Pablo Escobar Gaviria

Pablo Escobar Gaviria
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Pablo Escobar
Nom de naissance Pablo Emilio Escobar Gaviria
Surnom El Patrón, Don Pablo, El Señor, El Doctor
Naissance 1er décembre 1949
Rionegro, Colombie
Décès 2 décembre 1993 (à 44 ans)
Medellín, Colombie
Nationalité Drapeau de Colombie Colombie
Profession narco-trafiquant
Famille Maria Victoria Henao (femme)
Juan Pablo, Manuela Escobar (enfants)

Pablo Emilio Escobar Gaviria (né le 1er décembre 1949 à Rionegro, Antioquia en Colombie) fut le trafiquant colombien de cocaïne le plus recherché et le plus important au monde et peut-être même de tous les temps.

Il était à la tête du Cartel de Medellín. Il possédait d'innombrables maisons de luxe et voitures de collection. En 1986, il tenta d'entrer dans la vie politique colombienne en proposant de rembourser la dette nationale colombienne, soit environ 10 milliards $. Il fut tué le 2 décembre 1993 dans son fief, Medellín[1]. Selon le magazine Forbes, en 1989, sa fortune était estimée à 25 milliards $, soit la 7e fortune mondiale[2].

Sommaire

Début de carrière criminelle

Issu d'une famille pauvre, dans une Colombie touchée par tous les drames, Escobar naît dans le village de Rionegro à Antiquia en Colombie et grandit dans une hutte sans électricité, ni eau courante. Il est le troisième d'une famille de sept enfants. Son père, Abel de Jésus Escobar était un paysan et sa mère était professeur des écoles. Il débute par le vol de pierres tombales et de voitures au côté de Shemse comme nombre de petits truands.

À l'âge de 20 ans, il est déjà un voleur de voitures accomplis. Au début des années 1970, il est un voleur et un garde du corps. Il gagne rapidement 100 000 $ en kidnappant et en demandant des rançons à des cadres vivant à Medellín. Son étape suivante pour réaliser son souhait de devenir millionnaire est de travailler pour le contrebandier Alvaro Prieto. À son contact et suite à ses conseils, Pablo Escobar devient millionnaire à l'âge de 22 ans[2].

Montée en puissance

Dans une publication anonyme, parue en Colombie en 1989, Pablo Escobar raconte ses débuts : « Comment ai-je commencé ? J'étais jeune, j’avais envie de vivre et j’avais de l’ambition. Je ne connaissais rien des affaires du narco-trafic. C’est alors que j’ai rencontré un jeune gringo dans une discothèque de Medellín (...) Le gringo avait un avion. Il voulait acheter de la cocaïne dans le pays. Plus tard, j’ai pris ma décision. Je l’ai mis en contact avec des gens spécialisés. Dès lors, je me suis trouvé embarqué dans cette filière, où j’ai fait entrer de nombreux amis. (...) Nous avons commencé à vendre de la marchandise à ce pilote américain, qui arrivait en Colombie avec son avion US et payait comptant en dollars. Ce commerce me semblait facile à première vue : il y avait peu de risques, c’était rentable. En plus, il ne fallait tuer personne, ce qui m’était important. (...) À cette époque, ce trafic ne faisait pas la une des journaux… au fond, je trouvais cette activité normale (...) ».

Pablo Escobar commence à investir dans la cocaïne en 1975. Plusieurs fois, il pilote lui-même son avion, principalement entre la Colombie et le Panama dans le but de passer en contrebande de grosse quantité de cocaïne. Plus tard, quand il fait l'acquisition de 15 nouveaux et plus gros avions (incluant un Learjet) et 6 hélicoptères, il fait en sorte de les faire décoller et atterrir depuis son ranch de l'Hacienda Napoles.

Sa réputation commence à s'accroître lorsqu'il assassine un célèbre trafiquant de Medellin, Fabio Restrepo, à qui il avait acheté 14 kilogrammes. En mai 1976, lui et plusieurs de ses hommes sont arrêtés en possession de 18 kilos à Medellín alors qu'il venait de livrer un chargement plein de poudre blanche en provenance d'Équateur. Escobar tenta de corrompre sans succès les juges qui étaient en train d'instruire son affaire. Après plusieurs mois d'instruction, Escobar arriva à corrompre deux officiers qui l'avaient arrêté et les charges furent abandonnées.

