Apôtre

Apôtre
Page d'aide sur les redirections Cet article concerne les apôtres en général. Pour les disciples de Jésus, voir Douze Apôtres.

Apôtre vient du grec apostolos qui désigne couramment une mission, son accomplissement ou les lettres la décrivant[réf. nécessaire]. Ce n’est que dans la Bible grecque des Septante que ce mot est appliqué à des personnes (1R 14,6) ; il traduit l’hébreu shaliah, « envoyé plénipotentiaire ». C’est dans les Nouveaux Testaments que le mot « apôtre » est le plus souvent employé. Ils s’appliquent à trois catégories de personnes bien distinctes :

  • les témoins de la Résurrection de Jésus, envoyés pour annoncer cet événement ;
  • un des ministères de l’Église primitive ;
  • une seule fois dans l’Évangile (Mt 10,2) : le groupe des Douze choisis par Jésus « pour être avec lui » et pour signifier symboliquement le peuple de la fin des temps (Mt 19, 28).

Dans le vocabulaire liturgique, le mot « Apôtre » ou « l’Apôtre » désigne la lecture de l’Épître néotestamentaire ou des Actes des Apôtres qui précède généralement celle de la péricope évangélique.

Dans le vocabulaire familier, "Apôtre" désigne une personne qui va écouter aveuglément son maître à penser. Cette image fait référence aux apôtres de Jésus. Par dérivation de sens, dans la fable de Jean de La Fontaine Le corbeau et le renard, le corbeau est un véritable apôtre.

Sommaire

Les apôtres et le groupe des Douze dans les Évangiles

(du grec apostolos : envoyé, chargé de mission)

Un apôtre est, dans l'Église primitive, un membre de la communauté chargé de l'annonce de l'Evangile. L'Evangile de Luc donne le nom d'Apôtres aux Douze choisis par Jésus et chargés par lui d'annoncer l'Evangile au monde entier. Ce nombre douze correspondait au nombre des tribus d'Israël et symbolisait le peuple de la nouvelle Alliance. Jésus a appelé à sa suite, Pierre, André, Jacques dit le Majeur, Jean, Philippe, Barthélémy, Thomas, Matthieu, Jacques, Jude appelé aussi Thadée, Simon surnommé le Zélote et Judas l'Iscariote. L’identification des « apôtres » au groupe de douze « disciples » choisis par Jésus « pour être avec lui » est sans doute une création relativement tardive, comme le montre l'existence d'apôtres extérieurs à ce groupe. Le seul passage de l'Évangile où on parle explicitement des "Douze Apôtres" est Mt 10,2 ; cf aussi Ap 21,14, et Ac 1,26. Il vaut mieux donc parler à leur sujet de Groupe des Douze : le nombre 12 est en effet essentiel pour comprendre le rôle de ces disciples constituant autour de Jésus un cercle restreint à la forte signification symbolique.

Les Douze sont institués par Jésus pour être un signe particulier pour Israël : ils représentent le peuple nouveau tel qu'il sera rassemblé par Dieu à la fin des temps (Mt 19,28) ; le nombre douze évoquant les douze tribus d'Israël, mais aussi la totalité et l'intégrité du peuple. Il renvoie donc au fait que Jésus a reçu pour mission de rassembler la totalité du peuple et de le mener à son accomplissement.

Le groupe des Douze demeure après la Résurrection. Après la trahison et la mort de Judas, les Onze qui subsistent décident de tirer un disciple au sort, Matthias, pour "devenir avec nous témoin de la résurrection". Ils sont, avec d'autres disciples, les bénéficiaires du don de l'Esprit à la Pentecôte (Ac 2). Pierre et Jean sont considérés, avec Jacques "frère du Seigneur" qui semble tenir dans l'Église de Jérusalem la place centrale, comme des "colonnes de l'Église" (cf Gal 2,9).

Après la mort du dernier membre des Douze, ce groupe n'est plus renouvelé. Les catholiques et les orthodoxes considèrent les évêques comme les successeurs des Apôtres, et accordent une importance particulière au fait que les évêques se situent dans la succession apostolique, c'est-à-dire que la tradition à laquelle ils se rattachent remonte aux Apôtres.

Les Évangiles de Matthieu, Marc, Jean et Luc racontent la vocation de ces douze disciples de Jésus de Nazareth choisis et en donnent différentes listes.

Article détaillé : Douze (Apôtres).

