Ordre de Sainte-Catherine

Ordre de Sainte-Catherine (homonymie)

Ordre de Sainte-Catherine (Ordre de la Libération), (Орден Святой Екатерины)
Insigne de l'ordre de Sainte-Catherine
Ordre de Sainte-Catherine (Ordre de La Libération) (datant du début du XXème siècle)
Décerné par  Empire russe
Type	Décoration réservée aux femmes
Éligibilité	Grande-duchesse, dames de la haute société
Décerné pour	Acte charitable et miséricordieux exceptionnel
Statut	Ordre disparu
Chiffres
Total d'intronisés	734
Suivant (supérieur)	Ordre de Saint-André
Ruban de l'Ordre de Sainte-Catherine (Ordre de La Libération)

Ordre impérial de Sainte-Catherine, la Grande Martyre – Ordre de la Libération (délivrance), est un ordre honorifique russe fondé par Pierre I^er en 1713 en l’honneur de son épouse, la future impératrice Catherine Ire, pour commémorer les services rendus par son épouse lors de la guerre russo-turque de 1711. Sa devise était : Pour l'Amour et la Patrie (За любовь и отечество - Za lioubov i otetchestvo).

Tout d’abord distribué aux hommes, il fut dès le règne de Catherine I^re exclusivement réservé aux dames de la noblesse. Très prestigieux, il a été décerné un peu plus de huit cents fois en dehors de la famille impériale, jusqu’en 1917.

Uniclasse à l'origine, l’ordre comporta deux classes dès 1797 : grand-croix et petite-croix.

Les dames de 1^re classe portaient une plaque au côté gauche et l'insigne de grand-croix suspendu à un cordon passant sur l’épaule droite.

Les dames de 2^e classe portaient l'insigne de petite-croix suspendu à un nœud de ruban au côté gauche.

Origine historique de l'Ordre de Sainte-Catherine

Sainte Catherine d'Alexandrie, une œuvre du peintre italien Lorenzo Lotto (1522)

En 1713, afin de récompenser la conduite méritoire de son épouse Catherine Alekseïevna au cours de la guerre russo-turque, en mémoire de la Sainte-Martyre Catherine d'Alexandrie, le tsar institua l'Ordre de Sainte-Catherine. Initialement, il fut nommé Ordre de la Libération et destiné uniquement à son épouse.

Au cours de cette campagne militaire, le 18 juillet 1711, sur les bord de la rivière Prout, 38 000 russes placés sous le commandement de Boris Petrovitch Cheremetiev furent encerclés par 118 000 Turcs et Tatars. Le lendemain, après de violents et sanglants combats, les janissaires refusèrent le combat contre les Russes. Selon la légende, le 21 juillet 1711, Catherine Alekseïevna soudoya les ambassadeurs turcs en leur offrant ses bijoux. Cette remarquable initiative prise par Catherine Alekseïevna conduisit à la signature du traité du Prout, le 23 juillet 1711. Charles XII de Suède entra dans une grande colère, il tenta de persuader le grand Vizir Baltacı Mehmet Pacha de reprendre le combat, il se heurta à un refus^[1].

L'Ordre de Sainte-Catherine sous le règne de Pierre I^er de Russie

Le 24 novembre 1713 (jour de la Sainte-Catherine selon le calendrier julien), Pierre I^er de Russie attribua lui-même l'Ordre de Sainte-Catherine à son épouse^[2].

Statut de l'Ordre rédigé en 1713

Le statut de l'Ordre de Sainte-Catherine fut créé en 1714, il subit de profondes modifications sous le règne de Paul I^er de Russie (1797).

L'épouse de l'empereur (même veuve) ou l'épouse du tsarévitch fut désignée comme grande-maîtresse de l'Ordre. L'Ordre de Sainte-Catherine (1^re classe) était attribué aux grandes-duchesses le jour de leur baptême, quant aux jeunes princesses de sang, elles étaient honorées par cette distinction (2^e classe) le jour de leur majorité.

En 1714, lors de sa création le ruban de l'Ordre était de couleur blanche orné de liserés or, sur lequel était inscrit en lettres d'or : Pour l'Amour et la Patrie^[3]. Ce n'est que plus tard que celui-ci deviendra rouge agrémenté de bordures argentées^[4].

