Apaches

Apaches
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Apaches
Apache chieff Geronimo (right) and his warriors in 1886.jpg
Geronimo (à droite) accompagné de ses guerriers
Populations
Population totale env. 50 000 (2005)
Populations significatives par régions
Drapeau des États-Unis États-Unis env. 50 000 (2005)
Autre
Langue(s) Athabasque

Apache (apachu; « ennemi » en langue zuñi[1]) est un nom générique donné à différentes tribus indiennes d'Amérique du Nord vivant dans le sud-ouest des États-Unis et le Nord des États mexicains de Chihuahua et du Sonora, formant le territoire de l'Apacheria et partageant la même langue Athabaskan du Sud (proche de l'Athabaskan du Nord parlé par les indiens d'Alaska et de l'ouest du Canada). Les Navajos parlent une langue très proche et partagent la même culture, ils sont donc souvent considérés comme des Apaches.

Nomades et chasseurs dans un environnement semi-aride, les Apaches furent de farouches guerriers attaquant les peuples cultivateurs dont les Pueblos et d'autres tribus sédentaires de la région et s'opposant plus tard aux colons espagnols, puis aux Mexicains et aux colons européens, ils furent finalement vaincus et décimés par ces derniers à la fin du XIXe siècle et leurs quelques descendants vivent aujourd'hui dans des réserves.

Lorsqu'ils dansaient, les Apaches revêtaient des costumes symbolisant les esprits de la montagne. Cherchant à guérir les malades en éloignant le mauvais sort, ils se paraient de peintures corporelles, de jupes, de masques aux couleurs sombres. Les Apaches croyaient en de nombreux hôtes surnaturels mais surtout en une divinité suprême nommée Yasun.

Leurs chefs les plus célèbres sont Cochise, Geronimo et Mangas Coloradas.

Sommaire

Les tribus Apache

La répartition actuelle des tribus Apache comprend les Navajo, les Apache de l'Ouest, les Chiricahua, Mescaleros, Jicarilla, Lipan, et les Apache des plaines (anciennement Apache Kiowa). Les Comanches sont une tribu complétement éloignée des Apaches ainsi que des Navajos.

Il y avait peu d'unité politique entre les différentes tribus qui parlent sept dialectes distincts en effet les Apaches n'avaient pas d'unité tribale, chaque bande était indépendante ce qui n'empêchait pas des alliances lors d'expéditions de pillage vers les presidios mexicains ou les villages des tribus indiennes sédentaires (Pueblos, Pima, Tohono O'odham nommés Papagos par les Espagnols) ou dans le cas de la défense de leur territoire face aux envahisseurs européens.

Les Apaches et les Espagnols

Apaches

Dans les mémoires de l'expédition du conquistador Francisco Vásquez de Coronado (XVIe siècle), on trouve une description des Apaches : « Ces Indiens tirent leur subsistance du bison car ils ne cultivent pas le maïs. Avec sa peau, ils font leurs maisons ; avec sa peau, ils s'habillent, se chaussent et tressent des cordes. Ils se servent de sa toison en guise de laine. Avec ses tendons, ils font du fil qui leur sert à coudre leurs vêtements et leurs tentes [...] »

Dès le XVIIème siècle, les Apaches ont apprécié les armes à feu qu’ils se procuraient auprès des Blancs, ainsi que les chevaux introduits par les Espagnols dans le Sud-Ouest à la même époque. Le cheval et le fusil ont rendu les bandes apaches plus mobiles et plus redoutables, leur permettant de poursuivre des raids plus lointains et plus fructueux, mais accroissant aussi leurs capacités de résistance à l’invasion qui les menaçait.

Les apaches ne tardent pas à lancer des raids sur les presidio espagnols afin de s’emparer du bétail, des chevaux et des armes qu’ils convoitent. De leur côté, les Espagnols attaquent les villages apaches et capturent les femmes et les enfants pour les vendre comme esclaves au Mexique. Les gouverneurs espagnols mettent à prix les scalps apaches, y compris ceux de femmes et d’enfants. Les Blancs offrent de l’alcool aux Apaches chaque fois qu’ils le peuvent pour mieux les tromper et pour les tuer. Les tentatives de christianiser les apaches connaissent peu de succès. Cette situation se prolonge pratiquement jusqu'à la fin du XVIIIème siècle.

Durant la première moitié du XVIIIe siècle, les pionniers espagnols essaient d'étendre leur territoire au nord, mais sont empêchés par les tribus Tohono O'odham et apaches. Mexico ordonne que l'on extermine ces derniers dès 1784 : il s'agit de massacrer tout Apache de plus de sept ans[2]. Le gouverneur Juan Bautista de Anza œuvre pour rapprocher les Comanches et les Utes, afin de détourner leur force contre les Apaches. Il distribue à chaque guerrier comanche une carte sur laquelle il pourra noter chaque Apache tué[3].

