Nauplie

Nauplie

37° 34′ 00″ N 22° 48′ 00″ E / 37.566667, 22.8

Nauplie
(el) Ναύπλιο
Administration
Pays Drapeau de Grèce Grèce
Périphérie Péloponnèse
Nome Argolide
Code postal 211 00
Indicatif téléphonique 27520
Immatriculation AP
Géographie
Coordonnées 37° 34′ 00″ Nord
       22° 48′ 00″ Est
/ 37.566667, 22.8
Altitude 10 m
Superficie 3 360 ha = 33,6 km2
Démographie
Population 13 822 hab. (2001)
Densité 411,4 hab./km2
Localisation
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Nauplie

Nauplie (en grec moderne Ναύπλιο / Náfplio ou Anápli) est une ville grecque du Péloponnèse. Capitale de l’Argolide, siège d’un évêché, située en bord de mer, c'est une cité historique et touristique qui compte 13 822 habitants (2001). La ville est installée sur le versant nord de la presqu'île d’Itch-Kalé (85 m) ou Acronauplie. Elle est dominée par le rocher Palamède (ou Palamidi) (286 m), qui surveille la plaine de l'Argolide et de Lerne.

Occupée successivement par les « Francs », les Vénitiens et les Turcs, qui y ont laissé leur empreinte, la ville est dominée par deux forteresses : Acronauplie et Palamède. Elle a été la seconde capitale de l'État grec libre (1828-1834), après Égine. L'entrée du port est gardée par la forteresse Bourdzi, de style vénitien.

Sommaire

Dénominations

À partir du Moyen Âge, la ville est généralement appelée par les occidentaux Naples, ou Naples de Romanie (en italien Napoli di Romania) pour la différencier de la ville d'Italie. En Grec on trouve parfois la variante Ανάπλι (Anápli), ou la forme puriste Ναύπλιον (Nafplion). Le nom en turc, Mora Yenişehri (Villeneuve de Morée), est une traduction du nom Napoli (étymologiquement « ville neuve »).

Géographie

Population

Nauplie vue du fort Palamède
Année Habitants
1897 5 450[1]
1911 5 404[2]
1981 10 611
1991 11 897
2001 13 822

Exportations

Nauplie est le débouché maritime de l'Argolide. Elle exporte surtout du tabac, des raisins secs et du coton.

Histoire

La forteresse Bourdzi ou Bourtzi

Mythologie

Nauplios, fils de Poséidon, parfois confondu avec Nauplios fils de Clytonée, est considéré comme le fondateur légendaire de Nauplie, à qui il aurait donné son nom. Son fils Palamède était considéré comme le père des inventeurs. Son nom a été donné à la forteresse dominant la ville.

Préhistoire

Des restes datant du paléolithique ont été découverts sur la colline d'Akronauplie. Une grotte avec une occupation néolithique se trouve à proximité de la ville.

Antiquité

À l'époque mycénienne, Nauplie appartenait à la Ligue maritime de Calaurie qui regroupait, outre Nauplie, Calaurie, Athènes, les Myniens, Orchomène, Trézène, Hermione, Égine et Prasiae. On pense que cette ligue aurait été une coalition des différents royaumes mycéniens du pourtour du golfe Saronique destinée à réduire la piraterie dans leurs eaux.

À partir de 628 avant notre ère, Nauplie fut sous la domination d'Argos.

La ville aurait été déserte du temps de Strabon[3] et du temps de Pausanias[4].

Moyen Âge et époque moderne

Article connexe : Seigneurie d'Argos.
Vue du fort Palamède depuis la ville

Dans la suite logique de la quatrième croisade de 1204, Nauplie fut prise en 1211 par les « Francs » à Léon Sgouros qui la gouvernait pour l'Empire byzantin. Elle fut d'abord possession personnelle d'Othon de la Roche, puis elle passa au duché d'Athènes. C'est par le mariage de Marie d'Enghien avec Pietro Cornaro que la ville passa à la République de Venise qui la gouverna de 1388 à 1540.
Nauplie fut alors conquise par l'Empire ottoman qui en fit la capitale de la Morée. Elle devint aussi un des grands centres commerciaux entre l'Occident et le Levant.

