Mont Blanc

Mont Blanc
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Mont Blanc
Face sud du mont Blanc en hiver
Face sud du mont Blanc en hiver
Géographie
Altitude 4 810,45 m[1]
Massif Massif du Mont-Blanc
Coordonnées 45° 49′ 57″ Nord
       6° 51′ 53″ Est
/ 45.832627, 6.864717
45° 49′ 57″ N 6° 51′ 53″ E / 45.832627, 6.864717 [2]
Administration
Pays Drapeau de France France
Drapeau d'Italie Italie
Région
Région autonome
Rhône-Alpes
Vallée d'Aoste
Département
Commune
Haute-Savoie
Courmayeur
Ascension
Première 8 août 1786 par Jacques Balmat et Michel Paccard
Voie la plus facile « Voie Royale » (PD-) depuis le refuge du Goûter
Géologie
Âge 30 millions d'années
Roches granite, gneiss
Type pic pyramidal

Géolocalisation sur la carte : Italie

(Voir situation sur carte : Italie)
Mont Blanc

Géolocalisation sur la carte : France

(Voir situation sur carte : France)
Mont Blanc

Le mont Blanc (en italien Monte Bianco), dans le massif du Mont-Blanc, est le point culminant de la chaîne des Alpes. Avec une altitude de 4 810,45 mètres[1], il est le plus haut sommet d'Europe occidentale et le sixième sur le plan continental en considérant les montagnes du Caucase dont l'Elbrouz (5 642 mètres) est le plus haut sommet. Il se situe entre le département de la Haute-Savoie en France et la vallée d'Aoste en Italie ; la frontière qui y passe est l'objet d'un litige entre les deux pays.

Le sommet a depuis plusieurs siècles représenté un objectif pour toutes sortes d'aventuriers, depuis sa première ascension en 1786. De nombreux itinéraires fréquentés permettent aujourd'hui de le gravir avec une préparation sérieuse. Il est un objet de fascination dans de nombreuses œuvres culturelles.

Sommaire

Géographie

Situation

Photo aérienne du mont Blanc et des sommets voisins.

Le mont Blanc s'élève au cœur du massif du Mont-Blanc et constitue le point culminant de la chaîne des Alpes. C'est également le plus haut sommet d'Europe occidentale, ce qui lui vaut le surnom de Toit de l'Europe. Il se situe à cheval entre la France et l'Italie, au sud de Chamonix-Mont-Blanc (Haute-Savoie, 200 kilomètres à l'est de Lyon) et au nord-ouest de Courmayeur (Vallée d'Aoste, 150 kilomètres au nord-ouest de Turin).

Il domine les fameuses aiguille du Midi au nord et Grandes Jorasses au nord-est, et alimente directement le glacier des Bossons vers la vallée de l'Arve.

Panorama

Le lac Léman, les Alpes de Haute-Savoie et le mont Blanc, vus de La Barillette.

Depuis le sommet du mont Blanc, il est possible de voir ou d'apercevoir quatre massifs montagneux : le Jura, les Vosges, la Forêt-Noire et le Massif central. La vision théorique lointaine dépend de la géomorphologie et de l'influence de la courbure terrestre.

Cependant, il n'est pas toujours évident de distinguer ces massifs, même par temps ensoleillé. La pollution émise dans les plaines conjuguée à l'absence de vent peut réduire la bonne visibilité à 100 km.

Altitude du mont Blanc

La vue depuis le sommet du mont Blanc.

Depuis 1863, l'altitude officielle du plus haut sommet des Alpes a longtemps été de 4 807 mètres (altitude ellipsoïdale géopotentielle), même si elle avait été affinée à 4 807,20 mètres en 1892.

Le mont Blanc est le plus haut sommet d'Europe occidentale[3]. Cependant, si on considère que l'Europe s'étend jusqu'au Caucase — conformément à la vision géopolitique du Conseil de l'Europe —, alors quatre sommets le dépassent sur les territoires russes et géorgiens : l'Elbrouz qui culmine à 5 642 mètres[4], le Dykh Tau à 5 203 mètres, le Chkhara à 5 058 mètres et le Kazbek à 5 047 mètres.

L'altitude donnée est toujours celle de l'épaisse couche neigeuse coiffant la cime. Du sommet jusqu'à mi-hauteur, il est recouvert de « neiges éternelles » (de 15 à 23 mètres d'épaisseur). Le sommet rocheux, lui, culmine à 4 792 mètres et il est décalé de 40 mètres à l'ouest par rapport au sommet, d'après les instruments radar et des carottages.

Campagnes de mesures

Animation représentant le mont Blanc en trois dimensions.

En août 1986, une mesure orthométrique par satellite donne une altitude de 4 808,4 mètres.

À partir de 2001, la périodicité des mesures devient biennale et se base sur des mesures d'un partenariat formé de la Chambre départementale des géomètres experts de la Haute-Savoie et de la société Leica Geosystems à l'aide du système GPS Leica, encadrée par des guides de Chamonix et de Saint-Gervais, et un traitement géodésique de l'IGN. La mesure faite cette année-là donne 4 810,40 mètres.

Mais après la canicule, une nouvelle mesure effectuée les 6 et 7 septembre 2003, constate une hauteur de 4 808,45 mètres avec une précision de 5 centimètres et un décalage de l'arête sommitale de 75 centimètres vers le nord-ouest par rapport à la campagne de 2001. Lors de cette campagne 2003, les mesures de plus de 500 points de repères ont été prises, afin d'étudier le volume de neige de la calotte sommitale au-dessus de 4 000 dans son ensemble et de la modéliser entièrement.

