Michel Perrin (ethnologue)

Michel Perrin (ethnologue)
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Michel Perrin, né en 1941, Ancien élève du Lycée d'Issoire, ethnologue et anthropologue français, est directeur de recherche au CNRS. Il travaille au Laboratoire d’anthropologie sociale (LAS) au Collège de France.

Sommaire

Parcours

Michel Perrin, avant de trouver sa vocation d'ethnologue, était physicien. Sa rencontre avec Claude Lévi-Strauss le conduit à présenter sa thèse en 1973 intitulée : Contribution à l'étude de la littérature orale des Indiens Guajiro. En 1987, Michel Perrin obtient, toujours sous la direction de Claude Lévi-Strauss, un doctorat d'État à l'Université de Paris V intitulé La pensée mythique en actes. Mythes et rêves, chamanisme et rites thérapeutiques : l'exemple des indiens Guajiro du Venezuela et de Colombie. Cette thèse va montrer « comment, dans quatre champs distincts, cette pensée mythique se traduit en « actes » dans une société amérindienne devenue pastorale et soumise au changement »[1].

Les travaux de ce spécialiste du chamanisme portent également sur la mythologie, le symbolisme, la médecine traditionnelle, le rêve, et l'art. Ses thèmes de recherche s'inscrivent donc respectivement dans les domaines de l'anthropologie religieuse, l'anthropologie médicale, l'anthropologie du rêve et l'anthropologie de l'image.

Pendant près de six ans, il a partagé la vie de trois populations amérindiennes. Entre 1969 et 1985, il fréquente les indiens Guajiro (wayuu) du Venezuela et de Colombie. Entre 1988 et 1990, ce sont les indiens Huichol de la Sierra de Nayarit (Sierra Madre Occidental, Mexique) qui l'intéressent particulièrement. Enfin, entre 1989 et 2004, il consacre ses recherches aux indiens Kuna (cuna, tule) des îles San Blas du Panamá. Michel Perrin entreprend également des voyages exploratoires dans les sociétés amérindiennes Bari, Karina, Pemon, Panare, Warao et Navaho.

Il a enseigné et enseigne encore à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS), à l'École pratique des hautes études (EPHE) et dans les universités Paris III, Paris VI, Paris VII et Paris X, ainsi qu'à l'université de Neuchâtel (Suisse) et à l'université Clermont-Ferrand-I. Il dirige toujours des thèses menées par des étudiants français et étrangers et a à son actif une quarantaine de travaux de recherche. Ayant participé à maints jurys en France et à l'étranger, Michel Perrin a acquis une grande expérience universitaire.

Consultant auprès de divers organismes officiels, il a séjourné aux États-Unis pour participer à des projets de recherche d'envergure à Los Angeles et Austin.

Enfin, Michel Perrin a donné plus de deux cent conférences scientifiques et cycles de conférences en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique latine. On ne saurait compter ses innombrables interventions de sensibilisation à l’anthropologie, à la demande d'institutions diverses.

Littérature scientifique

Michel Perrin a écrit une dizaine de livres parmi lesquels on peut citer Le Chemin des Indiens morts, Payot, 1976 (3e éd.,1996 ; ouvrage couronné par l'Académie Française) ; Les Praticiens du rêve, PUF, 1992 (2e éd. 2001) ; Le Chamanisme, PUF Que Sais-je, 1995 (4e éd. 2002) ; Tableaux kuna, 1998 (4e éd. 2008) ; Voir les yeux fermés, Le Seuil, 2007. Références en la matière, ses ouvrages, ont fait l'objet de plus de vingt traductions en langues étrangères. Il est aussi l'auteur de quelque deux cents publications scientifiques.

Filmographie

Réalisateur de plusieurs films dont deux long métrage et quatre films court ou moyen métrage, parmi lesquels Le chemin des Indiens morts (Le monde d'Isho et La descendance d'Isho),1982 (versions française, anglaise et espagnole) ; Molakana. Coudre le monde..., 2004 (versions française et anglaise), ainsi que La Sainte-Elidie , 1977 ; Funérailles guajiro, 1975 ; Les molas. Manières de faire , 1998. Les films de Michel Perrin ont été sélectionnés dans plusieurs festivals internationaux.

