Notre-Dame de Fátima

Notre-Dame de Fátima
Notre Dame de Fátima sur le blason de la ville.

Notre-Dame de Fátima est le vocable sous lequel est invoquée la Vierge Marie telle qu'elle est apparue à trois enfants à Fátima, petit village du centre du Portugal, à six reprises au cours de l'année 1917. Ces apparitions, dont le message porte sur la prière et les fins dernières, ont d'abord été l'objet de méfiance, aussi bien de la part des autorités civiles que des autorités religieuses. Puis, dès 1930, le succès populaire de ce qui devient un grand centre de pèlerinage est accompagné de la reconnaissance de ces apparitions par l'Église catholique romaine.

Sommaire

Contexte

La situation au Portugal

Le Portugal est un pays très anciennement catholique et qui a été reconquis de haute lutte sur les musulmans entre le Xe siècle et le XIIIe siècle. L'évangélisation a été très profonde, la mentalité catholique est fortement ancrée et est encore, au début du XXe siècle, une part intrinsèque de la vie au Portugal. Malgré cela, en 1908, le roi de Portugal Charles Ier est assassiné avec son fils aîné par deux carbonari. En 1910, Manuel II doit quitter le pays, et une république libérale et laïque est proclamée le 5 octobre. Le 24 mai 1911, par son encyclique Jamdudum in Lusitania, le pape Pie X rejette vigoureusement les lois de laïcisation mises en place par le nouveau gouvernement. La nouvelle constitution, votée en 1911, s'inspire largement des constitutions française et brésilienne : le Portugal est officiellement un pays laïc et anticlérical[1].

La Première Guerre mondiale

Depuis août 1914, l'Europe est en guerre : le conflit meurtrier a déjà causé la mort de deux millions de soldats. Engagé dans la guerre au côté des Alliés à partir de mai 1916, le Portugal a environ 50 000 soldats positionnés en France[2].

La vie difficile dans la campagne portugaise

Situation géographique

Fátima, située à 130 km au nord de Lisbonne, est, en 1917, une paroisse rurale de 2 500 habitants, dispersée en une quarantaine de hameaux. Les habitants sont des paysans qui travaillent constamment un sol ingrat. Tout le monde est mis à contribution pour le labeur quotidien. Les enfants sont généralement chargés de la garde des troupeaux. Cette pauvreté est doublée d'un profond analphabétisme, puisque seulement 10 % des femmes savent écrire[3]. Dans le hameau d'Aljustrel habitent les familles Dos Santos et Marto.

Voyants

Lúcia de Jesus dos Santos est née le 22 mars 1907 à Fátima, elle a donc dix ans. Son cousin Francisco Marto, né le 11 juin 1908, a neuf ans. Et Jacinta, sœur de François, née le 11 mars 1910, en a juste sept. Pour aider leurs parents, ils participent à l'activité familiale en gardant les troupeaux de moutons dans les alentours du hameau, et en particulier au lieu dit Cova de Iria.

Apparitions

L'ange du Portugal

Au cours de l'année 1915, Lucie et deux de ses amies font la rencontre de « quelque chose ». De retour au village, racontant leur aventure, les fillettes sont réprimandées.

Au printemps 1916, Lucie, François et Jacinthe font la rencontre de « l'ange de la Paix », qui va leur enseigner une prière d'adoration, puis une nouvelle rencontre a lieu à l'été, l'ange leur enseignant une prière de pénitence :

« Mon Dieu,
Je crois, j'adore,
J'espère et je Vous aime.
Je Vous demande pardon
Pour ceux qui ne croient pas,
Qui n'adorent pas,
Qui n'espèrent pas,
Et qui ne Vous aiment pas. »

« Priez ainsi. Les cœurs de Jésus et de Marie sont attentifs à la voix de vos supplications. » Et enfin à l'automne l'ange leur donne la communion.

Ils n'en parlent à personne, Lucie expliquant leur silence « à cause de l'expérience pénible après l'apparition de 1915 ».

François n'entend pas les paroles de l'ange et ne fait que voir l'apparition, et il en restera ainsi pour toutes les apparitions.

Première apparition : 13 mai 1917

Le 13 mai 1917, vers midi, une « dame habillée de blanc » apparaît aux trois petits bergers et, s'adressant à Lucie, leur demande de venir le mois suivant, à cette même heure. Elle ajoute ensuite : « Récitez le chapelet tous les jours pour obtenir la paix dans le monde et la fin de la guerre ».