Cependant, d'après le glaciologue Luc Moreau et Météo France[5] qui collaborent aux mesures, l'interprétation populaire selon laquelle la canicule est responsable de cette diminution de l'altitude est contestable, car elle n'aurait pas entraîné de fonte significative des glaces au-dessus de 4 000 mètres d'altitude. Il pourrait simplement s'agir d'un mouvement aléatoire de la calotte glaciaire sommitale, au gré des vents violents soufflant à cette altitude. Effectivement, à cette altitude le thermomètre passe rarement au-dessus de 0°C, cependant même si lors de l'été 2003, la température est montée, durant quelques jours, à +2 °C et même +3 °C, cela ne suffit pas pour provoquer l'évaporation de la glace qui est restée à -15 °C. En fait, cette diminution pourrait résulter de trois phénomènes :

L'arête sommitale du mont Blanc, août 2007.
  1. Un phénomène de tassement général du manteau glaciaire.
  2. Un tassement local dû aux centaines de personnes supplémentaires qui ont gravi le mont Blanc durant l'été 2003, en raison du nombre plus important de journées de beau temps. Cinq parapentistes, qui avaient réalisé une première en atteignant le sommet, ont signalé avoir atterri dans une couche superficielle de neige détrempée, dans laquelle ils se sont enfoncés jusqu'aux genoux.
  3. De plus, le sommet du mont Blanc fonctionnant comme une énorme congère, ce sont les vents qui déposent la neige sur le sommet et modifient sa composition. Avec le moindre nombre de jours ventés, moins de neige s'accumule au sommet.

Lors de la campagne 2005 rendue publique le 16 décembre, l'altitude du mont Blanc a été mesurée à 4 808,75 mètres, soit 30 cm de plus que la précédente mesure. Lors de la quatrième campagne des 15 et 16 septembre 2007, l'altitude du mont Blanc a été mesurée à 4 810,90 mètres, soit 2,15 mètres de plus que la précédente mesure[6]. Le volume de neige a presque doublé, par la même occasion, depuis 2003, passant de 14 600 m3 à 24 100 m3. Enfin, lors de la cinquième campagne réalisée en 2009, et qui s'inscrit par la même occasion dans la candidature d'Annecy aux Jeux olympiques d'hiver de 2018, la nouvelle altitude officielle est établie à 4 810,45 mètres[1].

Climat

Vue aérienne du sommet du mont Blanc depuis le sud.

Au sommet, la vitesse du vent peut atteindre 150 km/h et la température -40 °C[3].

Les conditions météorologiques peuvent changer très rapidement (neige, brouillard). Le vent renforce l'effet de froid (effet de wind chill) : la température apparente chute de 10 °C tous les 15 km/h de vent[7].

Il peut contribuer à lui seul à l'échec d'une ascension, même par des professionnels.

À partir de 3 700 m environ, toutes les précipitations se font sous forme de neige. Ces dernières sont plus conséquentes en été qu'en hiver, du fait que l'air froid ne contient pas beaucoup d'humidité.

Le sommet peut connaître quelques journées de dégel dans l'année, notamment entre juillet et septembre, où la température maximale peut atteindre °C. L'isotherme zéro degré peut dépasser les 5 000 m d'altitude.

Géologie

Le mont Blanc est représentatif de la géologie du massif. Il se situe à la jonction entre deux masses rocheuses cristallines, constituées de granite datant du Carbonifère à l'est et de gneiss à l'ouest. Le sommet lui-même, entièrement sous la neige, est très certainement constitué de gneiss[8].

Faune et flore

Chocard à bec jaune

Dans les Alpes, les névés persistent au-delà de 2 800 mètres d'altitude. Les premières pentes du mont Blanc se situant vers 3 500 mètres, elles se trouvent donc au-delà de la limite de l'étage nival. Le manteau neigeux important et les conditions climatiques extrêmes rendent les conditions de vie des espèces végétales et animales presque impossibles.

Pourtant, aux altitudes les plus basses ou dans les creux de falaises abrités, certaines plantes arrivent à subsister comme la renoncule des glaciers que l'on trouve jusqu'à 4 000 mètres. Cependant, la flore se limite essentiellement à des mousses et lichens.

Les mammifères ne peuvent pas vivre dans les conditions décrites, contrairement à certaines espèces d'oiseaux : chocards à bec jaune, lagopèdes, accenteurs alpins et autres niverolles alpines.

L'ascension

Préparation

De nos jours, ce sommet accueille des centaines d'alpinistes par an et est considéré faussement comme une ascension longue mais facile pour peu que l'on soit bien entraîné et habitué à l'altitude. Cette impression est renforcée par le fait que lorsqu'on se trouve à l'aiguille du Midi, par beau temps, le mont Blanc peut paraître comme « une aimable colline enneigée », 1 000 mètres plus haut.

Le mont Blanc vu de l'aiguille du Midi.

Cependant, chaque année, le massif du mont Blanc fait de nombreuses victimes (5 à 7 par an rien que par la Voie Royale). C'est une course qui nécessite d'avoir un minimum de connaissances de la haute montagne et qui ne doit pas être faite sans être accompagné par un guide ou pour le moins par une personne compétente, ni sans un équipement adéquat[7]. Il s'agit d'une course réellement longue qui présente des passages délicats comme le couloir du Goûter avec des chutes de pierres ; de plus, une nuit dans le refuge est une condition minimale pour s'habituer à l'altitude et être moins exposé au redoutable mal aigu des montagnes qui peut entraîner la mort.

Preuves de cette difficulté, 120 interventions ont été réalisées en 2006 par le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) dont 80 % pour épuisement (mauvaise préparation physique, manque d'acclimatation) ; 30 % des alpinistes présentent des blessures (gelures, blessures par crampons, troubles liés à l'altitude) lors de leur retour au refuge. Le taux de réussite est de 33 % seulement sans l'aide d'un professionnel (50 % avec)[7]. En cas de dégradation des conditions climatiques, il faut impérativement rebrousser chemin.

L'ascension demande une technique spécifique en alpinisme qu'il ne faut pas négliger : préparation de fond 3 mois avant le départ, usage des crampons et piolet, progression avec encordement, acclimatation à l'altitude[7]. Malgré tout cela, 2 000 à 3 000 personnes réussissent l'ascension chaque année.