À partir de ce moment, il tenta de soudoyer systématiquement les représentants de l'autorité ou de les tuer. Son frère Roberto affirme que Pablo se lança dans le trafic de cocaïne simplement parce qu'avec un chargement de poudre il faisait plus d'argent qu'avec un chargement de cigarettes ou de 40 boissons alcoolisées et que la contrebande par la route était devenue trop dangereuse[2]. À cette époque, il n'y avait pas de cartels de la drogue mais seulement quelques barons et ce "marché" était considéré comme en pleine expansion. Au Pérou, il achetait la pâte de cocaïne puis elle était raffinée dans un laboratoire à l'intérieur d'une maison à deux étages. Pour son premier voyage, Escobar acheta pour 30 £ de pâte de ce qui allait devenir son empire. Au début, il passait la drogue dans de vieux pneus et un pilote pouvait espérer gagner plus de 500 000 $ en fonction de la quantité de drogue passée en contrebande[2]. Il est le pionnier dans l'usage de "mules", c'est-à-dire des personnes volontaires ou non qui passent les frontières l'estomac rempli de capsules de caoutchouc remplies de cocaïne. Ces capsules sont récupérées en étant éliminées par les voies naturelles.

Cartel de Medellín
Pablo Escobar
George Jung
José Gonzalo Rodríguez Gacha
Carlos Lehder
Jorge Luis Ochoa Vázquez
Fabio Ochoa Vázquez
José Abello Silva
Gilberto Molina
Dandeny Muñoz Mosquera

Bientôt la demande de cocaïne explosa des États-Unis et Escobar organisa plus de transports à travers son réseau de distribution en Floride du Sud, en Californie et dans d'autres parties des États-Unis. Lui et Carlos Lehder travaillèrent ensemble à trouver un endroit intermédiaire entre les États-Unis et la Colombie pour transborder la marchandise. L'endroit était une île située dans les Bahamas, appelée Norman Cay. Carlos et Roberto Vesco ont acheté la plupart des terres de l'île qui comprend une piste d’atterrissage de 400 mètres, un port, un hôtel, des maisons, des bateaux, des avions et ils firent même construire un entrepôt réfrigéré pour stocker la cocaïne. De 1978 à 1982, elle fut une route de contrebande centrale pour le cartel de Medellin (Selon le récit de son frère, l'île de Norman Cay n'a jamais appartenu à son frère mais seulement à Carlos Lehder). Escobar a été en mesure d'acheter les 20 km2 de l'Hacienda Napoles pour plusieurs millions de $. Il y a créé un zoo, un lac et d'autres attractions pour sa famille et son organisation. À une certaine période, entre 70 et 80 tonnes de cocaïne étaient expédiées de Colombie vers les États-Unis chaque mois. À l'apogée de sa puissance, vers le milieu des années 1980, il expédiait 11 tonnes par vol long courrier vers les États-Unis (la plus grosse quantité expédiée représentait 23 tonnes par bateau mélangée à des patés de poisson, ce qui est confirmée par son frère dans son livre[2]). En plus de l'usage d'avions, Pablo utilisait aussi des sous-marins télécommandés pour transporter de grosses quantités (environ deux tonnes).

Hacienda Napoles, demeure de Pablo Escobar Gaviria

Pablo Escobar est élu en 1982 comme représentant adjoint/alternatif à la Chambre des Représentants au Congrés Colombien dans la cadre du Parti libéral Colombien. Il bénéficie d'une grande popularité auprès de la population pauvre de Medellín. Il fut l'instigateur de l'opération "Medellin sans taudis". En redistribuant une partie de ses gains mal-acquis, il fit construire 500 maisons sur le versant-est de la vallée de Medellín. 25 ans plus tard, plus de 3 000 maisons sont construites. Mais ce quartier n'a pas d'existence juridique car Pablo n'a pas eu le temps de s'occuper des contraintes administratives[3]. Il fait aussi construire des routes, des hôpitaux et devient par là même un héros pour les pauvres alors mal informés de la réalité du personnage.

Durant les années 1980, Escobar et le cartel de Medellín devinrent célèbres. Le cartel de Medellin contrôlait la plupart des entrées de cocaïne aux États-Unis, au Mexique, à Puerto-Rico et de la République Dominicaine. La cocaïne provenait du Pérou et de Bolivie. La cocaïne de Colombie était considérée de qualité inférieure. Son réseau de distribution s'étendait jusqu'en Asie.

