Origine du peuple roumain

Origine du peuple roumain

Origine des roumanophones

L'origine des roumanophones et même leur définition sont sujettes à controverses. Ces controverses affectent les sciences historiques, humaines et linguistiques, mais découlent du champ politique moderne (XIXe siècle). Le résultat de ces controverses est qu'à une seule exception près[1], la plupart des ouvrages historiques actuels pour le grand public ne mentionnent pas l'existence de ce groupe linguistique entre la fin de l'Empire romain et l'émergence de la Roumanie moderne ; les plus sérieux mentionnent parfois l'existence des principautés médiévales de Moldavie et Valachie. Pourtant, au vu de la langue roumaine et de la répartition géographique des latinophones en Europe du Sud-est, nul ne conteste que les roumanophones descendent des populations romanisées par l'Empire romain dans la péninsule des Balkans et le bassin du bas-Danube : les controverses ne portent que sur les détails de leur évolution.

Sommaire

Définition d'un roumanophone

Selon le Droit du sol, un Roumain est un citoyen de la Roumanie, roumanophone ou non ; un roumanophone est un locuteur du roumain, citoyen de la Roumanie ou non. C'est l'ensemble roumanophone (terme forgé par les ethnologues et les linguistes) qui fait l'objet de cet article.

Apparition du nom

Bien qu'Ernest Gellner ait écrit que "ce sont les états qui créent les nations", la notion de Roumain (pour roumanophone) n'apparaît pas avec la Roumanie moderne, mais la précède. Les premières attestations des roumains se désignant eux-mêmes avec le nom de “romain” datent du XVI siècle, alors que des humanistes italiens commencent à rendre des récits écrits sur leurs voyages en Transylvanie, Valachie et Moldavie. Ainsi, Tranquillo Andronico écrit en 1534 que les roumains ("Valachi") "s’appellent eux-mêmes romains".[2] En 1532 Francesco della Valle accompagnant le gouverneur Aloisio Gritti à travers la Transylvanie, Valachie et Moldavie note que les roumains ont préservé leur nom de romains et qu' "ils s’appellent eux-mêmes roumains (Romei) dans leur langue". Il cite même une phrase en roumain : "Sti rominest ?" ("sais-tu roumain ?", roum. :"ştii româneşte ?"), [3] Ferrante Capeci écrit vers 1575 que les habitants de ces Provinces s’appellent eux-mêmes roumains (romanesci), [4] tandis que Pierre Lescalopier remarque en 1574 que "Tout ce pays la Wallachie et Moldavie et la plus part de la Transilvanie a esté peuplé des colonies romaines du temps de Trajan l’empereur…Ceux du pays se disent vrais successeurs des Romains et nomment leur parler romanechte, c'est-à-dire romain … "[5]

Autres témoignages sur le nom que les roumains se donnaient eux-mêmes viennent des intellectuels ayant connu de très prés ou vécu en pays roumains. Ainsi le saxon transylvain Johann Lebel note en 1542 que les roumains se désignent eux-mêmes sous le nom de « Romuini“, [6] alors que le chroniqueur polonais Orichovius (Stanislaw Orzechowski) observe en 1554 qu’ «en leur langue les roumains s’appellent romin, selon les romains et valaques en polonais, d’après les italiens», [7] le croate Anton Verancsics remarque vers 1570 que les roumains vivant en Transylvanie, Moldavie et Valachie se nomment eux-mêmes romains (roumains) [8] et le hongrois transylvain Martinus Szent-Ivany cite en 1699 les expressions roumaines: "Sie noi sentem Rumeni" ("nous aussi, nous sommes roumains", pour le roum. : "Şi noi suntem români") et "Noi sentem di sange Rumena" ("nous sommes de sang roumain", pour le roum.: "Noi suntem de sânge român"). [9]

Les documents historiques présentent deux graphies du mot «roumain» : "român" et "rumân". Durant plusieurs siècles, les deux formes coexistent et sont employées d’une manière interchangeable, parfois dans le même document. [10]

Au Moyen-Âge, la dénomination ethnolinguistique rumân/român signifiait aussi « roturier ». Pendant le XVIIe siècle, lorsque l’institution du servage connaît une extension significative, «roturier» revêt de plus en plus le sens de «serf“. Dans un processus de différenciation sémantique pendant les XVII – XVIII siècles, la forme rumân, probablement plus commune parmi les paysans, finit par identifier le sens de «serf», tandis que la forme "român" garda son sens ethnolinguistique. [11] Après l’abolition du servage par le Prince Constantin Mavrocordato en 1746, la forme "rumân", restant sans support socio-économique disparaît graduellement alors que la forme "român, românesc" s’établit définitivement. [12]