La cérémonie de la remise de l'insigne suivait un protocole très rigoureux. Celle-ci débutait par une grande messe célébrée par le patriarche de l'Église russe. Devant toute la Cour impériale réunie, la titulaire de l'insigne prêtait serment de fidèlité et de loyauté à l'Empereur. Dieu ayant permis à Pierre Ier d'échapper à une capture certaine par les Turcs, (18 juillet 1711), quotidiennement, les récipiendaires avaient le devoir d'adresser des prières de remerciements à Dieu. En outre, dans leurs invocations, les bénéficiaires de l'ordre demandaient l'intercession du Très-Haut afin que Celui-ci accorde aux membres de la famille impériale santé et propérité. Chaque dimanche, dans ses prières, la bénéficiaire de l'ordre demandait au Divin l'affranchissement des Chrétiens retenus en captivité par les Barbares^[5].

Tenue de cérémonie des récipiendaires de l'Ordre de Sainte-Catherine

Les grandes-duchesses et les princesses de sang royal portait des tenues différentes (tenue relative à la classe) lors des cérémonies de remise des insignes, le jour de la fête de l'Ordre.

L'Ordre de Sainte-Catherine sous le règne de Catherine Ire de Russie

Catherine Alekseïevna portant le ruban rouge de l'Ordre de Sainte-Catherine (1720)

Cet Ordre fut réservé uniquement aux femmes, mais, selon la liste des récipiendaires deux hommes reçurent cette distinction. Catherine Ire de Russie l'attribua à Alexandre Alexandrovitch Menchikov, jeune fils du célèbre généralissime. « Pour son caractère trop timide et féminin »^[6] le 5 février 1727, l'impératrice lui décerna l'Ordre de Sainte-Catherine^[6].

En 1725, lors de son accession au trône impérial de Russie, Catherine Ire de Russie attribua l'Ordre de Sainte-Catherine aux deux filles de Pierre I^er : Anna Petrovna de Russie et la future impératrice Élisabeth Petrovna de Russie^[7], l'ordre fut également décerné à la grande-duchesse Natalia Alekseïevna de Russie (petite-fille de Pierre I^er de Russie), aux trois filles du tsar Ivan V de Russie : les grandes-duchesses Maria Ivanovna de Russie, Iekaterina Ivanovna de Russie, la future impératrice Anna Ivanovna de Russie, Prascovia Ivanovna de Russie. Les premières princesses de sang royal décorées furent Daria Mikhaïlovna Arsenieva, épouse d'Alexandre Danilovitch Menchikov, et leur fils Alexandre Alexandrovitch Menchikov, alors âgé de 11 ans. Hormis, le jeune Menchikov, l'impératrice décerna à sept reprises l'Ordre de Sainte-Catherine.

L'Ordre de Sainte-Catherine sous le règne de Pierre II de Russie

Le 29 juin 1727, Pierre II de Russie attribua l'Ordre de Sainte-Catherine à Maria Alexandrovna Menchikova (1711-1729), Alexandra Alexandrovna Menchikova (1712-1736) (future épouse du général Gustave Biron) et la demoiselle d'honneur de l'impératrice Catherine Ire, Barbara Mikhaïlovna Arsenieva (1676-1730). Promise à Pierre II de Russie, le 30 novembre 1729, la princesse Iekaterina Alekseïevna Dolgoroukova fut décorée de l'Ordre de Sainte-Catherine, mais en 1730, lors son accession au trône de Russie, Anne Ire la priva de cet insigne^[8].

le prince Ivan Alekseïevitch Dolgoroukov devint le second bénéficiaire masculin de l'Ordre de Saint-Catherine. En échange de faveurs sexuelles, Pierre Petrovitch de Russie lui attribua l'Ordre de Sainte-Catherine. La remise de cet ordre créa un scandale à Saint-Petersbourg, dans leur courrier, les diplomates étrangers en poste en Russie firent des remarques assez désobligeantes sur le comportement bi-sexuel du jeune homme^[6].

L'Ordre de Sainte-Catherine sous le règne d' Anne Ire de Russie

La Grande-duchesse Anna Leopoldovna de Russie, régente portant le ruban de l'Ordre de Saint-Catherine

De 1730 à 1740, Anne Ire de Russie attribua l'Ordre de Sainte-Catherine à cinq personnalités :

• 12 mai 1733 : Élisabeth Catherine Christine de Mecklembourg-Schwerin.
• 15 juin 1737 : Marie-Josèphe Caroline Éléonore Françoise Xavière de Saxe.
• 16 juin 1738 : Élisabeth-Sophie de Brandebourg (1679-1748) - (seconde épouse du duc Ernest-Louis Ier de Saxe-Meiningen)
• 17 février 1740 : Benigna Gottliebe von Trotha (1703-1782), (épouse Ernst Johann von Biron)^[8].

