Palais de l'Élysée

Palais de l'Élysée
Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Élysée.
Palais de l'Élysée
L'entrée du palais de l'Élysée
L'entrée du palais de l'Élysée
Présentation
Période ou style Classique
Type Hôtel particulier
Architecte Armand-Claude Mollet
Date de construction 1718 - 1722
Destination initiale Hôtel particulier de Louis Henri de La Tour d'Auvergne
Propriétaire État français
Destination actuelle Bureau et résidence officielle du président de la République française
Protection Monument historique
Site web www.elysee.fr
Géographie
Pays Drapeau de France France
Région Île-de-France
Localité Paris
Coordonnées 48° 52′ 13″ N 2° 18′ 59″ E / 48.8701444, 2.316486148° 52′ 13″ Nord
       2° 18′ 59″ Est
/ 48.8701444, 2.3164861
  

Géolocalisation sur la carte : Paris

(Voir situation sur carte : Paris)
Palais de l'Élysée

Le palais de l’Élysée est un hôtel particulier parisien, situé au n°55 rue du Faubourg-Saint-Honoré à Paris, dans le VIIIe arrondissement. Il s'agit du siège de la présidence de la République française et de la résidence officielle du président de la République depuis la IIe République.

Les médias utilisent, par métonymie, l'expression « l'Élysée », pour désigner les services de la présidence de la République française.

Construit par l'architecte Armand-Claude Mollet en 1720 pour Louis Henri de La Tour d'Auvergne, comte d'Évreux, le palais de l'Élysée connaît une histoire très riche : cadeau du roi Louis XV à sa favorite, la marquise de Pompadour, en 1753, puis palais princier de Joachim Murat, alors beau-frère de Napoléon Ier, en 1805, ce dernier en fait sa résidence impériale. Il est à nouveau utilisé par son petit-neveu, Napoléon III.

L'actuel hôte de l'Élysée est Nicolas Sarkozy, président de la République française depuis le 16 mai 2007.

Sommaire

Histoire

L'hôtel du comte d'Évreux

En 1715, Louis Henri de La Tour d'Auvergne, comte d'Évreux, sollicite du régent Philippe d'Orléans la capitainerie des chasses de Monceaux. Ce dernier aimant se moquer des courtisans désargentés lui rétorque : « Je vous l'accorderai lorsque je pourrai vous en porter moi-même le brevet dans un hôtel à vous »[1]. La moquerie affecte directement le comte qui n'a pas de demeure digne de ce nom ; Saint-Simon disait d'ailleurs de lui : « Tout ce qu'il avait en lui était tourné à l'ambition »[1]. Il vend alors au célèbre banquier John Law son comté de Tancarville, en Normandie, pour 732 000 livres (alors qu'il l'avait acheté dix ans auparavant à la duchesse de Nemours pour 350 000 livres) et rachète deux terrains d'une dizaine d'hectares pour 77 000 livres[1], situé entre l'actuelle rue du Faubourg-Saint-Honoré, alors simple chaussée menant au village du Roule, et le Grand Cours (Champs-Élysées). Il n'y alors encore aucun hôtel particulier, si ce n'est des jardins maraîchers, mais le projet de construction de la future avenue des Champs-Élysées va rapidement y amener architectes et aristocrates. L'ancien propriétaire du terrain, l'architecte et contrôleur des bâtiments du Roi Armand-Claude Mollet (futur architecte de Louis XV), est alors aussi chargé par le contrat de vente d'y construire un hôtel destiné à la résidence du comte d'Évreux.

Mais pour payer la construction et s'assurer un train de vie en accord avec son rang, le comte d'Évreux épouse la fille de l'homme d'affaires Antoine Crozat, ce qui lui apporte une dot de 2 000 000 livres[2]. Elle a alors douze ans et lui trente-deux. Le souci des nobles de la fin du règne de Louis XIV est alors de trouver de l'argent, dépensé dans les fastes de la Cour et les guerres ; le souci des bourgeois, de s'élever socialement : cette union est un exemple de ce qui avait souvent cours en ces temps. Mais le comte, désirant rester célibataire et fortuné, congédie sa jeune épouse en 1720, le jour du bal de l'inauguration de l'hôtel. Le comte, ayant spéculé sur le système de Law (notamment sur la Compagnie des Indes), retire assez d'argent pour rembourser, à son beau-père, la dot de son épouse. Celle-ci meurt à l'âge de vingt-neuf ans et son père n'aura alors de cesse que de vouloir plus d'argent du comte, arguant que la banqueroute de Law avait bouleversé la valeur de la monnaie.

Un remarquable édifice

Édifié entre 1718 et 1720 et décoré entre 1720 et 1722, l'hôtel d'Évreux est aménagé selon les principes d'architecture en vogue à l'époque. Il y a un corps de bâtiments de deux étages, élevé sur un vaste sous-sol. Il reste l'un des meilleurs exemples du modèle classique : il commence par un vestibule dans l'axe d'une cour d'honneur, d'un appartement de parade avec un grand salon en son milieu ouvert sur le jardin, un corps central à trois degrés et deux ailes de part et d'autre en simple rez-de-chaussée (qui servent de petits appartements au comte). La vaste cour d'honneur est bordée de deux murs à arcades et s'ouvre sur un portail monumental à quatre colonnes ioniques. L'ordonnancement des lieux permet alors toutes les adaptations souhaitées par les propriétaires successifs. Il n'y a pourtant pas encore d'escalier d'honneur, mais que des coursives et le premier étage n'est ni meublé ni décoré, le Comte considérant que les travaux lui ayant assez coûté et qu'il vivait au rez-de-chaussée, pensait que de toute manière, le Régent ne voudrait pas visiter l'étage, mais se contenterait des salons d'apparat[3].

Les décors intérieurs sont de style Régence. Il est à noter le nombre important de boiseries. Le décor des salons de réception, bien que modifié au cours des siècles, conserve l'essentiel de son aspect d'origine. L'abbé Antonini, en visite, déjà frappé par un « tableau mouvant » (ce qui est alors très moderne) déclare en outre être étonné par « les lustres qui étaient du dernier beau[4] ».

Comme il l'avait promis, le Régent vient en personne apporter le brevet au comte, rajoutant en plus 140 toises (530 mètres carrés) de terrains pour le féliciter d'avoir relevé le défi, ce qui permet de fermer le récent jardin à la française. À sa mort en 1753, le comte d'Évreux laisse un hôtel admiré de tous ses contemporains. Il démissionne pourtant de ses charges et vit reclu dans son hôtel, avec sa gouvernante, Mlle de La Haye, son officier d'ordonnance, Fline, et des laquais, piqueurs et cochers[5].

La résidence de Madame de Pompadour

Article détaillé : Madame de Pompadour.

En 1753, le roi Louis XV achète alors l'hôtel pour en faire la résidence parisienne de la marquise de Pompadour, une de ses favorites. La vente a lieu le 24 décembre de la même année, au Châtelet de Paris. M. Lenote est curateur, Me Melin, notaire ; une estimation est faite par l'architecte Desmaisons. Il en coûte 730 000 livres[6]. L'achat de la demeure est motivé, selon le marquis d'Argenson par le statut chancelant de favorite (elle aurait ainsi un lieu où se retirer dignement en cas de disgrâce) ainsi que par sa situation géographique, à la porte de Paris (elle n'était en effet pas populaire auprès du peuple parisien)[7]. Néanmoins, elle n'y vit pas régulièrement, partagée entre sa vie à la Cour et ses visites à sa fille Alexandrine au couvent de l'Assomption : le décès de cette dernière en 1754 ne l'invite pas non plus à s'y poser.

Elle y fait de nombreuses transformations. Celle qui possède depuis quelques années le marquisat de Pompadour suit sa devise « Mon plaisir n'est pas de contempler l'or de mes coffres, mais de le répandre ». Mais les travaux sont en réalité à la charge du royaume de France. La marquise presse Lassurance, son architecte favori, de réaménager la chambre de parade (notamment sa grande alcôve) et le premier étage et de construire un grand escalier ; Verbreck est chargé des sculptures au ciseau, Van Loo, Boucher et Dubois[Qui ?] des médaillons et des panneaux[8], Lazare Duvaux de la décoration de la salle de bain. Des tapisseries de grande facture ornent les murs. Les jardins, eux, se voient garnis de portiques, de charmilles, d'un potager et même de cascades, d'un labyrinthe et d'une grotte dorée. Aimant jouer les bergères, comme le veut la mode du « retour à la nature », elle y fait aussi paître un troupeau de moutons aux cornes dorées et au cou enrubanné : un jour où Madame de Pompadour décide de les laisser entrer dans son boudoir pour les présenter à ses invités, effrayés, ils saccagent la pièce[9]. Le roi participe à l'agrandissement de la surface des jardins.

L'hôtel des Ambassadeurs extraordinaires

Dès le 15 novembre 1757, à l'âge de 36 ans, Madame de Pompadour avait fait dans son testament, son frère, le marquis de Marigny, son légataire universel[10]. Néanmoins, si le roi accepte ses dispositions, il décide que l'hôtel d'Evreux va maintenant être dévolu à loger les ambassadeurs extraordinaires, à la place de l'hôtel des Pontchartrain, situé rue des Petits-Champs.

Après le décès de la marquise, l'hôtel sert pendant un an à vendre tout le mobilier et les œuvres d'art qu'avait amassé cette-dernière dans ses nombreuses propriétés, et qui sont maintenant centralisées ici. Les ventes attirent beaucoup de curieux[11].

Lors de la réhabilitation de l'hôtel, on supprime le potager et réduit la surface du parc, rendue à la promenade des Champs-Élysées. Néanmoins, devant l'absence répétée de ces hôtes, l'hôtel sert de garde-meuble, en attendant la construction de celui en construction, sur la place Louis-XV[12]. Dans tous les salons et même des baraques construites sur les abords sont déposés des armures et des tapisseries. Pendant ce temps, et jusqu'en 1773, le peuple de Paris peut venir se promener dans les jardins, parmi les anciens décorums de la marquise, la cascade et la grotte notamment.

La demeure de Nicolas Beaujon

Article détaillé : Nicolas Beaujon.
Nicolas Beaujon par Louis-Michel van Loo.

Neuf ans après le décès de la marquise, en 1773, l'hôtel devient la propriété du banquier Nicolas Beaujon, qui acquiert pour un million de livres (il n'en paie en réalité que 600 000[13]) l'hôtel d'Évreux le 2 octobre 1773, par l'intermédiaire de maître Lepot d'Auteuil, le nouveau garde-meuble royal ayant été installé place Louis-XV (l'actuel hôtel de la Marine). Il emménage le 30 novembre 1774. Les dégradations subies par l'hôtel pendant la période où il n'est plus qu'un lieu de stockage invitent Nicolas Beaujon a réhabiliter et redécorer l'ensemble.

