Mikhaïl Dieterichs

Mikhaïl Dieterichs
Mikhaïl Dieterichs
Naissance 17 mai 1874
Romanov Flag.svg
Décès 8 septembre 1937 (à 63 ans)
Flag of the Republic of China.svg Shanghai
Origine Russe
Allégeance Romanov Flag.svg Empire russe
Flag of Russia.svg Armées blanches
Arme Romanov Flag.svg Armée impériale russe
Flag of Russia.svg Armées blanches
Grade Général
Années de service 1894 - 1923
Conflits Guerre russo-japonaise
Première Guerre mondiale
Guerre civile russe
Commandement Armée de Sibérie
Autres fonctions Président du gouvernement russe de Vladivostok

Mikhaïl Konstantinovitch Dieterichs (en russe : Михаил Константинович Дитерихс) est né le 17 mai 1874 et décédé le 8 septembre 1937 à Shanghai

Diplômé du Corps des Pages, ancien combattant de la Guerre russo-japonaise et de la Première Guerre mondiale, Mikhaïl Dieterichs est un général russe et une personnalité politique importante des Armées blanches en Sibérie, puis de l’Extrême-Orient russe, pendant la Guerre civile russe. Il a personnellement supervisé l'enquête sur le massacre de la famille impériale, avec Nicolas Sokoloff. Il conclut dans l’un de ses écrits que ces assassinats sont dus aux juifs et pas à Lénine. Dieterichs est un partisan inconditionnel de la monarchie orthodoxe et d’ailleurs en 1922, dans un congrès des Russes blancs, il fait en sorte que les participants déclarent qu’en Russie le pouvoir suprême appartient aux tsars de la Maison Romanov. Mikhaïl Dieterichs est élu président du gouvernement russe de Vladivostok et ses environs presque à l'unanimité le 8 août 1922. Cet anticommuniste continue son combat de 1923 à sa mort en 1937 à Shanghai.

Sommaire

Biographie

Ses jeunes années

Mikhaïl Dieterichs est né la même année que l’amiral Koltchak, 1874, au sein d’une famille tchéco-russe noble. Son père, d'origine tchèque, a servi dans l'Armée impériale russe du Caucase.

La brigade russe du corps expéditionnaire allié en Orient est commandée par Dieterichs.

En 1900, Mikhaïl Dieterichs, diplômé du Corps des Pages et de l’école d’état-major, est envoyé au Turkestan, zone située aux confins sud de l'Empire, conquise par les Russes au XVIIIe siècle. Le Turkestan occidental est peuplé principalement de turcs musulmans très hostiles à la colonisation.

Mikhaïl intègre la 2e brigade d'artillerie de la Garde impériale.

Mikhaïl participe à la Guerre russo-japonaise. En 1910, il est nommé adjudant-major-principal dans la circonscription militaire de Kiev. Au niveau de la Table des Rangs de la noblesse russe il change de grade.

Dieterichs participe à la plupart des batailles des batailles de la Première Guerre mondiale. Il trace les plans des opérations qui vont mener le général Alexeï Broussilov à la victoire sur le front Sud-Ouest.

Puis, il va d’Arkhangelsk à Thessalonique et il est le chef d'état-major de la 3e armée en Grèce. Il commande une brigade russe du corps expéditionnaire allié d’Orient. Le général Maurice Sarrail dit le plus grand bien de lui et de son unité[1]. Lui et ses hommes combattent principalement en Serbie avec les troupes françaises. Ils arrivent à briser le front bulgare et permettent ainsi la prise de Monastir. En 1917, il est nommé général de division toujours sur le front de Salonique[2].

Les deux révolutions

Mikhaïl Dieterichs est chef d'état-major dans l'armée de terre d'août à novembre 1917[2]. En août 1917, on lui propose le poste de Ministre de la Guerre, mais il y renonce en septembre 1917 et est nommé au Haut-état-major.