L'Ordre de Saint-Catherine sous le règne d'Élisabeth Ire de Russie

Le 10 février 1744, le comte Alexis Grigorievitch Razoumovski, l'amant d'Élisabeth Ire de Russie, attribua l'Ordre de Sainte-Catherine à la princesse Sophie Augusta Fredericka d'Anhalt-Zerbst alors promise au futur Pierre III de Russie^[9].

Les bénéficiaires de l'Ordre de Sainte-Catherine

• le 18 décembre 1741 : Anastasia Ivanovna Troubetzkaïa (épouse du prince Ludwig Wilhelm de Hesse-Hombourg.
• 1742 : Barbara Radziwiłł (1690-1770), épouse du prince Nikolaï Radziwiłł.
• 15 mars 1743 : Albertine Frederike, duchesse douairière de Schleswig-Holstein
• 10 février 1744 : Jeanne-Elisabeth de Schleswig-Holstein-Gottorp (1712-1760), (mére de Catherine II de Russie).
• 30 août 1745 : Duchesse Maria Augusta von Wurtemberg-Stuggart.
• 30 août 1745 : Anne de Schleswig-Holstein.
• 30 août 1745 : Hedwige Sophia Augusta von Schleswig-Holstein^[8].

Au total, Élisabeth Ire de Russie décerna 13 insignes de l'Ordre de Sainte-Catherine^[10].

L'Ordre de Sainte-Catherine sous le règne de Catherine II de Russie

Sous son règne, la tenue d'apparat des récipiendaires de l'Ordre de Sainte-Catherine subit quelques modifications. L'impératrice décerna 41 insignes de cet Ordre.

Au cours du conflit opposant la Russie au royaume de Suède, le 21 mai 1789, un petit brick russe le Mercouri commandé par le capitaine R.V Kroun attaqua et captura la Vénus, une frégate suédoise armée de 44 canons. Au terme de cette bataille navale, Catherine II de Russie attribua au valeureux capitaine l'Ordre de Saint-Georges (4ème classe) et l'éleva au grade de capitaine (2ème rang). Son épouse, Marfa Ivanovna Kroun, avait, au cours de la bataille portait secours aux nombreux blessés. L'impératrice récompensa son acte de mansuétude en lui attribuant l'Ordre de Sainte-Catherine.^[11]

L'Ordre de Sainte-Catherine sous le règne de Paul Ier de Russie

Maria Fiodorovna de Russie (1780), une œuvre du peintre russe Dmitri Grigorievitch Levitski (1735-1822)

En 1797, Paul Ier de Russie donna un statut officiel à cet ordre honorifique. Le 5 avril 1797, l'empereur approuva les quatre ordres de la Russie impériale : l'Ordre de Saint-André (1), l'Ordre de Sainte-Catherine (2), l'Ordre de Saint-Alexandre Nevski (3), l'Ordre de Sainte-Anne (4), ce dernier étant à l'origine une distinction du duché de Holstein-Gottorp fut intégré aux ordres de l'Empire russe par Paul Ier. L'empereur nourrissant un vif ressentiment pour sa mère, la Grande Catherine, il abolit deux ordres créés par l'impératrice : l'Ordre de Saint-Georges (1769) et l'Ordre de Saint-Vladimir (1782).

L'épouse de l'empereur (même veuve) resté jusqu'à son décès grande-maîtresse de l'Ordre.

Concernant les grands-duchesses et les princesses de sang, Paul Ier de Russie confirma le statut de 1714 : le jour de leur baptême, les jeunes filles de la famille Romanov recevaient l'Ordre de Saint-Catherine, les jeunes princesses de sang étaient honorées par cette distinction le jour de leur majorité. En outre, en 1797, Paul Ier de Russie créa l'armorial des familles nobles de l'Empire russe. L'empereur accorda la permission aux détentrices de l'Ordre de Sainte-Catherine d'apposer le ruban rouge sur leur blason^[12].