Les différents itinéraires

Le mont Blanc, vu du Brévent.
Le versant italien du mont Blanc (vu du Beaufortain).

Il existe quelques itinéraires « classiques » pour faire l'ascension du mont Blanc[9],[10],[11] :

  • la Voie normale ou Voie des Cristalliers, ou « Voie Royale ». Au départ de Saint-Gervais, on monte tout d'abord par le TMB (Tramway du Mont-Blanc) pour rejoindre le Nid d'Aigle. L'ascension débute alors en direction du refuge de Tête Rousse, puis passe par le dangereux couloir du Goûter (chutes de pierre fréquentes) afin de rejoindre le refuge du Goûter pour la nuit. Le lendemain (départ vers 2 h), l'ascension passe par le Dôme du Goûter, le refuge Vallot et l'arête des Bosses. Il s'agit sans doute de l'itinéraire le plus fréquenté ;
  • la Voie des 3 Monts Blancs, ou « La Traversée ». Au départ de Chamonix-Mont-Blanc, on monte tout d'abord par le Téléphérique de l'aiguille du Midi, puis on descend en direction du col du Midi. De là, on rejoint le refuge des Cosmiques pour y passer la nuit. Le lendemain, l'ascension passe par le Mont Blanc du Tacul, puis le Mont Maudit. Certains, pour éviter l'inconfort d'une nuit en refuge, font la course « à la benne » en partant le matin de Chamonix ;
  • l'itinéraire historique, par les Grands Mulets, plutôt utilisé l'hiver en ski, ou en été pour la descente sur Chamonix. Il est actuellement peu fréquenté car considéré comme dangereux (exposé aux chutes de séracs) ;
  • la voie normale italienne, ou la route des Aiguilles Grises. Après la traversée du glacier du Miage, la nuit se passe au refuge de Gonella. Le lendemain, passage par le Col des Aiguilles Grises, puis par le Dôme du Goûter où l'on retrouve l'arête des Bosses ;
  • la traversée Miage – Bionnassay – mont Blanc, qui se fait généralement en 3 jours. Au départ des Contamines-Montjoie, la nuit est passée au refuge des Conscrits. Le lendemain, traversée des Dômes de Miage pour rejoindre le refuge Durier. Le 3e jour, ascension de l'Aiguille de Bionnassay, puis passage par le Dôme du Goûter.
  • la traversée de l’arête de Peuterey en passant par le Grand Pilier d'Angle et par l'aiguille Blanche de Peuterey par le refuge Monzino ou le bivouac Craveri ; cette voie est une des plus difficiles pour accéder au sommet.

Histoire du mont Blanc

La montagne maudite

Le mont Blanc est en arrière plan sur le tableau Vue générale de Bonneville peint par Turner.

Jusqu'au XVIIIe siècle, le mont Blanc était communément appelé la « montagne maudite »[12] — un des sommets du massif, le mont Maudit, conserve cette dénomination. Selon la légende, en des temps très anciens, le massif était beaucoup plus verdoyant et l'on pouvait y mener faire paître les bêtes — à l'époque romaine, il arrivait que des troupeaux puissent emprunter le col des Géants —, mais les démons des glaces auraient envahi les alpages, repoussant sans cesse leur territoire jusqu'au fond de la vallée. Au début du XVIIIe siècle, lors du petit âge glaciaire, des processions étaient faites car la mer de Glace s'approchait dangereusement de Chamouny.

Toujours selon la légende, un royaume enchanté existait au sommet du mont Blanc, la reine des fées, la « déesse blanche » y demeurait parmi les fleurs dans des prés verdoyants et y filait la trame du destin des habitants de la vallée. Dans les croyances antiques, les entités divines trônant au sommet des montagnes doivent être respectées et vénérées ; les sommets émettent une sorte de rayonnement, une force surnaturelle, qui guide les hommes à leur insu et dont l'influence peut être bonne ou mauvaise selon les cas. Avec le christianisme, ces divinités furent désormais présentées comme des êtres invisibles hostiles, empêchant les hommes de déployer leurs activités agricoles ou industrielles et donc assimilables à des démons.

Le voyageur anglais Willian Windham (1717-1761), déjà renommé pour ses expéditions en Égypte et en Orient, a organisé lors de l'été 1741, une véritable expédition de découverte de la vallée de Chamonix, où il est monté jusqu'au Montenvert. Conseillé par les Genevois qui croyaient cette vallée hostile et maudite, sa caravane était inutilement surarmée. Arrivé à Chamonix, il s'est émerveillé des aiguilles qui dominent la vallée et des précipices « affreux » qui lui paraissaient susceptibles d'épouvanter les âmes les plus fermes. Il a aussi rapporté quelques anecdotes recueillies auprès des populations locales : les glaciers ont beaucoup crû lors des époques récentes mais dans les temps anciens un passage libre existait jusqu'à la vallée d'Aoste, de plus, la nuit, sur les glaciers, ont lieu des fêtes de sorciers dansant au son des instruments.

Avec le rationalisme de la fin du XVIIIe siècle et le matérialisme triomphant du XIXe siècle, portés par les protestants genevois et anglais, la montagne devait désormais être dominée intellectuellement, en acquérant sur elle des connaissances précises, et physiquement, en la gravissant. Il fallait percer les légendes et en tirer des explications naturelles.

Le tracé de la frontière

Selon qu'on consulte une carte éditée en France ou en Italie, on ne lit pas le même tracé de la frontière au sommet du Mont-Blanc : sur les cartes italiennes, le sommet est un point de la ligne séparant les deux États, et est donc binational. En revanche, les cartes françaises font apparaître une bande de terre française approximativement triangulaire qui pointe vers le sud au niveau du Mont-Blanc : selon ces cartes, le sommet du massif serait donc entièrement en France, la frontière passant par le Mont Blanc de Courmayeur.