Jacinthe, oubliant sa promesse de discrétion, en parle à ses parents. La nouvelle se répand comme une traînée de poudre au sein du village mais la réaction est plutôt à la méfiance. Le curé interroge Lucie, et n'est pas du tout convaincu. Dans son rapport à l'évêque de Leiria il écrit : « Il faut se tenir résolument à l'écart de cela. »

Deuxième apparition : 13 juin 1917

Le mois suivant, les enfants, accompagnés de quelques dizaines de personnes venues « pour voir », sont au rendez-vous. Le groupe récite le chapelet lorsque l'apparition se présente à nouveau, et, dans sa conversation avec Lucie, insiste sur l'importance de la prière, recommande la dévotion au « cœur immaculée de Marie » et annonce la mort prochaine de ses cousins à Lucie : « J'emmènerai bientôt Francisco et Jacinta au ciel, mais toi tu resteras encore ici quelque temps, Jésus veut se servir de toi pour me faire connaître et aimer. » Elle demande aussi à la jeune Lucie d'apprendre à lire et à écrire afin de mieux rapporter sa parole auprès des hommes.

Seuls les trois enfants voient l'apparition : les témoins ne voient ni lumière, ni la Vierge, ni ne l'entendent. Mais ils témoignent avoir vu le petit arbre, sur lequel se tenait l'apparition, ployé comme s'il portait un poids, brutalement allégé lors du départ de la Vierge. Ils témoignent aussi avoir entendu un son et vu un sillage lors du départ de l'apparition.

Troisième apparition : 13 juillet 1917

La statue de Notre-Dame de Fátima.

Le vendredi 13 juillet, la « dame en blanc » apparaît devant Lucia et ses cousins comme les autres fois, environ 4 000 personnes assistent à l'événement, bien que ne voyant rien eux-mêmes : Lucie, Jacinte et François sont toujours les seuls à percevoir la « dame en blanc », les fidèles ne constatent que des faits inhabituels, tels des éclairs, un halo de lumière ou un vent soudain.

Elle s'adresse, comme à chaque apparition à Lucie : « Je veux que vous continuiez à dire le chapelet tous les jours en l'honneur de Notre-Dame du Rosaire, pour obtenir la fin de la guerre et la paix du monde. »

C'est au cours de cette manifestation que l'apparition confie un secret aux enfants. Cette partie du message de Fátima ne sera dévoilée qu'en 1942, pour les deux premières parties, et c'est en 2000 que le Vatican divulguera la troisième partie du secret.

Quatrième apparition : 19 août 1917

Le 10 août, l'administrateur du canton, Arthur d'Oliveira Santos, connu pour son anticléricalisme, demande à voir les « voyants » et les interroge sans succès. Le 13 août, il fait enfermer Lucie et ses deux cousins pour trouble à l'ordre public. Il souhaite connaître les secrets que la Vierge Marie a révélés aux enfants et va jusqu'à les menacer de mort pour les faire parler, mais en vain, ils gardent leur secret. C'est à regret que l'administrateur les relâche le 15 août.

Quelque 18 000 personnes sont au rendez-vous du 13, en l'absence des enfants, et assistent à quelques phénomènes déjà vus lors des précédentes apparitions. Mais les enfants ne sont pas là.

Le dimanche 19 août, alors que les enfants font paître leurs troupeaux sur la Cova da Iria, la Vierge leur apparaît, leur demande de prier pour les âmes pécheresses et leur promet un miracle « afin que tous croient ».

Cinquième apparition : 13 septembre 1917

Pour la cinquième apparition, le 13 septembre, environ 30 000 fidèles se prosternent devant les messagers de la Vierge Marie, Lucie, Jacinte et Francois, implorant leur secours pour obtenir la guérison des malades. C'est à ce moment-là que l'apparition annonce pour le mois suivant, la « venue du Seigneur, de Notre-Dame du Carmel et de saint Joseph avec l'Enfant-Jésus ».

Sixième apparition, le « miracle du soleil » : 13 octobre 1917

Une copie photostatique d'une page de l'édition du 29 octobre 1917 du Ilustração Portugueza, montrant la foule regardant le « miracle du soleil » durant les apparitions à Fátima, attribuées à la Vierge Marie.

