Musée de Tulle

Musée du Cloître de Tulle

Le musée du Cloître de Tulle ou Musée municipal d'Art et d'Histoire du Pays de Tulle est un musée d’art et d’histoire abritant des collections variées reflétant la vie, les passions, les découvertes et l'histoire des Tullistes et de leur région.

Le site

Au cœur de la Cité - fortement marquée par son efflorescence abbatiale puis épiscopale et laïque au XIVème siècle particulièrement, avec aussi de hauts développements à la Renaissance puis au Grand siècle - le musée de Tulle d’art et d’histoire occupe une partie de l’enceinte et des bâtiments de l’abbaye saint Martin de Tours et saint Michel archange, jouxtant la cathédrale Notre-Dame de la Nativité. L’ensemble est classé parmi les Monuments historiques depuis 1862, propriété de l’État.

Cette implantation rattache symboliquement et avec force par cette reconnaissance topographique, l’histoire et l’avenir du musée du cloître de Tulle dans le cœur fondateur de la Cité, autour du noyau monastique, à la prestigieuse histoire abbatiale puis épiscopale à partir de 1317, croisant au XIVème siècle la grande histoire pontificale. Les bâtiments abrités au nord par l’abbatiale-cathédrale, bien que mutilés par les outrages ayant succédé à la déshérence révolutionnaire, sont les seuls vestiges claustraux du Moyen Âge encore debout dans tout le Bas-Limousin.

Autour d’un jardin d’inspiration médiévale rassemblant des simples médicinales, des plantes potagères, tinctoriales, fruitières et ornementales, un mystérieux enchantement ravit les visiteurs. La salle capitulaire, merveille architecturale ornée de vestiges d’un prestigieux décor peint du début du XIVème siècle, devenue sanctuaire vénérant la présence miraculeuse de Notre-Dame de Tulle, témoigne de l’antique splendeur influencée semble-t-il par le mécénat de Clément VI le Magnifique, pape d’Avignon originaire de la région. Les origines légendaires remontent aux IIIème-IVème siècles, qui attribuent la fondation du premier moutier aux saints Martial de Limoges ou Martin de Tours - origine en tout cas certaine autour de saint Calmine de Laguenne au VIème siècle -. Depuis, une prestigieuse chronique des siècles fait souvenance de rois et princes, papes et seigneurs, moines et chevaliers, peuple et visiteurs, dans les convulsions de l’Histoire : croisades, guerres, oraisons, créations, destructions, abandons, renouveaux, espérances, misères et splendeur s’entrechoquent et s’harmonisent sous les voûtes de pierre et de ciel.

L'histoire du musée

Le musée de Tulle à vocation départementale dès la première conception, remonte à 1819. Après bien des tentatives, il fut fixé par la Société des Lettres, Sciences et Arts de la Corrèze sur initiative d’Emile Fage. Après une gestation difficile, il naquit officiellement en janvier 1893. Pérégrinant dans plusieurs sites de la ville – ancien collège des jésuites (théâtre actuel), ancienne mairie (détruite), ancien évêché (actuel hôtel de ville) - il occupe définitivement en 1905 l’aile occidentale, le jardin, le cloître et la salle capitulaire de l’ancienne abbaye bénédictine. Inscrit en l’englobant, autour du cloître mutilé à partir de la Révolution, comme la cathédrale, il reçut un statut municipal en 1928 sous les auspices du docteur André Mazeyrie dont il porte aussi le nom. Contrôlé par la Direction des Musées de France depuis 1954, il a le label « musée de France » depuis le 4 février 2003.

Le musée a fêté en 2005, en organisant une riche "Année du musée", le centenaire de son installation dans le site même de l'abbaye de Tulle.

Haut lieu de culture et de mémoire, le musée actuel dans ce site privilégié et emblématique, est l’axe intellectuel, artistique, créatif et spirituel de la Ville. De nombreux évènements culturels et patrimoniaux tels qu’expositions temporaires, concerts, conférences, spectacles, ateliers, festival, renouvellent l’intérêt du site et des collections permanentes.

Celles-ci reflètent un riche patrimoine culturel et cultuel, archéologique, historique, ethnographique, artisanal et manufacturier, artistique et créateur de la ville et du pays de Tulle. Fondateur des collections d’accordéons, lié au Musée départemental de la Résistance, le musée porte le germe initiateur qui a amplifié de sa riche collection martiale le Musée des Armes sur le site de la Manufacture royale puis nationale dans le quartier des Récollets au centre ville puis à Souilhac, aux portes occidentale de la cité tulloise.

Les collections

Le musée depuis ses origines développe, tant conservatoire que laboratoire éveilleur et novateur, des collections éclectiques. Elles reflètent la diversité des centres d’intérêts de la région et de la population.

Se déclinent notamment des collections de géologie, archéologie – site et cité – de préhistoire, antiquité gallo-romaine (liens avec le site gallo-romain de Tintignac, champ de fouilles majeur de la romanité) ; histoire courtoise (Ventadour, les troubadours), pontificale (première croisade et Urbain II, papes du XIVème siècle en Avignon), royale (Charles VII, René d’Anjou au XVème siècle… ); sigillographie, célébrités et paysages locaux, ethnohistoire, rites, magie et sorcellerie (fonds Gaston Vuillier), arts et traditions populaires ; exotisme (arts dits premiers), histoire coloniale; traditions herméneutiques, confraternités et confréries, compagnonnage, outillage (collection Hermann), mécanique (machine à vapeur V. Forot), serrurerie, orpaillage, plaques de cheminée; armes, accordéons et éventails ; céramiques (fonds Gabriel Bernadou) ; dentelles et broderies (réseau et célèbre poinct de Tulle – fonds Delmas-Marthon) ; textiles précieux (opus anglicanum du XIVème siècle et fonds R. Lacoste) ; peintures du XVIème siècle à nos jours ; sculptures, objets d’art, mobilier: L’art sacré du Moyen âge au XXème siècle représente la collection majeure.

Un fonds documentaire complète ces trésors. Il devra s’orienter dans son avenir scientifique et culturel, vers un centre ressource d’interprétation de l’histoire de la ville de Tulle et du Bas-Limousin. La thématique phare du musée - l’art sacré des origines à nos jours, localement et dans le monde, doit marquer l’enracinement de ses trésors comme de sa vocation – par le site, l’histoire, l’essentiel des collections - dans la présentation et la lecture du sacré avec notamment, autour du projet du Grand cloître, la constitution de la Chambre du Trésor de la cathédrale, une loge des bâtisseurs ou Chambre du Trait, des galeries abbatiale ou bénédictine, cathédrale, épiscopale et pontificale.

En synergie, correspondant à la volonté municipale, outre le lien avec le musée départemental de la Résistance et de la Déportation – actuellement quai Perrier - le musée du Cloître de Tulle, fondateur, présente des vitrines et espaces d’appels pour le Musée des Armes et la Cité de l’Accordéon (site de la Manufacture nationale d’Armes de Tulle à Souilhac).

L’été, le musée anime aussi par des expositions la proche église Saint-Pierre (ancienne chapelle Saint Pierre des Carmes).

Lien externe

• Le site de la mairie de Tulle

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