Michel Ier de Roumanie

Michel Ier de Roumanie
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Mihai Ier
King Michael I of Romania by Emanuel Stoica.jpg
Mihai Ier, ex-roi de Roumanie, photographié en 2007.

Titre
3e roi de Roumanie
20 juillet 19278 juin 1930
(&&&&&&&&&&&010542 ans, 10 mois et 18 jours)
Régent Nicolae de Hohenzollern (1927-1930)
Premier ministre Ion Brătianu
Vintilă Brătianu
Iuliu Maniu
Prédécesseur Ferdinand Ier
Successeur Carol II
6 septembre 194030 décembre 1947
(&&&&&&&&&&&026717 ans, 3 mois et 24 jours)
Premier ministre Ion Antonescu
Constantin Sănătescu
Nicolae Rădescu
Petru Groza
Prédécesseur Carol II
Successeur Constantin Ion Parhon
(président de la Grande Assemblée nationale)
Biographie
Titre complet Roi de Roumanie, prince de Hohenzollern
Hymne royal Trăiască Regele
Dynastie Maison de Hohenzollern
Nom de naissance Mihai al României
Date de naissance 25 octobre 1921 (1921-10-25) (90 ans)
Lieu de naissance Drapeau : Roumanie Sinaïa (Roumanie)
Père Carol II
Mère Hélène de Grèce
Conjoint Anne de Bourbon-Parme
Enfants Princesse Margareta de Roumanie
Princesse Elena de Roumanie
Princesse Irina de Roumanie
Princesse Sofia de Roumanie
Princesse Maria de Roumanie
Héritier Margareta, princesse héritière

Kingdom of Romania - large CoA.jpg
Monarques de Roumanie

Michel Ier (en roumain : Mihai I) (né le 25 octobre 1921), a régné comme roi de Roumanie du 20 juillet 1927 au 8 juin 1930, et du 6 septembre 1940 jusqu'à sa déposition le 30 décembre 1947.

Il est arrière-arrière-petit-fils de la reine Victoria, et cousin au troisième degré de la reine Élisabeth II du Royaume-Uni, du roi Juan Carlos Ier d'Espagne, du roi Carl XVI Gustaf de Suède, de la reine Margrethe II de Danemark et du roi Harald V de Norvège et sa grand-mère paternelle est la cousine germaine de Nicolas II par son arrière-grand-mère Maria Alexandrovna de Russie.

Sommaire

Sa jeunesse (1921–1940)

Michel Ier à 6 ans

Michel Ier est né à Sinaïa en Roumanie, fils du prince héritier Carol et de la princesse née Hélène de Grèce, et petit-fils du roi Ferdinand Ier, qui règne à l'époque. C'est un des descendants de Christian IX de Danemark surnommé le « beau-père de l'Europe », son arrière-grand-père maternel.

Lorsque le prince Carol s'enfuit avec sa maîtresse Magda Lupescu et renonce à ses droits à la Couronne le 28 décembre 1925, les autorités désignent comme héritier le petit Michel qui n'a que 4 ans.

Il monte à 5 ans sur le trône de Roumanie le 20 juillet 1927, à la mort de Ferdinand Ier, sous une régence composée de son oncle, le prince Nicolae, du patriarche Miron Cristea et de Gheorghe Buzdugan, président de la Cour de cassation. La régence fonctionne jusqu'au 8 juin 1930, quand son père Carol revient soudainement en Roumanie, à l'invitation de politiciens insatisfaits. Carol II se proclame lui-même roi en désignant Michel comme prince héritier. Le 5 septembre 1940, le gouvernement pro-nazi du maréchal Ion Antonescu monte un coup d'État contre le roi Carol II qu'il considère comme anti-allemand. Antonescu proclame Michel roi, et Carol II abdique en faveur de son fils le 6 septembre 1940.

Son second règne (1940–1947)

Michel Ier monte donc sur le trône de Roumanie pour la seconde fois, il a 18 ans, mais ne peut pas exercer de pouvoir réel. Il sert de vitrine au régime d'Antonescu. Il aurait dit une fois à sa grand-mère : « J'ai appris à ne pas dire ce que je pense et à sourire à ceux que je hais le plus ».

Le 23 août 1944, alors que les armées de l'Union soviétique sont déjà entrées en Roumanie orientale, le roi rejoint les politiciens pro-alliés en montant un coup d'État contre Antonescu, qu'il jette en prison. Michel Ier proclame alors la loyauté de la Roumanie vis-à-vis des Alliés et déclare la guerre à l'Allemagne nazie, mais cela n'empêche pas l'occupation par les Soviétiques.

