Aníbal Cavaco Silva

Aníbal Cavaco Silva
Aníbal Cavaco Silva
Cavaco Silva 2009.png
Aníbal Cavaco Silva, en 2009.

Mandats
19e président de la République portugaise
(6e depuis la Révolution des Œillets)
Actuellement en fonction
Depuis le 9 mars 2006
(&&&&&&&&&&&020775 ans, 8 mois et 6 jours)
Élection 22 janvier 2006
Réélection 23 janvier 2011
Premier ministre José Sócrates
Pedro Passos Coelho
Prédécesseur Jorge Sampaio
13e Premier ministre portugais
(115e chef du gouvernement)
6 novembre 198528 octobre 1995
(&&&&&&&&&&&036439 ans, 11 mois et 22 jours)
Président António Ramalho Eanes
Mário Soares
Gouvernement Xe, XIe et XIIe gouvernements
constitutionnels
Législature 4e, 5e et 6e législature
Majorité PSD minoritaire (1985-1987)
Absolue PSD (1987-1995)
Prédécesseur Mário Soares
Successeur António Guterres
Président du Parti social-démocrate
2 juin 198519 février 1995
Prédécesseur Carlos Mota Pinto
Successeur Fernando Nogueira
Ministre des Finances et du Plan
10 janvier 198012 janvier 1981
Premier ministre Francisco Sá Carneiro
Diogo Freitas do Amaral (intérim)
Prédécesseur António Sousa Franco
Successeur João Morais Leitão
Biographie
Nom de naissance Aníbal António Cavaco Silva
Date de naissance 15 juillet 1939 (1939-07-15) (72 ans)
Lieu de naissance Drapeau : Portugal Loulé (Portugal)
Nationalité portugaise
Parti politique PPD/PSD (jusqu'en 2006)
Profession Économiste
Universitaire
Religion Catholicisme
Résidence Palais national de Belém, Lisbonne
Signature Signature Aníbal Cavaco Silva-edit.svg

Coat of arms of Portugal.svg
Présidents de la République portugaise
Chefs du gouvernement portugais

Aníbal António Cavaco Silva, né le 15 juillet 1939 à Loulé, dans le district portugais de Faro, est un homme d'État portugais.

Après avoir été ministre des Finances entre 1980 et 1981, il est élu président du Parti social-démocrate (PPD/PSD) en juin 1985 et met fin à la grande coalition avec le Parti socialiste (PS). Vainqueur des législatives anticipées organisées peu après, il est nommé Premier ministre en novembre et conserve ce poste dix ans, ayant remporté les législatives 1987 et de 1991 à la majorité absolue et établissant le record de longévité à ce poste. Il renonce à se succéder aux législatives de 1995 en vue de la présidentielle de 1996, qu'il perd face à Jorge Sampaio, et se retire alors de la vie politique.

Il fait son retour en 2006 en se présentant une nouvelle fois à l'élection présidentielle, qu'il remporte dès le premier tour avec 50,6 % des voix. Il entre en fonction le 9 mars, devenant le premier président issu du centre-droit depuis la révolution des Œillets de 1974. Il est réélu en 2011 dès le premier tour.

Sommaire

Éléments personnels

À l'âge de dix ans, il fut envoyé à la ferme par son grand-père, afin de le punir de ses mauvais résultats scolaires. Il retourna à l'école quelques années plus tard et se distingua comme un élève particulièrement brillant.

Il partit ensuite pour Lisbonne, et intégra l'Institut supérieur de sciences économiques et financières (ISCEF) de l'Université technique de Lisbonne (UTL), dont il sortit licencié en 1964. C'est cette même année qu'il épouse Maria Alves da Silva, une professeure de philologie allemande avec qui il aura deux enfants.