Lors de sa création en 1713, le ruban de l'Ordre de Sainte-Catherine était de couleur blanche bordé de liserés dorés. Le 5 avril 1797, Paul Ier de Russie fit adopter le ruban de couleur rouge bordé de liserés argentés.^[13]

Tenue vestimentaire portée par la récipiendaire de l'Ordre de Sainte-Catherine lors des cérémonies à la Cour impériale de Russie

La princesse Anna Karlovna Vorontsova, née Skavronskaya, en tenue de cérémonie de l'Ordre de Sainte-Catherine, une œuvre du peintre russe Alekseï Antropov (1716-1795)

Depuis le règne de Catherine II de Russie, la tenue d'apparat de l'Ordre de Sainte-Catherine ne subit aucun changement. Le 5 avril 1797, Paul Ier de Russie apporta quelques modifications à l'aspect vestimentaire des titulaires. Une robe et un chapeau différents composèrent alors les atours de ces dames. La robe à panier confectionnée dans un brocart argenté, un gaufré|gaufré de velours noir agrémentait la robe, celle-ci se terminait par une traîne de velours vert ornée de broderies d'or. Un chapeau de velours noir coiffé la tête de la récipiendaire. Sur le côté gauche de la coiffure, un demi-cercle bordé de dentelle (rappelant le supplice de la roue subit par Sainte-Catherine d'Alexandrie), cette demi-lune était surmontée d'une croix latine sertie de diamants, à cet ensemble s'ajoutait un plumet rouge et blanc. La tenue de cérémonie de l'Ordre était d'un aspect différent selon la classe de la récipiendaire.

Concernant la grande-maîtresse de l'Ordre et son adjointe, la demi-lune changeait d'aspect. Des diamants, des rubis, embellisaient le demi-cercle d'or et d'argentargent^[14].

Réglement dans l'admission et les pensions de l'Ordre de Sainte-Catherine sous le règne de Paul Ier de Russie

Lors de leur admission, les dames honorées de l'insigne de 1ère classe s'acquittaient de la somme de 400 roubles, de 250 roubles pour les dames titulaires de l'insigne de 2ème classe. Ces sommes furent consacrées au soutien des associations caritatives de l'Empire et aux établissements scolaires de Saint-Petersbourg et de Moscou. Ces derniers furent réservés uniquement aux jeunes filles issues de la noblesse russe ou pour celles dont les pères avaient été élevés au titre de chevalier de l'un des Ordres de la Russie impériale. Une titulaire de l'Ordre de l'Ordre de Sainte-Catherine avait le pouvoir de désigner une jeune fille issue de la noblesse pour son admission dans l'une des deux écoles^[15]. (Iekaterina Mikhaïlovna Dolgoroukova fréquenta l'école pour jeunes filles de Smolny à Saint-Petersbourg, ce fut en ce lieu que l'empereur Alexandre II de Russie rencontra pour la seconde fois la princesse)^[16]

Description de l'Ordre de Sainte-Catherine (XVIIIème siècle)

L'Ordre de Sainte-Catherine (2ème classe) au XVIIIème siècle avers et revers

Le ruban de couleur rouge est bordé de liserés argentés avec cette inscription : Pour l'Amour et la Patrie.

Avers : Au XVIIIème siècle, l'Ordre de Sainte-Catherine se présentait sous l'aspect d'une croix avec, en son centre, un médaillon de forme ovale et en or, ce dernier est ceint par des diamants. Il représente Sainte Catherine d'Alexandrie vêtue d'une longue robe rose, un manteau bleu doulblé d'hermine recouvre ses épaules, dans sa main gauche, une croix blanche avec, en son centre un cercle, symbolisant la roue, dans sa main droite une palme. A ses côtés, la roue, symbole de son supplice.

Revers : Sur le revers l'image représente une tour en ruine, au pied de celle-ci, deux aigles détruisent un nid de serpents, au sommet de la tour un aire abritant deux aiglons. Au-dessus de la tour, l'inscription de cette devise : Aequant Munia Comparis.

Plaque : Avant la réforme de l'Ordre par Paul Ier de Russie (1797), les plaques des Ordres impériaux russes était composés de fils de métal d'or ou d'argent brodés en spirale, les plaques étaient dépourvues de diamants.

La plaque de l'Ordre de Sainte-Catherine se composait de huit branches, en son centre, un cercle rouge autour duquel est inscrit la devise de l'Ordre: Pour l'Amour et la Patrie. Une croix et une roue symbole du martyre de Sainte-Catherine d'Alexandrie figure an centre du cercle^[17].

