Opération Dingson

Opération Dingson

Opérations Samwest et Dingson

Les opérations Samwest et Dingson sont deux opérations menées par des SAS français en Bretagne à partir de la nuit du 5 au 6 juin 1944, en soutien au débarquement de Normandie pendant la Seconde Guerre mondiale. Le but de ces commandos est d'empêcher les troupes allemandes présentes en Bretagne de rejoindre le nouveau front ouvert en Normandie. Ce seront les premières troupes alliées engagées sur le territoire français dans le cadre de l'opération Overlord.

Les 450 SAS français, aidés par la Résistance locale, vont mener pendant deux mois une guérilla contre les troupes allemandes et des opérations de sabotage des voies de communication. L'ennemi multipliera les représailles contre les prisonniers mais aussi contre la population locale accusée de soutenir les commandos et la Résistance. Mais les 100 000 à 150 000 soldats allemands et troupes supplétives, soit huit divisions, seront bloqués en Bretagne pendant toute la bataille de Normandie. En août 1944, les Américains réussissent avec la percée d'Avranches à pénétrer en Bretagne. L'insurrection générale est déclenchée par la Résistance et la Bretagne rapidement libérée (à l'exception des ports forteresses : Lorient, Saint-Nazaire), marque la fin de l'opération des SAS en Bretagne. Sur les 450 SAS engagés, 77 seront tués et 197 blessés. Les FFI qui y ont pris part, encadrés par les SAS, ont aussi subi de sérieuses pertes : 116 morts dont 30 dans le maquis de Saint-Marcel, attaqué le 18 juin 1944. Une partie de ces forces formeront, dès 1944, le 41e RI dont le drapeau porte l’inscription « Saint Marcel 1944 ». Le 4e SAS du 4e bataillon de l'infanterie de l'air, deviendra lui le 2e régiment de chasseurs parachutistes.

Sommaire

Contexte

En 1942, le lieutenant-colonel britannique Stirling, fondateur et chef des SAS y intègre des combattants français. Deux bataillons voit le jour : le 3e SAS sous le commandement du capitaine Pierre-Château, surnommé Conan et le 4e SAS dirigé par le commandant Bourgoin[1] (soldats français des Forces aériennes françaises libres). La création de ces commandos visent à faciliter les opérations en France avec des combattants connaissant le pays et parlant la langue.

Lorsque la Normandie est choisie comme lieu de débarquement, il est vital pour la réussite de l'opération que les Allemands ne renforcent pas rapidement le front. L'opération Fortitude à pour but de faire croire aux Allemands que le débarquement en Normandie n'est qu'une diversion et qu'un second débarquement est prévu dans le Pas de Calais afin que les troupes allemandes stationnées dans le Nord de la France et en Haute Normandie y restent. Pour prévenir le risque que les troupes allemandes (en fait surtout des supplétifs ukrainiens ou russes) de Bretagne ne rejoignent rapidement le front normand, les Alliés décident que la nuit précédant le débarquement, des SAS français seront larguées en Bretagne afin d'y mener des opérations de sabotage et de guérilla.

Pour cela deux fois deux sticks SAS respectivement aux ordres des lieutenants Marienne, Déplante, Botella et Deschamps, embarquent dans deux quadrimoteurs Short Stirling de la RAF à destination de la Bretagne. Ils sont largués dans le nord et le sud de la péninsule bretonne afin de préparer le terrain pour d'autres parachutages qui suivront les jours suivants.

Opération Samwest

Sous le commandement des lieutenants Deschamps et Botella, 18 commandos français du 4e SAS français furent parachutés près de la forêt du Duault dans les Côtes du Nord, à une trentaine de kilomètres de Guingamp. La première phase de la mission consistait à établir une base sure dans la péninsule bretonne, nom de code Samwest, près de Saint-Brieuc et de rentrer en contact avec la Résistance locale puis établir des zones de parachutage et d'atterrissage pour le bataillon. Jusqu'au 9 juin, 116 SAS français seront parachutés sur Samwest.

Ce bataillon devait ensuite mener des opérations de destruction des lignes de communication, d'embuscades et de sabotage pour empêcher les mouvements des forces allemandes de Bretagne occidentale vers le front normand après le Jour J. À ce moment, environ 150 000 hommes de l'armée allemande et leur artillerie pouvaient se diriger vers la Normandie. En se rendant compte du potentiel de la Résistance locale, il est décidé les intégrer aux opérations de guérilla contre les troupes allemandes.

Les deux premières équipes sont parachutées le 6 juin à 0 H 30 dans le Morbihan près de Plumelec à 15 km du maquis de Saint-Marcel pour établir une base et armer les résistants locaux. Les deux autres en forêt de Duault dans les Côtes-d'Armor. Leur mission est d'établir des bases de guérilla dont les noms de code sont respectivement Dingson et Samwest.

