Mi-Carême au Carnaval de Paris

Mi-Carême au Carnaval de Paris
15 mars 2009, 1re édition de la Mi-Carême depuis 70 ans à Paris, ressorti sous le nom de « Carnaval des Femmes ». Mot d'ordre : « Les hommes en femmes, s'ils osent, et les femmes en reines ». Le costume et le suivi du mot d'ordre ne sont pas une obligation pour participer[1].
Mi-Carême 1906 à Paris : la Reine de Madrid Concepcion Ledesma au centre avec ses demoiselles d'Honneur Louise Mungira et Mathilde Gomez[2].
Le mercredi 29 mars 1905, veille de la Mi-Carême, la foule parisienne devant la gare de Lyon attend l'arrivée des reines italiennes.
La Promenade des blanchisseuses, à Paris, le jour de la Mi-Carême, illustration d'un ouvrage paru en 1852-1853[3].

La Mi-Carême est de facto au moins depuis le XVIIIe siècle la fête des femmes de Paris dans le cadre du très féminin Carnaval de Paris[4]. Longtemps appelée fête des blanchisseuses, la Mi-Carême à une histoire très riche et pleine d'enseignements. Ses premières traces écrites remontent au moins à 1659. Un texte de Jean Loret[5] décrit la course de faquin[6] organisée cette année-là pour la Mi-Carême place Royale[7] par le Marquis de Montbrun.

La Mi-Carême se fête également en banlieue de Paris et en province. Fête des blanchisseuses, c'est jadis aussi la fête des débitants de charbon et des porteurs d'eau[8].

La saison d'hiver est jadis close à Paris par le bal des blanchisseuses et porteurs d'eau de la Mi-Carême :

Le carnaval finit officiellement le mardi-gras, mais il n'expire en réalité que le jeudi de la mi-carême. Jusque là Paris est piqué de la tarentule : on danse à tous les étages, dans tous les salons, c'est une fièvre non intermittente. Le bal des blanchisseuses et des porteurs d'eau a le privilège de clore la saison d'hiver à Paris[9].

La Mi-Carême est une fête de très grande envergure. Pour s'en convaincre, il suffit de voir à la Mi-Carême 1927 la photo des Grands Boulevards, ou à la Mi-Carême 1928 celle de la place de l'Opéra, à une époque où, pourtant, la fête s'est affaiblie[10].

La Mi-Carême renaît à Paris depuis 2009 et existe aussi, par exemple à Nantes[11], dans certains villages de France métropolitaine, aux Antilles, notamment en Guadeloupe[12], à Fatima, aux Îles-de-la-Madeleine, etc.

La Mi-Carême paraît être une particularité française. Au point qu'au Brésil on appelle aujourd'hui une fête carnavalesque qui se passe en dehors de la période du Carnaval micareta et le mot viendrait de la langue française.

La Mi-Carême est située juste vingt-et-un jours après Mardi Gras. Ce sont deux moments du Carnaval bien que certains auteurs aient quelquefois appelé Mardi Gras « le carnaval » et voulu le détacher du second « la mi-carême ».

Avec les jours gras la fête des blanchisseuses est un des deux grands moments du Carnaval de Paris. Aux jours gras défile le Bœuf Gras. À la Mi-Carême défilent les Reines.

Sommaire

Généralités

Les Écosseuses des Halles

La corporation des écosseuses était composée de femmes dont le travail consistait à écosser[13].

Écosseuses, marchandes d'oranges[14], harengères ou blanchisseuses, les femmes sont depuis toujours l'élément le plus joyeux, actif et dynamique du Carnaval de Paris.

Le rôle des écosseuses apparaît dans ce passage extrait d'un texte intitulé « Les Festes de Paris », brochure anonyme[15], éditée vers 1749 :

...« le seul divertissement que la populace se donnoit à ses frais tous les ans tire à sa fin, le Carnaval n'a plus de mascarades, les foires de parades, il est à craindre que la tristesse ne gagne les Halles, que les Ecosseuses ont préservé jusqu'à présent; du moins si le peuple n'atteint pas aux honneurs, il est juste de l'en recompenser par des amusemens. »

La fête femme

Lavandières des bords de Seine - 2.jpg
Lavandières des bords de Seine en 1895, dessins d'Auguste Lepère[16].
Le marché aux blanchisseuses dans la rue aux Ours, à Paris en 1874[17].
Élection de la reine des blanchisseuses au lavoir de la rue neuve Saint-Médard, au XIXe siècle.

Au moins dès le XVIIIe siècle la Mi-Carême parisienne se présente à nous comme une immense fête féminine et populaire, dont les premières héroïnes sont les blanchisseuses. À Paris « Mi-Carême » et « fête des blanchisseuses » à un moment-donné deviennent synonymes. Et le restent bien après que les blanchisseuses ont cessé d'être les héroïnes officielles de la Mi-Carême[18]. Le défilé des reines sur les Grands Boulevards, puis le cortège de la Reine des Reines à partir de 1891 jusqu'aux années 1930, sont les seuls qui ont pu acquérir dans le cadre du Carnaval de Paris une stature considérable, au même titre que la Promenade du Bœuf Gras et la descente de la Courtille.

La fête des blanchisseuses est alors également très importante dans les banlieues de Paris comme Boulogne, Clichy, Montrouge, et aussi en province.

Benjamin Gastineau[19] écrit en 1855 :

Paris ne célèbre pas seule la mi-carême ; la banlieue, diverses provinces de la France la fêtent aussi. Dans beaucoup de villes, les jeunes filles et les porteurs d'eau prennent leur fête à cette époque de l'année[20].

Cependant son histoire n'a jamais été écrite.

Les festifs font la fête et n'écrivent pas. Les historiens écrivent et ne font pas la fête.

Les historiens ont longtemps rédigés leurs ouvrages en ignorant les femmes à part quelques-unes. Or la Mi-Carême est une grande fête féminine. Qui plus est une fête populaire.

Fête, féminin et populaire, ce triple pêché de la Mi-Carême fait qu'elle est oubliée, versée aux oubliettes de l'Histoire officielle. C'est « juste » des femmes qui prennent le temps de vivre, s'amusent entre elles, chantent, dansent, boivent, festoient, se costument, élisent des reines, y ajoutent des rois et défilent.

À cette époque, c'est le seul moment où des femmes françaises votent. Elles n'acquerront le droit de vote qu'en 1945

Des milliers de femmes élisent des centaines de reines, des centaines de milliers de femmes mettent toute la ville en fête, c'est juste cela, la Mi-Carême. Toutes les blanchisseuses votent, sont éligibles, y compris les plus jeunes.

Quoi qu'il en soit, la reine des reines, celle des blanchisseuses, dont nous publions la photo, est remarquablement jolie.
Elle se nomme Henriette Delabarre. Elle a été élue par les autres reines, au scrutin et au premier tour, par une trentaine de souveraines de lavoir qui ont donné aux membres du parlement une leçon de justice en s'inclinant devant la grâce, devant la beauté de leur compagne.
Mlle Delabarre a seize ans. Blonde, la taille élancée, très aimable, très enjouée, elle fera, dans sa riche parure d'un jour, grand honneur à sa corporation, et tout Paris s'apprête à lui faire cortège.
Elle habite rue des Trois-Couronnes et travaille avec sa mère, reine aussi jadis, et sa jeune sœur au lavoir Moderne de la rue Oberkampf[21].

Le lavoir en général occupe alors une place essentielle dans la vie de toutes les femmes (exceptées celles qui ne lavent ni leur linge, ni celui des autres), en tant que lieu de travail, de réunion et d'échanges.

Les blanchisseuses

La fête des blanchisseuses dans un lavoir du quartier de Plaisance, à Paris, en 1874[22].

 

Réception de Mlle Marie Marlin-Poirier, Reine des Reines de Paris 1901, au journal Le Matin, le jeudi de la Mi-Carême 14 mars 1901[23].
Compte-rendu de l'élection de la Reine des Reines des 6000 blanchisseuses de Boulogne-sur-Seine en mai 1913[24].
La Gazzetta del Popolo de Milan, rend compte de la visite des Reines italiennes des marchés de Turin et Milan à Paris pour la Mi-Carême 1905[25].

À Paris durant très longtemps existe une très importante corporation féminine, populaire et laborieuse, celle des blanchisseuses qui travaille dans les dizaines de lavoirs et bateaux-lavoirs[26] parisiens.

Un rapport de la chambre syndicale des blanchisseurs adressé vers 1880 au ministère de l'intérieur évalue à 104 000 personnes la population que le blanchissage fait vivre à Paris. Il y a parmi elles 94 000 femmes et 10 000 hommes, soit presque 10 femmes pour un homme[27].

Ces ouvrières et ouvriers sont des personnes de condition très modeste, énergiques, faisant un travail physique et aimant bien s'amuser.

En 1890, Auguste Vitu décrivant un lavoir à Paris, souligne le caractère joyeux et vivant des blanchisseuses :

A l'angle nord-ouest de la rue de l'Hôtel-Colbert et de la rue de la Bûcherie, on voit s'élever au-dessus des maisons une monumentale rotonde terminée en coupole. Plongeant notre regard par la porte cochère de la maison qui porte le numéro 13 sur la rue de la Bûcherie, un spectacle curieux nous attend. Devant nous une sorte de cloître à arcades ogivales renferme le bruyant et joyeux personnel d'un lavoir, qui s'intitule le lavoir Colbert[28].

La corporation des blanchisseuses est très importante pas seulement en nombre mais aussi par sa présence quotidienne dans la rue. Car elles lavent mais aussi livrent le linge. Voir ainsi passer de nombreuses femmes et jeunes filles seules transportant du linge fait rêver plus d'un homme sur leur passage. Le linge transporté, entre autres, permet de les identifier.

En 1868, Adrien Marx, pour Le Petit Journal parle de blanchisseuses :

Vous avez certainement remarqué comme moi les voitures de blanchisseuses que la banlieue nous expédie tous les jours et qu'on voit stationner à Paris devant la porte des maisons.
Ce sont, pour la plupart, d'énormes carrioles à deux roues recouvertes d'une bâche qui protège les paquets de linge contre les intempéries de l'air.
Le cheval qui traîne cette cargaison immaculée est généralement dirigé dans les rues par une grosse femme dont les façons sont légèrement brusques... Observez la commère, lorsqu'elle ravive par un coup de fouet l'énergie défaillante de son vieux bidet. Ses traits se contractent, son visage prend une physionomie virile, et sa bouche lâche un Hue ! qui fait' trembler les vitres d'alentour.
Eh bien ! ne vous y trompez pas : ces luronnes sont presque toutes d'excellentes mères de famille cachant sous la rudesse de leur allure des sentiments exquis, un cœur d'or et de précieuses qualités, dont beaucoup de belles dames sont dépourvues,
Elles ne craignent pas, j'en conviens, de laisser voir leurs chevilles empâtées quand elles quittent ou gravissent le haut marche-pied de leurs carrosses. La peau de leurs bras hâlée par le grand air et les vagues du fleuve n'a aucune analogie avec le satin, et leurs doigts macérés dans l'eau de savon manquent de la distinction et de la grâce inhérentes aux mains des duchesses. Mais les blanchisseuses de la campagne ont d'autres avantages[29]...

La vie des blanchisseuses et des rares hommes présents dans les blanchisseries, garçons de lavoirs qui portent l'eau et patrons, ne comporte guère de loisirs. On travaille de très longues heures, six jours sur sept, sans congés payés, retraites ou congés maladies. Le travail des blanchisseuses et garçons de lavoirs est très physique. En 1868, Timothée Trimm appelle la Reine du lavoir, « souveraine du battoir[30] » et une coupure de presse du 26 mars 1870, conservée dans les dossiers Actualités Carnaval de la Bibliothèque historique de la ville de Paris, appelle la fête des blanchisseuses « la fête des battoirs ». À Boulogne, près de Paris, où l'eau est réputée très peu calcaire, on creuse des trous dans la berge de la Seine. Les blanchisseuses descendues dedans, ont le linge posé sur le sol, juste à la bonne hauteur pour le laver[31]. L'Illustration, en mars 1874, publie un dessin montrant Le marché aux blanchisseuses dans la rue aux Ours, où celles-ci vont chercher du travail[32].

Un jour de fête et de congé où on est mis à l'honneur... Une fois par an la Mi-Carême c'est la journée des blanchisseuses qui fait partie de la grande fête populaire du Carnaval de Paris.

Ce jour-là, comme l'écrit Le Constitutionnel en 1846, les blanchisseuses élisent leur reine dans chaque grand lavoir, et vont ensuite à l'église, vêtues de blanc. Aux blanchisseuses de Paris viennent se joindre celles de la banlieue, que l'on voit arriver par toutes les barrières avoisinant la Seine, vêtues de blanc aussi, et voiturées dans les charrettes de leurs patrons[33].

Il arrive également que les blanchisseuses soient mises à l'honneur en d'autres occasions. C'est ainsi, par exemple, que pour une cavalcade organisée à Boulogne-sur-Seine le 1er juin 1913, est élue le 4 mai qui précède une Reine des Reines des 6000 blanchisseuses de la ville.

La disparition des bateaux-lavoirs

A la fin du XIXe siècle, les bateaux-lavoirs parisiens sur la Seine, haut lieu traditionnel des fêtes de la Mi-Carême, vivent leurs dernières années. Ce n'est pas une disparition spontanée. Elle est voulue et planifiée par les autorités. Georges Montorgueil écrit en 1895 :

Tradition appelée à disparaître. Il ne se concède plus de lavoirs nouveaux ; ceux existants mourront de vieillesse, sans le droit de prolonger, par des modifications confortatives, une existence plus que séculaire. La gaîté des rives y perdra quelque chose[34], ...

Georges Montorgueil note également dans le même livre que la Mi-Carême a cessé d'être fêtée sur les bateaux-lavoirs :

Il n'est plus de Mi-Carême pour ces laveuses, qui voient, indifférentes, défiler le cortège de leurs sœurs de la terre ferme[35].

Origine de la féminité marquée de la Mi-Carême

« Tous nos lecteurs savent qu'il est d'usage, à Paris, d'élire à l'occasion de la fête de la Mi-Carême, une reine dans chaque lavoir ; on choisit de même une reine du (marché du) Temple et une reine des Halles.
...
 » On suppose que l'usage de ces réjouissances s'est répandu à la suite de la coutume établie dans quelques petites villes, parmi les jeunes gens, de donner le mardi gras un dernier bal aux jeunes filles. Celles-ci offraient, à leur tour, une fête le troisième jeudi de Carême.
 » De là à Paris serait venu l'habitude des blanchisseuses qui nomment une reine à cette époque, se déguisent et dansent le soir sur leurs bateaux ou dans les salles publiques.
 » Cela est certainement une tradition, un souvenir des anciens rois des métiers[36]. »

Cooptée ou élue ?

La reine telle qu'elle existe dans cette fête parisienne est plus ou moins élue. Il ne s'agit pas traditionnellement d'élections avec liste, scrutin, etc.

Il s'agit plus d'un consensus que d'un vote[37]. Il arrive que quand il y a vote le nombre de participants au scrutin soit très réduit.

Une reine peut être belle et souriante. Mais elle est surtout représentative. Cette fonction fondamentale de représentation la différencie de la rosière choisie pour sa vertu et son mérite et de la miss, choisie pour sa beauté.

La reine apparaît comme un élément essentiel de la Mi-Carême qui est une occasion de s'amuser[38].

Origine du cortège de la Mi-Carême

Les journaux parisiens au XIXe siècle insistent plus d'une fois sur le fait que les blanchisseuses prennent la liberté à la Mi-Carême d'endosser les plus beaux vêtements qu'elles trouvent parmi ceux qu'elles viennent de laver.

On peut supposer que se montrer avec en sortant du lavoir pour aller dans une guinguette peut être à l'origine du défilé.

Il y a des bateaux-lavoirs sur la Seine et des guinguettes appréciées aux barrières juste après qu'on est sorti de Paris[39]. C'est également tentant de se montrer en passant sur les Grands Boulevards. Comme les autres y vont aussi on s'y retrouve ensemble joyeusement.

Qui dit beaux vêtements dit louage de carrosse pour compléter le déguisement festif.

En 1895 et certainement avant cette date les reines portent la couronne. Elles sont coiffées d'un cercle de cuivre doré[40].

Le manteau aux armes de la ville de Paris offert par un grand couturier, l'impressionnant char de la Reine des Reines construit spécialement pour l'occasion, seraient les lointains héritiers au début du XXe siècle de ces pratiques festives des blanchisseuses.

Le char d'Henriette Delabarre, Reine des Reines de Paris 1892, et son escorte, devant l'hôtel du Petit Journal, 61 rue Lafayette.

Le succès de la fête

Les reines de la Mi-Carême 1906 en visite au Petit Journal.

L'engouement pour la Mi-Carême est énorme, comme cela ressort de cet écho de la fête en 1899 :

C'était jeudi la Mi-Carême, et c'est une fête autrement nationale que le 14 Juillet. J'ai voulu offrir à des parents de province le spectacle du boulevard en un pareil jour. Je suis allé au restaurant où j'ai l'habitude de déjeuner.
— Vous me réserverez une fenêtre, n'est-ce pas ?
— Oh ! monsieur, vous n'y pensez pas !
— Comment cela ?
— Mais tout est loué, archiloué. Il y a au moins un mois que tous nos cabinets sont retenus.
J'ai fait deux ou trois autres restaurants : même réponse. Le boulevard tout entier a été loué. La fête est lancée, et, qu'il pleuve ou qu'il vente, la Mi-Carême sera réussie[41].

En 1907, un journaliste très hostile à la fête, Jean-Bernard, correspondant à Paris du journal l'Indépendance Belge, témoigne de l'importance de celle-ci dans sa chronique hebdomadaire La Vie de Paris :

Mais qui songe aujourd'hui à Libri, Paris est occupé surtout des chars de la Mi-Carême.
L'horrible chose, qu'une journée de la Mi-Carême : il n'est rien de si bassement brutal, de si odieux pour les honnêtes parisiens.
Les boulevards sont envahis par une cohue grossière où dominent les gens mal élevés qui s'excitent à l'insolence les uns les autres. On se presse, on s'écrase, on est bousculé, injurié par des farceurs sans esprit. La canaille, ce jour-là, prend sa revanche et les repris de justice ont droit à la première place ; il leur arrive d'aveugler à coup de confetti les juges qui, la veille, ont réprimé leurs méfaits. Qu'une honnête femme ne se hasarde pas à protester, elle sera injuriée d'abord, poursuivie de lazzis et frappée si elle insiste. Au milieu de ces tumultes, on remarque de très braves bourgeois qui viennent former la foule et prendre leur part de bousculades au milieu de cette cohue inénarrable. Sur tous les grands boulevards, les voitures ne passent plus, les omnibus ne font plus communiquer les deux parties de la ville, la circulation est arrêtée.
Il faut croire qu'il en est qui aiment ces spectacles, qui affectionnent ces désordres, puisque cinq cent mille personnes se pressent sur les larges trottoirs pour voir passer le légendaire cortège de chars ; une jeune fille hissée sur un char théâtrale, revêtue d'un costume de reine d'opérette, envoie des baisers à la foule qui se pâme, qui bat des mains et crie bravo ! C'est bête à pleurer[42].

Disparition de la fête des blanchisseuses

Le char d'Eugénie Petit, Reine des Reines de Paris 1893[43].
Le char de Berthe Roche, Reine des Reines de Paris 1902[44].
En-tête des lettres du Comité des Fêtes de Paris préparant les festivités de la Mi-Carême 1905.

À partir de 1891, des hommes, les maîtres de lavoirs, vont priver les femmes, les blanchisseuses, de leur fête.

Le prétexte invoqué – comme toujours en pareil cas les adversaires avancent masqués – sera l'efficacité et l'amélioration de la fête. Il y aura aussi l'argent, grâce auquel on récompensera, on fera plus beau, etc.

Et aussi le mensonge, qui consiste à dire que la chose qu'on veut organiser c'est la même fête « améliorée ».

Le nom est le même, le conserver est rentable, incontournable, mais le but est différent.

Ce n'est plus une fête c'est un spectacle.

La création d'un somptueux char de parade accompagné par une escorte de prestige et d'un manteau de cérémonie pour la Reine des Reines participera de cette prise de contrôle de la Fête des Blanchisseuses par les maîtres de lavoirs. Le manteau, d'ailleurs, semble être toujours resté la propriété des organisateurs et non de la Reine des Reines. C'est ce qui paraît ressortir à la lumière d'un procès survenu en 1914 : la Reine des Reines ayant choisi de conserver son manteau en vue de le porter par la suite à son mariage, les organisateurs de l'époque – le Comité des Fêtes de Paris, – poursuivent la jeune fille en justice pour le récupérer. Finalement, ils perdent leur procès.

Dans les années qui suivent 1891 une rivalité éclate entre les lavoirs, halles et marchés.

Excepté une certaine Madame Massot, présidente de l'association la Renaissance des Halles[45], seuls des hommes dirigeaient les halles et marchés parisiens. Les marchés s'emparent de la fête à partir de 1895. Puis ils sont éliminés par le commerce parisien représenté par le Comité des fêtes de Paris[46] qui leur succède en 1903.

Le Comité des fêtes de Paris à partir de 1921 se révèle incapable de gérer ce qui reste de la fête des blanchisseuses. Il discute même de l'idée de déplacer la Mi-Carême à un autre moment de l'année situé en dehors de la période traditionnelle et où le temps serait plus doux[47]. Après diverses innovations douteuses, la fête disparaît dans les années 1930.

Elle est alors encore vivante dans les écoles. Un témoin, né en 1929, se souvient[48] que dans les écoles du 13e arrondissement qu'il a fréquenté enfant, un repas costumé était organisé à la Mi-Carême. Les enfants s'inventaient leurs propres costumes, défilaient dans le quartier, couraient dans la cour de récréation, formaient des groupes, jouaient à chat-perché ou à se faire peur. Par ailleurs Mardi Gras était également fêté.

À la Mi-Carême défile encore un très grand cortège le 28 mars 1946 et des cortèges d'enfants sur les Champs-Élysées dans les années 1950.

Après sa disparition, la grande fête des femmes est littéralement effacée de la mémoire collective. Dans les livres on n'en trouve aucune trace. Ceux qui l'ont conduit à disparaître ont cherché ensuite à en effacer le souvenir.

À Paris, on se souvient quand même un peu de la Mi-Carême, mais la fête des blanchisseuses est oubliée. C'est seulement en 2008 que commence sa renaissance, et en 2009 défile à nouveau un cortège de la Fête des Blanchisseuses.

Une fête sœur en Allemagne

Le « Beueler Damenkomitee von 1824 » (Comité de 1824 des dames de Beueler) photographié vers 1900.

Beueler quartier de la ville de Bonn en Rhénanie était fameux pour ses blanchisseries depuis le XVIIIe siècle. En 1902 existaient encore 92 blanchisseries à Beueler.

Se déroulant au moment du Carnaval à Beueler existe une très réputée fête des blanchisseuses .

Les blanchisseuses ont créé en 1824 leur fête et son comité d'organisation : le « Beueler Damenkomitee von 1824 » (Comité de 1824 des dames de Beueler). C'était l'année d'après la naissance du grand Comité du Carnaval de Cologne, ville proche de Bonn.

Depuis 1958 est élue à Beueler à l'occasion de la fête une « Wäscherprinzessin (princesse des blanchisseuses) ». La première se nommait Maria Balzer.

Cette fête des blanchisseuses de Beueler où les femmes s'affirment face au pouvoir masculin a donné naissance à la tradition allemande du « Weiberfastnacht » ou « Weiberfasching » (appelée en Kölsch, dialecte de Cologne et ses environs : « Wieverfastelovend »).

Il s'agit du jour du Carnaval où les femmes s'arment de ciseaux et coupent les cravates des hommes.

Cette fête d'affirmation féminine rappelle la tradition du Hirtzag qui existait encore, vers 1900, au moment du Carnaval dans la ville de Mulhouse.

Histoire de la fête

La Mi-Carême à Paris, place Royale, mars 1659

Le char d'Antoinette Orlhac, Reine des Reines de Paris 1909[49].
La Reine des Reines de Paris 1909 avec son char participant à une cavalcade le 16 mai 1909 à Saumur[50].
Jeudy, le Marquis de Montbrun,
En sa jeunesse un fort beau brun,
Et qui, nonobstant un peu d'âge,
Est, encor, charmant personnage,
Brave et bien fait, s'il en fut onc ;
Ledit Marquis de Montbrun, donc,
Non sans une dépense extresme,
Solenniza la Mi-Caresme,
Avec quantité de Traîneaux
Courans le Faquin[6] aux Flambeaux,
Récréation rare et belle,
En France, jusqu'alors, nouvelle.
Ce furent des Seigneurs masquez,
(Par conséquent, point remarquez)
Qui firent ce noble Exercice
Dans une spacieuse lice,
Au son de quatre Trompeteurs
Qui plaizoient fort aux spectateurs.
Ce superbe et nouveau Régale
Se fit dans la Place Royale
(Où l'on courût de tous côtez)
En prézence des Majestez,
De Monsieur[51], de Mademoizelle[52],
Et d'une Cour mignonne et belle,
Etans dans l'Hôtel des Hameaux,
Eclairé de bien des flambeaux,
Ajusté de meubles fort riches,
De moulures, frizes, corniches,
Dont les dedans sont embellis
De jaspes, de marbres polis,
D'or, d'argent, d'azur et d'albâtre,
D'où comme d'un Amphi-théatre,
Avec un grand contentement,
Ils voyaient tout l'êbatement.
Quantité de feux d'artifices
En augmentèrent les délices,
Qui furent admirez, cent fois,
Tant de la Cour, que du Bourgeois ;
Et pour honorer davantage
Cette Cour si noble et si sage,
La Place, durant ces beaux Jeux,
Brilloit de tant de divers feux,
Qu'on ne pouvoit, pour la soirée,
La souhaiter plus êclairée,
Y comptant, par mes propres doigts,
Des lanternes deux mille et trois.
N'ayant point d'Amy dans la Place,
Qui me voulût faire la grace
De me placer, tout en un tas
Dans chambre, sale, ou galetas.
Je montay, de fort grand courage,
Sur un chariot de bagage,
Où je pozay mon chien de cu,
Payant la moitié d'un êcu,
Auprés d'une aimable inconnüe
Qui, d'une façon ingénüe,
Me fit prézent de deux pruneaux,
Durant que couroient les Traîneaux[53]

La Mi-Carême au XVIIIe siècle

La Mi-Carême parisienne est une très importante fête féminine depuis, au moins, le XVIIIe siècle. On en connaît une description de cette époque :

Les blanchisseuses s'élisent une reine et lui donnent un écuyer ; le maître de cérémonies ordinairement est un porteur d'eau. Le jour de la fête arrivé, la reine soutenue par son écuyer, se rend dans le bateau (le bateau-lavoir), où des ménétriers l'attendent. On y danse et c'est elle qui ouvre le bal. La danse dure jusqu'à cinq heures du soir ; les cavaliers font pour lors venir un carrosse de louage[54] ; la reine y monte avec son écuyer ; et toute la bande gaie suit à pied ; elle va, avec elle, dans une guinguette pour s'y réjouir toute la nuit[55].