L'Ordre de Sainte-Catherine sous le règne d'Alexandre Ier de Russie

Alexandre Ier de Russie attribua 139 insignes de l'Ordre de Sainte-Catherine.^[18]

L'empereur attribua l'Ordre de Sainte-Catherine aux épouses des généraux ayant prit part aux Guerres napoléoniennes.^[19]

L'Ordre de Sainte-Catherine sous le règne de Nicolas Ier de Russie

L'église Sainte-Catherine à l'école pour jeunes filles située en face du Palais de Tauride à Saint-Petersbourg

En 1837, Nicolas I^er prit la décision de faire construire un nouveau palais impérial dans l'enceinte du Kremlin. L'architecte Konstantin Andreïevitch Ton fut chargé du projet qui prévoyait 700 salles et pièces de réception avec, au rez-de-chaussée, les pièces réservées à l'empereur et aux membres de la famille impériale. Un grand escalier permettait d'accéder à cinq vastes salles situées à l'étage. Chacune de ces cinq pièces furent consacrées aux cinq ordres de l'Empire russe : une pièce réservée à l'Ordre de Saint-André (salle Saint-André), une pièce réservée à l'Ordre de Sainte-Catherine (salle Sainte-Catherine), une salle réservée à l'Ordre de Saint-Vladimir (salle Saint-Vladimir), une pièce réservée à l'Ordre de Saint-Alexandre Nevski (salle Saint Alexandre Nevski), une autre salle réservée à l'Ordre de Saint-Georges (salle Saint-Georges)^[20]. La salle Sainte-Catherine fut également utilisée comme salle du trône par l'épouse de l'empereur. De nos jours, la Fédération de Russie utilise cette salle pour recevoir les dignitaires étrangers.

Nicolas Ier de Russie attribua 176 insignes de l'Ordre de Sainte-Catherine.^[21]

Sous l'Empire, chaque ordre possédait sa propre église. Concernant l'Ordre de Sainte-Catherine, en 1845, ce fut l'église de Sainte-Catherine qui lui fut attribuée. Celle-ci était située dans les bâtiments de l'Institut pour jeunes filles de Saint-Petersbourg^[22].

Célébration de la fête de l'Ordre de Sainte-Catherine le 24 novembre (selon le calendrier julien)

La célébration de la fête de Sainte-Catherine avait lieu le 24 novembre (selon le calendrier julien, jour de fête de Sainte Catherine d'Alexandrie). L'ordre était réuni pour la Divine Liturgie. Puis revêtues de leur tenue d'apparat et de l'insigne de l'Ordre, les grandes-duchesses, suivies de 106 récipiendaires de l'Ordre de Sainte-Catherine (1ère classe et 2ème classe), se rendaient en procession de la chapelle impériale à un banquet préparé spécialement pour l'occaison.

L'Ordre de Sainte-Catherine sous le règne de l'Empereur Alexandre II de Russie

L'impératrice douairière en 1912 en tenue de cour réglementaire, avec un sarafane droit brocardé et un kokochnik de diamant sur la tête, par Vladimir Makovski

Modification de la tenue vestimentaire des récipiendaires de l'Ordre de Sainte-Catherine (1855)

En 1855, Alexandre II de Russie projeta de réformer la tenue d'apparat de l'Ordre de Sainte-Catherine. Pour réaliser les croquis de la nouvelle tenue de cérémonie de ces dames, l'empereur fit appel à l'artiste peintre Adolf Iosifovitch Charleman (1827-1801), (fils du célèbre architecte russe Iosif Ivanovitch Charleman). De nos jours conservées aux archives de la Fédération de Russie, ils nous donnent un aperçu de cette nouvelle tenue vestimentaire. Les jours de cérémonie de l'Ordre, les récipiendaires revêtaient le sarafan (robe traditionnelle dans le vieux style russe portée avec manches ou sans manches, dans ce dernier cas, elle était portée sur un corsage). Entre outre, la titulaire était coiffée d'un kokochnik. Les grandes-duchesses, les personnes royales étrangères portées sur le safaran un manteau de velours violet doublé d'hermine. Ce projet fut abandonné^[23].

Modification apportée aux insignes de l'Ordre de Sainte-Catherine selon la classe

La Princesse Varvara Sergueïevna Vassilievna, née Urusova (1751-1831), portant le nouvel insigne de l'Ordre de Sainte-Catherine après le décret du 20 octobre 1856

Au cours du XVIIIème siècle, peu de modifications furent apportées aux statuts et insignes de l'Ordre de Sainte-Catherine. A notre connaissance, seules, la taille et la décoration des insignes différaient.