Pour comprendre les tenants et aboutissants de cette situation, il faut d'abord savoir que l'existence d'une frontière à travers le massif remonte à l'annexion de la Savoie par la France, donc à 1860 qui est régie par le traité de Turin et ses protocoles annexes.

Une carte jointe au traité, assez imprécise, fait néanmoins assez clairement passer la frontière par la calotte sommitale.

« Point de vue italien » : l'atlas sarde de 1869.

C'est très tôt, à partir de 1865 que les cartes françaises se mettent à présenter une nouvelle version du tracé : la carte topographique d'État-Major du capitaine Jean-Joseph Mieulet fait en effet apparaître le triangle de terres françaises qui figure jusqu'à aujourd'hui sur les cartes éditées du côté français. Les cartes italiennes, notamment l'Atlas Sarde de 1869, font elles état du tracé passant par le sommet.

« Point de vue français » : la carte du capitaine Mieulet de 1865.

On peut également mentionner l'existence, côté français, d'un arrêté du 21 septembre 1946 qui partage le secteur du dôme du Goûter et du mont Blanc entre les trois communes de Saint-Gervais-les-Bains, Les Houches et Chamonix-Mont-Blanc. Cet arrêté adopte l'interprétation du tracé frontalier des cartes d'état-major françaises et divise d'ailleurs le triangle litigieux au sud du mont Blanc entre les deux communes de Chamonix et de Saint-Gervais. Des pièces analysées par un érudit italien montrent que la préparation de cet arrêté a été étudiée jusqu'au niveau ministériel (une note datée du 5 juin 1946 et établie par le ministère des Affaires étrangères français y a été consacrée).

Sur la fin du XXe siècle, la question est évoquée à plusieurs reprises par des articles ou ouvrages érudits, particulièrement du côté italien, qui soutiennent que le tracé figurant sur les cartes françaises est sans fondement juridique. La question ayant attiré l'attention du grand public (elle est même relayée officiellement par le député du val d'Aoste Luciano Caveri dans une question à la chambre), les autorités italiennes font valoir en 1995 leur position aux autorités françaises par un mémoire, à l'occasion des travaux d'une commission chargée de fournir un tracé plus précis de la frontière. La France s'étant abstenue d'y répondre, et le gouvernement italien n'ayant pas appuyé avec véhémence sa revendication, la situation perdure à l'identique aujourd'hui et ne semble à ce jour tranchée par aucune pièce nouvelle[13].

Les premières ascensions

Monument à Horace-Bénédict de Saussure à Chamonix.

La première ascension connue du sommet remonte au 8 août 1786 par Jacques Balmat et le docteur Michel Paccard, à l'instigation d'Horace-Bénédict de Saussure, lequel offrit une récompense pour sa première ascension, en pensant percer ainsi le mystère de la formation géologique des Alpes. Le 8 août, c'est le départ vers 17 heures. Ils dorment vers 22 heures au sommet de la Côte entre le glacier du Bosson et celui du Taconnay. Balmat se réveille à 1 h 30 du matin, Paccard à 2 h. Le 9 août, au petit matin, ascension du glacier du Taconnay, des Grands Mulets puis du Petit Mulet. Dans la matinée, vers 10-11 h, ils sont sur le dôme du Goûter, à sa pointe, et saluent avec le chapeau de Balmat les gens de la vallée à Chamonix. Vers 15-17 h, Balmat accède seul au sommet. Peu après, il redescend chercher Paccard. Il l’aide à accéder au sommet. À 18 h passées, ils accèdent tous les deux au sommet ; ils y restent 33 minutes. Ils commencent à redescendre. À 23 h, ils sortent des glaces et parviennent sur la terre ferme ; ils vont dormir. Le 10 août, à 6 h du matin, ils se réveillent. Ils partent ensuite vers le village. Cet exploit, pour l'époque, a marqué les débuts de l'alpinisme tel qu'on le connaît aujourd'hui. Presque un an jour pour jour après, le scientifique entreprend de monter lui-même, avec 19 autres personnes, au sommet.

La première femme à atteindre le sommet est Marie Paradis le 14 juillet 1808 mais, de son propre aveu, elle est « traînée, tirée, portée » par les guides. La seconde ascension féminine est réussie par Henriette d'Angeville, alors habillée d'une robe, le 4 septembre 1838[14]. La première ascension hivernale est faite par l'Anglaise Isabella Straton le 31 janvier 1876[15].

Le premier accident mortel et la création de la Compagnie des guides

La caravane du Dr. Bardy en 1880.

Le premier accident mortel a eu lieu en 1820, lors de la dixième ascension[16]. Cette expédition a été rapportée par Alexandre Dumas qui en a recueilli le récit détaillé auprès du guide Marie Coutet, rescapé de l'expédition[17] : les clients sont le colonel anglais Anderson et le docteur Hamel, météorologue de l'empereur de Russie. Après deux nuits et une journée passées aux Grands-Mulets, les clients exigent de monter au sommet malgré une météo défavorable et les guides, au nombre de treize, n'osent pas leur refuser. L'équipée progresse dans de la neige fraîche qui lui monte aux genoux. En fait, comme les alpinistes se suivent les uns derrière les autres, leur sillon coupe la plaque à vent et ils finissent par déclencher une avalanche qui les emporte. Les trois guides de tête tombent dans une crevasse deux-cents mètres plus bas et, ensevelis, ils ne peuvent être sauvés. Leurs restes sont retrouvés en 1861, encore bien conservés, au bas du glacier des Bossons.

Toutefois, la peine et la consternation poussent les guides à s'unir l'année suivant le drame. Le 9 mai 1823, un manifeste de la chambre des députés de Turin, approuvé par Charles-Félix de Savoie, rend officielle la création de la Compagnie des guides de Chamonix. Les articles prévoient que le voyageur est conduit sur les montagnes par des guides de première classe qui ont l'expérience et le contact nécessaires. La seconde classe est constituée par des guides de moindre expérience qui travaillent surtout comme porteurs ; enfin une troisième catégorie, celle des aspirants-guides apprenant le métier[16].