La Mi-Carême en 1805

Il existe une description de cette fête en 1805. Ce document est conservé dans les Collections historiques de la préfecture de Police. Il s'agit d'une épave pièce échappée à l'incendie de l'Hôtel de police de Paris en mai 1871. Ce texte a été en partie publié pour la première fois dans la brochure de Basile Pachkoff Proposition de rétablissement de la Fête de Paris, dite : Promenade du – ou des – Bœuf(s) gras. en février 1994 (première édition) et mars 1994[56]. Il a été reproduit intégralement, par la suite, dans des publications à faible tirage distribuées dans le cadre de la renaissance du Carnaval de Paris :

Jeudi 21 Mars 1805 30 Ventôse an 13
Dès le matin, la gaité s'est manifestée parmi les diverses classes du peuple.
Suivant un ancien usage, les blanchisseuses ont célébré la mi-carême, par des danses et des chants dans leurs bateaux[57].
Les garçons-bouchers (1) ont promené un enfant vêtu en amour, sur un char élégant, trainé par deux moutons d'une superbe race
Le char était environné de jeunes filles à cheval, en costume de bergères, parées de guirlandes de fleurs.
Un corps de musique et de tambours précédait le cortège.
Vendredi 22 Mars 1805 1er Germinal an 13
Les bals ont duré toute la nuit du jeudi au vendredi.
Les ouvriers ont encore été réunis toute la journée du vendredi
Le bal de l'opéra a été nombreux et a produit 9.300f
L'ordre et la gaité ont régné partout.
(1)Les garçons-bouchers étaient à cheval en grand costume de bergerie.

L'enterrement des roses en 1830

A Paris, dans les bals de la mi-carême, à la fin des plaisirs de l'hiver, toutes les danseuses se donnent aussi le mot pour enterrer les roses : elles doivent avoir toutes une robe de satin rose, avec une triple jupe de tulle rose, relevée de chaque côté par de grosses roses mousseuses ; au corsage, aux manches, aux coiffures, la même fleur domine : à deux heures du matin, on détache toutes ces roses qui, réunies dans de vastes corbeilles, ornent la table du souper ; après le souper, on les vend au profit des pauvres, et l'enterrement des roses vient au secours des vivants[58].

Les reines de 1830 à 1860

Annonce du bal de l'Opéra et d'une loterie organisée pour la Mi-Carême 1836[59].

Les blanchisseuses élisent leur reine pour la Mi-Carême[60]. Nous connaissons les noms de quelques-unes d'entre elles.

Un article du journal Le Rappel, du 23 novembre 1875[61], fait l'éloge posthume de Jeanne Sauterie, « la plus belle des blanchisseuses, dont elle a été dix-sept fois la reine »  :

Jeanne Sauterie, qui était admirablement jolie, était en 1830 âgée de dix-huit ans. Malgré les propositions de toutes sortes que lui firent ses admirateurs, elle resta sage et se maria.

Tous les ans, quand venait la fête des blanchisseuses, Jeanne Sauterie trônait en haut du char classique, vêtue en Diane chasseresse. Comme elle était extrêmement économe, le même costume lui a servi pendant ses dix-sept ans de royauté !

Cet article nous indique donc que Jeanne Sauterie est la reine des blanchisseuses de 1830 à 1847.

Elle ou tout au moins sa fonction paraît avoir inspiré la scène parisienne durant cette période : le 25 septembre 1838 au Théâtre des Variétés on donne pour la première fois une pièce intitulée La Reine de Blanchisseuses, œuvre de Rougemont, Hennery et Granger[62].

Une revue donne d'autres noms, certains contradictoirement à la longue royauté de Jeanne Sauterie[63] :

La plus ancienne reine dont l'histoire fasse mention était Marie Gaupin, qui dut à son haut rang passager, d'être remarquée par un homme du monde, dont elle accepta les hommages. Deux ans après, Marie Gaupin s'asphyxiait dans un taudis de la rue Serpente. La reine de 1845, Blanche Chassa, eut des malheurs d'un autre genre. Elle se laissa séduire par un garçon blanchisseur qui, entre temps, occupait ses nuits à chiper les bourses des passants attardés. Il finit par « mourir subitement » par la main de « Monsieur de Paris[64] ». Blanche lui survécut peu. Elle devint folle et mourut à la Salpêtrière.

Une fluxion de poitrine enleva successivement la reine de 1848, Aurélie Vioux, et la reine de 1849, dont le nom est oublié. Annette Leduc, qui fut reine trois années dé suite, en 1850, 1851 et 1852, s'asphyxia, suivant les uns, et, suivant les autres, mourut de la poitrine. La reine de 1853, Marguerite Fauchon, quitta le battoir pour les planches. Sous le nom de Louise de Chamerau, elle débuta au Palais-Royal. On lui trouva de la beauté et on remarqua ses diamants.

Quelques mois après, désespérée des dédains d'un de ses camarades, elle s'habille comme au temps où elle était simple ouvrière, se dirigea vers la Chapelle, gagna le canal et s'y laissa choir. On ne la retrouva que le lendemain. La reine de 1860 se noya par accident dans la Marne !...

Carnaval et Mi-Carême vus par Charles Baudelaire en 1859

En 1859 pour critiquer la photographie Charles Baudelaire fait référence au Carnaval de Paris, aux bouchers de la Promenade du Bœuf Gras et aux blanchisseuses de la Mi-Carême[65] :

« Puisque la photographie nous donne toutes les garanties désirables d’exactitude (ils croient cela, les insensés !), l’art, c’est la photographie. » À partir de ce moment, la société immonde se rua, comme un seul Narcisse, pour contempler sa triviale image sur le métal. Une folie, un fanatisme extraordinaire s’empara de tous ces nouveaux adorateurs du soleil. D’étranges abominations se produisirent. En associant et en groupant des drôles et des drôlesses, attifés comme les bouchers et les blanchisseuses dans le carnaval, en priant ces héros de vouloir bien continuer, pour le temps nécessaire à l’opération, leur grimace de circonstance, on se flatta de rendre les scènes, tragiques ou gracieuses, de l’histoire ancienne.

La Mi-Carême en 1863

Annonces de bals parés et masqués pour le jeudi de la Mi-Carême 12 mars 1863[66].
Caricature de Bertall : le Jardinier-Coiffeur ornant de fruits la tête de sa patronne pour la Mi-Carême 1863[67].

Un auteur qui signe son texte Jean Cabochard écrit[66] :

Adieu beau Carnaval !!
C'est aujourd'hui jeudi ; le traditionnel cornet à boucquin retentit : les oreilles timides se bouchent.
La foule envahit les boulevards ; le défilé de masques va commencer.
Le jeudi de la mi-carême, c'est le véritable mardi gras.
C'est le jour où circulent les cortèges les plus grotesques, les chars les plus somptueux.
Les promeneurs se divisent en deux catégories :
L'une, qui regarde.
L'autre, qui se fait regarder.
Et tout le monde est content, tout le monde s'amuse !...
C'est la fête des blanchisseuses...
Elles sont toutes là, fringantes et joyeuses, et faisant parade de leurs plus beaux atours.
Tous les lavoirs sont brillamment représentés : leurs bannières constellées d'étoiles d'or flottent au vent.
La réclame est également de la fête : les grands magasins de Paris se rappellent à leurs clients par d'ingénieux attraits.
– On fait des crêpes aussi, et mardi gras, qui est parti, n'en a pas.
Le carnaval est mort.... Vive la mi-carême !

La Mi-Carême en 1864

Deux éléments intéressants à relever ici. À l'époque la messe fait partie de la journée de fête de la Mi-Carême. Et la pluie battante n'arrête pas les fêtardes :

—La pluie presque continuelle qui avait signalé la journée et la soirée d'hier, a redoublé aujourd'hui de grand matin. Cela n'a pas empêché les reines choisies dans les lavoirs et les blanchisseries, de se rendre en grand équipage à la messe et de faire ensuite leur promenade sur les boulevards, dont l'aspect était assez triste, sous l'influence d'une pluie battante[68].

Description de l'élection des reines en 1868

Garçon de lavoir ou porteur d'eau, dessin d'Edward Ancourt[69].

En 1868 Timothée Trimm explique[70] comment une blanchisseuse devient reine de son lavoir ou bateau-lavoir :

Si chaque lavoir a sa souveraine, il s'ensuit que nous pourrons compter des reines par centaines, dans ce Paris d'aujourd'hui tout plein de gens en habits de fêtes.
Et j'ai appris comment l'élection se faisait généralement.
On ne vote pas, on complote, on convient à l'avance, dans un lavoir, quelle sera la souveraine de la Mi-Carême.
Il y a souvent 100, 120 et 150 lavandières dans un lavoir ; on voit que le choix parmi les postulantes ne manque pas...
Un beau matin, quinze jours avant la Mi-Carême, une jeune laveuse arrive à sa place.
Et voit un bouquet déposé dans son modeste baquet !...
C'est le signe de son avènement prochain ; c'est la marque qu'elle a été choisie dans son lavoir ou bateau de blanchissage... pour représenter gracieusement la communauté.
On rit, on chante, on danse le soir à son heureux avènement.
Les pratiques elles-mêmes sont souvent invitées à ces fêtes où règne une aimable gaieté.
La Reine choisit son Roi, et le jour de la Mi-Carême, c'est ce monarque bénévole qui la vient chercher pour la conduire en pompe dans Paris.
Devant chaque Reine flotte la bannière de la localité qu'elle représente.
Je viens de voir passer la bannière portant Lavoir Bellefonds, la Reine est fraîche comme un linge fin, elle a les yeux plus ressemblants au saphir que le bleu qu'elle emploie à certains blanchissages.

Il apparaît donc que la reine est cooptée, élue par une sorte de comité restreint et non sujette aux suffrages d'une assemblée. Ce qui changera par la suite.

Ici la reine choisi son roi. Comme il n'y a pratiquement pas d'hommes dans le lavoir, il arrive aussi que d'office un porteur d'eau ou le patron du lavoir soit couronné.

Un journal parisien[71] écrit le mardi 23 février 1869 :

Que d'ambitions satisfaites dans la journée d'hier ou bien qui le seront dans celle de jeudi prochain ! Plus de cent royautés vacantes auxquelles il a été pourvu.
Rien de la politique bien entendu : ce sont les sociétés de blanchisseurs, les bateaux (les bateaux-lavoirs) et les lavoirs qui ont fait leurs élections en vue de la mi-carême et qui ont fixé les cotisations et organisé leur journée de plaisir.

Après 1870 des problèmes internes aux bouchers parisiens, l'affaire Mathurin Couder, font disparaître pour longtemps le cortège de la Promenade du Bœuf Gras[72].

Seule restent en lice les cortèges informels (celui du Moulin rouge, par exemple, qui défile pour le Mardi Gras et la Mi-Carême 1892)[73] et bien sûr les cortèges des lavoirs.

Le linge « emprunté » pour se costumer en 1870

La colonie américaine de Paris fête la Mi-Carême 1870[74].

Un article de presse du 26 mars 1870[75] parle du costume festif des blanchisseuses :

La Mi-Carême est peut-être la fête des blanchisseuses, mais c'est aussi la mort du linge confié cette semaine à ces dames par leurs coquettes pratiques[76].
Car — ô mesdames, je vous l'apprends — vos belles chemises et vos jupons merveilleux servent ce jour-là de parure distinguée aux quadrilleuses de Vanves[77] et d'Issy[77].
Et après souper[78], dame !...
C'est effrayant !...

La Mi-Carême 1875

Illustration de la Mi-Carême parisienne vers 1877.

Le Petit Journal écrit le 6 mars 1875[79] :

Malgré une température peu agréable, il y a eu hier, jour de la mi-carême, une animation très grande dans Paris. Sur les boulevards, notamment, la foule était considérable ; dès quatre heures, on n'avançait qu'avec peine. Outre quelques chars de blanchisseuses assez bien ornés, on n'a vu, sauf quelques masques, que des enfants travestis. Le soir seulement, au moment de l'ouverture des bals, les masques et les personnages costumés ont commencé à affluer sur les boulevards,
Nombre de bateaux de blanchisseuses ont fêté la mi-carême d'une manière un peu plus intime que par les promenades traditionnelles, qui ne manquent pas d'inconvénients quand l'hiver est trop persistant. On a donc orné de fleurs les établissements, bateaux et lavoirs ; on à nommé la reine dans quelques réunions, puis les blanchisseuses ont offert des bouquets à leurs patrons.
Les patrons, en retour, ont donné un banquet aux blanchisseuses.
On a beaucoup ri, beaucoup bu, un peu dansé, et l'on s'est séparé vers le matin en se donnant rendez-vous pour l'année prochaine.

La reine des blanchisseuses de Paris en 1878

Un banal fait divers sans rapport direct avec le Carnaval survient en 1878 sur les lieux où les blanchisseuses de Paris viennent de choisir leur reine.

Ce qui fait que le journaliste qui rapporte l'affaire nous informe en passant sur ce qui nous intéresse ici :

Les blanchisseuses de Paris étaient réunies au lavoir de la rue Balagny, dans le but de nommer leur « reine » pour la fête annuelle de la mi-carême.
Après le vote, souper[80] et sauterie, où ne se trouvaient mêlés à l'élément féminin que quelques amis et quelques employés des lavoirs.

La Belle Lurette en 1880

En 1880 Jacques Offenbach fait de la Belle Lurette blanchisseuse de Paris l'héroïne de l'opéra-comique du même nom.

Le clou de celui-ci est le défilé des blanchisseuses pour la Mi-Carême qui se déroule sur scène.

Contre l'emprunt du linge en 1882

La Mi-Carême parisienne vue par Draner en 1881[81].

En 1882 le journaliste Raoul Fauvel s'insurge avec humour contre l'emprunt du linge par les blanchisseuses en fête[82] :

ET NOTRE LINGE ?
Si Monselet n'avait pas chanté les petites blanchisseuses avec autant de malice gauloise que de grâce parisienne, j'aurais peut-être cédé à la tentation de rimer quelques quatrains en leur honneur. Mais le souvenir de cette jolie fantaisie me permet à peine de hasarder sur leur compte un articulet en humble prose.
Je pousserai, néanmoins, l'audace jusqu'à critiquer ces vestales de la Mi-Carême en rupture de lavoir. Ce n'est pas qu'il me déplaise de les voir passer, superbes et rieuses, sur leur char triomphal. Je salue même leur reine d'un jour sans aucune arrière-pensée révolutionnaire.
Seulement, ce qui m'inquiète en les voyant défiler si richement parées, c'est de songer que c'est nous qui payons, à notre insu, les frais de la fête. Oui, mes amis, c'est notre linge qui danse ; ce sont nos chemises les plus fines qui ornent la poitrine des pages et des hérauts du cortège ; ce sont vos jupons brodés, vos cols agrémentés de dentelles qui servent à mettre en relief ou à voiler les grâces idem de ces robustes Vénus du battoir.
Essayez un peu de les arrêter au passage en leur demandant : « Et notre linge ? »
Notre linge ! Nous l'aurons la semaine prochaine, quand nos blanchisseuses auront oublié les fatigues de la Mi-Carême et repris le travail.
Encore si cette mauvaise farce ne se reproduisait qu'une fois par an, mais on nous la fait tous les jours.
Et pour quiconque connaît le secret des petits profits clandestins du métier, je ne crains point d'être démenti en affirmant que les trois quarts des blanchisseuses ne se gênent pas pour louer notre linge à la journée et même à la semaine.
Tenez, pas plus tard que l'année dernière, précisément au sortir du bal de la Mi-Carême, j'ai fait pour une nuit la conquête d'une petite blanchisseuse, déguisée en homme.
Une fois dans l'intimité déshabillée du tête-à-tête, savez-vous ce que j'ai reconnu ?
Ma chemise ! Il est vrai qu'elle me l'a rendue... en baisers.

La Mi-Carême en 1882

Annonce des festivités de la Mi-Carême 1882 organisées en banlieue de Paris[83].
Pluie, masques, cors, trompettes et bigophones à la Mi-Carême 1888[84].

Le jeudi de la Mi-Carême 16 mars 1882, paraît un poème d'Escopette, qui nous donne d'intéressantes précisions sur la fête des blanchisseuses.

Il existe sans doute comme dans d'autres Carnavals des cris propres au Carnaval de Paris. « Ohé ! », en est peut-être un.

Jeanne Sauterie reine des blanchisseuses de 1830 à 1847 se costumait en Diane. En 1882, les blanchisseuses affectionnent toujours les costumes mythologiques : Minerve, Vénus.

Le troisième quatrain indique la présence de musiciens sur les chars des blanchisseuses.

La pratique consistant à « emprunter » les vêtements des riches pour se costumer est rappelée au quatrième quatrain.

Le sixième quatrain évoque la reine des blanchisseuses. Le poète parle d'une personne précise sans la nommer.

Jeanne Sauterie a été reine des blanchisseuses durant 17 ans. Il s'est passé 35 ans entre la fin de son règne et 1882. Les blanchisseuses paraissent fidèles à leur reine. Une fois choisie elle est reconduite dans sa fonction pendant longtemps. On peut supposer que la « commère aux airs farceurs » de 1882, est la troisième reine depuis Jeanne Sauterie[85]. Trois reines depuis 1847 totalisant chacune un règne d'environ douze ans.

Le huitième quatrain nous indique que la reine des blanchisseuses porte une couronne.

1
Soyons gais ! C'est la Mi-Carême !
Crions : Ohé ! tous à la fois,
Et regardons passer la crème
Du tuyotage et de l'empois !
4
Les dames plus ou moins bien mises,
Les messieurs plus ou moins exquis,
Auront emprunté les chemises
Des duchesses et des marquis.
7
Qu'elle risque un simple sourire,
Et la foule va se presser ;
Un geste ? Et le peuple en délire
Tombe en ses fers... à repasser.
2
C'est la fête des Blanchisseuses
On va contempler les bras nus
D'un tas de petites noceuses
Figurant Minerve ou Vénus.
5
Mais, sans faire de la politique,
Le Français est toujours tenté,
Même au sein de la République,
De célébrer la Royauté.
8
Et le soir venu, la matrone,
Cédant aux vœux du plus malin,
N'a plus qu'à jeter sa couronne
Par-dessus le premier moulin.
3
Sur les chars où toute la clique
Dès le matin se cramponna,
Nous entendrons cette musique
Qui fait rêver à Namouna[86],
6
Les blanchisseuses ont leur reine,
Une commère aux airs farceurs,
Qui recevra, l'âme sereine,
Les hommages des blanchisseurs.
9
C'est bien ! Mais la reine idéale
Serait celle qui, proprement,
Saurait laver le linge sale
De notre cher gouvernement[87] !

La Mi-Carême en 1887

La fête chez les blanchisseuses inspire des chansons.

Le Petit Journal écrit le samedi 19 mars 1887 :

Les Parisiens en général et plus particulièrement les blanchisseurs et blanchisseuses, pour qui la Mi-Carême est le jour de fête par excellence, ont eu une désagréable surprise, hier matin, à leur réveil.
La neige était tombée en assez grande abondance, pendant la nuit, blanchissant le toit des maisons et le sol des rues; le temps semblait pris irrémédiablement pour toute la journée.
Malgré le mauvais état de la température, la Mi-Carême n'a pas laissé cependant d'être très animée.
Comme cela a lieu tous les ans depuis plusieurs années, c'est spécialement autour de l'hôtel du Petit Journal, rue Lafayette et place Cadet, que l'animation a été plus vive dans Paris et que l'entrain a été le plus grand.
L'entrée de l'hôtel avait été décorée avec beaucoup de goût par M. Storm, propriétaire du Jardin d'hiver de la rue Milton.
Le vaste hall, qui vient d'être construit dans l'immeuble récemment annexé à notre hôtel pour l'agrandissement des services du Petit Journal, a servi hier à la réception des nombreux amis qui sont venus nous faire leur visite annuelle.
Le lavoir du boulevard de la Villette, numéro 80, est le premier dont nous ayons reçu la visite, vers deux heures de l'après-midi. Nous avons demandé au roi, M. Montorier, et à la reine, Mme Cartin, si le mauvais temps n'allait pas décourager les blanchisseuses.
—Les blanchisseuses, voyez-vous, monsieur, nous a répondu la reine, comment voulez-vous qu'elles aient peur de l'eau ?...
En fait, rien n'a découragé les blanchisseuses et jamais Mi-Carême n'a été plus brillante, au Petit Journal tout au moins.
Le lavoir de l'Espérance, rue de Belleville, 15, est le second dont nous avons reçu le roi et la reine, M. Loubière et Mme Dru, qui nous ont remis un très beau bouquet.
Un grand char à cinq chevaux, avec musique, a ensuite amené M. Lagache et Mme Lambert, le président et la reine du lavoir Saint-Pierre, rue de Tardieu, qu'accompagnaient Mesdemoiselles Rosine Séquet, Marie Rousseau et Adèle Roudier, trois jeunes filles costumées en trois couleurs.
Le lavoir Saint-Jean, rue Tandon, arrivé à la suite, avait aussi, pour représenter les trois couleurs, Mlle Marie Fricher et Mesdames Michel et Soules. Le roi était M. Simon et la reine Mme Weller.
Des sonneries de trompes ont annoncé l'arrivée du lavoir Jeanne d'Arc, rue Patay, venu dans un char à quatre chevaux, avec son roi M. Rognion, et sa reine Mme Piot.
Deux charmantes jeunes filles, Mesdemoiselles Julia Evrard et Louise Buque sont venues nous offrir deux splendides bouquets, au nom du grand lavoir Sainte-Marie, 127, faubourg du Temple, dont le roi est M. Fouillet et la reine Mme Buque.
Le patron de ce lavoir, M. Digard, nous a, en outre, remis une somme de dix francs pour les pauvres.
Le lavoir Sainte-Marguerite, de la rue du même nom, a versé également entre nos mains la somme de vingt francs au profit de la caisse des écoles du onzième arrondissement, par l'intermédiaire de leur jeune roi et reine M. Normand et Mlle Gavanier.
A ce moment, une très belle cavalcade, organisée par le Biberon-Robert[88], a défilé vers trois heures et demie, dans la rue Lafayette. Le ciel s'est un peu éclairci, et, tout aussitôt, une foule considérable s'est massée autour de l'hôtel du Petit Journal, entravant toute circulation.
Deux mousquetaires à cheval, précédant les landaus et un char renfermant un orchestre de douze musiciens, nous ont annoncé l'arrivée du lavoir de Jouvence, rue d'Avron. La reine, Mme Joseph Petit, fêtait en même temps ses noces d'or et le roi était M. Gustave François.
Après une sérénade donnée par les Amis de Saint-Hubert, est venu le lavoir Sainte-Marthe, dont M. et Mme Vognin étaient roi et reine, avec leur demoiselle d'honneur Mlle Simone Zelea.
Le lavoir d'Orléans, de la rue Bisson, nous a présenté son roi M. Sandoz, et sa reine, Mlle Failly, accompagnés de Mesdemoiselles Marie Clévenot et Louise Leroy, l'une demoiselle d'honneur, et la seconde fort bien costumée en République.
Deux chars à cinq chevaux, avec une musique de dix-sept exécutants, ont amené en même temps le lavoir Saint-Jean, rue de Belleville. M. Charles Ridel et Mlle Levrey étaient roi et reine, ayant comme garçon et demoiselle d'honneur M. Etienne Collas et Mlle Vilzinski, accompagnés de M. Berthe, patron du lavoir.
M. Ancien, patron du lavoir de ce nom, situé 32, rue de Belleville, nous a remis peu après le produit d'une collecte faite au profit des pauvres et montant à 25 francs. M. Ancien était roi et Mme Bacot reine de ce lavoir.
Trois landaus du lavoir de la rue du Buisson-Saint-Louis ont amené M. Eugène Martin et Mlle Delahaye, roi et reine, qui ont eu la gracieuseté de nous offrir un splendide bouquet.
Après le passage de la ménagerie incohérente, dont le dompteur et les animaux férôces renfermés dans une cage ont obtenu le plus vif succès dans Paris, sont venus simultanément le bateau-lavoir de la Villette et le bateau-lavoir de la Gare-Carré.
Le premier avait comme roi et reine M. Jules et Mme Etévé; le second M. Benoist et Mme Gigon.
Une musique nous annonce l'arrivée du lavoir de la rue Germain-Pilon, ayant pour roi M. Déglise et pour reine Mme Noirel.
Après la visite d'une jeune cantinière, Mlle Églantine Grosca, qui nous a remis un franc pour l'œuvre de la Bouchée de pain, la société de la Mi-Carême d'Arcueil-Cachan, le pays par excellence des blanchisseurs, s'est présentée à notre hôtel, accompagnée de la musique des Touristes montrougiens, dirigée par M. Millard.
Un immense tambour-major, M. Ernest Legorgu, menait cette société, pleine d'entrain, dont le roi et la reine sont M. et Mme Louis Lorrain.
Un bal s'est improvisé dans notre hall. Il aurait pu durer longtemps, si le trajet n'avait été si long pour retourner à Arcueil.
Après une sérénade des Trompettes de Paris, le défilé a été clos par la société la Républicaine, de Charonne, qui avait organisé une charge très réussie en imaginant le lavoir des rosiers à Nanterre.
En somme, charmante journée, bien faite pour resserer les liens amicaux qui unissent le Petit Journal et ses lectrices, tout aussi bien que ses lecteurs.
Dans la soirée, la société en formation, l'Espérance, est venue nous sonner de brillantes fanfares.

