Oussama ben Laden

Oussama ben Laden
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Oussama ben Laden
Oussama ben Laden en 1997
Oussama ben Laden en 1997

Surnom Ben Laden
Naissance 10 mars 1957
Drapeau : Arabie saoudite Riyad, Arabie saoudite
Décès 2 mai 2011 (à 54 ans)
Drapeau : Pakistan Abbottabad, Pakistan
Nationalité Apatride. Anciennement : Drapeau d'Arabie saoudite Arabie saoudite (déchu en 1994)
Activité principale Dirigeant d'Al-Qaida
Formation Études commerciales, techniques et religieuses à l'université de Djeddah
Famille 5 épouses (dont une qui l'a quitté)[1]
Une vingtaine d'enfants[2] ;
53 demi-frères et demi-sœurs

Oussama ben Laden (arabe : أسامة بن محمد بن عوض بن لادن, Usāma ben Moḥammed ben °Awaḍ ben Lāden), né le 10 mars 1957 à Riyad (Arabie saoudite) et mort le 2 mai 2011, tué par un commando américain[3],[4],[5] à Abbottabad (Pakistan)[Note 1], est un islamiste apatride[Note 2] d'origine saoudienne, chef spirituel du réseau jihadiste Al-Qaida[Note 3]. Il a revendiqué la responsabilité et l'idée des attentats du 11 septembre 2001 commis aux États-Unis[7],[8],[9].

Le FBI, qui l'a placé à partir de juin 1999 sur sa liste des dix criminels les plus recherchés suite aux attentats des ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie, offrait 25 millions de dollars américains pour tout renseignement permettant sa capture, somme portée par le Sénat à 50 millions en 2007[10],[11]. L'ONU a établi une liste, diffusée par Interpol en 2006, recensant les organisations et les personnes proches d'al-Qaida, d'Oussama ben Laden et des talibans.

S'il a pu être considéré comme un héros par certains musulmans[12], d'autres le rejetaient et le condamnaient. Al-Qaida elle-même provoque des réactions variées parmi les mouvements islamistes, militarisés ou non[13],[14].

Sommaire

Biographie

Jeunesse

Issu d'une riche famille saoudienne originaire du Yémen, son père fonde le Bin Laden Construction group, entreprise de bâtiment et travaux publics détentrice de nombreux contrats d'exclusivité avec le gouvernement saoudien. La fortune de la famille est estimée à 5 milliards de dollars US[réf. nécessaire]. Ousamma ben Laden aurait hérité entre 25 et 30 millions de dollars US[réf. nécessaire]. La proximité avec la famille royale d'Arabie Saoudite participe à la fortune de l'entreprise qui, devenue une des premières entreprises de construction au monde, se diversifie et devient le Saudi Binladen Group[15], aux nombreuses ramifications. Parmi elles, la Bin Laden Telecommunications, devenue depuis 1999 la Baud Telecom Company (BTC Networks)[16].

Oussama ben Laden a 53 demi-frères et demi-sœurs, son père polygame s'étant marié avec 22 femmes différentes. Lui-même a une vingtaine d'enfants dont Omar marié à une Britannique, Jane Felix-Browne, devenue Zaina Karkar ben Laden[17].

Le jeune homme fait des études commerciales et techniques à l'université du roi Abdulaziz de Djeddah de 1974 à 1978[18], puis intègre le groupe familial vers le milieu des années 1970.

Il étudie à cette période les textes principaux du salafisme, principale école de droit musulman en Arabie saoudite, comme le font la plupart des étudiants saoudiens.

1979-1989, la guerre contre les soviétiques

En 1979, alors que des membres de sa famille sont impliqués dans la prise de la Grande Mosquée de la Mecque, il est approché par le prince Turki Al Fayçal, alors chef des services secrets de l'Arabie saoudite (de 1977 à 2001), ambassadeur d'Arabie saoudite à Londres, et fils de l'ancien roi saoudien Fayçal ben Abdelaziz Al Saoud (de 1964 à 1975). À l'époque, le régime du shah d'Iran vient d'être renversé par une révolution qui porte à sa tête l'ayatollah Khomeini, tandis que l'URSS envahit l'Afghanistan quelques mois plus tard. L'islamisme commence à devenir une force géopolitique importante, remplaçant peu à peu le marxisme et le panarabisme comme principale idéologie populaire au Moyen-Orient. De nombreux moudjahids viennent combattre en Afghanistan contre l'URSS, soutenus par l'Arabie saoudite qui y voit une possibilité de diffusion du wahhabisme, le Pakistan via son Inter-Services Intelligence qui se verrait à terme à la tête d'une future internationale islamique.

Officiellement, la CIA a commencé à soutenir les moudjahids en 1980, mais selon Robert Gates, les services secrets américains ont commencé à les aider 6 mois plus tôt[19]. Selon Zbigniew Brzeziński, le président Carter aurait signé la première directive sur leur assistance clandestine le 3 juillet 1979, sans avoir pour but d'entraîner une intervention militaire des Soviétiques mais en sachant que cette aide la rendait plus probable[20]. Le 24 décembre 1979, l'armée soviétique a envahi l'Afghanistan.

Le prince saoudien Turki demande à Ben Laden d'organiser le départ des volontaires pour l'Afghanistan et leur installation à la frontière pakistanaise. En arrivant sur place, le jeune homme découvre des militants motivés, mais très peu organisés. L'amateurisme règne. Ben Laden aurait coordonné l'arrivée des militants à Peshawar via une organisation appelée « Bureau des services ». Il aurait mis en place une véritable organisation et assuré la formation militaire et idéologique des combattants (camps d'entraînement, mosquées, écoles, etc.) ainsi que l'approvisionnement en armes. Peu à peu, il aurait pris en charge les familles. Il se serait occupé de veuves et de l'éducation religieuse d'enfants. D'après Noam Chomsky, les moudjahids aurait en fait été entraînés, armés et organisés par la CIA, les services de renseignement français, l'Égypte, le Pakistan, etc. pour livrer une guerre sainte aux Soviétiques[21].

C'est ainsi que le jeune homme timide prend de l'assurance, tandis que son prestige grandit. On dit que sa rencontre avec un ressortissant indien extrémiste au pseudonyme de M. Fantome aurait été en partie déterminante dans l'évolution de sa personnalité et de sa détermination. Il aurait lui-même participé à quelques combats[22]. En 1989, son mentor et ami, le Palestinien Abdallah Youcef Azzam, est assassiné. Oussama ben Laden se retrouve alors à la tête de l'organisation. Elle est la base d'Al-Qaida, qui se transforme bientôt en logistique du djihadisme international, certains vétérans d'Afghanistan partant ensuite combattre sur d'autres fronts (en Tchétchénie, en Yougoslavie, etc.) Durant toute cette décennie, Ben Laden rend régulièrement compte au prince Turki, effectuant de nombreux voyages en Arabie saoudite.