Le nom de la Valachie, en Roumain est Ţara Românească (anciennement aussi Ţara Rumânească), ce qui signifie en Roumain pays Roumain. Le plus ancien document connu en roumain attestant la dénomination "Pays Roumain" est une lettre qu’un Neacşu écrit en 1521 au maire de Braşov pour le mettre en garde contre les mouvements des Ottomans au sud du Danube. Dans ce texte roumain, la principauté nommée par les étrangers «Valachie» est appelée «Pays Roumain» (Ţara Românească). Comme dans le cas de l’ ethnonyme «roumain», la graphie du nom du pays n’est pas encore fixée, jusqu’au début du XIX-ième siècle les textes présentant les deux formes : Ţara Românească et Ţara Rumânească.

Développement de la conscience de former un même groupe

Parmi les premières références explicites à un «territoire éthnolinguistique roumain» comprenant la Valachie, la Moldavie et la Transylvanie on trouve l’ouvrage «De la race des moldaves» du chroniqueur Miron Costin au XVII-ième siècle. [13]

Au XVIII-ième siècle le prince érudit Dimitrie Cantemir désigne d’une manière systématique les trois principautés habitées par les roumanophones (La Moldavie, La Transylvanie et la Valachie) sous le nom de «Pays Roumain» (Ţara Românească). [14]

Le nom "Roumanie" ("România") dans son acception moderne est attesté pour la première fois dans un ouvrage datant de 1816. [15]

Avant la création de l'État Roumain moderne au milieu du XIXe siècle les habitants romanophones des principautés historiques de Transylvanie, de Moldavie et de Valachie, ainsi que les ceux des régions voisines et des Balkans, étaient appelés "Valaques" (Walachen, Wallachians, Valacchi, Volokhs, Vlaques, Vlahi, Olahok...), jusqu'à ce qu'Émile Ollivier et Élisée Reclus imposent la dénomination de Roumains (Rumänen, Romanians, Rumeni, Rumynyi, Roumanoi, Romanok...) dans un contexte où la France soutenait la constitution d'un "État tampon" et "tête-de-pont" francophile entre l'Autriche-Hongrie, la Russie et l'Empire ottoman. Après la généralisation de Roumains à l'international, l'exonyme Valaques (devenu parfois péjoratif, notamment en magyar et dans les langues slaves du sud) a servi à désigner plus spécifiquement les latinophones vivant en Serbie, Bulgarie, Albanie, Macédoine et Grèce, et notamment les Aroumains.

Construction de la Roumanie et début des controverses

Les controverses sont apparues à partir du moment où les historiens roumains ont cherché à légitimer par l'histoire les aspirations et les revendications des roumanophones : vivre ensemble au sein d'un même état, la Roumanie, à former à partir des principautés de Moldavie et de Valachie (unies en 1859) mais aussi à partir des provinces à majorité roumanophone des Empires voisins : Dobrogée turque, Bessarabie russe, Transylvanie et Bucovine austro-hongroises. Les historiens de ces empires ont réagi, contesté les arguments des historiens roumains, et la controverse s'est poursuivie après que la Roumanie ait obtenu satisfaction en 1918 à l'issue de la Première Guerre mondiale (qu'elle fit aux côtés de l'Entente franco-britannique), car les états issus de la désagrégation de l'Autriche-Hongrie (Hongrie) ou de la Russie (URSS) ont contesté les gains de la Roumanie et revendiqué les territoires dont elle s'était agrandie. L'URSS à son tour a eu gain de cause en 1940 (ainsi que la Hongrie, mais seulement pour une partie de ses revendications, et seulement pour 4 ans), ce qui n'a fait qu'alimenter les controverses jusqu'à nos jours, d'autant que si les états modernes n'ont plus de revendications territoriales, il n'en est pas de même de l'ensemble des opinions.