La corruption et l'intimidation caractérise la relation entre le système Escobar et les autorités colombiennes. Son système implacable vis-à-vis des autorités se résumait à l'expression "Plata o Plomo" qui se traduit littéralement par "l'argent ou le plomb" ce qui signifie soit tu acceptes l'argent soit tu prends des balles. Escobar terrorise le pays à partir de 1984, ce système entraina la mort de milliers de personnes, incluant civils, policiers, journalistes et représentants de l'état. En même temps, Escobar soudoya de nombreux fonctionnaires, juges et autres politiciens.

Il continua à assassiner juges, policiers, journalistes et hommes politiques. Il est condamné pour avoir tué par lui-même un peu plus de 100 personnes. À lui tout seul, il est responsable de l’assassinat de trois des cinq candidats à la présidentielle colombienne de 1989, dont Luis Carlos Galán. Il est aussi responsable de l'explosion de l'Avianca Flight 203 et du plastiquage du DAS Building à Bogota en 1989. Le Cartel de Medellín était en guerre pour le contrôle du trafic de stupéfiant contre le Cartel de Cali durant la plupart de son existence. Escobar a peut-être eu un rôle a jouer dans la Prise du palais de justice de Bogotá par un groupe para-militaire d'extrême-gauche, la M-19. Cette attaque, qualifiée comme l'un des événements les plus marquants de l'histoire de la Colombie, durant laquelle la moitié des juges de la cour suprême furent assassinés. Le rôle supposé d'Escobar aurait pour origine la défense de ses intérêts car la cour suprême traitait avec les autorités américaines pour leur livrer tous les principaux trafiquants de drogue.

Il se réfugie, cette année la, quelques mois au Nicaragua[4].

Au sommet

Pablo Escobar expliqua une fois que l'essentiel du business de la cocaïne était très simple : « Tu soudoies quelqu'un par ici, tu soudoies quelqu'un par là et tu payes un banquier amical pour t'aider à blanchir l'argent. »

Dans un livre publié par le frère de Pablo, Roberto Escobar, appelée The Accountant's Story explique comment Pablo est passé de la pauvreté et de l'obscurité pour devenir l'un des hommes les plus riches du monde. Le cartel de Medellín fut sans doute la plus grande entreprise criminelle et la plus profitable de tous les temps, à certaines périodes le cartel de Medellín passait en contrebande de 15 tonnes de cocaïne par jour, avec une valeur à la revente de plus d'un demi-milliard de dollars, aux États-Unis[5]. Selon Roberto, un des comptables de Pablo, lui et son frère dépensaient 2 500 dollars par mois juste pour acheter des bandes de caoutchouc afin d'envelopper les piles de billets. Avec le temps, ils eurent beaucoup trop de liquidités illégales et ils ne pouvaient plus les déposer dans les banques. Ils ont donc commencé par stocker les briques d'argent dans leurs entrepôts. Il estime qu'il perdaient 10 % des sommes stockées dans les entrepôts à cause des rats qui venaient grignoter les billets de cent dollars[2].

En 1989, il fut classé septième homme le plus riche du monde d'après le magazine Forbes, avec une fortune estimée à 25 milliards $[6]. À cette époque, le Cartel de Medellín contrôlait 80 % du trafic mondial de cocaïne. Dans la plupart des entreprises, un retour sur investissement de 100 % est largement profitable pour la pérennité de son activité. Pablo Escobar s'amusait à expliquer que son RSI était à peu près de 20 000 % soit en d'autres termes pour 1 dollar investi dans son business, il recevait approximativement 200 dollars en retour.

Alors qu'il était perçu comme un ennemi par les gouvernements colombien et américain, la population colombienne le vénérait comme un dieu[3]. Il était un excellent public-relation auprès de la population pauvre. En 1982, il lance l'opération Medellín sans taudis, créant ainsi 500 maisons à destination des indigents, il donnera son nom à ce quartier. Avec ce genre d'opération, il se créa une image de Robin des Bois. Et même quinze ans après sa mort, en 2008, il est encore idolâtré par certaines personnes comme pour Olga Gaviria, une des personnes pauvres choisie pour habiter une des maisons construites par le parrain[3]. La population de Medellín lui était pour la plupart acquise. Elle cachait des informations à la police et faisait ce qu'elle pouvait pour le protéger.