Capturé par les bolcheviks, il s'échappe. Mikhaïl Dieterichs le 8 novembre 1917 va se cacher à Kiev dans sa famille et est nommé rapidement chef d'état-major des Tchèques de l'armée de la jeune République populaire ukrainienne à la demande des Tchèques et des Slovaques (mars 1918-février 1919)[2]

Le chef d'état-major Dieterichs part de Kiev quand la République populaire ukrainienne signe le traité de Brest-Litovsk le 3 mars 1918, et rejoint la Sibérie. Il emmène avec lui les bataillons tchèques, dont les hommes veulent combattre sur les fronts occidentaux[3].

Le général Dieterichs va à Vladivostock échappe à une arrestation[4].

Les légions tchèques lui demandent de prendre leur commandement. Il a déjà aidé les Tchèques lors de leur résistance aux rouges en mai 1918. Il obtient de l'aide en conseillers et en matériel à la fois des Britanniques et des Anglais[5]. Il dirige 10.000 hommes et a le soutien de Masaryk[6]. Mikhaïl Dieterichs est assez impatient de les renvoyer combattre les bolcheviks. Eux beaucoup moins[7]...

La guerre civile russe

Ivan Pavlovitch Kalmikov, ataman des cosaques de l'Oussouri mène des actions de guérilla contre les garnisons bolcheviks à l'est du chemin de fer de l’Est chinois et s'empare le 4 juillet 1918 de la gare de Grodekovo où il installe son quartier-général. Avec le renforcement d'éléments tchèques dépendant du général Dieterichs et l'aide de la 12ème division d'infanterie japonaise, Kalmikov s'empare de Khabarovsk en septembre 1918.

Avec Koltchak (novembre 1918)

Alexandre Vassilievitch Koltchak lui ordonne de procéder à des arrestations de membres du Directoire d'Oufa, mais il retarde son déplacement. Après quelques jours, le 26 novembre 1918, il doit accepter d'obéir finalement à l'ordre de Koltchak et en même temps il démissionne de son commandement du Corps tchécoslovaque après une période de relations tendues. Dieterichs doit aussi arrêter Victor Tchernov, politicien socialiste révolutionnaire, membre du gouvernement de Samara à Iekaterinbourg et lui demande d'arrêter 20 parlementaires à Omsk[8].

De janvier à juillet 1919 Mikhaïl Dieterichs supervise personnellement, en tant que proche de Koltchak, l'enquête du juge Nicolas Sokoloff sur l'assassinat du Tsar Nicolas II de Russie et de sa famille[9].

En juillet 1919 Dieterichs prend le commandement de l'armée de Sibérie de l'amiral Alexandre Vassilievitch Koltchak. De l'avis de ses pairs, le général Dieterichs est sans doute le plus expérimenté des officiers d'état-major disponibles en Sibérie[10].

Durant tout la fin de l'été, la retraite se poursuit. Les armées blanches sibériennes, en désagrégation croissante, n'opposent qu'une faible résistance. Koltchak est forcé de quitter Iekaterinbourg, son dernier quartier général. Enfin, après un violent combat, les forces rouges sont entrées dans Tcheliabinsk, ultime station du transsibérien en territoire administratif d'Europe, tandis que, davantage au Nord, elles parviennent à 300 kilomètres à l’est de Perm. Il s'ensuit que les soldats du gouvernement d'Omsk sont ramenés en Asie, à l'intérieur des limites sibériennes. L'étendue et la rapidité de leur retraite établissent la pénurie relative des moyens dont dispose l'amiral Koltchak et surtout la faiblesse de ses réserves.

L'armée blanche rétablit une ligne le long des rivières Tobol et Ichim pour stopper temporairement les rouges. Mikhaïl Dieterichs mène une contre-offensive, rejette l’Armée rouge de l’autre côté du Tobol et avance de 150 km dans certains secteurs[11]. Elle tient cette ligne jusqu'à octobre, mais la perte constante des hommes tués ou blessés l'affaiblit, alors que les rouges se renforcent.

En décembre 1919, Mikhaïl Dieterichs démissionne après une âpre querelle avec Koltchak et émigre à Harbin en Mandchourie.

En mai 1920, la plupart des troupes étrangères partent de Vladivostok et Mikhaïl Dieterichs et son armée se retrouvent seuls face à une grande partie de l'Armée rouge[12].