Devenu professeur assistant à l'ISCEF en 1966, il quitte le Portugal deux ans plus tard pour travailler à l'Université d'York, au Royaume-Uni. Il y obtient son doctorat en économie en 1973. En 1974, il retourne dans son pays natal et obtient, de nouveau, un poste de professeur assistant à l'ISCEF, avant de devenir professeur à l'Université catholique portugaise (UCP) l'année suivante.

A partir de 1979, il exerce la fonction de professeur extraordinaire à la Nouvelle université de Lisbonne, puis obtient le poste de directeur du bureau des études de la Banque du Portugal.

Il y fait son retour entre 1996 et 2004, comme consultant pour le comité directeur. Par la suite, il devient professeur à l'Institut supérieur d'économie et de gestion (ISEG), qui a succédé à l'ISCEF.

Vie politique

Ministre des Finances et du Plan

Peu après la révolution des Œillets, il rejoint le Parti populaire démocrate (PPD) de Francisco Sá Carneiro. Quand ce dernier accède au poste de Premier ministre le 3 janvier 1980, il nomme Aníbal Cavaco Silva ministre des Finances et du Plan dans le VIe gouvernement constitutionnel.

A ce poste, il se forge une réputation de libéral, démantelant les régulations qui, selon lui, mettent un frein au développement de la libre entreprise. Il n'est toutefois pas reconduit dans le gouvernement formé par Francisco Pinto Balsemão en janvier 1981, un mois après la mort de Sá Carneiro.

Accession à la présidence du PSD

Le 25 avril 1983, la gauche portugaise remporte nettement les élections législatives avec 54 % des voix et 138 sièges à l'Assemblée de la République. Toutefois, le Parti socialiste (PS) de Mário Soares décide de faire alliance avec le Parti social-démocrate (PSD) au sein d'une grande coalition, le « Bloc central », à laquelle Cavaco Silva refuse de prendre part.

Suite à son élection à la tête du PSD le 2 juin 1985, il met fin au Bloc central, forçant le président António Ramalho Eanes à convoquer des élections législatives anticipées le 6 octobre 1985.

Premier ministre

Son parti ayant remporté le scrutin à la majorité relative avec 88 sièges sur 250, Aníbal Cavaco Silva est nommé Premier ministre du Portugal le 6 novembre 1985[1]. Sa situation parlementaire est alors précaire : il peut compter sur le soutien des 22 députés du Centre démocratique et social (CDS), ce qui lui assure 110 voix, contre 95 à la gauche, mais pas sur celui des 45 élus du nouveau Parti rénovateur démocratique (PRD).

Durant les deux premières années de son mandat, le PRD s'abstint très fréquemment, permettant à Cavaco Silva de gouverner. Mais en 1987, l'Assemblée de la République vote une motion de censure à l'encontre de son gouvernement, obligeant le président Mário Soares à organiser de nouvelles élections législatives le 19 juillet 1987.

Le jour du scrutin, le PSD s'impose largement avec 50,22 % des suffrages et 148 députés sur 250. C'est la première fois depuis la révolution des Œillets qu'un parti remporte la majorité absolue au Parlement. Le 18 août, Cavaco Silva est reconduit dans ses fonctions, et forme son second gouvernement, qui sera le premier depuis la révolution des œillets à se maintenir en fonction tout au long de la législature.

Candidat à un troisième mandat aux élections législatives du 6 octobre 1991, il réussit à conserver sa majorité absolue en obtenant 50,6 % des voix et 135 députés sur 230. Son troisième cabinet entre en fonction le 31 octobre.

A. Cavaco Silva et son épouse, en février 1988, à la base d'Andrews, aux États-Unis.

Son mandat à la tête du gouvernement, le plus long de l'histoire démocratique portugaise avec neuf ans, onze mois et vingt-deux jours, a été marqué par une politique de baisse d'impôts et de dérégulation économique. Au cours de cette période, le Portugal a connu une croissance économique à la fois forte et ininterrompue, et a adhéré à l'Union européenne, ce qui lui a permis d'être bénéficiaire de fonds communautaires.