Il fait appel à l'architecte du Roi, Étienne-Louis Boullée, pour les travaux. Il procède ainsi à des agrandissements, notamment pour l'aile ouest qui comprenait les petits appartements (en longueur et en largeur) qui est prolongée vers les Champs-Élysées : on remplace ainsi l'antichambre, la chambre à coucher et le cabinet par une antichambre, un salon, un grand cabinet, une grande galerie, une bibliothèque (Nicolas Beaujon n'aime pas lire, mais selon la mode du temps, il achète pour 400 000 livres un cabinet de sciences naturelles[14]), un arrière-cabinet, un autre salon, une chambre à coucher et un boudoir. Piat Sauvage y travaille et des toiles de Guerchin, Jean-Pierre Houël ou encore van Loo sont accrochées dans la galerie[15] ; les plus fameuses sont toutefois La Bohémienne de Frans Hals et Les Ambassadeurs de Hans Holbein le Jeune. Des statues sont également installées, dont une Diane antique sous les traits de la marquise de Pompadour. Sa chambre est elle, copieusement décorée : ornée de plusieurs fenêtres en œil-de-bœuf, de glaces et de tentures plissées. Les cuisines de l'hôtel sont déplacées de l'aile ouest à l'aile est (à l'emplacement où elles sont toujours aujourd'hui), afin de pouvoir installer les bureaux de sa banque. Dans le corps de bâtiment, il sépare en deux la salle des fêtes du comte d'Évreux et fait installer une salle de billard anglais. La salle de musique de Madame de Pompadour est conservée. Une salle de bain est aménagée. Aucun grand escalier ne permet encore d'accéder à l'étage, où logent Monsieur et Madame Tétard du Lys, amis de Nicolas Beaujon. Étienne-Louis Boullée aménage également le parc à la française, qui devient à l'anglaise : un lac avec en son centre une fontaine, des terrasses et des allées sont ainsi créées. L'architecte Nicolas-Claude Girardin fait aussi construire une serre chaude, reliée à l'hôtel par une galerie de treillages ainsi qu'une ménagerie[16].

Hardi à la tâche, Nicolas Beaujon passe sa journée à travailler à l'hôtel, où, munificent, il loge certains de ses employés et leur famille ainsi que des comédiens comme Pierre Laurent Buirette de Belloy[17]. Il passe sa soirée à converser sur les nouvelles de la ville mais, impotent, doit bientôt vivre dans le palais en chaise roulante. Il compte néanmoins cinq à six maîtresses, surnommées les « Berceuses », qui au fil du temps deviennent des hôtesses du palais. Il conserve la propriété du désormais « hôtel Beaujon » jusqu'en août 1786, date à laquelle il le vend en viager au roi Louis XVI, se sachant sur la fin de sa vie (pour 1 100 000 livres, bien qu'il fût estimé à trois millions[18]). Le roi souhaite en effet y loger, comme son prédécesseur, les ambassadeurs extraordinaires ainsi que les souverains étrangers de passage à Paris. La vente se fait néanmoins au nom de Monsieur Durney, un agent de change, pour que les frais ne soient pas explicitement à la charge de la Couronne. Nicolas Beaujon y meurt le 21 décembre et est inhumé en grande pompe. Le 25 avril 1787, tout le mobilier et les éléments de décor sont vendus aux enchères, après deux jours d'ouverture au public[19].

La propriété de Bathilde d'Orléans

Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon, vers 1780.
Article détaillé : Bathilde d'Orléans.

La dernière occupante de l'hôtel avant la Révolution est Louise-Marie-Bathilde d'Orléans, duchesse de Bourbon, qui s'y installe en 1787, Louis XVI ayant finalement abandonné son projet. Fille du duc d'Orléans, sœur de Philippe Égalité, tante de Louis-Philippe Ier, mère du duc d'Enghien, belle-fille du prince de Condé, qui occupe précédemment les lieux, son mari, le duc de Bourbon, l'abandonne assez rapidement après leur mariage : leur séparation est officielle en 1781, ce qui la conduit à avoir des liaisons et donc à ne plus être la bienvenue à la Cour (elle se bat en effet lors d'un bal, à l'Opéra, avec la princesse d'Henin). Elle achète le 17 juillet à Louis XVI, son cousin, l'hôtel Beaujon, pour 600 000 livres.

L'hôtel d'Évreux est rebaptisé « palais de l'Élysée », en raison de l'avenue toute proche des Champs-Élysées (selon d'autres sources, aussi l'« Élysée Bourbon », en raison du nom de sa propriétaire[20]). La duchesse s'y installe avec une fille adultérine (Adelaïde-Victoire), née d'une aventure avec un officier de marine (le chevalier Alexandre-Amable de Roquefeuil). Elle fait aménager dans le parc un hameau, comprenant des maisons rustiques, en souvenir de celui de son beau-père, le prince de Condé, situé dans le parc du château de Chantilly.

Très fantasque, passionnée de chiromancie, d'astrologie et de sciences occultes, elle s'y adonne dans les salons du palais en compagnie de personnalités comme le magnétiseur Mesmer, le théosophe Louis-Claude de Saint-Martin, le moine mystique Christophe Antoine Gerle, Suzette Labrousse ou encore l'oracle Catherine Théot[21].

Citoyenne Vérité

Pendant la Révolution française, Bathilde d'Orléans est surnommée « citoyenne Vérité », en raison de son nouvel esprit républicain. Elle offre ainsi de l'argent au directoire du district des Capucins Saint-Honoré pour assurer la tranquillité publique, ainsi qu'un bâtiment servant de corps de garde, situé à la jonction de l'avenue de Marigny et de la place Beauvau. Elle subit néanmoins les représailles de la fuite en Autriche de son neveu Louis-Philippe d'Orléans, en avril 1793 : tous les membres de la famille des Bourbons sont emprisonnés par la Convention. La duchesse est emprisonnée à la prison du fort Saint-Jean, à Marseille, pendant un an et demi et ne réchappe que miraculeusement à la Terreur : elle est en outre libérée en 1795 et retrouve son palais parisien. Néanmoins, après la mort de son frère guillotiné, elle avait offert à la Convention son hôtel, son château du Petit Bourg ainsi que d'autres biens, dans le but d'être libérée de sa prison. La Convention avait passé outre, réquisitionnant de facto ses biens.

Le palais de l'Élysée a néanmoins beaucoup souffert pendant ces troubles années. Le domaine a successivement accueilli la Commission de l'Envoi des Lois et de l'Imprimerie du Bulletin des Lois[22] (entre le 5 mars et le 6 septembre 1794, date à laquelle elle est transférée à l'hôtel de Penthièvre) puis le dépôt national de meubles provenant des saisies d'émigrés ou de condamnés (les salons sont alors aménagés en salles de vente publiques). Les jardins sont ouverts au peuple, et un projet de « temple à l'Égalité » est même à l'étude.

Le café-concert

En janvier 1797, le Directoire rend officiellement à la duchesse de Bourbon sa possession de l'hôtel. Elle ne peut pourtant plus entretenir cette grande demeure et est obligée de louer le rez-de-chaussée à Benoît Hovyn et sa femme Joanne La Violette, un couple de négociants flamands qui y organisent des bals populaires, des conférences et des concerts (les Parisiens cherchent l'amusement, le souvenir de la Terreur étant encore palpable). Y ont aussi lieu des expositions et des salons de lecture ; mais les « chambres privées » constituent l'endroit le plus significatif de cette période, où se rencontrent les amants d'une nuit.

Elle touche ainsi 18 000 livres par an ; les meubles sont loués pour 3 200 livres et, pour 8 000 livres de plus, le couple peut organiser des fêtes champêtres dans les jardins[23]. Le coup d'État du 18 fructidor an V, contre les monarchistes, exile pourtant la duchesse hors de France : elle est déplacée avec sa belle-sœur et son cousin, le prince de Condi, à la frontière espagnole. Bathilde d'Orléans ne revoit la France que dix-sept ans plus tard, à la chute du Premier Empire. Le Directoire vend alors l'hôtel comme bien national ; la location aux Hovyn (qui était à l'origine pour neuf ans) est annulée. Ce dernier l'achète ainsi, avec l'aide d'un bailleur, pour 10 300 000 livres, bien qu'il n'en paie en réalité que le tiers.

En avril 1797, les Hovyn déclarent ainsi à leur mairie que l'hôtel accueillera des bals les 4, 7 et 10 de chaque décade du calendrier républicain (ce qui prémunis l'endroit d'être un repaire de conspirateurs au régime). Le nouvel établissement ouvre ses portes le 21 juin 1797 ; l'entrée coûte 3 livres. L'inauguration est fastueuse : un ballon posé dans les jardins emmène un mouton dans les airs et le lâche avec un parachute. Le succès est là, les créoles Fortunée Hamelin et Joséphine de Beauharnais étant des habituées, à l'instar des Incroyables et des Merveilleuses ; de jeunes filles habillées en sauvages ou à la grecque y dansent pour le public. Le glacier Garchi y sert ses compositions ; des feux d'artifices sont tirés[24]. De conférences portent sur « la statistique, l'astronomie, la cosmographie élémentaire, la technologie, les questions sociales industrielles, commerciales, l'harmonie, la littérature, la grammaire »[25], un abonnement est créé pour bénéficier en plus des conférences, l'accès aux jardins et à la bibliothèque. Le 29 juillet, l'hôtel reçoit pour la soirée un hôte de marque, l'ambassadeur turc, Esseid Ali Effendi : ses vêtements et ses manières sont alors un évènement mondain. Le 22 octobre 1797 a lieu une exposition artistique et industrielle, dont les œuvres sont choisies par un jury (y figurent des statues grecques, romaines et égyptiennes ainsi que des tableaux de Girodet-Trioson et des sculptures de Jacques-Edme Dumont[26]). Des scandales ont lieu, comme l'interdiction, le 3 mai 1798, de l'ascension en ballon de l'aérostier André-Jacques Garnerin avec une dame, « sous prétexte que le spectacle de deux personnes de sexe différent s'élevant publiquement dans les airs était indécent et immoral »[26].

Hovyn vend son affaire le 19 juin 1798 à Ribié, un ancien directeur de théâtre, qui en fait d'ailleurs construire un de cent pieds carrés pour y représenter des scènes de carnaval. Un bal masqué est annulé par le ministre de la Police, le 7 ventôse de la même année, en raison de la présence de conspirateurs royalistes. Comme son prédécesseur, les gains de Ribié ne sont pas assez importants : il vend donc l'établissement en 1801 au glacier Velloni[27]. Le mobilier avait été saisi le 13 mars de la même année. Mais la fille des Hovyn, Julie-Marie-Liévine, rachète les différentes parts de nu-propriété, ne laissant à Velloni la possession de la salle de billard. Elle fait ouvrir des magasins, du côté du faubourg Saint-Honoré (un marchand de vin, un rôtisseur et une mercière) et diviser le premier étage de l'hôtel en quinze appartements, loués de trois cents à neuf cents francs (ce qui lui apportait une rente annuelle de 14 660 francs)[28] ; un appartement à mille deux cents francs est aussi créé, loué par Jeanne-Catherine-Joseph de Lavaulx, dôté de huit pièces sur deux paliers et lui donnant le droit d'accéder aux jardins. Ses parents et le jeune et futur écrivain Alfred de Vigny, logent au premier étage à gauche, du côté de la cour[29] ; Guillaume Bonnecarrère, futur ministre et diplomate, est leur voisin. L'ancien hameau de Bathilde d'Orléans est transformé en un restaurant rustique, servant de la viande froide.

Les travaux et les fêtes de Joachim et Caroline Murat

Articles détaillés : Joachim Murat et Caroline Murat.
Caroline et sa fille Letizia, par Élisabeth Vigée Le Brun, 1807.

Le Consulat, en 1799, met fin à ces années de folie. Le beau-frère du Premier consul Napoléon Bonaparte, le maréchal de France Joachim Murat achète la propriété à la fille ruinée de Hovyn le 6 août 1805 pour 570 000 francs, et y entreprend d'énormes travaux. Il s'y installe avec son épouse Caroline Bonaparte et en fait une de ses nombreuses et luxueuses demeures. L'hôtel prend alors le statut de palais[30].