En 1686, Francesco Morosini s'empara de la ville pour Venise. Il fit entreprendre de grands travaux de fortifications, notamment sur le fort Palamède (où les travaux furent dirigés par les ingénieurs Lasalle et Levasseur). On construisit de nouvelles églises, mais aussi de nombreux entrepôts et bâtiments commerciaux, accentuant ainsi le rôle de pôle d'échanges de la ville qui était appelée alors Napoli di Romania.
La reconquête turque de la ville en 1715 causa 8 000 morts parmi les troupes ottomanes qui se vengèrent par des pillages et des massacres.

Guerre d'indépendance grecque

L'arrivée du roi Othon à Nauplie. (Peter von Hess)

Nauplie fut l'un des objectifs des Grecs insurgés. Dès 1821, les navires commandés par Laskarina Bouboulina mirent le siège à la ville, mais ne purent la prendre. Leurs assauts furent repoussés à trois reprises.
Le 12 décembre 1822 (30 novembre julien), le chef de guerre Staïkopoulos s'empara du fort Palamide, abandonné par sa garnison, avec 350 hommes. Les Ottomans capitulèrent alors, et furent évacués à la fin du mois, les portes de la ville, occupée par les troupes de Kolokotronis, n'étant ouvertes que le 4 janvier afin d'éviter le massacre de la population et d'éviter le pillage du butin. La ville ne fut plus jamais reconquise par les Turcs, mais assiégée plusieurs fois, au cours des guerres civiles et de la campagne d'Ibrahim pacha.
En 1827, les flottes britannique, française et russe se rassemblèrent avant de patrouiller dans les mers grecques pour forcer les Turcs à la négociation. Cela aboutit à la bataille de Navarin.
Le 7 janvier 1828, Ioánnis Kapodístrias arriva à Nauplie. La ville devint capitale l'année suivante (après l'île d'Égine). Kapodistrias réorganisa la ville. Il fit construire le faubourg de Pronia. Le chef de l'État grec fut assassiné le 27 septembre 1831 sur les marches de l'église Saint-Spiridon.
En décembre 1832, alors que la ville était occupée par les troupes françaises, des échauffourées eurent lieu avec des combattants grecs de la guerre d'indépendance. Les Français dispersèrent leurs adversaires au canon et firent 300 morts[5]. Les grandes puissances imposèrent alors le fils du roi de Bavière Louis Ier, Othon, comme souverain à la Grèce. L'assemblée nationale grecque, réunie à Pronia, accepta le nouveau souverain. Othon arriva en Grèce, à Nauplie, le 18 janvier 1833. Alors que la ville était encore capitale, on y jugea pour désobéissance le héros de la guerre d'indépendance Theodoros Kolokotronis. Il fut condamné à mort. Le roi commua sa peine en emprisonnement. Kolokotronis fut enfermé dans le fort Palamède.
À l'automne 1834, la capitale fut transférée à Athènes.

En février 1862, ce fut la garnison de Nauplie qui donna le signal de l'insurrection contre le roi Othon.

Notes

  1. Guide Baedeker, p. 249
  2. Guide Joanne, Hachette, p. 389.
  3. VIII, 6.
  4. Pausanias, Description de la Grèce [détail des éditions] [lire en ligne], II, 38 : « Nauplie est, je crois, à cinquante stades de Téménion. Elle est déserte maintenant. Elle avait eu pour fondateur Nauplios, qui passait pour fils de Poséidon et d'Amymone. Il reste encore des ruines de ses murs, un temple de Poséidon et une fontaine nommée Canathos. »
  5. Pierre Vidal-Naquet, Introduction des Mémoires. de Yánnis Makriyánnis, p. 38.

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