Aujourd'hui, la Compagnie compte plus de 150 membres professionnels, guides et accompagnateurs.

Le refuge et l'observatoire Vallot

Observatoire du mont Blanc en 1890, d’après une photographie de M.J. Vallot
Le refuge Vallot actuel

Les premières véritables études scientifiques du sommet du mont Blanc ont été conduites sur commande du botaniste, météorologue et glaciologue Joseph Vallot à la fin du XIXe siècle. Ce dernier voulait demeurer plusieurs semaines dans le voisinage du sommet pour y étudier la météorologie, l'accumulation de neige à haute altitude et la physiologie du mal des montagnes. Il fit procéder à ses frais à la construction en bois de son premier observatoire. Mais il s'aperçut très rapidement que le travail scientifique n'était pas compatible avec l'accueil des alpinistes. C'est pourquoi il fit construire, à proximité, le refuge Vallot[18].

Aujourd'hui, ce refuge non gardé du Club alpin français n'est plus destiné qu'à la survie des alpinistes, en cas de mauvais temps. L'observatoire Vallot, situé une cinquantaine de mètres plus bas, n'est pas un refuge. Confié par le CNRS au laboratoire de glaciologie, il est régulièrement utilisé par des scientifiques qui y mesurent les retombées des aérosols atmosphériques, pratiquent des forages sur le site du col du Dôme et étudient la physiologie en haute altitude.

L'observatoire Janssen

En 1891, Jules Janssen, académicien des sciences, envisage la construction d'un observatoire au sommet pour y effectuer des mesures sur le spectre solaire. Gustave Eiffel décide de procéder à l'exécution du projet, à condition de trouver des fondations solides. Des explorations préliminaires sont lancées pour trouver un point d'ancrage sous la direction de l'ingénieur suisse Imfeld, qui fore 15 mètres sous la calotte sommitale. Il ne rencontre aucun élément pierreux. Déçu, Eiffel renonce[19].

L'observatoire est malgré tout construit en 1893 ; il repose sur des vérins destinés à compenser les éventuels mouvements de la glace. Le tout fonctionne peu ou prou jusqu'en 1906, quand le bâtiment commence à pencher sérieusement. La manœuvre des vérins permet de compenser l'assiette. Mais, trois ans plus tard, deux après la mort de Janssen, une crevasse s'ouvre sous l'observatoire, qui est abandonné. Il disparaît dans les glaces et seule la tourelle est sauvée in extremis[19].

La construction de l'observatoire est à la base de la légende des trois pruneaux telle que la rapportait Blaise Cendrars dans Les Confessions de Dan Yack.

La carte d'Henri Vallot

À partir de 1892, l'ingénieur Henri Vallot, avec l'aide de son cousin Joseph Vallot va commencer à réaliser la carte au 1:20 000e du massif du Mont Blanc[20]. Ce travail de titan fait sans le bénéfice des moyens modernes (hélicoptères, avions et satellites) ne sera achevé qu'après la mort des deux cousins par Charles Vallot, le fils d'Henri qui lancera la fameuse collection des guides Vallot, véritables guides des alpinistes.

Les naufragés de 1956 et la création du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM)

Article détaillé : Affaire Vincendon et Henry.

En décembre 1956, deux jeunes alpinistes, Jean Vincendon, un jeune parisien de 24 ans, et François Henry, un jeune belge de 22 ans, ont comme projet l'ascension hivernale du mont Blanc par l'éperon de la Brenva. Ils ont bien préparé leur expédition mais ils vont se heurter à une succession de malchances et les choix qu'ils vont faire seront dramatiques, d'autant plus que le mauvais temps prolongé est exceptionnel[21].

Ils partent le 22 décembre 1956. Au début de leur montée, la météo devient mauvaise et les alpinistes décident de renoncer, lorsqu'ils croisent sur les pentes un de leurs héros, l'italien Walter Bonatti. Cette rencontre va les inciter à continuer leur montée, mais la tempête qui s'installe les bloque sur un sérac en bordure du Grand Plateau[21].

Un long calvaire de cinq jours commence pour eux, suivi aux jumelles depuis le sommet du Brévent et à la longue-vue depuis Chamonix. Plus de deux cents journalistes accourent et toute la France et la Belgique suivent le calvaire des deux jeunes alpinistes. Les professionnels de la montagne déclarent le 26 décembre : « On ne va pas risquer nos vies pour ces imprudents ! Vouloir faire la Brenva en hiver est pure folie ». Lionel Terray organise une caravane de secours sans l'accord des guides de Chamonix. Cependant, profitant d'une brève accalmie, un hélicoptère Sikorsky 58 de l'armée française, avec deux pilotes et deux sauveteurs secouristes, tente de les sauver mais s'écrase. Lionel Terray choisit de secourir en priorité l'équipage de l'hélicoptère vers le refuge Vallot. Avant de partir, il transfère les deux jeunes alpinistes dans la carlingue de l'appareil, leur donnent quelques aliments et de la benzédrine pour les aider à ne pas s'endormir[21].

Mais la tempête s'installe et toute nouvelle expédition est rendue impossible. De leur côté, les autorités rechignent à engager des moyens militaires importants pour sauver les deux jeunes imprudents alors que le contingent est engagé dans la guerre d'Algérie. Le 3 janvier 1957, les autorités déclarent abandonner les secours et annoncent aux familles la fin de cette aventure. Cette affaire vaudra à Lionel Terray son exclusion de la Compagnie des Guides de Chamonix et va secouer le monde de la montagne car « elle reste le symbole d'un manquement, celui de la communauté des guides qui a failli au devoir sacro-saint du secours »[22].