Mikhaïl et Paul Leblois à Bitola en décembre 1916

Le Zemski Sobor de 1922

Le Gouvernement provisoire de Priamur (Oblast d'Amour) est le dernier bastion des Armées blanches au cours de la guerre civile russe et dure du 25 mai 1921 au 25 octobre 1922. Il est né d'un coup d'État à Vladivostok et dans ses environs, dont le but est de rompre avec la République d'Extrême-Orient. Ce coup d'État est mené par les anciens compagnons du général Vladimir Kappel.

Le gouvernement est dirigé en premier par les frères Merkulov. Un peu plus tard, l'Ataman cosaque Grigori Semenov essaie de prendre le pouvoir, mais il n'est pas soutenu par les Japonais et se retire. Les hommes de Kappel les Kappelevtsy le détestent.

Peu à peu l'enclave réussit à s'étendre à Khabarovsk et Spassk, à 125 km au nord de Vladivostok. Les Merkulov sont écartés le 1er juin 1922 et Mikhaïl Dieterichs prend le commandement des forces le 8 juin 1922. Le même jour, il devient président provisoire du gouvernement. Il convoque le 10 juin 1922 l'Assemblée nationale. Mikhaïl Dieterichs offre la régence de Vladivostok et sa région à Maria Fedorovna, la mère de l'ancien Tsar Nicolas II de Russie[13].

Le Japon annonce à l'été 1922, l'évacuation de ses troupes.


En août 1922 rassemble un Zemski sobor de la région de l'Amour à Vladivostok. En faisant cela il ressuscite la réunion d'États généraux, assemblées remontant presque au Moyen Âge[14].

Ce Zemski sobor appelle le peuple russe à se repentir d'avoir renversé Nicolas II et demande le retour à la monarchie avec, comme tsar, le grand-duc Nicolas Nikolaïevitch Romanov. Le patriarche Tikhon, qui n'est pas présent, le nomme président honoraire. Mikhaïl Dieterichs est élu président du gouvernement presque à l'unanimité le 8 août 1922.

Mikhaïl Dieterichs prend des mesures visant à améliorer l'efficacité opérationnelle de l'armée, imitant Wrangel. Il fait des efforts pour obtenir l'appui de la population locale pour sa cause, son combat et appelle à une sainte croisade contre le bolchévisme. Il essaie également, en vain, de convaincre les Japonais de ne pas retirer leur soutien militaire. Mais les Japonais ne fournissent même plus de munitions à ses troupes[14].

Cependant, deux mois plus tard, la région de l'Amour tombe aux mains des bolcheviks.

L'exil

Mikhaïl Dieterichs et les Armées blanches sont vaincus. Ils évacuent de Vladivostok en direction de la Chine et de la Corée en empruntant des navires japonais. Lui va au Japon[2]. En mai 1923 Dieterichs passe par un camp de réfugiés militaires à Harbin, ville où sont installés de nombreux émigrés blancs. Il est nommé chef pour l'Extrême-Orient de la Alliance militaire de Tous les Russes (en), dirigé par l'ancien général des armées blanches et dirigeant Piotr Nikolaïevitch Wrangel. En 1931, de Shanghai, il envoie des tracts et le Livre blanc de l'émigration russe dans le monde, qui appelle à la lutte contre la Russie soviétique. Il dirige pour l'Asie cette association anticommuniste de 1923 à 1937[2].

En 1920 Dieterichs donne ses conclusions sur l'assassinat du Tsar Nicolas II de Russie et de sa famille, après avoir enquêté avec le juge Nicolas Sokoloff dans un article de La Revue des Deux Mondes[15]. Il publie en 1922 un livre . Cet ouvrage est intitulé : Le meurtre de la famille royale et des serviteurs de la Maison des Romanov dans l'Oural (en russe : Убийство Царской семьи и членов Дома Романовых на Урале). Dans ce livre Dieterichs démontre qu'ils sont tous morts et affirme aussi que la révolution et le massacre des Romanov sont dus aux juifs.