En dépit de son image en générale de trafiquant impitoyable et sanguinaire, ses associés en affaire savaient qu'il était un négociateur calme et à l'écoute, préférant payer et trouver un arrangement à l'amiable plutôt que de faire parler la poudre. La plupart des habitants riches de Medellín considérait Escobar comme une menace. Au sommet de son pouvoir, tous les trafiquants de drogue colombien versaient un tribut entre 20 % et 35 % du chargement qu'il souhaitait faire envoyer aux États-Unis car il savait que le réseau d'Escobar était l'un des plus surs.

Les cartels colombiens se livrèrent une guerre féroce pour garder la suprématie. Ce qui fit que Medellin devint la capitale mondiale du crime avec 25 100 morts violentes en 1991 et 27 100 morts en 1992[7]. Cette augmentation du taux d'homicide était dû au fait qu'Escobar donnait une prime à ses sicarios (tueurs) pour abattre des policiers. 600 d'entre eux sont morts de cette manière. En 2011, d'autres pays ont ravis ce triste record comme le Guatemala, l'Afrique du Sud ou le Venezuela.

Il négociait activement des accords avec des dictateurs d'Amérique centrale tels que le général Manuel Noriega, du Panama, pour que les cargaisons de drogues colombiennes transitent vers les États-Unis en toute quiétude via leurs territoires nationaux. Il faisait affaire avec plusieurs familles du milieu de la drogue. Il mettait son argent dans une banque privée au Panama et en Suisse.

Pablo Escobar aurait pendant toute sa carrière amassé plus de quarante milliards de dollars US.

La chasse à l'homme

Le 15 février 1990, un sommet anti-drogue réunit à Carthagène les présidents Bush (États-Unis), Barco (Colombie), Paz Zamora (Bolivie) et García (Pérou). En avril, l'armée colombienne cerne le siège de Pablo Escobar. Il y aura 510 morts mais ce dernier réussira à s'échapper.

Pablo Escobar avait créé un véritable groupe armé autour de lui, environ 3 000 tueurs, les sicarios, qui pouvaient être de tout âge. En 1992, à Medellín 6 662 personnes ont été tuées dans des affrontements armés, auxquelles il faut ajouter 1 292 cadavres non identifiés et 967 habitants portés définitivement disparus, soit un total de 8 921 morts.

Pablo Escobar était le sommet d’une pyramide composée de chacun des membres de son clan ou de sa famille. Pour le faire tomber, il aurait été prévu de détruire une à une les personnes qui composaient la pyramide, jusqu’à ce que Pablo n'ait plus de soutien logistique suffisant et ni d’endroit sûr où se réfugier. Il était souvent en contact avec plusieurs autres trafiquants. Il était un grand consommateur de cannabis, mais prenait très rarement de la cocaïne. 45% de la coca venait du Pérou, 35% de la Colombie et 20% de la Bolivie.

Après l'assassinat de Luis Carlos Galán, un journaliste candidat à la présidentielle, l'administration de César Gaviria agit contre Escobar et son cartel de la drogue. Néanmoins, le gouvernement négocia avec Escobar, arrivant à le convaincre de se rendre et de cesser toutes activités criminelles en échange d'une peine réduite et d'un traitement préférentiel durant sa captivité.

Après avoir déclaré la fin à une succession d'actes terroristes visant à pressuriser les autorités et l'opinion publique, Escobar se rendit. Le 19 juin 1991, il accepte de s'en remettre à la justice colombienne qui lui promet de ne pas l'extrader vers les États-Unis. Il est emprisonné dans une prison spéciale à Envigado qu'il a lui-même fait aménager selon ses désirs. La prison s’appelle La Cathedrale. Juste avant sa reddition, l'extradition de citoyens colombien a été interdite par la nouvelle constitution` de 1991. Cette décision fut très contestée et laissa suspecter que l'assemblée constituante était sous l'emprise d'Escobar et des « barons » de la drogue.