La Mi-Carême en 1890

Une encyclopédie[89] à son article « Carnaval » décrit la Mi-Carême :

« La mi-carême. Il était déjà d'usage au XVe siècle de fêter la mi-carême. On élisait des rois et des reines, qui après une promenade triomphale dans les rues, donnaient à danser à leurs sujets d'un jour. À Paris, c'était le jour consacré où l'on faisait embrasser aux nouveaux apprentis la Truie qui file, sculptée à l'encoignure de l'une des maisons du marché aux poirées. On heurtait fortement le nez des malheureux contre la pierre et ce spectacle soulevait les rires et les quolibets des badauds ameutés. Plus spécialement, les harengères[90] se distinguèrent dans la célébration de la mi-carême. Aujourd'hui, ce sont les blanchisseuses qui continuent la tradition, élisent des rois et des reines, parcourent Paris sur des chars et dansent éperdûment toute la nuit. »

Élections au lavoir en 1891

L'intérieur du lavoir parisien juste avant la Fête des Blanchisseuses[91].

L'Illustration écrit en 1891[92] :

Dans l'atmosphère âcre de la coulerie, à travers la buée qui monte de la cuve, et la pluie de gouttelettes d'eau distillée retombant des poutrelles du toit ; tout le long de la grande salle où s'alignent les baquets, où gicle l'eau chaude ; au plein du travail, quand les brosses frottent énergiquement ; à l'heure du déjeuner sur le pouce, on sentait, ces jours derniers, qu'il se passait quelque chose. Il s'agissait d'élire un roi et une reine. Que de compétitions, que de diplomatie, que de faux fuyants ! Donner sa voix, n'est pas une petite affaire. Déjà quand il est question d'un député... donc pour un roi !
Enfin ! il a bien fallu aboutir. Du reste, au lavoir comme ailleurs, il est des personnalités qui s'imposent. Au parlement, on dit de certains de nos représentants qu'ils sont ministrables ; il y a des rois de race dans le savon et la lessive. Ici, c'est le patron de l'établissement, un bon gros qui ne refoulera pas sur la question des litres — toute gloire se paye ! — là on s'arrêtera à un garçon de coulerie, jarret infatigable et, dit-on, un cœur d'or. Reste la reine. Branche aînée ou branche cadette ? La forte commère qui tiendra tête au roi, premier modèle, ou la jeune femme plus délurée, qui formera un joli couple avec l'élu genre numéro deux ? Si ce sont les vieux partis qui l'emporte, si l'on plaide la cause de la raison, en convenant qu'il faut se faire représenter par quelqu'un « ayant de la tenue » alors nous aurons le duo solennel, redingote et robe de soie noire, à peine un bouquet, et un grand cordon en bandoulière. Les freluquets — la partie un peu antique du lavoir traite ainsi la jeunesse — abordent plus aisément le costume.

Le tournant de 1891

Fête des Blanchisseuses 1891 à Paris : la reine et son cortège quitte le lavoir[92]
Annonce parue le jeudi de la Mi-Carême 1891[93].

Parlant du cortège de la reine d'un lavoir parisien, L'Illustration écrit en 1891[92] :

Le char est parti au grand trot, les cors emplissent l'air de leurs éclatantes fanfares, les gamins suivent en criant, les curieux s'amassent, le boulevard[94] envahi représente une mer humaine. Cinq cent mille spectateurs attendent cinquante ou soixante chars ! Et l'on est content, et l'on rit à qui mieux mieux ! Parce que les grandes pensées, les réflexions amères ont besoin d'être coupées de temps en temps par un vent de folie. c'est humain.
Autrefois[95] les chars se répandaient par la ville à leur gré. On a voulu cette fois les réunir en cortège officiel et stimuler le zèle des organisateurs par une distribution de primes.
Ce sera-t-il plus gai, étant plus beau ? C'est à voir. Mais on ne s'ennuyera pas tout de même ce jour-là dans le monde des lavoirs. Après la promenade, banquet, toasts nombreux au roi et à la reine ; après le banquet, bal ; après le bal, les huîtres et la soupe à l'oignon pour se réconforter. Vingt-quatre heures de sommeil par là-dessus, et il n'y paraîtra plus.

Apparition de la Reine des Reines de Paris en 1891

Annonce de la désignation de la reine de la cavalcade de 1891[96].
Mademoiselle Louise Sicard, Reine des blanchisseuses 1891[97].
Annonce du défilé de la Mi-Carême 1891 avec la première Reine des Reines de Paris[98].

En 1891, Morel président de la chambre syndicale des maîtres de lavoirs prend l'initiative de créer un comité des lavoirs qui fédère les cortèges des lavoirs parisiens. Apparaît alors la première Reine des Reines de Paris : Louise Sicard[97].

À son propos, Le Progrès Illustré, supplément littéraire du Progrès de Lyon, écrit le 15 mars 1891 page 8 : « les organisateurs (de la Mi-Carême parisienne) ont voulu apporter à cette fête un élan nouveau : ils ont voulu avoir une reine des reines. Pour cela les maîtresses blanchisseuses se sont réunies en conseil secret pour désigner celle qui devait porter ce titre. À l'unanimité elles ont nommé Mlle Sicard dont nous donnons le portrait en première page. La reine des blanchisseuses est une belle fille de vingt-six ans, à la chevelure très brune, au teint mat, à la bouche souriante, aux yeux vifs. Lorsqu'elle était au lavoir Saint-Ange elle en avait été élue reine deux années de suite. Elle appartient maintenant au lavoir de la rue Milton. »

Le Petit Journal écrit, le 4 mars 1891, veille du défilé : « Au premier rang sera « la Reine des Reines », Mlle Louise Sicard, qui a été nommée la reine des quarante reines élues par les lavoirs concurrents. » Des guillemets encadrent le titre nouveau de Reine des Reines dans l'article intitulé : « LA REINE DES BLANCHISSEUSES ».

Le 5 mars 1891, jour de la Mi-Carême, tous les cortèges, ou tout au moins un grand nombre d'entre eux, convergent pour défiler de concert à partir de la place de la Madeleine. Place de la République ils sont photographiés. Le plus beau char reçoit une médaille d'or. Le succès est immense.

Les facétieux étudiants des Beaux-Arts en profitent pour se joindre au cortège avec le char du lavoir des Beaux-Arts[99] !

Fait à relever, le jury qui juge les chars n'est pas formé de blanchisseuses. Il est masculin. Au nombre des hommes qui le composent, on trouve : « Villard, ancien conseiller municipal, Hattat, conseiller municipal, Morel, Adenis, Merwart, etc[100]. » Morel est le président de la chambre syndicale des maîtres de lavoirs, donc du syndicat patronal, Merwart fait partie de l'Association générale des étudiants de Paris. Et ce jury ne juge pas que des chars de blanchisseuses, d'autres chars se sont joints au cortège, pas que celui des Beaux-Arts.

L'année d'après, pour la Mi-Carême, l'évènement est réédité, toujours avec un grand succès, et avec la Reine des Reines suivante. Cependant, Le Petit Journal, qui soutient à fond l'entreprise des maîtres de lavoirs écrit : « Cette année, la Mi-Carême avait perdu en grande partie son caractère spécial de fête des lavoirs et des blanchisseuses ; c'était une journée de réjouissance générale, une occasion de s'amuser à peu de frais ; les Parisiens n'ont eu garde de laisser échapper cette aubaine[101]. »

À la fête des blanchisseuses était toujours invité les « pratiques », c'est-à-dire les clients. Et quand les chars des lavoirs parcouraient les grands boulevards, tout le monde pouvait en profiter. Quand le journal écrit que la Mi-Carême a « perdu en grande partie son caractère spécial de fête des lavoirs et des blanchisseuses », il trahit les intentions de ceux qui sont en train de s'emparer de l'événement en en chassant ses organisateurs historiques : les blanchisseuses. L'opération de confiscation de leur fête est bien en route. En 1892, c'est encore un jury de reines qui élit la Reine des Reines. Bientôt, ce ne sont plus elles qui choisissent. Face à ce déferlement qui leur arrache leur fête au nom de l'efficacité, avec le soutien de la presse et des autorités, et avec des moyens matériels, que peuvent faire les blanchisseuses ? Ce qui leur arrive : se faire déposséder d'une fête qui marche bien, au nom de la fête, par des personnes qui, pour le moment, ne proclament pas encore leurs intentions d'en faire autre chose, n'a même pas de nom. Il faut attendre presque 120 ans et l'année 2009 pour voir avancer, pour des faits analogues, le qualificatif de « squat d'événement[102] ».

Quelle organisation pour quelle fête ?

En 1892, un journal parisien[103] écrit :

Voici la Mi-Carême : il n'y aura pas de char promenant dans les environs et sur les grands boulevards la reine élue. Depuis deux ans, par tristesse, cette coutume est tombée en désuétude.

On peut supposer que « la reine élue » et sa cavalcade dont il est question ici, c'est une reine et une cavalcade émanation des blanchisseuses elles-mêmes, évincées par une « reine et une cavalcade des blanchisseuses » émanation de la chambre syndicale des maîtres de lavoirs[104].

La fête des femmes dans le cadre du Carnaval de Paris avec l'élection et la cavalcade des reines des blanchisseuses organisées par les intéressées elles-mêmes disparaît.

Son nom et son prestige sont usurpés par d'autres qui l'ont remplacé par un spectacle.

Raisons possibles du changement

Plusieurs raisons peuvent être envisagées :

Simplement souhaiter transformer la Mi-Carême en spectacle de prestige et vitrine publicitaire.

Réduire l'espace que les femmes contrôlent.

Dans les années 1890 et autour d'elles, la pression des femmes pour acquérir de nouveaux droits, espaces d'expression et libertés, connaît des avances significatives, même en termes symboliques.

En 1897, par exemple, pour la première fois une femme intègre comme élève l'École des Beaux-Arts de Paris.

On débat de la possible entrée des femmes en politique.

Devant l'avancée féminine générale, les hommes qui dirigent les lavoirs ont pu, en réaction, souhaiter priver les femmes de la maîtrise de la Mi-Carême.

Ils ont pu aussi liquider le réseau des reines échappant au contrôle des maîtres de lavoirs, pour prévenir sa possible transformation en réseau revendicatif. En 1891, cela fait juste sept ans que les syndicats de salariés ont été légalisés par une loi votée en 1884.

Le rôle d'éléments extérieurs aux lavoirs n'est pas non plus à négliger : politiques et presse en particulier. Le Petit Journal, premier soutien de l'initiative des maîtres de lavoirs a certainement joué un rôle. Habitué de la publicité, soutien traditionnel et sans doute intéressé de la Mi-Carême, il a peut-être même été à l'origine de la transformation de la fête des blanchisseuses en autre chose. La mise en scène nécessitant d'en attribuer l'origine à celles-mêmes qui en étaient spoliées : la paternité du changement et de la cavalcade de 1891 est attribuée cette année-là à une « Société des ouvriers et ouvrières en blanchisserie[105] ». Six ans plus tard, Le Petit Journal n'a plus besoin de travestir la vérité et évoque uniquement en qualité d'organisateurs le « comité des maîtres de lavoirs[106] ».

Les femmes exclues de l'organisation de leur fête

Extrait du programme de 1892[107] :

Programme de la fête populaire de la Mi-Carême 1892
Approuvé par la Reine des Reines Mademoiselle Henriette Delabarre
Comité :
Président d'honneur : M.Villard, Président de la Société centrale du Travail professionnel. — Président : M.Morel, Président de la Chambre syndicale des Lavoirs de Paris. — Vice-Présidents : M.Rancès, vice-président de l'Association des Étudiants ; M.Merwart, de l'Association des Étudiants[108] ; M.Rémy Leroy, vice-président de la Chambre syndicale des blanchisseurs. — Secrétaires : MM.Semichon[109], Bailly, Isoard, Gaston Mayaud. — Trésorier : M.Raynal, Maître de Lavoir. — Commissaires : Vacquerie, Muller. — Membres du Jury : MM.Gastiné, Schwob, Dehaître, Lamothe, Cuau, Delaroch, Denterbecq et les Délégués de la Presse Parisienne.
Eugénie Petit, Reine des Reines de Paris 1893[110].

La fête réduite à un spectacle

Le Journal illustré écrit, le 3 avril 1892 :

Cette journée (de la Mi-Carême), à Paris, pourrait s'appeler, ad libitum, la journée des blanchisseuses, son titre officiel, ou la journée des confetti, ou encore la journée des bousculades.
Dans tous les cas la gaîté en a été le principal élément, et si l'effervescence joyeuse du public a revêtu parfois un caractère quelque peu brutal, il en faut peut-être rendre responsable le splendide soleil de mars qui semblait avoir exercé largement son action sur le cerveau des Parisiens.
La grande attraction de la journée était le cortège organisé en l'honneur de la reine des reines des blanchisseuses, Mlle Henriette Delebarre, dont nous avons publié le portrait.
Grâce à de généreuses subventions, les promoteurs de cette promenade carnavalesque ont pu arriver à un fort beau résultat et le défilé des chars, corps de musique et groupes de travestis dont se composait l'importante escorte de la reine des reines, a obtenu un succès mérité.
En tête du cortège des étudiants en 1893 : vélos fleuris et faluches[111].

1893 : convergences sociales

La cavalcade de la Mi-Carême 1893 défile sous les serpentins géants emmêlés dans les arbres dénudés des Grands Boulevards parisiens[112].
Une femme pauvre et son enfant passent devant la foule en liesse de la Mi-Carême 1894[113].

Quand les très populaires étudiants parisiens annoncent en 1893 qu'ils vont se joindre au cortège des blanchisseuses, François Coppée les salue avec un poème : Aux étudiants pour leur Cavalcade de la Mi-Carême. Il les encourage à célébrer la Mi-Carême comme « le bon peuple naïf » et danser avec les blanchisseuses[114].

Le 9 mars, sur les Grands Boulevards, trois cortèges défilent pour la Mi-Carême : de la reine des reines, de la reine du Temple (le marché du Carreau du Temple) et de la reine du syndicat (de l'Alimentation parisienne).

Les étudiants de Paris, avec l'armée du chahut, organisation qui a fait une première apparition très discrète l'année précédente[115], remporte un succès immédiat.

Le journal Le Temps relève à cette occasion que :

L'armée du chahut avec son orchestre de bigophones et ses vendeuses en chapeau miss Helyett[116] du journal En Arrière, forment un ensemble des plus réjouissants[117].

À la Mi-Carême suivante, le 1er mars 1894, les étudiants sont toujours présents[118] et François Coppée leur écrit à nouveau un poème[119].

On remarque, dans leur défilé : les chats mousquetaires à cheval d'Alfort, la rosière du XXIe arrondissement de Paris (un jeune homme travesti), etc.

Ainsi, à la Mi-Carême, à partir de 1893, les extrémités sociales se touchent. Défilent ensemble les étudiants, issus de familles privilégiées, les employés des marchés et de l'alimentation et les femmes des lavoirs, représentants les couches populaires les plus modestes.

À partir de ce moment, si ce n'est déjà avant, la Mi-Carême devient la grande fête des étudiants parisiens. Et le reste au moins une cinquantaine d'années. On rencontre la dernière importante participation étudiante à la Mi-Carême le 28 mars 1946.

Le long de toutes ces années, les étudiants élisent souvent leurs reines, pourvues d'un titre spécial qui varie : Lisette des étudiants, etc. Il existait déjà vers 1840-1850 une reine des étudiantes parisiennes. Émile de Labédollière, qui en parle dans un ouvrage général sur Paris, ne précise pas si la reine des étudiantes avait un rapport avec la Mi-Carême :

Avant 1830, les étudiants l'adoptèrent (le bal de la Grande-Chaumière), ainsi que leurs sémillantes compagnes, parmi lesquelles brillait Clara Fontaine, qui fut couronnée la reine des étudiantes ; elle était née à Bordeaux, le 25 janvier 1820, et, pendant plusieurs années, cette belle brune à la taille cambrée trôna sans conteste à la Grande-Chaumière. Qu'est-elle devenue ? nous l'ignorons ; mais elle peut être considérée comme une des créatrices de la danse échevelée[120].

Programme de la Mi-Carême des étudiants de Paris, en 1895

Échos de la Mi-Carême 1895 à Paris[121].
Marie Bonhomme, Reine des Reines de Paris 1894[122].
Marie-Louise Grimm, Reine des Reines de Paris 1895[121].
Henriette Dufoulloy, Reine des Reines de Paris 1896[123].
Marie Schœnacker, Reine des Reines de Paris 1897[106].

Extrait de La Presse, 18 février 1895, page 1 :

Le comité central des étudiants vient d'arrêter, en ce qui le concerne, le programme de la cavalcade de la Mi-Carême.
Rendez-vous place de la Sorbonne. Départ à onze heures pour le boulevard Saint-Michel, les rues de Médicis et de l'Odéon, le boulevard Saint-Germain. Fusion, au Cours-la-Reine, avec la cavalcade des blanchisseuses.
À l'arrivée du cortège, place de l'Hôtel-de-Ville, simulacre d'une course de taureaux, défilé devant le char de la reine des reines et rentrée au quartier latin.
Le soir, place du Panthéon, autodafé du « Prince Carnaval » ; à sept heures, grand dîner fraternel à l'hôtel des Sociétés savantes, rue Serpente, et grand bal auquel la reine des reines est invitée.

La Mi-Carême 1895 dans un lavoir

Maria Bourdillon Reine des Reines de Paris 1898[124].
Dessin datant de 1899, se moquant des reines et leur penchant pour les étudiants[125].
Charlotte Proisy, Reine des Reines de Paris 1899[126].

Un publiciste parle de la fête dans le lavoir où travaille sa blanchisseuse [63] :

Simple relevé de mes notes sur la Mi-Carême de cette année :
Mardi, 19 mars. — Interviewé Mlle Denise, ma blanchisseuse, qui vient de me livrer, contre son habitude, des cols insuffisamment empesés. Elle s'excuse avec de grands gestes :
— Ah ! monsieur, ne m'en parlez pas ! Depuis une semaine, je ne fais plus rien ; les préparatifs de la fête, les soucis de ma toilette, les mille détails de la cérémonie, tout cela ne me donne guère du cœur à l'ouvrage, et il me tarde bien que ce soit fini...
— Alors, vous êtes reine?
— Sous-reine plutôt, reine de mon lavoir, si vous aimez mieux.
— Et vous n'êtes point troublée à la pensée d'aller voir M. le président de la République ?
— Dame, cela me fera bien plaisir : on dit que M. Faure est très bon, très simple, et si je rougis un peu, je suis certaine qu'il m'excusera et ne m'en voudra pas trop de ma gaucherie. D'ailleurs, j'ai préparé à son intention un petit compliment dont je suis assez contente : je l'ai montré au cordonnier d'en face qui a son brevet : il l'a trouvé très bien troussé.
— Ce que vous allez être heureuse et fière après-demain, quand vous passerez sur votre char triomphal au milieu de la foule qui vous acclamera ! Quelle griserie ! Qui sait ! vendredi matin, quand vous vous réveillerez, vous serez peut-être toute triste et vous regretterez cette joie de la veille qui aura passé comme un rêve ! Le battoir vous paraîtra lourd, le métier ennuyeux, et vous trouverez que votre royauté d'une journée aura été vraiment trop éphémère ?
— Ah ! monsieur que me dites-vous là ! Regardez-moi en face, bien dans les yeux ! Suis-je une personne qui ressemble à une imbécile ? Les honneurs du carnaval ne mettent pas d'argent dans la poche et je ne suis pas assez sotte pour regretter une gloire qui ne rapporte rien.
J'admire la philosophie résignée de ma blanchisseuse et je lui souhaite sincèrement plaisir et succès...
Vendredi, 22 mars. — Je suis allé en son propre fief, là-bas, au fond d'un faubourg, causer de nouveau avec ma blanchisseuse. Toujours accorte, mais les yeux un peu lourds, les joues émerillonnées, elle me reçoit au beau milieu du lavoir. Ses cheveux ont conservé, dans leurs lourdes tresses, un soupçon de l'ondulation savante qu'y avait imprimée la veille le coiffeur. Mlle Denise étouffe d'abord derrière sa jolie main — un peu trop ronde et trop rouge — un léger bâillement qu'excuse sans peine une longue journée si royalement occupée.
Puis, répondant à mes questions pressantes :
— Ah ! monsieur, me dit-elle, vous me voyez toute interloquée. Je ne sais plus où j'ai la tête. Je m'imagine avoir rêvé. Cela a-t-il été assez chic ! En voilà d'un succès. J'ai déjà vu plus d'une Mi-Carême, mais à côté de celle-ci les autres n'étaient que de la « gnognotte ». Le Mardi-Gras est détrôné; le 14 Juillet même ne nous offre plus rien de neuf : la fête des blanchisseurs unis aux étudiants, voilà la grande fête parisienne... Ah ! ce défilé, cette cavalcade qui n'en finissait plus, cette promenade triomphale au milieu d'une foule enthousiaste, ces chars merveilleusement décorés, ces costumes... M'avez-vous remarquée, monsieur, trônant sur le char de l'Eau de Javel, en tulle vert clair, avec mon diadème étincelant et mon sceptre de roses ?...
— Vous étiez ravissante, mademoiselle.
— Vrai, c'était superbe. Et l'on n'avait pas le temps de s'ennuyer, je vous jure. Il fallait être aimable, répondre aux saluts et aux acclamations, se battre à coups de confetti et de serpentins. Si j'avais autant de pièces de cent sous que j'ai lancé de spirales... et envoyé de baisers !
— Ces derniers surtout, mademoiselle, me paraissent inestimables...
— Vous blaguez ; mais ça ne fait rien, je vous promets qu'on en a eu pour son argent. Est-ce assez joli tout de même ce truc des serpentins. Lancés d'un balcon à l'autre, ces rubans de toutes couleurs formaient au-dessus de nos têtes de gracieux arcs de triomphe et tous les arbres des boulevards disparaissant sous ces banderoles ressemblaient de loin aux arbres de Noël, ou à ces bouquets qu'en mon pays les jeunes gens accrochent aux fenêtres des jeunes filles aux premiers jours de mai !...
À ce moment, une grosse dame, les cheveux encore saupoudrés de confetti multicolores, un bouquet de lilas à demi fané au corsage, s'approcha de nous en s'étirant les bras.
— Maman ! dit Mlle Denise.
La présentation faite, j'interrogeai à son tour la maman de Denise.
— Tout ça c'est très beau pour la jeunesse, monsieur, mais pour nous autres, c'est trop de fatigue. Je n'en puis plus. On s'éreinte à se balader comme ça, même en voiture. Et puis l'on mange beaucoup, on boit trop. L'estomac se dégrade et en voilà pour huit jours à se remettre ! Sans compter le tintouin que donnent les préparatifs et le mal qu'on a à reprendre le collier. Quant à une belle fête, ça a été vraiment une belle fête. Ma fille a eu un succès oh ! mais un succès !... Tenez, je puis bien, vous dire ça, à vous. Elle a déjà reçu ce matin, de gens très bien, vingt pièces de vers, douze bouquets et huit déclarations d'amour...
Et comme je m'apprête à féliciter Mlle Denise, la porte claque et un grand gaillard, solidement râblé, entre en coup de vent.
— Mais voilà mon futur gendre, me dit à l'oreille la maman de Denise, voilà le roi de l'Eau de Javel !.
Alors, ayant complimenté les amoureux; je me retire de peur d'être indiscret.

Disparition de la fête ouvrière

Eugénie Barbier, Demoiselle d'Honneur de Charlotte Proisy, Reine des Reines de Paris 1899[127]. Elle est Reine de la Renaissance des Halles en 1900 et 1909[128].

Ce que Morel n'avait certainement pas prévu, c'est qu'en créant une Reine des Reines il allait faire naître une concurrence avec les patrons des marchés parisiens pour la possession du titre.

Ceux-ci s'en emparent à partir de 1898. La Reine des Reines des marchés remplace la Reine des Reines des lavoirs.