Le 13 octobre 1917, il pleut à torrent sur la Cova da Iria, et une foule d'environ 50 000 personnes récite le chapelet. À midi, heure solaire, l'apparition se présente alors à Lucie comme étant Notre-Dame du Rosaire et lui demande de faire bâtir une chapelle en son honneur. Elle annonce la fin proche de la guerre. Elle demande aussi la conversion des pécheurs.

Alors que Notre-Dame du Rosaire s'élève vers le ciel, la pluie s'arrête et le soleil revient dans un ciel bleu. Les témoins peuvent regarder le soleil directement, ils le voient se mettre à tourner sur lui-même, lançant des faisceaux de lumière de différentes couleurs. Le soleil paraît même s'approcher de la terre, inquiétant la foule. Puis après dix minutes, tout redevient normal.

Pendant ces phénomènes cosmiques, les enfants voient quant à eux les trois apparitions promises : la Sainte Famille, puis Notre-Dame des Sept-Douleurs accompagnée du Christ et enfin Notre-Dame du Mont-Carmel.

Témoignages divers

Lettre de Ignacio Lourenço Pereira, missionnaire aux Indes, en date du 13 juillet 1931 : « Il y a déjà quatorze ans que ces événements se sont passés, et cependant je garde toujours très vives dans ma mémoire les impressions profondes, produites dans mon esprit d’enfant par le merveilleux spectacle solaire du 13 octobre 1917. J’avais 9 ans à peine et je fréquentais l’école primaire de mon village (Alburitel), perché sur une colline solitaire, juste en face de Fátima à 10 ou 11 km de distance… Vers midi, nous fûmes alarmés par les cris et les clameurs des gens qui passaient sur la voie publique. Notre institutrice se précipita dehors, et les enfants coururent tous derrière elle ! Sur la place, les gens pleuraient et poussaient des cris en montrant le soleil, sans prêter la moindre attention aux questions que leur posait notre institutrice, toute angoissée… C’était le grand miracle solaire, avec tous ses merveilleux phénomènes, qu’on voyait distinctement du haut de la colline où se trouve mon village ! Ce miracle, je me sens incapable de le décrire tel que je l’ai vu et senti à ce moment-là. Je regardais le soleil fixement. Il me paraissait pâle et n’éblouissait pas. On eût dit un globe de neige qui tournait sur lui-même… Puis, tout à coup, il s’est comme détaché du ciel, roulant de droite et de gauche comme s’il tombait sur la terre !! Atterré, absolument atterré, je courus me mettre au milieu des gens. Tous pleuraient, s’attendant d’un moment à l’autre à la fin du monde ! À côté de nous se trouvait justement un incroyant, qui avait passé la matinée à se moquer des gens qu’il voyait partir pour Fátima… Je l’ai observé. Il était comme paralysé, abasourdi, les yeux braqués sur le soleil ! Je l’ai vu ensuite trembler des pieds à la tête, lever les mains au ciel et tomber à genoux dans la boue du chemin, en criant : « Sainte Vierge ! Sainte Vierge !… »

« Entre-temps, le peuple continuait à crier et à pleurer, demandant pardon à Dieu de ses péchés !… Ensuite, les gens se dirigèrent vers les deux petites chapelles du village, qui, en quelques instants, se trouvèrent pleines… Pendant les longues minutes du phénomène solaire, les objets autour de nous reflétaient toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. En nous regardant, l’un semblait bleu, un autre jaune, un troisième rouge, etc. ; et tous ces étranges phénomènes ne faisaient qu’augmenter la terreur du peuple ! Après une dizaine de minutes environ, le soleil remonta à sa place, comme il en était descendu, tout pâle encore et sans éclat… »

Lorsque les gens se furent persuadés que le danger était passé, ce fut alors une explosion de joie ! Tous s’écriaient en chœur : « Miracle ! Miracle !… Bénie soit la Sainte Vierge !… »

O Seculo (le grand journal libre-penseur de Lisbonne) :

