Monastère des Bénédictines de Laval

Monastère Sainte-Scholastique des Bénédictines de Laval. Il s'agissait d'un monastère de Bénédictines situé à Laval, crée au XVII^e siècle.

Fondation

Ce couvent fut fondé par Robert Chevalier et Lézine Beloce, sieur et dame de la Gaberie, en 1621. Pour commencer cet établissement, ils donnèrent le lieu de Montmartin, situé près du Gast à Laval, avec ses jardins, ses enclos et ses dépendances.

La donation en était faite à la révérende mère abbesse de l'Abbaye Sainte-Trinité de Poitiers, à la condition qu'elle y bâtirait un couvent et y établirait et entretiendrait un nombre de religieuses suffisant pour y chanter l'office comme il se fait dans les maisons de cet ordre^[1] L'acte de cette fondation fut passé devant Pierre Croissant et Guillaume Éveillard, notaires à Laval, au mois d'août 1621.

Approbation

L'approbation du seigneur évêque du Mans et l'acceptation de la mère abbesse de la Sainte-Trinité de Poitiers, ne se firent pas attendre. Charles de Beaumanoir alors évêque, envoya dès le mois d'octobre son décret d'autorisation et d'érection de la communauté^[2]. L'installation se fit comme l'évêque l'avait ordonné. Les religieuses furent établies en clôture par dame Jeanne Guischart de Bourbon, abbesse de couvent de la Sainte-Trinité de Poitiers.

Extension

Mais bientôt les sœurs obligées à des constructions onéreuses et chargées de dépenses plus considérables que ne l'avaient pensé les fondateurs, se trouvèrent gênées, et trop pauvres pour pouvoir remplir convenablement le but de la fondation^[3]. L'évêque, avant de leur répondre, ordonna une information. Il chargea le doyen rural de Laval, curé de L'Huisserie, de prendre des renseignements sur leurs revenus et demanda en même temps le sentiment des curés de la Trinité et du chapelain titulaire de la Chaucerie^[4] Le 10 juillet 1630, Étienne et Pierre Corbineau s'engagent vis-à-vis des Bénédictines de Laval à construire leur monastère, chapelle, dortoirs, réfectoire, chapitre, parloirs, etc.

Cet établissement prospéra par la suite, car en 1700, le nombre des religieuses s'élevait jusqu'à trente. Les revenus s'étaient augmentés aussi et André René Le Paige les fait monter, à cette époque, à la somme de 1400 livres.

Les Bénédictines célébraient l'office divin. Elles recevaient, comme grandes pensionnaires, des personnes pieuses, qui voulaient vivre tranquillement et saintement hors du monde, sans vouloir cependant y renoncer entièrement par des vœux.

Révolution française

A la Révolution française, les religieuses furent chassées et leur maison fut convertie en prison où l'on jeta pendant plusieurs années les suspects. Plus tard, elle fut démolie en partie, ainsi que la chapelle. A la restauration du culte, une partie des bâtiments qui restaient servit de presbytère, jusqu'à ce que la ville ayant fait l'acquisition de l'ancienne maison curiale, vendit les restes du prieuré à des particuliers.

Place de Hercé

En 1816, le terrain qu'avait occupé le couvent des Bénédictines était dans un état qui offrait encore un aspect désagréable. Jean-François de Hercé, alors maire de Laval, fit travailler à son nivellement pour occuper des ouvriers pauvres. Il le transforma en une place destinée à servir de supplément à l'ancien champ de foire du Gast, décorée dans son pourtour de terrasses plantées d'arbres, et formant des promenades. Le tout a reçu au XIX^e siècle, le nom de Place de Hercé.

Source

• Mémorial de la Mayenne, 1845, Godbert, Laval, p. 227-229.

Bibliographie

• Le sanctoral où sont contenus les offices propres de plusieurs festes particulières, saints et saintes ; tant du diocèse du Mans que de l'ordre de Saint-Benoist, selon la forme du Bréviaire romain ; disposé à l'usage des religieuses bénédictines de Sainte-Scholastique de la Ville de Laval, et autres communautés de filles de mesme ordre et diocèse, qui ont toujours conservé ledit bréviaire. Le tout prit et transcript du bréviaire bénédictin et de celuy du diocèse du Mans ou de divers autres offices divins permis et receus par l'église. À Laval, par Jean Ambroise, imprimeur ordinaire du Roy et de Monseigneur le Duc de la Trémoille, 1664^[5] ;
• Abbé Angot, Les Bénédictines du couvent de Sainte-Scholastique de Laval (1621-1795). Mamers, G. Fleury et A. Dangin, 1885 ;

Notes et références

1. ↑ Les fondateurs transféraient aux Bénédictines le droit de patronage de la chapelle de la Chaucerie, qui était attaché au lieu de Montmartin.
2. ↑ Il approuvait cette fondation comme l'expression de la foi sincère de ceux qui la faisaient et comme étant, d'ailleurs, une chose fort avantageuse tour l'église. Entre autres clauses, il donnait à la prieure le pouvoir de recevoir les vœux des personnes pieuses qui voudraient se consacrer à Dieu, et la permission d'avoir un ou deux prêtres, suivant le besoin, pour desservir le prieuré. Il commettait le doyen de Saint-Tugal, et en son absence l'un des deux curés de la Trinité, pour recevoir les religieuses à leur arrivée et les installer solennellement.
3. ↑ Elles adressèrent donc à l'évêque du Mans une supplique où elles lui exposaient leurs besoins, et le priaient d'unir à leur prieuré les revenus de la chapelle de la Chaucerie, dont elles avaient déjà le patronage par l'acte de leur fondation. Cette chapelle avait jusque là été desservie dans l'église de la Trinité ; elles offraient de la faire desservir en leur chapelle et d'en faire acquitter toutes les obligations.
4. ↑ Le rapport du doyen rural, fort long et fort détaillé, conclut en faveur des dames Bénédictines, et les personnes consultées donnèrent aussi leur consentement; alors l'évêque, par un nouveau décret du mois d'octobre 1622, unit les revenus de la chapelle de la Chaucerie, à ceux du prieuré de Montmartin, en chargent les religieuses d'acquitter les obligations du titulaire de cette chapelle.
5. ↑ Bibliothèque de Vitré, et de M. E. Queruau-Lamerie.