Notre-Dame de La Salette

Notre-Dame de La Salette

44°49′N 5°57′E / 44.817, 5.95

Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Notre-Dame et Notre-Dame-de-la-Salette.
Notre-Dame de la Salette avec les deux enfants, ensemble statuaire sur le site même de l'apparition.

Notre-Dame de La Salette est le nom sous lequel les fidèles catholiques désignent la Vierge Marie en tant qu'elle serait apparue à deux enfants le 19 septembre 1846 en haut du village de La Salette-Fallavaux, près de Corps (Isère).

Notre-Dame de La Salette est aussi le nom sous lequel on désigne le sanctuaire qui a été édifié sur les lieux de l'apparition.

Sommaire

L'apparition

Le samedi 19 septembre 1846, à environ trois heures de l'après-midi, sur une montagne proche du village de La Salette-Fallavaux, deux jeunes bergers, Mélanie Mathieu ou Mélanie Calvat, âgée d'un peu moins de quinze ans, et Maximin Giraud (qu'on appelle parfois Mémin, et, par erreur, Germain), âgé de onze ans[1], voient apparaître dans une lumière resplendissante une « belle dame » en pleurs qui s'adresse à eux. Le soir, ils en parlent à leurs maîtres. La veuve Pra (dite veuve Caron), maîtresse de Mélanie, se dit d'avis qu'ils ont vu la Sainte Vierge[2] et on engage les enfants à tout raconter au curé de La Salette. Ils le font le lendemain dimanche au matin. Le curé pleure d'émotion, prend des notes et, de nouveau en larmes, parle du fait dans son prône[3].

La relation Pra

Le dimanche soir, en présence de Mélanie mais en l'absence de Maximin, que son maître a reconduit dans sa famille à Corps, Baptiste Pra, maître de Mélanie, Pierre Selme, maître de Maximin, et un certain Jean Moussier collaborent à une mise par écrit des propos tenus par la dame aux enfants[4]. Le document qui en résulte, et qu'on appelle « relation Pra », n'est plus connu que par une copie qu'en fit un enquêteur, l'abbé Lagier, en février 1847[5]. Cette copie a la teneur qui suit[6] :

« Lettre dictée par la Sainte Vierge à deux enfants sur la montagne de La Salette-Fallavaux

Avancez mes enfants n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle; si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée à laisser aller la main de mon fils; il [sic] est si forte et si pesante que je ne peux plus le maintenir, depuis le temps que je souffre pour vous autres, si je veux que mon fils ne vous abandonne pas je suis chargée de le prier sans cesse moi-même, pour vous autres n'en faites pas de cas; vous auriez beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j'ai prise pour vous autres.
Je vous ai donné six jours pour travailler; je me suis réservé le septième et on veut [sic] pas me l'accorder, c'est ça qui appesantit tant la main de mon fils; et aussi ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon fils au milieu, c'est les deux choses qui appesantissent tant la main de mon fils.

La Vierge s'adressant aux enfants, vitrail de l'église d'Agnières-en-Dévoluy (Hautes-Alpes).

Si la récolte se gâte ce n'est rien que pour vous autres, je vous l'avais fait voir l'année passée par les pommes, mais vous n'aviez pas fait cas que c'était au contraire quand vous trouviez des pommes de terre gâtées vous juriez et vous mettiez le nom de mon fils au milieu.
Ils vont continuer que cette année pour la noël il y en aura plus

(vous ne comprenez pas mes enfants je m'en vais vous le dire autrement...)