« … Et l’on assiste alors à un spectacle unique et incroyable pour tous ceux qui n’en furent pas témoins… Le soleil rappelle une plaque d’argent mat… Il n’aveugle pas ! On dirait qu’il se produit une éclipse. Mais voici que s’élève une clameur formidable : “Miracle, miracle !” Sous les yeux éblouis de cette foule, dont l’attitude nous transporte aux temps bibliques et qui, pâle d’épouvante et tête nue, regarde l’azur firmament, le soleil trembla ! Le soleil eut des mouvements brusques, jamais vus et en dehors de toutes les lois cosmiques ! Le soleil « se mit à danser », selon l’expression typique des paysans !… Il ne reste maintenant qu’une chose : c’est que les savants nous expliquent, du haut de leur compétence, la macabre danse solaire, qui, aujourd’hui à Fátima, a fait jaillir des hosannas de la poitrine des fidèles ; et qui, comme me l’affirment les gens dignes de foi, a laissé très impressionnés les libres-penseurs eux-mêmes, ainsi que d’autres personnes sans aucune préoccupation religieuse, qui étaient accourues sur cette lande désormais célèbre » (Avelino d’Almeida, rédacteur en chef du Seculo, avait publié le matin même dans ce journal l’article ironique dont on a parlé. À midi, il fut témoin du « prodige solaire » à la Cova da Iria, et le soir, sous l’impression encore des événements, il composa le nouvel article dont nous citons ici quelques extraits. Cet article, publié dans le Seculo du lundi 15 octobre, fit sensation dans tout le pays, et attira à son auteur les vifs reproches des libres-penseurs, qui ne lui pardonnaient pas d’avoir donné une telle publicité aux faits de Fátima, et de les avoir appuyés de son autorité).


L’académicien Marques da Cruz nous rapporte ceci dans son livre :

Il cite d’abord celui de sa propre sœur : « Le 13 octobre 1917, j’arrive à Fatima… Il avait plu toute la matinée, mais malgré le mauvais temps il y avait foule. Près de moi un prêtre (en clergyman) regardait sa montre en disant : les pauvres petits ! Ils se sont trompés ! L’heure prédite va passer et il n’y a pas de miracle ! Mais voici que tout à coup la pluie cessa et le soleil sortit, projetant ses rayons sur la terre. Il semblait tomber sur la tête de toute cette foule, et tournait sur lui-même comme une roue de feu d’artifice, prenant toutes les couleurs de l’arc-en-ciel… Et nos visages, nos habits et jusqu’au sol lui-même, tout prenait ces mêmes couleurs fantastiques. On entendait les gens qui poussaient des cris et on les voyait pleurer. Ce spectacle unique dura environ un quart d’heure. Profondément impressionnée, je me suis écriée moi-même : « Oh ! Mon Dieu ! Que votre puissance est donc grande !... ». Et au même moment je vis Saint Joseph avec l’Enfant Jésus sur les bras, au milieu du Soleil, qui, cessant alors de tourner, prit sa couleur naturelle, mais qu’on pouvait toujours regarder comme on regarde la Lune, sans le moindre éblouissement ! … Et je ne fus pas la seule à voir ces prodiges ; toute la foule les a vus ! Tout est donc arrivé comme les petits voyants l’avaient annoncé ! »

Marques da Cruz cite encore ce témoignage : « Le brillant poète Alfonso Lopes Vieira nous a raconté dans la soirée du 30 octobre 1935 sur le balcon de sa belle maison de Sâo Pedro de Muel, qui se trouve à dix lieues de Fatima : « En cette journée du 13 octobre 1917, moi qui ne me souvenais plus de la prédiction des trois petits bergers, j’ai été surpris et enchanté par un spectacle vraiment éblouissant du ciel, pour moi entièrement inédit, auquel j’ai assisté de ce balcon même ! ».

Il poursuit : « Cette foule immense se trouvait toute trempée, car la pluie n’avait pas cessé depuis l’aube. Mais – quoique ce fait puisse paraître incroyable – après le grand miracle, tout le monde se sentait à l’aise et avait ses habits complètement secs, ce qui fit l’objet de l’étonnement général… Cela m’a été garanti avec la plus grande sincérité, par des dizaines et des dizaines de personnes d’une loyauté absolue, que je connais intimement depuis l’enfance et qui vivent encore (en 1937), ainsi que par des personnes de différentes provinces du pays ; lesquelles se trouvaient toutes présentes aux événements ! ».