Malgré l'enfermement, l'activité criminelle d'Escobar continua à faire la une des journaux. Escobar fit venir La Moncada et les frère Galeano à La Cathédrale pour les faire assassiner car ils étaient suspectés d'avoir volé le Cartel. Sa prison devient rapidement le nouveau QG du clan de Medellín. Quand les autorités se rendirent compte qu'Escobar continuait ses activités criminelles, il fut décidé de le transférer dans une autre prison le 22 juillet 1992. Mais il fut averti en avance et il s'évada peu de temps avant car il craignait d'être encore extradable vers les États-Unis. Sa tête est alors mise à prix pour 6 millions d'euros.

Selon l'ancien ministre de l'Information, Mauricio Vargas, la responsabilité du président doit être mise en cause aux États-Unis.

Le 10 décembre 1992, avec 30 hommes, Pablo Escobar, kidnappe un groupe d'hommes d'affaires entre l'aéroport et le centre de Medellín ; il exige une rançon de 300 000 dollars.

La fin du parrain

Corps de Pablo Escobar le 2 décembre 1993 devant le commando du commandant Martinez

Les policiers et les soldats d'élite du groupe spécial de recherche, arrivés à Medellín le 22 juillet 1992, réalisèrent près de 20 000 perquisitions Selon la revue colombienne Semana, sa mort aurait été le résultat d'une vaste opération américaine, dénommée Heavy Shadow (Ombre pesante), qui « mobilisait des équipes de la CIA, de la DEA, du FBI et de la NSA », c’est-à-dire, tous les services fédéraux de sécurité américains. Cette opération « a coûté en fonds secrets, charges de personnels et armes, plusieurs centaines de millions de dollars ». dans la ville et dans toute sa région, très boisée et accidentée, où le parrain possédait de très nombreuses propriétés.

Mais de nombreux autres groupes et personnages étaient aussi sur ses traces :

  • les tueurs à gages du cartel de Cali qui avaient eu avec le cartel de Medellín de nombreux règlements de comptes sanglants pour la prééminence de la livraison de drogue ;
  • les mercenaires américains, israéliens et autres, alléchés par la prime de plusieurs millions de dollars US offerte par le gouvernement et les organismes anti-stupéfiants américains ;
  • les nombreux proches et familles des « collaborateurs » qu'il avait fait tuer, et tous ceux qui avaient réussi à détourner l'argent du crime par millions de dollars.

Début 1993, un nouveau groupe paramilitaire terroriste « Los Pepes » apparaît, décidé à éliminer Pablo Escobar et le cartel de Medellín, et fait régner la terreur sur la ville. Los Pepes est l'acronyme pour "PErseguidos por Pablo EScobar". C'est une milice privée qui va lutter contre Escobar avec les mêmes armes qu'il utilise, c'est-à-dire le crime et les attentats. Et qui va grandement aider le gouvernement américain.

Après des mois de travail, l'équipe de surveillance du bloc de recherche, réussit un jour à repérer Pablo Escobar dans le quartier de Los Olivos. Contrairement à son habitude, il avait longuement et imprudemment téléphoné à sa femme et à son fils Juan Pablo, dans un hôtel de Bogotá.

Le commandant Hugo Martínez, à l'aide d'un écran de visualisation de signal de communication, était parvenu devant un pâté de maisons. Mais, plutôt que de faire encercler le quartier, il préféra l'attente, l'infiltration et la surveillance.