Controverse sur la définition

La définition même d'un roumanophone est sujette à deux controverses, l'une linguistique, l'autre politique :

  • linguistiquement, si l'on considère que les quatre parlers est-latins sont 4 langues (position de G. Giuglea, Alexandru Graur, Florin Constantiniu, Ion Coteanu, Neagu Djuvara...) un "roumanophone" est seulement un locuteur de la langue daco-roumaine, et cela en exclut les Aroumains, les Istro-roumains et les Mégléno-roumains ; par contre, si l'on considère qu'il s'agit de 4 dialectes d'une même langue (position de la plupart des historiens et linguistes roumains) cela les inclut.
  • politiquement, l'émergence de la République de Moldavie lors de la division de l'URSS et le fait que le pouvoir y soit détenu par des cadres formés à l'époque soviétique a abouti à la promulgation dans ce pays d'une constitution qui, par son article 13, rejette officiellement l'appartenance des latinophones de Moldavie à l'ensemble roumanophone, comme si la Suisse promulguait un article affirmant que le Suisse romand n'est pas du français, et le Suisse tessinois n'est pas de l'italien. Et cela, bien que l'Académie des sciences moldave admette que le moldave et le roumain sont analogues[16].|

Controverses sur l'origine des roumanophones

En bleu, la Dacie romaine, en rouge foncé les régions occupées par les Daces libres
La Ligne Jireček (du nom de Konstantin Jireček qui l'a déterminée) montre les zones de romanisation (au nord) et d'hellénisation (au sud) des Thraces, qui confirment qu'une migration à partir du sud ne pouvait se produire, car les Thraces du sud étaient hellénisés et non romanisés
Dans la cadre de la théorie "sédentariste", la romanisation des Daces s'est faite sur place (zone violette). Les Daces non-romanisés migrèrent vers la zone latinophone après la retraite romaine du pays. La romanisation des Thraces au sud du Danube (zones roses) est un processus séparé qui a donné les Aroumains. La langue albanaise n'est proche de la langue des Daces que parce qu'Illyres (ancêtres des Albanais), Thraces (ancêtres des Aroumains) et Daces (ancêtres des Roumains) étaient apparentés.
Les roumanophones ("îlots valaques") en Europe en 850, d'après Anne Le Fur

L'endroit où l'ethnogenèse des roumanophones eut lieu (vatra străromână) est lui-même sujet à controverses:

Hypothèse "sédentariste"

La plupart des historiens situent la vatra străromână au nord de la ligne Jireček, c'est-à-dire dans en Dacie (Roumanie actuelle: Banat, Olténie, Transylvanie), en Mésie (actuelles Serbie et Bulgarie du nord) et en Scythie mineure. C'est le cas de Theodor Capidan, A.D. Xenopol et Nicolae Iorga, qui pensent que la différenciation linguistique ultérieure en quatre dialectes ou langues :

  • le daco-roumain (appelé roumain en Roumanie, et moldave et République de Moldavie) dans le bassin du bas-Danube,
  • l'aroumain et le mégléno-roumain le long de la ligne Jireček, au contact direct de la langue grecque,
  • l'istro-roumain à l'ouest de ces zones (avec une migration ultérieure jusqu'en Istrie)...

...s'est effectuée sur place, par séparation progressive des Proto-Roumains depuis l'installation des Slaves, sans autre migration que celle des Istro-roumains, dans une continuité romane de l'est, similaire à la continuité gallo-romaine, et par un processus de différenciation similaire à celui qui a donné en France les langues d'Oïl et d'Oc.

Hypothèses "migratoires"

Il existe deux thèses "migratoires", d'ailleurs antagonistes:

  • au XIXe siècle, l'historiographie hongroise et germanique, qui conteste l'ancienneté des Roumains en Transylvanie, et l'historiographie soviétique et russe, qui conteste l'ancienneté des roumanophones en Bessarabie (aujourd'hui République de Moldavie), affirment que le Proto-Roumain n'était parlé initialement qu'au sud du Danube, d'où les ancêtres des Roumains auraient immigré tardivement en Transylvanie et en Moldavie (théorie Rössler). Les historiens hongrois du XIXe siècle soutiennent majoritairement cette thèse migratoire, qui leur permet d'affirmer que la Transylvanie n'était pas encore habitée par les Roumains lorsque les Magyars arrivent en Europe centrale au Xe siècle; au XXe siècle, l'académie hongroise soutient toujours officiellement cette thèse[17];
  • en réaction contre cette thèse, certains historiens roumains, mais aussi la majorité des historiens serbes, macédoniens et bulgares (qui n'admettent pas que des populations romanes aient pu vivre dans leurs pays avant l'arrivée des Slaves, malgré quatre à six siècles de présence romaine), affirment que ce sont au contraire les "Valaques" des Balkans qui ont migré, depuis la Roumanie actuelle, vers le sud, et que par conséquent, le Proto-Roumain n'a pu être parlé qu'au nord du Danube... Selon cette hypothèse, quasiment officielle en Roumanie, après la conquête romaine de la Dacie en 106, un processus de romanisation intense a lieu. Les Daces auraient donc adopté la langue des conquérants, les colons romains, soit un latin vulgaire, vecteur de promotion sociale dans l'administration romaine, de la même façon que les Gaulois romanisés sont devenus gallo-romains pour les mêmes raisons. Cela permet aux historiens roumains d'affirmer que la Transylvanie a été habitée de façon continue par les ancêtres des Roumains actuels, et qu'il y ont fait preuve d'un dynamisme démographique tel, que leurs descendants sont descendus jusqu'en Grèce. Dans cette optique, les Valaques sud-danubiens descendent tous de bergers roumains venus des Carpates, mais cela heurte les thèses grecques selon lesquelles les Aroumains seraient en fait des Grecs latinisés.

Les arguments en faveur de cette théorie sont :

  • L'importante colonisation par les Romains en Dacie,
  • Les colons romains proviennent de différentes parties de l'Empire, et le latin vulgaire seul peut leur servir de langue véhiculaire, de la même façon que l'anglais s'est imposé aux États-Unis,
  • les toponymes daces ont été conservés, par exemple le nom de plusieurs rivières (Danube: Donaris/Dunare; Alutus-Olt; Samus - Someş, Maris - Mureş, Auraneus - Arieş, Porata/Pyretos - Prut), et le nom de certaines cités (Petrodava - Piatra Neamţ, Abruttum - Abrud, Dava-Deva), etc., noms conservés forcément par les mêmes populations.
  • la ressemblance évidente entre les habits traditionnels roumains et les vêtements daces, comme le montre la Colonne Trajane,
  • Constantin Ier a porté le titre de Dacicus Maximus en 336 exactement comme Trajan en 106, ce qui suggère la présence de Daces en Dacie même après le retrait d'Aurélien en 270-275,
  • la population romaine de Dacie, si même elle s'est partiellement retirée, n'est pas allée bien loin, mais est restée sur l'autre rive du Danube, en Dacie ripense, d'où elle a continué a commercer avec la rive nord (où les Romains exploitaient des salines et des orpaillages) comme en témoignent de nombreuses monnaies,
  • de toute façon, de nombreux sites archéologiques prouvent la continuité d'une présence latinophone au nord du Danube après l'évacuation de 271, y compris de nombreuses inscriptions en latin (par exemple, "EGO ZENOVIUS VOTUM POSUI") : il est possible que le latin vulgaire ait servi de lingua franca aux commerçants, aux orpailleurs, aux sauniers, et entre les populations sédentaires (Daces) et de passage (Gépides, Goths, Avars, Slaves, etc.): en effet, le roumain présente des caractères linguistiques propres aux langues "pidgin" qu'il partage avec les autres langues balkaniques, aussi bien slaves qu'albanaise et grecque moderne.

Les arguments contre cette théorie sont :

  • la courte période d'occupation de la Dacie (juste 165 ans),
  • Les Romains n'ont conquis en un premier temps qu'une partie de la Dacie (la Transylvanie, l'Olténie, le Banat, des parties de la Munténie, la Moldavie du sud, la Serbie orientale et la Bulgarie septentrionale). En outre, beaucoup de Daces vivaient dans des régions reculées montagneuses, avec peu de contact avec les Romains,
  • Selon Eutrope (livre IX, 15), l'empereur Aurélien aurait retiré de Dacie non seulement les garnisons et l'administration, mais aussi la population romaine (reste à voir si cela inclut les Daces romanisés),
  • Après le retrait des Romains, la tribu dace des Carpes, vivant en Moldavie, conquiert les zones abandonnées,
  • Très peu de documents écrits confirment que des populations latinophones vivent en Dacie durant la période intermédiaire entre le retrait romain et le Xe siècle,
  • Il n'existe aucune trace évidente d'influence germanique dans la langue roumaine, alors que, aux Ve et VIe siècles, la Dacie est habitée par des tribus d'origine germanique.