L'organisation de Ben Laden ne reste néanmoins, à l'époque, que l'une des nombreuses factions existant en Afghanistan, pays obéissant davantage à des logiques tribales qu'idéologiques. Alors que dans beaucoup de régions afghanes, une version modérée de l'islam est respectée, beaucoup de moudjahidines se méfient de la venue d'étrangers véhiculant le salafisme. Le commandant Massoud, notamment, refuse toute alliance. Oussama ben Laden se rapproche alors de Gulbuddin Hekmatyar, un chef fondamentaliste local et « principal bénéficiaire, selon Noam Chomsky, des 3,3 milliards de dollars d'aide (officielle) des États-Unis aux rebelles afghans (un montant à peu près équivalent étant, dit-on, fourni par l'Arabie saoudite) »[23]. Hekmatyar est aussi, à l'époque, soutenu par le Pakistan qui voudrait le voir à la tête du pays après le départ des Soviétiques.

En février 1989 les Soviétiques annoncent leur retrait d'Afghanistan. Les djihadistes veulent poursuivre le combat jusqu'à la prise du pouvoir à Kaboul. Cependant, les États-Unis qui ont atteint leur objectif, et l'Arabie saoudite, stoppent le financement et le soutien logistique massif en 1990.

1989-1993, la rupture avec l'Arabie saoudite

Oussama ben Laden retourne en Arabie saoudite, il est considéré comme un héros. Il organise des conférences dans les mosquées, dans les écoles, à l'université sur son « djihad » contre l'armée soviétique.

Lors de la guerre du Golfe (1990-1991), Oussama ben Laden propose au roi Fahd d'utiliser sa milice pour défendre le pays contre une éventuelle invasion des troupes irakiennes. Ce dernier refuse et préfère ouvrir son territoire à l'armée américaine, prêtant ainsi le flanc à l'accusation selon laquelle il aurait autorisé les « infidèles » à « souiller le sol sacré » de l'Arabie saoudite. Ben Laden se fait alors de plus en plus critique vis-à-vis de la famille royale, et va jusqu'à accuser les princes de corruption.

Il choisit de s'allier à des opposants au régime wahabite installés en Iran et en Syrie. Riyad lui attribua notamment la responsabilité d'un attentat contre son ambassadeur au Pakistan ainsi qu'une tentative avortée de détournement d'un avion saoudien effectuant la liaison Karachi-Djeddah. Au début d'avril 1994, l'Arabie saoudite le prive de sa nationalité[6].

Interdit de séjour en Arabie saoudite, il vit alors à Khartoum, au Soudan, de 1992 à 1996[18]. Il y est accueilli par Hassan al-Tourabi, qui dirige le Front national islamique soudanais (FNI). Il s'installe dans le pays, y investit et fait quelques affaires (routes, exportations agricoles, acquisitions foncières, activités bancaires en accord avec les principes de la banque islamique).

Il reste cependant en relations discrètes avec certains membres du régime saoudien (la famille royale est en effet peu unie).[réf. nécessaire]

1993-février 1996, les années troubles

Entre 1992 et 1995, Ben Laden finance et arme les moudjahid bosniaques, notamment via l'organisation « humanitaire » autrichienne Third World Relief Agency (TWRA). Il aurait alors rencontré Alija Izetbegović et reçu un passeport bosnien en 1993[24] ce que nie le gouvernement de Bosnie-Herzégovine[réf. souhaitée].

Ben Laden suit et finance les moudjahidine islamistes les plus radicaux revenus après la guerre d'Afghanistan dans leur pays d'origine (ils y sont surnommés « les Afghans »). Il finance également des camps d'entraînement. Dès décembre 1992 un groupe financé par Ben Laden est responsable d'un attentat au Yémen contre les soldats américains en route pour l'opération Restore Hope en Somalie.

La même année, un attentat touche le World Trade Center, et fait 6 morts. Un groupe lié à Oussama ben Laden est soupçonné.

Oussama ben Laden profite en effet de la politique d'une partie de l'administration Clinton, soutenue par le lobby pétrolier. Celle-ci a plusieurs objectifs : le soutien à des régimes stables en Asie centrale afin de permettre l'acheminement du pétrole, la lutte contre l'influence russe dans la région et une politique résolument engagée contre l'Iran chiite. La poursuite de ce dernier objectif passe par un soutien à l'islamisme sunnite notamment présent au Pakistan et en Arabie saoudite[réf. nécessaire]. C'est pourquoi Oussama ben Laden n'est pas perçu uniquement comme une menace[réf. nécessaire]. Cette stratégie est cependant infléchie dans les derniers temps du mandat de Bill Clinton.

Suite à la campagne d'attentats du Groupe islamique armé en France en 1995, la police belge découvre des documents de ce groupe dédicacé à Ben Laden[25].

Le 26 mai 1995, Al-Qaida est soupçonné d'avoir participé à une tentative d'assassinat contre le président égyptien Mohammed Hosni Moubarak[26].

En février 1996, Oussama ben Laden lance un appel à attaquer les intérêts américains partout dans le monde. Il devient dès lors un ennemi officiel des États-Unis, qui obtiennent son expulsion du Soudan. Il se réfugie alors en Afghanistan, passé sous contrôle des talibans depuis 1996.

1996-mai 2011, le terrorisme de masse, traque et communication

Image satellite du camp d’entraînement de Zhawar Kili visé par les frappes américaines de 1998

Le premier mandat d'arrêt international lancé sur sa personne date de mi-avril 1998 et il émane d'Interpol à la demande de la Libye suite à l'assassinat en 1994 sur son sol d'un couple de citoyens allemands, les Backer, des agents secrets de l'Office fédéral de protection de la constitution[27] (Bundesamt für Verfassungsschutz/BfV). Depuis lors, l'Espagne[28] et les États-Unis ont également demandé des notices rouges sur lui à Interpol[29].

Ben Laden en 2010.

Les États-Unis le tiennent pour responsable des attentats à la bombe dirigés contre les ambassades américaines de Nairobi au Kenya (213 morts dont huit Américains) et de Dar es Salam en Tanzanie (onze morts, tous Tanzaniens) le 7 août 1998. Suite à ceux-ci, le gouvernement américain met sa tête à prix pour 5 millions de dollars en octobre 1998.