Si vous avez du blé il ne faut pas le semer tout ce que vous sèmerez les bêtes le mangeront et ce qu'il restera encore que les bêtes n'auront pas mangé, l'année qui vient en le battant tombera en poussière.
Il viendra une grande famine avant que la famine arrive les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremble qui mourront entre les mains des personnes qui les tiendront.
Les autres feront leur pénitence en famine. Les noix viendront boffes, et les raisins pourriront et s'ils se convertissent les pierres et les rochers deviendront des amas de blé, et les pommes de terre seront ensemencées (pour l'année qui vient). L'été ne va que quelques femmes un peu vieilles à la messe le dimanche et les autres travaillent, et l'hiver les garçons lorsqu'ils ne savent pas que faire vont à la messe que pour se moquer de la religion. Le monde ne font point de carême ils vont à la boucherie comme les chens; faites-vous bien votre prière mes enfants, pas beaucoup madame. Il faut bien la faire soir et matin et dire au moins un pater et un ave quand vous ne pourrez pas mieux faire.
N'avez-vous point vu du blé gâté mes enfants, non madame, mais mon enfant vous n'en devez bien avoir vu une fois que vous étiez allé avec votre père au Coin qu'il y avait un homme qui dit à votre père de venir voir son blé qui était gâté; puis votre père y est allé et il prit quelques épis dans sa main il les frotta et tombèrent en poussière, puis en s'en retournant comme ils étaient encore une demi-heure loin de Corps votre père vous donna un morceau de pain et vous dit tiens mon enfant mange encore du pain cette année que nous ne savons pas qui en va manger l'année qui vient si ça continue comme ça.
Allons mes enfants faites-le bien passer à tout mon peuple[7]. »

En résumé, donc, la Vierge se plaint de l'impiété des chrétiens, elle prédit des châtiments épouvantables s'ils y persévèrent, et promet la clémence divine s'ils s'amendent; elle charge les deux enfants de faire savoir ces choses à tout son peuple.

D'après des relations ultérieures, les mots « je vais vous le dire autrement » signifient que la Vierge, qui avait d'abord parlé en français, se mit à parler en patois[8]. À partir du 12 octobre 1846, les documents mentionnent qu'un secret personnel a été confié à chacun des deux enfants[9].

La Vierge en pleurs, statue dans l'église de Corps.

La tristesse et les pleurs que les enfants attribuent à la « Belle Dame » soulèvent des problèmes théologiques puisque, dans un article du journal La Croix du 14 août 1946, le R.P. Gabel s.j. souligne : « Les enfants ont vu que la Sainte Vierge avait beaucoup de chagrin ; elle a pleuré ; elle a versé d’abondantes larmes. Or une saine théologie nous apprend que les saints au Paradis connaissent une félicité parfaite. »[10]).

Processus d'harmonisation entre les témoignages des deux enfants

Comme dit plus haut, la relation Pra fut écrite en présence de Mélanie et en l'absence de Maximin. Le P. Stern estime cependant possible que les rédacteurs aient ajouté aux déclarations de Mélanie des choses qui avaient été dites par Maximin[4].

En effet, chacun des deux voyants avait, dans les premières semaines, une partie du message de la dame dont il était plus sûr que l'autre voyant. Le curé de La Salette[11] notait le 16 octobre 1846 : « Tout ce récit » [c'est-à-dire essentiellement ce qui concerne les plaintes, les menaces et les promesses de la Vierge] « est fidèlement donné par la petite Mélanie et quoique le petit Germain n'ait pas pu dans le principe le donner avec le même ordre, il a toujours dit néanmoins en l'entendant raconter à sa petite compagne, que c'était bien cela. Ce qui suit » [c'est-à-dire essentiellement le récit de l'incident de Coin, qui met en scène Maximin et son père] « a été plus particulièrement compris et retenu par le petit Germain; Mélanie avouant qu'il est certain que la dame a parlé au petit sans qu'elle ait bien pu la comprendre[12]. »

Cependant, selon les termes du P. Stern, un « processus d'harmonisation » entre les déclarations des deux enfants aboutit à la fixation de la « vulgate salettine » : « La façon dont [Maximin] présente les paroles de la Dame (...) en février-mars 1847 doit certainement quelque chose aux récits qu'il a entendu faire à Mélanie entre temps. Mais une influence en sens inverse, de Maximin sur Mélanie, a dû également exister[13]. » Bientôt, des interrogateurs (d'ailleurs favorables à l'authenticité de l'apparition) notent que les enfants récitent leur témoignage comme une leçon apprise[14].

La difficile reconnaissance ecclésiale

La commission

L’émotion provoquée par le récit de Mélanie et de Maximin fut vive et, après plusieurs enquêtes et rapports, Mgr Philibert de Bruillard, évêque de Grenoble, nomma une commission pour examiner l’événement de manière prudente ; celle-ci conclut qu’il fallait admettre la réalité de l'apparition. Bientôt plusieurs guérisons miraculeuses survinrent sur la montagne de la Salette et les pèlerinages y commencèrent. Le miracle suscita bien sûr l’ironie des libres penseurs, mais jeta aussi le trouble chez les fidèles et surtout chez les ecclésiastiques. Contre l’apparition une opposition violente se fit dans les diocèses de Grenoble et Lyon, aggravée par le fait que le curé d’Ars, considéré de son vivant comme un saint, se rangeait parmi les sceptiques.

