Munster (Westphalie)

Munster (Westphalie)

Münster

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Münster
Blason de Münster
Localisation de Münster en Allemagne
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Données générales
Toponyme officiel ?
Pays Allemagne Allemagne
Land Flag of North Rhine-Westphalia (state).svg Rhénanie-du-Nord-Westphalie
District
(Regierungsbezirk)
Münster
Arrondissement
(Landkreis)
Münster (ville-arrondissement)
Code communal
(Gemeindeschlüssel)
05 5 15 000
Code postal 48143-48167
Indicatif téléphonique +49-251

+49-2501 Hiltrup, Amelsbüren
+49-2506 Wolbeck, Angelmodde
+49-2533 Nienberge
+49-2534 Roxel
+49-2536 Albachten

Immatriculation MS
Latitude
Longitude
51° 57′ 47″ Nord
       7° 37′ 43″ Est
/ 51.962944, 7.628694
Altitude (NN) 60 m
Superficie 302,91 km²
Population 270 176 hab. (30 juin 2005)
Densité 892 hab./km²
Nombre de quartiers
(Ortsteile)
6 arrondissements municipaux
Site web www.muenster.de
Politique 2004-2009
Bourgmestre
(Bürgermeister)
Dr. Berthold Tillmann CDU
Partis au pouvoir CDU

Münster est une ville allemande située dans le nord du Land de Rhénanie du Nord Westphalie (Mönster en dialecte local). De 1815 à 1945, Münster était la capitale de la province depuis lors disparue de Westphalie (Westfalen). La ville étendue sur 302,91km² et bordée par le Aa se situe entre Osnabrück et Dortmund, au centre de l'actuel province de Münster (Münsterland).

Depuis 1915, la ville a le statut officiel de "Großstadt" (grande ville). À l'heure actuelle, la ville compte 270 000 habitants (septembre 2005) bien que la population réelle de la ville soit légèrement supérieure puisque les 50 000 étudiants ne sont qu'en partie enregistrés à Münster.

La ville est marquée par une forte présence de services administratifs et de justice, dont la Cour constitutionnelle régionale. De plus, Münster accueille le siège de la "communauté de communes" (Landschaftverband) Westfalen-Lippe.

Münster est aussi un évêché fondé il y a 1200 ans par saint Ludgerus, ce qui fait de Münster le plus vieil évêché d'Allemagne du Nord.

La ville est surtout connue pour son nombre impressionnant de cyclistes et le charme de son centre historique. Elle reçut en 2004 le prix Liv-Com de la ville du monde à la meilleure qualité de vie dans sa catégorie.


Sommaire

Structure communale

En vertu de l'article 1 des statuts municipaux, la ville de Münster est structurée en 6 quartiers municipaux (Stadtbezirke) : Mitte, Nord, Ost, West, Sud-Est et Hiltrup. Chaque quartier dispose d'une représentation de quartier de 19 membres chacune, élue par la population du quartier lors des élections municipales. Le président de chaque représentation de quartier est appelé Bezirkvorsteher. D'après les statuts municipaux, chaque quartier est lui-même divisé en zones d'habitation (Wohnbereiche). Le nom de cette sous-division n'est cependant pas utilisé, et dans la pratique on parle plutôt de Stadtteil.

Liste des quartiers et leur sous-division en zone d'habitation :

Les différents quartiers de la ville ; les zones sombres désignent les parties construites de la ville.
  • Mitte:
    • Kernbereich
  • Nord:
    • Coerde
    • Kinderhaus
    • Sprakel avec Sandrup
  • Ost:
    • Gelmer-Dyckburg, composé de Mariendorf, Sudmühle, Gelmer et Gittrup
    • Handorf avec Kasewinkel, Kreuzbach, Laer, Dorbaum et Verth
    • Mauritz-Ost
  • West:
    • Albachten
    • Gievenbeck
    • Mecklenbeck
    • Nienberge avec Häger, Schonebeck et Uhlenbrock
    • Roxel avec Altenroxel et Oberort
    • Sentrup
  • Süd-Ost:
    • Angelmodde avec Hofkamp
    • Gremmendorf avec Loddenheide
    • Wolbeck
  • Hiltrup:
    • Amelsbüren avec Sudhoff, Loevelingloh et Wilbrenning
    • Berg Fidel
    • Hiltrup