Une preuve tangible de la forte présence de l'ISI en Afghanistan a été donnée par la protestation officielle pakistanaise lors du bombardement américain de représailles par missiles de croisière contre les camps dirigés par Ben Laden le 12 août 1998 qui tua cinq officiers de ce service[30].

En 1999, deux colonels de l'armée chinoise le citent abondamment dans leur livre La Guerre hors limites où il est désigné comme un grave péril futur[31]. Il est placé en juin de la même année sur la liste des Dix fugitifs les plus recherchés du FBI[32].

En août 2001, le Groupe islamique combattant marocain fait allégeance à Oussama ben Laden, en particulier via des gens présents en Afghanistan, et qui vont par la suite vivre en Belgique[33].

En août 2001, le prince Turki est limogé par le régime saoudien.

Épaulés par le Pakistan, les États-Unis négocient avec les talibans, qui tergiversent. Les attentats du 11 septembre 2001 stoppent brutalement cette négociation.

Oussama ben Laden est considéré comme le principal responsable des attentats du 11 septembre 2001 contre le World Trade Center et le Pentagone. Il a lui-même reconnu une implication dans les attentats contre le World Trade Center du 11 septembre 2001, en avouant en être l'instigateur (« Je vous le dis, Allah sait qu'il ne nous était pas venu à l'esprit de frapper les tours. Mais après qu'il fut devenu insupportable de voir l'oppression et la tyrannie de la coalition américano-israélienne contre notre peuple de Palestine et du Liban, j'ai alors eu cette idée ») et s'est félicité de leur tenue.

Après les attentats du 11 septembre 2001, le président des États-Unis George W. Bush déclenche une guerre en Afghanistan dans le but déclaré d'anéantir Al-Qaida.

Le 13 décembre 2001, le gouvernement américain porte 25 millions de dollars son offre pour toute information conduisant directement à sa capture, et une prime additionnelle de deux millions de dollars est offerte conjointement par la « Air Line Pilots Association » et la « Air Transport Association »[34]. À chaque agression, Ben Laden se réjouit des attentats, mais ne les revendique pas. À partir de ce moment, les États-Unis veulent officiellement Ben Laden « mort ou vif ».

Malgré des recherches qui ont continué jusqu'en janvier 2002, Ben Laden n'a pas été retrouvé lors de la bataille de Tora Bora. Des chefs de guerre afghans, comme Zaman Ghamsharik, sont soupçonné de l'avoir laissé s'enfuir[35].

Des mesures diplomatiques pour le contrer sont prises depuis la fin des années 1990, notamment la création d'un Comité des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban (créé par la résolution 1267 en 1999, appelé aussi Comité 1267)[36], les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies 1377 du 12 novembre 2001[37] et 1390 du 16 janvier 2002[38] reliées à la position de l'Union européenne[39].

La chaîne qatarie Al Jazeera publie le 12 novembre 2002 un message sonore reconnu par les autorités des États-Unis comme provenant d'Oussama ben Laden. Celui-ci met en garde et menace plusieurs pays occidentaux de nouveaux attentats s'ils continuent à soutenir « le gang des bouchers de la Maison-Blanche ».

Le 30 octobre 2004, une vidéo diffusée par la chaîne d'information en arabe Al-Jezira quatre jours avant les élections présidentielles aux États-Unis tendrait à montrer qu'Oussama ben Laden est toujours en vie au moment de l'enregistrement malgré les rumeurs persistantes de décès dans les montagnes à la frontière de l'Afghanistan et du Pakistan. Ce dernier renvoie dos à dos les deux candidats et annonce de futurs attentats. Il affirme que contrairement à la thèse de dirigeants américains, son but n'est pas de lutter contre la liberté, auquel cas il se serait attaqué à des États nordiques. Il estime que les attaques contre le World Trade Center sont une mesure de rétorsion contre les « tueries » organisées par les militaires américains.

Le 27 décembre 2004, la chaîne de télévision Al Jazeera a diffusé un enregistrement audio, attribué à Oussama ben Laden, désignant le Jordanien Abou Moussab Al-Zarqaoui comme son adjoint en Irak et appelant à un boycott des élections prévues le 30 janvier 2005.

Le 19 janvier 2006, après un an de silence, Al-Jezira diffuse un nouvel enregistrement audio où Oussama ben Laden annonce la préparation de nouvelles opérations terroristes et propose une « trêve » en échange d'un retrait des troupes américaines en Iraq et en Afghanistan : « Nous n'avons pas d'objection à vous offrir une trêve (hudna) de longue durée dans des conditions justes que nous respecterons, parce que nous sommes une nation à laquelle Dieu interdit la traîtrise et le mensonge ». Une trêve aussitôt refusée par la Maison-Blanche. L'absence d'images alimente de nouvelles spéculations selon lesquelles Oussama ben Laden serait malade ou blessé et peut-être même mort.

Dans un autre enregistrement audio diffusé le 23 avril, Oussama ben Laden évoque pour la première fois la situation au Soudan en appelant ses partisans à « se préparer à une guerre de longue durée au Darfour ».[réf. nécessaire]

Deux nouveaux enregistrements audio attribués à Oussama ben Laden sont diffusés le 23 mai et le 30 juin : le premier disculpe Zacarias Moussaoui après sa condamnation à perpétuité dans le cadre des attentats du 11 septembre 2001 et le second rend hommage à Abou Moussab Al-Zarqaoui tué dans un raid américain à Bakouba le 7 juin 2006.

Le 7 septembre 2007, la chaîne Al Jazeera diffuse, quelques jours avant le sixième anniversaire des attentats du 11 septembre 2001, des extraits d'une vidéo d'Oussama ben Laden, la première depuis près de trois ans[40]. Le chef d'Al-Qaida, dont la voix a été officiellement identifiée par les services de renseignements américains, s'adresse aux États-Unis et évoque la situation actuelle en Irak[41]. Ben Laden y mentionne les noms du président français Nicolas Sarkozy, élu en mai 2007, ainsi que du Premier ministre anglais Gordon Brown qui a succédé à Tony Blair en juin de la même année.

Le 30 novembre 2009, le Comité des affaires étrangères du Sénat des États-Unis rend public un rapport révélant qu'Oussama Ben Laden aurait pu être capturé ou tué alors qu'il séjournait dans la région montagneuse de Tora Bora aux alentours du 16 décembre 2001[42] si l'armée américaine avait mobilisé massivement plusieurs milliers d'hommes dans la région au lieu d'opter pour une approche commando appuyés par les miliciens afghans et des frappes aériennes[43].

