titre alcoométrique volumique minimal maximal minimal maximal
Village[30] 10,5 % 13,5 % 11 % 14 %
Premier cru[30] 11 % 14 % 11,5 % 14,5 %

Vinification et élevage

Voici les méthodes générales de vinification de cette appellation. Il existe cependant des petites différences de méthode entre les différents viticulteurs et négociants.

Vinification en blanc

Article détaillé : Vin blanc.
Pressoir pneumatique servant au pressurage.

La récolte est manuelle ou mécanique et peut être triée. Les raisins sont ensuite transférés dans un pressoir pour le pressurage. Une fois le moût en cuve, le débourbage est pratiqué généralement après un enzymage. À ce stade, une stabulation préfermentaire à froid (environ 10 à 12 degrés pendant plusieurs jours) peut être recherchée pour favoriser l'extraction des arômes[29]. Mais le plus souvent, après 12 à 48 heures, le jus clair est soutiré et mis à fermenter[29]. La fermentation alcoolique se déroule avec un suivi tout particulier pour les températures qui doivent rester à peu près stables (18 à 24 degrés)[29]. La chaptalisation est aussi pratiquée pour augmenter le titre alcoométrique volumique si nécessaire. La fermentation malolactique est réalisée en fûts ou en cuves. Les vins sont élevés « sur lies », en fûts, dans lesquels le vinificateur réalise régulièrement un « bâtonnage », c'est-à-dire une remise en suspension des lies[29]. Cette opération dure pendant plusieurs mois au cours de l'élevage des blancs. À la fin, la filtration du vin est pratiquée pour rendre les vins plus limpides[29]. La mise en bouteille clôture l'opération.

Vinification en rouge

Article détaillé : Vin rouge.

La récolte des raisins se fait à maturité et de façon manuelle ou mécanique. La vendange manuelle est le plus souvent triée, soit à la vigne soit à la cave avec une table de tri, ce qui permet d'enlever les grappes pourries ou insuffisamment mûres[29]. La vendange manuelle est généralement éraflée puis mise en cuve. Une macération pré-fermentaire à froid est quelquefois pratiquée. La fermentation alcoolique peut démarrer, le plus souvent après un levurage. Commence alors le travail d'extraction des polyphénols (tanins, anthocyanes) et autres éléments qualitatifs du raisin (polysaccharides etc.)[29]. L'extraction se faisait par pigeage, opération qui consiste à enfoncer le chapeau de marc dans le jus en fermentation à l'aide d'un outil en bois ou aujourd'hui d'un robot pigeur hydraulique. Plus couramment, l'extraction est conduite par des remontages, opération qui consiste à pomper le jus depuis le bas de la cuve pour arroser le chapeau de marc et ainsi lessiver les composants qualitatifs du raisin. Les températures de fermentation alcoolique peuvent être plus ou moins élevées suivant les pratiques de chaque vinificateur avec une moyenne générale de 28 à 35 degrés au maximum de la fermentation[29]. La chaptalisation est réalisée si le degré naturel est insuffisant : cette pratique est réglementée[29]. À l'issue de la fermentation alcoolique suit l'opération de décuvage qui donne le vin de goutte et le vin de presse. La fermentation malolactique se déroule après mais est dépendante de la température. Le vin est soutiré et mis en fût ou cuve pour son élevage. L'élevage se poursuit pendant plusieurs mois (12 à 24 mois)[29] puis le vin est collé, filtré et mis en bouteilles.

Bouteille de meursault.
Entrée du Domaine Bernard Delagrange.

Terroir et vins

Les vins issus de Chardonnay sont d'une robe or-vert, un bouquet de grappe mûre avec des arômes de d'amande, de noisette, de miel, d'agrumes, de notes floral (aubépine, fougère, tilleul) et minérale (silex); riche, onctueux et gras en bouche, avec une note boisée soutenue[2].

Gastronomie, garde et températures de service

Les vins blancs s'accordent bien avec du foie gras, une pièce de veau, de la volaille en sauce blanche, des crustacés (gambas, homard et langouste, des fromages bleus. Les vins rouges s'accordent bien avec de la viande grillée ou en sauce.

Le vin blanc se sert entre 12 et 14 degrés et se garde entre 8 et 15 ans[31]. Le vin rouge se sert entre 15 et 17 degrés et se garde entre 5 et 10 ans[31].

Economie

Structure des exploitations

Les exploitations sont surtout constituées des domaines (ou caves particulières) qui travaillent la vigne, vinifient, élèvent et mettent tout ou partie de leurs vins en bouteilles ; ces domaines sont de tailles différentes (petites, moyennes ou grandes). L'autre structure de commercialisation de cette appellation, est constituée par les négociants en vins qui achètent des vins de cette appellation, en général en vin fini (mais parfois en raisin ou en moût) à certains domaines de Bourgogne qui exploitent cette AOC.

Commercialisation

La production totale donne 18843 hectolitres de vins blancs dont 4706 hectolitres en 1er cru[2]. En vins rouges cela donne 559 hectolitres dont 85 hectolitres en 1er cru[2]. La commercialisation de cette appellation se fait par divers canaux de vente : dans les caveaux du viticulteur, dans les salons des vins (vignerons indépendants, etc.), dans les foires gastronomiques, par exportation (aux États-Unis, en Angleterre, Japon, Chine, Belgique, Russie, etc.), dans les Cafés-Hôtels-Restaurants (C.H.R), dans les grandes et moyennes surfaces (G.M.S).

Les producteurs de l'appellation

Voici les producteurs de cette appellation.