Pabloisdead.png

Témoignage traduit de l'espagnol : « Scrutant les fenêtres des maisons, une à une, le commandant Hugo Martínez aperçut à l'une d'elles, un homme corpulent qu'il identifia comme étant Pablo Escobar. Ayant alerté le quartier général local de la PNC (Police Nationale Colombienne), il fut rejoint par un commando. Le plan d'alerte se termina par l'assaut et la mort du parrain alors qu'il tentait de fuir par le toit. Le seul homme de confiance qui ne l'avait jamais trahi et qui le suivit jusqu'à la mort fut son bras droit, un nommé Limon qui était dans la maison lorsque Pablo Escobar fut tué. Limon a été le premier à se faire tuer. Tirant sur les policiers qui avaient encerclé la maison où se trouvait Pablo Escobar, Limon a été atteint de plusieurs projectiles, alors qu'il courait d'un toit pour se réfugier sur un autre toit. Pablo Escobar savait qu'il y avait plusieurs membres de l'autorité qui l'attendaient dehors sur le toit et il entendait les policiers monter les escaliers pour atteindre l'étage où il se trouvait dans la maison. Il n'a pas eu d'autre choix que de sortir en courant et tirer sur tout ce qu'il voyait. Il fut atteint exactement de 12 projectiles dans son corps. Une fois mort étendu sur le toit, les militaires de l'armée colombienne prirent une photo de lui pour montrer leur fierté comme si le corps de Pablo Escobar était un trophée. Deux policiers colombiens qui ont participé à l'opération, ont coupé les deux pointes de la moustache de Pablo Escobar en signe de souvenir et ont laissé son visage avec une moustache de style de celle d'Hitler. Plus tard, le coroner publia que Pablo Escobar était décédé d'un projectile qui l'avait atteint dans la tête. Mais la confusion vint quand le coroner annonça que ce même projectile qui l'avait atteint derrière l'oreille était le même que ceux du fusil qu'il tenait dans la main. La conclusion pourrait être ce que Pablo Escobar disait souvent " Je préfère une tombe en Colombie qu'une cellule de prison aux États-Unis et que jamais l'autorité ne mettra fin à ma vie"... Un suicide serait donc à l'origine de son décès. Il se serait tiré lui-même un projectile derrière l'oreille droite alors qu'il courait en traversant le toit pour passer du toit de la maison à un toit d'une maison voisine. Quelques minutes plus tard, sa mère se rendit sur les lieux pour voir d'elle-même si c'était vraiment son fils qui venait d'être tué. À première vue, elle remarqua le corps ensanglanté de Limon par terre devant la maison et cria "Imbéciles, vous n'avez pas tué mon fils, ce n'est pas lui!", mais lorsqu'elle monta sur le toit, elle tomba en larmes à la vue du corps de celui qui fut le plus grand baron de la drogue. »

La polémique

Selon l’hebdomadaire Cambio, Pablo Escobar entretenait des relations étroites avec Vladimiro Montesinos, le chef des services secrets péruviens et l’éminence grise du président Fujimori. Le parrain aurait participé au financement de la première campagne électorale de Fujimori. Le frère de Pablo Escobar, El Osito (L’Ourson), a confié dans une interview que le parrain « aurait donné un million de dollars pour payer la campagne de Fujimori. En échange, les autorités péruviennes devaient fermer les yeux sur les chargements de pâte de coca » qui passaient la frontière.

Le trafic de drogue après Pablo

De nombreux groupes familiaux ont pris le relais du trafic. L’élimination de Pablo Escobar a favorisé la formation de supercartels comme celui du cartel de Cali.

Celui-ci, plus discret, plus proche des élites économiques, profitera de la mort de son grand rival avant d’être démantelé à son tour en 1994.

Depuis, les cartels ont pratiquement disparu de Colombie, au profit d’un réseau horizontal, multiple et diversifié (les seuls cartels encore en exercice étant constitués par les groupes mafieux mexicains qui depuis 2008 sont en guerre ouverte avec le gouvernement local). Pour autant, et malgré cette modification dans la structure et l’organisation du trafic, les niveaux de production n’ont en rien diminué[8].

Voir aussi

Livres

  • Don Pablo et ses amis. Pablo Escobar et la cocaïne connection par Hernando Calvo Ospina - Éd. EPO 1994 - (ISBN 2-87262-090-7) - (OCLC 48829018), 184 p.  - Traduit de l'espagnol par Henriette Courtens et Léon Goffin
  • Journal d'un enlèvement (Noticia de un secuestro) par Gabriel García Márquez, 1996
  • Les rois de la cocaïne : l'histoire secrète du cartel de Medellin par Guy Gugliotta et Jeff Leen - Éd. Presses de la Cité, coll. Documents 1989 - ISBN 2-258-03020-X, 357 p.  - Trad. par Pascal Martin et Octave Lepourpre
  • Il faut tuer Pablo Escobar par Mark Bowden - Éd. Plon 2001 - ISBN 2-259-19406-0, 371 p.  - Traduit de l'anglais (États-Unis) par Christophe Mercier

Films

  • Killing Pablo (2009), réalisé par Joe Carnahan, avec Javier Bardem et Paul Vásquez
  • Les péchés de mon père (Los Pecados de mi Padre) (2009), documentaire réalisé par Nicolas Entel, avec Juan Escobar
  • Pablo Escobar (2010), réalisé par Antoine Fuqua

Liens externes

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Notes et références



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