Finalement, le 20 mars 1957, la caravane de secours découvre les corps des deux alpinistes dans l'hélicoptère[21]. La Compagnie des guides de Chamonix est montrée du doigt, pourtant les guides avaient à plusieurs reprises déjà tiré la sonnette d'alarme en soulignant que toujours plus d'amateurs alpinistes c'était aussi toujours plus d'accidents et qu'ils ne pouvaient plus faire face. La polémique qui suit ce drame et les tergiversations des autorités civiles et militaires sont à l'origine de la professionnalisation des secours et de la création du PGHM (Peloton de gendarmerie de haute montagne). En 1958, les autorités décident de la création d'une organisation professionnelle de secours en montagne confiée à la gendarmerie et aux CRS sous l'autorité du préfet. Le premier groupe constitué d'une douzaine de gendarmes est installé à Chamonix le 2 octobre 1958[23].

Les exploits

Le mont Blanc en juillet 2005.

Quelques dates ont marqué la conquête du mont Blanc :

  • Le 8 août 1786, Jacques Balmat et le docteur Michel Paccard réalisent la première ascension du mont Blanc.
  • Le 14 juillet 1808, la chamoniarde Marie Paradis est la première femme au sommet du mont Blanc.
  • Le 3 septembre 1838, Henriette d'Angeville est la deuxième femme au sommet, mais la première l'ayant gravi par ses propres moyens.
  • La 31 janvier 1876, la première ascension hivernale est effectuée par l'anglaise Isabella Straton, avec les guides Jean Charlet-Straton, Sylvain Couttet et le porteur Michel Balmat
  • Le 11 février 1914, Agénor Parmelin est le premier aviateur à survoler le massif[24].
  • En février 1929, Marguette Bouvier effectue la première descente à skis par -40 °C, avec le guide Armand Charlet.
  • Le 23 juin 1960, l'aviateur Henri Giraud se pose sur le sommet du mont Blanc sur un « terrain » de 30 mètres de long[25].
  • En 1972, Morand parcourt la distance entre le refuge du Goûter et le sommet en moto.
  • Le 24 juin 1973, Sylvain Saudan effectue la première descente à ski de la face sud-ouest.
  • Le 1er juillet 1986, Dominique Jacquet et Jean-Pascal Oron atterrissent en parachute sur le sommet après un largage à 6 500 mètres établissant ainsi le premier record mondial.
  • Le 21 juillet 1990, le Suisse Pierre-André Gobet réalise l'ascension au départ de Chamonix-Mont-Blanc en 5h10'14 aller-retour.
  • Le 13 août 2003 à 13h30, sept parapentistes français ont réalisé une première en se posant au sommet du mont Blanc[26] : cinq d'entre eux étaient partis de Planpraz à 1 900 mètres d'altitude, de l'autre côté de la vallée de Chamonix, un autre était parti de Rochebrune à Megève et le dernier de Samoëns. Ils ont profité de conditions climatiques dues à la canicule qui leur ont permis de réaliser leur exploit en passant par l'aiguille du Tricot (3 600 mètres), puis profitant de thermiques exceptionnels de monter jusqu'à 5 200 mètres.

Protection du mont Blanc

Le site du massif du Mont-Blanc fait l'objet d'un projet de classement sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en tant que « site exceptionnel unique au monde » et en tant que haut lieu culturel, lieu de naissance et symbole de l'alpinisme[27],[28]. Ce projet n'est pas partagé par tous et devrait faire l'objet de demandes conjointes des trois gouvernements français, italien et suisse[29],[30].

Mais le mont Blanc est l'un des sites touristiques les plus visités de la planète et de ce fait il est en danger. L'association Pro-mont Blanc a édité en 2002 le livre Le versant noir du mont Blanc qui expose les problèmes actuels et futurs qui se posent pour conserver le site en l'état[31].

Le seuil de surfréquentation du mont Blanc est atteint, avec 300 à 400 départs par jour en été[7]. Lors du sommet du Conseil national de la montagne qui s'est tenu à Sallanches, fin août 2006, il a été estimé que 25 000 à 30 000 personnes se sont lancées en 2005 à la conquête du mont Blanc. Avec l'ouverture des nouveaux marchés (Russie, Chine, Inde), ce sont 50 000 à 100 000 personnes qui pourraient demain tenter l'aventure, le chiffre de 200 000 ayant même été avancé[32]. Ces perspectives sont cauchemardesques pour les défenseurs du site et pour certains responsables politiques de la vallée, comme le maire de Saint-Gervais-les-Bains, commune sur laquelle se situe le mont Blanc. Lors de l'été 2003, avec la sécheresse et une fréquentation accrue du site, plusieurs dizaines de tonnes de détritus et déchets divers ont été laissées par les alpinistes qui campaient dans le secteur du refuge du Goûter.

Selon Jean-Marc Peillex[32], le maire : « C'était plus des WC à ciel ouvert qu'un glacier. On est pourtant dans un site classé où, selon la loi de 1930, le camping est interdit. Et on laisse malgré tout des dizaines d'alpinistes s'installer et polluer notre réservoir d'eau de demain. »

Selon le gardien du refuge[32] : « Ces gens qui dorment dans des tentes sont en majorité étrangers, ont peu de moyens et ne peuvent pas forcément se payer les 25 euros de la nuit en refuge. Alors ils campent parfois plusieurs jours en attendant un créneau météo favorable. Il y en a qui sont respectueux de la montagne, qui redescendent leurs déchets au refuge, viennent dans nos toilettes et d'autres qui abandonnent leurs poubelles sur ce camping improvisé. Quand on monte là-haut, on peut voir des traces d'urine partout dans la neige, des excréments... alors qu'on pense se trouver dans une montagne pure et préservée. »

Le maire de Saint-Gervais-les-Bains propose la mise en place d'un permis d'ascension — comme cela se fait au Népal —, dont la délivrance serait liée au nombre de places disponibles dans les refuges du Goûter — qui va être agrandi avec la construction d'un nouveau bâtiment — et de la Tête rousse. Cependant certains alpinistes, dont certains très connus, sont contre l'idée de ce permis d'ascension, qui serait contraire à leur liberté. Selon le président des guides : « La montagne doit rester un espace de liberté ... Chacun doit pouvoir accéder aux sommets sans contrainte financière. De nombreux collègues ne seraient sans doute jamais devenus guides si une telle réglementation avait existé », et le célèbre alpiniste, Christophe Profit, demande même la suppression des refuges : « Car si les gens plantent leur tente là-haut, c'est parce qu'il y a un hébergement à proximité. Sans refuge, le problème serait réglé. »[32]

Le mont Blanc vu de l'aiguille du Midi, septembre 2007.