L'incident d'Ars

En septembre 1850, Maximin, à qui certains conseillent de se faire Mariste, désire consulter le Curé d'Ars sur sa vocation[15]. Brayer, bienfaiteur des deux voyants[16], et Verrier, un des partisans du « baron de Richemont » qui espèrent que le secret de La Salette a trait aux destinées de ce prétendu Louis XVII, se chargent de conduire Maximin chez le célèbre curé[17]. Le tuteur de Maximin donne officiellement son consentement, mais l'évêque de Grenoble s'oppose au voyage. Maximin, trépignant de dépit, refuse de se soumettre à cette interdiction. Brayer et Verrier passent outre à la volonté de l'évêque et emmènent à Ars Maximin accompagné de sa sœur Angélique, qui est majeure[18].

Le groupe arrive à Ars le 24 septembre dans la soirée. Il est reçu par l'abbé Raymond, vicaire d'Ars, qui exprime devant Maximin une totale incrédulité à l'égard de l'apparition de La Salette[19]. Le lendemain matin, Maximin a un entretien seul à seul avec le curé d'Ars. Après cet entretien, le curé, qui avait jusque-là une grande confiance dans l'apparition de La Salette[20], déclare à plusieurs personnes, notamment à des ecclésiastiques, que Maximin s'est rétracté[21]. Un de ces ecclésiastiques avertit la commission épiscopale chargée d'enquêter sur l'apparition et l'abbé Gerin, membre de cette commission, vient fin octobre entendre le curé d'Ars[22].

Maximin est interrogé sur l'incident d'Ars au petit séminaire de Grenoble et à l'évêché[23]. Le 2 novembre, il atteste par écrit au petit séminaire que le curé d'Ars ne l'a interrogé ni sur l'apparition de La Salette ni sur son secret et que, pour sa part, dans ses réponses au curé et au vicaire d'Ars, il n'a rien dit qui fût contraire à ce qu'il a dit à des milliers d'autres depuis l'apparition[24]. Le même jour, il déclare devant une commission spéciale réunie à l'évêché qu'il ne s'est pas démenti à Ars, mais que n'entendant pas distinctement le curé, il a parfois dit des oui et des non au hasard. « C'est du moins ainsi que Rousselot présente ses explications » ajoute le P. Stern[25]. (Le chanoine Rousselot se considérait lui-même comme le postulateur de la cause de La Salette[26].) Le 8 novembre, l'abbé Mélin, curé de Corps, et le chanoine Rousselot se rendent à Ars. Le curé d'Ars leur dit que Maximin lui a avoué « n'avoir rien vu et avoir menti en faisant son récit connu et avoir persisté trois ans dans ce mensonge en en voyant les bons effets »[27]. Le 21 novembre, Maximin écrit (« on lui fait écrire », dit le P. Stern) une lettre au curé d'Ars où il donne cette explication : « permettez-moi de vous le dire en toute sincérité, qu'il y a eu malentendu complet de votre part. Je ne vous ai point voulu dire, Monsieur le Curé, et jamais je n'ai dit sérieusement à personne, n'avoir rien vu et avoir menti en faisant mon récit connu et avoir persisté trois ans dans ce mensonge en en voyant les bons effets. Je vous ai dit, seulement, M. le Curé, en sortant de la sacristie et sur la porte, que j'ai vu quelque chose et que je ne savais pas si c'était la Ste Vierge ou une autre dame. Dans ce moment vous avanciez dans la foule et notre entretien a cessé[28]. » Selon le P. Stern, le moins qu'on puisse dire des différentes explications de Maximin est qu'elles manquent de cohérence[29]. (Plus tard, en 1865, Maximin donnera encore une autre explication : le mensonge qu'il avait avoué au curé d'Ars ne concernait pas l'apparition, mais un vol de cerises qu'il avait commis en route vers Ars. « Comme si, remarque le P. Stern, les cerises poussaient en septembre[30] ! »)