Après huit ans d'utilisation comme lieu public, l'état de l'hôtel laisse à désirer. La restauration est confiée aux architectes Barthélémy Vignon et Jean-Thomas Thibault. Sont construits le vestibule d'honneur garni de portes vitrées ainsi qu'une grande salle de bal appelée « Galerie des tableaux » (actuel salon Murat, lieu du Conseil des ministres), qui présente seize pilastres entre lesquels sont installés quatre grands tableaux représentés le Nil et les Pyramides de Gizeh, la Seine et le château de Neuilly, le Rhin et le château de Benrath, le Tibre et le château Saint-Ange (seuls les deux derniers subsistent de nos jours). Mais l'ajout le plus important est le grand escalier, construit par Percier et Fontaine, la rampe étant constituée de palmes d'or. Le rez-de-chaussée sert à de grandes réceptions (y est notamment installée une Sainte Famille de Paul Véronèse), le premier étage au maréchal, le deuxième aux enfants et l'aile est à Caroline Bonaparte. Cette dernière crée notamment le « salon d'argent », une pièce somptueuse aux murs tendus d'argent et aux magnifiques boiseries. Une extension, une grande salle à manger, est construite, et abrite comme œuvre « une Sainte Famille de Raphaël, une Vierge et l'Enfant Jésus de Léonard de Vinci, un Bacchus et Ariane de Guido Reni[Qui ?], une Sainte Famille d'André del Sarto ainsi que des tableaux d'autres italiens comme Roselli, Caraffi, Procaccini, Carlo Dolci, Trévisani, Salvator Rosa, Guirlandaïo, etc. »[31]. Dans l'ancien salon des Muses de Nicolas Beaujon, on a remplacé les tableaux représentants les neuf séides d'Apollon par neuf portraits de la famille impériale (les rois et reines d'Espagne et de Hollande, le prince et la princesse Borghèse, la princesse Élisa Bacciochi, le cardinal Fesh et Murat).

Le général Jean-Andoche Junot est alors l'amant de Caroline Bonaparte et reste plus que de raison dans le palais Murat. Des disputes homériques ont lieu entre celui-ci et l'Empereur ainsi qu'entre les deux époux, lorsque Murat ne se trouve pas sur les champs de bataille[32]. Des bals sont couramment organisés dans le palais, rassemblant entre cent cinquante et deux cents personnes. L'Empereur venait à ceux du vendredi, la reine Hortense le lundi et la princesse Borghèse le mercredi. Julien, un violoniste noir, dirige l'orchestre. Lors d'un grand bal, en 1807-1808, organisé dans les jardins du palais où des princesses d'Empire étaient déguisées en Tyroliennes, Caroline Bonaparte humilie publiquement une d'elles, ancienne maîtresse de son époux. Mais l'Empereur, qui apprécie venir secrètement déguisé à ces soirées, la place comme lectrice de l'Impératrice.

Lorsque Murat devient roi de Naples, il doit, le 15 juillet 1808, abandonner à l'État son palais de l'Élysée ainsi que son château à Neuilly, ainsi que ses écuries du Roule et d'autres terres. Devant aussi céder tout le mobilier qui s'y trouve, la nouvelle reine de Naples va contre la demande officielle et déménage une grande partie du mobilier du palais[33]. Cependant, le 25 novembre 1809, pour faire diversion au divorce de l'Empereur, ce dernier prête au couple le palais de l'Élysée (pendant un mois) afin d'y organiser une somptueuse fête ; il faut néanmoins éloigner le nouveau propriétaire des lieux, le roi Frédéric-Auguste Ier de Saxe[34].

L'Élysée-Napoléon

Murat parti pour Naples, Napoléon Ier occupe l'hôtel particulier, jusqu'à la campagne de France, après une courte occupation par Joséphine de Beauharnais. Il y signe l'acte de mariage entre le maréchal Augereau et Mademoiselle Bourlon de Chavanges et le décret donnant les pouvoirs politiques à Élisa Bonaparte sur le Grand-duché de Toscane[35]. Il n'y séjourne plus pendant trois ans mais l'endroit lui reste plaisant à l'esprit, hormis le parc et ses enchevêtrements de constructions baroques (rivière, lac, grotte, temple égyptien, marbres, bosquets, chaumières, etc.), alors que l'Empereur ne goûte qu'à un classicisme droit. Aucun nouvel aménagement n'est fait, si ce n'est la décoration des lieux. Il travaillait dans l'ancien salon des Muses et logeait dans les petits appartements alors que l'Impératrice vivait, avant le divorce, au premier étage. Après leur rupture conjugale, l'Empereur lui offre le palais, ainsi le château de Malmaison et le château de Navarre[36]. La remise des lieux est pourtant différée en raison du retour du couple Murat. Bien qu'elle possède en définitive les lieux pendant deux ans, elle n'y habitera réellement jamais (sauf entre le 8 février et le 9 mars 1810). L'Empereur récupère donc le palais le 13 février 1812 et offre à l'ancienne impératrice en échange le château de Laeken. Pour la nouvelle impératrice, Marie-Louise d'Autriche est installée au premier étage une chapelle ainsi que des appartements privés pour son jeune fils, le roi de Rome. L'Empereur revient au palais entre le 28 mars et le 7 avril 1813. Marie-Louise devient entre temps régente de l'Empire.

En 1814, après la défaite, le tsar Alexandre Ier de Russie, grand adversaire de l'Empereur, prend possession du bâtiment, après l'avoir fait fouillé par deux ingénieurs russes, craignant la présence de bombes. Néanmoins il ne désire pas rentrer comme un conquérant dans la capitale, car il admirait son rival et méprisait les Bourbons : il ne porte donc pas son uniforme de cérémonie et rend visite à Joséphine de Beauharnais au château de Malmaison. Au palais, il reçoit Chateaubriand, qui lui fait part de sa haine pour Napoléon Ier et organise des dîners pour arriver à faire s'entendre noblesse d'Empire et noblesse de robe. En pénétrant dans le cabinet de travail de l'Empereur, il déclare : « Combien d'entreprises mémorables ont été conçues et méditées dans ce modeste cabinet ! »[37]. La duchesse Bathilde d'Orléans profite des turbulences de ces années pour aller demander au roi Louis XVIII le palais de l'Élysée ; il refuse, mais lui offre l'hôtel Matignon.

La période des Cent-Jours permet à l'Empereur d'habiter, quelque temps, l'hôtel. Arrivé au palais le 21 juin 1815 à 8 heures du matin, il demande à prendre un bain puis se rend à un Conseil des ministres mouvementés où les pontes du régime se disputent sur l'issue des évènements. Selon Benjamin Constant, le retranchement de l'Empereur dans son palais et sa non-manifestation auprès des chambres, participe à l'éloigner d'une fin honorable[38]. Finalement, le 22 au matin, Napoléon Ier dicte à son frère sa reddition dans le salon d'argent : « Je m'offre en sacrifice à la haine des ennemis de la France. Ma vie politique est terminée et je proclame mon fils, sous le nom de Napoléon II, Empereur des Français ». Il quitte le palais le 25 pour la Malmaison, par la porte du fond du parc (en raison de la foule massée devant l'entrée principale), donnant sur les Champs-Élysées, après avoir brûlé divers papiers et reçu d'anciens hauts-dignitaires.

Le drame du duc de Berry

Portrait du duc de Berry (1778-1820).

Après l'occupation du palais par lord Wellington, commandant des troupes alliées en France, le nouveau régime, la Restauration, amène Louis XVIII sur le trône de France : récupérant au passage les biens spoliés par les différents régimes, le nouveau roi fait don du palais de l'Élysée à son héritier le duc de Berry qui y emménage avec son épouse Marie-Caroline, en décembre 1815. Le mobilier reste inchangé, si ce ne sont les motifs des abeilles impériales qui sont retirées. Le duc fait installer un piano d'Érard pour sa femme. Celle-ci compte onze dames d'honneur, dont une, Suzanne de la Tour en Voivre, se marie avec le comte de Meffray dans la chapelle du palais.

Le couple, peu conformiste, se plaît à déjeuner en tête-à-tête dans les jardins où à se promener incognito dans les rues de Paris pour faire les magasins. Loin de la Cour, aux Tuileries, ils profitent d'une vie insouciante en allant par exemple écouter de la musique sur les Champs-Élysées, mais se faisant souvent chasser sous les injures, car n'ayant pas d'argent sur eux et n'étant pas connus du public. Ils aiment aussi se rendre aux théâtres Feydeau et Comte ainsi qu'au cirque Franconi[39]. Ils organisent également beaucoup de réceptions, comme le 20 juin 1816 où ils reçoivent le corps municipal de Paris. Le 9 octobre est joué dans le palais la pièce Saint Louis, villageois et en janvier 1819 un dîner de gala est offert au frère du prince-régent d'Angleterre, le duc de Gloucester ; le dernier grand bal a lieu le 29 janvier 1820. De son côté, malgré ses suppliques auprès de Louis XVIII, Bathilde d'Orléans ne peut pas récupérer son hôtel, le roi n'oubliant pas qu'elle avait choisi de ne pas émigrer et d'afficher des sentiments pro-révolutionnaires. Celui-ci lui offre néanmoins l'hôtel de Valentinois, rue de Varenne, par un décret du 6 mars 1815[40]. Elle décède en 1822.

La principale préoccupation des nouveaux propriétaires est de donner un héritier. Après deux enfants mort-nés, le médecin accoucheur est accusé d'incompétence, le duc de Berry pensant toutefois à quelque chose « qui n'était pas de saison, sur un canapé, en habit de cour, en revenant d'une réception ». Les doutes sont dissipés quand le 21 septembre 1819 naît une fille, Louise-Marie-Thérèse, mais la primauté mâle sur la couronne de France les oblige à attendre un garçon. En 1820, Marie-Caroline est enceinte : elle se soumet alors à un régime draconien qui lui interdit toute sortie ou réception. Mais le 13 février, contournant la règle, ils sortent à l'Opéra (où l'on joue Le Rossignol, Le Carnaval de Venise et Les Noces de Gamache) où le duc de Berry est assassiné (il recevait depuis peu des lettres anonymes de menaces[41]). Son épouse rentre évanouie au palais dans une robe tachée de sang et après quelques jours de dépression où elle se coupe notamment les cheveux pour les mettre dans la tombe de son mari[42], déménage aux Tuileries, où elle accouche du futur comte de Chambord. Le 15 avril, on achète des housses pour recouvrir les meubles du palais désormais inhabité.

Le palais entre 1820 et 1848

Le palais de l'Élysée reste globalement vide entre 1820 et 1848, sauf exceptions. Ainsi, en 1827, l'infant don Miguel y séjourne et en 1830, le roi François Ier des Deux-Siciles et son épouse Marie-Isabelle d'Espagne y habitent un mois[43]. Sous la Monarchie de Juillet, le palais est mis en douaire au profit de la reine des Français Marie-Amélie mais il est surtout sujet à de grands travaux qui continuent après la chute du régime et reste la résidence de visiteurs occasionnels comme Albert de Saxe-Cobourg-Gotha en 1836, Alexandre de Wurtemberg en 1837, Bernard de Saxe-Weimar-Eisenach en 1842 ou encore Ibrahim Pacha en 1846[44].

Le palais de l'Élysée sous la IIe République et le Second Empire

La IIe République

Le parc du palais sous la IIe République.

Pendant le gouvernement provisoire de la IIe République, le palais prend le nom d'« Élysée national ». S'y retrouve la commission des secours où siège le célèbre et très populaire chansonnier Béranger qui y reçoit un jour l'hommage de 800 chanteurs, musiciens et mendiants des rues. Les jardins sont un temps ouverts au public ; des concerts y sont donnés, une fête foraine s'y installe et des feux d'artifices sont tirés. Le ministre des Finances accorde du 15 juillet au 16 novembre un salon du palais à l'Association nationale agricole. Le président de l'Assemblée nationale propose, en vain, la transformation du palais en bibliothèque, à partir des ouvrages entreposés au musée du Louvre.