Le centre-ville est lui-aussi divisé en anciens quartiers historiques aux contours parfois flous. Entre autres : Aaseestadt, Erphoviertel, Geistviertel, Hansaviertel, Kreuzviertel, Kuhviertel, Mauritzviertel, Pluggendorf, Rumphorst et Südviertel. De leur côté, les sous-divisions des autres quartiers de Münster correspondent dans leur majorité d'anciennes communes absorbées au fil du temps par la ville.

Histoire de Münster

Panorama de Münster

Le ministère de Liudger

Le lieu appelé aujourd'hui Münster, était autrefois appelé Mimingernaford quand les Bructères y résidaient. Puis, lors du christianisme, la ville devint Monasterium puis Münster.

Le combat du christianisme, opposait les Francs et les Saxons : Charlemagne et Widukind; et avait pour but de christianiser la Saxe pour l'intégrer au royaume des Francs. Les Saxons étaient alors les seuls à repousser la « bonne nouvelle ».

Mais finalement en 785, Charlemagne envoya Liudger, un missionnaire de la frise, pour christianiser la population de Saxe. Il réalisa sa mission à merveille, et tellement qu'en 805 son diocèse fût proclamé évêché et lui évêque... Même après sa mort, son influence était encore présente. De nos jours, il est connu à Münster pour être le saint patron de la ville et le fondateur de l'église. La cathédrale et l'école adjacente sont connues comme le plus vieux lycée allemand...

La théocratie anabaptiste

La ville à l'époque où elle s'appelait Monasterium.

En janvier 1534, le précheur anabaptiste Jan Matthijs envoya d'Amsterdam un certain Jean de Leyde, « apôtre » qu'il avait lui-même baptisé en novembre 1533, vers Münster. Le 2 mars 1534 (mais selon certaines sources dès la mi-février même), il lui emboîta le pas et proclama Münster « Jérusalem céleste ». Bien que le nouveau conseil des échevins soit favorable aux idées des anabaptistes, l'arrivée de Matthijs déchaîna le jour même une controverse des Images en ville. Toutes les églises et monatères furent dévastés afin d’expurger les traces du passé mensonger. Le prédicateur annonça son « Programme apocalyptique[1] » :

  1. Il faut anéantir les incroyants en vue de la parousie,
  2. Le Christ instituera une théocratie terrestre,
  3. Les « émissaires apostoliques » sont invincibles et doivent annoncer l'imminence du Royaume.

Le 24 février 1534, Matthijs enjoignit aux habitants de Münster de venir se faire baptiser ; celui qui entendait s'y refuser devait quitter la ville avant minuit. On ordonna de brûler tous les livres à l'exception des bibles. Matthijs déclara la communauté des biens et la Polygynie (une forme de polygamie).

Entretemps, l’évêque de Münster Franz von Waldeck avait fait arrêter Bernd Rothmann le 23 janvier 1534 et entreprit d'assiéger la ville dont il avait été chassé.