Mgr de Bruillard tend cependant à croire à la sincérité de l'explication de Maximin par le malentendu. Il appuie cette explication dans une lettre qu'il écrit au curé d'Ars en lui transmettant celle de Maximin : « Dans la visite que vous ont faite récemment Mr le Ch. Rousselot et M. Mélin, Curé-archiprêtre de Corps, vous avez dit à ces Messieurs que Maximin vous avait avoué n'avoir rien vu et avoir menti en faisant son récit connu et avoir persisté trois ans dans ce mensonge en en voyant les bons effets. (...) Vous avez dit enfin à MM. Rousselot et Mélin que par suite de cet entretien avec Maximin, vous ne pouviez plus croire comme auparavant à l'apparition de La Salette, et que vous n'y croyiez plus. MM. Mélin et Rousselot m'ont rapporté toutes ces choses d'une commune voix. Or, un tel changement d'opinion de votre part, Mr le Curé, lequel est de plus en plus connu, (en vue même du salut des âmes,) serait un fait très grave si l'apparition avait / a[31] été réelle, comme le croient neuf évêques que j'ai consultés. Si vous avez mal entendu Maximin, comme il l'affirme avec toutes les apparences de la sincérité, au jugement de plusieurs personnes qui ont ma confiance, affirmation écrite dans la pièce ci-jointe que l'enfant vous adresse très résolument, vous ne pouvez vous dispenser d'examiner de nouveau, et vous ne vous refuserez pas à m'informer du résultat de cet examen et de l'opinion à laquelle il pourra vous conduire. Vous comprenez, Mr le Curé, qu'ayant encouragé la croyance des peuples à l'apparition de La Salette, par l'approbation que j'ai donnée à la publication des rapports rédigés par mon ordre sur cette affaire, vous ne pouvez vous mettre en une sorte d'opposition publique avec moi, sans avoir la bonté de me donner connaissance de vos raisons, du moment que j'ai l'honneur de vous les demander avec instance[32]. »

Dans sa réponse, le curé d'Ars n'adopte pas l'explication par le malentendu que l'évêque de Grenoble lui suggère. Sur la question de fait, il s'en tient à ses déclarations au curé de Corps et au chanoine Rousselot, mais il n'exclut pas que l'apparition puisse être authentique malgré la rétractation catégorique de Maximin : « Il n'est pas nécessaire de répéter à Votre Grandeur ce que j'ai dit à ces Messieurs. Le petit m'ayant dit qu'il n'avait pas vu la ste Vierge, j'en ai été fatigué un couple de jours. Après tout, Monseigneur, la plaie n'est pas si grande, et si ce fait est l'œuvre de Dieu, l'homme ne le détruira pas[33]. » La réponse du curé d'Ars ne trouble pas Mgr de Bruillard. Pour lui, il n'est pas possible que les enfants aient inventé toutes les circonstances de l'apparition, donc ou bien il y a eu un malentendu entre le curé d'Ars et Maximin, ou bien ce n'est pas sérieusement que Maximin a dit n'avoir rien vu[34].