Le 6 décembre 2009, le secrétaire américain à la Défense Robert Gates déclare que les autorités militaires américaines n'ont pas eu, depuis des années, le moindre indice sur la localisation de Ben Laden[44].

En 2010, il échappe toujours à ses poursuivants. La CIA pense qu'il se cache dans les régions tribales du Waziristan, au nord-ouest du Pakistan. En fait, selon la sénatrice américaine Dianne Feinstein, présidente de la commission des Renseignements au Sénat, Ben Laden avait quitté ces montagnes depuis 2005 ou 2006 pour rejoindre un complexe fortifié à Abbottabad[45] pour plusieurs raisons : souffrant d'une grave infection amibienne intestinale, il pouvait être plus facilement soigné en ville ; devant l'efficacité des drones américains, Ayman al-Zawahiri, n°2 d'Al-Qaida, estimait que sa sécurité rapprochée n'était plus assurée dans ces zones reculées ; il pouvait y rencontrer facilement de nouveaux responsables d'Al-Qaida, notamment Ilyas Kashmiri (en), son protégé et dont il voulait en faire le fer de lance de son mouvement[46].

Le 24 janvier 2010, dans un nouvel enregistrement audio, Ben Laden revendique la responsabilité de la tentative d'attentat du 25 décembre 2009 sur un vol Northwest Airlines reliant Amsterdam à Détroit, et menace les États-Unis de nouvelles attaques.

Mort

Article détaillé : Mort d'Oussama ben Laden.
Célébration à Times Square à la suite de l'annonce de la mort d'Oussama ben Laden.

La nuit du 2 mai 2011 vers 1 h 30, heure locale, Oussama ben Laden a été tué dans la ville d'Abbottabad au Pakistan[47] dans une coûteuse résidence fortifiée (compound), construite en 2005[48] et surveillée par les services de renseignement américains depuis août 2010[49], à environ 50 kilomètres d'Islamabad et à moins de 140 kilomètres des régions tribales, lors d'une opération militaire au sol ordonnée par le président américain Barack Obama et menée par une vingtaine de SEAL (commandos de l'US Navy). Au moins quatre autres personnes, des membres de sa famille (un de ses fils et des collaborateurs, — deux messagers), auraient été tués lors de l'affrontement. Son corps a été récupéré par les forces spéciales américaines qui l'auraient ramené en Afghanistan, avant d'immerger sa dépouille en haute mer[50]. Le président des États-Unis a commenté la mort du terroriste lors d'une allocution le soir même, à 5 h 36 heure française, déclarant que « justice est faite ». Il a également salué la coopération des autorités pakistanaises à cette opération[49].

L'annonce a provoqué plusieurs manifestations patriotiques spontanées à travers le pays, notamment au cœur de New York, près de Ground Zero et à Times Square, et au centre de Washington DC, sur la Place Lafayette, près de la Maison-Blanche. L'ancien président américain George W. Bush, est sorti du silence qu'il observe depuis son départ de la présidence pour saluer une « grande victoire pour les États-Unis »[51].

Trois jours avant l'élimination de Ben Laden, le président Obama a annoncé un remaniement de son équipe de renseignement et de défense, entraînant notamment le départ de Robert Gates, Secrétaire de la Défense des États-Unis nommé par George W. Bush, et son remplacement par Leon Panetta, directeur de la CIA depuis le 5 janvier 2009, date de l'accession de Barack Obama à la Présidence des États-Unis[52],[53].

Leon Panetta a admis que la torture par l'eau (waterboarding) autorisée par George W. Bush et appliquée en particulier à Khalid Cheikh Mohammed, à 183 reprises pendant le mois de mars 2003, a permis de récupérer des informations qui ont conduit à la cache de Ben Laden[54], en particulier le nom d'Abu Ahmed al-Kuwaiti[55].

La haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay souligne que les opérations antiterroristes devaient respecter le droit international mais considère que Ben Laden avait assumé la pleine responsabilité pour ses actes, incluant des massacres de civils pouvant être qualifiées de crime contre l'humanité[56].

Le 5 mai 2011, le président Obama a rendu à Ground Zero un hommage solennel aux victimes des attentats du 11 septembre. Il avait invité son prédécesseur George W. Bush à se joindre à lui, mais ce dernier a décliné l'invitation[57].

Al-Qaida a confirmé, le vendredi 6 mai 2011, la mort d'Oussama ben Laden dans un communiqué diffusé sur les sites islamistes[58]. Le Tehrik-e-Taliban Pakistan avait promis dès le 2 mai de venger la mort du dirigeant d'Al-Qaida. Le mouvement revendique l'attentat du 13 mai 2011 à Shabqadar au nord-ouest du Pakistan qui tue plus de 91 personnes, surtout de jeunes recrues d'un groupe paramilitaire de police, et précise que l'attaque constitue une vengeance pour la mort de ben Laden[réf. souhaitée].

Suite à son décès, la justice fédérale des États-Unis a formellement mis fin aux poursuites engagés contre lui le vendredi 17 juin 2011[59].

Organisation Al-Qaida

Le choix de cibles particulièrement spectaculaires, dans le cadre de ses opérations terroristes[Lesquelles ?], montre tant un sens de la préparation tactique que de l'utilisation des médias.

Concernant la conceptualisation du terrorisme et le volet « idéologique » d'Al-Qaida, le « cerveau » est Ayman al-Zawahiri[60]. Ben Laden se serait contenté de financer les attentats du 11 septembre 2001, et l'opération aurait été proposée et orchestrée par Khalid Cheikh Mohammed, selon les aveux de ce dernier et les conclusions du rapport final de la commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis[61]. Une vidéo diffusée par Al Jazeera le 7 septembre 2006 montrerait cependant Ben Laden et ses lieutenants, dont Mohammed Atef (mort en Afghanistan en novembre 2001), préparant les attentats du 11 septembre 2001.

Les cassettes enregistrées et diffusées, souvent par la chaîne Al Jazira en exclusivité, poursuivent plusieurs objectifs :

Membres de la famille impliqués dans l'activisme

Saad Ben Laden, troisième fils de Ben Laden, né en 1979, aurait quitté l'Iran pour les zones tribales du Pakistan rejoindre son père et aurait été tué lors d'une attaque d'un drone durant l'été 2009[62]. Plusieurs autres membres de sa famille sont en 2009 toujours en Iran. Une liste de quatre-vingt-cinq suspects relié à al-Quaida a été publiée par Interpol le 10 février 2009 à la demande de l'Arabie saoudite qui les considèrent comme une menace majeure pour le pays. On compte parmi eux un beau-frère de Ben Laden et onze anciens détenus de la prison de Guantanamo[63],[64].