Le jour de Pâques, le 5 avril 1534, dans un prèche sur la Place du Marché, Matthijs se présenta comme le Nouveau Gédéon. Après une ultime vision du jugement dernier, il monta à cheval, accompagné de quelques fidèles, et sortit sans armes de la ville pour réclamer la reddition des assiégeants. Il fut immédiatement jeté à bas et mis en pièce par des lansquenets[1]. Après l'exécution de Matthijs aux portes de la ville assiégée (avril 1534), Jean de Leyde se proclama « roi de Sion », confirma la communauté universelle des biens et des personnes (la polygamie). La ville de Münster, réduite par la famine et les épidémies, ne se rendit que le 25 juin 1535. Lors du dernier assaut, tous les anabaptistes qu'on put saisir furent passés par le fil de l'épée, et le carnage ne s'interrompit qu'au bout de deux jours. Quant à Jean de Leyde, il fut détenu six mois en attente d'un châtiment exemplaire puis fut torturé et mis à mort en public le 22 janvier 1536.

Destruction et reconstruction

Le prinzipalmarkt lors du bombardement de 1945

Durant la dernière année de la Seconde Guerre mondiale, sous le commandement du marshal Arthur Harris, les Britanniques entreprirent une campagne de raids aériens systématiques de terreur sur toutes les villes allemandes afin d'anéantir le moral des civils en en tuant le plus possible, de pousser ainsi les autorités à la capitulation, et terminer la guerre plus rapidement (doctrine Douet). Les bombardements sur Münster furent intensifs et eurent pour effet, outre de nombreuses victimes civiles, d'irréparables destructions du patrimoine de cette vieille ville médiévale chargée d'histoire et de richesses architecturales.

Dans les premiers mois de 1945, il y eut 235 alertes aériennes, soit une moyenne de trois alertes par jour. Les mois de février et mars 1945 virent les les derniers bombardements, les plus terrifiants. Sur la ville déjà massivement détruite, tombèrent encore 16 000 bombes explosives. La dernière attaque sur Münster eut lieu le 25 mars, exécutée par une flotte de 112 bombardiers quadrimoteurs. Partout dans la ville des incendies faisaient rage, qu'il n'était plus possible de maîtriser. Dans la tour sud de la cathédrale, la chaleur fut telle que les cloches fondirent. L'officier américain Reg Davis retrouvera, lors de la prise de la ville, dans le Bunker Saint François, parmi les gravas et décombres, quelques papiers déchirés : des mains courantes de la police notées au jour le jour. On pouvait y lire :

« Aujourd'hui attaque aérienne de 10h 06 à 10h 22. 1 800 bombes explosives, et plus de 150 000 bombes incendiaires sont tombées.[Les fameuses bombes incendiaires étaient des sortes de feux de bengale éclairants, détournés de leur usage. Peu dangereux à l'unité, leur effet devenait redoutable en largage massif sur des constructions préalablement éventrées à l'explosif. Cette combinaison bombes explosives/torche incendiaires fut la méthode systématique pour les bombardements sur les villes allemandes à la fin de la guerre, avec des effets dévastateurs (Dresde (35 000 morts, Hambourg, 50 000 morts...) proche de ceux d'une attaque nucléaire]Ce qui reste de la ville est totalement détruit. Seul, émerge de cette mer de flammes le clocher en feu de la Cathédrale... »

Un officier de la flotte de bombardiers ayant pris part à cette attaque se souvient :

« On mets les voiles. Comme à l'exercice : en 16 minutes on a vu crépiter 441 tonnes de bombes. Sur la carte, vous pouvez mettre une croix sur Münster. »

Le centre médiéval fût presque intégralement anéanti. Les monuments historiques détruits, entre autres, sont : la salle de la paix, où a été signé le traité mettant fin à la guerre de Trente Ans : les traités de Westphalie ; l'hôtel de ville, même si les œuvres qu'il abritait furent transportées dès 1942 dans les caves du château de Wobbel sur la Lippe ; la cathédrale ; le fronton du Prinzipalmarkt ; le château...

