- Nicephore Gregoras
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Nicéphore Grégoras
Nicéphore Grégoras (Νικηφόρος Γρηγοράς) (vers 1295-1360), est un historien byzantin, né à Héraclée dans le royaume du Pont.
Jeune, il s'installe à Constantinople, où il devient l'élève de Théodore Métochite, qui s'employait à remettre à l'honneur l'astronomie. Sa réputation d'érudit lui vaut la protection d' Andronic II Paléologue qui le nomme chartophylax (gardien des archives). En 1326, Grégoras propose des réformes du calendrier que l'Empereur refuse par crainte de créer des perturbations. Près de deux siècles plus tard, des réformes semblables à celles qu'avait proposées Grégoras furent effectuées par Grégoire XIII. Pour démonter ses compétences en astronomie, il effectue la prédiction de l'éclipse solaire du 16 juillet 1330, dont le calcul détaillé nous est parvenu[1] et d'au moins trois autres éclipses par la suite. Il était alors en compétition avec le moine calabrais Barlaam de Seminara[2], sur lequel il l'emporta, sans pour autant parvenir à écarter son rival[3].
Vers 1350, il participe une controverse avec Grégoire Palamas sur des questions théologiques, Grégoras s'opposant au recours à la dialectique pour défendre la doctrine officielle. Lorsque la doctrine de Palamas fut reconnue par le synode de 1351, Grégoras, refusant d'y souscrire, fut relégué dans un monastère pendant deux ans. Après son retour à Constantinople, la controverse avec Grégoire reprit de plus belle. Il y eut alors, en présence de l’empereur Jean V et du légat du pape, un nouveau débat public entre les deux adversaires, qui tourna plutôt en faveur de Nicéphore. Grégoire Palamas retourna à Thessalonique où il rédigea entre 1356 et 1358 ses Quatre traités contre Grégoras.
Son œuvre principale est l' Histoire Romaine, dont les trente-sept volumes concernent les années 1204 à 1359. Il est également l'auteur d'un Traité sur l'astrolabe"
Bibliographie
- Romanae, hoc est Byzantinae historiae, Bâle, éd. Johann Oporinus, 1562; Stuttgart, Hiersemann, 1973.
- Correspondance. Texte établi et traduit par Rodolphe Guilland, Les Belles Lettres, 1927.
- Rodolphe Guilland, Essai sur Nicéphore Grégoras. L'homme et l'œuvre, Geuthner, 1926.
- I. Sevcenko, Some autographs of Nicephore Gregoras in Recueil des travaux de l'Institut d'études byzantines, VIII, pp. 435-450.
- Traité sur l'astrolabe, Texte établi et traduit par Bernard Charles, Louvain, 1971
- Nicéphore Grégoras : Calcul de l’éclipse de soleil du 16 Juillet 1330 d'après les tables faciles de Théon d'Alexandrie. Texte établi et traduit par Robert Royez, Louvain, 1971.
- J. Mogenet, A. Tihon, R. Royez, A. Berg, Nicéphore Grégoras - Calcul de l’éclipse de soleil du 16 Juillet 1330, Corpus des astronomes byzantins, I, Gleben, 1983
Références
- ↑ R. Royez, Calcul de l’éclipse de soleil du 16 Juillet 1330 d'après les tables faciles de Théon d'Alexandrie. Le manuscrit (Marc. Graecus 325), redécouvert en 1970 par J. Mogenet, n'est pas de la main de Grégoras, mais est annoté par celui-ci.
- ↑ J. Mogenet et A. Tihon, Barlaam de Seminara, Louvain, 1977.
- ↑ J. Mogenet, A. Tihon, R. Royez, A. Berg, Nicéphore Grégoras - Calcul de l’éclipse de soleil du 16 Juillet 1330
Catégorie : Historien byzantin
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