Le curé d'Ars, lui, continuera à soutenir que Maximin s'était véritablement rétracté[35]. L'abbé Alfred Monnin, qui entra comme missionnaire dans l'entourage du curé d'Ars[36], a rapporté comme suit un entretien qu'il eut avec lui en présence de quelques personnes :
« - Monsieur le curé, que faut-il penser de La Salette?
- Mon ami, vous pouvez en penser ce que vous voudrez : ce n'est pas un article de foi. Moi, je pense qu'il faut aimer la sainte Vierge.
- Y aurait-il de l'indiscrétion à vous demander de vouloir bien nous raconter ce qui s'est passé entre vous et Maximin, dans cette entrevue dont on fait tant de bruit? Quelle est au juste l'impression qui vous est restée?
- Si Maximin ne m'a pas trompé, il n'a pas vu la sainte Vierge.
- Mais, Monsieur le curé, on dit que l'abbé Raymond avait poussé à bout cet enfant et que c'est pour se débarrasser de ses obsessions qu'il a dit n'avoir rien vu.
- Je ne sais pas ce que M. Raymond a fait ; mais je sais bien, moi, que je ne l'ai pas tourmenté. Je n'ai fait que lui dire, quand on me l'a amené : « C'est donc vous, mon ami, qui avez vu la sainte Vierge? »
- Maximin ne disait pas qu'il avait vu la sainte Vierge ; il disait seulement qu'il avait vu une grande dame... Il y a peut-être là-dessous un malentendu.
- Non mon ami, le petit m'a dit que ce n'était pas vrai ; qu'il n'avait rien vu.
- Comment se fait-il que vous n'ayez pas exigé de lui une rétractation publique?
- Je lui ai dit : « Mon enfant, si vous avez menti, il faut vous rétracter ».
- Ce n'est pas nécessaire, m'a-t-il répondu, ça fait du bien au peuple. Il y en a beaucoup qui se convertissent. Puis il a ajouté : « Je voudrais faire une confession générale et entrer dans une maison religieuse. Quand je serai au couvent, je dirai que j'ai tout dit, et que je n'ai plus rien à dire. » Alors, j'ai repris : « Mon ami, ça ne peut pas aller comme ça ; il faut que je consulte mon Évêque ».
- « Eh bien! Monsieur le curé, consultez. Mais ce n'est pas la peine. » Là-dessus, Maximin a fait sa confession.
- Monsieur le curé, êtes-vous sûr d'avoir bien entendu ce que Maximin vous a dit?
- Oh! très sûr! Il y en a bien par-là qui ont voulu dire que j'étais sourd!... Que n'a-t-on pas dit?... Il me semble que ce n'est pas comme ça qu'on défend la vérité[37]. »

Le P. Stern note que le curé d'Ars avait l'ouïe très fine et n'était ni sot ni entêté : « s'il y avait eu possibilité d'un malentendu de sa part, pourquoi aurait-il fait difficulté de l'admettre, lui qui ne demandait pas mieux que de croire[38] ? » Aussi le P. Stern adopte-t-il, avec d'autres auteurs favorables à l'authenticité de l'apparition, une explication différente de celles que Maximin a données lui-même en 1850[39] : Maximin aurait volontairement mystifié le curé d'Ars. Selon un des partisans de cette thèse de la mystification, le vicaire d'Ars avait affirmé devant Maximin que le curé lisait dans les consciences et Maximin aurait voulu mettre le curé à l'épreuve[40]. Le P. Stern, lui, n'estime pas nécessaire de faire jouer un rôle important au vicaire d'Ars : Maximin était entouré de naïfs à qui il se plaisait à raconter des balivernes et quand ces naïfs lui parlèrent de l'extraordinaire curé d'Ars, il se comporta envers lui comme envers les autres[41].

Le curé d'Ars, que l'affaire a plongé dans la désolation[42], confiera à une de ses proches, des années après la reconnaissance de l'apparition par l'évêque de Grenoble, qu'il est bien ennuyé de ne pas y croire. Il finira par retrouver sa foi dans La Salette pour des motifs dont l'un est purement subjectif (délivrance d'une peine intérieure) et dont l'autre (attribution d'une cause miraculeuse à un secours arrivé lors de difficultés financières) est d'un degré d'objectivité qui varie selon les témoins[43].

Le mandement de 1851 et la persistance de l'opposition

Finalement Mgr de Bruillard déclara le 16 novembre 1851 que l'apparition de la Vierge était certaine et autorisa le culte de Notre-Dame de La Salette. Cet acte affaiblit l'opposition sans la faire disparaître et ses chefs, profitant en 1852 de l’arrivée d'un nouvel évêque, Mgr Ginoulhiac, remplaçant Mgr Bruillard qui avait démissionné, attaquèrent violemment la réalité du miracle de la Salette. Deux ecclésiastiques, l’abbé Deléon[44] et le curé Cartellier[45], affirmaient même que la « belle dame » était en réalité une vieille fille[46] appelée mademoiselle de La Merlière, ancienne religieuse, ce qui donna lieu à un curieux procès pour diffamation que la plaignante perdit deux fois, en première instance le 2 mai 1855 et en appel le 6 mai 1857 l'imprimeur M.Etienne Redon de Grenoble était aussi poursuivi[47]., malgré une plaidoirie éloquente de Jules Favre[10]. Le curé de St Joseph de Grenoble, l'abbé Cartellier et l'abbé Deléon continuèrent par la suite à publier des brochures contre l'apparition. Le cardinal-archevêque de Lyon, Mgr de Bonald, leur était favorable. La Papauté ne s'engagea pas[48].