Par l'ukase signé le 20 octobre 1856, Alexandre II de Russie affirma sa volonté d'apporter un changement dans la taille des insignes de 1ère classe et 2ème classe. A cette date, seules, les titulaires de l'Ordre de 1ère classe ornèrent leur insigne de diamants polis. Quant à l'Ordre de 2ème classe, celui-ci était serti de diamants à l'état brut^[24].

Description de l'insigne de l'Ordre de Sainte-Catherine après le 20 octobre 1856

La plaque de l'Ordre de Sainte-Catherine (1ère classe)

Le ruban de couleur rouge est bordé de liserés argentés avec cette inscription : Pour l'Amour et la Patrie. En cette fin du XVIIIème siècle et ce début du XXème siècle, l'ordre de Sainte-Catherine différait par sa taille et son ornementation de l'insigne du XVIIIème siècle.

L'insigne de 1ère classe possédait une taille approximative de 85 millimètres de hauteur, sa largeur était d'environ 75 millimètres.

L'insigne de 2ème classe possédait une hauteur d'environ 37 millimètres et une largeur de 27 millimètres.^[25]

- sur l'avers : L'insigne de 1ère classe se présentait sous l'aspect d'une croix de diamants taillés, celui de 2ème classe était serti de diamants bruts. En son centre, un médaillon de forme ovale ceint par des diamants pour la 1ère classe, cerclé d'or pour la 2ème classe. Il représente Sainte Catherine d'Alexandrie vêtue d'une longue robe rose, un manteau bleu doublé d'hermine recouvre ses épaules, dans sa main gauche, une croix blanche avec, en son centre une croix ornée de diamants, dans sa main droite une palme. A ses côtés, la roue, symbole de son supplice. Dans les quatre quadrants formés par la croix cette insciption : DSFR (Domine salvum fac regem - Dieu sauve le tsar) - en alphabet Cyrillique : ГСЦ - Господи, спаси Царя!)^[26]

- sur le revers : Sur le revers de l'insigne, l'image représente une tour en ruine, au pied de celle-ci, deux aigles détruisent un nid de serpents, au sommet de la tour un aire abritant deux aiglons. Au-dessus de la tour, l'inscription de cette devise : Aequant Munia Comparis.

- La plaque : Après la réforme d'Alexandre II de Russie, la plaque se présentait sous la forme d'une étoile à huit branches incrustées de diamants. Au centre, un médaillon rouge représentant la roue (symbole du martyr de Sainte-Catherine d'Alexandrie) surmontée d'une croix. Encerclant le médaillon central l'inscription : Pour l'Amour et la Patrie.^[27]

Le ruban était à l'origine blanc orné de liserés dorés, lors de la réforme des statuts de l'Ordre en 1797, il fut de couleur rouge bordé de liserés argentés. L'étoile à huit branches était épinglée sur le côté gauche de la poitrine de la récipiendaire. Le ruban d'un largeur de 10 centimètres était porté sur l'épaule droite. Sur ce dernier était inscrite la devise de l'Ordre : Pour l'Amour et la Patrie.^[28]

Création d'une médaille d'honneur de l'Ordre de Sainte-Catherine

En octobre 1877, Alexandre II de Russie établit la médaille d'honneur de Sainte-Catherine, celle-ci s'inspira de l'Ordre militaire de Saint-Georges créé en 1807. Contrairement à l'Ordre de Sainte-Catherine, cette médaille ne fut pas un titre honorifique, mais une récompense destinée aux dames n'appartenant pas aux rangs suceptibles de recevoir l'Ordre de Sainte-Catherine (1ère et 2ème classe). Cette médaille d'honneur fut accordée à titre exceptionnel aux bienfaitrices auteurs de hauts faits de bonté et de miséricorde. (En avril 1877, une guerre opposait la Russie impériale à l' Empire ottoman). Ces médailles ayant été que très rarement décernées sont de nos jours très recherchées^[29].

Description de la médaille d'honneur de Sainte-Catherine

Cette insigne se présentait sous le forme d'un médaillon de forme ovale surmonté de la couronne impériale. Le métal employé fut différent selon la classe : une couronne d'or pour la 1ère classe, une couronne d'argent pour la 2ème classe. Au centre l'image, Sainte-Catherine tenant une croix blanche, une roue, symbole de son supplice est posée à ses côtés^[30].