Toutefois, la crise économique européenne de 1993, qui fait remonter le chômage au Portugal, et l'usure du pouvoir finissent par avoir raison de sa forte popularité. Il renonce alors à disputer les législatives du 1er octobre 1995, qui sont finalement remportées par le Parti socialiste (PS) d'António Guterres.

Première candidature présidentielle et retraite

Le 14 janvier 1996, Aníbal Cavaco Silva se présente à l'élection présidentielle contre le maire de Lisbonne et candidat du PS Jorge Sampaio, qui le défait par 53,9 % des suffrages contre 46,1 %. Suite à cette défaite, il se retire de la vie politique.

Dans le cadre de la campagne électorale pour les élections législatives anticipées du 22 février 2005, il refusa de soutenir le leader du PSD et Premier ministre sortant Pedro Santana Lopes.

Élection et premier mandat

A. Cavaco Silva avec J. Sócrates et D. Medvedev en novembre 2008 à Lisbonne.

Le 20 octobre 2005, il annonce son intention de se présenter à l'élection présidentielle du 22 janvier 2006, qu'il remporte dès le premier tour avec 50,6 % des suffrages[2].

Ayant prêté serment le 9 mars 2006, Aníbal Cavaco Silva devient le dix-neuvième président de la République du Portugal et le premier issu du centre-droit depuis la révolution des Œillets du 25 avril 1974.

Son mandat était initialement marqué par sa volonté d'entente mutuelle avec le gouvernement socialiste de José Sócrates, le chef de l'État ayant fait référence à la nécessité d'une « coopération stratégique » entre eux. Il a par la suite encouragé au dépassement des clivages partisans, au nom de l'intérêt national, et ce alors que le Parti socialiste détenait la majorité absolue au Parlement.

Toutefois, certains moments de sa présidence furent clairement marqués à droite. Ainsi, en décembre 2006, le Parlement adopte une résolution pour l'organisation d'un référendum légalisant l'interruption volontaire de grossesse. Cavaco Silva saisit alors le Tribunal constitutionnel sur la constitutionnalité du scrutin et de la question posée. La participation ne s'étant élevée qu'à 42 % des inscrits, le résultat était facultatif. Il décida toutefois de ne pas opposer son veto à la loi votée ensuite par l'Assemblée de la République.

Il a également refusé d'approuver la loi relative aux unions de fait, alertant sur « le risque d'une tendance à égaliser deux réalités différentes »[3], celle réformant le régime juridique du divorce, au motif que « il est important de ne pas faire abstraction de la vie matrimoniale du Portugal contemporain »[4], ainsi que le nouveau statut politico-administratif de la Région autonome des Açores.

Le 26 octobre 2009, il annonce, lors de la prise de fonction du second cabinet Sócrates, désormais minoritaire à l'Assemblée de la République, vouloir être « une référence de stabilité » et réaffirme sa promesse de « coopération stratégique » avec l'exécutif[5]. Un peu plus de quatre mois plus tard, le 13 mars 2010, il demande au Tribunal constitutionnel de contrôler la conformité de la loi autorisant le mariage homosexuel avec la Constitution[6]. Ce recours, qui ne concernait pas l'interdiction d'adopter, est rejeté par le tribunal le 8 avril[7]. Il attend toutefois le 17 mai, veille de la date limite, pour promulguer le texte, regrettant qu'il n'ait pas fait l'objet d'un consensus parlementaire[8].