La reconstruction de la ville commença au lendemain de la guerre, et mobilisa toute la population. La priorité fut d'abord donnée aux infrastructures (école, maisons, routes...). La reconstruction des bâtiments historiques n'intervint qu'à partir de 1950... Contrairement à de nombreuses villes allemandes, les planificateurs urbains d'après guerre n'eurent pas le dessus, et ce fût la volonté de l'opinion publique qui fût suivie, à savoir une reconstruction à l'identique, comme à Varsovie. Hors du centre historique assez soigneusement restitué, les tissus mineurs sont malheureusement sommairement silhouettés par une architecture dite « d'accompagnement ». Néanmoins, de nombreuses maisons ont été assez correctement refaites, donnant au centre de Munster un aspect assez proche, sous certains angles, de son état d'avant-guerre. D'autre reconstructions, comme dans de nombreux endroits d'Allemagne, sont à l'étude afin d'améliorer le médiocre aspect « années 1950 » des villes historiques massivement bombardées.


Musée d'histoire de Münster

L'histoire de la ville de Münster est détaillée et illustrée au Musée d'histoire de Münster...

Les fortifications

En 1121, la ville de Münster fut conquise par le duc Lothar von Supplinburg. La plupart des bâtiments furent très endommagés par le feu... L'évêque de Münster jugea alors nécessaire de protéger la ville par des remparts, des tours et des douves qui l'encercleraient, et non plus seulement la cathédrale. C'est donc au XIIe siècle que fut construit le premier mur des fortifications. On rejeta la terre vers la ville, afin de former un mur, sur lequel on put construire le rempart, surmonté de six tours de garde.

Die Promenade

Mais leur construction n'était pas encore achevé. On les renforça trois siècles plus tard. Et les anabaptistes achevèrent la construction avec un double rempart, de nouvelles tours, des retranchements, et des ronds points. La ville eut alors la réputation d'être imprenable.

Cependant la guerre de Trente Ans, au XVIIIe siècle affirma le contraire : les remparts ne tinrent pas debout. Le ministre du prince-évêque fit alors ouvrir les portes des remparts, et détruire les fortifications pour laisser place à une « promenade » qui entoure la ville d'un chemin de terre ombragé par des tilleuls, qui longe de temps à autre le fleuve Aa.

La cathédrale Saint Paul

La cathédrale Saint-Paul

La cathédrale est le monument le plus impressionnant et le plus prestigieux de Münster. Elle fut construite de 1225 à 1264: période transitoire dans l'histoire de l'architecture entre l'art roman et l'art gothique. Elle est aujourd'hui le seul monument encore existant datant de cette période là.

Le corps du bâtiment est composé de trois nefs, deux transepts, et deux tours. À l'intérieur de l'église, des grands arcs s'élancent de piliers angulaires pour souligner le caractère spacieux de l'église. Au fil des siècles, de nombreuses voutes, statues, dorures... ont été ajoutées, retirées ou rénovées. Aujourd'hui, la cathédrale est un complexe attrayant, rien que de le forme de sa bâtisse originelle (les églises à deux transepts sont plus rares qu'à un transept puisque l'ensemble de la nef et du transept représente la croix), mais aussi de ses nombreux ajouts comme les statues et les portails... C'est la plus grande cathédrale de Westphalie, et non seulement pour sa taille mais aussi pour sa grande valeur artistique.

La cathédrale fut presque entièrement détruite (voutes, arcs, piliers, statues, objets de valeur...) pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle fut reconstruite en 10 ans lors de la reconstruction de Münster. (Voir plus haut). L'horloge astronomique, ainsi que la série des apôtres, les épitaphes, les autels, le trésor (la chapelle de la cathédrale); et les chapelles des chœurs (une des chapelle dans laquelle repose le cardinal von Galen ont miraculeusement échappé à la destruction des bombardements.

L'horloge astronomique

Elle se situe dans le déambulatoire de la cathédrale.