Alexandre II de Russie attribua 112 insignes de l'Ordre de Sainte-Catherine, parmi les récipiendaires Alexandra de Danemark.^[31]

L'Ordre de Sainte Catherine sous le règne d'Alexandre III de Russie

L'impératrice Maria Fiodorovna de Russie fut la dernière grande-maîtresse de l'Ordre de Sainte-Catherine.^[32]

Alexandre III de Russie attribua 64 insignes de l'Ordre de Sainte-Catherine.

L'Ordre de Sainte-Catherine sous le règne de Nicolas II de Russie

L'impératrice Alexandre Fiodorovna de Russie portant le ruban rouge de l'Ordre de Sainte-Catherine (vers 1907)

Nicolas II de Russie attribua 105 insignes de l'Ordre de Sainte-Catherine, dont la princesse Alice de Battenberg.

En 1917, lors de leur départ en exil à Tobolsk puis Iekaterinbourg, l'impératrice Maria Fiodorovna de Russie et ses filles emportèrent leurs insignes et leurs plaques de l'Ordre de Sainte-Catherine. Ils furent retrouvés en 1933.^[33]

L'abolition de l'Ordre de Sainte-Catherine par les Bolcheviks

Le 23 novembre 1917, le Comité exécutif central abolit l'Ordre de Sainte-Catherine.

L'Ordre de Sainte-Catherine après la Révolution de 1917

Après le renversement de la monarchie en 1917, le grand-duc Kirill Vladimirovitch de Russie, cousin de Nicolas II, se proclama empereur de Toutes les Russies. Ses descendants : Le grand-duc Vladimir Kirillovitch de Russie, sa fille, la princesse Maria Vladimirovna de Russie continuèrent à attribuer les Ordres de l'Empire russe. Par leur statut de chef de la Maison impériale de Russie, ceux-ci revendiquent leur droit d'attribuer les titres honorifiques hérités de l'Empire russe.^[34] Les opposants au grand-duc Kirill Valdimirovitch de Russie et ses descendants doutent sur la légitimité des titres honorifiques décernés.^[35][36]

Le 13 août 1948, à l'occasion de son union avec Leonida Gueorguievna Bagration-Moukhranskaïa, le Grand-duc Kirill Vladimirovitch de Russie attribua l'Ordre de Sainte-Catherine à la princesse.^[37] La grande-duchesse Maria Vladimirovna de Russie reçut l'Ordre de Sainte-Catherine, le 23 décembre 1953, jour de sa naissance.

Voir aussi

• Dame d'honneur à la cour de Russie

Notes et références

1. ↑ award.armor.kiev.ua
2. ↑ www.gruppa-s.ru
3. ↑ www.ruorden.ru
4. ↑ award.armor.kiev.ru
5. ↑ www.phalerisitque.com
6. ↑ ^{a, b et c} www.phalerisitque.com
7. ↑ www.calend.ru
8. ↑ ^{a, b et c} www.truten.ru
9. ↑ www.phaleristique.com
10. ↑ award.armor.kiev.ua
11. ↑ www.gruppa-s.ru
12. ↑ www.phalerisitque.com
13. ↑ www.rusorden.ru
14. ↑ WWW.alexanderpalace.org
15. ↑ www.phalerisitque.com
16. ↑ emperfavour.narod.ru
17. ↑ www.phalerisitque.com
18. ↑ www.phalerisitque.com
19. ↑ aarticles.net
20. ↑ www.phalerisitque.com
21. ↑ www.phalerisitque.com
22. ↑ walkspb.ru
23. ↑ award.armor.kiev.ua
24. ↑ www.phalerisitque.com
25. ↑ www.phalerisitque.com
26. ↑ www.rusorden.ru
27. ↑ www.rusorden.ru
28. ↑ www.rusorden.ru
29. ↑ award.armor.kiev.ua
30. ↑ www.phalerisitque.com
31. ↑ www.phalerisitque.com
32. ↑ www.alexanderpalace.org
33. ↑ www.alexanderpalace.org
34. ↑ sypol.narod.ru article 19
35. ↑ geraldika.ru
36. ↑ www.imperialhouse.ru
37. ↑ www.phalerisitque.com

Sources

• truten.ru

• george-orden.narod.ru (Statut de l'Ordre de Sainte-Catherine)
• www.imperialhouse.ru