Les blancs sont divisés en plusieurs mouvements et sur l'attitude à adopter face aux nouveaux totalitarismes qui menacent le monde. La plupart des jeunes rejoignent l'Union des solidaristes russes. Dans l'été 1937, Dieterichs rédige un testament[16]. Mikhaïl Dieterichs est décédé à Shanghai en septembre 1937, à l'âge de 63 ans.

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Notes et références

  1. Mon commandement en Orient (1916-1918), Maurice Sarrail, E. Flammarion, 1920, p.249.
  2. a, b, c, d et e The Russian Far East: A History, John J. Stephan, Stanford University Press, 1996, p.316.
  3. The Russian Far East: A History, John J. Stephan, Stanford University Press, 1996, p.123.
  4. Interventions alliées pendant la guerre civile russe, 1918-1920, Jean-David Avenel, Economica, 2001, p.149.
  5. Czechoslovakia: Anvil of the Cold War, John O. Crane, Sylvia E. Crane, Praeger, 1991, p.40.
  6. Czechoslovakia: Anvil of the Cold War, John O. Crane, Sylvia E. Crane, Praeger, 1991, p.13 et 19.
  7. The Russian Far East: A History, John J. Stephan, Stanford University Press, 1996, p.124.
  8. Varneck, The Testimony of Kolchak and Other Siberian Materials, Stanford University Press, p.189 et 191.
  9. La mort du dernier tsar: la fin d'un mystère, Nicolas Ross, L'âge d'homme, 2001, p.14, 33, 167 et L'Histoire, Société d'éditions scientifiques (Paris, France), no.184-189 1995, p.66.
  10. Les Blancs et les Rouges: histoire de la guerre civile russe, 1917-1921, Dominique Venner, Pygmalion, 1997, p.263.
  11. Peter Fleming, Le Destin de l'amiral Koltchak, Plon, Paris, 1967, p.212.
  12. The Russian Civil War (2): White Armies, Mikhail Khvostov, Andrei Karachtchouk, Illustré par Andrei Karachtchouk, Osprey Publishing, 1997, p.23.
  13. RUSSIAN FAR EAST
  14. a et b The Russian Far East: A History, John J. Stephan, Stanford University Press, 1996, p.153.
  15. Nicolas II, Marc Ferro, Payot, 1990, p.288.
  16. La mort du dernier tsar: la fin d'un mystère, Nicolas Ross, L'Age d'homme, 2001, p.87.

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Article illustré sur l'amiral Koltchak in Je sais tout (Paris), P. Lafitte (Paris), 1919/07/15 (N164)-1919/12/15 (N169).
  • « Le Gouvernement Koltchak en Sibérie », La Revue de Paris, 1920/11, (A27,T6), p. 433 et suivantes.
  • Peter Fleming, Le Destin de l'amiral Koltchak, Plon, Paris, 1967.
  • Marina Grey, Les armées blanches. l'odyssée blanche 1917-1920 - Kornilov - les cosaques - - Denikine et Koltchak - tchèques et français - massacres en Sibérie - Wrangel. Stock, Témoins de Notre Temps, 1968 (1968)
  • Montandon George, Deux ans chez Koltchak et chez les bolcheviques. pour la Croix-Rouge de Genève 1919-1921, Librairie Félix Alcan.
  • Grondijs L. H., Le cas Koltchak : Contribution à l'histoire de la Révolution russe, Leiden, 1939.
  • Général J. Rouquerol, La Guerre des Rouges et des Blancs L'aventure de l'amiral Koltchak, Payot, 1929.
  • Smele Jon, Civil War in Siberia: The Anti-Bolshevik Government of Admiral Kolchak, 1918-1920, Camb. U.P., 27 février 1997.
  • Connaughton R. M., The Republic of the Ushakovka: Admiral Kolchak and the Allied Intervention in Siberia 1918-20, Routledge, 25 octobre 1990.
  • E. E. Dwinger, Zwischen Weiß und Rot, Diederichs Verlag, Jena, 1930.
  • Wladimir Maximow, Der Weisse Admiral, Langen/Müller Verlag, München/Wien, 1986.
  • Varneck, The Testimony of Kolchak and Other Siberian Materials, Stanford University Press.

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