Motivations

Ben Laden condamne l'évolution de la civilisation islamique depuis la disparition du califat (le dernier calife était le sultan ottoman jusqu'en 1924)[65]. Cet objectif passe par un renversement des gouvernements arabes « laïcs » et « impies » protégés par les États-Unis qu'il considère comme les « croisés occidentaux ». Lors de son interview[66] par le journaliste Robert Fisk en 1996, il avait notamment déclaré :

« Le peuple comprend maintenant les discours des oulémas dans les mosquées, selon lesquels notre pays est devenu une colonie de l'empire américain. Il agit avec détermination pour chasser les Américains d’Arabie saoudite. [...] La solution à cette crise est le retrait des troupes américaines. Leur présence militaire est une insulte au peuple saoudien. »

Pour Oussama ben Laden, les bases militaires présentes en Arabie saoudite et au Moyen-Orient considérés comme des territoires sacrés (avec les lieux saints Médine et La Mecque) représentent un sacrilège car ces bases américaines devaient être provisoires, le temps de remporter la guerre contre Saddam Hussein. Lors de la dernière guerre en Irak. Selon Leonide Chebarchine, ancien directeur adjoint du KGB, Al-Qaida serait une création des États-Unis et Oussama Ben Laden n'aurait jamais cessé d'être un agent de la CIA[67].

Origines revendiquées du 11-septembre

Palestine et Liban

Article détaillé : Guerre du Liban.

Oussama ben Laden utilise dans sa propagande la référence à l'occupation israélienne du Liban du Sud lors de l'opération Paix en Galilée en 1982. Il affirme avoir été affecté par les bombardements israéliens contre les réfugiés palestiniens au cours de la guerre du Liban.

« Je vous le dis, Allah sait qu'il ne nous était pas venu à l'esprit de frapper les tours. Mais après qu'il fut devenu insupportable de voir l'oppression et la tyrannie de la coalition américano-israélienne contre notre peuple de Palestine et du Liban, j'ai alors eu cette idée. Les événements qui m'ont affectés de manière directe ont commencé en 1982, lorsque l'Amérique a permis aux Israéliens d'envahir le Liban et que la sixième division aérienne américaine les a aidés. Ce bombardement a commencé et a fait de nombreux morts et blessés, ainsi que des personnes terrorisées et réfugiées. Je ne pourrai pas oublier ces scènes, le sang, les membres déchiquetés, des femmes et des enfants gisant partout. Les maisons détruites ainsi que leurs occupants, des amoncellements de gravats sur leurs corps, des bombes qui pleuvaient sur nos maisons sans pitié. »

« Cette situation était comme un crocodile rencontrant un enfant sans défense. Est-ce que le crocodile peut comprendre une conversation qui n'inclurait pas une arme ? Et le monde entier a vu, et entendu, mais il n'a pas répondu. »

Oussama ben Laden exploite un sentiment de rancœur chez une grande partie des musulmans de Palestine et du Moyen-Orient face à ce qui est ressenti comme une agression israélienne soutenue par les États-Unis. Il qualifie lui-même les opérations israéliennes de « tyrannie » et d'« oppression »[68].

Première guerre d'Irak et embargo

Articles détaillés : Guerre du Golfe (1990-1991) et guerre d'Irak.

Ben Laden a présenté l'embargo économique contre l'Irak et les bombardements réguliers de ce pays entre les deux guerres, comme une preuve que les États-Unis, par l'intermédiaire de leur président George H. W. Bush, étaient des « assassins d'enfants »[69].

L'embargo contre l'Irak aurait fait 500 000 morts parmi les enfants irakiens, selon l'Organisation des Nations unies (ONU)[70].

Le 11-septembre

Propagande américaine en Afghanistan.

Cette « agression » est initialement pour Oussama ben Laden une question religieuse : présence militaire en Arabie saoudite (profanation d'une terre sainte) et soutien à Israël qui occupe Jérusalem (lieu saint). La rhétorique sur la souffrance des Palestiniens ou des Irakiens est utilisée pour sensibiliser l'opinion des musulmans à son combat mais n'est pas au centre des préoccupations d'Al-Qaida.

« Avec ces images en tête, les événements du 11 septembre sont venus comme une réponse à ces terribles erreurs. Comment un homme pourrait-il être blâmé pour défendre sa maison ? Se défendre et punir l'agresseur est-il du terrorisme ? »

Ces actions terroristes, qui ont fait des victimes, sont condamnées par la plupart des musulmans.

En outre, la présence indirecte américaine, incarnée par le soutien à l'État israélien, justifie pour Oussama ben Laden, des attaques partout dans le monde des intérêts américains. À l'instar du « Pensez à l'échelle mondiale, agissez au niveau local » de Raymond Williams, Oussama ben Laden applique la stratégie inverse en pensant localement et en agissant globalement[71].

Introduction du discours de Ben Laden, novembre 2004, vidéo diffusée sur Al Jazeera :

« Avant de commencer, je vous dis que la sécurité est un pilier indispensable de la vie humaine, et que les hommes libres ne compromettent pas leur sécurité, contrairement à la falsification de George Bush, qui dit que nous détestons la liberté. Si c'était le cas, qu'il explique pourquoi nous ne frappons pas, par exemple, la Suède ? »

« Non, nous combattons parce que nous sommes des hommes libres, qui ne peuvent dormir sous l'oppression. Nous voulons restaurer la liberté de notre nation. »

Ben Laden

Oussama ben Laden estime que George Bush cache les raisons des attentats du 11 septembre 2001, et ce, afin de tromper le peuple américain.

« Même si nous sommes dans la quatrième année après les évènements du 11 septembre, Bush continue la désinformation, et vous cache les causes réelles [des évènements du 11 septembre] […] C'était le message que je cherchais à vous faire comprendre en faits et gestes, de façon répétée, et ce, bien avant le 11 septembre. Et vous pouvez lire tout cela, si vous le souhaitez, dans mon interview avec Scott, dans le Time Magazine, en 1996, ou avec Peter Arnett, sur CNN, en 1997, ou lors de ma rencontre avec John Weiner, en 1998. […] Et vous pouvez lire mon interview avec Abdul Bari Atwan, et encore mes interviews avec Robert Fisk. »

Il considère la nouvelle guerre d'Irak de 2003, comme une tentative de George W. Bush de « supprimer un vieil agent Saddam Hussein, et de le remplacer par une nouvelle marionnette, qui permettra le pillage du pétrole d'Irak et d'autres outrages. »

Oussama ben Laden n'a aucun lien prouvé avec Saddam Hussein bien que celui-ci lui aurait proposé l'asile en 1999[72]. Au contraire, il semblerait que Ben Laden considérait Saddam Hussein comme un « socialiste » infidèle[73].

