Nomadisme

Nomadisme
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Nomades pastoraux campant près de Namtso (Tibet) en 2005.

Le nomadisme est un mode de vie fondé sur le déplacement et par conséquent un mode de peuplement. La quête de nourriture motive les déplacements des hommes : une économie de cueillette et de chasse peut en être à l'origine, mais les plus grandes sociétés nomades pratiquent l'élevage pastoral, où la recherche de pâturages et le déplacement des animaux fondent la mobilité des hommes.

Sommaire

Histoire

Camp nomade dans le désert (Giulio Rosati)

L'humanité a vécu à l'état nomade durant tout le Paléolithique, avec l'australopithèque, Homo habilis, Homo erectus, Homo heidelbergensis, Homo neandertalensis et vers la fin du Paléolithique avec Homo sapiens. Il y a ensuite l'époque mésolithique durant laquelle elle est devenue peu à peu semi-nomade pour commencer à se sédentariser durant le Néolithique.

Le nomadisme est souvent associé à une organisation sociale de type tribal ou à ce que les anthropologues appellent « une société segmentaire » c'est-à-dire une société structurée en lignages, clans, tribus et éventuellement confédérations tribales : de nos jours, seul ce type de sociétés pratique une économie nomade ou semi-nomade.

Nomades modernes

Nomades de la région de Djelfa, Algérie, 1971

Les peuples du désert que sont les Bédouins et les Touaregs ou ceux des steppes d'Asie centrale pratiquent encore ce mode de vie. Néanmoins, les États que ces nomades traversent tentent le plus souvent de les sédentariser.

De nombreux groupes du peuple Tzigane pratiquent également ce mode de vie, et d'autres groupes humains l'ont pratiqué dans un passé relativement récent et le pratiquent encore. Pour cela, les tziganes utilisaient en général des roulottes, et plus récemment des caravanes tractées par des automobiles.

Les Quinqui ou Mercheros d'Espagne sont un groupe minoritaire, auparavant nomade, qui partage le style de vie des Roms espagnols. Leur origine est incertaine, peut-être étaient-ils des paysans sans terre au XVIe siècle. Les Quinqui sont souvent restés à part des Rom, même s'ils partageaient les mêmes persécutions.

En Allemagne, en Suisse, en France et en Autriche, il existe ainsi un groupe de « Tsiganes blancs », les Yéniches dont la langue semble être identique grammaticalement aux autres dialectes suisses alémaniques, l'origine du lexique mélange en revanche l'allemand, le romani, le yiddish et d'autres mots[1].

En Norvège, et à un moindre degré en Suède et au Danemark, les Taters ont souvent été confondus avec les Roms parce qu'ils étaient, comme ceux-ci parfois employés à construire des routes et des chemins de fer. Leur nom vient d'une croyance selon laquelle ils seraient apparentés aux Tatars.

Il y a en Irlande, au Royaume-Uni et aux États-Unis, un groupe appelé Travellers (« voyageurs ») ou Irish Gypsies (« Gitans irlandais »). En Écosse, on les appelle Tinkers, de l'irlandais tinceard (« ferblantier »). Ce terme est devenu péjoratif, et le mot Irish Travellers est actuellement préféré, mais ils se nomment eux-mêmes Pavees. Ils ne sont pas reliés génétiquement aux Rom, mais leur culture nomade a été influencée par ceux-ci. Leur langue, le shelta, est basée principalement sur un lexique gaélique et une grammaire basée sur l'anglais, avec des influences romani.

Récemment, de nouveaux groupes nomades sont apparus en Europe, constitués pour la plupart de musiciens jouant des musiques électroniques, dans la mouvance techno.

Ailleurs, les nomades de la mer sont des populations d'Asie du Sud-Est qui vivent sur des bateaux et mènent un mode de vie nomade mais ces peuples n'ont rien de commun avec les Rom, si ce n'est le nomadisme et le regard de la population sédentaire qui les jugent non-autochtones.

