Appelé du contingent en Algérie

Appelé du contingent en Algérie

De 1954 à 1962, un nombre grandissant d'appelés du contingent fut envoyé dans les départements français d'Algérie et ceux du Sahara (Algérie française) pour participer au maintien de l'ordre suite aux attentats du FLN durant la Toussaint Rouge, le 1er novembre 1954. Officiellement il n'était alors pas question de parler de guerre d'Algérie (il faudra attendre 1999).

La rébellion indépendantiste algérienne qui n'employait pas les méthodes d'une guerre conventionnelle mais le terrorisme et la guérilla contre la population civile (assassinats, attaques d'exploitations agricoles, incendies, posage de bombes en zone urbaine, etc.) et l'embuscade de patrouilles par des commandos (plus tard par compagnies ou « katibas » de djounouds de l'ALN) était quasi assimilée à du banditisme. Le combattant ennemi était alors informellement désigné le fellagha (ou fell), mot arabe pour hors-la-loi.

À partir de 1961 une nouvelle rébellion, celle-là anti-indépendantiste, qui emploie les mêmes moyens que le FLN est désignée comme ennemie, les commando Delta de l'OAS.

Un appelé dans l’Infanterie équipé d'un MAS 49 et coiffé d'un casque M51.
Croix de la valeur militaire pour faits de guerre ou de pacification en Algérie

Sommaire

Historique

L’appel sous les drapeaux pendant la guerre d’Algérie

Extrait d’un livret militaire

En France, y compris dans les départements français d'Algérie (Amendement Salan), dans l’année de leur vingtième anniversaire, les hommes étaient classés « bons pour le service » par un conseil de révision, sauf s’ils étaient réformés. Certains pouvaient demander un sursis : étudiants, soutiens de famille ; d'autres choisir un devancement d'appel.

  • Depuis 1946, la durée légale du service militaire était fixée à 12 mois.
  • La loi du 30 novembre 1950 fixe le service militaire à 18 mois.

Depuis cette date, un stage de trois jours dans une caserne précédait l'incorporation.En fait il ne durait jamais plus de 24 heures. Les capacités et parfois les souhaits de chacun y étaient examinés. Suite à des tests et à un entretien, un dossier individuel était établi.

Le service militaire était obligatoire, l’objection de conscience n’était pas alors reconnue. Les insoumis pouvaient être recherchés et jugés comme déserteurs.

Pendant la guerre d'Algérie, entre 1954 et 1962, après la durée légale de 18 mois, certaines classes furent rappelées, d’autres furent maintenues sous les drapeaux jusqu’à 30, puis 28 mois.

Le recrutement de l'armée se faisait egalement par engagement. Ceci n'impliquait pas pour les engagés une affectation obligatoire pour l'Algérie et nombreux étaient ceux qui restaient en France dans les Centres d'Instruction comme cadres, ou ceux qui étaient affectés aux tâches administratives.

Pour les appelés du Contingent, seul les pères d'au moins deux enfants, ou la présence d'un frère sous les drapeaux en Algérie, pouvait constituer un motif d'éxonération du service en Algérie.A noter que le fait d'accepter d'être élève Officier (aspirant) à l'issue des classes mettait fin à cette dispense. A noter également que certaines armes (aviation, marine) envoyaient peu d'effectifs en Algérie, et pour une durée moindre (14 mois au lieu de 24)

Les appelés du contingent (et les réservistes) se distinguent des engagés volontaires qui ont fait la démarche de s'engager spontanément pour servir leur patrie.

Les classes en métropole ou en Algérie

Une affiche pédagogique pour la formation des recrues à destination de l'Algérie

Les appelés comme les engagés volontaires suivaient une préparation de deux ou quatre mois, souvent en métropole, parfois en Algérie directement. Les « classes » pouvaient être suivies, pour certains, d’une spécialisation (par exemple radio télégraphiste) ou d’une formation dans une école pour officiers de réserve (E.O.R.) ou pour sous-officiers de réserve (E.S.O.R.). Les appelés concernés par ces deux formations étaient souvent des sursitaires étudiants.

