Ministère de la Sécurité d’État (RDA)

Ministère de la Sécurité d’État (RDA)

Ministère de la Sécurité d’État (RDA)

Blason de la Stasi

Le ministère de la Sécurité d’État (Ministerium für Staatssicherheit, MfS), dit la Stasi, était le service de police politique, de renseignements, d'espionnage et de contre-espionnage du régime communiste de la République démocratique allemande (RDA), créé le 8 février 1950. La Stasi était souvent désignée par l'expression « bouclier et épée du parti » (« Schild und Schwert der Partei ») par la propagande du régime.

Sommaire

Histoire

La Stasi fut créée pour remplir les fonctions de police politique, qui devait donc se charger des renseignements, de l’espionnage et du contre-espionnage de la RDA, la République démocratique allemande.

Son premier directeur fut Wilhelm Zaisser, secondé par Erich Mielke.

En 1953, Zaisser fut congédié par Walter Ulbricht, alors chef de la RDA, et remplacé par Ernst Wollweber qui démissionna en 1957 pour être remplacé par Erich Mielke.

Cette même année, Markus Wolf devint le chef du Hauptverwaltung Aufklärung (HVA) ou « administration centrale de reconnaissance », la section de la Stasi qui s'occupait de contre-espionnage et d'espionnage. À ce poste, il se fit connaître comme un redoutable maître-espion. Il était surnommé « l'homme sans visage », car il refusait de se faire photographier.

C'est avec la chute du mur de Berlin, et la réunification de l'Allemagne en 1989 que la Stasi fut dissoute, laissant un encombrant héritage: ses archives, qui contiennent les noms des suspects mais également des agents et de leurs informateurs.

Au total, entre 1950 et 1989, la Stasi aurait employé 620 000 personnes, dont 12 000 ressortissants de la RFA, l'Allemagne de l'Ouest[réf. nécessaire].

Missions

En tant que police politique, la Stasi avait pour principal objectif de traquer les opposants au régime instauré à la suite de l’occupation des Länder de l’Est par l’Armée rouge.

Lorsque la Stasi connaissait l’opinion de quelqu’un, elle préférait utiliser des pressions discrètes en forçant un homme à démissionner, un étudiant à arrêter ses études, la torture étant très exceptionnelle. Lorsqu’elle utilisait ces sortes de pression, la Stasi « pardonnait » à la personne concernée et l'intégrait dans son système en la forçant à devenir informateur à son tour.

Structure

Siège de la Ruchestrasse
  • Le quartier général était localisé au 103 de la Ruschestrasse à Berlin-Est et était structuré sur le modèle du NKVD soviétique (ancêtre du KGB).
  • Entre 1950 et 1989, la Stasi comptait dix-sept prisons préventives où étaient internés les détenus.
  • Il y avait environ 91 000 agents officiels travaillant pour la Stasi et 175 000 informateurs non officiels, les célèbres « IM » (inoffizieller Mitarbeiter), qui travaillaient en RDA et 20 000 « IM » en RFA[1]. La Stasi comportait donc 286 000 agents, qui constituaient une surveillance très présente et très efficace.
  • La Stasi possédait un réseau opérationnel d’appareils de surveillance, de caméras et de détecteurs.
  • Un document, daté du 1er octobre 1973 et retrouvé dans les archives de la Stasi en 2007 atteste que les soldats étaient autorisés à ouvrir le feu sur toute personne essayant de franchir le mur de Berlin, y compris les femmes et les enfants[1].

Notes et références

  1. a  et b Les permis de tuer de la Stasi mis au grand jour- Vincent Fertey, Le Figaro, 14 octobre 2007

Bibliographie

  • Sonia Combe, Une société sous surveillance. Les intellectuels et la Stasi, Albin Michel, 1999.
  • Yacine le Forestier et Luc Rosenzweig, L'Empire des mouchards, les dossiers de la Stasi, Ed. Jacques Bertoin 1992
  • Markus Wolf, L'Œil de Berlin, Balland
  • Pour l'amour du peuple. Un officier de la Stasi parle, Albin Michel, 1999.
  • Anna Funder, Stasiland, éditions Héloïse d’Ormesson
  • Jens Gieseke, Mielke-Konzern. Die Geschichte der Stasi, 1946-1990"", DVA, Stuttgart, 2001.


Articles :

  • Sonia Combe, « Figures de l'officier traitant à travers les archives de la Stasi », Cultures & Conflits n° 53, janvier 2004, p. 99-112 [lire en ligne]
  • Sandrine Kott, « Comment la Stasi a mis la RDA sous surveillance », L’Histoire, 317, février 2007, p.68-73
  • Deux anciens de la Stasi au Berliner Zeitung', Pierre Bocev, Le Figaro économie, n°19807, 5 - 6 avril 2008, p 28

Filmographie

  • La Vie des autres (Das Leben der Anderen) de Florian Henckel von Donnersmarck, sorti en 2006, se déroule dans un Berlin-Est contrôlé par les services secrets de la Stasi.
  • Le Tunnel (Der Tunnel) de Roland Suso Richter se déroule aussi en RDA pendant la construction du mur de Berlin.
  • "Le perroquet Rouge" (Der Rote Kakadu) de Dominik Graf
  • "La piqure du scorpion" de Stephan Wagner
  • "Sonnen Alee" nous montre les activités de la stasi en DDR allemande

Fictions

Le français [Jacques Kaufmann] [1]a publié plusieurs fictions dont les personnages principaux sont d'anciens agents de la Stasi, notamment Vengeance à l'Est, et Otages des Andes

L'islandais Arnaldur Indridason a également écrit un livre dont les personnages principaux sont reliés à la Stasi : L'Homme du Lac. [2]

Voir aussi

Liens externes


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