La première horloge avait été détruite par les anabaptistes, mais on n'a jamais su précisément de quand elle datait. Mais une fois que le règne des anabaptistes fut terminé, on reconstruisit une autre horloge astronomique au même emplacement en 1540. Trois personnes participèrent à sa création: le mathématicien et imprimeur Dietrich Tewyvel, le moine franciscain et auteur du calendrier Johan von Aachen, et le forgeron Nikolaus Windenaker. Pour donner à l'horloge astronomique une allure plus artistique, on fit appel à un peintre et à un sculpteur.

Comme beaucoup d'horloges en Allemagne, tous les jours à midi, la ronde des rois mages sort d'un petite porte de l'horloge. Pendant qu'ils tournent autour d'un axe pour revenir à l'intérieur de l'horloge, un vieux carillon joue un air de Noël. Il y a deux personnages de chaque côté de la partie supérieure de l'horloge. En partant de l'extrême gauche à la gauche, le sonneur qui sonne les heures pleines, et sa femme qui tape en même temps que son mari avec un coup de marteau sur une cloche. Puis de la droite, à l'extrême droite : Chronos tenant un sablier et une faux qu'il remet à sa voisine « la Mort », cette dernière sonnant les quarts d'heure avec un marteau.

Cette horloge présente les différents aspects de nombreuses planètes, de la lune et du soleil. L'aiguille principale tourne à l'envers, et minuit est situé en bas du cadran. Il faut des connaissances astronomiques précises pour comprendre le fonctionnement de l'horloge.

Une légende dans Münster raconte qu'on aurait crevé les yeux du constructeur principal de l'horloge afin que les autres villes ne s'en procurent pas une. L'artiste aurait demandé en dernier souhait de voir une dernière fois son œuvre et d'un seul geste, aurait arrêté son fonctionnement.

Cependant, l'horloge marche toujours très précisément, mais elle n'est prévue que pour durer jusqu'en 2071 précisément.

Présentation de la ville

Le Prinzipalmarkt

Grâce au développement du commerce de la Hanse, Münster devient une ville prospère. Les marchands se regroupaient sur la grande place de la cathédrale, surtout à l'occasion du Send. Dans les rues du Prinzipalmarkt, de la Salzstrasse et du Roggenmark, les marchés s'alignaient, puis peu à peu, à partir du XIIe siècle, s'y installaient définitivement: les marchands les plus riches construisaient leur maison à pignons et arcades. Sous les arcades étaient exposées les marchandises, derrière des pièces pour les entreposer, et à l'étage les chambres des marchands. Certaines maisons furent les œuvres de cinq siècles de construction: regroupant ainsi harmonieusement les styles de cinq siècles consécutifs.

Malheureusement, les maisons du Prinzipalmarkt s'effondrèrent sous l'assaut des bombes en 1945 et seulement deux maisons originales restèrent debout. La reconstruction aurait duré beaucoup plus longtemps si les maisons du Prinzipalmarkt avaient été reconstruites telles qu'elles l'étaient avant: c'est pour cela qu'on ne reconstruisit pas les maisons avec tous leurs détails architecturaux mais dans un style plus simple en conservant la forme principale.

Le Rathaus

Das Rathaus
1648

Le Rathaus est l'hôtel de ville de Münster. C'est le monument le plus célèbre du Prinzipalmarkt pour des raisons architecturales et historiques: Tout d'abord c'est un des plus beaux bâtiments d'architecture gothique civile en Europe; ensuite il se trouve une salle dans l'hôtel de ville appelée originellement « salle du Conseil » où furent signés les traités de Westphalie : c'est pourquoi la « salle du Conseil » fut rebaptisée « salle de la Paix ». C'est aussi dans cette salle que fut proclamée l'indépendance de la Hollande qui appartenait alors à l'Allemagne. L'épée du Send, symbole de Justice, et symbole de Münster, est exposée dans une autre salle.

Der Send und das Sendschwert

Aujourd'hui, trois fois par an (en mars, en juin et en octobre), a lieu la kermesse du Send: c'est une grande fête foraine.