Par décret l'Assemblée nationale assigne le palais comme résidence du président de la République. Louis-Napoléon Bonaparte, premier président de la République élu au suffrage universel en 1848, s'installe en effet au palais et non pas aux Tuileries, souvenir de l'Empire et de la royauté. Rapidement après son arrivée, le premier président de la nouvelle République se rend dans le boudoir d'argent où son oncle abdiqua, et remarqua sur le mur, accrochés, un portrait de ce dernier et à côté de sa mère Hortense de Beauharnais. Il place à la tête des différents services des hommes de confiance mais doit bientôt réduire le nombre d'employés du palais, en raison de leur coût et de l'inutilité de certains. L'hôtel est certes délabré, mais le président en profite pour l'aménager dans un style londonien qu'il a pu étudier durant ses années d'exil. Des réceptions sont organisées où défilent Victor Hugo, Lamartine, Eugène Delacroix ou encore Alfred de Musset. Chaque lundi, des soirées dansantes sont programmées ; pour cela, il dépense énormément. Sa cousine Mathilde Bonaparte joue le rôle d'hôtesse. On loue à la comtesse d'hatzfeld l'hôtel Castellane, mitoyen au palais et au duc de Galliera l'hôtel Sébastiani : ils sont tous les deux détruits dans les années 1850 afin de permettre d'agrandir le palais en conservant une unité architecturale[45].

Mais ne pouvant se représenter, le président fait un coup d'État à la troisième année de ses quatre de mandat : il devient empereur sous le nom de Napoléon III. La décision est prise lors d'une réunion secrète, le 1er décembre 1852, à laquelle il convie dans le salon d'argent son demi-frère, le duc de Morny, et d'autres conjurés, après une réception en l'honneur du préfet Georges Eugène Haussmann. Alors qu'on danse comme les lundis dans les salons, Monsieur Mocquard, fidèle du président, prépare dans son bureau des dossiers estampillés « Rubicon ».

Le Second Empire

Célibataire, Napoléon III remarque que les cours d'Europe ne se pressent pas pour proposer une promise au neveu de l'ennemi d'hier. C'est finalement un mariage d'amour qui a lieu avec Eugénie de Montijo, laquelle passe dans les petits appartements du palais de l'Élysée sa dernière nuit de jeune fille. Elle y habite du 22 au 30 janvier 1853.

En 1853, Napoléon III, bien qu'installé au palais des Tuileries, décide de la rénovation complète du palais par un nouvel architecte, Joseph-Eugène Lacroix. Les structures actuelles du palais proviennent pour l'essentiel de cette époque, et l'ensemble de ces travaux, qui s'achevèrent en 1867, constituent les derniers grands aménagements : les ailes latérales, une nouvelle salle à manger dans le prolongement du salon Murat sont construites ainsi que la grande entrée (aujourd'hui toujours utilisée). Des terrasses ornées de vasques sont créées sur les bâtiments de plain-pied entourant la cour d'honneur. Les boutiques ouvertes par les Hovyn sur le faubourg Saint-Honoré sont fermées. Le mélange des styles Second Empire, Louis XV et Louis XVI est jugé de mauvais goût[46]. L'aménagement le plus étrange est certainement le souterrain secret reliant l'hôtel numéro 18 de la rue à la sacristie de la chapelle du palais : cet hôtel loge alors Louise de Mercy-Argenteau, maîtresse de Napoléon III. Des tableaux des souverains européens sont accrochés aux murs du salon de l'Est (la reine Victoria ou le pape Pie X). Des tapisseries sont fabriquées entre 1867 et 1870 mais n'ont pas le temps d'être installées, incendiées pendant la Commune de Paris (deux sur sept seulement en réchappent). Une petite chapelle est aménagée et le peintre Jean-Jean Cornu y installe des représentations de saint Denis, saint Cloud, saint Martin, saint Symphorien, sainte Irenée, sainte Geneviève, sainte Clotilde et saint Charlemagne[47].

Le palais enfin de nouveau habitable ne reçoit pourtant jamais le couple impérial, mais est dévolu aux souverains étrangers en visite à Paris. En 1855, la reine Victoria du Royaume-Uni y séjourne ; lors de l'exposition universelle de 1867, l' empereur de Russie Alexandre II, l'empereur d'Autriche François-Joseph Ier, le roi de Suède Charles XV et le roi des Pays-Bas Guillaume III ainsi que le sultan ottoman Abdulaziz y élisent résidence[47]. Néanmoins, le tsar échappe à un attentat, et il faut que l'impératrice Eugénie se déplace en cabriolet au palais de l'Élysée pour le convaincre de ne pas abréger son séjour en France. En juin 1869, Ismaïl Pacha séjourne une nouvelle fois au palais.

Pendant la guerre de 1870, c'est du palais que part pour la frontière allemande le premier bataillon de corps francs ; ils sont commandés par le colonel Lafont. Avec la chute du Second Empire, le palais est pour une sixième fois rebaptisé et redevient l'« Élysée National » ; il est remis à l'État le 22 décembre, alors qu'il servait depuis le 17 à loger le général commandant supérieur des gardes nationales. Le palais doit son salut, pendant la Commune de Paris, à de faux scellés apposés par Monsieur de Gourlet, inspecteur des palais nationaux, qui dupent les insurgés[48].

Le palais de l'Élysée sous les IIIe, IVe et Ve Républiques

Réception dans les jardins du palais, par le couple présidentiel Thiers.
L'entrée du palais de l'Élysée, en 1900.

La chute de Napoléon III en 1871, met fin à l'époque monarchique du palais. Le président Adolphe Thiers n'y séjourne qu'un mois en 1872 et un mois au début de l'année d'après[49]. Le 15 juillet 1873, le nouveau président Patrice de Mac Mahon y reçoit le shah de Perse Nasseredin Shah (c'est le premier souverain étranger en visite officielle dans la nouvelle République) et s'installe définitivement dans le palais à partir de septembre 1874 avec sa femme et ses quatre enfants. Mais ce n'est que par la loi du 22 janvier 1879 que l'Élysée devient officiellement la résidence des présidents de la République française.

Pour les fêtes qu'il y organise, Mac Mahon fait agrandir l'ancienne salle de bal de Napoléon III (actuel salon Napoléon III) pour en faire une salle à manger d'honneur. Elle est doublée par son successeur, Jules Grévy, d'une serre, l'actuel « jardin d'hiver ». C'est ce dernier également qui fait installer les premières lignes téléphoniques, reliant les postes de garde du palais aux casernes voisines ; son gendre Daniel Wilson se fait aménager une salle d'armes. Sadi Carnot, voulant donner de la majesté à la fonction présidentielle, fait réaliser l'actuelle salle des fêtes (exécutée par l'architecte Chancel, dont les plafonds sont peints par Guillaume Dubufe et les murs ornés de tapisseries des Gobelins représentant l'histoire de Médée), inaugurée en 1889, donnant son aspect définitif extérieur à l'édifice ainsi qu'une énorme marquise vitrée sur toute la façade du corps central du bâtiment, ce qui vaut à l'Élysée d'être surnommé « le palais des singes »[50]. De plus, il équipe le bâtiment central d'électricité. Lui, de même que la première dame Cécile Carnot organisent chaque année des garden-party et deux grands bals annuels, auxquels sont conviés 10 000 personnes[50] ; l'arbre de Noël de 1889, en faveur de cinq cents enfants pauvres de Paris se conclut par une distribution de jouets et un spectacle. Le salon de l'Hémicycle est transformé en chapelle ardente lorsque la dépouille du président assassiné à Lyon est ramenée au palais, en juin 1894. Vers 1900, l'État fait l'acquistion de la statue en marbre du sculpteur Émile Joseph Nestor Carlier: La Musique et la Danse profane. C'est le 18 février 1906 qu'à lieu la première transmission de pouvoir présidentiel sur le perron du palais. Les modifications ultérieures toucheront essentiellement le décor intérieur et la modernisation des installations (le premier ascenseur est mis en place sous Armand Fallières, quand Raymond Poincaré complète l'électrification de l'Élysée, installe les premières salles de bains et le premier calorifère, Albert Lebrun fait installer le chauffage central).

L'entrée du palais de l'Élysée, en 2009.

Abandonné entre 1942 et 1946 (l'amiral Darlan l'a occupé quelque temps), il est entièrement rénové et transformé par Vincent Auriol en 1947 : l'horloge du fronton, installée par Jules Grévy, les fenêtres adventices du corps central et la verrière servant de vestiaire installée par Sadi Carnot le long de la façade nord du bâtiment central (donnant sur la cour d'honneur) sont supprimées, ce qui permet de rétablir les sculptures primitives, de reconstituer les fenêtres du rez-de-chaussée (dont certaines avaient été transformées en porte) avec leurs balcons de fer forgé et de relever le niveau de la cour d'honneur. Les réverbères en fonte de Napoléon III sont quant à eux remplacés par des lanternes en fer forgé appliquées sur les parois. Les cuisines et les vestiaires sont installés en sous-sol. Tous ces travaux furent réalisés en seulement 3 mois, ce qui est remarquable vu l'importance de la tâche.

Charles de Gaulle, à partir de 1958, définira l'organisation générale de l'intérieur du palais qui perdure jusqu'à aujourd'hui : au bâtiment central et l'aile Ouest les fonctions officielles (le rez-de-chaussée et l'aile servant aux réceptions et réunions officielles d'apparat, l'étage étant réaménagé pour accueillir les bureaux du président et de ses principaux collaborateurs), à l'aile Est les appartements privés (irrégulièrement occupés par les présidents qui s'attacheront pourtant tous à en changer la décoration) et aux communs entourant la cour d'honneur les bureaux de ses conseillers techniques, chargés de mission et de certains services techniques. Le Général utilisera comme bureau l’ancienne chambre de l'impératrice Eugénie, appelée salon Doré. Ce salon situé dans l'axe central du palais, servira de bureau à tous les présidents de la Ve République, excepté Valéry Giscard d'Estaing qui choisit comme bureau une pièce située à l'angle est du bâtiment central. C'est en 2011 le bureau d'Henri Guaino, conseiller spécial du président de la République.

Le palais est ouvert une première fois au public le 14 juillet 1977 par Valéry Giscard d'Estaing, mais l'expérience ne put être renouvelée en raison de la forte affluence de visiteurs, ingérable pour les services de sécurité (en trois heures, près de 10 000 visiteurs ont défilé en file continue dans les salons du rez-de-chaussée). En 1978, le même président créé la garden-party de l'Élysée, qui se déroule le 14 juillet ; elle est supprimée en 2010 par Nicolas Sarkozy pour raisons économiques. Chaque année depuis 1990, lors des journées du patrimoine, le palais de l'Élysée est ouvert au public, certaines salles des appartements de l'aile Est ayant notamment été rajoutées à la visite à partir de 2007.

Vers un changement de lieu de présidence ?

Au début de sa présidence, Charles de Gaulle trouve le palais peu adapté à la fonction. Le transfert de la présidence vers un autre lieu est étudié, plus particulièrement vers les Invalides ou le château de Vincennes pour disposer de plus de place, assurer une meilleure sécurité et pouvoir y accéder par hélicoptère. Face à la forte réticence des collaborateurs du « Général » et du personnel au service de la présidence, le projet n'a pas de suite, pas plus que celui de Valéry Giscard d'Estaing qui dit avoir songé à l'École militaire en 1978 et celui de François Mitterrand qui, dès son investiture le 21 mai 1981, envisage pareil transfert aux Invalides. La question est de nouveau à l'étude début 2008[51], mais la crise économique de 2008-2009 rendrait peu compréhensible ce changement nécessairement coûteux.

En juillet 2010, le plan Escale prévoit l'évacuation du palais de l'Élysée en cas de crue centennale à Paris. La présidence aurait alors préparé dans cette éventualité un repli sur le château de Vincennes, réputé sûr, et facilement aménageable[52],[53]. Cependant, la présidence de la République a assuré qu'un tel changement de lieu de présidence ne serait envisageable qu'en cas de nécessité.