Le gros de la troupe passait par une préparation sommaire au maniement des armes pour les opérations de maintien de l’ordre en Algérie. L’ennemi était désigné, le fellagha.

Départ vers l’Algérie

Quelques appelés, nécessaires dans l’administration des casernes, pouvaient espérer effectuer leur service en France métropolitaine.

Les autres prenaient la direction de Marseille en train, puis, après un court séjour au centre de transit de Sainte-Marthe à Marseille, la direction d’Alger ou d’Oran : une traversée de 19 à 24 heures, au fond des cales, dans l’un des bateaux des Compagnies maritimes (Ville d’Oran, Ville d’Alger etc..) et parfois d’autres vieux et souvent délabrés (El MansourSidi Ferruch).

Sources : Expérience personnelle d'un appelé de la classe 62/1A.

Dans les départements d'Algérie

Une unité et un nouveau paquetage étaient affectés, le livret militaire avait suivi. Une plaque d’immatriculation individuelle, à découper selon le pointillé en cas de décès, indiquait que c’était la guerre.

Les nouveaux arrivants étaient rapidement mis au pas par les chefs de sections qui, si besoin, les emmenaient en embuscade afin d'éveiller leur combativité[réf. nécessaire].

L'équipement

Pistolet mitrailleur MAT-49, (acronyme de Manufacture d'Armes de Tulle, modèle 1949)
Article détaillé : Armes de la Guerre d'Algérie.

Les appelés d'Algérie bénéficiaient d'un armement généralement plus moderne et performant que les combattants de l'ALN et du FLN souvent armés de matériel vétuste ou de fusils de chasse. Les premiers étaient approvisionnés en armes et matériels par la France (stock de la guerre d'Indochine dont le fameux MAT-49) et l'OTAN, les seconds récupéraient l'équipement des appelés prisonniers ou morts et recevaient des livraisons clandestines par bateaux, essentiellement en provenance de l'Égypte de Nasser ou de l'URSS via la Tchécoslovaquie, voire du Royaume-Uni via Gibraltar (les Britanniques armaient déjà l'émir Abdelkader contre la France à l'époque de la conquête de l'Algérie[1]).

Des cargaisons de tonnes d'armes sont ainsi saisies à bord de l'"Athos"[2] et du "Baltic Exporter"[3].

La solde des appelés

En janvier 1962, la solde d'un soldat du contingent en Algérie était de 418 anciens francs par quinzaine.

Les sections administratives spécialisées (1955-1962)

Un appelé dans les Transmissions équipé d’un PM MAT-49, d’une radio ANPRC-10 et coiffé d'un calot de marsouin.

Des appelés du contingent étaient employés comme instituteurs dans les SAS (Section administrative spécialisée) créés par le Ministre de l'Algérie résident de 1955 à 1956, Jacques Soustelle.

Leur tâche était d'éduquer les enfants et les femmes habitants les zones rurales ou isolées qui étaient historiquement sous-administrées et majoritairement ou exclusivement peuplées de musulmans (communes mixtes, douars, mechtas et djebels). Elles étaient principalement localisées dans l'Est, c'est-à-dire la Kabylie et le département de Constantine où ont respectivement démarré pour la première la révolte des Mokrani de 1871, et pour le second, la Toussaint Rouge de 1954, les massacres du Constantinois de 1955 et une décennie plus tôt ceux de Sétif.

Ces appelés des SAS étaient secondés par des officiers et sous-officiers mais aussi des civils, y compris des femmes, et placés sous la protection des moghaznis, ces « auxiliaires » musulmans contractuels souvent désignés par le terme générique de harkis.

L'affaire de l'aspirant Maillot (1956)

En 1956, l'appelé du contingent communiste Henri Maillot a déserté en détournant un camion d'armes qu'il est allé livrer au FLN.

