Monarchisme en France

Monarchisme en France

Cet article traite du monarchisme français.

La monarchie française a successivement revêtu les visages d'une monarchie féodale (la noblesse faisant opposition au pouvoir royal) jusqu'à grosso modo Henri IV, puis une monarchie absolue (Ancien régime, jusqu'en 1790) puis d'une monarchie constitutionnelle (1790-1792 avec Louis XVI ; 1814-1830 avec la Restauration ; 1830-1848 avec Louis-Philippe Ier).

Sommaire

Courants monarchistes français

L'histoire de la monarchie française, marquée par des changements dynastiques, conduit aujourd'hui à une diversité des courants monarchistes :

  • les légitimistes, partisans de la branche dite d'Espagne de la maison de Bourbon (descendant de Philippe V d'Espagne) ;
  • les orléanistes, partisans de la branche d'Orléans de la maison de Bourbon (descendant de Louis-Philippe, roi des Français de 1830 à 1848) ;
  • les bonapartistes, partisans de la maison Napoléon (qui régna de 1804 à 1815, puis de 1852 à 1870).

Il était autrefois d'usage de considérer les légitimistes comme des monarchistes conservateurs (par référence à la ligne politique suivie par Charles X) et les orléanistes comme des monarchistes libéraux (en référence à la politique de Louis-Philippe Ier) ; cette classification doit tout de même être entendue avec réserves.

Summa divisio : légitimistes et orléanistes

La division entre les monarchistes français trouve son fondement dans les avatars de la succession au trône de France.

À la mort en 1883 d' Henri V, comte de Chambord, petit-fils de Charles X et dernier Bourbon de la branche aînée, les monarchistes se divisèrent en deux courants :

  • l'autre partie des anciens légitimistes rejoignit les rangs des orléanistes, partisans de la branche cadette d'Orléans, descendante en son droit de S.M Louis XIII de France, branche qui avait usurpé le trône en la personne de Louis-Philippe Ier, et reconnut la « légitimité » dynastique de Philippe VII (et non Louis-Philippe II comme le souhaitait certains orléanistes partisans de la Monarchie de Juillet). Leurs héritiers reconnaissent aujourd'hui celle de l'aîné des descendants du frère de ce dernier, Henri VII, « comte de Paris » et « duc de France », chef de la Maison d'Orléans.

Entre 1886 et 1950, les différentes familles de prétendants ont été concernées par la loi d'exil du 22 juin 1886, interdisant l'entrée du territoire français aux chefs des maisons royales et à leurs fils aînés. Plusieurs générations de prétendants ont ainsi vécu en exil.

Querelles dynastiques

Pour les orléanistes, les Orléans, premiers princes du sang sous l'Ancien Régime et la Restauration, toujours considérés par les souverains français Bourbons comme leurs héritiers légitimes et directs en cas d'extinction de leur branche, sont les seuls prétendants possibles au trône de France. En effet, les "Bourbons d'Espagne", descendants de Philippe de France, duc d'Anjou, sont exclus, selon eux, de la succession suite à la renonciation dudit duc d'Anjou au trône de France pour lui-même et ses descendants, partis régner sur l'Espagne. Ils ajoutent que ces princes, devenus étrangers sans esprit de retour, seraient affectés d'un "vice de pérégrinité" (cf. l'arrêt Lemaistre).

Les légitimistes arguent, quant à eux, d'une inconstitutionnalité des clauses des traités d'Utrecht imposant à Philippe de France de renoncer à ses droits sur le trône de France pour lui-même et ses descendants ; en effet, lesdites clauses seraient en contradiction avec la loi d'indisponibilité de la couronne (interdisant notamment au souverain de désigner ses successeurs) et la règle de succession par ordre de primogéniture mâle. Ils ajoutent que l'ancien droit ne connaissait aucun principe de nationalité dégagé à la Révolution française, et rappellent que l'avènement de Louis X au trône de Navarre en 1305 ne l'empêcha pas, à la mort de son père Philippe IV en 1314, de régner aussi sur la France ; que l'avènement de François II au trône d'Écosse en 1558 ne l'empêcha pas, à la mort de son père Henri II en 1559, de revenir régner en France ; que l'élection d'Henri III au trône de Pologne en 1573 ne l'empêcha pas, à la mort de son frère aîné Charles IX en 1574, de revenir régner en France ; que l'avènement d'Henri IV au trône de Navarre en 1572 ne l'empêcha pas, à la mort de son cousin et beau-frère Henri III en 1589, de régner aussi sur la France.

Article détaillé : Querelles dynastiques françaises.

Autres courants monarchistes français

  • les bonapartistes, partisans d'un rétablissement de l'Empire, en la personne de l'actuel chef de la famille Napoléon, Son Altesse Impériale le Prince Napoléon, descendant du roi Jérôme, frère cadet de Napoléon Ier.
  • les naundorffistes ou « survivantistes », convaincus de la survie de Louis XVII, fils de Louis XVI, et non de sa mort au Temple en 1795, considèrent que les « preuves » de sa mort (dont les comparaisons d'ADN faites sur le cœur présenté comme celui de Louis XVII et inhumé dans la basilique Saint-Denis le 8 juin 2004) demeurent douteuses.

Vers un nouveau monarchisme

  • En mars 2007, une nouvelle vision du monarchisme a vu le jour avec une communauté (SYLM) qui rejette les clivages nationaux, dynastiques, partisans ou religieux pour rassembler l'ensemble des individus se reconnaissant dans la charte[1] très œcuménique de la Conférence Monarchiste Internationale. SYLM a notamment édité un Etat des Lieux du Royalisme en France[2] et a conduit à la fondation de la C.M.I. qui publie un trimestriel très international[3]. Aujourd'hui, la Conférence Monarchiste Internationale regroupe environ 75 organisations issues de 35 pays tandis que SYLM regroupe quelque 3.000 membres à travers le monde.

Ce positionnement très moderne est loin de faire l'unanimité parmi les monarchistes traditionnels, d'autant qu'il entend représenter - en France - des obédiences aussi diverses que les royalistes, ou encore les gaullistes de Gauche.

Citations

  • « Quand nous disons : la Monarchie est le nationalisme intégral, nous disons que la Monarchie héréditaire correspond à tous ses moindres vœux, à toutes les petites parcelles des nécessités et des exigences de l'intérêt national. La Monarchie fait face, la Monarchie suffit, la Monarchie satisfait à tout ce que désire le nationalisme sensé. » Charles Maurras - cité par Lucien Thomas dans L'Action Française devant l'Eglise.
  • « Une dynastie se continue indéfiniment. Elle est la conscience historique et politique d'une nation, concentrée en une famille. Sans dynastie, point de continuité politique ni historique pour un grand peuple. » Charles Maurras
  • « Entre la monarchie constitutionnelle espagnole et la Ve République française, laquelle je préfère ? Ma réponse est que je choisis la monarchie espagnole. » Le premier ministre socialiste espagnol Zapatero (avril 2006).
  • « L'idée royaliste ne sera jamais ringarde car elle est permanente. Aujourd'hui, en France, personne n'incarne la continuité de la nation. Je pense qu'on peut aimer un roi, être fidèle à un roi... mais pas à un président de la République. » Jean Raspail, écrivain.

Liens internes

Sites

Quelques sites monarchistes francophones

Quelques sites monarchistes internationaux

Notes et références


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