Le 6 mars 1945, les pressions soviétiques forcent le roi à nommer un gouvernement pro-soviétique dominé par le Parti communiste roumain. Sous ce régime, le roi apparaît de nouveau comme un pantin, décoré par l'Union soviétique de l'Ordre de la Victoire.

Le 30 décembre 1947, les communistes forcent le roi à abdiquer et abolissent la monarchie en Roumanie. Il doit quitter le pays en janvier 1948 pour l'exil en Angleterre, puis en Suisse.

Sa vie civile

Acte d'abdication du roi Mihai, 1947.

Michel Ier s'installe au Royaume-Uni, puis en Suisse, et en juin 1948 il épouse la princesse Anne de Bourbon-Parme (nièce de Zita de Bourbon-Parme, impératrice d'Autriche et reine de Hongrie, ainsi que du prince Félix de Bourbon-Parme, grand-duc consort de Luxembourg), rencontrée au mariage d'une cousine commune, Élisabeth d'Angleterre. Ce mariage avec un roi déchu, mais surtout orthodoxe, ne plaît guère à la famille catholique de la jeune princesse, dont aucun membre n'assistera au mariage. Le couple aura cinq filles. Le roi devient pilote de ligne commerciale et travaille pour une société d'équipements aéronautiques.

Michel Ier est revenu en Roumanie en décembre 1990, un an après la Révolution de 1989, pour aller se recueillir sur la tombe de sa famille à Curtea de Argeș, mais le gouvernement post-communiste de Ion Iliescu et de Petre Roman craignait la pression des étudiants et des démocrates, alors nombreux à souhaiter une restauration. Mihai Ier a donc été reconduit à la frontière en pleine nuit et a déclaré ne vouloir « ni provoquer ni encourager l'agitation politique ». Le jour suivant, des manifestants ont pourtant été tabassés ou arrêtés, reproduisant la situation que le roi avait déjà connue quarante-trois ans plus tôt, lorsque le pouvoir communiste menaçait de s'en prendre plus violemment encore à ses partisans, s'il refusait d'abdiquer. « Si le peuple veut que je revienne, bien sûr, je reviendrai, mais les Roumains ont subi assez de souffrances pour avoir le droit d'être consultés sur leur avenir » déclara alors l'ancien roi, que la télévision qualifiait de « prétendant ».

En 1992, le président Ion Iliescu permet à Michel Ier de revenir en Roumanie pour les célébrations de Pâques, où une foule nombreuse se presse pour le rencontrer. À Bucarest, plus d'un million de personnes se rassemblent pour le voir. La popularité de l'ex-roi alarme le gouvernement et Michel Ier est interdit de séjour pendant cinq ans. En 1997, après l'arrivée du nouveau président Emil Constantinescu, l'État redonne la citoyenneté roumaine à l'ex-roi Michel, ce qui lui permet de revenir en Roumanie. Il vit actuellement entre la Suisse et la Roumanie, dans une résidence officielle, le palais Elisabeta, situé à Bucarest, qui est mis à sa disposition, étant considéré comme un ancien chef d'État par le gouvernement roumain.

Positions politiques

Depuis 1997, Michel Ier et sa famille ont préféré se rapprocher du gouvernement roumain. L'ancien roi a pris en charge quelques actions quasi-diplomatiques : par exemple, en 1997, il fit le tour des pays européens pour promouvoir l'admission de la Roumanie dans l'OTAN et dans l'Union européenne, et fut reçu officiellement par les représentants des gouvernements. Son épouse et ses filles ont organisé et financé des fondations humanitaires. En retour, le gouvernement leur a rétrocédé une partie des anciennes propriétés royales (châteaux de Săvârșin et de Peleș), ce qui a d'ailleurs provoqué les protestations des dizaines de milliers de petits propriétaires qui, depuis 1990, attendent toujours la rétrocession de leurs terrains ou immeubles, en se ruinant en frais de justice. Michel Ier pense que la restauration de la monarchie en Roumanie ne peut se faire qu'en accord avec le peuple roumain, or entre-temps celui-ci a mis ses espoirs de démocratisation et de retour à la prospérité, dans l'intégration de la Roumanie dans l'Union européenne, accomplie en 2007.

Aujourd'hui, les royalistes, devenus très minoritaires, ont très peu d'impact sur la politique roumaine, malgré l'accueil favorable que la population réserve à Michel Ier lors de ses séjours en Roumanie[1].