Références

  1. André et Jean Sellier, Atlas des peuples d'Europe centrale, La Découverte, Paris, 1991, ISBN 2-7071-2032-4, page 12
  2. "nunc se Romanos vocant" A. Verress, Acta et Epistolae, I, p. 243
  3. "...si dimandano in lingua loro Romei...se alcuno dimanda se sano parlare in la lingua valacca, dicono a questo in questo modo: Sti Rominest ? Che vol dire: Sai tu Romano,..." Cl. Isopescu, Notizie intorno ai romeni nella letteratura geografica italiana del Cinquecento, in Bulletin de la Section Historique, XVI, 1929, p. 1- 90
  4. “Anzi essi si chiamano romanesci, e vogliono molti che erano mandati quì quei che erano dannati a cavar metalli...” in Maria Holban, Călători străini despre Ţările Române, vol. II,p.158 – 161
  5. Voyage fait par moy, Pierre Lescalopier l’an 1574 de Venise a Constantinople, fol 48 in Paul Cernovodeanu, Studii şi materiale de istorie medievală, IV, 1960, p. 444
  6. "Ex Vlachi Valachi, Romanenses Italiani,/Quorum reliquae Romanensi lingua utuntur.../Solo Romanos nomine, sine re, repraesentantes./Ideirco vulgariter Romuini sunt appelanti", Ioannes Lebelius, De opido Thalmus, Carmen Istoricum, Cibinii, 1779, p. 11 – 12
  7. "qui eorum lingua Romini ab Romanis, nostra Walachi, ab Italis appellantur" St. Orichovius, Annales polonici ab excessu Sigismundi, in I. Dlugossus, Historiae polonicae libri XII, col 1555
  8. „...Valacchi, qui se Romanos nominant...„ “Gens quae ear terras (Transsylvaniam, Moldaviam et Transalpinam) nostra aetate incolit, Valacchi sunt, eaque a Romania ducit originem, tametsi nomine longe alieno...“ De situ Transsylvaniae, Moldaviae et Transaplinae, in Monumenta Hungariae Historica, Scriptores; II, Pesta, 1857, p. 120
  9. "Valachos...dicunt enim communi modo loquendi: Sie noi sentem Rumeni: etiam nos sumus Romani. Item: Noi sentem di sange Rumena: Nos sumus de sanguine Romano" Martinus Szent-Ivany, Dissertatio Paralimpomenica rerum memorabilium Hungariae, Tyrnaviae, 1699, p. 39
  10. "am scris aceste sfente cǎrţi de învăţături, sǎ fie popilor rumânesti... sǎ înţeleagǎ toţi oamenii cine-s rumâni creştini" "Întrebare creştineascǎ" (1559), Bibliografia româneascǎ veche, IV, 1944, p. 6 "...că văzum cum toate limbile au şi înfluresc întru cuvintele slǎvite a lui Dumnezeu numai noi românii pre limbă nu avem. Pentru aceia cu mare muncǎ scoasem de limba jidoveascǎ si greceascǎ si srâbeascǎ pre limba româneascǎ 5 cărţi ale lui Moisi prorocul si patru cărţi şi le dăruim voo fraţi rumâni şi le-au scris în cheltuială multǎ... şi le-au dăruit voo fraţilor români,... şi le-au scris voo fraţilor români" Palia de la Orǎştie (1581 – 1582), Bucuresti, 1968 " În Ţara Ardealului nu lăcuiesc numai unguri, ce şi saşi peste seamă de mulţi şi români peste tot locul...", Grigore Ureche, Letopiseţul Ţării Moldovei, p. 133-134
  11. Stelian Brezeanu, Romanitatea Orientalǎ în Evul Mediu, Editura All Educational, Bucureşti, 1999, p. 229-246
  12. Dans son testament littéraire Ienăchiţă Văcărescu écrit: "Urmaşilor mei Văcăreşti!/Las vouă moştenire:/Creşterea limbei româneşti/Ş-a patriei cinstire." Dans une "Istoria faptelor lui Mavroghene-Vodă şi a răzmeriţei din timpul lui pe la 1790" un Pitar Hristache versifie: "Încep după-a mea ideie/Cu vreo câteva condeie/Povestea mavroghenească/Dela Ţara Românească
  13. Aşa şi neamul acésta, de carele scriem, al ţărâlor acestora, numele vechiŭ şi mai direptŭ ieste rumân, adecă râmlean, de la Roma. Acest nume de la discălicatul lor de Traian, şi cât au trăit (....) tot acest nume au ţinut şi ţin pănă astăzi şi încă mai bine munténii decât moldovénii, că ei şi acum zic şi scriu ţara sa rumânească, ca şi românii cei din Ardeal. (...) Şi aşa ieste acestor ţări şi ţărâi noastre, Moldovei şi Ţărâi Munteneşti numele cel direptŭ de moşie, ieste rumân, cum să răspundŭ şi acum toţi acéia din Ţările Ungureşti lăcuitori şi munténii ţara lor şi scriu şi răspundŭ cu graiul: Ţara Românească. Dans De neamul moldovenilor
  14. "Hronicon a toată Ţara Românească (care apoi s-u împărţit în Moldova, Munteniască şi Ardealul) ...", D. Cantemir, Hronicul vechimei româno-moldo-vlahilor, in Operele Prinipelui Dimitrie Cantemir, Academia Română, Bucuresti, 1901, p.180
  15. C’est le religieux et homme de lettres grec Dimitrie Daniel Philippide qui publie a Leipzig l’ "Histoire de Roumanie", suivi de sa "Géographie de Roumanie". Il semble toutefois, que le nom était déjà entré dans le langage courant au début du XIX-ième, puisque sur la pierre tombale de Gheorghe Lazăr à Avrig en 1823 on peut lire "Precum Hristos pe Lazăr din morţi a înviat/Aşa tu România din somn ai deşteptat." En français, le journal "Mercure de France" de Juillet 1742 emploie pour la première fois l'expression "Valachie ou pays Roumain" lorsqu'il présente le texte de la Constitution octroyée par le Prince Constantin Mavrocordato en 1746. Mais ce sont Émile Ollivier, Edgar Quinet et Élysée Reclus qui imposeront définitivement le nom de "Roumains" pour les roumanophones, à la place de "Valaques" ou de "Moldaves". Toutefois, depuis 1924, les soviétiques et à leur suite les autorités post-soviétiques ont imposé le terme "Moldaves" pour les roumains de l'ex-URSS et leur langue.
  16. [1]
  17. Béla Köpeczi (dir.), Histoire de la Transylvanie, Akadémiai Kiado, Budapest, 1992, ISBN 963-05-5901-3