A l'origine, le mot Send désignait les synodes: rassemblements religieux accompagnés par des marchés. Alors que les ecclésiastiques se réunissaient, les grands marchés s'installaient dans le cloître de la cathédrale. Suivant cela, ils installèrent leurs stands à l'extérieur de la cathédrale, où s'installent de nos jours et plusieurs fois par semaine, les marchés traditionnels (de fruits et légumes, pains et fromages, charcuterie et poissons...). Mais aujourd'hui, les marchés du Send se sont déplacés sur la place Hindenburg devant le château de Münster: la kermesse attire des milliers de spectateurs.

Le Send

Une tradition de plus de quatre siècles veut que l'épée du Send : das Sendschwert, soit accrochée sur la façade du Rathaus pendant la durée des fêtes. À l'origine, une fonction du Send était de rendre justice, et l'épée servait aux exécutions. Das Sendschwert avait alors une double valeur : Elle était symbole de justice et symbole de Liberté de Marché (commercer, acheter, vendre, marchander : tout cela était autorisé et libre). De plus, une trêve se devait d'être respectée pendant le Send.

Die Lambertikirche (l'église Saint-Lambert)

Die Lambertikirche

La Lambertikirche est la deuxième plus grande église de Münster. Elle se situe au croisement des trois rues de grands marchés : le Prinzipalmarkt ; le Roggenmarkt ; et l’Alter Fischermarkt.

Elle fut construite par les commerçants et les bourgeois du début de la Hanse, en 1375. Ils la préféraient à la Cathédrale: cette dernière était symbole du pouvoir ecclésiastique, tandis que la Lambertikirche était symbole de la richesse bourgeoise et marchande.

Elle est de style gothique, et fut construite selon le modèle de la cathédrale de Fribourg. Elle est composée d'une nef principale et deux nefs adjacentes de même hauteur, soutenues par de nombreux piliers élancés. On remarque aussi la présence de nombreux grands vitraux.

Les cages de la Lambertikirche

Accrochées au clocher, il y a trois cages en fer. Au XVIe siècle, les anabaptistes voulurent instaurer le royaume millénaire de Dieu. Lorsque le dernier roi, Jan van Leyden (Jean de Leyde), et ses deux meneurs furent exécutés par l'évêque en 1536, le règne effroyable des anabaptistes cessa. Pour servir d'exemple, l'évêque fit construire trois cages dans lesquelles il mit leur cadavre et qu'il suspendit en haut du clocher.

Plus tard, au XXe siècle, l'évêque Clement Auguste Graf von Galen prononça dans la Lambertikirche des discours célèbres contre le racisme et le programme euthanasie des nazis. Les fidèles de l'église furent mis en garde contre le régime national-socialiste.

Les œuvres de Schlaun

Il se trouve dans Münster de nombreuses œuvres de l'architecte baroque Johann Conrad Schlaun.

Das Universitätschloss

Das Universitätschloss, ou Residenzschloss, ou château de Münster, est le palais baroque de Münster, qui appartient aujourd'hui à l'université (d'où son nom). C'était la résidence des princes-évêques de Münster: d'ailleurs, c'est le prince évêque Maximilian Friedrich et son ministre von Rürstenberg qui demandèrent la construction de la résidence: elle commença en 1767, et ne fut pas achevée à la mort de Schlaun.

La façade est une alternance de briques rouges et de grès, pour rompre la monotonie classique, d'autant plus que le grès est un des matériaux de prédilection de l'architecte. Les sculptures sont étonnamment fines, vue leur faible visibilité, due au fait qu'elles sont fixées au quatrième étage. L'art baroque est présent dans toutes les représentations anthropomorphiques (voir l'anthropomorphisme); dans les angelots aux formes généreuses, et dans les décorations aux lignes courbes.

Das Universitätschloss

Derrière il y a un parc botanique.