Réélection et second mandat

Lors d'un discours au Centre culturel de Belém, le 26 octobre 2010, il se déclare candidat à l'élection présidentielle de 2011. Il en profite alors pour faire le bilan de son mandat, se posant en rassembleur de la classe politique face à la crise économique mondiale et défendant désormais l'exercice d'une « magistrature active », en opposition à la « magistrature d'influence » de son premier mandat, tout en rappelant que « le président ne doit ni gouverner, ni légiférer ». Il annonce en outre que ses dépenses de campagne ne dépasseront pas la moitié du minimum légal, fixé à environ quatre millions d'euros[9]. Le 23 janvier 2011, il est réélu au 1er tour avec 53,14 % des voix[10] pour un nouveau mandat de cinq ans, face à cinq autres candidats, dont le socialiste Manuel Alegre qui obtient 19,8 % et qu'il avait déjà battu en 2006. Il prête serment le 9 mars et entame ainsi son second mandat de cinq ans. À peine deux semaines plus tard, le 23 mars, il doit affronter une crise politique liée aux difficultés budgétaires du Portugal, qui conduit à la démission du Premier ministre, José Sócrates[11]. La veille, il avait affirmé, lors d'un déplacement à Porto, que la rapidité avec laquelle la crise évoluait avait « réduit sa marge de manœuvre »[12]. Il annonce, le 31 mars la dissolution du Parlement et la convocation d'élections anticipées pour le 5 juin, après avoir réuni le Conseil d'État dans l'après-midi[13].

Le scrutin ayant été nettement remporté par les partis du centre-droit, il nomme, le 15 juin, le président du Parti social-démocrate, Pedro Passos Coelho, au poste de Premier ministre.

Le 19 août, Anibal Cavaco Silva émet des réserves quant à une inscription dans la Constitution portugaise d'une « règle d'or » visant à contrôler les déficits, comme l'ont proposé le président de la République française, Nicolas Sarkozy, et la chancelière fédérale allemande, Angela Merkel. « Cela reflète un énorme manque de confiance des décideurs politiques par rapport à leur propre capacité à conduire de bonnes politiques budgétaires » affirme le chef de l'État, alors que la situation économique du Portugal est jugée préoccupante par des agences de notation et par des institutions mondiales comme le FMI. Le président Cavaco Silva prend la situation «  d'inscrire dans la Constitution une variable endogène telle que le déficit budgétaire, qui ne peut être directement contrôlée par les responsables politiques, théoriquement très étrange »[14].

Références

  1. « M. Cavaco Silva chargé de former le gouvernement. L'irrésistible ascension d'un austère professeur », Le Monde, 22 juillet 1987
  2. « Anibal Cavaco Silva a remporté la présidentielle portugaise dès le 1er tour », Le Monde, 22 janvier 2006
  3. (pt) Les évêques appuient le veto de Cavaco Silva Agência Ecclesia, le 24 août 2009
  4. (pt) Cavaco Silva met son veto à la loi sur le divorce Diário IOL, le 20 août 2008
  5. (pt) Cavaco insiste sur la "coopération stratégique" et promet d'être "une référence de stabilité" Público, le 26/10/2009
  6. (pt) Cavaco envoie le texte sur le mariage homosexuel au Tribunal constitutionnel Público, le 10/03/2010
  7. (pt) Le Tribunal constitutionnel dit que le mariage gay est constitutionnel Público, le 08/04/2010
  8. (pt) Cavaco Silva promulgue la loi permettant le mariage homosexuel Público, le 17/05/2010
  9. (pt) Cavaco Silva a évoqué le travail fait au cours des cinq dernières années Público, le 26/10/2010
  10. Résultats officiels de l'élection présidentielle de 2011, commission nationale des élections
  11. (pt) Sócrates désire et va aux élections, Público, le 23 mars 2011
  12. (pt) Cavaco dit qu'il se retrouve avec peu de marges de manœuvre pour agir, Diário de Notícias, le 22 mars 2011
  13. (fr) Portugal: élections anticipées le 5 juin, sous la forte pression des marchés, L'Express, le 31 mars 2011
  14. (fr) « Le président portugais émet des doutes sur l'utilité de la "règle d'or », Le Parisien - Aujourd'hui en France, 19 août 2011.

Annexes

Précédé par Aníbal Cavaco Silva Suivi par
Ruud Lubbers
Flag of Europe.svg
Président du Conseil européen
1er janvier 1992 - 30 juin 1992
John Major

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