Expositions

Commissaire de plusieurs expositions dont quatre de portée internationale : - Musée du tapis et des arts textiles, ville de Clermont-Ferrand, 1999-2000 - Fondation Vasarely, ville d'Aix-en-Provence 2001 - Bibliothèque Forney, Hôtel de Sens, Paris 2003 - Prieuré de Graville, ville du Havre, 2008.

Citations

Le mythe

  • « Pour le dire en bref et de manière caricaturale, le mythe renvoie dans les sociétés traditionnelles à des récits supposés originels et fondateurs qui racontent comment, à partir d’une époque d’indistinction, les êtres humains se distinguèrent progressivement des autres éléments de la nature qui communiquaient avec eux et pouvaient revêtir une apparence identique. Les mythes racontent comment les êtres et les choses se sont diversifiés et sont devenus ce qu’ils sont aujourd’hui. Ils explorent les possibles tout en justifiant l’ordre établi. » (Dialogue, n° 80, 1994)
  • « Une autre propriété du mythe est de rechercher la cohérence en rapprochant les domaines les plus divers. Il tente ainsi d’apporter des réponses globales aux problèmes de différents ordres qui s’y posent en mettant en jeu des processus intellectuels communs à toute l’humanité, qui sont ceux qui fondent le symbolisme et sont à la source de toute création intellectuelle : l’analogie, l’homologie, la métaphore, l’opposition, etc. Dans le mythe, le corps, le cosmos, la nature, la morale, le climat, la famille peuvent être pensés à partir de modèles identiques. Au lieu de séparer comme l’exige en principe la démarche scientifique, le mythe cherche l’unité. Il développe donc au plus haut point la « fonction symbolique ». » (Dialogue, n° 80, 1994)
  • « La vision qu’a actuellement l’homme occidental du mythe est en général limitée ou assez pauvre. Dans l’enseignement on l’associe uniquement à la Grèce et à Rome. Les religions officielles le séparent farouchement de leurs textes fondateurs - Bible ou autre - et ils renvoient souvent le mythe à une naïveté originelle, à une fausse interprétation, à une pure fantaisie. C’est d’ailleurs aujourd’hui le sens courant du mot : c’est un mythe, il « mythifie » évoque l’illusion, voire la supercherie. » (Dialogue, n° 80, 1994)
  • « Pourtant certains d’entre nous souhaitent « un retour au mythe », dans le sens d’une réflexion sur ce qu’a pu être cette recherche de totalité, cette capacité d’associations symboliques engendrées par l’usage du mythe. Car ils ont l’impression que sa condamnation, sa disparition - ou sa simple survivance sous les formes les plus frustes, que Roland Barthe tenta de mettre au jour dans ses « Mythologies » (1957) - représentent une véritable perte. La capacité d’association qu’il développe n’est-elle pas celle qui stimule le plus la recherche scientifique, celle qui sous-tend toute création ? Les mathématiciens l’avouent souvent : ce sont les analogies, les rapprochements qu’opère une pensée mobile et vagabonde qui suscitèrent leurs découvertes. Malheureusement, la rédaction de leurs travaux, le langage formel qu’ils se sont imposés passent sous silence cet aspect de leur travail. » (Dialogue, n° 80, 1994)

Le rêve

  • « Les sociétés de tradition orale font aussi un grand usage intellectuel et social du rêve. Elles le considèrent comme la voix du « monde autre », le monde « surnaturel », et il est pris très au sérieux. On doit lui obéir s’il donne des ordres clairs, il faut le déchiffrer s’il est obscur. On en fait un usage tellement intense qu’il suscite des rêves stéréotypés, qu’il entraîne un va-et-vient constant entre le rêve et le mythe, si riche lui aussi en images, qu’il implique un filtrage et parfois même la censure. Dans tous les cas, maintes sociétés traditionnelles font de ces sécrétions individuelles que sont les songes un mode de communication et une source permanente de réflexions et d’interrogations. » (Dialogue, n° 80, 1994)
  • « Chez nous, on a pris l’habitude d’associer les rêves au domaine de l’intime, ou bien à la supercherie des diseurs de bonne aventure qui jouent encore du système d’interprétation des rêves le plus mutilant qui soit : les clés des songes. Toutes les interprétations hâtives que l’on fait aujourd’hui des rêves sont marquées par une approche « égocentrée », intimiste, et avant tout imprégnée de « psychanalyse sauvage », attitude typique de l’homme occidental actuel. Pourtant, aux yeux d’un ethnologue, il serait possible de voir dans nombre d’entre eux des représentations culturelles, des transformations symboliques de contextes réels, etc. » (Dialogue, n° 80, 1994)