Le Dr Almeida Garrett, professeur à la Faculté des Sciences de l’Université de Coïmbra, écrit : « … J’étais à la distance d’un peu plus de cent mètres… La pluie tombait à verse sur nos têtes et, ruisselant le long de nos habits, les détrempait complètement. Enfin on arriva vers 2 heures de l’après-midi (heure officielle qui, en réalité, correspondait à midi solaire). Quelques instants auparavant, le Soleil radieux avait percé l’épais rideau de nuages qui le tenait caché. Tous les regards se levèrent vers lui, comme attirés par un aimant. J’essayais, moi aussi, de le fixer et je le vis pareil à un disque aux contours nets, brillant mais non éblouissant. J’entendis des gens autour de moi des gens qui le comparaient à un disque d’argent mat. La comparaison ne me parut pas exacte. Son aspect était d’une clarté nette et changeante, rappelant l’ « Orient » d’une perle. Il ne ressemblait nullement à la Lune d’une belle nuit ; il n’en n’avait ni la couleur, ni les clairs-obscurs. On eût dit plutôt une roue lisse, découpée dans les valves argentées d’un coquillage. Ceci n’est pas de la poésie ; je l’ai vu ainsi de mes yeux. On ne pouvait pas le confondre non plus avec le Soleil aperçu à travers le brouillard. De brouillard il n’y en avait pas trace, et par ailleurs, ce disque solaire n’était ni confus ni voilé d’aucune façon, mais brillait nettement dans son centre et dans sa circonférence ».

« Ce disque bigarré et resplendissant semblait avoir le vertige du mouvement. Ce n’était pas le scintillement de la lumière vive d’une étoile. Il tournait sur lui-même avec une rapidité bouleversante ».

« Tout à coup, retentit de toute cette foule une grande clameur, comme un cri d’angoisse ! Le Soleil, tout en gardant la vitesse de sa rotation, se précipitait vers la terre, menaçant de nous écraser sous le poids de son immense masse de feu ! Ce furent des secondes d’une émotion terrifiante ! ».

« Tous ces phénomènes que je viens de citer et de décrire, je les ai observés moi-même, froidement, calmement, sans aucun trouble ». « Je laisse à d’autres le soin de les expliquer et de les interpréter ».

Les suites

Les voyants et la reconnaissance ecclésiale

Les trois enfants de Fatima

François et Jacinthe Marto, atteints de la grippe espagnole, meurent très tôt, respectivement en 1919 et 1920. Ils ont été déclarés vénérables par le Pape Jean-Paul II le 13 mai 1989 et béatifiés le 13 mai 2000.

Lucie Dos Santos entre au noviciat des sœurs Dorothée le 24 octobre 1925 à Tuy, elle y prononce ses vœux en 1928. Elle a de nouvelles apparitions en 1925 et 1929. En octobre 1934, Lucie prononce ses vœux perpétuels et prend comme nom de religieuse sœur Marie des Douleurs.

L'évêque de Leiria, Mgr da Silva, par une lettre pastorale publiée le 13 octobre 1930, reconnaît les apparitions comme « dignes de foi » et approuve le culte à « Notre Dame de Fátima ». Sur ordre de la hiérarchie ecclésiastique, Lucie rédige ses mémoires, dont il y a quatre versions (une en 1935, une en 1937, une en 1941 et une début 1942).

En 1946, le troisième centenaire de la consécration du Portugal à la Vierge Marie est l'occasion du couronnement solennel de la statue de Notre Dame de Fátima par le Cardinal Masella, légat pontifical, devant 600 000 pèlerins. La couronne est offerte par les femmes portugaises en remerciement de la préservation du Portugal pendant la Seconde Guerre mondiale.

À partir de 1948, Lucie entre au couvent des Carmélites de Coimbra (Portugal). Elle y prend le nom de sœur Lucie du Cœur Immaculé.

Elle meurt le 14 février 2005 à l'âge de 97 ans.

Les secrets de Fátima

Lors de la troisième apparition, la Vierge a révélé un message aux enfants et leur a demandé de ne pas le divulguer.

Article détaillé : Secrets de Fatima.

Le sanctuaire Notre-Dame-de-Fátima

Santuário de Fátima
L'intérieur de la basilique

C'est le 28 avril 1919 qu'est construite la première chapelle sur le site des apparitions, par des pèlerins, le curé de Fátima ayant reçu la consigne de se tenir à l'écart de ces manifestations de dévotions. C'est une petite chapelle faite de pierres et de chaux, couverte de tuiles et mesurant 3,30 m de longueur, 2,80 m de largeur et 2,85 m de hauteur.