À l'occasion de son quatre-vingt-dixième anniversaire, le 25 octobre 2011, l'ancien roi Michel est invité à prononcer un discours devant les deux Chambres du Parlement[2]. Au cours de ce discours, suivi avec une grande attention par la population roumaine, mais boudé par le président de la République Traian Băsescu et le Premier ministre Emil Boc, l'ancien monarque appelle la classe politique roumaine à montrer l'exemple, de sorte à ce que le pays puisse « retrouver dignité et respect sur la scène internationale »[3].

Famille et succession

Michel Ier de Roumanie appartient à la lignée de Hohenzollern-Sigmaringen issue de la quatrième branche, elle-même issue de la première branche de la Maison de Hohenzollern. Cette lignée appartient à la branche souabe de la dynastie de Hohenzollern. Michel Ier de Roumanie a pour ascendant Burchard Ier de Zollern.

Le roi Michel et la reine Anne (Ana) de Bourbon-Parme[4] ont eu cinq enfants. Sur la base de la législation de l'UE, la Convention européenne des droits de l'homme, et les valeurs de la société roumaine, le roi Michel Ier a signé un nouveau statut de la Maison royale, appelé « Lois fondamentales de la Maison royale de Roumanie », afin de remplacer l’ancien statut basé sur la loi salique. Selon ce nouveau statut, le premier dans la ligne de la succession est la fille la plus âgée du roi Mihai, nouvellement intitulée « princesse héritière de Roumanie » et « gardienne de la Couronne de Roumanie », la princesse Margareta de Roumanie. Le 30 décembre 2007, le roi Michel de Roumanie a également accordé le titre « prince de Roumanie » avec le statut d'altesse royale à Radu Duda, prince de Hohenzollern-Veringen, l’époux de la princesse Margareta.

L'ordre de succession, comme indiqué en annexe I du statut de 2007, se compose ainsi :

  • SM le roi Michel Ier
    • 1. SAR la princesse Margareta de Roumanie (1949), princesse héritière et gardienne de la Couronne de Roumanie, fille aînée du roi Michel Ier et de la reine Anne. Elle a épousé en 1996 Radu Duda (1960), titré prince de Hohenzollern-Veringen en 1999.
    • 2. SAR la princesse Elena de Roumanie (1950), 2e fille du roi Michel Ier et de la reine Anne. Elle a épousé 1) en 1983 Robin Medforth-Mills (1942) dont elle a divorcé en 1991 ; 2) en 1998 Alexander Philipps Nixon McAteer (1964).
      • 3. SAR le prince Nicolae de Roumanie (né Nicholas de Roumanie Medforth-Mills, 1985), fils de la princesse Elena. Titré prince de Roumanie avec prédicat d'altesse royale le 1er avril 2010, jour de son 25e anniversaire.
      • 4. Elisabeta Karina de Roumanie (1989), fille de la princesse Elena.
    • 5. SAR la princesse Irina de Roumanie (1953), 3e fille du roi Michel Ier et de la reine Anne. Elle a épousé en 1984 John Kreuger (1945).
      • 6. Michael Kreuger (1985), fils de la princesse Irina.
      • 7. Angelica Kreuger (1986), fille de la princesse Irina.
    • 8. SAR la princesse Sofia de Roumanie (1957), 4e fille du roi Michel Ier et de la reine Anne. Elle a épousé en 1998 Alain Biarneix (1957) dont elle a divorcé en 2002.
      • 9. Elisabeta Maria Biarneix (1999), fille de la princesse Sofia
    • 10. SAR la princesse Maria de Roumanie (1964), 5e fille du roi Michel Ier et de la reine Anne. Elle a épousé en 1995 Kazimierz Mystkowski (1958-...) dont elle a divorcé en 2000.

Ces nouvelles dispositions successorales auraient été approuvées par le prince Frédéric Guillaume de Hohenzollern en sa qualité d'aîné des Hohenzollern. Cependant le grand-père de ce prince avait renoncé au trône de Roumanie en 1884 et, si l'on considère que cette renonciation engageait sa descendance, le nouvel ordre de succession devrait donc également être entériné par l'arrière-petit-fils du frère cadet du roi Ferdinand Ier en la personne du prince Carlos de Hohenzolern (1978- ).

Voir aussi

Liens internes

Liens externes et sources

Notes et références

  1. Réf. : articles de Jean Baptiste Naudet dans la Croix, le Monde, La Nouvelle Alternative et Le Nouvel Observateur, période 1990-2007
  2. « Le roi Mihai au Parlement », blog du prince Radu, 25 septembre 2011.
  3. L'ancien roi de Roumanie appelle la classe politique à montrer l'exemple, Euronews, 25 octobre 2011.
  4. La reine Anne est d'expression française ayant été élevée en France, et se fait appeler Anne en français.

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Michel Ier de Roumanie de Wikipédia en français (auteurs)

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