Opération Dingson[2][3][4]

Un premier groupe de 18 commandos (sticks des lieutenants Marienne et Déplante), est parachuté près de Plumelec, dans le Morbihan, non loin de Vannes. Leur but est d'établir la base Dingson où seront parachutés ensuite d'autres SAS. Immédiatement après leur parachutage, ils durent combattre des troupes supplétives allemandes (des Ukrainiens et Géorgiens de l'armée Vlassov). Une heure plus tard, la première victime du début de l'opération Overlord[1], le caporal Émile Bouétard (1915-1944), un Breton, est blessé près de Plumelec puis achevé par un supplétif ukrainien (Dès 1942, Hitler avait demandé que les commandos SAS fait prisonniers soient exécutés[1]). Jusqu'au 18 juin, 160 soldats français du 4e SAS seront parachutés sur la base Dingson installée au maquis de Saint-Marcel.

La défense allemande locale attaqua le maquis le 18 juin. Le combat était inégal et les pertes coté français firent une trentaine de victimes, l'ennemi acheva des blessés. Une partie des survivants de Samwest avait alors rejoint la base Dingson. Après la bataille, les troupes allemandes traquèrent les survivants, autant SAS que maquisards. Le 12 juillet notamment, aidés par un groupe de collaborateurs affiliés à la Gestapo, les Allemands découvrent et surprennent le PC de Pierre Marienne à Kerihuel, un hameau de Plumelec. Le désormais capitaine Marienne et 17 de ses compagnons d'armes (6 parachutistes, 8 résistants et 3 fermiers locaux) sont exécutés à l'aube, de façon sommaire.

Opération Cooney Parties

58 parachutistes répartis dans 18 sticks de 3 à 5 hommes furent aussi parachutés dans la nuit du 7 au 8 juin dans le cadre de l'opération Cooney Parties. Largués en différents endroits de la Bretagne et sans comité d'accueil, ils étaient essentiellement chargés du sabotage du réseau ferré breton en parallèle des opérations Samwest et Dingson, ainsi que du réseau électrique et de celui de communication. Ces 18 sticks, leur mission remplie, devaient rejoindre, quelques jours plus tard, les bases Dingson ou Samwest, pour se réarmer, encadrer des maquisards ou participer à d'autres missions de sabotage pour empêcher les troupes allemandes de faire mouvement vers le front de Normandie. Suite au démantèlement de Samwest, des équipes rejoignirent Dingson, d'autres restèrent sur place, prenant contact avec la population civile, encadrant des résistants en plus petit nombre et continuant leurs actions de sabotage.

Opération Lost

L'opération Lost est le parachutage de sept SAS dans la nuit du 22 au 23 juin au-dessus de la Bretagne, suite à la dispersion de la base Dingson (Saint Marcel - Morbihan). Le major britannique Cary-Elwes est chargé de reprendre contact avec le commandant Bourgoin, afin d'informer le commandement allié, sans nouvelles depuis la bataille de Saint-Marcel du 18 juin. L'équipe radio, dirigée par le sergent Marty, est chargée de rejoindre le capitaine Marienne afin de remplacer son équipe disparue. Le lieutenant Fleuriot et son stick sont chargés de veiller à la sécurité du groupe.

Bibliographie

  • Pierre Montagnon, Histoire des commandos:1944-1945, éditions Pygmalion 
  • David Portier, Les parachutistes SAS de la France libre 1940-1945, Gunten 
  • Anthony Cave Brown, La guerre secrète, Le rempart des mensonges, Le Jour "J" et la fin du IIIe Reich, éditions Pygmalion/Gérard Watelet, Paris, avril 1984, 469 p. (ISBN 285-704-098-9).
    Chapitre IV. - L'insurrection française. l'intervention victorieuse des maquis contre la division das Reich, pp. 289 à 303.
     

Annexes

Notes et références

  1. a , b  et c "Une Bataille de Corsaires" de François Malye, Le Point, p 70, n° 1916, 4 juin 2009.
  2. Musée des parachutistes à Pau (64) "Camp d'Astra".
  3. Henry Corta (1921-1998), lieutenant parachutiste SAS : les bérets rouges (1952), amicale des anciens parachutistes SAS,
  4. Henry Corta, Marie Chamming's, Joseph Jégo, Noël Créau & Philippe Reinhart, Qui ose gagne (France-Belgique 1943-1945, les parachutistes du 2e RCP / 4e SAS), Service Historique de l'Armée de Terre, 1997.


Voir aussi

Liens externes

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