Ayant rejoint le « maquis rouge » indépendantiste, il est considéré comme traître et abattu par l'armée française. Il ne figure pas dans le registre des Morts pour la France[4].

L'embuscade de Palestro (1956)

Article détaillé : Embuscade de Palestro.

En 1956, une embuscade d'appelés, très médiatisée à l'époque, a eu lieu à Palestro. Selon l'historien Benjamin Stora: « Palestro restera comme la plus célèbre embuscade de la guerre, le symbole de ce qui peut arriver de pire: l'attaque surprise, l'impossibilité de se défendre, la mutilation des cadavres »[5].

Le putsch des Généraux (1961)

Un transistor en Algérie
Article détaillé : Putsch des généraux.

Le putsch des généraux entrepris à Alger le 22 avril 1961 échouera, en partie, en raison du refus de participation de l'ensemble du contingent que le général de Gaulle incitait vivement à lui obéir (il termine son allocution télévisée par « aidez-moi ! ») par tous les moyens, tout comme son Premier Ministre Michel Debré dont la formule « À pied, à cheval et en voiture » est restée célèbre.

Les appelés du contingent, « 500.000 gaillards munis de transistors » (ainsi le Général les appelait), pour la première fois dans l'histoire militaire, étaient informés individuellement par les premiers postes radios portables achetés par la voie du journal "Le Bled".

Soutenir le putsch aurait signifié pour les appelés du contingent de prolonger leur séjour en Algérie et donc d'augmenter leurs probabilités d'y être prisonnier, blessé ou tué. Afin d'éviter que la situation ne pourrisse mais également de ménager les appelés du contingent qui formaient alors le gros des troupes françaises présentes en Algérie, les généraux putschistes ont fait libérer certaines classes en permettant que des navires puissent franchir le blocus et les rapatrier en métropole.

L'amendement Salan (1961)

Plaque d’immatriculation individuelle, sécable en cas de décès
Article détaillé : Amendement Salan.

En novembre 1961, le député de la Charente Jean Valentin a mis au vote de l'Assemblée nationale un amendement, proposé par le général Salan lors du putsch, visant à remplacer les appelés de métropole par des réservistes natifs des départements d'Algérie. Les Unités Territoriales ayant été dissoutes en 1960 à la suite de leur participation à la semaine des barricades. L'amendement Salan a finalement été rejeté.

La bataille de Bab el Oued (1962)

Article détaillé : Bataille de Bab el Oued.

Une bataille entre appelés du contingent et l'OAS aidée par des civils anti-indépendantistes a eu lieu en mars 1962 lors de l'insurrection du quartier européen d'Alger suite à l'exécution d'appelés du contingent par des commandos Delta.

La fusillade de la rue d'Isly (1962)

Article détaillé : Fusillade de la rue d'Isly.

Le 26 mars 1962, une manifestation de civils nationalistes français d'Algérie, non armés, apportant leur soutien aux habitants du quartier de Bab el Oued mis sous blocus et défilant à l'appel de l'OAS a viré au massacre suite au mitraillage des manifestants par une section d'appelés du contingent musulmans appartenant au 4e régiment de tirailleurs.

Les enlèvements d'appelés entre mars et juillet (1962)

Article connexe : Massacre du 5 juillet 1962.

Durant la période comprise entre le cessez-le-feu du 19 mars 1962 (Accords d'Évian) et la proclamation d'indépendance du 5 juillet 1962 qui donna lieu au massacre d'Oran, des appelés français qui avaient reçu l'ordre formel des autorités françaises de ne pas ouvrir le feu ont été enlevés par le FLN[6].