Consacrant, à sa façon et sans la détailler, la défaite du comité des lavoirs, Le Petit Journal écrit alors :

« On sait que cette année, les lavoirs n'ont pas organisé de cortège ; c'est individuellement qu'ils viennent nous rendre visite. La grande attraction que le public groupé rue Lafayette, devant l'entrée du Petit Journal, attend, du reste, avec bonne humeur, c'est la reine des reines des marchés, qui est venue vers onze heures et demie[124]. »

En 1901, une Reine des Reines élue, Mlle Romelotte, est déchue et remplacée par une autre, comme le rapporte le journal La Presse :

« On sait que Mlle Romelotte, qui avait été précédemment élue Reine des reines, a vu son élection annulée sous le prétexte qu'elle appartient au marché des Carmes. lequel a déjà fourni la Reine des reines l'année précédente »
« A ce propos, le marché des Carmes a décidé, devant l'affront qui était fait à sa reine, de ne point participer aux fêtes du Carnaval[129] ! »
Clotilde Ozouf, Reine des Reines de Paris 1900[128].

En 1901, croyant certainement que la grandiose Mi-Carême parisienne est encore une fête ouvrière organisée et contrôlée par les blanchisseuses, des mineurs grévistes de Montceau-les-Mines montent à Paris pour y participer de façon politique et organisée. Ils construisent deux chars à la Bourse du Travail rue Charlot et tente le jeudi de la Mi-Carême 14 mars de rejoindre le cortège place de la Concorde. Ils se heurtent à l'hostilité du public et à l'action de la police qui neutralise complètement leur initiative. Cet événement est abondamment rapporté et commenté par la presse parisienne de l'époque. Il constitue un des rares du genre dans le cadre de la Mi-Carême, fête apolitique et carnavalesque réunissant indifféremment des représentants de toutes les couches, tous les âges et tous les bords de la population.

En 1903, c'est au tour du commerce parisien représenté par le Comité des Fêtes de Paris, organisme privé réunissant des personnalités et des syndicats patronaux, de se saisir de l'organisation de la Mi-Carême[130]. Il est dirigé par Léon Brezillon propriétaire notamment de deux cinématographes, c'est-à-dire deux salles de cinéma.

Un journal en 1903 se fait l'écho du changement :

C'est jeudi prochain, la Mi-Carême.
La fête sera célébrée, c'est plus que probable, très gaiement; mais ce ne sera plus la Mi-Carême habituelle : ce sera autre chose. Il y aura cavalcade sur la rive droite, cavalcade et réjouissances sur la rive gauche, bataille de confetti sur les boulevards[131]; les automobiles, pour la première fois, joueront leur partie dans l'ensemble. Les costumes seront riches, les déguisés nombreux, mais le caractère bon enfant, l'aspect ouvrier en rupture de travail et en liesse aura disparu.
Marie Marlin-Poirier, Reine des Reines de Paris 1901[132].
Les cortèges formés par les lavoirs, les cours des reines, majestés d'un jour, blanchisseuses de la veille et du lendemain, appartiennent dès maintenant à l'histoire anecdotique de Paris. Depuis que M. Sémichon[133], qui fut l'âme de ces organisations, n'est plus là pour les diriger, les lavoirs ont cessé de se réunir pour former une cavalcade unique; ils ont continué encore quelques années à sortir individuellement, mais cette fois, peu, très peu, manifestent l'intention de célébrer leur fête traditionnelle.
D'autre part, la cavalcade des marchés est, elle aussi, atteinte. Le marché du Temple, qui se mit à la tête de l'organisation abandonnée par les lavoirs, n'existe plus ; pour galvaniser la Mi-Carême, il a fallu, cette année, recourir à des appuis extérieurs et à des moyens qui, pour être bons, n'en restent pas moins étrangers aux corporations en cause.
Dans ces conditions, nous nous ferons un plaisir, au Petit Journal, de recevoir, après la reine des reines et sa cour, ceux de nos amis qui voudront bien venir nous apporter en ce jour de fête leur salut traditionnel. Nous échangerons nos vœux de bonheur et trinquerons, la coupe de Montebello[134] en mains ; à la prospérité des affaires.
Mais adieu nos longues réceptions d'antan ! Adieu la décoration extérieure de notre hôtel ! Adieu la fête d'autrefois ! Place aux solennités et salut à la nouvelle Mi-Carême[135] !

L'élection échappe aux femmes. Ce sont des journalistes, députés, élus de Paris, de sexe masculin, qui choisissent la reine.

La popularité de la Reine des Reines reste immense. Elle est reçue à l'Hôtel de ville, la préfecture de Police, l'Élysée et acclamée par quatre cent mille Parisiens !

La Mi-Carême au théâtre

En 1903, la Mi-Carême apparaît dans une pièce de théâtre[136].

Extrait d'une critique :

Pour tout vous dire, nous ajouterons à ce récit que nous tombons en pleine mi-carême, qu'il y a là une cavalcade de blanchisseuses réjouissantes — si l'on veut — où chacun se rencontre sous un déguisement imprévu : gendarme, polichinelle, clown, Gugusse (hélas que tout cela est donc vieux jeu !) ; que la Reine des Reines est Anne-Marie; que la patronne du lavoir est la femme de Souillard (à quoi bon, grands dieux !) ; que la moitié du cortège entre au Palais de Justice et chez le juge d'instruction aussi facilement, plus facilement que le ferait le Garde des Sceaux lui-même ; qu'il y a aussi des trompettes, des bigophones, de la joie, de la gaieté... et qu'enfin on essaie d'exciter le rire qui, toutefois, ne vient guère[137].

1904-1905 : Solennités internationales

Le cortège de la Mi-Carême vers 1900 vu par Camille Pissaro.
La Reine de Turin, à droite, accueille les Reines de la Mi-Carême parisienne, Turin 1904.
Élections de reines en mars 1905[138].
Une vue du marché turinois de Porta Palazzo prise en 2010.

Vers 1900, la popularité de la Reine des Reines a franchi les frontières.

À l'époque c'est une élue des marchés parisiens. Ce serait à son exemple que d'autres reines apparaissent dans le monde[139].

Ce qui est certain en tous cas, c'est qu'en 1902 de grandes fêtes sont organisées au célèbre marché de Porta Palazzo à Turin. Bien qu'ayant un caractère carnavalesques, elles ont lieu en septembre loin de la période du Carnaval. Est élue à cette occasion la première reginetta palatina, ce qui signifie en italien : « petite reine palatine », car le marché de Porta Palazzo se trouve voisin de la porta Palatina, monument antique romain[140].

En septembre 1904, à l'initiative du journal turinois satirico-humoristico-politico-sociale « Il Fischietto »[141], la Reine des Reines, avec d'autres reines de la Mi-Carême parisienne, participent aux fêtes de Porta Palazzo[142].

C'est un voyage fabuleux pour l'époque et pour des reines d'extraction très modeste[143].

C'est le début d'une période de dix ans d'échanges internationaux entre la Mi-Carême parisienne et des villes d'autres pays que la France.

L'annonce de la participation italienne à la fête à Paris en 1905 galvanise les Parisiens et amène la réunification de la Mi-Carême parisienne qui, depuis trois ans, s'était divisée avec une Reine des Reines de la rive gauche et une Reine des Reines de la rive droite de la Seine.

Le 23 décembre 1904, « M. Brezillon a exposé au préfet (de Police Louis Lépine) la fusion des deux comités, suscitée surtout par le désir de faire mieux que ce qui a été fait jusqu'alors, en unissant les ressources, les efforts et les initiatives pour pouvoir organiser une réception grandiose aux délégations des halles et marchés de Turin et aux commerçants des grandes villes italiennes qui se joindront à elles[45]. »

Une délégation parisienne est invitée au Carnaval de Milan en 1905[144].

À la gare de Turin, Torino Porta Nuova, le 28 mars 1905, à 0 heures 20, une foule énorme acclame le convoi de douze voitures, attelées de deux locomotives, qui part vers Paris[145]. Trois cents Italiens, de Turin et Milan, partent participer aux fêtes de la Mi-Carême 1905. À leur tête se trouvent la reginetta palatina Rosina Ferro-Pia, reine du marché de Porta Palazzo et Maria Nulli, reine des marchés de Milan.

Dans le programme pour les fêtes de la Mi-Carême, 1905[45] est indiqué qu'il est prévu que le 30 mars défileront dans la grande cavalcade des marchés, lavoirs et cortège allégorique des syndicats de l'Alimentation parisienne 40 chars et 2000 figurants.

Ce jour-là, la cavalerie du Wild West Show le célèbre cirque de Buffalo Bill[146] arrivé la veille de la fête à Paris rejoint le cortège et l'accompagne ensuite :

Mais une surprise nous était réservée : Buffalo-Bill nous envoyait quelques-uns de ses meilleurs cavaliers, qui venaient se joindre au cortège à la place de la Concorde, et ce fut le plus beau défilé, où, après les Peaux-Rouges, superbement empanachés, on vit cosaques, gauchos et cowboys, sans oublier une batterie d'artillerie anglaise, qui représentait sans doute quelque entente cordiale[147].

Le soir, les reines avec leur suite officielle sont reçues à l'Hôtel de ville et à la préfecture de police.

Puis l'on se sépare, un peu ahuris d'avoir accompli, avec quelques bigophones, des légumes grotesques, des seigneurs Louis XIII et des jolies filles, de si grandes choses sans s'en douter[148].

Le lendemain soir une retraite aux flambeaux de la gare de l'Est à l'Observatoire rassemble 1000 musiciens et 1500 figurants avec chars lumineux, illuminations et feux d'artifices[148].

Ce n'est pas la première fois que le Carnaval de Paris reçoit une délégation étrangère. Déjà le mardi gras 5 mars 1878, une délégation de 64 étudiants espagnols, membres de la Estudiantina espagnola de Salamanque, avec guitares et tambourins avaient défilé dans Paris, accueillie par 600 étudiants parisiens et une foule immense[149].

Les festivités de 1905 vues par la Gazzetta del Popolo

La Gazzetta del Popolo, journal de Milan, écrit le 1er avril 1905 :

Les petites reines italiennes à Paris
Le banquet au « Petit Journal »
Paris, 31 mars (par téléphone) – Hier soir avait lieu à 21 heures, dans la salle des fêtes du Petit Journal, le banquet organisé par le Comité des fêtes de la Mi-Carême, sous la présidence d'honneur du comte Tornielli.
La Reine des Reines de Paris présidait, assistée par les petites reines italiennes.
A la table d'honneur était Archdeacon, député de Paris, des conseillers municipaux, Trezza di Musella de la Chambre de commerce italienne, les présidents des Comités parisiens, Piccini de Turin, Gerosa de Milan, etc.
Huit cents personnes assistaient au banquet dans la salle du Petit Journal.
Au dessert ont été porté des toasts par Archdeacon, Trezza di Musella et Gandolfi.
A minuit a commencé un bal qui a duré jusqu'au matin.
La matinée
Paris, 31 mars (par téléphone) – Les petites reines de Turin et Milan, accompagnées par les reines françaises et des membres du Comité franco-italien, ont assisté à une matinée artistique dans la salle des fêtes du magasin Dufayel.
Elles ont reçu en cadeau un bracelet d'or.
La retraite aux flambeaux
Paris, 31 mars (par téléphone) – La retraite aux flambeaux, en l'honneur des reines de Milan et Turin, a attiré une grande foule à la gare de l'Est, d'où devait partir le cortège.
Les reines sont vite arrivées avec leurs suites, acclamées par la foule.
Le cortège se composait de 1000 musiciens et 1500 figurants.
Tout le long du boulevard de Strasbourg la foule criait avec enthousiasme : Vive les reines ! Vive l'Italie !
Le cortège a traversé les Halles et le Marché Lenoir, particulièrement applaudi. Tous les cafés étaient plein de gens qui montaient sur les tables ou sur les sièges pour voir passer les petites reines.
Après la traversée des marchés le cortège est allé à l'Hôtel de Ville où ont été reçu les reines italiennes[25].

Une fête, comment ?

Des délégués de Calais à la Mi-Carême 1906 avec la Reine du Courgain, quartier maritime de Calais.
Des délégués suisses à la Mi-Carême 1906, dont Mademoiselle Hermance Taverney, Palès déesse du Printemps de la Fête des Vignerons de Vevey 1905 et ses deux demoiselles d'honneur.
Rosa Blanche Reine des Reines de Paris 1906[150].
Le char de la Reine des Reines de Paris 1906[151].
La société des Étourdis ou de l'Académie culinaire, une société bigophonique aux instruments de musique en carton en formes de denrées alimentaires. – Mi-Carême 1906.
Georgette Juteau Reine des Reines de Paris 1907[152].
Fernande Morin Reine des Reines de Paris 1908[152].
Augustine Orlhac Reine des Reines de Paris 1909[152].

En 1906 au scrutin pour l'élection de la Reine des Halles présidé et organisé par une large majorité d'hommes, les électrices sont très nombreuses[153]. En revanche, quand il s'agit de choisir parmi les candidates, reines ou demoiselles d'honneur, la Reine des Reines, c'est tout autre chose [154]:

Le char du supplice de Tantale, un des deux chars comiques, avec celui de la Tortue, à la Mi-Carême 1906[155].
Le char de Gargantua à la Mi-Carême 1906. Le thème de ce char avait déjà été utilisé pour un char animé du Carnaval de Paris cinquante ans auparavant en 1866.
Cela s'est passé dans la grande salle des fêtes de la mairie du dixième arrondissement, car le temps n'est plus où l'élection de la reine des reines avait lieu sous les quatre vents des pavillons des Halles. Jamais, non plus, on n'avait vu autant de personnages officiels : MM. Tournade et Auffray, députés; Achille Barillier, Joseph Ménard, Gay, Chassaigne-Goyon, Gally, Moreau, Dausset, Leriche, Pannelier, Congy, Quentin, Massard, conseillers municipaux, et, sur l'estrade, MM. Marguery, président de l'Alimentation parisienne, et les actifs organisateurs des fêtes de la Mi-Carême, MM. Brézillon, Leroy, Leray, etc.
En toilettes claires, dans leurs plus beaux atours, les dix concurrentes se rangent face aux électeurs, qui sont les députés, les conseillers municipaux, les membres du comité et les membres de la presse ; chacune porte à la main une sorte de houlette qui porte un numéro distinctif.

En 1906, on relève un des rares incidents politiques rapporté par la presse dans le cadre de la Mi-Carême :

La police a saisi, vers deux heures et demie, avenue Parmentier, un char composé d'une voiture à bras décorée de draperies rouges, sur laquelle se trouvaient deux individus portant, l'un une tête de chien, l'autre un costume de prêtre, et qui distribuaient des placards de propagande anarchiste aux curieux.
La petite voiture était traînée par un groupe d'individus déguisés en moutons ; l'un portait une pancarte rouge sur laquelle on lisait : « Groupe des électeurs. »
Vingt arrestations ont été opérées au cours desquelles deux agents ont été fort malmenés[156].

Deux sociétés bigophoniques, dont celle des Étourdis de Paris, participent de façon marquante au cortège de 1906[157].

Quand on étudie le « Seul Programme Officiel » de la Mi-Carême 1911[6], on réalise que chacune des 10 Reines présentées comme « Reine de Paris », est en fait l'élue d'une des associations qui adhère au « Comité des Fêtes de Paris », organisme à caractère privé, déposé selon la loi de 1901. Certes, les Reines n'ont jamais été des élues du peuple, mais pourquoi présenter les Reines d'une fédération d'associations parisiennes comme les Reines de Paris en général ? Il aurait été plus juste de les présenter comme les « Reines du Comité des Fêtes de Paris ». Le titre royal invoqué et l'imposant char de parade pour défiler ne confèrent en fait aucune légitimité particulière[158].

Ce Comité ne cherche-t-il pas à se substituer aux autorités municipales et surtout à plonger les mains généreusement dans les caisses de la ville ?

Le programme de la Mi-Carême parisienne 1906 annonce que l'organisation de sa tombola est faite « au Profit des Pauvres de Paris et de la Société de Secours Mutuels ». Cette Société de Secours Mutuels est-elle celle dépendante du Comité et de l'Harmonie des Fêtes de Paris, c'est-à-dire des organisateurs de la tombola ?

En 1906, 1909, 1910 et 1911, les échanges festifs internationaux se poursuivent. Participent à la Mi-Carême parisienne des délégations avec les reines et demoiselles d'honneur de Lisbonne, Vevey[159], Madrid, Rome, Ostende, Prague.

Participent également à la fête à Paris des délégations de provinces françaises.

La délégation portugaise défile avec une géante place de la Concorde en 1906[160].

Des Reines parisiennes visitent Londres, Rome[161], Saint-Sébastien[162], Madrid[163], Naples[164], Prague[165].

En 1908, elles assistent à Madrid à des courses de taureaux, ce dont s'indigne un journaliste français : « il est regrettable, en vérité, que les comités espagnols chargés de les recevoir n'aient pas senti toute l'inconvenance qu'il y avait à imposer à des jeunes filles françaises ce spectacle hideux[166]. »

En 1911, aux commandes de son appareil, l'aviateur Jules Védrines jette des bouquets de violettes sur le cortège, qui est ensuite survolé par le dirigeable espagnol Torrès[167].

En 1912, défilent trois cortèges à l'occasion de la Mi-Carême : celui de la rive droite, avec la reine des reines, celui de la rive gauche avec la rose des roses et, enfin, pour fêter son cinquantième anniversaire, Le Petit Journal fait défiler à Paris un cortège formé de groupes et chars du Carnaval de Nice[168].

Comme aucun atelier parisien n'a de portes assez larges pour laisser sortir les chars une fois remontés un atelier de fortune est installé sous les arcades du métro aérien, station Corvisart. Celles-ci sont fermées avec de grandes bâches[169].

Une fête, pourquoi ?

Le Petit Journal, 5 septembre 1910.
Char publicitaire du Bouillon Oxo, sorti dans Paris pour la Mi-Carême 1912[170].

Mademoiselle Ruzena Brazova
Reine Tchèque, au cortège de la Mi-Carême 1910[171].

Carte postale tchèque célébrant la Reine des Reines de Paris et la Reine Tchèque de la Mi-Carême 1910.

A la Mi-Carême 1910 : le char de Lutèce.

Mi-Carême 1912 : grosses têtes et géants du Carnaval de Nice défilant place de l'Hôtel de Ville.

En 1905 viennent à Paris les Reines italiennes. Puis en 1906 arrivent un nombre impressionnant de délégations étrangères, espagnole, italienne, portugaise et veveyzanne. Ensuite plus rien jusqu'en 1909 année où Paris reçoit la visite de Reines d'Ostende. Ostende ce n'est pas aussi loin que Madrid ou Rome.

Le Comité parisien n'a-t-il pas espéré des subventions et devant ses efforts non récompenses après 1906 a réduit l'ampleur de ses activités ?

En 1909 la Reine des Reines a une identité régionale comme le rapporte Le Petit Parisien[172] :

La Ligue Auvergnate a donné, hier soir, sa fête annuelle au Salon des familles, sous la présidence de Mlle Orlach[173] reine des reines, originaire de l'Aveyron.
Étaient également présents : MM. Brézillon, président du comité des fêtes de Paris, Bonnet directeur de l'Auvergnat de Paris, et Me Piton avocat à la cour d'appel de Paris et Ranvier, conseiller municipal.
Au champagne des discours ont été prononcés par MM. Brézillon et Bonnet.

Les organisateurs de la cavalcade du 16 mai 1909 à Saumur invite à cette occasion dans leur ville la Reine des Reines de Paris qui défile avec son char venu de la capitale[174].

En 1910 et 1911 arrivent à Paris pour la Mi-Carême des délégations praguoises. Mais 1910 est selon une source tchèque l'année de l'échec d'un gros emprunt de la ville de Prague placé à Paris[175]. La reine tchèque de 1910 portant un vêtement décoré avec le lion de Bohème, les reines des fleurs praguoises l'année d'après, seraient-elles venues aussi pour promouvoir cet emprunt auprès des souscripteurs français ?

L'accueil de la foule parisienne en tous cas est enthousiaste. Elle leur crie en tchèque : « Nazdar ! », ce qui est le salut des Sokols, les faucons, sociétés sportives et patriotiques tchèques[176].

Le 23 mars 1911 le cortège est survolé par le ballon dirigeable espagnol Torrès et bombardé de bouquets de violettes par le célèbre aviateur Jules Védrines aux commandes de son aéroplane[177].

Le grand succès remporté par la fête n'empêche pas de voir fin 1911 Léon Brézillon, président du Comité des Fêtes de Paris, se plaindre dans l'Almanach pratique du journal « Le Petit Parisien » du manque de subventions officielles pour la Mi-Carême :

« Il faut des fêtes aux Parisiens, il faut que les pouvoirs publics nous aident, il faut que les particuliers se rendent compte que les réjouissances populaires déterminent un mouvement considérable de capitaux !» Ainsi nous parlait un jour M. Léon Brézillon qui, depuis dix ans, ne ménage ni son temps, ni sa peine, ni même son argent pour donner à la fête de la Mi-Carême un éclat digne de Paris.
» Mais, malheureusement, ajouta-t-il, on ne nous aide guère. Le Conseil municipal nous alloue une somme de vingt-cinq mille francs. C'est peu ! La tombola nous rapporte quelques billets de mille et nous ramassons le reste, très péniblement, chez les particuliers. Et cependant !!! Nous laissons chaque année de 75 à 80.000 francs chez les costumiers façonniers et décorateurs. Nous donnons là-dessus de 3 à 4.000 francs aux figurants. et nous mettons en branle les fabricants de confetti, de serpentins, de masques. Nous faisons venir les gens de la banlieue, voire de la province... Les restaurateurs, les limonadiers, triplent ou quadruplent le chiffre de leurs affaires ce jour-là... L'octroi[178] lui-même huit jours avant et huit jours après, encaisse de belles recettes, car on fait des provisions, en prévision de la fête, avant qu'elle ait lieu, et on remplace les marchandises vendues quand les lampions se sont éteints.

Sur un menu du grand banquet donné pour la Mi-Carême à Paris le jeudi 23 mars 1911 ont été recueilli les autographes de la Reine des Reines de Paris 1911 Jeanne Quéru, d'une autre reine parisienne ainsi que celles de deux reines des fleurs tchèques Aneta Horova et Helena Sykorova[179].

Il est bien prouvé que les fêtes provoquent une hausse des affaires... On parle toujours des fêtes que l'on organise à l'étranger. On vante leur éclat, leur harmonie, leur belle composition, leur splendeur artistique. On vante les triomphes des cortèges lumineux, si vraiment beaux d'ailleurs, que l'on organise à tout bout de champ, en Italie ; la magnificence des cortèges historiques dont nos bons voisins les Belges sont si friands, les beautés pittoresques, l'art — le mot n'est pas trop gros — des défilés que l'on offre aux étrangers à Saint-Sébastien. On prône les représentations d'Oberammergau, les fêtes décennales de Munich, de Prague, du diable vauvert. Et naturellement on n'a pas assez de brocards pour cette pauvre Mi-Carême parisienne. On n'oublie qu'une chose... C'est qu'à Bruxelles, à Saint-Sébastien ou à Munich, on dépense des sommes énormes ; à Bruxelles, notamment, on a soldé par près d'un demi-million les frais occasionnés par le cortège historique de l'Exposition ! Que l'on nous donne tous les ans une pareille somme et l'on verra un peu ce que nous pouvons faire. ... Et n'allez pas croire que ces fêtes seraient inutiles. Avec une publicité bien organisée, avec le concours de la Presse parisienne, on amènerait des milliers d'étrangers à Paris, on susciterait de l'émulation en province, on provoquerait un formidable mouvement de curiosité et d'argent. Les fêtes sont nécessaires au peuple parisien. Sans fêtes, il s'assome, il devient morose, revêche, quinteux. Il s'ennuie, ce bon peuple parisien, si spirituel, si gai, si peu difficile en matière de réjouissances... Pourquoi ne lui en donnerait-on pas ? Pourquoi ne chargerait-on pas une commission mixte de les organiser... Le Comité des Fêtes de Paris mettrait bien volontiers sa compétence et ses ressources à la disposition de la commission qui serait composée, par exemple, de conseillers municipaux et généraux, de commerçants et de journalistes.
Le Comité des Fêtes de Paris est outillé merveilleusement pour organiser cela, à très bon compte. Pourquoi n'instituerait-on pas quatre grande fêtes au Printemps, en Été, en Automne et en Hiver ? Les cent mille francs que nous dépensons annuellement pour la Mi-Carême suscitent un mouvement de fonds de deux millions au bas mot... sur lesquels on fait dix pour cent de bénéfices nets... La chose en vaut la peine et mérite d'être étudiée... Dites donc cela dans l'Almanach du « Petit Parisien[180] ! »

À la même époque existent des Comités locaux, chargés d'organiser les fameux bals du 14 juillet. Il y en a 28, rien que pour le 3ème arrondissement de Paris (chiffre attesté en 1904). L'origine, l'organisation, le rôle et la composition exacte de ces comités locaux seraient intéressantes à déterminer. Les moyens dont ils disposent sont importants. Ils reçoivent, chaque année, de très grandes subventions de la ville de Paris. En 1904, elles s'élèvent, par exemple, à 255 000 francs[181]. Avec cet argent, les festivités organisées amènent également une clientèle aux débits de boissons qui accroissent leurs bénéfices sans avoir la charge des frais du bal. Le 14 juillet est une fête officielle avec des aspects populaires. La Mi-Carême et la Promenade du Bœuf Gras au Carnaval de Paris sont des fêtes populaires avec quelques aspects officielles comme la réception des Reines à l'Hôtel de ville ou la Préfecture de police. Il y a encore, dans les années 1920, pratiquement un bal du 14 juillet devant chaque bistro. La diminution des subventions aux festivités du 14 juillet amène par la suite la quasi disparition de ces animations parisiennes.