Messages de Ben Laden

Depuis les attentats du 11 septembre 2001, Oussama ben Laden s'est exprimé principalement par le biais d'enregistrements vidéos et audio. Certains des messages n'ont cependant pas pu être authentifiés[74].

Quatre de ces enregistrements vidéos ont été diffusés :

  • la première vidéo est datée du 9 novembre 2001 et est diffusée le 13 décembre 2001 : Ben Laden assure que les destructions du 11 septembre ont dépassé ses attentes.
  • la seconde est diffusée le 10 septembre 2003 : le chef d'Al-Qaida apparaît marchant avec Ayman Al-Zawahiri.
  • la troisième est diffusée le 29 octobre 2004 : quelques jours avant la présidentielle américaine, Al Jazeera diffuse une cassette dans laquelle Ben Laden menace les États-Unis de nouvelles attaques.
  • la dernière en date est diffusée le 7 septembre 2007 après avoir été découverte par le SITE Institute avant sa diffusion programmée par al-Qaida : annonce la défaite américaine en Irak et critique de toutes les forces politiques : « pour expliquer l'échec des démocrates à mettre fin à la guerre, je dis : ce sont les mêmes raisons qui ont empêché le président Kennedy d'arrêter la guerre du Viêt Nam. Ceux qui possèdent véritablement le pouvoir sont ceux qui ont le capital le plus important. Et puisque le système démocratique permet aux grandes entreprises de soutenir les candidats à la présidence, on ne peut s'étonner - et on ne s'étonne pas - de l'échec des démocrates à arrêter la guerre (...) Vous sacrifiez vos soldats aux grandes entreprises[75]. » Pour mettre fin à la guerre, il incite les Américains à s'islamiser : « le seul moyen d'obtenir la paix est de vous convertir à l'islam[76] ». De sérieux doutes ont été émis quant à l'origine de cet enregistrement, de nombreux observateurs ayant remarqué que l'image de Ben Laden est figée pendant la majeure partie de la vidéo. On y voit par ailleurs un Ben Laden à l'aspect physique différent.

Puis 3 enregistrements audio :

  • Le mercredi 19 mars 2008, la presse se fait l'écho d'un message sonore de menaces accompagné d'une animation vidéo diffusée sur un site internet As-Sahab proche d'Al-Qaida et sur laquelle on voit une lance transperçant la carte de l'Europe où se répand le sang. Selon la presse, Ben laden jugerait l'affaire des caricatures de Mahomet du journal Jyllands-Posten comme portant atteinte à l'islam et il prédirait à mots voilés des attentats d'une grande envergure en adoptant des paroles énigmatiques tels que « N'écoutez pas nos paroles mais regardez nos actes » ou « la riposte sera ce que vous verrez et pas ce que vous entendrez »[77].
  • Le 24 janvier 2010, il diffuse un message audio sur la radio Al Jazeera menaçant les États-Unis de nouvelles attaques si ces derniers continuent à soutenir l'État d'Israël et n'assurent pas la sécurité en Palestine.
  • Le 27 octobre 2010, il enregistre un message adressé à la France dans lequel il conteste la loi interdisant le port du voile intégral et demande aussi aux troupes françaises de se retirer d'Afghanistan. Il explique que ces deux raisons justifient l'enlèvement de 5 français au Niger. Il a également indiqué que des attentats étaient préparés.
  • Le 7 mai 2011, après la mort de ben Laden dans son refuge pakistanais, les autorités américaines diffusent cinq cassettes[78] de ben Laden (dont une où, très vieilli, il se regarde lui-même à l'écran)[79]. Pour éviter toute exploitation des messages contenus dans les cassettes, celles-ci sont diffusées sans le son.

Controverses

Patrimoine financier

Ben Laden aurait une fortune de 300 millions de dollars. Ce chiffre avait été cité en 1996 par un chargé de recherches du département d'État, qui a d'abord divisé les actifs globaux du Groupe Ben Laden, qu'il évaluait à 5 milliards de dollars, par le nombre des fils de la famille, qu'il estimait à vingt. Il aboutissait ainsi à 250 millions de dollars, arrondis ensuite à 300 millions[80]. Ce chiffre a été démenti par la publication en avril 2004 du Rapport final de la commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis. Plusieurs chercheurs spécialisés dans le Moyen-Orient (Ibrahim Warde, professeur associé à l'université Tufts, ou Alain Gresh) jugent cette estimation fantaisiste[80],[18].

Selon Seymour Hersh, journaliste du The New Yorker et qui avait déjà fait éclater le scandale de la prison d'Abou Ghraib, dans une conférence au Caire émet l'opinion que Dick Cheney, Elliott Abrams et le prince saoudien Bandar Ben Saoud continuent de financer des membres du réseau Al-Qaida, dans des opérations secrètes au Liban et en Iran (deux pays à majorité chiite, le sunnisme n'est pas reconnu comme minorité religieuse en Iran), visant à déstabiliser ces deux pays en poussant à des luttes interconfessionnelles. Ils pousseraient également l'Iran à une manœuvre qui donnerait une raison à son attaque par les États-Unis[81].

Rumeurs sur la maladie ou la mort de Ben Laden

Ben Laden aurait souffert d'insuffisance rénale chronique nécessitant des traitements et aurait été sous dialyse. Selon d'autres sources, il n'était pas sous dialyse et ne souffrait pas de problèmes de reins[82].

Des observateurs ont considéré à plusieurs reprises comme possible la mort du chef d'Al-Qaida. En janvier 2002, le président du Pakistan, Pervez Musharraf estimait que l'islamiste pourrait être mort de déficience rénale. En juillet 2002, le chef du FBI Dale Watson pensait qu'il n'était « probablement plus de ce monde ». En décembre 2002, c'est le chef de la diplomatie pakistanaise, Khurshid Kasuri, qui affirme que Ben Laden avait succombé à la suite d'opérations militaires américaines.

Le 23 septembre 2006, le quotidien français L'Est républicain révèlait l'existence d'une note classée confidentiel défense de la DGSE qui indiquait que les services secrets saoudiens étaient convaincus qu'Oussama Ben Laden était mort le 23 août 2006 d'une crise de fièvre typhoïde. Le président Jacques Chirac, surpris de la divulgation de l'information, déclara que « cette information n'est en rien confirmée ».