Lors du Conseil des ministres du 24 mai 1962 le président Charles de Gaulle avait déclaré « la France ne doit avoir aucune responsabilité dans le maintien de l'ordre après l'autodétermination. [...] Si les gens, s'entre-massacrent, ce sera l'affaire des autorités algériennes » selon les propos rapportés en 1994 dans ses mémoires (C'était de Gaulle) par le secrétaire d'État à l'information Alain Peyrefitte[7]. Une déclaration similaire en conseil de ministres est rapportée par le ministre Pierre Pflimlin dans ses mémoires (Mémoires d'un Européen: de la IVe à la Ve République), à la question qui lui a été posée: « les Français seront-ils protégés par l'armée française après l'indépendance ? »[8], le président de Gaulle a répondu « Il n'en est pas question. Après l'autodétermination le maintien de l'ordre public sera l'affaire du gouvernement algérien et ne sera plus le nôtre. Les Français n'auront qu'à se débrouiller avec le gouvernement »[8]. 3 000 Français (civils ou militaires) ont été enlevés par le FLN et demeurent disparus selon un reportage de mars 2005 réalisé par les journalistes de France 3, Stéphane Lippert et Claude Pfaffmann[6].

Ce fait peu médiatisé et méconnu de la guerre d'Algérie a été révélé, entre autres, par le témoignage d'André Aussignac, ancien appelé du contingent en Algérie, qui a évoqué son arrestation par le FLN et les conditions de sa détention dans une entrevue télévisée avec le journaliste Kristian Autain de France 2 en 2002[9].

Après la signature des accords d'Evian, qui entraîna un cessez-le-feu immédiat, les chefs du FLN ont veillé à ce que les conventions soient respectées jusqu'à la déclaration de l'indépendance, allant parfois jusqu'à réprimander les exactions[réf. souhaitée]. Jusqu'à l'indépendance, les militaires français n'ont rien eu à craindre du FLN[réf. souhaitée] car ils avaient pour tâche de garder les édifices, objets d'art, ponts, postes, écoles, banques et terminaux portuaires menacés de destruction par l'OAS.

Après le 5 juillet 1962, date officielle de l'indépendance de l'Algérie, les clauses de l'armistice n'ont pas été respectées. Mais, sauf dans le cas d'Orleanville en 1962, et celui de l'assassinat d'une sentinelle à Alger en 1964, les militaires français n'ont pas fait l'objet d'enlèvements, de meurtres ou de combats[réf. souhaitée].

L'incident de Béryl (1962)

Article détaillé : Accident de Béryl.

Le 1er mai 1962 a eu lieu à la base d'expérimentations souterraines de Regganne située dans les départements du Sahara (une zone militaire désertique à 700km au sud du CEES de Colomb-Béchar), un accident atomique durant l'essai de Béryl et au cours duquel ont été irradiés entre autres, au même titre que le Ministre des armées de l'époque Pierre Messmer, des appelés du contingent affectés à la défense des installations militaires (le Centre saharien d'expérimentation militaire ou CSEM).

Les actualités de l'époque soumises à la censure d'État (l'ORTF) ont masqué l'incident en coupant au montage la séquence montrant la fuite radioactive lors du test[10].

La démobilisation (1962)

Avec la proclamation du cessez-le-feu et la tenue de référendums concernant l'autodétermination en métropole puis en Algérie, les classes d'appelés ont progressivement été démobilisées.

Après le vote favorable des électeurs, et aux conditions des Accords d'Évian, la France accordait l'indépendance à l'Algérie le 5 juillet 1962, mettant fin à une administration débutée 132 ans auparavant suite à l'invasion de la Régence d'Alger en 1830.

Bilan

Les effectifs d’appelés en Algérie

En 1956, la mobilisation française en Algérie atteint un nouveau pic avec 400,000 hommes engagés dans une guerre d'attrition.

Les chiffres qui suivent concernent l'AFN (Afrique française du Nord) : départements français d'Algérie, départements français du Sahara, protectorat français du Maroc et protectorat français de Tunisie.