Le projet de fêtes saisonnières parisiennes souhaitées par Léon Brézillon connait un début de réalisation en 1912 avec le cortège de la Rose des Roses le jour de la Mi-Carême. En 1913, ce cortège est annoncé pour une date différente et sous le nom de « Fête du Printemps » :

« La Fédération des Comités des Fêtes de la Rive gauche et l'Association générale des Étudiants qui, l'année dernière, avait organisé le cortège de la Rose des Roses, dont le succès fut très vif, tient à informer la population parisienne que sa fête n'aura pas lieu, cette année, le jour de la Mi-Carême, mais le dimanche 27 avril.
Le Comité, d'accord avec la municipalité, a décidé d'instituer une fête annuelle sur la Rive gauche qui prendrait le nom de « Fête du Printemps » et dont le caractère et l'allure générale seraient différents des fêtes de la Mi-Carême.
Le Comité des Fêtes de la Rive gauche a son siège social 31, avenue de l'Observatoire[182]. »

Les 4 mai 1913[183] et 3 mai 1914[184] voient défiler ce cortège costumé à l'occasion du printemps. Des jeunes filles, les roses en sont les vedettes et l'une d'entre elles est la rose des roses. Le thème est en 1913 : les fleurs, en 1914 : la locomotion à travers les âges. Ces cortèges sont organisés conjointement par la Fédération des comités des fêtes de la rive gauche et la très populaire Association générale des étudiants de Paris. La rose des roses 1913 est Mademoiselle Mangeot. Celle de 1914 Mademoiselle Suzanne Olivier et ses suivantes Mesdemoiselles Le Calvez, Reverdy et Jacquet.

Les femmes

1914 : Annonce de l'élection de la Reine du XIVème arrondissement[185].
Annonce de l'élection de la Reine des Reines 1914.
Marcelle Guillot, Reine des Reines 1914.

En 1914, une photo de presse montre les huit candidates au moment de l'élection de la Reine des Reines[186]. La Mi-Carême parisienne accueille pour la deuxième fois une délégation turinoise avec à sa tête la Reginetta palatina (petite reine palatine) Adélaïde Revelli et pour la première fois une délégation de Boulogne-sur-Mer[187].

La même année Le Gaulois écrit à propos des Reines :

N'ont-elles pas un réel mérite, toutes ces jeunes filles que le Comité prend à l'atelier ou au magasin, qui ne sont jamais sorties de leur milieu, et qui savent se montrer dignes du rôle momentané qui leur est échu et ne pas se laisser éblouir par les honneurs dont elles sont l'objet ?
Cette courte royauté n'est pas sans quelque profit. Chaque année le Comité attribue à l'élue (la Reine des Reines) un livret de caisse d'épargne de deux cents francs; couturiers, modistes, fourreurs, commerçants s'empressent de lui donner robes, chapeaux, manteaux et autres objets de toilette; partout où passe la Reine elle reçoit des bijoux ou des cadeaux de prix. Tout compte fait, cela représente une somme variant de huit à dix mille francs, qui constitue une petite dot et permet aux Reines descendues du pouvoir de se marier et s'établir. Et c'est très bien ainsi, car toutes sont des jeunes filles méritantes, choisies après une rigoureuse enquête, travailleuses, honnêtes et tout à fait dignes de cette chance inespérée, comme le démontre leur simple et touchante histoire que nous venons de raconter[188].

Les Reines ne sont plus Reines que de noms. Elles ne règnent pas sur la fête mais servent de décoration. Après les avoir sélectionnées, on les exhibe, on les couvre de cadeaux, on leur offre des voyages, mais elles ne décident plus et ne sont plus élues par les femmes.

Les années 1915-1919

Pas de cortège de la Mi-Carême en 1915[189].
Le Petit Parisien, 19 mars 1925[190]

Le Carnaval de Paris est interdit en janvier 1915.

L'interdiction s'applique. Le 12 mars 1915, lendemain du jeudi de la Mi-Carême, Le Figaro écrit :

« La date inaperçue.
C'était hier la mi-carême, vouée, par la tradition, aux cortèges, à la cohue et à la pluie.
Il n'a presque pas plu ; il n'y a pas eu de cortège du tout, ni de fête.
Et nul n'a songé, bien sûr, qu'il y a un an, c'est à coups de confettis que se livrait la bataille[191]. »

Après l'interruption de la Grande Guerre la fête redémarre dès mars 1919[192].

Les années 1920, l'évolution et la crise du Comité des fêtes de Paris

Le Comité des fêtes de Paris, organisme privé qui organise les festivités de la Mi-Carême depuis 1903, connaît une évolution antiféminine et peu festive et une crise au début des années 1920.

La fête pour exister a besoin d'être organisée. L'organisation défaillant la fête va aussi connaître des problèmes.

En 1922, la fête des femmes est organisée par un Comité des fêtes de Paris qui a une conception très particulière de la femme. Vingt reines ont été élues, une par arrondissement de Paris. On donne à chacune des reines dix-neuf bulletins de vote nominatif correspondant aux dix-neuf autres reines en dehors d'elle.

Ainsi elle ne pourra voter que pour quelqu'un d'autre qu'elle. Cette façon d'organiser le scrutin est justifiée par les organisateurs comme permettant de rabattre la coquetterie féminine. La reine doit s'engager à ne pas faire de la boxe, du théâtre ou du cinéma[193].

Le 26 février est élue Reine des Reines 1922 Germaine Buchet reine du 12ème arrondissement, avec pour première demoiselle d'honneur Fernande Peiffer reine du 6ème arrondissement et secondes demoiselles d'honneur Jeanne Cron reine du 14ème arrondissement et Germaine Ernès reine du 20ème arrondissement[194].

Vers le même moment, l'Association générale des étudiants de Paris procède à l'élection de « La Lisette » reine des étudiants de Paris[195].

Les Corses de Paris de leur côté élisent également leur Reine[196] :

Le Comité des Fêtes corses, affilié au Comité des Fêtes de la Ville de Paris, organise une grande soirée artistique et dansante pour le samedi 4 mars, à 20 h. 30, dans la grande salle des Fêtes de la mairie du 10e arrondissement.
Au cours de cette brillante soirée et en présence de toutes les reines des arrondissements, sera élue la reine des Corses de Paris[197].

Le jeudi de la Mi-Carême 23 mars 1922 « il faisait frais, presque froid[198] ». Le mauvais temps n'a jamais été un obstacle à la tenue du cortège. Celui de 1914 a, par exemple, défilé sous une pluie battante. Cette fois-ci les organisateurs paraissent singulièrement frileux, comme le relève Le Petit Journal dans un article intitulé Un somptueux cortège de Mi-Carême sous un ciel d'hiver, Les Reines ont défilé dans des automobiles fermées :

Après avoir longtemps hésité en raison de l'inclémence du temps, le Comité des fêtes finit par décider que la cavalcade aurait lieu. Mais les reines qui le désiraient avaient la permission de défiler en automobiles fermées au lieu de monter sur leur char. Elles en usèrent presque toutes, et qui leur en voudrait ? L'héroïque petite reine des Corses, Mlle Chiaverini et ses demoiselles d'honneur, qui tinrent à rester à leur poste et à distribuer leurs baisers à la foule du haut de leur monument de carton n'en méritent que plus de compliments et de reconnaissance[198].

Les hésitations météorologiques du Comité sont en complet décalage avec la réalité d'une fête d'hiver qui attire la très grande foule parisienne habituelle :

Sur les flancs du cortège, une foule immense, compacte, moutonnant joyeusement et se bousculant avec bonne humeur, se pressait, heureuse et bruyante, enserrant étroitement les rares véhicules qui la traversaient, parsemée de « déguisés » touchants, embrumée des confetti lancés par des mains innombrables et pareille, vue de haut, grâce aux chapeaux rouges dont les femmes sont folles en ce moment, à un océan noir, sillonné de petits bateaux pourpres[198].

La joie collective est renforcée par la levée de l'interdiction des confettis à Paris, interdits depuis 1919 et autorisés en 1922[199].

Durant l'été 1922 une scission a lieu au Comité des fêtes de Paris organisateur de la Mi-Carême. Son nouveau Conseil d'administration, composé de vingt membres élus et dix-sept présidents de Comités d'arrondissements, par un vote décide que la Reine des Reines 1922 qui ne reconnaît pas la nouvelle direction est déchue de son titre. Le prétexte invoqué est qu'elle veut aller participer aux fêtes de La Baule comme prévu auparavant et refuse d'obéir au Comité qui veut à présent l'envoyer participer au Carnaval d'été à Calais[200].

Comme le précise Le Petit Parisien du 2 juillet 1922, elle n'est pas la seule à être déchue :

Les reines du 3e et 11e arrondissement ont suivi Mlle Buchet dans sa déchéance. La reine du 20e a été déclarée déchue par le comité de son arrondissement. Les autres majestés et la reine des Corses se sont groupés autour du nouveau Comité des fêtes dont le président est M. Aublanc. A ses côtés se trouvent, composant le bureau, MM. David, Mounereau, Allouchery, Gaston Duval, Patin et Giovanelli, président du comité des Corses de Paris[200].

À la place de Germaine Buchet est désignée comme nouvelle Reine des Reines une de ses demoiselles d'honneur : Jeanne Cron, avec pour demoiselles d'honneur Lucienne Loin, reine du 17ème arrondissement et Renée Durand, reine du 15ème arrondissement. Les remplaçantes sont récompensées de leur docilité par la promesse d'une semaine de vacances au bord de la mer suivant les trois jours du carnaval d'été calaisien. Récompense très appréciable pour des reines de condition modeste, en des temps où les congés payés n'existent pas et où seuls les riches peuvent s'offrir des vacances.

Le Petit Journal écrit le même jour :

Non seulement il y a maintenant deux Comités, l'un des fêtes de Paris, l'autre des fêtes de Paris et des villes de France, mais il y a deux reines des reines de 1922. L'une est Mlle Buchet, qui a présidé le cortège de la Mi-Carême, l'autre Mlle Jeanne Cron, nouvelle élue du Comité des Fêtes de Paris.
Mlle Buchet et plusieurs autres reines ont quitté Paris hier pour aller assister aux fêtes de la Baule organisées au profit de la Maison individuelle du Grand Mutilé.
M. Aublanc, président du comité D. F. P. et la reine des reines Mlle Cron, sont partis de Paris hier à 3 h. 25 se rendant à Calais pour assister aux fêtes du Carnaval d'été[201].

Au Comité des fêtes de Paris, la nouvelle direction veut carrément jeter la tradition par dessus bord et tout changer. Comme cela apparaît en août 1922 dans un bref article du Petit Parisien intitulé Les fêtes de Paris en 1923 :

Le comité des fêtes de Paris offrait hier un dîner en l'honneur de Mlle Jeanne Cron, la nouvelle Reine des reines.
Au dessert, M. Aublanc, président, expose un programme que compte réaliser le comité. La traditionnelle cavalcade de la Mi-Carême serait supprimée. Par contre, des fêtes sportives, des reconstitutions historiques, un cortège lumineux au bois de Boulogne seraient organisés[202].

En 1923, le Comité des fêtes de Paris annonce que dorénavant il ne récompensera plus la beauté mais la vertu et le travail. Un journal titrera même son article de compte-rendu de la nouvelle orientation : « Paris renonce à la beauté[203] ». En réalité, chose bien peu originale, sous le nom d'abeilles le Comité a « réinventé » la très classique rosière.

Succédant aux vingt reines d'arrondissements de 1922, en 1923 sont élues vingt « abeilles » et une « reine des abeilles » choisie parmi elles. Il n'est plus question d'élire des Reines et une Reine des Reines. Est également élue une abeille des Corses et une abeille des Angevins de Paris[204].

Autre « innovation » : le Comité des fêtes annonce qu'au lieu des cadeaux remis habituellement à la Reine des Reines la reine des abeilles va recevoir des récompenses beaucoup plus chères dont des meubles.

Vers la même époque, un membre du Comité propose que la fête soit déplacée à un autre moment de l'année où le temps est meilleur[203].

Fin 1923, le Comité des fêtes se révèle incapable de verser les récompenses promises.

En 1924, il n'organise pas d'élections de Reine (des abeilles ou Reine des Reines) et ne prévoit aucun cortège pour le jeudi de la Mi-Carême 27 mars. Le président du Comité démissionne.

Dans sa lettre de démission il précise que le Comité a décidé dès 1922 la suppression de « la mascarade de la Mi-Carême » pour protéger les reines qui défilent :

Cette suppression fut décidée aussitôt auprès la Mi-Carême 1922, la morsure du froid était telle que les malheureuses jeunes filles durent être enfermées dans un char à bancs. Personnellement, j'ai pensé que pour ces sortes de manifestations, il faut de la chaleur et du soleil. Or, le calendrier situe la Mi-Carême à une époque peu favorable à ces sortes de réjouissances, qui dégénèrent le plus souvent en un spectacle que je ne veux pas qualifier, mais en tout cas indigne d'une ville comme Paris[205].

Pour sauver la Mi-Carême 1924 du désastre complet est organisé le lundi 24 mars un défilé en camions des animaux primés au Salon de l'Agriculture.

Écho de la Mi-Carême 1925[206].

Une Promenade du Bœuf Gras motorisée, Bœuf Gras qui lui n'est pas sorti depuis 1913.

Par la suite, dans les années 1920, la Reine des Reines de Paris reparaît, cependant qu'existe parallèlement une « Reine de Paris ».

L'Intransigeant nous apprend que le jeudi de la Mi-Carême 19 mars 1925 un peu partout à Paris « on a promené des bœufs gras. Et pour ces promenades dans nos rues, les voitures des bouchers étaient fleuries, enrubannées et les chevaux eux-mêmes portaient des cocardes[206]. »

En 1927, dans la description du cortège de la Reine de Paris apparaît à nouveau le bœuf gras :

« Le bœuf gras, timide et mélancolique, et songeant peut-être à sa mort prochaine, inclinait doucement ses cornes dorées vers la foule comme pour la saluer une dernière fois : Moriturus te salutat[207]. »

Trois photos de presse du passage du cortège de la Mi-Carême place de l'Opéra, le 15 mars 1928 montrent que cette fête déplace toujours des foules énormes[208]. Et « Sur les boulevards la foule était dense et joyeuse et parsemée de nombreux costumés[209]. »

Cette année-là, le bœuf gras fait encore partie du cortège :

« Le bœuf gras, innocente victime de cette journée, marchait à la mort sous les bravos et les fleurs[210]. »

La Mi-Carême en 1926

Le Temps écrit en 1926[211] :

Sous une bise assez aigre et un ciel où apparaissent de vagues menaces de pluie, le cortège de la reine de Paris[212] se forme sur la place Daumesnil, après la réception à la mairie du 12e. Il y a un peu de retard sur l'horaire prévu, mais le pittoresque n'y perd rien, s'il est vrai qu'un peu de désordre le favorise. Les cavaliers de la garde républicaine[213], qui vont prendre la tête du cortège, sont là bons, premiers. Le char des « Femmes qui votent » suit, avec l'auto fort joliment décorée où prendra place Mlle Ménétrat, reine de l'Association des élèves et anciens élèves de rhétorique, philosophie et mathématiques. Peu à peu, arrivent les chars de la T.S.F., le char de l'alliance franco-russe et diverses voitures où s'étale la publicité coutumière. Enfin, le long cortège se forme tout entier : il est assurément varié à souhait, imposant par sa masse et comprend des parties décorées avec beaucoup de goût.
En tête, les cavaliers et les trompettes de la garde républicaine. Puis nous notons, dans l'ordre : l'Harmonie du XIVe, les étudiants, le char de la Basoche, le Rallye Saint-Hubert de Boulogne, la reine des Catherinettes ; les reines de l'Alimentation, de la Bonneterie, les étudiants de Clamart, la reine de la Couture, la reine des Dactylos, les Féministes, la reine des Fleurs, la reine de la Mode, les reines du Music-Hall et du Cinéma, la commune libre de Montmartre, originale comme il convient ; la reine de la Parfumerie, la reine de la Corse, la Fanfare de la ville de Paris, la République de l'ile Saint-Louis, le Soutien de Saint-Louis, la reine de la Presse, le Soutien de Saint-Gilles : 153 musiciens belges, qui sont très applaudis. Ils précèdent immédiatement la reine de Paris, dont le trône est une auto de 18 Ch. Cinq ou six chars ferme la marche.
Le cortège se déroule par l'avenue Daumesnil, les rues de Charenton, Crozatier et le Faubourg Saint-Antoine.
L'autre cortège, celui de la reine des reines, organisé par le Comité général des fêtes (fédération des comités d'arrondissement), se forme, à 13 heures, devant la mairie du 12e arrondissement où Mlle Isembart[214], reine des reines, ses compagnes et les reines d'Alsace et de Lorraine sont reçues avant de monter dans les vingt-quatre voitures à chevaux qui viennent de ranger autour de l'édifice.
A 13 heures 30, les reines d'Alsace et de Lorraine, en costumes de leurs contrées, prennent place dans le premier landau, qui se met à la tête du cortège ; dans les vingt landaus suivants, tous découverts et décorés de guirlandes de fleurs en papier, montent les reines des vingt arrondissements et leurs demoiselles d'honneur, vêtues de robes claires et légères, malgré le vent froid et les nuages menaçants. Le vingt-deuxième landau est destiné à la Esméralda et à ses compagnes, les « foraines », en costumes de gitanes.
Le cortège se termine par trois voitures à la Daumont ; dans la première, ornée de fleurs, prend place la charmante reine des reines, Mlle Isembart, qui porte avec autant de grâce que de majesté le manteau de cour, la couronne dorée et le sceptre. Ses demoiselles d'honneur sont dans les deux autres voitures, qui n'ont reçu aucune décoration.
Les deux cortèges ont passé à travers deux compactes rangées de curieux. Ni la sympathie ni les compliments ne manquent aux élues et au spectacle qui les encadre : il manque seulement du soleil et de la lumière. Les reines, frileuses, relèvent leurs manteaux somptueux, mais comme leur sourire rayonne ! Et on les acclame, puisqu'elles représentent, en ces temps mélancoliques, l'éternelle et invincible grâce de la Parisienne.
_______
Le quartier latin a été parcouru, dans ses principales voies, par la cavalcade des étudiants à la gloire de Mimi-Pinson ; elle a rejoint le cortège de la reine de Paris, pour parcourir les grands boulevards, où la foule était presque celle des mi-carêmes d'autrefois.

La Mi-Carême en 1930

Le Petit Parisien écrit en 1930[215] :

Les fêtes de la mi-carême seront brillantes
Si le temps, malheureusement incertain depuis deux jours, veut bien leur être propice aujourd'hui, les fêtes de la mi-carême témoigneront d'une joyeuse diversité.
Dès 11 h. 30 partira, du numéro 83 de la rue de Sèvres, un curieux cortège représentant un « mariage d'autrefois », qui s'en ira prendre sa place dans la grande cavalcade, dont le rassemblement doit se faire à midi sur le parvis Notre-Dame,
Ce défilé comprendra, outre les trompettes de la garde, une douzaine de sociétés musicales, un défilé d'animaux guidés par des nègres, de nombreux chars dont celui de la Reine des reines, Mlle Colette Chénier[216]. Voici l'itinéraire du cortège : place du Parvis-Notre-Dame, rue d'Arcole, place de l'Hôtel-de-Ville, rue de Rivoli (jusqu'à la rue de Rohan), avenue de l'Opéra, place de l'Opéra (à droite), les Boulevards, place de la République, avenue de la République, avenue Gambetta. Dislocation : place Gambetta.
Précédant le cortège du Comité des fêtes de Paris, celui du Comité des fêtes du quartier Latin, qui partira à 14 h. 30 de la rue Auguste-Comte, suivra le même itinéraire jusqu'à la place de la République. Puis il regagnera la rive gauche en joyeux monôme – avec le concours de l'Association générale des étudiants, des élèves et anciens élèves de rhétorique, philosophie et mathématiques – par la rue de Turbigo. La dislocation aura lieu à 17 h. 30 rue de la Huchette.
A 14 h. 30, la Ligue française pour le droit des femmes donnera une fête enfantine, 3, avenue Ledru-Rollin. Les comités des fêtes du XXe arrondissement feront une distribution de gâteaux et de jouets aux petits malades des hôpitaux.
La soirée ne sera pas moins occupée. Au cours d'une représentation de gala des Saltimbanques, au Trianon-Lyrique, la reine de Paris sera couronnée au deuxième acte. Ensuite se dérouleront, au Parc des expositions, un bal de nuit, avec la présence de toutes les reines d'arrondissement et, à l'Opéra, à 22 h. 30, le grand bal masqué organisé par l'Association générale des étudiants, avec un éclairage inédit du plafond de la salle et des défilés de groupes travestis.
Ajoutons que la Reine des reines et ses demoiselles d'honneur seront reçues à l'Hôtel de Ville. A l'issue de cette réception, M. d'Andigné remettra, au nom de la ville de Paris, un très beau collier à la Reine des reines. Ses demoiselles d'honneur recevront chacune un sac à main.

Les années 1930-1960

Pas de cortège pour la Reine des Reines à la Mi-Carême de 1931[217].
Échos de la Mi-Carême 1934 sans cortège organisé de la Reine des Reines de Paris[218].

Le jeudi de la Mi-Carême 12 mars 1931 n'est pas organisé de défilé[217]. Comme le note le journaliste correspondant à Paris du quotidien L'Ouest-Éclair dans son compte-rendu de la journée : « Il est vrai que les organisateurs des fêtes avalent supprimé le cortège (ce qui est assurément une façon originale d'organiser), pour le reporter au 12 avril[219]. » Le cortège défile ce jour-là[220]. Le motif de ce changement qui bouscule la tradition est le temps souvent pluvieux en mars à Paris. Raymond de Nys dans Le Petit Parisien approuve l'initiative : « C'était pourtant une ingénieuse trouvaille que d'avoir renvoyé la mi-carême après Pâques, et cela donnait au soleil une chance d'être de la partie. Il brillait de tout son éclat. Pour avoir attendu trente jours une occasion de rire et de s'amuser, la foule parisienne — public en or — s'était rangée à l'heure dite au long des avenues et des boulevards ou allaient passer les reines[221]. »

Dans les années 1930, l'existence d'une Reine de Paris concurrentielle à la Reine des Reines de Paris amène une confusion qui voit, par exemple, à vingt jours d'écart, le même journal appeler en 1933 Henriette Pointal « Reine de Paris[222] » et « Reine des Reines de Paris[223] ».

Cette confusion est d'autant plus facile à faire qu'aucun de ces titres ne correspond à une véritable fonction officielle.

En 1934, 1935, 1937, 1938 et 1939, il n'est pas organisé de cortège central. A lire la presse parisienne, il semble que les organisateurs de la fête n'ont pas franchement trop envie de l'organiser.

Boire le champagne en compagnie de jolies reines reçues par la presse ou l'Hôtel de Ville, envoyer les reines distribuer des jouets aux enfants hospitalisés paraît parfaitement leur suffire.

Significatif de cette situation est le compte-rendu des fêtes de la Mi-Carême 1934 que fait Le Petit Parisien :

La mi-carême à Paris est devenue essentiellement une fête royale... Entendons par là que c'est une journée réservée à celles, choisies parmi les plus belles et les plus jolies que les divers groupements ont décidé d'élire comme les plus dignes de les représenter avec grâce.
La Ville de Paris, en la personne du président au conseil municipal, a reçu tout d'abord, à 15 h. 30, la reine des Halles et ses demoiselles d'honneur. A 16 heures, a eu lieu la réception de la reine des reines de France, de la reine de Paris, de ses demoiselles d'honneur et d'une délégation du comité des fêtes de Paris.
En quittant l'Hôtel de Ville, les « majestés » se sont rendues dans les crèches et hôpitaux parisiens.
A 18 heures, elles rendaient visite au Petit Parisien. S'étant groupées autour de Mlle Brousseaud, reine des reines, qu'escortaient ses deux demoiselles d'honneur, Mlles Tissier et Halan, elles pénétrèrent dans la salle des fêtes où elles furent reçues par un de nos collaborateurs qui leur souhaita la bienvenue. Après avoir vidé une coupe de champagne, chaque reine, ainsi que ses demoiselles d'honneur, reçut un présent de la direction de notre journal.
Indiquons que les cortèges organisés avenue d'Orléans et sur l'esplanade des Invalides par les commerçants ont remporté un très gros succès[224].

Là où des initiatives sont prises, il y a des cortèges qui se déroulent avec succès. Auxquels s'ajoutent des fêtes dans la rue Saint-Dominique, dont une photo illustre aussi l'article. Mais s'agissant des reines, le comité des fêtes de Paris se bornent à des mondanités officielles et à envoyer ensuite ces jeunes filles faire la charité de leur visite, durant une paire d'heures, aux crèches et aux enfants malades des hôpitaux. Ce « comité des fêtes » n'a plus guère de festif que son nom et son passé.

S'agissant de la « cavalcade de l'esplanade des Invalides », une photo intitulée « cavalcade de l'esplanade des Tuileries » semble lui correspondre. Elle est conservée et montre des reines posant derrière un char attelé et pavoisé porteur d'un Bœuf Gras accompagné d'employés de la boucherie[225]. Il existe aussi deux photos de la cavalcade de l'avenue d'Orléans[226].