Le sanctuaire de la Salette, sur le site des apparitions.

La basilique et les missionnaires

En dépit de ces actes hostiles, la première pierre d'une grande église fut solennellement posée sur la montagne de la Salette, le 25 mai 1852, devant une grande assemblée de fidèles. Cette église, plus tard promue au rang de basilique[réf. nécessaire], fut desservie par des religieux appelés missionnaires de Notre-Dame de la Salette, qui furent remplacés en 1891 par des prêtres diocésains après leur expulsion par des lois d’exil[réf. nécessaire].

Position de l'Église sur les secrets

Nous donnant la position de l’Église dans les années 1910, l’Encyclopedia Catholica écrit :

« Comme il est dit plus haut, la Vierge Bénie confia à chacun des deux enfants un secret spécial. Ces deux secrets, que ni Mélanie ni Maximin ne se révélèrent jamais l'un à l'autre, furent envoyés par eux en 1851 à Pie IX sur le conseil de Mgr de Bruillard. On ne sait quelle impression ces révélations mystérieuses firent sur le pape, car il existe là-dessus deux versions diamétralement opposées. Le secret de Maximin reste inconnu, car il n'a jamais été publié. Celui de Mélanie a été inséré dans son entier dans la brochure qu'elle-même fit imprimer en 1879 à Lecce, en Italie, avec l'approbation de l’ordinaire du lieu. Une vive controverse s’en est suivie pour savoir si le secret publié en 1879 était identique avec celui qui avait été communiqué à Pie IX en 1851 ou si, dans sa deuxième forme, il n'était pas tout simplement le travail de son imagination. La dernière opinion est celle de personnes qui sont convaincues qu'une distinction doit se faire entre deux Mélanie, la voyante innocente et simple de 1846 et la visionnaire de 1879, dont l'esprit avait été dérangé par la lecture de livres apocalyptiques et de la vie d'illuminati. Comme Rome ne s’est pas prononcée, le conflit s’est prolongé entre les deux camps. La plupart des défenseurs du texte de 1879 ont subi la censure de leurs évêques. Maximin Giraud, après une vie malheureuse et errante, revint à Corps, son village natal où il mourut en odeur de sainteté le 1er mars 1875. Mélanie Calvat termina une vie qui n’avait pas été moins errante à Altamura en Italie le 15 décembre 1904. »

Similitudes avec la « Lettre de Jésus-Christ sur le dimanche »

Le 2 mai 1847, le Censeur, journal anticlérical de Lyon, attaque l'apparition de La Salette et dénonce ceux qui « trompe[nt] la crédulité des paysans en inventant des miracles, comme les lettres de Jésus-Christ, les apparitions des anges et de la Vierge »[49].

Ces lettre de Jésus-Christ sont des variantes de la Lettre de Jésus-Christ sur le dimanche, un apocryphe chrétien dont la première mention connue date des environs de 584[50]. Dans une telle « lettre », saisie en 1818 sur un colporteur dans le département de l'Isère, le Christ dit notamment : « des attentats si dignes des châtiments les plus cruels, sont arrêtés par les prières de la divine Marie ma très chère Mère (...). Je vous ai donné six jours pour travailler, et le septième se reposer (...) mais vous en faites un jour pour accomplir les œuvres du démon, comme les jeux, ivrogneries, blasphèmes (...). » Un document analogue, saisi sur le même colporteur, commence par ces mots : « Voici la main de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui est toute prête pour punir les pécheurs » et fait dire ensuite à la Vierge : « je ne peux plus arrêter la colère de mon Fils »[51].