Les apôtres, témoins de la résurrection de Jésus

Le premier sens du mot apôtre, ou du moins celui qui est le plus anciennement attesté dans le Nouveau Testament, désigne le témoin de la Résurrection de Jésus. C'est le titre que Paul s'attribue dans la lettre aux Galates, rédigée dans les années 50. Dans la lettre aux Romains, il se dit "mis à part pour annoncer l'Évangile de Dieu", "pour conduire à l'obéissance de la foi tous les peuples païens" : il situe ainsi sa mission comme fondamentale dans l'Église, aux côtés des autres témoins de la Résurrection que sont les Douze et quelques membres de la famille de Jésus (tel que Jacques, frère du Seigneur), apôtres eux aussi.

L'Église orthodoxe reconnaît le titre d'Égal aux apôtres à des saints qui ont propagé la nouvelle de la résurrection comme Marie-Madeleine ou qui ont évangélisé tout un territoire et tout un peuple comme Nina de Géorgie, Martin de Tours ou Étienne de Perm.

Le ministère apostolique dans l'Eglise primitive

Le Nouveau Testament témoigne aussi d'un apostolat conçu, dans la première Église, comme l'un des ministères essentiels.

Les lettres de Paul (par ex. 2 Co 11,13) parlent de "faux apôtres". ' Le premier exemple de texte apostolique est sans doute la lettre apostolique envoyée à l'Église d'Antioche à la suite des discours de Pierre (Ac 15, 7-12) et Jacques (Ac 15, 13-21) sur la décision du concile de Jérusalem sur l'observance des règles traditionnelles du judaïsme, notamment la circoncision (vers 50).

Les textes ne sont pas toujours explicites sur le contenu de ce ministère, dont on peut penser qu'il comportait une dimension missionnaire itinérante : c'est ainsi que la Didachè (11, 3-6) atteste de leur existence en Syrie au début du IIe siècle. L'apostolat en effet, contrairement à l'épiscopat, ne s'exerce pas sur un territoire circonscrit et précis : il a une dimension universelle. Pierre en effet présida d'abord l'Église d'Antioche avant de présider l'Église de Rome.

La tradition de l'Église, en suivant les textes des Actes des Apôtres, adopte un collège apostolique modifié depuis la défection et la trahison de Judas l'Iscariote. Elle remplace celui-ci par Matthias et surtout par Paul (apôtre). Le plus souvent, ces deux apôtres additionnels figurent ensemble parmi les douze au détriment de l'un des onze appelés par Jésus-Christ. En tous cas Paul figure toujours dans le collège apostolique, à la seconde place après Pierre. C'est en particulier le cas sur l'icône ci-dessus.

La règle de la Tradition apostolique a été définie par saint Hippolyte de Rome au début du IIIe siècle[1].

C'est sur l'existence de ce ministère de l'Église antique que Calvin s'appuiera pour restructurer les ministères des Églises de la Réforme.

Iconographie

Les douze apôtres sont représentés dans l'art chrétien avec le Livre saint, la croix, ou les instruments de leur supplice (à l'exception de Jean, tous moururent martyrs).

  • Pierre tient les clefs du ciel. Il symbolise l'Eglise de Rome et son pouvoir. Il fut crucifié la tête en bas.
  • André, tient une croix en forme de X (instrument de son martyre)
  • Jacques le Majeur, apôtre de l'Ouest, tient un long bâton de pèlerin et arbore la coquille du pèlerinage de Compostelle.
  • Jean, tient une coupe en souvenir d'un poison mortel qu'il but sans dommage.

A noter dans les représentation religieuses et notamment sur les chaires les quatre apôtres évangélistes :

  • Jean accompagné ou représenté par un aigle
  • Luc accompagné ou représenté par un taureau ailé
  • Marc accompagné ou représenté par un lion ailé - devenu le symbole de Venise où sont conservées ses reliques
  • Matthieu accompagné ou représenté par un ange

Minorités chrétiennes

Certaines minorités chrétiennes contemporaines utilisent le terme d'apôtre pour désigner des offices ou dirigeants. Ainsi, l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormonisme) possède un Collège des douze apôtres.

Références

  1. Marcel Simon et André Benoît, le judaïsme et le christianisme. Page 161.

Voir aussi

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Articles connexes

Bibliographie

  • Jacques Chocheyras, Les Actes des Apôtres Pierre et Paul, Histoire, tradition et légende, Religion et Sciences Humaines - L'Harmattan, ISBN : 2-7475-1179-0 • 2001 • 320 pages.
  • Les citations de la Bible sont celles de la traduction de Louis Segond.
  • Doctrine et Alliances, Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours

Lien externe


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