En 1921, le nouvel évêque de Leiria autorise la dévotion à Marie sur le site de Fátima. Après sept ans d'enquête, en 1930, il reconnaît officiellement les apparitions. Les constructions peuvent alors commencer.

Dès 1928 est commencée la construction de l'église de Fátima. Terminée en 1931, la basilique néoclassique mesure 70,50 m de longueur et 37 m de largeur. Les quinze autels qu’elle comporte sont dédiés aux quinze mystères du Rosaire. Dans la chapelle du côté gauche se trouve les tombeaux de Jacinthe et de Lucie et dans celle de droite celui de François.

Le sanctuaire, si l’on inclut l’ensemble des édifices et son immense enceinte, a une surface de 86 400 m², et peut contenir environ 300 000 personnes.

Fátima est aujourd'hui un centre mondial de pèlerinages très connu. La ville compte 10 000 habitants, et chaque année 4 millions de pèlerins et touristes se rendent à Fátima[4], ce qui en fait le quatrième lieu de pèlerinage catholique du monde (après Notre-Dame de Guadalupe au Mexique, le Vatican et Lourdes)

« Aucun catholique n’est obligé de croire à ce type de révélations ; cependant il est indéniable que les apparitions de Fátima et leur « secret » ont représenté comme une carte routière pour le chemin incertain du XXe siècle[5]. »

Durant 4 jours (11 mai - 14 mai 2010), sa Sainteté le pape Benoît XVI s'est rendu au Sanctuaire de Fátima où il a présidé les cérémonies religieuses du 13 mai 2010. Cette visite a eu lieu à l'occasion de l'anniversaire (qui n’est pas à proprement parler une fête de la Vierge) de la première apparition de la Vierge Marie, qui est apparue à trois petits bergers le 13 mai 1917 à Fátima (Portugal). La visite du Pape Benoit XVI à Fátima succède à celle de son prédécesseur Jean Paul II 10 ans auparavant. La messe du 13 mai 2010 fut présidée par Benoit XVI devant plus de 500 000 pélerins.

Critiques et soutiens

La première critique n'en est pas une, mais plutôt une attitude prudente que certains auteurs estiment nécessaire d'avoir par rapport aux apparitions de l'Ange. Pour ces auteurs, comme le Père jésuite belge Edouard Dhanis, mort en 1978 ou l'abbé René Laurentin, s'il n'y a aucun doute quant à la réalité des apparitions de 1917, les autres évènements (apparition de l'Ange en 1915 et 1916 ; apparitions mariales de 1925, 1929, ...) ne peuvent pas être confirmés par quelqu'un d'autre que Sœur Lucie. En conséquence « Sans mettre en cause sa sincérité, dit le Père Dhanis en 1963, on peut juger prudent de ne s'appuyer qu'avec circonspection sur les écrits de sœur Lucie »[citation nécessaire]. Cette attitude est prudente, mais non réaliste, devant l'ampleur du miracle du soleil dont le seul objectif est d'attester de la bonne foi des voyants afin que le monde croie à l'authenticité et la véracité des messages de Fatima[réf. nécessaire].

Citons aussi dans un autre registre Jean Cardonnel, dominicain, qui réfute absolument la véracité des secrets de Fatima[6]

La foule contemple le miracle de Fatima.

L'autre critique la plus commune est celle de penseurs athées et rationalistes. Gérard de Sède après deux ans d'enquête et d'étude publie en 1977 une étude sur les apparitions[7]. Niant toute manifestation de surnaturel à Fátima, il considère les « apparitions » comme une supercherie montée de toute pièce par les familles des voyants et met les « miracles » sur le compte d'une hallucination collective renforcée par des phénomènes naturels[3]. Cette dernière affirmation est désormais définitivement démontrée fausse d'une part parce que les phénomènes observés, qui avaient été prédits par les voyants pour la date précise, ne sont absolument pas naturels et d'autre part parce que l'hypothèse de l'hallucination collective ne tient pas puisque des personnes ont assisté à ces phénomènes étranges à des distances de plusieurs kilomètres. [réf. nécessaire]