Le Courrier de Lyon avait mentionné l'apparition de La Salette et les Lettres de Jésus-Christ dans un même article, mais n'avait pas comparé le message de l'apparition et le contenu des Lettres. Cette comparaison est faite en 1855 par un auteur anticlérical belge qui signe « François-Joseph »[52]. Il reproduit (après Voltaire[53]) une version de la Lettre de Jésus-Christ prétendue tombée du ciel à Paimpol en 1771, qui contient notamment ces mots : « je vous avertis que, si vous continuez à vivre dans le péché (...), je vous ferai sentir la pesanteur de mon bras divin. Si ce n'était les prières de ma chère mère, j'aurais déjà détruit la terre, pour les péchés que vous commettez les uns envers les autres. Je vous ai donné six jours pour travailler, et le septième pour vous reposer, pour sanctifier mon saint nom, pour entendre la sainte messe, et employer le reste du jour au service de Dieu mon père. Au contraire, on ne voit que blasphèmes et ivrogneries (...). » La Lettre de Jésus-Christ étant considérée comme apocryphe par l'Église, François-Joseph conclut des similitudes entre cette Lettre et le discours de Notre-Dame de La Salette, qu'il y a là deux impostures apparentées.

Le P. Hippolyte Delehaye, président de la société des Bollandistes, exprima en 1928 une opinion analogue : « Nous ajouterons que la célèbre question du 'fait de La Salette' eût été plus tôt et plus aisément réglée si l'on avait reconnu dans les paroles attribuées à la sainte Vierge une des formes de la lettre céleste, à peine démarquée. (...) On n'a même pas pris la peine d'arranger un texte placé primitivement dans la bouche du Sauveur, mais qui, prononcé par la Vierge, n'a plus de sens : 'Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder.' Singulièrement significatif est le titre donné à la première rédaction, écrite le 20 septembre 1846, le lendemain même de l'événement : 'Lettre dictée par la sainte Vierge à deux enfants sur la montagne de la Salette-Fallavaux.' Nous n'ajouterons aucun commentaire[54]. »

Cérémonies

Outre l'audiovisuel relatant l'apparition, à 9h et 14h, les cérémonies sont la messe à la basilique à 10h45, les rencontres entre pèlerins à 15h, le chapelet à 18h et la procession aux flambeaux à 20h30. De nombreux pèlerinages sont organisés (on peut coucher à l'hôtellerie), les principaux ayant lieu le 15 août et le 19 septembre.

Voir aussi

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Annexes

Notes et références

Cet article inclut des passages de l'Encyclopedia Catholica de 1911 (domaine public).