Territoire

Le peuple Apache vivait historiquement sur une région nommée Apacheria couvrant l'est de l'Arizona, le nord-ouest du Mexique, du Nouveau-Mexique, et une partie du Texas et des Grandes Plaines

La déportation dans les réserves

Réserves Apaches

En 1872, après avoir résisté à l'envahisseur, un traité de paix est signé entre Tom Jeffords (Broussard remarquable qui devint en 1870, au cours d'une cérémonie sacrée, le Frère de sang du chef Cochise), le chef Cochise et le général Olivier O.Howard.

Suite au traité de paix, 2 500 Apaches sont déportés dans la réserve Chiricahua (8 000 km² au cœur du pays apache).

1 500 Apaches (l'autre millier ayant « disparu ») seront à nouveau déportés en 1876 dans la réserve de San Carlos.

Parmi ces déportés, Tahza, chef héréditaire de clan, fils ainé du chef Cochise et père de Niño Cochise, s'arrange pour que son propre clan de 38 personnes disparaisse en route.

Parmi ces personnes se trouvent Nod-Ah-Sti, sa femme (surnommée affectueusement Niome par Thomas Jefford), Niño Cochise son fils et Dee-O-Det le chamane. Ils ne figurèrent jamais plus sur les registres d'une réserve. Ils ne furent donc pas non plus tatoués. Ils se surnommèrent les « sans nom ».

Tahza mourut deux mois plus tard d'une pneumonie alors qu'il se rendait à Washington pour un entretien avec le président Grant. Lorsque la nouvelle parvint à la réserve de San Carlos, Naiche, le plus jeune des fils de Cochise s'enfuit pour prendre le sentier de la guerre. Ce fut le début des « guerres de Géronimo » qui ne devaient prendre fin qu'en septembre 1886.

Le reste des « sans noms » dont le chef était désormais Niño Cochise vécurent cachés mais libres pendant plus de 40 ans dans les montagnes du Sonora dans un lieu qui s'appelait Pa-Gotzin-Kay[4].

Les tribus Apache vivent aujourd'hui en Oklahoma et au Texas, et sur les réserves de l'Arizona et du Nouveau-Mexique. Les Navajos résident eux principalement dans une réserve de 16 000 000 d'acres (65 000 km 2) située dans la région de Four Corners.

Religion et rituels

La religion Apache associe des esprits surnaturels aux animaux, aux plantes, aux minéraux, aux phénomènes métérologiques ainsi qu'aux figures mythologiques. Le plus important de ces esprits est Usen le dieu créateur, le donneur-de-vie. Les gaan sont des esprits protecteurs antrhopomorphiques associés aux montagnes. Le personnage du coyote très présent dans les histoires religieuses est un Trickster c'est-à-dire celui qui a souvent un comportement inapproprié, qui ne respecte pas les convenances, celui qui trompe mais aussi celui qui subit les conséquences de ses erreurs. Le coyote comme d'autres animaux (le hibou, l'ours, le serpent) est considéré comme malfaisant et pouvant provoquer des maladies.

Le mythe apache

Leur réputation de bravoure et de violence a inspiré de nombreux films, ainsi que le nom de jeunes voyous de Paris du début du XXe siècle, d'un modèle d'hélicoptère de combat, etc. (voir AH-64 Apache). Les Apaches étaient avant tout des guerriers nomades, placés sous la direction d'un chef ; la plupart vivaient dans des huttes construites par les femmes à l'aide de perches en saule reliées avec des fibres tirées du yucca. Elles sont recouvertes de buissons ou de chaume en été, de peaux en hiver. Les Apaches portent un vêtement en cuir, des mocassins hauts, des bijoux et parfois des plumes d’aigle.

Les prénoms apaches

Les Apaches ont donné des prénoms qui prennent souvent ancrage dans la nature qui les entoure, dans les forces surnaturelles qu'ils perçoivent, dans les qualités des personnes, ou bien dans d'autres évènements de la vie, souvent liés à la naissance. Tout comme l'ensemble des peuples amérindiens dont l'étymologie‎ est similaire.

  • Namata : prénom féminin qui signifie « épouse de Geronimo ».

Notes et références

  1. Apache allaboutshoes.com
  2. Angie Debo, Histoire des Indiens des États-Unis,Paris, Albin Michel, 1994 p.112
  3. Angie Debo, Histoire des Indiens des États-Unis, p.113
  4. Les cent premières années de Niño Cochise

Annexes

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Bibliographie

  • Angie Debo, Histoire des Indiens des États-Unis, Paris, Albin Michel, 1994.
  • Cochise, Les cent premières années de Niño Cochise, Paris, Le Seuil, 1973. (première autobiographie écrite par un Amérindien)
  • Jean-Louis Rieupeyrout, "Histoire des apaches", Paris, Albin Michel, 1987

Articles connexes

Liens externes

Photographies


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