Architecture intérieure

Le palais compte deux entrées : la grande entrée est située rue du Faubourg-Saint-Honoré, l'autre, la grille du Coq, se trouve au fond du parc. La grande entrée permet de pénétrer dans la cour d'honneur, et de là dans le palais et le vestibule d'honneur. Celui-ci se décompose en un bâtiment principal (l'ancien « hôtel d'Évreux » d'origine) de trois niveaux (en comptant les combles) flanqué de deux ailes (Est et Ouest), respectivement de deux et un seul niveaux, s'enfonçant dans le parc, et de communs entourant la cour d'honneur[54],[55].

Bâtiment principal

Le corps de bâtiment (ou bâtiment principal) est encore appelé « hôtel d'Évreux ».

Rez-de-chaussée

Le rez-de-chaussée du bâtiment principal a une fonction purement officielle, accueillant des salons d'apparat servant pour les réceptions et les rencontres avec les hôtes étrangers ou pour la réunion du Conseil des ministres.

Le Vestibule d'honneur[56]
À la République française, scultpure d'Arman.

Le vestibule d'Honneur, pavé de marbre blanc de Carrare et rouge royal belge, est orné de pilastres doriques. Le président François Mitterrand y installe en 1984 une sculpture d'Arman, nommée À la République française et constituée de 200 drapeaux de marbre blanc à hampe de bronze doré; le président Nicolas Sarkozy installera, quant à lui, des candélabres de la manufacture royale de Montcenis. Il est éclairé par un lustre de bronze doré à 30 lumières.

Donnant sur la cour d'honneur, c’est dans ce vestibule que le président de la République accueille les hôtes de marque et les chefs d’État étrangers.

L'escalier Murat

L'escalier Murat a été construit, comme son nom l'indique par Joachim Murat, en 1806, aucun escalier d'apparat n'existant à l'époque pour monter à l'étage. Il s'enfonce dans le mur est du vestibule d'honneur et débouche sur l'antichambre du bureau du président de la République.

Les rampes sont ornées de palmes dorées en bois, symboles de la victoire, et sur le palier se dresse une statue de Rodin, La Défense. Sur les murs de l'escalier est accrochée depuis 1811 une toile, L'Europe, de François Dubois.

Le Salon Cléopâtre[57]

Le salon Cléopâtre fut l'ancien cabinet de toilette de madame de Pompadour puis de la duchesse de Bourbon; il fut ensuite aménagé comme bureau pour Napoléon III, situé à l'angle nord-est du bâtiment principal, il n'est aujourd'hui qu'un lieu de passage entre les différents salons d'apparat du palais. Le gros de son décor, remontant à l'époque où il était la « chambre verte » de Nicolas Beaujon, a été entièrement rénové en 1992.

Il doit son nom à la tapisserie des Gobelins du mur ouest représentant la rencontre à Tarse de Cléopâtre et Antoine. Au sol est disposé un tapis tissé en 2005 par la Manufacture nationale de la Savonnerie d'après un carton original réalisé sous le règne de Louis XVI et reprenant la composition de celui qui ornait initialement la pièce à la fin du XVIIIe siècle.

Le Salon des Portraits[58]
Le bureau privé de Nicolas Sarkozy dans le Salon des Portraits.

Salon des muses de Nicolas Beaujon, salle de musique de Madame de Pompadour puis cabinet de travail de Napoléon Ier, Napoléon III décide de dédier la pièce aux plus importants souverains de l'époque, tous représentés par un portrait en médaillon (remplaçant ainsi ceux de la famille impériale installés à l'origine par Murat) : le pape Pie IX, l'empereur d'Autriche François-Joseph Ier, la reine de Grande-Bretagne et d'Irlande Victoria, le roi d'Italie Victor-Emmanuel II, le tsar de Russie Nicolas Ier, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV, la reine d'Espagne Isabelle II et le roi de Wurtemberg Guillaume Ier.

Le salon, situé à l'angle sud-est du bâtiment principal et donnant sur le jardin du palais, accueille sous les IIe et IIIe Républiques le Conseil des ministres avant de devenir entre 1947 et 2007 une petite salle à manger permettant l'accueil d'une petite dizaine de convives et enfin, sous la présidence de Nicolas Sarkozy, un bureau privé pour le chef de l'État. De ce fait, un mobilier moderne commandé par l'État aux architectes Chaix et Morel en 1997 a été installé, se fondant ainsi dans le décor général datant des XVIIIe siècle et XIXe siècles.

Le tapis, dit « Polylobes », tissé en 1999 par la Manufacture de la Savonnerie d'après un dessin du décorateur d'inspiration néoclassique Emilio Terry.

Le Salon Pompadour[59]
Le Salon Pompadour.

Ancienne chambre de parade des différents propriétaires aux XVIIe siècle et XVIIIe siècles, du comte d'Évreux à Napoléon Ier, elle est particulièrement modifiée par Madame de Pompadour qui transforme la grande alcôve rectangulaire originale encadrant l'ancien lit en une de forme semi-circulaire (d'où son nom, jusqu'à la IVe République et la disparition totale de la niche afin d'y aménager un ascenseur pour les vestiaires sous Vincent Auriol, de « salon de l'Hémicycle », elle avait déjà été réduite sous Murat à une simple niche pour permettre la construction du grand escalier) dont ne subsistent que les colonnes et les pilastres. Un médaillon entre les fenêtres donnant sur le parc témoigne également des modifications de madame de Pompadour, immortalisée dans la pièce par un buste en marbre blanc de 1759 attribué à Jean-Baptiste Pigalle.

Au mur est accrochée une tapisserie du XVIIe siècle représentant un passage de l'Ancien Testament, où Élisée et Élie sont sur un char de feu. Le mobilier est entièrement de styles Louis XV et Louis XVI.

Après avoir servi de manière éphémère comme l'un des lieux de réunion du Conseil des ministres sous la IVe République, le salon Pompadour sert au président pour accorder des audiences à des invités de marque et plus rarement des dîners, comme celui de François Mitterrand avec les chefs d'État européens, après la chute du mur de Berlin, le 18 novembre 1989.

Le Salon des Ambassadeurs[60]
Le Salon des Ambassadeurs.

Ancien grand salon de réception de Joachim Murat puis Napoléon III situé dans le prolongement du vestibule d'honneur et donnant sur le jardin, le président Mac Mahon a introduit la tradition pour le chef de l'État d'y recevoir les lettres de créance des ambassadeurs étrangers nommés en France, d'où son nom. Il peut également servir de cadre à certaines réceptions officielles, et a accueilli certaines réunions du Conseil des ministres sous la IVe République.

Son décor, d'inspiration militaire, est celui d'origine, tel que réalisé par Jules Hardouin-Mansart pour le comte d'Évreux. Il comprend notamment, comme pièces remarquables, une pendule en bronze ciselé et doré reprenant le thème mythologique de la chute de Phaéton et qui a pour particularité d'indiquer les mois, les lunaisons et la position des signes du Zodiaque à partir de son cadran à 24 chiffres, ou encore une statuette équestre en bronze de l'empereur romain Marc Aurèle. Le mobilier quant à lui est essentiellement constitué de sièges garnis de lampas bleu et crème avec pour motif les quatre parties du monde, renvoyant à la fonction diplomatique de la pièce. Le tapis, lui aussi tissé par la Manufacture de la Savonnerie à partir de 1994, a été installé sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Durant l'été 2011, des travaux trés importants sont entrepris dans le salon des Ambassadeurs. A la suite de cette restauration le mobilier y reste inchangé, à l'exception des rideaux bleus, posés sous la présidence de Jacques Chirac,remplacés par des rideaux crémes installés sous la présidence de François Mitterrand.

Le Salon des Aides de camp[61]

Utilisée pour quelques déjeuners officiels avec une capacité d'accueil d'une vingtaine de convives, le Salon des aides de camp abrite un tapis rescapé du palais des Tuileries (qui se trouvait dans la salle du trône de Napoléon Ier, d'où la présence des abeilles impériales aux quatre angles, tandis que l'aigle figurant en médaillon fut remplacé à la Restauration par des fleurs de lys et le chiffre de Louis XVIII).

La cheminée de la pièce est une copie de celle située au château de Versailles, dans la chambre à coucher du roi Louis XIV.

Le décor d'ensemble a conservé son aspect d'origine, datant du comte d'Évreux. Il donne au sud sur le jardin, à l'est sur le salon des Ambassadeurs et à l'ouest sur le salon Murat.

Le Salon Murat[62]
La signature du traité de l'Élysée, en 1963, dans le Salon Murat.
La table du Conseil des ministres dans le Salon Murat.

À l'origine grande salle de réception de Joachim Murat formée à partir d'une petite chapelle et de la salle à manger[63] de Nicolas Beaujon à l'extrémité ouest du bâtiment principal, le salon est orné de deux toiles d'Horace Vernet en l'honneur du beau-frère de Napoléon Ier et représentant respectivement le château de Benrath (situé au bord du Rhin près de Düsseldorf, résidence officielle de Murat en tant que grand-duc de Berg et de Clèves en 1806) et Murat et sa cavalerie passant le Tibre, pendant la campagne d’Italie.

Le décor comprend également une peinture représentant la colonne Trajane (qui servit de modèle à la colonne Vendôme édifiée en l'honneur des victoires des armées napoléoniennes) placée entre les deux fenêtres donnant sur le parc. La pièce mesure environ 100 m², dimensions identiques depuis la transformation opérée par Murat[63].

Le 10 décembre 1848, le salon Murat sert de bureau de vote pour les élections présidentielles[63]. Sous le Second Empire, il perd son rôle de salle de réception au profit d'une salle de bal construite dans son prolongement, et sert avant tout à la présentation des invités au couple impérial et présidentiel (fonction qu'il détient encore aujourd'hui lors de l'organisation de grands dîners d'État dans la salle des fêtes voisine). Sous la IVe République, il est l'un des lieux de réunion du Conseil des ministres avec le salon des Ambassadeurs et celui de l'Hémicycle (actuel salon Pompadour), puis la seule pièce du palais consacrée à cette tâche depuis Georges Pompidou, en 1969[63], (sous le général de Gaulle, il se tenait à l'étage, près du bureau doré). Ainsi, tous les mercredis matin, le président de la République face au Premier ministre, les ministres, le secrétaire général de l'Élysée et le secrétaire général du Gouvernement se réunissent pour gérer les affaires de l'État. La table du Conseil occupe pratiquement toute la longueur de la salle, sur laquelle est placée en son centre, entre le chef de l'État et le chef du gouvernement, une pendulette portative dite « de voyage », de cuivre jaune, en forme de coffre, afin que tous deux puissent lire l'heure en même temps. Le conseil commence généralement à 10 heures du matin, une fois le président annoncé à haute voix par un huissier (« Monsieur le président de la République ! »[63]).Chaque ministre dispose à sa place d'un sous-main et d'un carton nominatif. En 1963 y est signé par le chancelier de la RFA Konrad Adenauer et Charles de Gaulle le traité de l'Élysée[63].

Le Salon des Tapisseries[64]
Le Salon des Tapisseries.

Ce salon, situé entre le Vestibule d'honneur et le Salon Murat, tire son nom des trois tapisseries des XVIIe siècle et XVIIIe siècles installées là par le président Félix Faure et racontant l'histoire du général romain Scipion l'Africain, qui vainquit le Carthaginois Hannibal Barca lors de la deuxième Guerre punique. Ses boiseries, qui constituent l'essentiel du décor mural du salon, ont d'ailleurs été rénovées en 1991 afin de mieux mettre en valeur ces tentures. Le tapis d'Aubusson en point de Savonnerie) et le lustre à 36 lumières en bronze doré et cristaux de Bohême sont tous deux d'époque Restauration.