  1. Pour les précisions d'état civil, voir Jean Stern, La Salette, documents authentiques, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, pp. 17-18 et 20.
  2. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, pp. 41, 315, 330, 353.
  3. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, pp. 45, 294, 353.
  4. a et b Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, p. 46.
  5. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, p. 45.
  6. L'orthographe est corrigée et modernisée.
  7. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, pp. 47-48.
  8. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, pp. 66, 71 etc.
  9. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, pp. 61-62 et 75.
  10. a et b in E. Paris, Les Mystères de Lourdes, La Salette, Fátima, La Chaux-de-Fonds 1970
  11. Louis Perrin, qui avait succédé le 1er octobre 1846 à son homonyme Jacques Perrin. (Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, pp. 12 et 63.)
  12. Voir Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, pp. 63 et 73-74.
  13. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 2, Paris, Éditions du Cerf, 1984, pp. 296-297.
  14. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 2, Paris, Éditions du Cerf, 1984, pp. 29, 63, 172, 265, 275.
  15. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, pp. 10-11.
  16. C'était un Parisien qui s'était installé à Corps un an environ auparavant « pour être plus à proximité de répandre sur eux ses générosités ». (L.M.U. Similien, Nouvelle auréole de Marie..., Angers, 1856, p. 449, cité par Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 8.
  17. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, pp. 7 et 11.
  18. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, pp. 11 et 13.
  19. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, pp. 13 et 153-156.
  20. Lettre du curé d'Ars à l'évêque de Grenoble, 5 décembre 1850, dans Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 161.
  21. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, pp. 15 et 157.
  22. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, pp. 19 et 157.
  23. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, pp. 19 et 151.
  24. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, pp. 19-20.
  25. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 20, qui renvoie à J. Rousselot, Un nouveau sanctuaire à Marie..., Grenoble, 1853, pp. 127 et 128.
  26. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 2, Paris, Éditions du Cerf, 1984, p. 198.
  27. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, pp. 20-21. Lettre de Mgr de Bruillard au curé d'Ars, vers le 21 novembre 1860, reproduite par Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 160.
  28. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 20.
  29. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 19.
  30. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 133, note 82.
  31. Les mots avaient et a sont tous deux sur la minute. L'expédition n'est pas conservée.
  32. Lettre de Mgr de Bruillard au curé d'Ars, vers le 21 novembre 1860, reproduite par Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 160.
  33. Lettre du curé d'Ars à Mgr de Bruillard, en date du 5 décembre 1850, reproduite par Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 161.
  34. Lettre de Mgr de Bruillard au cardinal de Bonald, en date du 1er décembre 1851, citée par Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, pp. 22 et 313.
  35. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 15.
  36. Mgr Fourrey, Le curé d'Ars authentique, rééd. 2009, pp. 333-334.
  37. Abbé Alfred Monnin, Vie du Curé d'Ars, 1861, ch. 9. Mentionné, avec divers témoignages allant dans le même sens, par Louis Bassette, Le Fait de La Salette, 2e éd., Paris, Cerf, 1965, p. 187. Le passage cité est absent de la seconde édition (1868) du livre de l'abbé Monnin, consultable sur Google Livres, mais est présent dans l'édition anglaise de 1865 (Life of the Curé d'Ars, from the French of the Abbé Alfred Monnin, Baltimore, 1865, pp. 206-208), elle aussi consultable sur Google Livres.
  38. Lettre de Mgr de Bruillard au cardinal de Bonald, en date du 1er décembre 1851, citée par Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 15.
  39. Selon Mgr J. Giray, Les miracles de la Salette, t. 2, Grenoble, 1921, p. 279, Maximin aurait dit lui-même avoir voulu mettre à l'épreuve le don de discernement du Curé d'Ars. Mais le P. Jaouen (J. Jaouen, La grâce de la Salette, Association des pèlerins de La Salette, 1981, p. 198) note que la source de Mgr Giray est un témoignage tardif (1917) et indirect.
  40. E. Millon, « L'incident d'Ars. Essai d'histoire documentaire », 1932, dactylographié, Évêché de Grenoble et Archives de la Maison générale des Missionnaires de la Salette à Rome. Mentionné par Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 22.
  41. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 3, Paris, Éditions du Cerf, 1991, p. 23.
  42. Mgr René Fourrey, Le curé d'Ars authentique, rééd. 2009, p. 292.
  43. Mgr René Fourrey, Le curé d'Ars authentique, rééd. 2009, pp. 371-373. Jean Jaouen, Missionnaire salettin, La grâce de La Salette au regard de l'Église, 1981, pp. 203-205.
  44. auteur de La Salette-Folavaux ou la vallée du mensonge et de La Salette devant le pape
  45. auteur d’un Mémoire au pape sur La Salette
  46. Elle était née en 1790. Voir Jean Stern, La Salette, documents authentiques, t. 3, Paris et Corps, 1991, p. 82.
  47. Bibli Ville de Grenoble R 8667
  48. Le Dauphiné, recueil de textes historiques -Arthaud Éditeur Grenoble - 1938
  49. Le Censeur de Lyon, 2 mai 1847, cité par J. Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 2, Paris, Éditions du Cerf, 1984, p. 44.
  50. Irena Backus, introduction à deux variantes (grecque et latine) de la Lettre de Jésus-Christ sur le dimanche, dans Écrits apocryphes chrétiens, t. 2, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 2006, p. 1104.
  51. Documents reproduits par le P. Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, pp. 385-388.
  52. François-Joseph, Le Miracle de La Salette, Bruxelles, 1855, pp. 43-47, consultable sur Google Livres. « François-Joseph » serait le pseudonyme du journaliste François Tindemans. Voir Jean Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 1, Desclée De Brouwer, 1980, p. 375, note 3, qui renvoie à J.-V. et G. De la Court, Bibliographie nationale. Dictionnaire des anonymes et pseudonymes, t. 1, Bruxelles, 1956, et à la Bibliographie nationale, publiée par l'Académie royale... de Belgique, t. 25, Bruxelles, 1930-32.
  53. Voltaire, Questions sur l'Encyclopédie, article Superstition, Section seconde, dans Œuvres de Mr. de Voltaire, t. 6, 1775, pp. 388-392, consultable sur Google Livres. Incorporé dans certaines éditions du Dictionnaire philosophique, par exemple l'édition Garnier 1954, pp. 620-623.
  54. H. Delehaye, « Un exemplaire de la lettre tombée du ciel », dans Recherches de Science Religieuse, 18 (1928), pp. 164-169 (Mélanges Grandmaison).

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