Économie

Retombées financières régionales

Le tourisme engendré par l'afflux d'alpinistes, malgré les problèmes liés à la surfréquentation, apporte des retombées économiques directes à la région, qui compensent les frais d'entretien des installations (refuges, etc.) et de sauvetages d'urgences.

Différentes formules permettent de faire l'ascension du mont Blanc avec ou sans stage d'acclimatation à l'altitude. La Compagnie des guides de Chamonix propose l'ascension simple sur deux jours pour un tarif de 730 euros par personne (été 2007), mais ne compte pas les frais supplémentaires (remontées mécaniques, demi-pension en refuge, etc.)[33]. La Compagnie des Guides réalise un chiffre d'affaires de 2,8 millions d'euros (dont 2,5 millions grâce à la Compagnie des Guides-Voyages), correspondant à 8 000 journées de travail.

Les activités de la Compagnie du Mont-Blanc s'étendent sur tout le massif mais sont révélatrices du sommet. Elle a été créée en 2000 pour regrouper les domaines skiables des différentes sociétés de la vallée de Chamonix et fusionner toutes les remontées mécaniques des environs. Elle emploie 215 personnes (jusqu'à 260 avec les saisonniers). Ses activités vont du magasin de souvenirs à l’exploitation des remontées mécaniques et des domaines skiables en passant par l’exploitation de restaurants. Son chiffre d'affaires 2004 est de 54,5 millions d'euros[34].

La montagne apporte également des retombées économiques indirectes, avec une dynamisation de la région, par exemple avec l'installation de nombreuses entreprises liées aux sports d'hiver dans la vallée de Chamonix et le doublement du nombre de marques et enseignes (Décathlon, Salomon, etc.)[35].

Le label « mont Blanc »

Le label « mont Blanc » est porteur, à tel point que des entreprises sans lien direct apparent ont choisi un nom similaire.

Depuis 1906, la société allemande Montblanc (Montblanc International GmbH) commercialise d'abord des stylos, puis des montres, de la maroquinerie, des lunettes et des parfums[36]. La marque est déposée. Le symbole le plus fort de la marque se révèle être incontestablement l'étoile blanche à six branches stylisée, dont chaque branche représente un glacier du massif. Le nombre 4810 est également un élément récurrent.

La boisson Tonimalt, jadis à base de malt, lait, miel et cacao, aujourd'hui commercialisée par Nestlé, était vendue sous l'appellation Mont Blanc et l'étiquette de la boite représentait ce sommet[37].

Les crèmes dessert Mont Blanc sont fabriquées par la laiterie de Chef-du-Pont (Manche), rachetée par Activa Capital en 2003 à Nestlé[38]. L'entreprise propose également depuis 2006 des gourdes et des bâtonnets glacés.

Le mont Blanc dans les œuvres culturelles

Les sept premières photos prises au sommet du mont Blanc ont été faites en 1861 par Joseph Tairraz (1827-1902) premier guide-photographe de la montagne professionnel.

Au cinéma et à la télévision

  • Film Premier de cordée réalisé en 1943 : Pierre Servettaz est un jeune aspirant guide, mais un accident va contrarier ses projets de carrière. Malgré cela, il fera tout pour arriver à ses fins...
  • Documentaire : La Terre, son visage de Jean-Luc Prévost - éd. Société nationale de télévision française, 1984, série Haroun Tazieff raconte sa terre, vol. 1. Il présente la traversée ouest-est du mont Blanc qu'il a faite jadis en compagnie d'amis cinéastes.
  • Téléfilm Premier de cordée, de deux épisodes de 90 minutes, réalisé en 1998.
  • Film Malabar Princess (2004) : au pied du mont Blanc, Tom, un enfant de huit ans, cherche à retrouver sa mère, disparue cinq ans auparavant en recherchant l'épave d'un avion indien qui s'est écrasé en 1950, le Malabar Princess.

Dans la littérature

Personnalités et le mont Blanc

Jean-François Ducis (1733-1816) dans une lettre adressée à Hérault de Séchelles écrivit : « Quel piédestal pour la liberté, que ce mont Blanc ! [...] Je l'avoue, je donnerais vingt mondes en plaine pour douze lieues en rochers et en montagnes. »

Mary Shelley (1797-1851) en villégiature en 1816 à Cologny près de Genève, en compagnie de son mari et de leur ami commun Lord Byron, découvrit les montagnes alpines qui offrirent à sa plume tant d'occasions de peindre des paysages qui forcent l'admiration. Le massif du Mont-Blanc était tout à côté et sa présence, en particulier le secteur du Montanvert, est réelle dans son œuvre majeure Frankenstein, lorsqu'elle décrit : « le rugissement furieux de la rivière [...] les précipices [...] les immenses montagnes [...] révélaient en ces lieux la présence de forces évoquant celle de la toute puissance [...], les géants prestigieux des Alpes [sont des] pyramides et des dômes blancs et étincelants [...] un autre monde, habitat d'une espèce inconnue de nous. »


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Victor Hugo (1802-1885) est venu admirer le mont Blanc dans les années 1820 et a rédigé son récit de voyage en 1825. En 1877, dans son recueil épique La Légende des siècles il lui consacre un poème Désintéressement.