Der Erbdrostenhof

Der Erbdrostenhof

C'est l'hôtel le plus particulier de la région. Il est situé à un angle de rue, et sa forme légèrement arrondie permet d'exploiter d'avantage l'espace du terrain et de donner une impression différente de la conception traditionnelle des bâtiments classiques.

Sur le fronton triangulaire sont exposés les blasons de la famille noble qui le fit construire en 1753. On remarque la encore l'alternance brique rouge / grès. À l'intérieur sont utilisés les trompe-l’œil et les miroirs, qui donnent une impression renforcée d'espace et de grandeur.

Die Clemenskirche

C'est la chapelle d'un hôpital, qui fut détruit pendant la Seconde Guerre mondiale. La chapelle fut construite de 1744 à 1753. Elle est dotée d'une coupole, et le style baroque de l'intérieur est largement inspiré du maître baroque Balthazar Neumann: du sud de l'Allemagne. Le style baroque touche au style rococo: il y a dans la Clemenskirche de nombreuses statues très vivantes, des dorures, des couleurs turquoise et roses...

Die Rieselfelder

C'est la réserve naturelle de Münster. On peut s'y promener à pied où en vélo, elle s'étend sur des kilomètres, regroupant de nombreuses sortes d'oiseaux, tel que des martins pêcheurs, des canards; mais aussi des taureaux, des vaches, des grenouilles, des castors...

Der Mühlenhof/ Das Freilichtmuseum

Le moulin du Musée

Le musée du Moulin a été fondé de 1959 à 1960, il regroupe une vingtaine de maisons construites à partir de vestiges venant de toute la Westphalie, et reconstitue ainsi une ville telle qu'elle pouvait l'être auparavant dans la période post-médiévale. C'était l'idée de Theo Breider d'établir ce musée.

Parmi la trentaine de maison, il y a un moulin, une école, une taverne, et se promenant de temps en temps un guide habillé en costume traditionnel (écharpe rouge, bâton, veste bleue).

Allwetterzoo Münster

Le parc zoologique du Münster.

La vie aujourd'hui à Münster

Münster est une ville qui vise une plus grande écologie: le trafic en vélo et en bus est très développé : de nombreux garages publics gardés pour vélo sont établis, en particulier dans les lieux publics les plus fréquentés.

Münster est aussi une ville à grande importance commerciale.

Une tradition populaire raconte qu'à Münster, soit il pleut, soit les cloches sonnent, soit les deux.

Les Wasserschlösser des alentours

Les Wasserschlösser sont des châteaux entourés d’eau, construits du Moyen Âge jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Le Münsterland en compte encore 100 à ce jour.

Leur origine : les Wasserburgen

Au Moyen Âge, les seigneurs d’Allemagne, qui se battaient incessamment, eurent l’idée de se construire des châteaux sur des îles entourées d’eau. Effectivement, c’était bien le seul moyen de se défendre. La région était toute plate, mais les nombreuses rivières, fleuves et affluents fournissaient une excellente défense, d’autant plus qu’on pouvait creuser des fossés autour des châteaux, remplis également d'eau.

C’est donc au XIIe siècle que ces mini-forteresses, les « Wasserburgen », sont érigées aux moyens de pierres ou de briques. Elles sont très différentes des françaises. La plupart sont construites en longeant la forme de l’île (circulaire), d’autres s’étalent sur deux îles reliées par un pont-levis, mais le châteaux ne sont jamais fermées. Quelques unes sont dotées d’une tour, qui dépasse rarement les 25 mètres de haut. Mais, à partir du XVIe siècle, l’invention des armes à feu et notamment des canons, rendit primitif et inutile ce type de défense. La plupart des châteaux furent pris, et détruits, surtout pendant la guerre de Trente Ans. C’est la fin des « Wasserburgen », et le début des « Wasserschlösser ».

