Olympia (Paris)

Olympia (Paris)
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Olympia
Enseigne de l'Olympia
Enseigne de l'Olympia

Lieu Paris, Île-de-France
Drapeau de France France
Coordonnées 48° 52′ 13″ Nord
       2° 19′ 43″ Est
/ 48.870151, 2.328495
48° 52′ 13″ N 2° 19′ 43″ E / 48.870151, 2.328495
Inauguration 1893
Capacité 1 772 à 1 996 places
Site web http://www.olympiahall.com/


L’Olympia est une salle de spectacle située 28, boulevard des Capucines, dans le IXe arrondissement de Paris. C'est le plus ancien music-hall de Paris encore en activité.

Sommaire

Histoire

Les débuts

En 1888, Joseph Oller - le fondateur du Pari Mutuel et du Moulin Rouge - pose ses montagnes russes dans la cour d'un bâtiment donnant sur le 28 boulevard des Capucines. Le préfet de Paris, craignant l'incendie des montagnes russes bâties en bois, demande la fermeture de l'attraction. Oller procède donc à la démolition des montagnes russes et fait édifier une salle de spectacle de 2000 places : l'Olympia.

L'inauguration a lieu le 12 avril 1893, avec comme toutes premières vedettes La Goulue (danseuse de cancan), Loïe Fuller (danseuse américaine) et Fregoli[1] (transformiste).

Les frères Isola dirigent l'établissement de 1898 à 1911. Les attractions foraines (acrobates, contorsionnistes, etc) occupent la scène. De 1911 à 1914, Jacques Charles y monte des revues de music-hall, Mistinguett et Yvonne Printemps s'y produisent. En 1916 Raphaël Beretta et Léon Volterra en prennent la direction. Pendant la première guerre mondiale la salle ferme ses portes.

Paul Franck leur succède de 1918 à 1928. Il introduit dans les attractions de plus en plus de chanson. Entre autres vedettes, passent alors à l'Olympia Fragson, Fréhel, Damia, Marie Dubas ou Lucienne Boyer.

Joseph Oller meurt en 1922. En 1924, Gina Palerme s'y produit à son retour d'Angleterre, dans un numéro mixte de chant et de cinéma. Sa prestation est précédée en première partie d'Antonin Berval, qui y fait ses débuts sur une scène parisienne, et en seconde partie d'Argentina.

Mais petit à petit, de moins en moins de spectateurs remplissent la salle, qui devient en 1929 un cinéma sous le nom de Théâtre Jacques Haïck. Pendant la seconde guerre mondiale, l'armée allemande, puis l'armée américaine investissent le lieu. Le cinéma y règne jusqu'en 1954.

Le renouveau par Bruno Coquatrix

Jacques Haïk (créateur du Grand Rex) reconstruit entièrement l'ancien music-hall de Joseph Oller pour en faire une magnifique salle. En 1954, la Sato (société du « Groupe Jacques Haïk », propriétaire du fonds de commerce de l'Olympia), finance intégralement une sonorisation moderne et engage Bruno Coquatrix comme directeur.

Le nouvel Olympia s'ouvre le 5 février 1954. Bruno Coquatrix, son nouveau directeur, rend la salle à la chanson. Le public afflue. Sur scène se succèdent Lucienne Delyle accompagnée de Aimé Barelli, et Gilbert Bécaud[2] y fait ses débuts. Ce succès va donner des ailes à la salle, et sa renommée va aller grandissante. Tous les grands de la chansons se produisent alors sur cette scène devenue mythique : Barbara, Brassens, Brel, Ferré, Piaf... La programmation ne se limite pas à des artistes français : les Beatles, les Rolling Stones entres autres foulent la scène.

En Octobre 1956, Bruno Coquatrix et le directeur d'Europe 1 décident de s'associer pour créer les Musicoramas. Le Lundi, jour de relâche de l'Olympia, la scène est alors occupée par un récital unique produit par la radio et diffusé quelques jours plus tard sur ses ondes.

L'Olympia est également la salle qui fait connaître Dalida en 1956 lors de l'émission Les Numéros 1 de demain. Elle s'y produira à huit reprises[3]. 1961 est une année riche. Outre Gilbert Bécaud venu y créer Et Maintenant, Édith Piaf chante Non, je ne regrette rien, Mon Dieu, les Flonflons du bal. Johnny Hallyday prend la suite. Il est le premier artiste de sa génération à faire l'Olympia, et il provoque un tel enthousiasme auprès de son public en effervescence que l'on doit commander de nouveaux sièges. Prévue dans la foulée, Marlène Dietrich se dédit. Jacques Brel se propose : il cueille son public à froid avec les Bourgeois, Madeleine, les Paumés du petit matin et un Ne me quitte pas particulièrement angoissé. La salle accueille fin 1961 les premiers spectacles de Sylvie Vartan, (on remarque particulièrement son 4ème passage en 1964 avec les Beatles), et elle s'y produit ensuite régulièrement jusqu'à sa réfection en 1997 puis dès sa réouverture et jusqu'en 2009-2010.