La Création

  • « La tradition, les représentations du monde, conscientes ou non, exprimées par le mythe imprègnent cet art : l’idée de communication entre les êtres, de fusion parfois, remontant à l’indistinction du temps des origines, le dualisme qui pousse les artistes à diviser chaque tissu en deux espaces, l’idée de labyrinthe, relevant autant d’une géographie mentale spécifique que des contraintes techniques. » (Dialogue, n° 80, 1994)
  • « Il se passe pour cet art la même chose que pour les mythes : un motif nouveau, suscité par des changements sociaux ou par une expérience nouvelle peut avoir une durée de vie très brève, le temps d’une mode, ou bien devenir un classique s’il s’avère adapté aux structures profondes de l’imaginaire, de la pensée, de l’esthétique. » (Dialogue, n° 80, 1994)
  • « Dans les sociétés traditionnelles, les relations entre mythes, rêves et art sont toujours intimes. Certaines narrations de rêves reprennent des éléments mythiques ; parfois le rêveur semble même s’approprier le mythe, il en devient le héros (voir Perrin 1992). Ou bien des expériences oniriques contribuent à modifier le mythe ou à nourrir la création plastique. » (Dialogue, n° 80, 1994)

L'écriture

  • « Pour les Guajiro, être chamane, c'est pouvoir communiquer à volonté avec le « monde-autre », monde invisible peuplé de dieux, d'esprits, de spectres et d'ancêtres de toutes sortes. C'est recevoir de lui des messages révélant l'origine des infortunes ou prédisant l'avenir. C'est savoir se mettre en relation avec les êtres « surnaturels » qui déterminent les destins des hommes et du monde. » (Dialogue, n°90, 1998)
  • « Bien des Guajiro attribuent le pouvoir des Blancs à l'écriture. Les signes tracés sur le papier seraient des messages venus d'ailleurs, d'un monde surnaturel propre aux Blancs, qui n'auraient pour les saisir qu'à « faire parler le papier » ou à « parler avec le papier », selon les expressions traduisant l'action de lire. » (Dialogue, n°90, 1998)
  • « La chamane Too'tora Püshaina oppose l'écriture, fixée sur le papier, extérieure au corps humain, à la parole, émanant de son intérieur, intimement associée à son corps. Mais elle projette aussi sur l'écriture la conception implicite que les Guajiro ont du langage, considérant que « ce qui sort de la bouche », les paroles, sont comme une sorte de matière invisible s'écoulant en un flot discontinu, en nappes séparées par des silences. » (Dialogue, n°90, 1998)
  • « Les chamanes guajiro sont plus forts puisqu'ils atteignent des résultats comparables sans l'aide « du papier ». Ils sont en tout cas beaucoup plus méritants, puisque pour eux tout vient des esprits qu'ils reçoivent en eux au terme d'un travail sur leur corps, tout émane de leur intérieur, de leur ventre. » (Dialogue, n°90, 1998)
  • « En langue guajiro, « avoir un nom qui va loin » désigne la célébrité, qui est donc liée à l'espace, plus qu'à la durée. C'est le cas dans nombre de sociétés sans écriture. Cela est d'autant plus vrai dans la société guajiro qu'un tabou empêche de nommer un défunt et favorise dont l'oubli du nom après la mort. » (Dialogue, n°90, 1998)
  • « Pour Iisho déjà, comme pour d'autres Guajiro aujourd'hui, une perspective historique, liée à l'écriture, prenait le pas sur une conception cyclique du temps qui fait de l'oubli des morts, de leur assimilation par des dieux essentiels, et de leur retour sur la terre sous la forme anonyme de pluies ou d'esprits pathogènes, la condition nécessaire pour que la société se reproduise et perdure. » (Dialogue, n°90, 1998)
  • « On peut mesurer le chemin parcouru depuis cette époque où des Blancs à l'esprit conquérant pratiquèrent envers les Guajiro l'arbitraire et la violence symbolique par le biais des noms étrangers imposés à leurs nouveau-nés, et consignés dans des registres paroissiaux : ce sont maintenant les Indiens qui sollicitent l'aide des Blancs ou des métis pour inscrire sur le ciment frais le nom chrétien de leurs morts. Et, fascinés, tous veulent assister lors des funérailles, à ce rite d'écriture. » (Dialogue, n°90, 1998)