George Sand (1804-1876) venue en Savoie en 1836 accompagnée de son compagnon Franz Liszt et du savant et philosophe genevois Adolphe Pictet a parcouru la vallée de l'Arve et franchi le col des Montets, elle commence sa description, puis laisse filer son imagination dans des métaphores : « La pomme de terre est l'unique richesse de cette partie de la Savoie. Les paysans pensent qu'en établissant une couche de fumée sur la région moyenne des montagnes, ils interceptent l'air des régions supérieures et préservent de son atteinte le fond des gorges (...) cette ligne de feux, établis comme des signaux tout au long du ravin, m'offrit au milieu de la nuit un spectacle magnifique. Ils perçaient de taches rouges et de colonnes de fumée noire le rideau de vapeur d'argent où la vallée était entièrement plongée et perdue. Au-dessus des feux, au-dessus de la fumée et de la brume, la chaîne du mont Blanc montrait une de ces dernières ceintures granitiques, noire comme de l'encre et couronnée de neige. Ces plans fantastiques semblaient nager dans le vide. Sur quelques cimes que le vent avait balayées, apparaissaient, dans un firmament pur et froid, de larges étoiles. Ces pics de montagnes, élevant dans l'éther un horizon noir et resserré, faisait paraître les astres étincelants. L'œil sanglant du Taureau, le farouche Aldébaran, s'élevait au-dessus d'une sombre aiguille, qui semblait le soupirail du volcan d'où cette infernale étincelle venait de jaillir. Plus loin, Formalhaut, étoile bleuâtre, pure et mélancolique, s'abaissait sur une cime blanche et semblait une larme de compassion et de miséricorde tombée du ciel sur la pauvre vallée, mais prête à être saisie en chemin par l'esprit perfide des glaciers. »

L'Anglais John Ruskin (1819-1900) a écrit de nombreuses pages sur les sentiments qu'il éprouvait face aux sommets alpins et au mont Blanc. Il les considérait comme magiques et habités d'une force divine, mystique ; seule l'émotion de la contemplation donnant accès à leur essence sacrée. Il a joué un grand rôle dans l'élaboration d'une mythologie du mont Blanc[39].

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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Notes et références

  1. a, b et c L'altitude du Mont Blanc reste stable sur Le Figaro, 5 novembre 2009. Consulté le 5 novembre 2009
  2. Coordonnées identifiées à l'aide de géoportail et carte IGN à l'échelle 1:20 000
  3. a et b Guides Vallot, référence de l'alpinisme dans le massif du Mont-Blanc
  4. Le mont Blanc destitué sur L'Humanité, 13 juillet 1994. Consulté le 17 septembre 2009
  5. L'altitude du mont Blanc revue à la baisse sur www.futura-sciences.com, 23 octobre 2003. Consulté le 17 septembre 2009
  6. Le mont Blanc n'a jamais été aussi haut sur Le Monde, 13 octobre 2007. Consulté le 17 septembre 2009
  7. a, b, c, d et e [PDF] L'ascension du mont Blanc est affaire d'alpiniste sur site de l'office de haute-montagne de Chamonix-Mont-Blanc. Consulté le 17 septembre 2009
  8. Les massifs du Mont-Blanc, des Aiguilles Rouges et du Beaufortain sur www.geol-alp.com, 11 novembre 2008. Consulté le 17 septembre 2009
  9. Mont Blanc sur www.camptocamp.org. Consulté le 17 septembre 2009
  10. Les itinéraires classiques de montée sur site du Chalet du Glacier des Bossons et du Mont Blanc. Consulté le 17 septembre 2009
  11. François Damilano, Mont Blanc 4808 m : 5 Voies pour le sommet, JMEditions, 2004, (ISBN 978-2-9521881-0-4)
  12. L'Essor Savoyard, mai 2004
  13. Cf. Histoire de la frontière sur le mont Blanc pour les sources et une bibliographie détaillée.
  14. Colette Cosnier, Henriette d'Angeville, la Dame du Mont-Blanc, la « Petite Collection », 2006, (ISBN 978-2-911755-97-2)
  15. Les Dames du Mont-Blanc sur geneajosie.free.fr. Consulté le 17 septembre 2009
  16. a et b La Compagnie des guides de Chamonix
  17. Alexandre Dumas, Impressions de voyage - En Suisse, chapitre XII : Marie Coutet
  18. Le refuge Vallot
  19. a et b Janssen et l'observatoire du sommet du mont Blanc (1893-1909), JM. Malherbe, Observatoire de Paris, section de Meudon
  20. L'Essor savoyard, 29 janvier 2004
  21. a, b, c et d Il y a cinquante ans, les naufragés du mont Blanc, journal Le Figaro, 22 décembre 2006
  22. Blaise Agresti, In extremis, l'épopée du secours dans le massif du Mont-Blanc, éd. Guérin, coll. « Texte et Images », 2006 (ISBN 978-2-35221-002-3)
  23. Historique du PGHM de Chamonix
  24. Un premier avion survole le mont Blanc en février 1914.
  25. Le premier avion se pose sur le massif du Mont-Blanc en juillet 1921.
  26. Décollage en parapente du sommet du mont Blanc, photos et récit
  27. Le Mont-Blanc - Site potentiel du Patrimoine Mondial
  28. Un nouveau défi : la « montagne durable »
  29. L'Espace Mont-Blanc
  30. [PDF] Conférence transfrontalière Mont-Blanc
  31. [PDF] Association Pro-mont Blanc, Le versant noir du mont Blanc
  32. a, b, c et d Le Mont-Blanc souillé par son succès, journal Le Figaro, 13 septembre 2006
  33. L'ascension du mont Blanc - Compagnie des Guides de Chamonix
  34. [PDF] Qualigram : La Compagnie du Mont Blanc optimise l’ensemble de son système d’organisation
  35. Les marques investissent le mont Blanc, Les Échos, 23 février 2007
  36. Site de la société Montblanc
  37. France Poulain et Élisabeth Poulain, L'esprit du camping, Cheminement, 2005, 311 p., p. 294.
  38. La marque Mont Blanc, société Activa Capital
  39. Rémi Mogenet, L'Essor savoyard, 8 octobre 2009, page 40
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