Il sert avant tout de lieu d'accueil et de passage pour les invités aux dîners d'État tenus dans la salle des Fêtes qui y attendent d'être présentés au couple présidentiel dans le salon Murat, mais aussi de salon d'attente pour les visiteurs reçus en audience dans une des autres pièces d'apparat du rez-de-chaussée. Les ministres le traversent pour se rendre au Conseil des ministres tous les mercredis matins.

Le premier étage

L'accès au premier étage se fait par plusieurs escaliers, essentiellement le grand escalier Murat à partir du vestibule d'honneur pour aboutir aux deux antichambres qui desservent les bureaux du président de la République et de ses principaux collaborateurs, aménagés dans les anciens appartements de l'impératrice Eugénie de Montijo qui servent entièrement aux appartements privés présidentiels sous la IIIe République avant d'être affectés, sous le nom d'« appartements royaux » sous la IVe, aux hôtes d'État étrangers de la République.

Les deux antichambres

Lieux de passage obligé avant d'accéder au Salon vert (lieu de réunion) et de ce lieu au Salon doré (bureau officiel du président de la République), ces deux pièces font suite au palais du grand escalier. Dans la première se trouvent une sculpture de samouraï offerte au président Jacques Chirac ainsi qu'une galerie de portraits des présidents de la Ve République aujourd'hui décédés : celui de Charles de Gaulle est de Roger Chapelain-Midy et ceux de Georges Pompidou et François Mitterrand de Hucleux. La seconde est ornée quant à elle d'un bureau en acajou et bronze de style Empire.

Le bureau du chef de cabinet

Ce petit bureau d'angle, situé au nord-ouest de l'étage, se trouve juste après la seconde antichambre.

L'ancienne salle à manger ou salon d'Angle

Salle à manger privée des présidents de la République jusqu'à 1958, à l'angle sud-ouest de l'étage, Charles de Gaulle y tiendra les réunions du Conseil des ministres[55],[65],[66] avant que celles-ci ne déménagent, et cela, jusqu'à nos jours, dans le salon Murat au rez-de-chaussée à partir de la présidence de Georges Pompidou. Quatre fenêtres donnent sur le parc d'une part, sur l'avenue de Marigny et le toit de la salle des fêtes de l'autre.

En 2007, le secrétaire général de l'Élysée, Claude Guéant décide d'en faire son bureau.

Le Salon vert
Le Salon vert.

Gaston Doumergue y épouse civilement Jeanne Graves le 1er juin 1931, douze jours avant la fin de son septennat, au cours d'une cérémonie présidée par Gaston Drucker, alors maire du VIIIe arrondissement de Paris.

Bureau des aides de camp sous Charles de Gaulle, contigu au sien, et passage obligé pour accéder au salon Doré depuis la seconde antichambre, un appareil y permettait éventuellement d'enregistrer les conversations téléphoniques du président avec des chefs d'État étrangers[55]. Devenu ensuite une salle de réunion, elle est affectée par François Mitterrand à son conseiller spécial Jacques Attali. Jacques Chirac en refait un lieu de réunion où il prépare notamment ses déplacements à l'étranger et ses allocutions.

Depuis l'accession de Nicolas Sarkozy à la présidence de la République, il sert aux réunions de travail quotidiennes des principaux collaborateurs du chef de l'État, et plus généralement à toute réunion en présence de ce dernier. De même s'y tiennent le Conseil de Défense et les Conseils restreints des ministres.

Le 2 février 2008, le président Nicolas Sarkozy épousa dans le Salon vert la chanteuse et actrice Carla Bruni-Tedeschi, au cours d'une cérémonie civile présidée par François Lebel, maire du VIIIe arrondissement de Paris.

Le Salon doré
Le bureau présidentiel dans le Salon doré.
Rencontre de Jacques Chirac et de Vladimir Poutine dans le salon doré, en octobre 2000.

À l'origine grand salon de madame de Pompadour, vaste pièce située au centre du bâtiment avec vue sur le parc, le Salon doré est décoré en 1861 par Ovide Savreux (sculpture) et Jean-Louis Godon (peintures) pour l’impératrice Eugénie. Il est notamment orné de tapisseries des Gobelins, dont surtout celle des Muses et d'un lustre Second Empire à 56 lumières en bronze doré et cristaux.

Charles de Gaulle, une fois devenu président de la République, choisit cette vaste pièce pour en faire son bureau et y fait notamment installer le mobilier actuel qui comprend le bureau de style Louis XV en bois de violette, chef-d'œuvre réalisé au XVIIIe siècle par l'ébéniste et sculpteur Charles Cressent, trois fauteuils, un canapé, six chaises Empire issues de l'ancien salon de Joséphine de Beauharnais au palais des Tuileries, une grande table ronde en acajou et deux consoles de style Louis XVI et le tapis Louis XIV de la Manufacture de la Savonnerie ayant pour thème principal « L'Amour ».

Le mobilier n'a connu une transformation qu'entre 1988 et 1995 à l'instigation de François Mitterrand : celui-ci confie ainsi cette tâche en décembre 1983 au designer Pierre Paulin, déjà auteur de la transformation de trois pièces du rez-de-chaussée de l'aile Est, dans les appartements privés, pour Georges Pompidou en 1971-1972. L'ensemble alors réalisé comprend 21 meubles au ton dominant bleu avec des liserés en aluminium rouge : un bureau plat et sa console technique, une table basse, un salon de six fauteuils et un canapé, un siège de travail, quatre fauteuils visiteurs, trois tables guéridons, un meuble bas d'environ trois mètres de long, un chevalet et un meuble de télévision.

Avant son départ de la présidence en 1995, François Mitterrand remet en place le mobilier d'origine et verse l'ensemble Paulin au Mobilier national[67].

Tous les présidents de la Ve République, à l'exception de Valéry Giscard d'Estaing qui lui préfèra l'ancienne « chambre de la Reine », jusque-là dévolue au directeur de cabinet, située à l'angle sud-est de l'étage, et qui se servit du Salon doré comme lieu de réunion avec ses collaborateurs, ont fait de ce salon leur bureau officiel.

L'ancienne « chambre du Roi »

Ancienne chambre des chefs d'État hôtes de la présidence de la République jusqu'en 1958, il a servi depuis lors traditionnellement de bureau au secrétaire général de l'Élysée, jusqu'en 2007, date à laquelle Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée décida de s'installer au salon d'Angle.

L'ancienne « chambre de la Reine »

Bureau situé à l'angle sud-est de l'étage, elle est affectée depuis 1958 au directeur de cabinet du président, à l'exception de 1974 à 1981Valéry Giscard d'Estaing l'occupe lui-même, et depuis 2007 où il est affecté au conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino. Tendue de damas vert sur lequel se détache une tapisserie Louis XV portant sur la chasse, la pièce est dotée d'un bureau Louis XVI réalisé par l'ébéniste de la Couronne Jean-Henri Riesener[55].

La Salle de bain Eugénie

À l'origine salle de bains privée de l'impératrice Eugénie de Montijo, cette pièce n'a pas perdu son décor d'origine de style Second Empire (notamment ses nombreux miroirs) et sa baignoire a simplement été recouverte d'une banquette. Transformée en boudoir servant, à partir de Charles de Gaulle, d'antichambre aux appartements privés, il est affecté depuis 2007 à Catherine Pégard, conseillère du président de la République en charge du « pôle politique ». À l'angle nord-est de l'étage, il est situé entre l'ancienne « chambre de la Reine » et l'accès aux appartements privés.

Combles

Les combles ont été une première fois aménagés en appartements privés pour le roi de Rome à la fin du Premier Empire. Ils sont restaurés et retravaillés par l'architecte d'intérieur Alberto Pinto à la demande de Bernadette Chirac pour en faire un espace privatif de 130 m² servant de nouveau lieu de vie (en remplacement du premier étage de l'aile Est) au couple présidentiel, également occupé de manière ponctuelle par leur fille Claude Chirac et son fils Martin[68],[69]. Nicolas Sarkozy a également repris à son compte, à celui de ses épouses Cécilia puis Carla Bruni-Sarkozy, et de son dernier fils Louis, les « appartements du roi de Rome » lorsqu'il séjourne au palais (généralement les week-ends).

L'aile Est

Le Jardin privé du Président et l'aile est.

L'aile orientale du palais, en L et encadrant le petit jardin à la française ou Jardin privé du président, est traditionnellement dévolue aux appartements privés du couple présidentiel, avec au rez-de-chaussée des pièces avant tout de réception ou à fonction semi-officielle, et à l'étage les lieux servant à la résidence du couple présidentiel à proprement parler.

Rez-de-chaussée

En partant du « salon Cléopâtre », se suivent, de l'ouest vers l'est puis du nord au sud :

Salon des Cartes

Premier salon privé de Napoléon III, appelé salon des Cartes, car décoré de trois tentures représentant une carte de la forêt de Compiègne. Il sert de bureau à certains collaborateurs du président jusqu'en 1958, puis est intégré aux appartements privés en tant que petit salon, ou « antichambre » dans le projet de réaménagement des appartements entrepris par le couple Pompidou à partir de 1971. La transformation de cette pièce est confiée au plasticien Yaacov Agam qui y applique les principes de l'art cinétique, notamment à travers le tapis tissé spécialement à la Manufacture de la Savonnerie d'après un de ses cartons[70]. L'ensemble des transformations contemporaines d'Agam seront ensuite envoyées par le successeur de Georges Pompidou, Valéry Giscard d'Estaing, au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou et la pièce retrouve son aspect original[55].

Salon Bleu
Le bureau de la première dame, Carla Bruni-Sarkozy, dans le Salon Bleu.

Deuxième salon privé de Napoléon III, ce salon fut le lieu de rencontre hebdomadaire du Président de la République Félix Faure et sa maîtresse Marguerite Steinheil. C'est d'ailleurs dans cette pièce que le président Faure rendit son dernier souffle le 16 février 1899 à suite d'une ultime visite de Madame Steinheil qui restera dans les annales. Félix Faure reste à ce jour le seul président à être décédé au palais en cours de mandat.
Jusqu'en 1954, le salon sert au chef de la maison militaire de la présidence de la République, avant d'être utilisé comme bureau par René Coty en remplacement de la bibliothèque voisine[55].

En 1971, il est, sous le nom de « salon des Tableaux », confié par le couple Pompidou pour être entièrement redécoré par le designer Pierre Paulin. Comme son nom l'indique, il doit servir avant tout à exposer des toiles d'art moderne et contemporain spécialement choisies par Georges et Claude Pompidou : un Robert Delaunay entouré par deux Kupka pris au Musée national d'art moderne, placés sur le mur du fond et éclairés par des projecteurs encastrés dans le plafond. Les autres murs sont tendus de pièces de tissus décorés par des planches de Henri Matisse, Roger de La Fresnaye et Albert Marquet. Le mobilier comprend quatre fauteuils et quatre canapés (deux à deux places et deux à trois places) à structures métalliques et garnis de cuir retourné et deux sortes de table basse à plateau de verre trempé transparent et fumé reposant sur un piétinement d'aluminium recouvert de « nextel » (peinture projetée à base de microbilles de polyester notamment utilisée pour les cabines du programme Apollo) chamois clair[70].

Là encore, l'arrivée de Valéry Giscard d'Estaing à l'Élysée en 1974 va mettre un terme à cette transformation : le décor est démonté et envoyé au château de Pierrefonds. Les toiles abstraites sont plutôt remplacées par des œuvres impressionnistes, symbolistes ou décoratives, les Giscard d'Estaing retenant notamment un Picasso de la période rose, une aquarelle de Gustav Klimt ou un Caillebotte[55].

En mai 2007, la nouvelle première dame de France, Cécilia Sarkozy, épouse de Nicolas Sarkozy, décida de faire du salon Bleu son bureau. Après le remariage, en 2008, du président Sarkozy avec Carla Bruni, cette dernière garda le salon Bleu comme lieu de travail.

La Bibliothèque
La Bibliothèque.