  • En 1954, les effectifs militaires représentent environ 50 000 hommes, 38% sont des appelés pour 18 mois de service.
  • En 1955, ces effectifs passent à 100 000 hommes, du fait de la guerre d'Algérie.
  • En 1956, le rappel sous les drapeaux monte les effectifs militaires à 200 000 hommes.
  • En 1957, le maintien sous les drapeaux de 18 à 30 mois permet un effectif militaire de 400 000 hommes, 57% sont des appelés.
  • Entre 1952 et 1962 ce sont 1 343 000 appelés ou rappelés et 407 000 militaires d'active (soit 1 750 000 militaires) qui participeront "au maintien de l'ordre en Afrique du Nord", opérations qui seront reconnues "Guerre d'Algérie" le 5 octobre 1999. Sur ce nombre d'appelés, 12 000 réfractaires ont été déclarés, dont 10 831 insoumis (appelés qui ne se sont pas présentés lors de leur appel), 886 déserteurs et 420 objecteurs de conscience[11],[12].

Sources : Jean-Pierre Masseret secrétaire d'Etat à la défense et O.N.A.C. (Office national des anciens combattants)

Le traitement des appelés prisonniers du FLN

Durant la guerre, aucun appelé fait prisonnier[13] n'a été rendu vivant par le FLN. En 1958, la cérémonie d'hommage au monument aux morts d'Alger, suite à la nouvelle de l'exécution de prisonniers français par le FLN, a été l'élément déclencheur du coup du 13 mai.

Le nombre de victimes parmi les appelés

Diplôme de reconnaissance de la Nation

Ce sont plus de 25.000 militaires tués aux combats en A.F.N. (Algérie, Maroc et Tunisie), soit 13.000 appelés ou rappelés et presque autant de militaires d'active[14] ; et aussi 70.000 militaires blessés ; sans oublier les 400.000 victimes civiles d'origine européenne ou africaine.

Sources : Jean-Pierre Masseret, secrétaire d'Etat à la défense, Marcel Lesbros rapporteur de la commission des affaires sociales, le 5 octobre 1999 et O.N.A.C. (Office national des Anciens combattants).

Mémorial des combats d'AFN

En 2002, quarantième anniversaire de la fin du conflit (et cinquantenaire du début de la campagne d'AFN), un monument rendant hommage aux morts pour la France durant les combats d'AFN (1952-1962) a été érigé quai Branly à Paris, sous la présidence de Jacques Chirac. Ce dernier a lui-même été blessé au visage durant sa participation au conflit en tant qu'engagé volontaire. Il était affecté au 11e RCA et 6e RCA d'avril 1956 à juin 1957, à Souk-el-Arba Département de Tlemcen (Oranais) et a été démobilisé avec le grade de lieutenant.

La dernière mobilisation française

La mobilisation générale durant la guerre d'Algérie constitue le dernier appel aux citoyens français (engagés volontaires et réservistes exceptés). Les successives réformes de la conscription en France ont abouti à la fin du service militaire obligatoire et à la professionnalisation de l'armée française qui est devenue, selon la formule consacrée, « une armée de métier ».

La guerre d'Indochine (1946-1954) n'a pas suscité de mobilisation du contingent. L'appel sous les drapeaux qui l'a précédé est celui de 1943 qui a permis la formation de l'Armée d'Afrique (Corps expéditionnaire français en Italie) constituée d'appelés du contingent originaires des département d'Algérie et du Sahara, ainsi que de citoyens français et de nationaux « indigènes » résidant dans les protectorats du Maroc et de Tunisie ou dans les possessions françaises d'outremer, alors nommées « Communauté française ».

Cette armée giraudiste était placée sous les ordres du général Alphonse Juin et fusionne avec l'armée gaulliste du général Jean de Lattre de Tassigny en 1944 pour former Armée française de la Libération.