Le 2 novembre 2007, Benazir Bhutto, candidate à la présidence du Pakistan, mentionne dans une entrevue avec David Frost sur les ondes d'Al Jazeera English, le nom d'un homme « qui a tué Oussama ben Laden »[83]. Cette affirmation au simple détour d'une phrase est généralement considérée comme un lapsus et qu'elle voulait probablement dire « Daniel Pearl »[84].

Le 21 décembre 2008, lors d'un entretien à la chaîne de télévision américaine Fox News Channel, Dick Cheney, vice-président américain sortant considérait ne pas être sûr qu’Oussama ben Laden soit encore vivant.

Vidéos pornographiques

Le 14 mai 2011, les responsables américains ont révélé qu'un important lot de vidéos à caractère pornographique a été découvert dans la cache pakistanaise d'Oussama ben Laden par les forces spéciales américaines lors du raid du 2 mai[85].

Outre l'aspect trivial que provoque cette découverte, elle démontre un certain paradoxe chez Oussama ben Laden, car en 2002, dans une lettre, cet amateur de Coca-Cola[86] avait attaqué certains aspects de la culture américaine, notamment l’exploitation des femmes “comme produits de consommation ou outils de publicité”. “Vous avez lavé le cerveau de vos filles pour qu’elles croient se libérer en portant des vêtements dénudés, alors qu’en réalité, elles n’ont libéré que votre désir sexuel[87].

Voir aussi

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Bibliographie

Culture populaire

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. En se basant sur le temps universel coordonné (UTC) et sans contexte de lieu, la mort est survenue le 1er mai 2011 à environ 20 h 30 UTC.
  2. Il a été déchu de sa nationalité saoudienne en avril 1994[6].
  3. Il est à tort considéré comme son fondateur, bien que ce soit Abdullah Azzam.