Enfin, on peut mentionner l'existence d'une autre critique qui, sans remettre en cause la réalité de la survenue de l'évènement, lui donne une toute autre interprétation : mis à part son caractère ostentatoire, la description du « miracle » par les témoins ressemble trait pour trait à un grand nombre de récits d'apparitions d'OVNI. De là, certains ufologues, dont Jacques Vallée ou plus récemment Gilles Pinon[8], ont développés la thèse selon laquelle ces évènements seraient l'apparition délibérément ostensible d'une « soucoupe volante » dont la forme discoïdale aurait été délibérément utilisée pour entrainer la confusion avec le disque solaire. Dans l'hypothèse de l'origine extra-terrestre de cet OVNI supposé, la civilisation responsable de cette démonstration aurait cherché par là à révéler sa présence à l'Humanité tout en adoptant une stratégie de dissimulation sous un phénomène religieux afin de différer la réelle prise de conscience de cette présence de plusieurs décennies. Les secrets « à retardement » auraient eu pour but de « maintenir le suspense » jusqu'à ce que notre science soit capable d'interpréter les évènements de Fátima pour ce qu'ils seraient réellement, à savoir une première « prise de contact ».

Pour Pierre Jovanovic, auteur du livre Notre-Dame de l'Apocalypse[9], dans le cas de la Sixième apparition du 13 octobre 1917, c'est la première fois dans l'histoire humaine qu'une divinité prévient 90 jours à l'avance qu'elle fera un miracle en donnant la date et l'heure exacte et que non seulement il se réalise mais qu'en plus il est vu, décrit et rapporté par des journalistes, y compris ceux du journal anticlérical O Seculo[10].

Annexes

Bibliographie

  • Gilles Pinon, Le “Miracle” de Fátima, éd. Interkeltia, 2010, 400 pages .(ISBN 9782357780262)
  • Pierre Jovanovic, Notre-Dame de l'Apocalypse ou le troisième secret de Fátima, éd. Le Jardin des Livres, 2008, 240 pages.
  • Sœur Lucie, Mémoires de sœur Lucie, éd. Secrétariat des Pastoureaux (Secretariado dos Pastorinhos), Fátima, 2005, 360 pages (ISBN 9728524250).
  • Chanoine C. Barthas, Il était trois petits enfants, éd. Résiac, Montsûrs (Mayenne), 1990.
  • Frère Michel de la Sainte Trinité, Toute la vérité sur Fatima, Éditions de la Renaissance catholique, 1986.
  • Gérard de Sède, Fátima, enquête sur une imposture, éd. Alain Moreau, Paris, 1977, 294 pages.
  • Bernard Lecomte : Les Secrets du Vatican, éd. Perrin, Paris, 2009, chapitre 16 : « Le troisième secret de Fátima », p. 325-349.
  • Emilie Bonvin, Le 3e Secret de Fatima Prières et Révélations, éd. Exclusif, 2011 ISBN 9782848910864

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Notes et références

  1. Jacques Marcadé, Le Portugal au XXe siècle : 1910-1985, PUF, 1998, 240 p. (ISBN 2130417418).
  2. L'entrée du Portugal dans la Grande Guerre , par Jean-Louis Philippart, sur le site de l'Anovi
  3. a et b Résumé des thèses de Selde, Pdf compressé Zip
  4. « Dossier : Un siècle religieux » du 21 décembre 2001 dans Valeur actuelle
  5. P.Luigi Gaetani ,OCD , commentaire après l'enterrement de sœur Lucie, paru le 24.02.2005
  6. « Le faux troisième secret de Fatima » de J. Cardonnel in Le Monde du samedi 3 juin 2000 référencé sur le site de l'IEP de Lyon II
  7. Gérard de Sède, Fatima, enquête sur une imposture, Éditions Alain Moreau, 1977, 294 p
  8. Fatima, un OVNI pas comme les autres ?, éditions Osmondes, 17 octobre 2002, 293 p., réédité sous le titre Le "miracle" de Fatima, éditions Interkeltia, 1 avril 2010, 400 p.
  9. Pierre Jovanovic, Notre-Dame de l'Apocalypse, Éd. Le Jardin des Livres, 2008
  10. Les Grands Mystères de l'Histoire, N°40, février 2009, Le troisième secret de Fatima enfin dévoilé, p.61

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Notre-Dame de Fátima de Wikipédia en français (auteurs)

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