Dite aussi « ancienne chambre Beaujon » pour avoir été la chambre à coucher (d'où la forme en hémicycle héritée de l'ancienne alcôve) de Nicolas Beaujon puis de la duchesse de Bourbon, de Caroline Murat, de Napoléon Ier, du duc de Berry et enfin de Napoléon III, ce dernier la réaménage en 1860 en bibliothèque. Il servira ensuite de bureau à tous les présidents de la République de Patrice de Mac Mahon (à partir de 1874) à Vincent Auriol (jusqu'en 1954).

Félix Faure, qui a fait faire enlever la bibliothèque semi-circulaire Second Empire pour la remplacer par une tenture Louis XIV (les Quatre éléments, modification vite annulée par ses successeurs) et remplacer les sièges de damas rouge par des sièges garnis de tapisserie de Beauvais provenant du château de Compiègne, y décédera le 18 février 1899 des suites d'une congestion cérébrale.

En 1971, à l'instar du salon Bleu et de la salle à manger voisins, le changement de décor est confié à Pierre Paulin afin d'en faire le fumoir des appartements privés modernisés voulus par le couple Pompidou. Le mobilier ainsi dessiné comprend des sièges demi-lune épousant la forme de l'hémicycle de l'emplacement de la bibliothèque, quatre poufs à dossier placés au centre de la pièce ainsi qu'une réserve de sept fauteuils (tous recouverts de toile grège reprenant ainsi la couleur des murs de la structure en croisée d'ogives, avec des socles également recouverts de « Nextel » chamois clair), une table basse centrale en forme de grande fleur aux pétales d'Altuglas blanc opalescent entourant un cœur lumineux et surmontée d'un plateau de verre fumé circulaire, une bibliothèque (installée entre le fumoir et le couloir) de 19 caissons, en verre Altulor transparent teinté en brun, montés en quinconce sur un socle, un meuble pour sonorisation et des lampadaires mobiles placés du côté des fenêtres et venant renforcer l'éclairage obtenu par des appliques, à lumière directe ou indirecte et à intensité variable, encastrées dans la structure en hémicycle[70]. Et, comme pour le « salon des tableaux », le fumoir Paulin est démonté en 1974 par Valéry Giscard d'Estaing, qui rend à la bibliothèque sa fonction et son décor datant de Napoléon III, et envoyé au château de Pierrefonds[55].

À partir de 1995, le président Chirac en fit un salon privé, composé d'une salle à manger avec télévision, jusqu'en 2007.

Quatre des six présidents de la Ve République ont fait réaliser leur photographie officielle dans cette pièce, devant la bibliothèque : Charles de Gaulle, Georges Pompidou et Nicolas Sarkozy debout, François Mitterrand assis en train de feuilleter un exemplaire des Essais de Montaigne.

La salle à manger Paulin
La salle à manger Paulin.

À l'emplacement de l'ancienne chambre qu'occupait Napoléon III, donnant sur l'angle nord-est des jardins privés, la salle à manger est le seul témoignage restant des aménagements modernes du palais - réalisés en 1971 et 1972 par Pierre Paulin, qui lui a donné son nom, pour le président Georges Pompidou et son épouse Claude.

La structure murale démontable est constituée de 22 éléments en polyester moulé réunis par des nervures pour former une véritable nef ornée d'un lustre monumental de 9 000 tiges et billes de verre suspendues à une grille sous un « plafond réflecteur en aluminium anodisé rose tyrien ». Le mobilier comprend surtout deux tables rondes de 12 couverts chacune à large plateau de verre fumé et dont le piètement est constitué de 4 éléments s'évasant vers le bas et le haut en quadrilobe, celui des 24 chaises étant quant à lui trilobé et tous recouverts de « Nextel ». À ceci s'ajoutent deux dessertes à 4 plateaux circulaires superposés ainsi que 20 fauteuils et 6 chaises de supplément[70].

L'ancienne salle de bains Empire

Située au rez-de-chaussée et donnant sur la rue de l'Élysée, elle a été affectée à Anne-Aymone Giscard d'Estaing et sert depuis de cabinet de travail aux épouses des présidents de la République française pour leurs fonctions officielles.

L'épouse du président du Giscard d'Estaing y a fait installer des tissus abricot pour recouvrir les murs, une simple table d'acajou de style Directoire recouverte d'un nécessaire à correspondance et d'une lampe Empire et placée devant la cheminée de marbre, ainsi qu'une moquette gris-bleu ornée d'un tapis bordeaux. Danielle Mitterrand le remanie entièrement sous la conduite de l'architecte d'intérieur Isabelle Hebey : les murs sont écartés (pour s'étendre pratiquement sur toute la largeur de l'aile, empiétant ainsi sur le couloir reliant auparavant la salle à manger au salon d'argent) et prennent une couleur gris clair, les moulures d'époque sont masquées par des doublages, les fenêtres sont dotées de stores blancs bleutés, le bureau Directoire est remplacé par trois tables de travail identiques en frêne décoloré, la moquette devient gris acier et les portes sont dotées de poignées en acier patiné gris et noir.

Le salon d'Argent

Le salon d'Argent termine l'aile, à son extrémité sud, donnant sur le jardin privé à l'ouest et sur le parc au sud. Il est créé au début du XIXe siècle pour Caroline Murat et a conservé depuis lors son décor d'origine, seule la couleur du textile y ayant été changée en 1813. C'est Jacob Desmalter qui créé les boiseries et le mobilier, dont l'argent est la couleur dominante. Les bronzes sont d'André-Antoine Ravrio.

Cette pièce a accueilli plusieurs évènements de l'Histoire de France ou de la présidence de la République : Napoléon Ier y dicte à son frère Lucien et signe le 22 juin 1815 son abdication (une copie de l'acte original étant toujours conservé dans ce boudoir), quatre jours après la défaite de Waterloo ; le premier président de la République Louis-Napoléon Bonaparte, y conçoit en 1851 son coup d'État qui le fait devenir Napoléon III ; le président Félix Faure y reçoit régulièrement sa maîtresse Marguerite Steinheil, notamment la nuit de son décès le 16 février 1899 ; c'est enfin la dernière pièce traversée par Charles de Gaulle le jour de sa démission de la présidence de la République et jour de son départ définitif du palais, le 28 avril 1969, après l'échec du référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation.

Les premières dames Danielle Mitterrand et Bernadette Chirac firent du salon d'Argent leur bureau.

Cuisine privée

Installée par Georges Pompidou à côté du salon d'Argent à l'angle sud-est de l'aile, elle sert de cuisine d'appoint au président de la République pour ses repas pris dans ses appartements privés, notamment dans la salle à manger Paulin[55]. Un escalier rejoint les chambres du premier étage.

Premier étage

Il accueille six pièces et une salle de bain, pour une surface totale d'environ 300 m², et sert de lieu de vie au couple présidentiel lorsque celui-ci réside au palais, ce qui s'est fait de manière irrégulière selon les époques[55] :

  • Charles et Yvonne de Gaulle y résident la semaine. Peu intéressé par la décoration, le général de Gaulle ne modifie rien au décor d'origine, la seule adaptation venant de son épouse et concernant le lit présidentiel pour le faire correspondre à la grande taille du chef de l'État (les deux lits Empire en acajou présents dans la chambre du couple sont ainsi remplacés par deux lits-divans longs de 2,10 m). L'agencement des pièces est la suivante, en partant du bâtiment principal et donc de la salle de bain Eugénie : deux chambres d'amis (l'une d'entre elles servant de salle à manger au début du septennat, les de Gaulle n'y logeront qu'un chef d'État étranger, en l'occurrence le chancelier allemand Konrad Adenauer), le Salon jaune (salle de séjour où le couple passe ses soirées), doté notamment d'un poste de télévision), un petit salon (servant de bureau privé au général) communiquant à une petite chambre à coucher et enfin la chambre du couple, à l'extrémité sud-est de l'aile, avec vue tant sur le jardin privé que sur le parc. Le couple de Gaulle quitta définitivement le palais après le référendum d'avril 1969 portant sur la réforme du Sénat et la régionalisation, pour retourner à La Boisserie, demeure du général à Colombey-les-Deux-Églises.
  • Georges et Claude Pompidou s'y installent tout en continuant de recevoir dans leur demeure personnelle, située au 24 quai de Béthune, où ils retourneront définitivement lorsque la maladie du président prendra un aspect critique, en 1973. Le décor est alors profondément transformé par l'épouse du chef de l'État et l'agencement est lui aussi modifié : les deux chambres d'amis sont utilisées par les Pompidou qui font chambre à part. La chambre du président est meublée en style Louis XVI relevé d'une toile d'Odilon Redon, tandis que Claude Pompidou place dans la sienne une commode, une table et une armoire Empire, des chaises Restauration et un bureau à cylindre voisin d'une table moderne. Les quatre autres pièces servent de salle de bains, de chambre d'amis, de bureau privé au Président et de salon.
  • Valéry et Anne-Aymone Giscard d'Estaing, premier couple présidentiel à avoir encore plus de deux enfants à charge (les quatre au début du septennat, l'aînée Valérie-Anne ayant 20 ans lorsque son père entre à l'Élysée en 1974, et la dernière, Jacinte, tout juste 21 ans lorsqu'il le quitte, en 1981), continuent à utiliser leur appartement à Paris situé rue de Bénouville dans le XVIe arrondissement de Paris, le palais ne pouvant pas loger toute la famille. Cependant, le président Giscard d'Estaing y avait fait aménager une chambre et une salle de bains.
  • François et Danielle Mitterrand n'y résident que très rarement, au profit de l'appartement du 22, rue de Bièvre, à Paris caricaturalement surnommé « L'Élysée bis ». Mais ils changent à leur tour le décor et mobilier en faisant appel à un groupe de cinq créateurs choisis par le ministère de la Culture. Annie Tribel prend en charge la chambre d'amis (utilisation de boiseries en frêne naturel avec des incrustations de filets d'ébène, le tout doté de miroirs, consoles, éclairages, tableaux et une table écritoire-maquillage avec miroir et lumières faisant penser à une loge d'artiste), Marc Held le grand salon (il utilise le décor d'origine en le faisant ressortir, laquant de blanc moulures, chapiteaux et colonnes, ou en reconstituant la cheminée et le parquet, afin d'en faire un lieu décontracté, il crée spécialement pour la pièce un secrétaire à 43 tiroirs), Philippe Starck la chambre de Danielle Mitterrand (le plafond et une frise dans la partie murale haute est peinte par Gérard Garouste évoquant l'évasion avec des personnages et animaux fabuleux, tandis que la partie basse, extrêmement simple et aux murs épais, renvoie à la « fermeté du conscient »), Ronald-Cecil Sportes le petit salon noir (pièce du soir pour regarder la télévision avec un « tabernacle de l'information », mini-régie permettant de capter par satellite des chaînes étrangères, elle dispose au sol d'un tatami bordé de gaines de cuir surmonté d'une table basse à plateau de verre partiellement dépoli posé sur des blocs de pierre, entourée d'un canapé en cuir et lamelles de frêne et de meubles à géométrie variable, l'éclairage étant assuré par des lampes télescopiques) et Jean-Michel Wilmotte la chambre du président, la galerie et le petit bureau de la première dame (ensemble à l'aspect austère utilisant bois blanchi, pierre grattée et granit blanc, le tout uniquement relevé de boiseries contemporaines dans le petit bureau, d'une toile de Matisse et d'une autre de Le Gac). Dans la salle de bain, un lavabo moderne commandé par un rayon laser est installé.
  • Jacques et Bernadette Chirac sont les premiers à totalement s'installer au palais, même les week-ends. Les décors et mobiliers Second Empire remplacent, sous la conduite de l'architecte d'intérieur Alberto Pinto, les meubles modernes des Mitterrand, à l'exception du petit bureau et de la chambre présidentielle de Jean-Michel Wilmotte[66]. Mais le couple présidentiel ne séjourne pas à cet étage au premier étage, où se trouvaient alors les appartements présidentiels ; Bernadette Chirac confie également à Pinto l'aménagement de nouvelles pièces privatives dans les combles, dans l'ancien appartement du roi de Rome, où le couple présidentiel s'installera.
  • Nicolas et Cécilia puis Carla Bruni Sarkozy renouent avec la tradition présidentielle de peu utiliser les fonctions résidentielles du palais (au profit du pavillon de La Lanterne à Versailles ou de la maison de Carla Bruni située Villa Montmorency dans le 16e arrondissement), où ils ne sont présents essentiellement que le week-end. Et, comme le couple Chirac, ils emménagent alors dans les « appartements du roi de Rome » situés sous les combles[71]. C'est à l'Élysée qu'a lieu le mariage du président Nicolas Sarkozy et de son épouse Carla Bruni, le 2 février 2008 à 11 heures. La cérémonie se serait déroulée dans le Salon doré. Mais ce n'est pas le seul évènement de ce genre : Jules Grévy et son épouse Coralie ont marié leur fille Alice à Daniel Wilson dans un salon privé du palais, tandis que Gaston Doumergue a épousé sa compagne Jeanne-Marie, douze jours avant la fin de son mandat.