Ce qu'ils sont devenus : les Wasserschlösser (ou châteaux entourés d'eau)

Après la guerre de Trente Ans, la plupart des nobles décident d’acheter les terrains avec les « Wasserburgen » en ruine, et de les reconstruire en de véritables châteaux de plaisance et de vacances, où l’eau serait un élément essentiel de la décoration. Certains sont reconstruits selon les formes des anciens châteaux, en conservant parfois la tour. Certains deviennent de magnifiques palais grandioses, d’autres des plus petits manoirs avec deux ou trois corps de bâtiments. L’art baroque se propage à ce moment là, il influence les nobles, et se retrouve sur les grilles, les tableaux… Les nobles viennent dans leur demeures essentiellement durant l’été, car les châteaux sont très froids en hiver, donc ils repartent en ville.

Aujourd’hui, les 3000 châteaux se sont presque tous écroulés, sauf pour 300 qui restent entièrement conservés. Actuellement, ils sont parfois des musées, et on peut les visiter. On y donne aussi des concerts et des festins traditionnels. Ce sont aussi toujours des châteaux privés.

Quelques châteaux célèbres

Les traditions à Münster

'Der Westfälische Himmel

'Der Westfälische Himmel, veut dire le « ciel Westphalien » en français. En Westphalie, on dit que le ciel « est rempli de jambons ». Or, on accrochait autrefois dans les maisons, les gros morceaux de jambons dans la hotte de la cheminée, qui occupait une place importante et centrale, pour les faire fumer. C'est donc cette cheminée, qui représente « le ciel rempli de jambons » et qui donne à toutes les vieilles maisons de Westphalie cette odeur si particulière du jambon fumé...

Der Kiepenkerl

Der kiepenkerl, est en d'autres termes, le colporteur. Au temps où l'informatique et les médias étaient peu développés, les colporteurs, marchands amateurs, allaient de ville en ville, et racontaient à chacun ce qu'ils avaient entendus dans leur arrêt précédent. Ils étaient très utiles aux habitants des régions isolées, c'est pourquoi Münster a érigé un monument en leur honneur : une statue de Kiepenkerl, personnage traditionnel dans la ville.

Das Altbier

C'est la « vieille bière » : une bière traditionnelle faite de Korn. Elle était avant brassée dans de nombreuses brasseries, mais aujourd'hui il n'en reste plus qu'une où la bière est servie : Pinkus Müller.

Der Pumpernickel

Le nom de ce pain noir, spécialité westphalienne ; vient d'un officier français, qui après en avoir mangé, avait déclaré « C'est bon pour Nickel », son cheval... D'où la traduction allemande Pumpernickel (Bon donna « pum » et Pour donna « per »). De ce pain, un humaniste néerlandais, Justus Lipsius dit aussi, en 1586, « Quand on a vu son aspect, ses couleurs, toutes ses formes, alors, on peut prétendre connaître tous les pains ». Cette explication est pour le moins étrange... Nickel ne signifiant pas grand chose de bon ! Le nom du métal nickel provient de Kupfernickel désignant le « mauvais cuivre » ou « cuivre du diable » donc ce qui n'est pas du cuivre et que l'on rejetait autrefois dans les mines, avant d'avoir découvert les propriétés de ce métal. Il semble donc étonnant qu'un officier, Français qui plus est, ait donné un tel nom à son cheval... et que ce nom se soit substitué à un nom antérieur de ce pain, qui devait en toute logique exister.

Der Send

l'épée du Send

À l'origine, le Send était une fête religieuse, suivit par de nombreux forains. Aujourd'hui c'est une foire qui a lieu en mars, en juin, et en octobre. Elle rappelle l'épée du Send (voir plus haut).

Jumelages


Personnalités

Notes et références

  1. a  et b D’après Claus Bernet, Biographisch-Bibliographisches Kirchenlexikon (BBKL)., vol. 21, Nordhausen, 2003 (ISBN 3-88309-110-3), « Jan Matthys », p. 912–916 

Annexes

Liens externes


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