Anciens combattants

Les associations d’anciens

Carte du combattant en Algérie

De retour en métropole, la plupart des anciens d’Algérie se sont enfermés dans un mutisme révélateur de ce qu’ils avaient vécu. Quelques-uns ont écrit leur témoignage. Beaucoup se sont affiliés à des associations d’anciens combattants, rattachées à l’une ou l’autre des principales fédérations :

  • La FNACA (Fédération nationale des anciens combattants d’Algérie.)
  • La FNCPG-CATM (Fédération nationale des combattants et prisonniers de guerre - combattants Algérie, Tunisie et Maroc.
  • L’ARAC (Association républicaine des anciens combattants).
  • L'Union Nationale des Combattants (300.000 adhérents)
  • L'Association des Anciens des Affaires Algériennes (SAS)

Droits et décorations

Croix du Combattant

Les soldats, ayant effectués un séjour entre 1954 et 1962, ont droit au port de la médaille commémorative A.F.N. pour leur présence avec barrette Algérie. Ils ont aussi droit au diplôme du “Titre de Reconnaissance de la Nation” (loi du 21 décembre 1974), dont le décret du 29 avril 1997 créé la Médaille d'Afrique du Nord.

Les appelés qui étaient situés en Algérie dans des unités reconnues combattantes ont eu droit à la Carte du Combattant et à la Croix du Combattant; à partir de soixante-cinq ans, ils perçoivent une retraite annuelle non imposable d’environ 450 euros (année 2006), soit 35 points d'indice.

En 2004, 1.500.000 demandes ont été honorées, soit 86% des militaires ayant servi en A.F.N. entre 1952 et 1962. Source O.N.A.C. (Office national des anciens combattants)

La Croix de la Valeur Militaire a été attribuée pour faits de guerre et aussi, plus rarement, pour faits de pacification.

Œuvres sur les appelés du contingent en Algérie

Lors d'une entrevue télévisée de 1982 avec Alain Beverini de TF1, le reporter de guerre, cinéaste et écrivain Pierre Schoendoerffer de l'Académie des beaux-arts déclarait: « ce que j'aborde c'est le problème des 2 800 000 appelés qui ont servi la République en Algérie et dont on n'a pas vraiment, je crois, reconnu tout à fait les mérites. Si vous voulez on a l'impression que c'était une guerre honteuse, alors moi j'essaye de montrer un peu ce qu'ils étaient »[15].

Filmographie

Seulement quatre films traitent le thème spécifique des appelés du contingent en Algérie. En outre un téléfilm aborde les appelés à travers le cas particulier de l'incident de Béryl et un documentaire de celui des SAS:

Films
Téléfilms
Documentaires
  • Alain de Sédouy, Le destin d'un capitaine, 2010

Bibliographie

De nombreuses publications sont régulièrement consacrées au sort des appelés du contingent en Algérie:

  • Vladimir Pozner, Le Lieu du supplice, Julliard, 1959
  • Jean Gardt, Service Militaire Pourquoi ? Du Conscrit De 1813 À L'appelé D'algerie, Édition De L'épi, 1960
  • Michel Esnault, L'Algérie D'un Appelé - Février 1961-Mars 1962, Imprimerie Auffret S.A., 1975
  • Erwan Bergot, La Guerre des appelés en Algérie 1956 - 1962, Presses de la Cité, 1980
  • Luc Frédefon, Le Grand Guignol Ou La Vie Quotidienne D'un Appelé En Algérie - Récits, Eddibor, 1981
  • Serge Pauthe, Lettres Aux Parents - Correspondance D'un Appelé En Algérie, L'Harmattan, 1993
  • Claire Mauss-Copeaux, Appelés en Algérie. La parole confisquée, Hachette Littératures, 1998
  • Jean-Pierre Duval, Section Bordel - La Guerre D'Algérie d'un Appelé, Oranie, Printemps 1958, "Chasseur As-Tu Vu ?", Heimdal, 1998
  • Marcel Barbeau, A.F.N. Jeunesse Perdue D'un Appelé En Algérie. 1954-1962., Sn, 1998
  • Benoist Rey, Les Egorgeurs - Guerre d'algérie, Chronique D'un Appelé 1959-1960, Editions de Minuit, 1961 et Editions Los Solidarios/Editions du Monde Libertaire, 1999
  • Pierre Paulian, 800 Jours Dans L'ouarsenis - Un Appelé Dans Les Djebels, Editions Jacques Grancher, 2000
  • Jean-Charles Jauffret, Soldats en Algérie 1954-1962. Expériences contrastées des hommes du contingent, Autrement, 2000
  • Marc Garanger, La Guerre D'algérie Vue Par Un Appelé Du Contingent, Seuil, 2001
  • Henri Pouillot, La Villa Susini - Tortures En Algérie, Un Appelé Parle (Juin 1961-Mars 1962), Tiresias, 2001
  • Ugo Iannucci, Soldat dans les gorges de Palestro, Aléas Editions, 2001
  • Jean Debernard, Simples soldats, Actes Sud, 2001
  • Collectif, J'étais À Alger - Témoignage D'un Appelé 1958-1962, Trésor Du Patrimoine, 2001
  • Paul Fortu, Un Appelé En Kabylie, Editions Jacques Grancher, 2001
  • Bernard Mercier, Plongé Dans Les Ténèbres - Un Appelé Dans La Guerre D'algérie, Editions De L'atelier, 2002
  • Georges Londiche, Guerre Et "Guerre" D'algérie - Notes De Guerre D'un Maquisard Algérien Et Souvenirs De "Guerre" D'un Appelé, Réflexions Sur Ce Passé Et Ses Conséquences Sur L'actualité, Georges Londiche, 2002
  • Pierre Olaizola, Algérie ! Nous Aurions Dû Tant Nous Aimer - Mémoires De Peio Olaizola, Jeune Basque, Soldat Appelé Du Contingent, Pendant La Guerre D'algérie, Sauve Terre, 2002
  • Albert Ducloz, Lettres D'algérie À Mes Parents - Témoignage D'un Appelé Sur Sa Guerre En Algérie, 1960-1962, Editions Jeanne-D'arc, 2003
  • Bernard Gerland, Ma Guerre d'Algérie (pièce de théâtre), édition Golias, 2003
  • Etienne Maignen, Treillis au djebel - Les Piliers de Tiahmaïne, éd. Yellow Concept, 2004
  • Daniel Lefeuvre, Lettres D'algérie - André Segura, La Guerre D'un Appelé (1958-1959), Nicolas Philippe, 2004
  • Jean-Claude Potty, Guerre D'algérie - Un Appelé Se Souvient, Jmg Editions, 2004
  • Fabien Hillairet, J'ai Été Appelé En Algérie - Novembre 1957 - Décembre 1959, Siloë, 2004
  • Jean-Paul Angelelli, Une Guerre Au Couteau - Algérie 1960-1962, Un Appelé Pied-Noir Témoigne, Picollec, 2004
  • Claude Beaupère, Ben-Chaïb - Un Appelé En Algérie Devenu Infirmier, Thélès, 2004
  • Jean-Marie Lentz, Algérie 1959-1961 - Un Appelé Raconte, Editions De L'officine, 2005
  • Claude Duranteau, Au Royaume Des Enfants De Tagdoura - Carnet Et Photos D'un Instituteur Vendéen Appelé En Algérie (1958-1959), Centre Vendéen De Recherches Historiques, 2005
  • Michel Corbeau, Un Appelé Du 29ème Dragons Raconte Sa Guerre d'Algérie, Mémoirédition, 2006
  • Michel Froidure, Où Était Dieu ? - Lettres De Révolte Et D'indignation D'un Appelé En Algérie (1956-1958), Mettis, 2006
  • Jean-Claude Chouard, Toto chez les Zénètes - Mémoires iconoclastes d'un ancien combattu, auto-édité NotreJournal.info, 2006
  • Dominique Grouille, Séjour En Algérie : Histoire D'un Appelé Pendant La Guerre D'algérie, Edition De La Veytizou, 2006
  • Eric Michel, Algérie ! Algérie !, Presses de la Renaissance, 2007. (ISBN 978-2-7509-0319-0)
  • Pierre Brana, Mémoires D'un Appelé En Algérie, Editions Sud Ouest, 2008
  • Jean-Pierre Martel, La Section - Journal D'un Appelé En Algérie (1959-1961), Les Editions De Paris-Max Chaleil, 2009
  • Raphaëlle Branche, L'embuscade de Palestro, Armand Colin, 2010
  • Sébastien Pierre, Putain de Guerre, BoD - Books on Demand France, 2010
  • Jacques Goudrot, La Guerre D'algérie D'un Appelé, Jérôme Do Bentzinge, 2010
  • Jean Forestier, Chronique D'un Appelé En Algérie - 10e Bataillon De Chasseurs Parachutistes, 18e Régiment De Chasseurs Parachutistes, J. Forestier
  • Jean Billard, Lettres D'algérie - Journal D'un Appelé, 1957-1958, Éd. Canope
  • Marcel Bury, Les Guérilleros Du Commando De Chasse V44 - Le Journal D'un Appelé En Algérie 1959 Et 1960, Marcel Bury
  • Georges Pagé, Il Était Une Fois L'algérie D'un Appelé De 1960 À 1962, Éd. Pg
  • Claude Aurières, 37 Ans De Réflexions, La Guerre - Témoignage D'un Appelé En Algérie, 1958-1959, C. Aurières
  • Renou V., En Algérie C'était Comme Ça, Ou Les 24 Mois D'un Appelé Sur Un Piton
  • Claude HARY - "L'Autre Guerre d'Algérie - Révélations d'un officier SAS " - 2005 - Compte d'auteur