L'ethnologue

  • "Pour l'ethnologue et ses hôtes, le partage des rêves est aussi une manière de communiquer, une commune expérience. C'est un plaisir esthétique, intellectuel et social. Et ce jeu, qui s'affine au cours du temps, développe des liens intersubjectifs forts. Il favorise une véritable inclusion dans la culture, qui n'est plus seulement un objet d'étude, réduit par l'analyse, mais aussi un lieu de vie." (Les Praticiens du rêve, 1992)
  • "Pour se rapprocher de l'autre, lorsqu'il est si lointain, il faut aimer sa différence et admettre qu'elle sera à jamais irréductible" (Les Praticiens du rêve, 1992)

Divers

  • Lauréat de l'Institut.
  • Nommé commandeur de l'Ordre Vasco Nuñez de Balboa, pour ses recherches au Panamá.
  • Membre de commissions de spécialistes dans plusieurs universités (Paris, Montpellier, Lyon).
  • Membre du conseil scientifique du Laboratoire d'Anthropologie Sociale.
  • Membre de la Société des Gens de Lettres.
  • Membre de diverses institutions internationales comme le FFCAR (Fonds pour la Formation des Chercheurs et l'Aide à la Recherche) au Canada, l’ALER (Asociación Latino Americana para el Estudio) et l'ANAT (Association pour la Non-Dépendance et l'Autonomisation des Toxicomanes).
  • Membre de diverses revues internationales tel que Religiones Latinoamericanas (Mexico), Psychotropes (Paris), Bulletin d’Ethnomédecine, et la revue Espaces latinos.
  • Expert auprès du Conseil national de la recherche pour le Fonds national de la recherche scientifique (Suisse).
  • Il a aussi développé l'enseignement de l'anthropologie au CERDI (l'E.R.A. 637, Centre Etudes et de Recherches sur le Développement International, Université Clermont-Ferrand-I/CNRS).
  • Michel Perrin a participé à de nombreuses émissions radiophoniques et audiovisuelles.

Publications

  • Sükuaitpa Wayuu. Los guajiros : La palabra y el vivir, Caracas, Fundacion La Salle de Ciencias Naturales,1979
  • Antropologos y médicos frente al arte guajiro de curar, Biblioteca Corpozulia/U.C.A.B., Caracas-Maracaibo,1982, 1986 (Mexico, Universidad Nacional Autonoma)
  • Folk Literature of the Guajiro Indians, M. Perrin with J. Wilbert and K. Simoneau, editors; Los Angeles, University of California, 2 vols, 1986.

En français (avec traductions en diverses langues étrangères)

  • Dictionnaire de l'ethnologie, Michel Panoff et Michel Perrin, Payot, 1973, (ISBN 9782228322409)
  • Le Chemin des Indiens morts. Mythes et symboles guajiro, Payot, 1976, 1983, 1996, (ISBN 2-228-89033-2)
  • Dictionnaire des Sciences Humaines, F. Gresle, M. Panoff, M. Perrin et P. Tripier, Nathan 1990, 1994, (ISBN 2-09-190526-7)
  • Les Praticiens du rêve. Un exemple de chamanisme, PUF, 1992, 2001 (PUF "Quadrige"), (ISBN 2130519474)
  • Le Chamanisme, Paris, PUF "Que Sais-je", 1995, 1998, 2001, 2002 (ISBN 9782130526339)
  • Tableaux kuna. Les molas, un art d'Amérique, Arthaud/Flammarion, 1998, 2002, 2008, (ISBN 2-7003-1106-X)
  • Voir les yeux fermés. Arts, chamanismes et thérapies, Le Seuil, 2007, (ISBN 978-2-02-020777-5)

Notes

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes


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