En 1935, la Reine des Reines est interrogée par un reporter pour les Actualités Gaumont. Elle s'apprête à entrer à l'Hôtel de Ville avec la Reine des Halles. On n'a pas organisé de cortège cette année, pourquoi ? Le prétexte classique de ceux qui ne veulent pas agir est tout trouvé : il n'y a pas d'argent. (Avec la crise) « surtout depuis deux ans, impossible au carnaval de faire des défilés comme autrefois dans la rue[227]. »

La réalité vient contredire ces propos : le jeudi de la Mi-Carême 19 mars 1936 défile un grand cortège[227]. C'est le dernier cortège du Bœuf Gras sorti à grande échelle à Paris au XXe siècle[228].

L'année suivante, un journaliste commentant aux Actualités Éclair la réception des reines de la Mi-Carême à l'Élysée laisse entrevoir son souhait de voir disparaître cette fête.

C'est une « tradition moribonde qu'on essaie de faire revivre – Monsieur Albert Lebrun[229] s'y prête de bonne grâce – Compliments – Cadeaux – Baisers – Champagne[227]. »

Les étudiants, eux, restent fidèle à la fête. Le Petit Journal rapporte, avec photo à l'appui, que le jour de cette « Mi-Carême froide et grise » (où le temps donc a été mauvais) « Un joyeux monôme d'étudiants, après avoir défilé dans les rues de Paris, s'est disloqué place du Tertre devant la mairie de la commune libre de Montmartre[230]. »

En 1939, le refus d'organiser le cortège central de la Mi-Carême fait que ce jour-là, comme le relève L'Intransigeant, seuls « les étudiants ont organisé un joyeux cortège, qui a quitté le Quartier Latin à 14 h. 30 et qui, après avoir traversé les Grands Boulevards, s'est disloqué place du Tertre[231]. » Le journal parle de la désaffection de la Mi-Carême tout en oubliant de relever et souligner la démission de ses organisateurs.

Le jeudi de la Mi-Carême 28 février 1940, un journaliste parisien se croit enfin débarrassé définitivement du Carnaval de Paris grâce à la guerre.

Il écrit :

Déjà aux jours heureux de la paix, les masques, les cortèges carnavalesques apparaissaient comme d'un autre temps
Seuls les « moins de dix ans » rappelaient encore par quelques déguisements le sens de ces fêtes populaires.
Mais, avec la guerre, les enfants eux-mêmes oublieront définitivement ces réjouissances rangées désormais au plus profond du « magasin des accessoires[232] ».

Ceux qui, depuis des années, refusent d'organiser la Mi-Carême, ne vont bien sûr rien faire pour cette fête de 1941 à 1945.

Après dix ans d'interruption, le jeudi de la Mi-Carême 28 mars 1946, cette fois-ci sans Bœuf Gras, défile le dernier grand cortège du Carnaval de Paris au XXe siècle.

Il est organisé par les étudiants, les Forts des Halles de Paris et les grands journaux parisiens. La presse relève que les autorités n'ont pas soutenu financièrement cette initiative festive, car elles préfèrent les commémorations funèbres et patriotiques.

En dépit des moyens matériels réduits utilisés, la fête est un immense succès et la foule est au rendez-vous..

Aux Actualités Éclair le commentateur note nostalgique : « Joyeuse fête de la Mi-Carême vous êtes beaucoup du Paris d'autrefois, un peu du Paris de demain qui nous console du Paris d'aujourd'hui[227]. »

Au début des années 1950 les marchés de Paris élisent pour la dernière fois une reine. Les conditions à remplir pour être candidate sont qu'il faut être fille de commerçants, travaillant sur les marchés pour les aider, souriante et accepter toutes les danses à la fête annuelle des marchés qui a lieu en salle. Faute de candidates répondant à ces critères, la profession se raréfiant, les commerçants des marchés élisent à la place d'une reine l'un d'entre eux. Il est choisi sympathique et âgé. Il reçoit un beau lot, par exemple, un poste de télévision. Cela dure un an ou deux. Puis la tradition est abandonnée[233].

L'existence de reines des Halles est attestée en 1935[234]. En 1955, elles sont encore là et accompagnent les Forts des Halles portant le traditionnel muguet du 1er mai au président de la République au palais de l'Élysée[235]. À présent ces reines de même que les Forts des Halles paraissent avoir disparus depuis longtemps.

Pour la Mi-Carême dans les années 1950 défilent sur les Champs-Élysées des cortèges de centaines d'enfants costumés[236]. Ils sont d'autant plus aisés à organiser qu'à l'époque le jeudi est le jour de congé scolaire hebdomadaire dans les écoles françaises.

Puis la Mi-Carême comme la Promenade du Bœuf Gras est oubliée avec le reste du Carnaval de Paris jusqu'en 1993.

La tradition des reines se maintient chez les forains qui continuent à élire l'Esméralda des forains[237].

Jusqu'au début des années 1980 cette élection est suivie par un défilé de vingt à trente chars dans Paris. Chaque char représentant un métier de la foire. Sur le dernier la reine des forains prend place.

Des amicales parisiennes d'originaires ou descendants d'originaires de provinces de France conservent la tradition des reines. Il existe toujours une Belle Pastourelle des Auvergnats de Paris. Il a existé une Reine des Bretons de Paris, etc.

La Mi-Carême parisienne aujourd’hui

La Mi-Carême, grande fête ouvrière et populaire a vu son organisation dans la rue confisquée par les maîtres de lavoirs à partir de 1891. Par la suite, d'autres leur ont succédé. La fête a été fragilisée, devenant dépendante du bon vouloir de comités subventionnés. Elle a perdu de sa vitalité tout en restant très bien accueillie par la foule parisienne réduite à l'état de spectateurs auxquels l'usage des serpentins est interdit dès les années 1890 et celui des confettis à partir de 1919.

Au début des années 1920, l'évolution moraliste et peu festive du Comité des Fêtes de Paris, sa crise et son déni des traditions, conduisent au recul général du Carnaval de Paris privé par ailleurs du cortège du Bœuf Gras des jours gras.

Recul que renforce l'absence de maire de Paris[238]et la suppression des congés scolaires du Carnaval dans les années 1930. Officiellement les congés scolaires des écoles primaires, lycées et établissements secondaires de Paris pour les jours gras, c'est-à-dire le Carnaval, ne sont pas supprimés mais regroupés avec les congés scolaires de la Pentecôte. Ainsi les enfants et la jeunesse parisienne sont empêchés de faire librement Carnaval. Seuls les facultés et établissements d'enseignement supérieur ont alors congé. Ce qui concerne à l'époque un nombre réduit de personnes. Dans les années 1930 il y a juste 15 000 étudiants dans toute la France. Concernant le regroupement, à Paris, des congés scolaires des jours gras avec ceux de la Pentecôte, Le Temps écrit le 25 février 1936 page 8 : « Cette année comme précédemment, à Paris et dans la Seine (le département de la Seine), les autorités compétentes ont décidé de bloquer les congés des jours gras avec ceux de la Pentecôte. » Ce n'est donc pas la première fois que cette mesure est prise. Les congés des jours gras existaient encore pour les étudiants parisiens en 1946, comme en témoigne Simone Veil dans ses mémoires. C'est à l'occasion des vacances des jours gras 1946 passées dans la famille d'Antoine Veil à Grenoble qu'elle se rapprochera de lui et l'épousera ensuite (Simone Veil, Une vie, Éditions Stock, Paris 2007, page 120).

De 1891 jusqu'aux années 1930 la fête femme résiste tant bien que mal à ceux qui veulent la transformer en autre chose[239]. Les dernières lueurs de la Mi-Carême parisienne sont les défilés d'enfants costumés organisés sur les Champs-Élysées dans les années 1950[240].

La grande fête étudiante de la Mi-Carême, après avoir prospéré durant au moins une cinquantaine d'années à partir de 1893, a disparu elle aussi.

En 1993, au cours des recherches entreprises sur le Bœuf Gras pour sa renaissance, Basile Pachkoff se trouve rapidement confronté à une masse d'articles sur la Mi-Carême, rangés avec ceux concernant le Bœuf Gras dans les dossiers Actualités Carnaval de la Bibliothèque historique de la ville de Paris, qu'il consulte.

D'abord il ne s'y intéresse pas. Puis la curiosité aidant il dépouille la masse d'articles.

Il apprend entre autres que les premiers échanges entre la Mi-Carême parisienne et une ville hors de France se sont faits avec Turin en 1904-1905.

Coïncidence, il connaît Turin, le Piémont et a des amis là-bas.

Des contacts sur place sont pris avec la mairie de Turin, la région du Piémont, le Comité des fêtes de Verceil[241], des associations et des particuliers dès 1994 pour renouer les liens carnavalesques qui existaient jadis.

Au marché de Porta Palazzo où furent élues les reines turinoises venues à Paris en 1905 et 1914 pour la Mi-Carême il n'y a plus de reines depuis très longtemps.

En 2005, après onze ans d'efforts, est finalement renoué le lien carnavalesque pas seulement avec Turin mais avec l'Italie en général. De nombreux étudiants des Beaux-Arts d'Italie, à l'appel de leur Comité National[242], avec les étudiants de l'antique société festive de la Goliardia de Turin, participent au Carnaval de Paris. Ils viennent commémorer festivement le centième anniversaire de la participation italienne à la Mi-Carême parisienne en 1905.

À cette occasion un traité carnavalesque italo-français est signé sur l'Hôtel de ville de Paris.

Renaissance de la fête des blanchisseuses depuis 2009

Le cortège du Carnaval des Femmes, Fête des Blanchisseuses de la Mi-Carême passe rue Saint-Martin (en longeant le parvis du Centre Pompidou) le 3 avril 2011. À gauche : Pat le Clown ; à droite : Alexandra Bristiel, Présidente du Carnaval de Paris et du Carnaval des Femmes de Paris.
Marchande d'oranges : un métier féminin de jadis, aujourd'hui disparu.

Aux écosseuses, marchandes d'oranges[14] et harengères[90] succedèrent jadis les blanchisseuses. La disparition des lavoirs n'explique pas celle de la Mi-Carême. Car il existe aujourd'hui beaucoup de groupes, sociétés ou corporations de femmes, notamment dans les hôpitaux[243].

En 1994, plusieurs reines et rois : Ophélie, reine de Paris, Alexandre, prince de l'étable, Zizi Chiffon, reine des biffins[244], le roi des bouchers[245], sont pressentis pour participer au cortège de renaissance du Bœuf Gras, prévu pour 1995[246]. Celui-ci est annulé, faute d'autorisation pour défiler. En 1996, est envisagé que le Carnaval de Paris retrouve une de ses sources dans les marchés parisiens, jadis acteurs importants de la Mi-Carême. En 1998, c'est la renaissance du Carnaval de Paris dans la rue avec la réapparition du cortège de la Promenade du Bœuf Gras. Le Mardi Gras n'étant plus chômé à Paris, depuis très longtemps, il sort un dimanche. À partir de 2002, la date annuelle de sortie est fixée le Dimanche Gras, dimanche qui précède le Mardi Gras.

La fête sœur du Bœuf Gras, c'est la fête des blanchisseuses, la Mi-Carême au Carnaval de Paris.

La Mi-Carême n'est plus un jour chômé en France. Même seulement en partie, comme ce fut le cas à Paris en 1946. Les administrations parisiennes donnèrent congé aux employés l'après-midi du jeudi 28 mars pour leur permettre de participer à la fête de la Mi-Carême. C'est pourquoi, en avril 2008, la renaissance de la fête des blanchisseuses a été proposée pour le dimanche qui précède la Mi-Carême. L'association festive féminine Cœurs-Sœurs, créée en référence à la Corda Fratres[247], a pris en charge l'organisation de cet événement. Présidée par Alexandra Bristiel elle a proposé qu'à cette occasion toutes les femmes se costument en reines et les hommes en femmes, en référence au Carnaval de Dunkerque et aux Carnavals d'Allemagne. Le défilé a eu lieu le 15 mars 2009 de la place du Châtelet à la place des Vosges en passant par le Marais[248]. La Fête des blanchisseuses, baptisée Carnaval des Femmes ou Carnaval des Femmes de la Mi-Carême, a lieu à nouveau depuis chaque année le dimanche qui suit le jeudi de la Mi-Carême[249].

L'affiche en couleurs de la renaissance de la Fête des Blanchisseuses, créée par Alexandra Bristiel présidente de Cœurs Sœurs et déposée au département des arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France, comporte une grenouille couronnée portant un bouquet de violettes et dansant le cancan. Allusion à ce que la Fête des Blanchisseuses était aussi appelée jadis la Fête des grenouilles, en référence à l'eau omniprésente au lavoir. Le bouquet de violettes rappelle le mode d'élection des reines de lavoirs décrit en 1868 par Timothée Trimm dans Le Petit Journal et les bouquets de violettes lancés sur le cortège par Jules Védrines du haut de son aéroplane en 1911[177]. Le cancan est une danse inventée par les blanchisseuses de Montmartre.

La quatrième édition de la Fête des Blanchisseuses est programmée pour le dimanche 18 mars 2012.

Annexes

Chanson

Cette chanson date sans doute de 1891, année où fut créée la Reine des Reines[250].
Les élèves de l'école vétérinaire d'Alfort costumés en chats-mousquetaires escortant les animaux de la création dans le cortège de la Mi-Carême 1894[251].
  • La Reine des Blanchisseuses ou La Reine des Reines

Chansonnette créée par Mlle Valti, à la Scala.

Paroles de A. Poupay. Musique de E. Spencer

- 1 -

Dans le corps des blanchisseurs
On a fait choix d'une reine
Pour lui rendre les honneurs
D'la Bastille à la Mad'leine,
En la voyant sur son char,
Orné de son diadème,
On chant'ra sur le boul'vard
Le jour de la Mi-Carême:

Refrain

V'là la rein'qui passe!
Qui passe et repasse!
La voilà!
R'gardez-là!
Quel chic ell'vous a!
C'est la rein'des reines,
La fille à Sosthène,
Faut la voir
Au lavoir
Avec son battoir!

- 2 -

Cette année on a choisi
La plus jeune et la plus belle;
Et s'il faut croire les on dit,
Elle est encor demoiselle.
Aussi que de prétendants
Vont s'empresser autour d'elle
Et la suivre sur deux rangs,
En chantant cett'ritournelle:

- 3 -

Déjà plus d'un reporter
A franchi son domicile
Afin de l'interwiever,
Elle qu'était si tranquille!
Tout le monde bientôt, saura,
Ce qu'ell'boit ou ce qu'ell'mange
Et l'journal nous apprendra
Si, quéqu'part, ça la démange.

- 4 -

Comme aux grand's célébrités,
On f'ra sa biographie
Et les journaux illustrés
Donn'ront sa photographie.
On dit qu'un américain,
Un millionnaire excentrique
Pour lui demander sa main
A pris le transatlantique.

- 5 -

Tous les jours à son lavoir,
Abonde la clientèle,
On fait queu' matin et soir
Pour se fair'blanchir par elle.
On voit même des dandys
Des gommeux, c'est par trop bête!
Offrir jusqu'à cinq louis
Pour se fair'rincer la tête.

Liste de Reines

Article détaillé : Reines du Carnaval de Paris.

Concernant la Reine des blanchisseuses de Paris, la Reine des chiffonniers de Paris, les Reines venues à Paris des provinces françaises ou de villes hors de France, et les Reines, Rois, demoiselles et garçons d'Honneur de Paris en général, voir l'article Reines du Carnaval de Paris

Reines et Rois des lavoirs en 1893

Cette liste est extraite d'une coupure de presse conservée dans les Dossiers Actualités-Carnaval de la Bibliothèque historique de la ville de Paris. Il s'agit d'un article du journal La Lanterne. L'année est indiquée, la date exacte manque.

  • Atlas (de l') : Mlle Lange ; M. Pitou
  • Ardennes (des) : Mlle Besannot ; M. Beunier
  • Bachelet : Mlle Ottenhein ; M. Lambinet
  • Buisson-Saint-Louis (du) : Mme Sauguier ; M. Seguin
  • Chauffourniers (des) : Mme Steurer ; M. Rafat
  • Clignancourt : Mme Herder ; M. Lurienne
  • Fêtes (des) : Mlle Boutillier ; M. Aufroi
  • Île-de-France (de l') : Mme Delormer ; M. Delormel
  • Jardin (du) : Mlle Soisonet ; M. Georges
  • Jeanne d'Arc : Mlle Grange ; M. Maniguer
  • Labarthe : Mlle Leziez ; M. Eugène
  • Lafayette : Mlle Brouette ; M. Gallet
  • Marché-Saint-Germain (du) : Mme Noulette ; M. Lerin
  • Milton : Mme Wingerter ; M. Gevierey
  • Moderne : Mme Lorot ; M. Philippe
  • Montagnes (des) : Mme Mortelet ; M. Mortelet
  • Nys : Mlle J. Gueux Vice-Reine des reines ; M. Mandourut
  • Panoyaux (des) : Mlle Blanzy ; M. Millins
  • Progrès (du), rue Marcadet : Mme Lazaroski ; M. Aurage
  • Ramponneau : Mlle Genevois ; M. Evrard
  • Saint-Bernard : Mlle Bounefond ; M. Gerbet
  • Sainte-Catherine, rue de Belleville : Mlle Depatelière ; M. Eliot
  • Saint-Charles : Mme Leroy ; M. Lunet
  • Sainte-Elisabeth : Mlle Justin ; M. Thiault
  • Saint-Joseph : Mlle Systermans ; M. Balcaen
  • Saint-Louis : Mlle Collet ; M. Dubois
  • Sainte-Marguerite : Mlle Louvage ; M. Brolquard
  • Santé (de la) : Mlle Eugénie Petit Reine des reines ; M. Laman
  • Square (du) : Mlle Lebert ; M. Lepagne
  • Tourelle (de la), à Saint-Mandé : Mlle Pouzot ; M. Dalby

Reines des Reines de Paris et dates de la Mi-Carême de 1891 à 1939

Liste probablement complète des 47 Reines des Reines de Paris :

Paulette Cayet, Reine des Reines de Paris 1928[210].
Le char de la Reine des Reines de Paris 1928[210].
Élection de la Reine des Reines de Paris 1929[252].
Demoiselles d'honneur :
Anaïs Delabarre[255]
Félicie Pierre,
Petit[256].
Demoiselles d'honneur :
Félicie Pierre,
Maria Bouffé.
Demoiselles d'honneur :
Victorine Malinowsky,
Jeanne Gauthier[121]
Demoiselles d'honneur :
Becker, Marie,
Croiza, Thérèse,
Fuchs, Caroline,
Geffroy, Fernande[260].
Demoiselles d'honneur :
Alice Leroy
Désirée Leroi
Flore Sasse
Jeanne Cazeaux[261]
Demoiselles d'honneur :
Aimée Soreuil,
Eugénie Barbier,
Émilie Pouyet,
Laure Dubois[127]
Demoiselles d'honneur :
Lebreton, Marie,
Vidal, Eugénie,
Marle-Meunier, Louise[264].
  • 6 mars 1902 – 2 Reines des Reines :
  • Berthe Roche, Reine des Reines de la Rive droite
Demoiselles d'honneur :
Bernard,
Louise Stock,
Louise Millaubach,
Marthe Girault, Reine du marché Saint-Germain[265].
  • Lucie Le Péru, Reine des Reines de la Rive gauche[266]
  • 19 mars 1903 – 2 Reines des Reines :
  • Marie Missiaux, Reine des Reines de la Rive droite[267]
Demoiselles d'honneur :
Marcelle,
Juliette Debrécourt,
Suzanne Pare,
Louise Stock
  • Jeanne Troller, Reine des Reines de la Rive gauche
Demoiselles d'honneur :
Masson,
Barbare,
Jeunel,
Amandine Laurent[268]
  • 10 mars 1904 – 2 Reines des Reines [269]:
  • Jeanne Leclinf, Reine des Reines de la Rive droite
  • Sarah Balmadier, Reine des Reines de la Rive gauche
  • 30 mars 1905 – 2 Reines des Reines :
Jeanne Troupel, Reine des Reines de la Rive gauche[138],
Demoiselles d'honneur :
Jeanne Loth,
Marie Albaret[270].
Pauline Toyer, Reine des Reines de la Rive droite[138]
Demoiselles d'honneur :
Julie Brottin,
Lucie Bourget[272]
Demoiselles d'honneur :
Victorine Hervé,
Marie Salat[273].
Demoiselles d'honneur :
Madeleine Dubois,
Eugénie Choque[275].
Demoiselles d'honneur :
Thérèse Laloue,
Eugénie Fournil[278],[279].
Première demoiselle d'honneur :
Fernande Peiffer Reine du 6e arrondissement,
Deuxièmes demoiselles d'honneur :
Jeanne Cron Reine du 14e arrondissement,
Germaine Ernès Reine du 20e arrondissement[194].
Germaine Buchet déchue courant 1922, sont élues :
Jeanne Cron, nouvelle Reine des Reines 1922
Demoiselles d'honneur :
Lucienne Loin Reine du 17e arrondissement,
Renée Durand Reine du 15e arrondissement[200].
  • 8 mars 1923 – Geneviève Durand, « abeille du IIe » et « Reine des abeilles »
Demoiselles d'honneur :
Jeanne Bonfils « abeille du Xe »,
Hélène Papon, « abeille du VIIIe[204] »
Demoiselles d'honneur :
Odette Chauvin,
Paulette Ridon
Demoiselles d'honneur :
Villa
Sèvre
Lacroix[207]
Demoiselles d'honneur :
Josette Gouhot[290] Reine du 3e arrondissement,
Hélène Vingester, Reine du 13e arrondissement[252].
Demoiselles d'honneur :
Gilberte Maugey,
Odette Guibourg,
Yvonne Monet,
Simone Teysonnier[291]
Demoiselles d'honneur :
Francine Tissier Reine du 1er arrondissement,
Jeanne Halan Reine de Bonté[293].
Demoiselles d'honneur :
Marcelle Zwalhehn Reine du 8e arrondissement,
Christine Lefèvre Reine de Bonté[294].
Demoiselles d'honneur :
Simone Benadon,
Simone Maillet[296].
Demoiselles d'honneur :
Jacqueline Cordonnier Reine du 16e arrondissement,
Germaine Perceval Reine du 8e arrondissement,
Claire Scherer du groupe folklorique alsacien et Reine de Bonté[298].
Demoiselles d'honneur :
Duffeau Reine du 12e arrondissement,
Thomas Reine du 7e arrondissement[299].

Reines de Paris et dates de la Mi-Carême

Georgette Fraigneux, Reine de Paris 1925[300].
Henriette Pointal, Reine de Paris 1933[222].
  • 19 mars 1925 – Georgette Fraigneux, reine du 20e arrondissement[300]
Demoiselles d'honneur :
Henriette Camier, Esméralda des forains,
Monique Delapierre, reine du 5e arrondissement,
Yvonne Henri, reine du 8e arrondissement,
Renée Laurent, reine du 10e arrondissement[301].
  • 11 mars 1926 – Simone Maître[302]
  • 24 mars 1927 – Mary Simona[207]
  • 7 mars 1929 – Simone Gabard[303]
  • 27 mars 1930 – Colette Chénier
Demoiselles d'honneur :
Hélène Lictaer
Alfreda Pecq[215]
  • 12 mars 1931 – Claire Hébrard[217]
  • 3 mars 1932 – Elmina Duquesne, Reine du VIe arrondissement
Première demoiselle d'honneur :
Léone Giraudet, Reine des poupées
Deuxième demoiselle d'honneur :
Madeleine Bernoux, reine de la coiffure
Assistantes :
Lucienne Vidal,
Simone Massin[304].
  • 23 mars 1933 – Henriette Pointal
Demoiselles d'honneur :
Lemire
Huguen[223],[222]
  • 8 mars 1934 – Madeleine de Charpin dite Wanda Barcella
Demoiselles d'honneur :
Denise Larcher,
Henriette Rosset[305].
  • 1995 – Ophélie Esteve
Accompagnée de :
Alexandre, prince de l'étable,
Son écuyer tranchant[306],
Zizi Chiffon, reine des biffins[307],
Le roi des bouchers[308],
Elena, reine du Bœuf Gras[309].

Filmographie de la Mi-Carême

Liste lacunaire à compléter : Elle a été filmée en 1897 par Georges Méliès (2 films) et par les équipes des frères Lumière (1 film). En 1899 par les équipes des frères Lumière, et par d'autres en 1905, 1909 et 1912. Ainsi que pour les actualités Éclair en 1911, 1922, 1929, 1930, 1933, 1935, 1936, 1937 et 1946, et pour les actualités Gaumont en 1935.

Les films de Méliès et les films de 1905, 1909 et 1912 sont perdus. Les autres, à part les deux films Lumière, sont facilement consultables au Forum des images de la ville de Paris.

Pour plus de détails voir la Filmographie du Carnaval de Paris.

Photos de presse de la Mi-Carême

Rosina Ferro Pia sur la tour Eiffel.jpg
Sur la tour Eiffel en 1905 : Rosina Ferro-Pia Reine de Turin (en haut) et Maria Nulli Reine de Milan (en bas)[310].
En 1913, la visite du président de la République à l'Hôtel de Ville suscite la colère de L'Humanité. Elle a lieu entre le Mardi Gras et la Mi-Carême, d'où le parallèle choisi[311].

On peut en voir au moins 64 sur le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France :

1908
1913
1914
1921
1922
1926
1927
1928
1929[313]
1930
1931
1932
1934

Sources

Les Reines de la Mi-Carême 1906[317].
  • Bibliothèque historique de la ville de Paris : dossiers Actualités Carnaval.
  • Bibliothèque publique d'information-BPI, Centre Georges Pompidou, à Paris : microfilms de journaux quotidiens parisiens des XIXe et XXe siècles.
  • Collections historiques de la Préfecture de police de Paris, dossiers sur le Carnaval, la Mi-Carême, à Paris. La quasi totalité des archives de la police de Paris a malheureusement brûlée en mai 1871. Quelques rares documents antérieurs à cette date, concernant le Carnaval de Paris, subsistent.
  • Site Gallica de la BNF : journaux parisiens et ouvrages divers sur Paris.