Appelés notables du contingent en Algérie

Notes et références

  1. Abdelkader Boutaleb, L'émir Abd-el-Kader et la formation de la nation algérienne: de l'émir Abd-el-Kader à la guerre de libération, Editions Dahlab, 1990, page 168
  2. LE YACHT PIRATE EGYPTIEN " ATHOS", Les Actualités Françaises - 24/10/1956, Ina.fr
  3. Saisie de 7,5 tonnes d’armement et de munitions à bord du “Baltic Exporter” dans le port de Bône., ECPAD
  4. Guerre d’Algérie, combats du Maroc et de la Tunisie, SGA
  5. Benjamin Stora, Les mots de la guerre d'Algérie, Presses Universitaires du Mirail, 2005, p.93
  6. a et b Journal télévisé 19h20 Edition nationale, Les disparus d'Algérie, France 3, 14/03/2005
  7. Joseph Katz, Une destinée unique : mémoires (1907-1996), Editions L'Harmattan, Mémoires du XXe siècle, 1997, p.287
  8. a et b Louis Muron, Pompidou: le président oublié, Flammarion, 1994, p.77
  9. Témoignage soldat français séquestré par le FLN, 20 heures le journal - 13/03/2002, Institut National de l'Audiovisuel
  10. L'experience nucléaire souterraine de Reggane, L'experience nucléaire souterraine de Reggane Les Actualités Françaises,16/05/1962
  11. Bien que la reconnaissance légale du statut d'objecteur de conscience date de 1963, juste après la guerre d'Algérie
  12. (fr)Tramor Quemeneur, « Guerre d'Algérie : les insoumis », dans L'Histoire, no 338, décembre 2008 (ISSN 0182-2411) 
  13. Voir le livre de Jean-Yves Jaffrès Militaires Français prisonniers ou disparus 1954 1962 (2009)
  14. Selon Charles-Robert Ageron, dans l'ouvrage La France en guerre d'Algérie (dir. Laurent Gervereau, Jean-Pierre Rioux et Benjamin Stora, BDIC, 1992), les chiffres fournis par l'armée française sont les suivants : 15 583 militaires sont morts au combat ou dans les attentats, 7 917 dans des accidents et 1 144 de maladie.
  15. Tournage du film "L'honnneur d'un capitaine" de Pierre Schoendoerffer, IT1 20H - 20/03/1982, INA.fr

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Appelé du contingent en Algérie de Wikipédia en français (auteurs)

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