Bibliographie

  • Gilles Veinstein et Mihnea Berindei : L'empire Ottoman et les pays roumains. EHESS, Paris, 1987
  • Demetrie Cantemir : Chronique de l'ancienneté des Romano-Moldo-Valaques (Berlin, 1708, réédité Bucarest 1901).
  • Georges Castellan : Histoire des Balkans. Fayard, Paris 1991.
  • Georges Castellan : Histoire des Roumains. P.U.F., Paris (plusieurs rééditions).
  • Neagu Djuvara : Les pays roumains entre orient et Occident. P.U.F., Paris, 1989.
  • Catherine Durandin : Histoire des Roumains. Fayard, Paris. (ISBN 2-213-59425-2).
  • Jean-François Gossiaux : Valaques et/ou Aroumains en Bulgarie. CNRS-IDEMEC, Aix, 2003.
  • Nicolas Trifon : Les Aroumains. Un peuple qui s'en va. Paris. (ISBN 2-909899-26-8).
  • Nicolae Iorga : Histoire des Roumains et de la romanité orientale. Université de Bucarest, 1945.
  • Nicolae Iorga : Histoire des (A)roumains de la péninsule des Balkans. Université de Bucarest, 1919.
  • Claude Karnoouh: L'Invention du peuple, chroniques de la Roumanie. Arcantère, Paris, 1990; seconde édition revue, corrigée, et augmentée d'une longue postface traitant des années 1989-2007, L'Harmattan, Paris, 2008.
  • Jules Michelet : Légendes démocratiques du nord. P.U.F. Paris, 1968.
  • Gilles de Rapper et Pierre Sintès : Valaques, Aroumains, Sarakatsanes. CNRS-IDEMEC, Aix, 2003.
  • Karl Sanfeld : Linguistique balkanique. Klincksieck, Paris, 1930.
  • Alexandre Xenopol : Histoire des roumains de la Dacie Trajane. Cartea Româneasca, Bucarest 1925.

Voir aussi

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