Références

  1. [Georges Malbrunot, « La 5ème épouse de Ben Laden était la fille du mollah Omar », Le Figaro, 7 juillet 2011. Consulté le 8 juillet 2011.
  2. (en) « Bin Laden's Women », American Morning with Paula Zahn, 12 mars 2002.
  3. « Mort de Ben Laden : les détails de l’opération commando », France Info, 1 mai 2011.
  4. In an intelligence driven operation, Osama Bin Ladin was killed in the surroundings of Abbottabad in the early hours of this morning., May 2, 2011. Consulté le May 2, 2011
  5. Adam Brookes, « US forces kill Osama Bin Laden in Pakistan », BBC News, 2 mai 2011.
  6. a et b « Le financier des réseaux islamistes », dans Le Monde du Renseignement, n°239, 21 avril 1994 [1]
  7. Bin Laden claims responsibility for 9/11, CBC News Network, 19 octobre 2004, lire en ligne
  8. Journal de 20 heures de France 2 du 13 décembre 2001
  9. La vidéo où Ben Laden se vante des attentats sur Liberation.fr
  10. (en) Ilovepolitics.info
  11. « FBI ten most wanted fugitive »
  12. « Ben Laden, héros secret de nombreux Tunisiens », Le Monde, 10 novembre 2001 ;
    « Ben Laden et les nouveaux martyrs du Djihad », La Rivista del manifesto, no 24, janvier 2002 : « À toute cette population qui cherche à se rehausser symboliquement à ses propres yeux, faute de pouvoir remédier aux maux quotidiens qui l'assaillent, la défaite symbolique infligée à l'Amérique par Ben Laden suffit pour en faire un héros, un héros en passe de devenir un martyr, un martyr en passe de se muer, avec le temps, en saint » ;
    Parti du travail belge (PTB) « Pour qui travaille Ossama Ben Laden ? »], Solidaire, no 36, 26 septembre 2001 : « Oussama ben Laden semble être devenu le héros d'une partie de la population du monde musulman qui, humiliée par des dizaines d'années d'oppression impérialiste, voit en lui un symbole de l'anti-impérialisme. Mais il faut distinguer entre la colère justifiée de la population à l'encontre des États-Unis et les motivations profondes d'un certain intégrisme musulman. »
  13. Ria Novosti : « Le Hezbollah nie toute collusion avec Al-Qaïda »
  14. Fatwa de la Commission islamique d'Espagne, mars 2005.
  15. Site officiel du groupe
  16. Site officiel de l'entreprise. (in theworldjournal.com)
  17. Agence ATS, 9 novembre 2001.
  18. a, b et c Alain Gresh, « La mort d’Oussama Ben Laden », Nouvelles d’Orient, dans les blogs du Monde diplomatique, 2 mai 2011.
  19. Robert Gates, From the Shadows, Simon & Schuster (1997)
  20. Le Nouvel Observateur, n° 1732, du 15 au 21 janvier 1998, p. 76.
  21. Noam Chomsky, De la propagande, Entretiens avec David Barsamian, Collection Fait et cause, Fayard (2002), p. 9
  22. Selon le témoignage d'un de ses hommes paru dans le journal Le Monde du 7 décembre 2001
  23. Noam Chomsky, Israël, Palestine, États-Unis : Le triangle fatidique, édition remise à jour (mars 1999), p. 10.
  24. Voir, par exemple, (en)Alija Izetbegovic sur History Commons, et les nombreuses références données.
  25. (fr)[PDF] Expertise collective des terrorismes en Europe, Institut national des hautes études de sécurité, 2006, p. 32/33
  26. (fr) Al-Qaïda (La Base), Terrorwatch
  27. Guillaume Dasquié et Jean-Charles Brisard, Ben Laden - La vérité interdite, Éditions Denoël, Paris, 2001, (ISBN 978-2-207-25320-5), p. ?.
  28. (fr) Espagne : mandat d'arrêt international du juge Garzon contre... Ben Laden !, 18 septembre 2008, Latin reporters
  29. (fr) « INTERPOL publie la 3000e notice rouge de l'année », 14 décembre 2007, Interpol
  30. (fr) Le grand jeu de l'Inter-Services Intelligence, le service de renseignements pakistanais (3), Philippe Raggi, 2004
  31. Qiao Liang, Wang Xiangsui, La Guerre hors limites, Payot, Rivages, 2003, (ISBN 978-2-7436-1149-1)
  32. (en) Avis de recherche du FBI
  33. (fr) [PDF] Expertise collective des terrorismes en Europe, Institut national des hautes études de sécurité, 2006, p. 39
  34. (en) Fiche de Ben Laden sur le site du FBI
  35. (en) Lost at Tora Bora, Mary Anne Weaver, New-York Times, 11 septembre 2005
  36. (fr) Site du comité des sanctions contre Al-Qaida et les Taliban
  37. (fr)[PDF] Résolution 1377 (2001)
  38. (fr) Résolution 1390 (2002)
  39. (fr) Position commune du Conseil du 27 mai 2002 concernant des mesures restrictives à l'encontre d'Oussama ben Laden, des membres de l'organisation Al-Qaida ainsi que des Taliban et autres personnes, groupes, entreprises et entités associés, et abrogeant les positions communes 96/746/PESC, 1999/727/PESC, 2001/154/PESC et 2001/771/PESC
  40. Article du Figaro : Voici la nouvelle vidéo d'Oussama ben Laden, 07/09/2007
  41. Transcription en français du message d'Oussama ben Laden sur le site Contre Info, 08/09/2007
  42. [PDF] Tora-Bora revisited: How we failed to get Bin laden and why it matters today, United States Senate Committee on Foreign Relations, 30 novembre 2009.
  43. Les États-Unis étaient en mesure de capturer Ben Laden en 2001, LeMonde.fr, 29 septembre 2009, (page consultée le 30 septembre 2009).
  44. « Pas d'informations sur Ben Laden depuis des années », NouvelObs.com, mis en ligne le 6 décembre 2009
  45. (en) Bin Laden May Have Lived at Abbottabad Compound for Six Years, Jay Newton-Small, Time Sawampand, 3 mai 2011
  46. La fin de dix ans de traque, Roland Jacquard, France Info, 2 mai 2011
  47. Coordonnées : 34°10′09″N 73°14′33″E / 34.16917, 73.2425
  48. Corine Lesnes, « Le raid sur le compound de Ben Laden : détails », blog de Corine Lesnes, 2 mai 2011.
  49. a et b (en) « Osama Bin Laden Dead », blog de la Maison Blanche, 2 mai 2011.
  50. « Le corps de Ben Laden a été immergé en mer », Ouest-France, 2 mai 2011.
  51. « Réactions à la mort de Ben Laden : George W. Bush salue une “victoire pour l'Amérique” », Le Point, 2 mai 2011.
  52. Figaro.fr du 27-4-2011
  53. Monde.fr du 28-4-2011
  54. Osama bin Laden killed : CIA admits waterboarding yielded vital information - The Telegraph du 7 mai 2011
  55. Le messager qui a conduit à Ben Laden : Yahoo actualités 3 mai 2011
  56. Ben Laden/opération: l'ONU vigilante, Le Figaro, 4/5/2011
  57. Tf1 News du 5-5-2011
  58. Actualite.portail.free.fr
  59. Les États-Unis ferment le dossier judiciaire de Ben Laden, Slate, 18 juin 2011. Consulté le 20 juin 2011
  60. Marc Epstein, « Le cerveau d'Al-Qaeda », L'Express, 11 septembre 2003.
  61. « Comment j'ai préparé le 11-septembre », Le Monde.
  62. (fr) Patrice Claude, « L'étau se resserre sur Oussama Ben Laden », dans Le Monde, 9 septembre 2009 [texte intégral (page consultée le 12 septembre 2009)] 
  63. Alain Rodier, Centre français de recherche sur le renseignement, Raids 275, avril 2009, p. 22-23
  64. (fr) Avis de recherche d'Interpol
  65. Le Monde diplomatique, « Al Qaida, une secte millénariste », « Pour en finir avec le monde arabe » ; The Daily telegraph, « Fanatics around the world dream of the Caliph's return » ; The Observer, « Where terror begins » ; The Hindu, « Zarqawi — terrorist or Islamist crusader? ».
  66. Retour à Al-Khobar, article du magazine Politis, Denis Sieffert.
  67. Article sur le site du Réseau Voltaire
  68. « Dans ces moments difficiles, de nombreuses idées difficiles à décrire me sont venues à l'esprit, mais à la fin, elles me procuraient une sensation intense de rejet de la tyrannie, et faisait naître en moi la résolution de punir les oppresseurs. »
  69. « Ben Laden, dans la vidéo de 2005, dénonçait « l'oppression et l'embargo qui causa des millions de morts, orchestré par Bush senior en Irak, est le plus grand massacre d'enfants que l'humanité n'ait jamais connue. »
  70. In absolute terms we estimate that perhaps about half a million children under 5 years of age have died, who ordinarily would not have died had the decline in mortality that was prevalent over the 70s and the 80s continued through the 90s,, Anupama Rao Singh, directrice de l'Unicef
  71. Al Qaïda / Hezbollah : la concurrence à distance entre deux logiques d'action jihadistes différentes pour la captation des cœurs et des esprits de l'Umma, Rayan Haddad
  72. CNN, 13 février 1999
  73. « Les socialistes sont des infidèles où qu'ils soient, à Bagdad ou à Aden », extrait de la bande enregistrée de février 2003.
  74. « Messages de Ben Laden : de l'info très intoxiquée », Le Matin, 25 janvier 2010.
  75. « 11-septembre : “dix-neuf jeunes ont réussi à dévier la boussole” », Le Monde, 9 septembre 2007.
  76. Mark Trevelyan, « Ben Laden change d'image, pourrait signaler des attentats », Le Monde, 8 septembre 2007.
  77. « Oussama Ben Laden menace l'Europe et le pape dans un nouveau message », Le Monde, 20 mars 2008.
  78. "Al Jazeera english", 7 mai 2011
  79. « Oussama clips : la période nostalgia », Huyghe.fr, 8 mai 2011.
  80. a et b Ibrahim Warde, Contes et légendes de l'argent du terrorisme, Le Monde diplomatique, septembre 2007 (extrait de Propagande impériale & guerre financière contre le terrorisme) 200.
  81. (en) Article sur elwatan.com
  82. Miniter, Disinformation, Regenery, p. 33-38
  83. Benazir Bhutto: Bin Laden killed, de setfree69, Youtube
  84. Tunistribune.com
  85. (fr) Reuters, « Ben Laden: films porno dans sa cache » sur Le Figaro, 14 mai 2011. Consulté le 24 juin 2011
  86. (fr) Adrien Gaboulaud, « Ben Laden aimait le coca et le bon shampooing... notamment » sur France Soir, 4 mai 2011. Consulté le 24 juin 2011
  87. (fr)Adrien Gaboulaud, « Quand Washington tente de saper le mythe Ben Laden » sur Le JDD, 14 mai 2011. Consulté le 24 juin 2011
  88. « Ben Laden : l'enquête-choc sur un « terroriste planétaire » », Rue89, 5 novembre 2008.
  89. « Ben Laden, le vrai visage d’un « illuminé » », Bakchich, 18 novembre 2008.
  90. Actua BD : Mohamed Sifaoui, Ben Laden dévoilé. Ce n'est pas du courage


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