Notes et références

  1. « Les hommes en femmes » est un choix fait en hommage aux traditions du Carnaval dunkerquois où le travestissement est roi.
  2. L'Illustration, n°3290, 17 mars 1906, page 172. Cette photo existe également, tirée en carte-postale. C'est dans les salons du journal l'A.B.C., à Madrid, que s'est déroulée l'élection. La Reine, fille d'un ancien picador, a été choisie par le jury entre soixante jeunes filles de dix-huit à vingt ans.
  3. Image extraite du livre d'Edmond Texier Tableau de Paris, tome 1, ouvrage illustré de quinze cents gravures d'après les dessins de Blanchard, Cham, Champin, etc., Paulin et Le Chevalier éditeurs, Paris 1852-1853, page 64.
  4. Le Carnaval de Paris dure traditionnellement depuis le 11 novembre jour de la Saint Martin — c'est toujours le cas en Belgique et en Allemagne aujourd'hui, où il commence le 11 11 11 c'est-à-dire le 11 novembre à 11 heures 11, — jusqu'aux jours gras temps fort de la fête juste avant l'entrée en carême quarante jours avant Pâques. Au XVIIIe siècle le premier jour gras est le jeudi gras. C'est de lui que parle la première description connue du Bœuf Gras à Paris en 1739 et la lettre du maire de Paris Jean Sylvain Bailly au marquis de la Fayette chef de la Garde Nationale parisienne en 1790. Dans cette lettre où Bailly demande de faire respecter l'interdiction de la fête est écrit : «  je ne peux m'empêcher de vous observer que c'est demain le jeudy gras ». Les jours gras tendront par la suite à se restreindre à Paris aux seuls dimanche, lundi et mardi gras. Au Carnaval de Dunkerque ces jours correspondent aux fameuses trois joyeuses. En France on a ajouté à la période « normale » du Carnaval un supplément à mi-chemin entre Mardi Gras et Pâques : la Mi-Carême. À Paris, cette fête dure jusqu'à six jours d'affilée au début du XXe siècle.
  5. Extrait de : Jean Loret, La Muze historique, mars 1659, livre X, lettre XII. Texte en date du 22 mars 1659. Il traite d'une fête qui s'est déroulée le jeudi 20 mars 1659.
  6. a, b et c Voici en quoi consiste la "course de faquin" : « Les modernes ont donné le nom de course de faquin à un genre d'exercice pour lequel on se servait souvent d'un faquin ou porte-faix, armé de toutes pièces, contre lequel on courait. On y a substitué depuis une figure de bois mobile monté sur un pivot ; cette figure demeurait ferme, lorsqu'on la frappait au front, entre les yeux et sur le nez ; mais quand on la touchait dans d'autres endroits, elle tournait avec une si grande célérité, que si le cavalier n'était prompt à esquiver le coup, elle le frappait rudement avec un sabre de bois, ou avec un sac rempli de terre, à la grande risée des spectateurs. » Extrait de : « Dissertation sur les amusemens des Français », par Buc'Hoz, Imprimé à Strasbourg, en 1789. « Vil faquin ! » est une injure tombée en désuétude et encore utilisée il y a quelques décennies en littérature, pour faire un effet comique et « aristocratique ».
  7. Aujourd'hui et depuis 1800, place des Vosges.
  8. En 1858, dans une étude consacrée à la famille d'un porteur d'eau parisien, publiée par la Société internationale d'économie sociale, est mentionnée « la fête patronale des porteurs d'eau, qui a lieu le jeudi de la mi-carême. » Timothée Trimm écrit dans son article-éditorial Les festoyeurs de la Mi-Carême, Le Petit Journal, 24 mars 1865, page 1, 2e colonne : « C'est donc aujourd'hui que les filles du lavoir, les débitants de charbon et les porteurs d'eau sont en liesse ; »
  9. Le Causeur, mars 1859, volume 1, page 65.
  10. Photo des Grands Boulevards le jeudi de la Mi-Carême 1927. Photo du passage du char de la Reine des Reines place de l'Opéra le jeudi de la Mi-Carême 1928.
  11. Dans la documentation sur la Mi-Carême à Nantes, on peut consulter, entre autres, un film d'actualités sur le Carnaval de Nantes en 1964.
  12. Vaval renaît de ses cendres pour la Mi-Carême.
  13. La première mention écrite connue du mot « écosseuse », sous la forme masculine « écosseur », date seulement de 1560. (cf. Albert Dauzat, Jean Dubois, Henri Mitterand Nouveau Dictionnaire étymologique et historique, Librairie Larousse, Paris 1964, article « cosse (de légume) », page 202). En 1760, pour se moquer de la comédie de Voltaire, « L'Ecossoise » (L'Écossaise), Poinsinet le jeune fait jouer une parodie : « L'Ecosseuse ». Toussaint-Gaspard Taconet, de son côté, rédige une autre parodie : « La Petite Ecosseuse ». [1] Les écosseuses apparaissent dans divers écrits. Par exemple, « Les écosseuses » est le titre d'une des « Œuvres badines et galantes » du Comte de Caylus (1692-1765).
  14. a et b Celles-ci apparaissent au côté des écosseuses. Jadis les oranges étaient un produit de luxe. Rares et chères elles étaient vendues à l'unité. On trouve au nombre des œuvres de Jean-Joseph Vadé, écrivain qui fréquentait le peuple des halles et qui créa le « genre (littéraire) poissard » : « Etrennes à Messieurs les riboteurs, supplément aux écosseuses ou Margot la mal-peigné, reine de la halle et marchande d'oranges. », « Le boute-en-train des Ecosseuses et des Marchandes d'oranges, scènes poissardes et bouffonnes » (ouvrage posthume).
  15. Côte à la BNF : Li³ 6 (le passage cité se trouve page 2). Cette brochure de 16 pages n'est pas datée. On peut cependant avoir une idée approximative du moment où elle a été imprimée. Car elle annonce la venue de « l'incomparable Foki Phylosophe Chinois qui est venu exprès de Chine »... Or, dans un livre, édité en 1749, on lit ce commentaire : « L'Auteur annonce au Peuple l'incomparable Foki, Philosophe Chinois, qui se propose de lui donner des spectacles. » (« Lettres sur quelques écrits de ce temps », de Élie-Catherine Fréron et Joseph de Laporte, page 138).
  16. Extrait de Paris au hasard, texte de Georges Montorgueil, gravures et dessins de Auguste Lepère, Henri Béraldi éditeur, Paris 1895
  17. L'Illustration, n°1619, 7 mars 1874, page 156.
  18. Voir le Dimanche Illustré du 21 mars 1909, où un dessin page 6 qualifie la Cavalcade de la Mi-Carême de « cortège des lavoirs ».
  19. Benjamin Gastineau, vieillard à barbe et cheveux blancs, apparaît en 1854, dans le « Panthéon Nadar », 1re feuille : « Poètes, romanciers, historiens, publicistes, journalistes, etc. » Il est le 235e personnage sur 249.
  20. Benjamin Gastineau, Histoire de la folie humaine, le carnaval ancien et moderne, Poulet-Malassis, Libraire Éditeur, 1862. C'est la réédition de : Benjamin Gastineau, Le Carnaval, Gustave Havard Éditeur, Paris 1855.
  21. Le Journal illustré, 27 mars 1892, page 104.
  22. Le Monde illustré, 21 mars 1874, N°884, page de couverture. Dessin de Vierge, gravé par F. Moller, format 21,9 x 18 cm.
  23. Le Matin, 15 mars 1901, page 1.
  24. Le Petit Parisien, 4 mai 1913, page 2, 6e colonne.
  25. a et b La Gazzetta del Popolo, 1er avril 1905.
  26. On les appela également bateaux lessives.
  27. Ali Coffignon, Paris-vivant. Les coulisses de la mode, Librairie illustrée, Paris, vers 1880, page 110.
  28. Auguste Vitu, Paris, Quantin éditeur, Paris 1890, page 144.
  29. Adrien Marx, Mademoiselle Aubépine, Le Petit Journal, 16 mai 1868, page 2, 1re colonne
  30. Le Petit Journal, 20 mars 1868.
  31. En 1843, quatre voitures de blanchisseuses de Boulogne montent à Paris, pour la Mi-Carême. L'Illustration, N°4, Vol.I, 25 mars 1843, voir l'article « Le bal de l'Opéra — La Mi-Carême », pages 52-53-54.
  32. L'Illustration, n°1619, page 156, du 7 mars 1874, Types et physionomies de Paris.
  33. Le Constitutionnel, 20 mars 1846, page 2, 5e colonne. Le journaliste précise que : « Malheureusement le temps qui était magnifique le matin est devenu pluvieux dans l'après-midi. Pourtant on a vu quelques masques intrépides sur les boulevards. Les curieux ont montré moins de courage. »
  34. Paris au hasard, texte de Georges Montorgueil, gravures et dessins de Auguste Lepère, Henri Béraldi éditeur, Paris 1895, page 30.
  35. Opus cité, page 41.
  36. Extraits de l'article « La reine de la Mi-Carême », Le Journal illustré, 27 mars 1892, page 104.
  37. Ce genre de fonctionnement rappelle le mode traditionnel d'élection des massiers (élèves responsables d'ateliers) dans les écoles d'arts et architecture. Il apparaît évident, à un moment donné, aux étudiants de l'atelier, qu'un(e) élève fait l'affaire comme massier. Dès lors, tout le monde l'accepte d'office comme tel, sans émarger sur une liste électorale, voter à main levée ou bulletin secret.
  38. Il serait intéressant de mieux connaitre le rôle exact des reines et de la reine des blanchisseuses de Paris dans la fête et le reste de l'année.
  39. Voir à ce propos l'article la Courtille.
  40. Georges Clemenceau, Le Grand Pan, page 342, Paris Bibliothèque-Charpentier, Eugène Fasquelle, éditeur, 1919 (la première édition est de 1895). Une réédition a été faite en 1995.
  41. Les Annales politiques et littéraires : revue populaire paraissant le dimanche, début de l'article d'Emmanuel Arène Confetti de Mi-Carême, 12 mars 1899, 17e année, numéro 820, page 165.
  42. Jean-Bernard, La Vie de Paris, 1907, Alphonse Lemerre éditeur, Paris 1908, pages 88-89.
  43. La Mi-Carême, Le Petit Journal, 10 mars 1893, page 2, 5e colonne.
  44. La Mi-Carême, Le Petit Journal, 7 mars 1902, page 1, 4e et 5e colonnes.
  45. a, b et c L'Éclair, 24 décembre 1904.
  46. Organisme privé, créé en 1901.
  47. Dossiers Actualités Carnaval, Bibliothèque historique de la ville de Paris.
  48. Témoignage oral du poète José Aberdam, recueilli en 2008.
  49. Beaucoup de sources lui donnent pour prénom Augustine.
  50. Photo du char de la Reine des Reines de Paris 1909 prise à l'entrée de la rue du Marché-Noir à Saumur durant la cavalcade du 16 mai 1909.
  51. Le frère du roi de France.
  52. La sœur du roi de France.
  53. Le début et la fin de ce texte, extrait de La Muze historique de Jean Loret et titré « DU SAMEDI 22 MARS », ne concernent pas la Mi-Carême.
  54. C'était un très grand luxe, pour l'époque et pour ces personnes. Souvenir de ces temps lointains, ne dit-on pas, encore aujourd'hui, « rouler carrosse », pour dire « être riche ?
  55. Texte d'une gravure de Saint Aubin, où l'on voit une blanchisseuse en flirt avec un maçon, cité par le journal L'Écho de Versailles, 10 mars 1926.
  56. Pages 26, 27 de la deuxième édition.
  57. Les bateaux dont il est question sont les bateaux-lavoirs qui étaient amarrés sur la Seine.
  58. Archives historiques et littéraires du Nord de la France et de la Belgique, Volume 6, page 94, Au Bureau des Archives., 1830.
  59. Journal des débats politiques et littéraires, 10 mars 1836, page 4.
  60. S'agit-il des blanchisseuses de Paris seulement, ou de Paris et d'autres villes proches aussi ? Les blanchisseuses de Boulogne en 1843, ou d'Arcueil en 1887, montent à Paris au moment de la Mi-Carême. Elles ont très bien pu élire une reine en commun avec les blanchisseuses parisiennes. Cet article le laisse supposer. Il ne parle à aucun moment d'une reine « de Paris ». Ce qui est certain en tous cas c'est qu'au nombre des trente lavoirs représentés dans le cortège de la Reine des Reines des blanchisseuses en 1893 figure un lavoir de la ville de Saint-Mandé.
  61. La date de cet article, reportée à la main, que conserve les Collections historiques de la préfecture de Police est difficile à déchiffrer. C'est le 23 novembre 1875, ou, peut-être 1871 ou 1870.
  62. Source : Site Internet officiel du Théâtre des Variétés.
  63. a et b Les Annales politiques et littéraires, revue populaire paraissant le dimanche, 24 mars 1895, page 181, article Les Échos de Paris.
  64. Monsieur de Paris ou Monsieur de France : sobriquet donné jadis au bourreau en France.
  65. Charles Baudelaire , Salon de 1859 , « Le public moderne et la photographie ».
  66. a et b Extrait de : Horace d'Albion et Victor Collodion, La Mi-Carême, Adieux au Carnaval de 1863, placard illustré conservé aux archives de Paris et de l'ancien département de la Seine.
  67. Détail d'un dessin de Bertall, La Semaine des familles, 7 mars 1863.
  68. Le Constitutionnel, 4 mars 1864.
  69. Détail d'une partition de chanson.
  70. Dans le Le Petit Journal du 20 mars 1868.
  71. Le Gaulois.
  72. Il ne reparaîtra qu'en 1896.
  73. Le Petit Journal, 2 mars 1892.
  74. Le Figaro, 25 mars 1870, lendemain du jeudi de la Mi-Carême 1870, page 3, 4e colonne.
  75. Conservé dans les dossiers Actualités Carnaval de la Bibliothèque historique de la ville de Paris, il est daté sans qu'il soit précisé de quelle publication il est extrait.
  76. C'est-à-dire leurs clientes coquettes.
  77. a et b Banlieue de Paris
  78. C'est-à-dire dîner.
  79. Le Petit Journal, 6 mars 1875, page 2, 4e colonne.
  80. A l'époque, « souper » signifie dîner.
  81. La Caricature, 26 mars 1881, page 103.
  82. « Clairon », 16 mars 1882.
  83. Le Petit Parisien, 16 mars 1882, page 4, 2e colonne.
  84. Extrait des Nouvelles diverses, rubrique du Journal des débats politiques et littéraires, 9 mars 1888, page 3, 1re colonne.
  85. Des informations existent, probablement, pour mieux connaître la question. Certains journalistes aimaient parler des blanchisseuses. Leurs informations sont « perdues » au milieu de milliers de pages de journaux microfilmés. En ne dépouillant que la période février-mars, de chaque année, on devrait trouver des précisions.
  86. Allusion, à l'époque, d'actualité. Le ballet « Namouna », d'Édouard Lalo, a été créé, à l'Opéra, le 6 mars 1882, dix jours avant la parution de ce poème.
  87. « La Mi-Carême », poème signé Escopette, paru dans « Clairon », 16 mars 1882. Photocopié dans les dossiers Actualités Carnaval, à la Bibliothèque historique de la ville de Paris.
  88. Cette célèbre marque de biberons a laissé, en argot, l'expression « les roberts », pour désigner les seins chez la femme.
  89. La Grande Encyclopédie, inventaire des sciences, des lettres et des arts par une société de savants et de gens de lettres, Paris, H.Lamirault et Cie, éditeurs, tome 9, page 464. Ce tome ne porte pas de date. La datation provient du catalogue de la Bibliothèque du Congrès.
  90. a et b On appelait ainsi les vendeuses de harengs. C'était des femmes d'esprit indépendant, qui ont laissé dans la langue l'expression, qui n'est plus aujourd'hui très utilisée : « crier comme une harengère ». C'est-à-dire s'exprimer grossièrement. Jean Loret, en 1655, dans une énumération de dix-huit personnages typiques du Carnaval de Paris, cite « des Harangères » (« La Muze Historique », livre VI, lettre VII, 13 février 1655).
  91. L'image est sous-titrée : Les derniers coups de battoir. Elle est extraite de l'article cité « La Mi-Carême au lavoir », L'Illustration, numéro 2506, 7 mars 1891, page 216.
  92. a, b et c L'Illustration, N°2506, 7 mars 1891, extrait de l'article « La Mi-Carême au lavoir », pages 216-217.
  93. Le Petit Journal, 5 mars 1891, page 3, 3e colonne.
  94. Il faut entendre par là, la ligne des boulevards, c'est-à-dire les Grands Boulevards.
  95. Le journaliste qui a écrit cet article, entend par là : avant 1891.
  96. Le Constitutionnel, 5 mars 1891, page 2, 6e colonne.
  97. a, b et c L'article La mi-carême dans Le Matin, 6 mars 1891, page 3, 3e colonne, indique que Mlle Sicard est « reine des reines ». Le Progrès Illustré, supplément littéraire du Progrès de Lyon, 15 mars 1891, publie en page une son portrait gravé. Elle est présentée en qualité de « reine des blanchisseuses ».
  98. Le Petit Journal, 4 mars 1891, page 1, 5e colonne.
  99. Voir, à ce propos : la Balade du Rougevin, ainsi que Le Pompier, hymne des Beaux-Arts.
  100. La Mi-Carême à Paris, Le Petit Journal, 6 mars 1891, page 2.
  101. La Mi-Carême à Paris, Le Petit Journal, 25 mars 1892, page 2, 2e colonne.
  102. « Mme Paparemborde trouve que le « squat d'événement » semble presque une nouvelle forme d'expression culturelle dans le 17e arrondissement. » Délibération n°17-09-157, page 12 du compte-rendu du Conseil d'arrondissement du XVIIe arrondissement de Paris du 21 septembre 2009, téléchargeable à partir de cette page de la mairie du XVIIe arrondissement : [2].
  103. L'Éclair, 20 mars 1892, page 1, rubrique L'actualité.
  104. Le supplément illustré du Petit Journal, du 18 mars 1893, confond les deux reines, l'ancienne et la nouvelle, et appelle la Reine des Reines de Paris 1893 la reine des blanchisseuses.
  105. A travers Paris, La Mi-Carême, Le Petit Journal, 2 mars 1891, page 2, 5e colonne.
  106. a et b La Mi-Carême à Paris, Le Petit Journal, 26 mars 1897, page 1, 5e colonne.
  107. Copié, en mars 1995, au Centre de documentation du Musée des Arts et traditions populaires, situé alors à Neuilly-sur-Seine, près de Paris. Ce musée a été supprimé, en 2008, au bénéfice d'un établissement créé à Marseille, consacré aux civilisations de l'Europe et de la Méditerranée. Référence du document, en 1995 : N°64 643.
  108. L'Association Générale des Étudiants de Paris, AGEP, familèrement appelée et connue sous le nom de l'« A ».
  109. Après la disparition de Monsieur Morel, survenue assez rapidement après, il lui succèdera à la tête de la Chambre syndicale des Maîtres de lavoirs. Cette succession est attestée par des documents conservés aux Archives de Paris et de l'ancien département de la Seine.
  110. Détail du programme officiel des fêtes de la Mi-Carême 1893, à Paris.
  111. Détail d'un dessin de Georges Redon paru dans la presse parisienne en mars 1893.
  112. L'Illustration, 18 mars 1893, page 212.
  113. Illustration du livre d'Alfred Forest Visions rouges, paru en juillet 1897.
  114. François Coppée, Aux étudiants pour leur Cavalcade de la Mi-Carême, 8 mars 1893, publié dans Les Annales politiques et littéraires, revue populaire paraissant le dimanche, numéro 508, 11e année, 19 mars 1893, page 184, 3e colonne.
  115. Le Petit Journal, dans son compte-rendu de la Mi-Carême 1892, écrit, le 25 mars, page 2, 5e colonne, qu'à sa Caisse du secours immédiat : Un groupe de jeunes gens, qui ont pris le titre d'« Armée du chahut », nous apporte, toujours pour nos pauvres, 2 fr. 10.
  116. Par « chapeau miss Helyett », il est entendu ici un chapeau semblable à celui porté par Miss Helyette, héroïne de l'opérette du même nom, musique de E. Audran, paroles de Maxime Boucheron.
  117. La mi-carême, Les boulevards, Le Temps, 10 mars 1893, page 4, 5e colonne.
  118. « La cavalcade de la mi-carême », article de l'Illustration, n°2662, 3 mars 1894.
  119. François Coppée, Aux Étudiants. Pour la Mi-Carême de 1894
  120. Émile de Labédollière, Le Nouveau Paris, Gustave Barba Libraire-Éditeur, Paris 1860, page 223.
  121. a, b et c Le Petit Journal, 22 mars 1895.
  122. Au Petit Journal, Le Petit Journal, 2 mars 1894, page 2, 2e colonne.
  123. Portrait reproduit d'après le PROGRAMME OFFICIEL, Blanchisseurs, Étudiants, Marchés, La Vache Enragée, Paris, 12 Mars 1896, une feuille imprimée, recto seul, vendue 10 centimes.
  124. a et b La Mi-Carême à Paris, Le Petit Journal, 18 mars 1898, page 1, 5e et 6e colonnes.
  125. La Caricature, 11 mars 1899.
  126. La Mi-Carême, Le Petit Journal, 10 mars 1899, page 1, 6e colonne. Portrait réalisé d'après une photo de M. Marmand, photographe rue Saint-Antoine.
  127. a et b La Mi-Carême, Le Petit Parisien, 10 mars 1899, page 1, 5e et 6e colonnes.
  128. a et b Portrait paru en page 1 du Petit Journal, le 23 mars 1900. Il a été réalisé, avec d'autres portraits, d'après le travail photographique d'Eugène Pirou.
  129. a et b Pour la Mi-Carême, La Presse, 20 février 1901, page 1, 4e colonne.
  130. L'en-tête d'un tract sous forme de lettre circulaire imprimée, signée par le président du Comité, Louis Seguin, et qui prépare les « Fêtes de la Mi-Carême 1914 », précise : « Comité des Fêtes de Paris, Organisateur des Fêtes de la Mi-Carême, 23, Avenue Victoria. == Paris. Tél.217-03, Secourir en récréant, Fondé le 1er janvier 1901, Déclaré conformément à la loi du 1er juillet 1901, N°151 772 » (Bibliothèque historique de la ville de Paris, dossiers Actualités Carnaval).
  131. C'est-à-dire la ligne des Grands Boulevards.
  132. Le Petit Journal, 15 mars 1901, page 1.
  133. Président de la Chambre syndicale des maîtres de lavoirs et successeur de Morel.
  134. Il s'agit d'une marque de champagne.
  135. Article « La Mi-Carême », Le Petit Journal, 17 mars 1903.
  136. Sans Mère ! – Pièce de théâtre en cinq actes et six tableaux, de Michel Carré et Georges Mitchell, première représentation donnée au théâtre de l'Ambigu-Comique le 14 mai 1903.
  137. Les Annales du théâtre et de la musique, 1903, 28e année, pages 323-324.
  138. a, b et c Le Petit Temps, 4 mars 1905.
  139. C'est en tous cas ce qu'a déclaré le président du Carnaval de Metz au représentant du Carnaval de Paris, en 2003, à une réunion tenue à l'hôtel de ville de Mulhouse à l'occasion du Carnaval de cette ville.
  140. Le nom de la première reginetta palatina est Margherita Rosa, comme le rapporte Cesare Bianchi dans « Porta Palazzo e il Balon, storia e mito », Editrice il punto, 1991 (côte à la Biblioteca Civica de Turin : 251 C 96), pages 208-210.
  141. « Le Sifflet », en italien fischiare, signifie « siffler ». Ce journal ressemble singulièrement, par sa présentation et ses dessins au journal français « L'Assiette au beurre ».
  142. Il Fischietto, Giornale Satirico-Umoristico-Politico-Sociale, 30 août 1904, Anno 57, N°70.
  143. Dans le programme de la tombola de la Mi-Carême 1906, à Paris, conservé dans les dossiers Actualités Carnaval de la Bibliothèque historique de la ville de Paris, figure, parmi les prix : « 5 lots : un voyage à Fontainebleau en 2e classe, offerts par les Voyages Modernes, 1 rue de l'Échelle. » On mesure difficilement ce que pouvait éprouver, en ces temps-là, celui qui allait plus loin. (Fontainebleau n'est qu'à 60 kilomètres de Paris).
  144. L'Humanité, 14 mars 1905, page 2.
  145. Rubrique Cronaca (Chronique), La partenza delle Regine dei mercati per Parigi (Le départ des reines des marchés pour Paris), La Stampa, 28 mars 1905.
  146. Que les Américains appellent le colonel Cody. Si vous parlez, aujourd'hui, de « Buffalo Bill », à des Américains, ils ne comprennent pas qui c'est.
  147. L'Éclair, 31 mars 1905.
  148. a et b L'Éclair, 31 mars 1905.
  149. Le mardi gras à Paris, Le Petit Parisien, 7 mars 1878, 5e colonne
  150. Portrait extrait du programme de la fête qui eu lieu le jeudi 22 mars 1906.
  151. Le Journal du dimanche, 1er avril 1906.