Il y existe de nombreux préjugés concernant les peuples nomades : ainsi l'histoire du Juif errant propage un mythe selon lequel le peuple juif est condamné à voyager sur la terre, étant mis au ban des nations ; ce mythe est devenu obsolète depuis la création de l'État d'Israël en 1948.

Semi-nomadisme

On désigne par « semi-nomadisme », des modes de vie intermédiaires, connaissant une pluralité de lieux de résidence, mais en nombre limité et sur des emplacements prédéterminés. En général, il s'agit de l'association d'une résidence principale et d'un ou plusieurs lieux de résidence secondaire, utilisés de façon régulière, pour une période restreinte, souvent au moment de la transhumance estivale dans les sociétés pratiquant l'élevage extensif.

L'apparition d'une résidence principale peut être le fait d'une sédentarisation forcée, comme ce fut le cas lors du mouvement de collectivisation des terres dans les républiques ex-soviétiques d'Asie centrale. Le semi-nomadisme est ainsi le mode de vie de nombreux éleveurs kazakhs et surtout Kirghizes.

En outre, les grandes transhumances estivales du monde moderne durant lesquelles les deux-tiers de l'Europe contemporaine se déplacent pour plusieurs semaines par an d'un bout à l'autre de l'Europe relève du mode de vie nomade, celui-ci faisant partie intégrante de la vie humaine.

Nouveaux nomades

Voir [2] :
Le XXe siècle a vu apparaître de nouveaux groupes nomades. D'un part, certains individus se regroupent en communautés et pratiquent une nouvelles forment de nomadisme (ou de semi-nomadisme) pour le plaisir. D'autre part, certains groupes socio-professionnels sont soit contraints au nomadisme pour survivre, soit ont développés une activité nécessitant une vie nomade. Plusieurs exemples permettent de se rentre compte de l'importance de ces groupes.

Les communautés nomades

Plusieurs communautés nomades ou semi-nomades sont nées aux États-Unis mais aussi à travers le monde, tel que les snowbird. Ce terme correspond aux Américains du Canada et du Nord des États-Unis qui passent tout ou partie de l'hiver dans des États de la Sun Belt dans des campings-car. C'est un cas de semi-nomadisme car leur domicile d'été est fixe dans pour la plupart.

Les groupes socio-professionnels

En Europe, l'essor du nucléaire civil a eu pour conséquence la création d'une classe de travailleurs appelés les nomades du nucléaire. Leur travail consiste à effectuer les tâches les plus dangereuses dans les réacteurs, comme par exemple aller dans le générateur de vapeur[3]. Ils vont et viennent d'un réacteur à l'autre en fonction de l'arrêt du cœur de celui-ci. Lors de l'arrêt de l'un d'eux, ces travailleurs viennent par centaines et s'installent de façon presque précaires dans des campings à proximité. À la reprise de l'activité du cœur, ils partent vers un autre réacteur pour effectuer les mêmes tâches sans pour autant dépasser la dose annuelle maximale de radiations admissible, qui est de 20 mSv en France.

Ailleurs, en Amérique du Sud, des milliers d'ouvriers et d'ingénieurs migrent pour construire des barrages. Dès qu'un projet de centrale hydroélectrique voit le jour, ces travailleurs viennent, et une ville éphémère nait autour du campement de ceux qui travaillent sur le barrage. Cela a été le cas, par exemple pour le barrage de Guri au Venezuela.

Les derniers nomades apparus sont des entrepreneurs voyageant partout afin de gérer sur place leur(s) société(s) et utilisant abondement les technologies numériques nomades. Contrairement au premier cas, le nomadisme est pour eux une conséquence de leur réussite financière, et non pas une nécessité liée à leur emploi précaire et pas forcement choisi. Certains voyagent à tel point qu'ils n'ont plus vraiment Home, Sweet Home et n'ont plus de point d'attache.

Antonymie

Voir aussi

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Liens externes

Bibliographie

Notes


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