  • Implantés sur la commune de Meursault[32] :
Ampeau Robert et Fils Coche-Bizouard Alain Lecuelle René
Ballot-Millot et Fils Coche-Dury Jean-François Magnien Sébastien
Bejot Jean-Baptiste Domaine Comtes-Lafon Manoir Murilsaltien Demmessey
Bernard-Bonin Domaine Darnat Matrot Joseph
Berthelemot Brigitte Darviot Bertrand Mattrot-Witthersheim
Bocard-Batton Guy Delagrange Bernard et Fils Mestre-Michelot Jean-François
Boijelot Eric Demougeot Rodolphe Michelot-Buisson Bernard
Boillot Pierre Domaine du Cerberon Michelot Chantal
Boisson-Vadot Bernard De Souza Albert Mikulsky François
Bouzereau Jean-Marie Dussort Sylvain Millot-Battault Pierre
Bouzereau Vincent Maison Duvergey Millot Bernard
Bouzereau-Gruere Hubert Ente Arnaud Moingeon Henri
Bouzereau Michel et Fils Fevre Bruno Monnier René
Bouzereau Philippe Fichet Jean-Philippe Monnier Jean et Fils
Bouzereau-Emonin Pierre Gauffroy Jean-Paul Morey Pierre
Boyer-Gontard Domaine Gauffroy Domaine du Moulin aux Moines
Boyer-Martenot Yves et Boyer Sylvie Gaunoux François Patriarche Alain
Brunet André Gaunoux Jean-Michel Patriarche Nicolas
Buisson-Battault et Fils Gerbaut François et Sylvie Patriarche Raymond
Buisson-Dupont Daniel Germain Hervé Pinquier Thierry
Buisson-Charles Michel Girardin Vincent Pouhin Michel
Caillot Michel Grivault Albert Pouhin Pascal
Caves du Vieux Pressoir Javillier Jean Prieur-Brunet Guy
Chalet-Chouet Alain Javillier Patrick Prieur Jacques
Chateau de Citeaux Jhean-Morey Jean-Claude Prunier-Bohneur Pascal
Château de Meursault Jobard François et Antoine Domaine Ropiteau
Château Genot-Boulanger Jobard Remi Rougeot Marc
Chavy-Chouet Hubert Domaine Jobard-Morey Roulot Guy
Chouet-Clivet Daniel Domaine Latour-Giraud Sauvestre Vincent
Chouet Nöel Latour-Labille Jean Thevenot Jacques

Galerie photos

Notes et références

Notes

Références

  1. (fr) Atlas Bordas Géographique (Edition Bordas, Paris, 1989) « Climat : Carte de France sur le "nombre annuel moyen d'heures d'ensoleillement" », p. 30.
  2. a, b, c, d, e, f et g Site du BIVB
  3. Décret du 20 octobre 2009
  4. Marcel Lachiver, op. cit., p. 37-38.
  5. Henri Cannard : AOC Mercurey, Le vignoble d'hier, p. 27.
  6. R. Dion, Les Origines du Vignoble Bourguignon in 'Annales. Histoire, Sciences Sociales', 1950, vol. 5, no 4
  7. Marcel Lachiver, op. cit., p. 39.
  8. Le Figaro et La Revue du vin de France (2008) : Vins de France et du monde (Bourgogne : Chablis), L'histoire, p. 26.
  9. Site du BIVB : Historique, consulté le 24 novembre 2008.
  10. Marcel Lachiver, op. cit., p. 370.
  11. a et b Le Figaro et La Revue du vin de France (2008) : Vins de France et du monde (Bourgogne : Côte de Beaune), L'histoire, p. 26.
  12. Jules Lavalle, Histoire et statistique de la vigne et des grands vins de la Côte-d’Or, 1855
  13. Henri Cannard : Meursault et ses vignobles, Historique, p. 18.
  14. a et b La Revue du vin de France n°482S : Le Millésime 2003 en Bourgogne, p. 109
  15. Hubert Duyker (édition "Fernand Nathan") : Grands vins de Bourgogne (p. 119 : Meursault)
  16. Site sur Meursault : Capitale des grands vins blancs de bourgogne (Patrimoine), consulté le 28 décembre 2009.
  17. a et b Henri Cannard : Meursault et ses vignobles, La situation géographique, p. 25.
  18. Henri Cannard : Meursault et ses vignobles, Les terroirs et la qualité des vins, p. 40.
  19. Henri Cannard : Meursault et ses vignobles, La géologie, p. 29.
  20. André Dominé : Le vin, « La Bourgogne », p. 181.
  21. Archives climatologiques mensuelles - Dijon (????-1990)
  22. Archives climatologiques mensuelles - Dijon (????-1990), consulté le 31 janvier 2009.
  23. a et b Henri Cannard : Meursault et ses vignobles, Les appellations réglementaires, p. 35.
  24. Henri Cannard : Meursault et ses vignobles, Les appellations réglementaires, p. 36.
  25. a et b Christian Pessey, Vins de Bourgogne, La vigne et le vin « Chardonnay », p. 13
  26. a, b et c Catalogue des variétés et clones de vigne cultivés en France ENTAV, Éditeur
  27. a et b Christian Pessey, Vins de Bourgogne, La vigne et le vin « Pinot noir », p. 12
  28. Christian Pessey, Vins de Bourgogne, La vigne et le vin « Pinot noir », p. 13
  29. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m et n Conduite et gestion de l'exploitation agricole, cours de viticulture du lycée viticole de Beaune (1999-2001). Baccalauréat professionnel option viticulture-oenologie.
  30. a, b, c et d Site de l'INAO (page : Produits : Liste des AOC), consulté le 28 décembre 2009.
  31. a et b Passion vin : Page sur Meursault, consulté le 28 décembre 2009.
  32. Site sur Meursault : Capitale des grands vins blancs de bourgogne (Viticulteurs), consulté le 28 décembre 2009.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes



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