  152. a, b et c Détail d'une carte-portale d'époque.
  153. « Puis le scrutin est ouvert, après que les six concurrentes, leur numéro d'ordre épinglé au corsage, sont montées sur l'estrade pour fixer le choix des électeurs — et des électrices très nombreuses. » Le Petit Journal, 29 janvier 1906
  154. a et b L'Éclair, 26 février 1906.
  155. La Mi-Carême, Le Figaro, 23 mars 1906, page 4, 1re colonne.
  156. Le Petit Journal, 23 mars 1906, page 2, 6e colonne.
  157. La Mi-Carême, Le Matin, page 2, 1re colonne.
  158. Voir par exemple le char de la Reine des Reines de Paris 1908.
  159. En fait, pas une reine, mais une « déesse », voir, vers la fin de cet article, la liste des reines non françaises, invitées à la fête.
  160. Il s'agit d'une géante en temps normal portée à dos d'homme et pour la circonstance installée sur une petite plateforme roulante attelée. Les bras sont destinés à être manipulés avec des perches par deux accompagnateurs. Se reconnaît ici une géante réalisée selon la technique traditionnelle des géants de Catalogne.
  161. « Que deviennent les reines de la Mi-Carême ? », Le Gaulois, 19 février 1914.
  162. « Les reines de la Mi-Carême à Saint-Sébastien », Le Petit Parisien, 20 avril 1908.
  163. « Les reines de la Mi-Carême à Madrid », Le Petit Parisien, 23 avril 1908.
  164. « Les reines de Paris à Naples », Le Petit Journal, 5 septembre 1910, page 1.
  165. « Les reines parisiennes sont parties pour Prague et Pilsen », Le Petit Journal, 28 septembre 1910.
  166. Jean Lecoq, Propos d'actualité, Les Reines des halles aux courses de taureaux, Le Petit Journal, 27 avril 1908, page 2, 3e colonne.
  167. Le Petit Journal, 24 mars 1911.
  168. La Mi-Carême, La composition et les itinéraires des différents cortèges, Le Petit Parisien, page 2, 3e colonne ; voir aussi l'article « Les groupes du Carnaval de Nice en route de Nice à Paris », Le Petit Journal, 13 mars 1912.
  169. Autre article dans le même numéro : Le Petit Journal, 13 mars 1912.
  170. Char du Bouillon Oxo, Je sais tout, magazine encyclopédique illustré, 1912, page 380.
  171. Sa photo est parue dans Le Petit Journal, le 2 mars 1910.
  172. Le Petit Parisien, 15 mars 1909, page 3.
  173. Le Petit Parisien s'est trompé, en baptisant ici, la reine des reines de Paris 1909 « Orlach ». Son nom, en fait, est « Orlhac » (voir notamment, à ce propos, Le Petit Journal, de la même époque).
  174. Voir la photo de la Reine des Reines de Paris défilant à Saumur le 16 mai 1909 sur le site Internet Saumur jadis ou, sur Commons : Photo du char de la Reine des Reines de Paris 1909 prise à l'entrée de la rue du Marché-Noir à Saumur le 16 mai 1909.
  175. Pour approfondir la question il faudrait consulter « La Correspondance tchèque », revue en français qui paraissait à Prague à partir de 1902.
  176. Sans précisions à propos des Sokols, la presse parisienne en 1910 et 1911 rapporte que les Parisiens crient Nazdar ! aux reines tchèques.
  177. a et b Article LA MI-CARÊME Un aéroplane et un dirigeable ont pris part à cette belle journée, Le Petit Journal, vendredi 24 mars 1911, pages 1 et 2.
  178. Douane citadine, ici, bien sûr, celle de Paris.
  179. Document conservé dans les dossiers Actualités Carnaval de la Bibliothèque historique de la ville de Paris
  180. Propos de Léon Brézillon extraits du chapitre Il faut des fêtes aux Parisiens, de l'article Comment on organise la Mi-Carême, Almanach pratique illustré du « Petit Parisien », 1912, pages 98-99, article signé Paul Lagardère.
  181. Sources : Bibliothèque administrative de la ville de Paris, budgets imprimés de la ville de Paris. Archives de Paris et de l'ancien département de la Seine, dossier sur le 14 juillet 1904. Cet aspect de la fête est aussi rapporté par Faure, dans son ouvrage sur le Carnaval de Paris, paru en 1978.
  182. Le Petit journal, 27 février 1913, page 2, 1re colonne.
  183. Cette fête est annoncée par Le Petit Parisien du 4 mai 1913, page 2, 2e colonne. Le Petit Parisien en donne un compte-rendu dans son numéro du 5 mai 1913, page 2, 6e colonne. On peut voir plusieurs photos de cette fête sur le site Gallica : La rose des roses, Mademoiselle Mangeot, au pied de son char avec ses dauphines. La rose des roses sur son char avec ses dauphines. Le char de la rose des roses. Les roses de la rive gauche. Char de la violette.
  184. Le Petit Parisien fait le compte-rendu avec photo de cette fête le 4 mai 1914 dans son article La Rive gauche a vu défiler le cortège de la Rose des Roses, page 2, 5e colonne. Des photos de cette fête sont visibles sur le site Gallica : Le char de tête : un char gaulois. Un carosse. Un char romain antique. La charrette de la vivandière escortée de sans-culottes. Une chaise à porteurs.
  185. Coupure de presse extraite du quotidien Le Journal, 26 janvier 1914.
  186. Les huit candidates à l'élection de Reine des Reines 1914.
  187. En ligne sur Internet se trouve une photo prise à Paris en 1914 des reines de Boulogne et de Turin et une autre montrant l'imposant char de reines défilant dans le cortège du 19 mars 1914. La fête des blanchisseuses existe aussi en 1914 à Orléans où défilent une quinzaine de chars avec la Reine des Guêpes. [3]
  188. Article signé Tout-Paris, Bloc-Notes Parisien, Que deviennent les Reines de la Mi-Carême ?, Le Gaulois, 19 février 1914, page 1, 5e et 6e colonnes.
  189. Le Petit Journal, 12 mars 1915.
  190. Le Petit Parisien, 19 mars 1925, page 2, 7e colonne.
  191. Rubrique Échos, Le Figaro, 12 mars 1915, page 3, 1re colonne.
  192. L'Éclair, 28 mars 1919.
  193. Dossiers Actualités Carnaval de la Bibliothèque historique de la ville de Paris.
  194. a et b Mlle Buchet reine du 12e a été élue hier reine des reines de Paris, Le Petit Parisien, 27 février 1922, page 1, 6e colonne.
  195. « LA REINE DES ÉTUDIANTS - L'Association générale des étudiants procédera demain soir, à 21 heures, en sa maison, 13 et 15, rue de la Bûcherie, à l'élection de « La Lisette ». Cette élection sera suivie d'un grand bal. », La Presse, 21 février 1922, page 2. Les étudiants parisiens paraissent s'être dotés, pour la Mi-Carême, au cours des années, à partir de 1894, de Reines porteuses de titres divers.
  196. Article « La Reine des Corses de Paris », La Presse, jeudi 2 mars 1922, page 2.
  197. Cette Reine existe toujours en 1939, année où elle est couronnée par Tino Rossi [4]
  198. a, b et c Extrait de l'article Un somptueux cortège de Mi-Carême sous un ciel d'hiver, Les Reines ont défilé dans des automobiles fermées, Le Petit Journal, 24 mars 1922, page 1, 4e, 5e et 6e colonnes.
  199. Les confettis seront à nouveau par la suite victimes à Paris d'une interdiction renouvelée chaque année de 1923 à 1932.
  200. a, b et c Un coup d'état : Mlle Germaine Buchet n'est plus Reine des Reines, Le Petit Parisien, 2 juillet 1922, page 1, 3e colonne.
  201. Les reines de Paris se déplacent, Le Petit Journal, 2 juillet 1922, page 3, 3e et 4e colonnes.
  202. Les fêtes de Paris en 1923, Le Petit Parisien, 11 août 1922, page 2, 2e colonne.
  203. a et b Source : coupure de presse conservée dans les dossiers Actualités Carnaval à la Bibliothèque historique de la ville de Paris.
  204. a et b Le récit de la journée de la Mi-Carême 1923 est fait dans l'article Il a la vie dure le Carnaval !, paru dans Le Petit Parisien du vendredi 9 mars 1923, pages 1 et 2. Le titre de l'article fait référence au temps exécrable de la journée et à l'interdiction des confettis et serpentins qui n'ont pas empêchés la fête d'avoir lieu quand même.
  205. Au Comité des fêtes de Paris, M. Aublanc expose les motifs de sa démission, Le Petit Parisien, 9 mars 1924, page 2, 2e colonne.
  206. a et b L'Intransigeant, 20 mars 1925, page 2, 2e colonne.
  207. a, b et c La Mi-Carême à Paris, Le Petit Journal, 25 mars 1927, page 2, 4e et 5e colonnes.
  208. Photos du passage du cortège de la Mi-Carême 1928 sur la place de l'Opéra : passage du char de la Reine des Reines, 1, passage du char de la Reine des Reines, 2, passage du char du Bœuf Gras.
  209. a et b La Mi-Carême sous le soleil, Le Petit Journal, page 2, 4e colonne.
  210. a, b, c et d Le Petit Parisien, 15 mars 1928, page 1.
  211. a et b Le Temps, 12 mars 1926, article Le cortège de la mi-carême, page 6, 5e et 6e colonnes.
  212. Mademoiselle Simone Maître (Le Gaulois, 6 mars 1926, page 2).
  213. La Garde républicaine, à cheval, ouvre, habituellement, les cortèges du Carnaval de Paris. Sa dernière participation, à ce jour, remonte au cortège de la Promenade du Bœuf Gras, du dimanche 20 avril 1952 (voir : Combat, 21 avril 1952, article « Dans les flonflons des fanfares, Le Bœuf Gras, solennel et impavide, a sillonné les rues du 19e arrondissement »).
  214. Dans l'article du journal Le Temps du 12 mars 1926, le nom de la Reine des Reines de Paris Mathilde Isembart est déformé en « Izembert ». L'erreur est ici corrigée.
  215. a et b Article La Mi-Carême sera brillante, Le Petit Parisien, 27 mars 1930, page 2, 5e colonne.
  216. Il s'agit en fait de la Reine de Paris.
  217. a, b, c et d Article La Mi-Carême sans cavalcade, Le Petit Parisien, 12 mars 1931, page 6, 3e colonne.
  218. Le Figaro, page 3, 2e colonne.
  219. La Mi-Carême s'en va, L'Ouest-Éclair, 13 mars 1931, page 2, 4e colonne.
  220. Sous un clair soleil le cortège des reines a défilé hier dans Paris, Le Petit Parisien, 13 avril 1931, page 1, 2e colonne.
  221. Raymond de Nys, La Mi-Carême retardée, Le Petit Parisien, 13 avril 1931, page 2, 4e colonne.
  222. a, b et c Le Petit Parisien du 2 mars 1933, page 4, 2e colonne présente Henriette Pointal en qualité de « Reine de Paris ».
  223. a et b La Mi-Carême, Le Petit Parisien, jeudi 23 mars 1933, page 5, 2e colonne. Dans cet article Henriette Pointal est présentée en qualité de « Reine des Reines de Paris ».
  224. La Mi-Carême à Paris, Les reines en visite au « Petit Parisien », Le Petit Parisien, 9 mars 1934, page 8, 2e et 3e colonnes.
  225. Photo de la Cavalcade de l'esplanade des Tuileries, jeudi de la Mi-Carême 8 mars 1934.
  226. Photo de la Cavalcade au Lion de Belfort, n°1 et n°2, jeudi de la Mi-Carême 8 mars 1934.
  227. a, b, c et d Cet événement filmé pour les actualités est visible au Forum des images de la ville de Paris.
  228. En 1936 le Bœuf Gras défile à la Mi-Carême, alors que sa date traditionnelle de sortie, c'est durant les jours gras, dont le Mardi Gras.
  229. Président de la République.
  230. Mi-Carême froide et grise, Le Petit Journal, 5 mars 1937, page 1.
  231. Article Mi-Carême, L'Intransigeant, 17 mars 1939, page 5, 2e colonne.
  232. La Mi-Carême, Le Petit Parisien, 28 février 1940, page 1.
  233. Précisions données en 1994 par Marcel Gache président des marchés parisiens.
  234. Photo de deux Forts des Halles embrassant leur reine en 1935.
  235. Les Forts des Halles avec leurs reines apportant le muguet au Palais de l'Élysée, le 1er mai 1955 ; les mêmes, le même jour, avec le président de la République René Coty et son épouse.
  236. Archives photographiques de l'Agence France-Presse.
  237. Article : « Reine des forains : une couronne pour la bonne cause », dans l'hebdomadaire Télé Loisirs, numéro 948, 26 avril au 2 mai 2004.
  238. En 1977 Jacques Chirac est le premier maire de Paris élu depuis 106 ans.
  239. Exprimant bien l'usurpation de la Mi-Carême par les hommes et le commerce parisien et la ré-interprétation de son histoire, on lit par exemple : « À Paris la mi-carême fut fêtée d'abord par les étudiants, les marchands des halles et les blanchisseuses, parmi lesquelles on élisait la reine des reines. Aujourd'hui des groupements plus généraux participent à cette fête. » Larousse du XXe siècle, volume 4, lettres I-M, page 858, édité en 1931. Les récupérateurs se désintéressant de la Mi-Carême, on trouve où on peut des arguments justificatifs de la situation de la fête. Comme on le voit en 1935, la Reine des Reines au micro des actualités filmées invoque le manque d'argent et déclare que (avec la crise) « surtout depuis deux ans, impossible au carnaval de faire des défilés comme autrefois dans la rue. » Plus tard on trouvera d'autres « arguments » : la vie « moderne », les départs en week-end, la circulation qu'on ne peut, ni doit troubler avec des cortèges, la frivolité et la superficialité supposées des reines, assimilées à des miss et autres reines de beauté, etc.
  240. Archives photographiques de l'Agence France-Presse et dossiers Actualités Carnaval de la Bibliothèque historique de la ville de Paris. Le dernier cortège dont l'existence est attestée ici, a défilé en 1960.
  241. Vercelli, ville du Piémont et capitale du riz, en Italie.
  242. Comitato Nazionale degli Studenti delle Accademie di Belle Arti d'Italia (Comité National des Étudiants des Académies des Beaux-Arts d'Italie), dont le siège est à Bologne.
  243. Jusque vers 1940-1950, le personnel infirmier des hôpitaux ne pouvait pas participer à la fête, car il était constitué de sœurs.
  244. Une petite fille, qui devait défiler, montée sur un âne, en référence à Zizi-Chiffon, Reine des biffins au Carnaval de Paris 1905.
  245. Un petit garçon, en référence au roy des bouchers qui apparaît dans la première description connue du Bœuf Gras, en 1739. [5] Il était également prévu Elena, reine du Bœuf Gras et Sire Olivier, écuyer tranchant du prince de l'étable, dont seul l'immense couteau carnavalesque sera finalement présent, apporté au cortège de renaissance de la Promenade du Bœuf Gras, le 27 septembre 1998.
  246. Basile Pachkoff « Carnaval du Bœuf Gras de Paris 1995, 18-26 février 1995 », brochure éditée en novembre 1994, page 2.
  247. Corda Fratres signifie en latin les Cœurs Frères.
  248. Le Parisien, édition d'Île-de-France, 15 mars 2009, page 14 : La Fête des blanchisseuses ressuscitée, Le Parisien, Édition de Paris, 16 mars 2009, page III : Les blanchisseuses sont de retour.
  249. Le défilé a été annoncé entre autres par Le Parisien, Édition de Paris du 16 mars 2009, par Paris Mômes, numéro de février-mars 2010, page 32.
  250. L'illustration originale est en couleurs.
  251. Article La cavalcade de la Mi-Carême, L'Illustration, 3 mars 1894, page 172.
  252. a et b Le Petit Parisien, 6 mars 1929, 3e page, 3e colonne.
  253. Le prénom de la Reine des Reines 1891 est indiqué dans le compte-rendu de la Mi-Carême publié dans Le Petit Journal, 6 mars 1891, page 2, 5e colonne.
  254. Le Journal illustré, 27 mars 1892
  255. Sœur de la Reine des Reines Henriette Delabarre.
  256. La Mi-Carême à Paris, Le Petit Journal, 25 mars 1892, page 2, 2e colonne.
  257. Programme officiel de la fête, conservé au Cabinet des Estampes de la BNF.
  258. Article La Mi-Carême, Le Figaro, 2 mars 1894, page 2, 4e et 5e colonnes.
  259. Programme officiel de la fête, conservé au Cabinet des Estampes de la BNF.
  260. Le nom de la Reine des Reines de Paris 1897 est indiqué dans l'article La Mi-Carême, Le Petit Parisien, 26 mars 1897, page 2, 2e colonne. Les noms de ses quatre demoiselles d'Honneur figurent dans La Mi-Carême à Paris, Le Petit Journal, 26 mars 1897, page 1, 6e colonne.
  261. La Mi-Carême, Le Petit Parisien, 17 mars 1898, page 1, 4e colonne.
  262. Le Petit Journal, 4 février 1899.
  263. Le Petit Journal, 23 mars 1900.
  264. La Mi-Carême, Le Petit Parisien, 15 mars 1901, page 1, 6e colonne nomme la Reine des Reines de Paris 1901 Mlle Poirier. Dans l'article L'épilogue du carnaval, Cavalcades de la Mi-Carême, paru dans La Presse, 15 mars 1901, page 1, la Reine des Reines est appelée Marlin-Poirier. C'est également le cas dans Le Petit Journal, du 15 mars 1901, 1re page, 5e et 6e colonnes, qui, en plus, indique son prénom ainsi que les noms et prénoms de ses trois demoiselles d'Honneur.
  265. Article Les Cavalcades d'Aujourd'hui, Le Petit Parisien, 6 mars 1902, page 1, 4e et 5e colonnes.
  266. Article Les Cavalcades de la Mi-Carême, Le Petit Parisien, 7 mars 1902, pages 1 et 2.
  267. Le Petit Journal, supplément illustré, 29 mars 1903 indique comme nom : Marie Missiou.
  268. Article La Mi-Carême, Le Petit Parisien, 18 mars 1903, page 2, 2e, 3e et 4e colonnes.
  269. L'Écho de Paris, 11 mars 1904.
  270. L'Éclair, 27 février 1905.
  271. a et b Le Gaulois, 19 février 1914.
  272. La Mi-Carême de 1908, Paris a acclamé, hier, ses Reines et celles des anciennes provinces, Le Petit Journal, 27 mars 1908, page 1, 3e colonne.
  273. a et b Le Petit Parisien, lundi 22 février 1909, page 2, et jeudi 18 mars 1909, page 4.
  274. Son élection est rapportée par L'Éclair, 7 février 1910. Par la suite, Élisa Gaillard prend sa place. « Au moment où, après sa descente du train, la jeune reine (tchèque, Ruzena Brazova) arrive dans le hall de la gare (de l'Est) accompagnée de M. Brézillon et des membres du comité (des fêtes de Paris), Mlle Élisa Gaillard, la nouvelle reine des reines, qui remplace Mlle Thérèse Choque, qu'un gros rhume a forcée à abandonner sa royauté, s'avance près d'elle, entourée de Mlles Vanek, ses demoiselles d'honneur, ainsi que de toutes les reines de Paris, et lui remet un superbe bouquet. » Le Petit Journal, 27 février 1910.
  275. Le Petit Journal, 10 janvier 1910.
  276. Le Petit Journal, 2 mars 1910.
  277. Le Petit Journal, 21 mars 1911. Jeanne Quéru a été filmée par les Actualités Eclair, voir la Filmographie du Carnaval de Paris
  278. La Mi-Carême, Le cortège de la Reine des Reines a défilé hier dans Paris, Le Petit Journal, 28 février 1913, page 3.
  279. Photo de l'arrivée de la Reine des Reines 1913 à l'Hôtel de Ville.
  280. Le Petit Journal, 17 mars 1914.
  281. L'interdiction du Carnaval de Paris par le préfet de police est prononcée en janvier 1915. Voir Le Petit Parisien, 27 janvier 1915, page 3, 5e colonne.
  282. Le Temps, 10 mars 1920
  283. La petite Gironde, 5 mars 1921.
  284. Les reines de la Mi-Carême, Le Petit Parisien, page 2, 2e colonne.
  285. Son élection est rapportée par L'Écho de Paris, du 27 février 1922. Germaine Buchet et les 19 autres reines de Paris, ont été filmées par les Actualités Eclair, voir la Filmographie du Carnaval de Paris.
  286. Article Mi-Carême, Le Petit Journal, 27 mars 1924, page 1.
  287. L'abeille du 19e arrondissement est reine de Paris, Le Matin, 29 juin 1924, page 3, 5e colonne. Mi-Carême ensoleillée, Le cortège des reines a parcouru en autos, parmi les vivats et au milieu de la joie populaire, presque tous les quartiers de Paris, Le Petit Parisien, 20 mars 1925, page 3, 4e colonne.
  288. Paris a fêté hier toutes ses reines..., Le Petit Journal, 12 mars 1926, page 1. L'Illustration n°4332 du 13 mars 1926 parle également de Mathilde Isembart.
  289. Article La Mi-Carême s'annonce brillante et joyeuse, Le Petit Parisien, 7 mars 1929, page 2, 5e colonne. Cet article précise que Suzanne Petauton est la reine de la Fédération des comités d'arrondissements.
  290. La Mi-Carême à Paris, Le Petit Parisien, 8 mars 1929, page 2, 3e colonne.
  291. Les fêtes de la Mi-Carême, Le Petit Parisien, 28 mars 1930, page 3, 5e colonne.
  292. C'est l'orthographe de son nom donnée par Le Petit Parisien. Dans Le Figaro il est écrit : Broussauld.
  293. La Mi-Carême à Paris, Le Petit Parisien, 9 mars 1934, page 8, 3e et 4e colonnes et Les reines à l'Hôtel de Ville, Le Figaro, 9 mars 1934, page 3, 2e colonne. Le Figaro indique « Jeanne Hadan » et non « Jeanne Halan » comme Reine de Bonté.
  294. Les reines de Paris au « Figaro », Le Figaro, 29 mars 1935, page 4, 3e et 4e colonnes.
  295. Rubrique Nos Échos, Le Petit Parisien, 19 mars 1936, page 2, 6e colonne. St-Gilles-Croix-de-Vie, La Reine des Reines de Paris au Havre de Vie, L'Ouest-Eclair, page 5, 1re colonne.
  296. Mi-Carême joyeuse et ensoleillée, Le Petit Parisien, 20 mars 1936, page 5, 3e colonne.
  297. Un monôme d'étudiants l'élection des reines et quelques bals travestis ont seuls marqué cette année la fête de la Mi-Carême, Le Petit Journal, 5 mars 1937, page 4, 4e et 5e colonnes.
  298. La Mi-Carême à Paris, Les Reines font une visite au « Figaro », Le Figaro, 25 mars 1938, page 3, 8e colonne.
  299. Le Matin, 17 mars 1939, page 8.
  300. a et b Georgette Fraigneux est dactylographe. Le récit de la fête est donné dans l'article La Mi-Carême, Le Petit Parisien, 20 mars 1925, page 1 (suite en page 3).
  301. Le Temps, 21 mars 1925.
  302. Le Gaulois, 6 mars 1926, page 2.
  303. La Mi-Carême à Paris, Le Petit Parisien, 8 mars 1929, page 2, 3e colonne. La BNF conserve la photo de Made Brillant, indiquée comme « reine de Paris » 1929 : photo de Made Brillant. Made Brillant n'apparaît pas dans le compte-rendu de la Mi-Carême 1929 fait par le Petit Parisien.
  304. L'élection de la reine de Paris, Le Petit Parisien, 4 mars 1932, page 3, 3e colonne.
  305. C'était hier la Mi-Carême, Le Petit Journal, 9 mars 1934, page B, 4e et 5e colonnes.
  306. Un jeune boucher.
  307. Une petite fille.
  308. Un petit garçon, en référence au roy des bouchers de 1739.
  309. Tous pressentis pour participer au cortège de renaissance du Carnaval de Paris, la Promenade du Bœuf Gras 1995, prévue en février, puis en avril. Cette fête dut être annulée, faute d'avoir obtenue une autorisation officielle pour défiler. Sa sortie, où seul Alexandre, prince de l'étable, était présent, costumé en Fumante de Pantruche, eu finalement lieu le 27 septembre 1998.
  310. L'Illustration, numéro 3241, 8 avril 1905.
  311. Extrait de l'article Ce que Paris verra aujourd'hui, Un carnaval officiel auquel feront escorte deux mille flics, L'Humanité, 18 février 1913, page 1, 2e colonne. La réception a lieu le 18 février, Mardi Gras tombe le 4 et la Mi-Carême le 27.
  312. Char mentionné dans l'article compte-rendu des défilés de la Mi-Carême 1927 : Mi-Carême ensoleillée, Trois cortèges ont parcouru au milieu d'une grande affluence les divers quartiers de Paris, Le Petit Parisien, 25 mars 1927, 1re page, 3e et 4e colonnes.
  313. La BNF conserve la photo de Made Brillant présentée en tant que reine de Paris 1929. Mais les journaux de 1929 indiquent une autre femme en qualité de reine de Paris 1929 : Simone Gabard.
  314. Une banderole ajoutée sur ce char porte l'inscription « République libre de Vincennes ».
  315. Sur ce char une effigie d'Aristide Briand fait face à un bébé Kellogg.
  316. a et b Il défile le dimanche 12 avril 1931 et pas le jeudi de la Mi-Carême 12 mars.
  317. Le Matin, 22 mars 1906, page 1.

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