Le 28 février 1972, l’unique concert donné par Allan Stivell, accompagné de nombreux musiciens, relance l’intérêt du public pour la musique celtique, phénomène amplifié par une retransmission radiophonique et un enregistrement qui se vend à 1 500 000 exemplaires. Michelle Torr y fait salle comble pendant plus d'un mois à guichets fermés en 1980.

En 1979, à la mort de Bruno Coquatrix, sa femme Paulette et sa fille Patricia reprennent la direction de la salle.

Grâce à Bruno Coquatrix, et par la suite son neveu Jean-Michel Boris[4] (qui en prend la direction de 1979 à 2001), l'Olympia accueille les plus grands artistes français de toutes les époques. La liste en est très longue : Mistinguett de nouveau, Indochine, Joséphine Baker, Yvonne Printemps, Marie Dubas, Fréhel, Damia, Yvonne George, Édith Piaf, Florent Pagny, Luis Mariano, Enrico Macias, Dalida, Nana Mouskouri, Sylvie Vartan, Barbara, Juliette Gréco, Guy Béart, Gilbert Bécaud, Georges Brassens, Jacques Brel, Julie Zenatti, Yves Montand, Léo Ferré, les Compagnons de la chanson, Johnny Hallyday, Charles Aznavour, Adamo, Alain Barrière, Eddy Mitchell, Julien Clerc, Alain Bashung, Mireille Mathieu, Véronique Sanson, Michelle Torr, Yves Duteil, Michel Sardou[5], Frédéric François, Alain Souchon, Bernard Lavilliers, Céline Dion, Dorothée, Chevalier et Laspalès, Grégory Lemarchal, Stupeflip, Lynda Lemay, Elie Semoun, Stupeflip, Véronic Dicaire, Murray Head...

En plus de la musique et de la chanson, l'Olympia accueille une grande variété de spectacles, comme des cirques, des ballets, des films[6] et des opérettes.

Une école de danse et de spectacle est installée dans les combles du bâtiment. Dans ce lieu de répétition pour Sylvie Vartan et Dalida notamment, Arthur Plasschaert (chorégraphe et professeur de modern'jazz) y dirige les cours[7]. Par la suite, Béatrix Hoang (danseuse et chorégraphe) y donne les sessions jazz et Patrick Ehrhard (chorégraphe, professeur et danseur) s'occupe des classes contemporaines. Alice Dona et Bernard Lavilliers y ont aussi leurs écoles du spectacle. De nombreux danseurs y sont formés.

L'Olympia aujourd'hui

La façade de l'Olympia

Menacé de destruction depuis longue date, la reconstruction est rendue nécessaire par la destruction totale de l'immeuble qui abrite l'Olympia, et la restructuration prévue à l'arrière du bâti avec la création d'une place. Le groupe d'immeubles fait alors partie d'un projet de rénovation, dans lequel la salle devait initialement disparaître. Mais le 7 janvier 1993, l'Olympia est finalement classé au patrimoine culturel par le Ministre de la Culture français, Jack Lang, ce qui sauve la salle. Le 14 avril 1997 a lieu la dernière représentation de l'ancien Olympia. La salle et son célèbre hall rouge sont alors rebâtis à l'identique, à quelques mètres de l'emplacement d'origine, la façade n'ayant pas été touchée, et la nouvelle salle ouvre ses portes en novembre 1997.

En août 2001, Vivendi Universal rachète la salle de spectacle. Ce sont les coulisses qui ont le plus changé, mais la salle ou la scène sont restées quasiment les mêmes.

Notes et références

  1. Fregoli joua 7 mois à l'Olympia à guichets fermés.
  2. Gilbert Bécaud est le recordman de l'Olympia en venant y chanter trente-trois fois [1].
  3. En 1956, 1961, 1964, 1967, 1971, 1974, 1977 et 1981.
  4. Article sur RFI-musique
  5. Michel Sardou se produit à l'Olympia du 10 janvier au 26 mars 1995. Le tour de chant est prolongé du 11 au 30 avril, pour finalement s'achever le 10 juin. Au total, Sardou donne 113 représentations en 6 mois, un record.
  6. Sur parisenimages.fr [2] [3], consulté le 18 juillet 2009
  7. Il fut le premier chorégraphe de Sylvie Vartan.

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

Vidéo

Bibliographie

  • La Revue hebdomadaire, La Loie Fuller, ed. Librairie Plon, 1899
  • Les folies du music-hall : histoire du music-hall à Paris de 1914 à nos jours, Jacques Damase, Bruno Coquatrix, ed.Spectacles, 1960
  • Paris-Palaces, ou le temps des cinémas (1894-1918), Jean-Jacques Meusy, ed.CNRS Editions, 1995
  • Paris au jour le jour : Almanach historique de Paris, Alfred Fierro, ed.Arcadia, 2005

Wikimedia Foundation. 2010.

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