L'aile ouest

Dans le prolongement du salon Murat, l'aile Ouest sert essentiellement aux grandes réceptions d'État.


Le salon Napoléon III[72]

Le salon Napoléon III.

Construit à l'emplacement de l'ancienne orangeraie de la duchesse de Berry, commencé en 1860 sous le règne de Napoléon III par Joseph-Eugène Lacroix pour en faire la première salle de bal du palais, agrandi et transformé sous la présidence de Patrice de Mac-Mahon pour en faire une grande salle à manger d'honneur[55], le salon Napoléon III conserve encore, comme le laisse supposer son nom, des signes du Second Empire comme les moules d'aigles impériaux ornant les angles des plafonds, le monogramme « RF » entouré de branches d'olivier et de chênes n'ayant été rajoutés qu'ultérieurement pour donner une touche plus républicaine à la salle. Le décor est d'origine, essentiellement composé de colonnes et pilastres chargés d'or. Les trois lustres monumentaux de cristal datent de la fin du XIXe siècle et sont identiques à ceux de la salle des fêtes et du jardin d'hiver. Jusqu'à la construction du jardin d'hiver, la salle donnait sur le parc par une série de baies vitrées masquées par des doubles rideaux de velours de laine frappé rouge, derrière lesquelles le personnel de service s'active lors des grands dîners d'État.

Il sert de nos jours, comme la salle des fêtes et le jardin d'hiver voisins, aux réceptions officielles, aux conférences bilatérales (notamment avec les principaux partenaires européens de la France), mais aussi aux conférences de presse du président de la République.

Le jardin d'hiver[73]

Le jardin d'hiver.

Cette ancienne serre, qui abritait à l'origine des plantes exotiques et dont les murs étaient recouverts de treillage, est construite en 1881, sous la présidence de Jules Grévy. Il est éclairé par trois lustres de cristal datant du XIXe siècle (les mêmes que ceux de la salle des fêtes et du salon Napoléon III). Sur un mur est accrochée une tapisserie évoquant un épisode de la Bible, à savoir Héliodore[Lequel ?] chassé du Temple par les Anges après avoir volé son trésor.

Entièrement rénové par l'architecte Guy Nicot en deux vagues successives, respectivement en 1976 et 1984, il a perdu totalement son rôle original, sa verrière et deux orangers provenant du domaine national de Versailles rappellent toutefois cette époque. Servant en partie de prolongement à la salle des fêtes et de lieu de passage obligé pour accéder à celle-ci, c'est aujourd'hui un lieu de réception pouvant également servir à certaines conférences de presse et à des réunions de travail.

La Salle des fêtes[74]

La Salle des fêtes.

La Salle des fêtes est le principal lieu de réception du palais, notamment pour la cérémonie d'investiture du président de la République, les grands dîners officiels en l'honneur de chefs d'État ou de gouvernement étrangers, les remises de décoration, l'installation et la cérémonie du traditionnel arbre de Noël de l'Élysée, certaines conférences internationales ou encore les conférences de presse.

Elle est construite par l'architecte Adrien Chancel sur les plans d'Eugène Debressenne à la demande du président Sadi Carnot, préoccupé par le lustre de la fonction présidentielle, à partir de 1888 et inaugurée le 25 mai 1889 (lors d'une fête réunissant 8 000 invités, et cela même si sa décoration, alors inachevée, dut se poursuivre jusqu'en 1950) dans le cadre de l'exposition universelle se tenant cette année-là à Paris. Décorée dans des nuances de ton rouge, elle est ornée de lourds plafonds à caissons peints en 1896 par l'artiste Guillaume Dubufe (qui y représente la République sauvegardant de la Paix, encadrée par les allégories de l’Art et de la Science), de boiseries surchargées de dorures, de colonnes en stuc (flanquées de lourds doubles rideaux rouges), de nymphes (réalisées par Jean-Baptiste Lavastre, Camille Lefèvre et Édouard Pépin), de sculptures décoratives (de Florian Kulikowski, Hamel et Bouet)[55] et d'une petite scène de théâtre, entourée de coulisses et loges d'artiste de part et d'autre et en sous-sol, aménagée dans le mur ouest (en effet, jusque dans les années 1970, un spectacle était proposé aux invités après le dîner, et Louis de Funès y joua notamment pour Charles de Gaulle). Les murs sont recouverts de sept tapisseries des Gobelins du XVIIIe siècle. À l'origine, la salle était cloisonnée sur ses deux longueurs, jusqu'à ce que le président François Mitterrand fasse percer dix portes-fenêtres dans les murs Sud et Est donnant sur le parc[75].

Afin de mettre les invités à l'abri des intempéries et aménager un vestiaire, Sadi Carnot fit également édifier une verrière le long de la façade nord du bâtiment principal, donnant sur la cour d'honneur, baptisée sous la IIIe République la « Cage aux singes », car c'est là que se réalisaient les photographies de famille des gouvernements lors de leur mise en place. Elle est entièrement détruite en 1947 par Vincent Auriol qui à la place fait installer les actuels vestiaires au sous-sol, étant reliés au vestibule par des monte-charge[55].

Communs

Dans les deux ailes entourant la cour d'honneur du palais (chacune étant centrée à son tour sur une cour mineure, la cour de l'Ouest et la cour de l'Est, empruntées par les véhicules du président de la République et de ses collaborateurs), se situent des bureaux utilisés par les principaux collaborateurs du président (l'aile Ouest abritait les premiers garages de la présidence de la République jusqu'en 1958).

Les sous-sols

Un abri anti-aérien fut construit pour le président Albert Lebrun sous les appartements privés de l'aile Est en 1940, durant la Drôle de guerre. Valéry Giscard d'Estaing y installe en 1978 le « poste de commandement Jupiter » ou « PC Jupiter », nom du poste de commandement de la force de dissuasion nucléaire française. Il comprend plusieurs bureaux (dont un pour le président), une salle de réunion et le système de déclenchement de la force nucléaire[55].

D'autres espaces ont été aménagés en sous-sol, notamment par Vincent Auriol qui y installe les cuisines en dessous de l'aile Ouest, et les vestiaires pour les invités des grandes réceptions d'État sous le vestibule. Le parc automobile et les ateliers mécaniques de réparation de la présidence de la République s'y trouvent également (sous l'aile Ouest).

Le palais de l'Élysée compte une salle de cinéma, utilisée dernièrement pour des projections privées.

Bâtiments annexes de la rue de l'Élysée

D'autres bâtiments annexes ont été progressivement acquis par l'État dans la rue de l'Élysée afin de répondre au fort accroissement du nombre de services et personnes travaillant pour la présidence de la République, il s'agit surtout de :

  • l'hôtel de Hirsch au no 2, acquis en 1967 pour accueillir initialement le secrétariat aux Affaires africaines et malgache et servant aujourd'hui de siège à certains services dont principalement la cellule diplomatique,
  • le no 4, acquis en 1984, abrite avec le no 2 le mess (réservé aux collaborateurs du président) et la cantine ainsi que des bureaux,
  • l'hôtel de Persigny au no 14, acquis en 1960 pour le secrétariat et l'état-major particulier et une partie du service du courrier, la crèche (à la disposition des enfants des collaborateurs) y a été installée par Danielle Mitterrand.

Jardins

Entrée du jardin, à l'arrière du palais.

Historique

Nicolas Beaujon charge en 1773 Étienne-Louis Boullée de redessiner les jardins. La propriétaire, Madame de Pompadour, souhaiterait se conformer à la mode en vigueur, c'est-à-dire les jardins à l'anglaise. Des arbres sont plantés, des allées sont dessinées et une rivière est même créée.

Bathilde d'Orléans ordonne la construction, peu avant la Révolution française d'un jardin paysager assez fantasque, avec notamment une cascade artificielle, un moulin et une laiterie, entourés de ponts et de statues. Ces fantaisies sont enlevées sous la Restauration et le parc est laissé à l'abandon pendant le Second Empire.

Sous la IIIe République, ladite grille du Coq est créée, au fond du parc, par Adrien Chancel (qui a également supervisé la construction de la salle des fêtes) à la demande du président Émile Loubet. Elle est réputée pour servir d'entrée aux invités privés du couple présidentiel. C'est par cette grille que le général de Gaulle quitta l'Élysée pour la dernière fois, en avril 1969, après l'échec du référendum sur la réforme du Sénat et la régionalisation. Le jardin de deux hectares se présente de nos jours sous l'aspect d'une longue pelouse incurvée, bordée d'arbres, de fleurs, de bosquets, d'un labyrinthe et d'une fontaine. Chaque année, et ce jusqu'en 2010, il fut le lieu de la traditionnelle garden-party du 14 juillet où le président de la République invite des invités de marque sur le plan politique, artistique ou social; il est également ouvert un week-end de septembre, ainsi que le reste du palais, lors des journées du patrimoine.

Le palais vu du parc.

Organisation actuelle

Le parc compte cent espèces d'arbres et d'arbustes. Les plus vieux datent de l'époque de la duchesse Bathilde d'Orléans et le plus gros est un platane de 5 mètres 20 de circonférence.

Il y a aussi cent variétés de rosiers, trente de rhododendrons. La plantation des fleurs de printemps donne lieu à l'importation de 20 000 bulbes de jacinthes et de tulipes et de 17 000 pour les fleurs d'été. Un bonsaï géant orne également le parc.

Le rectangle découpé par le bâtiment principal et l'aile Est (les appartements privés) constitue le jardin d'agrément du couple présidentiel. Autrefois occupé par une roseraie puis par une pièce d'eau, où se trouvaient des canards, pièce d'eau supprimée par Georges Pompidou, il accueille aujourd'hui un petit jardin à la française.

Le Palais de l'Élysée en chiffres

Garde républicain assurant la sécurité du palais.
  • Surface exploitée : 11 179 m2 (dont 300 m2 d'appartements privés).
  • Superficie du parc : 1,5 hectare (planté de 40 essences différentes).
  • Nombre de pièces : 365 (dont 90 pièces en sous-sol).
  • Nombre de personnes travaillant sur le site : 1 000.

Présidence de la République à l’Élysée

La présidence de la République, c'est-à-dire l'ensemble des collaborateurs du président de la République, est souvent désignée par « L'Élysée ».

Surnom

Le palais de l'Élysée est parfois surnommé par la presse « Le Château ».

Transports publics

(M) Ce site est desservi par les stations de métro Concorde et Champs-Élysées - Clemenceau. et situé à proximité de la gare des Invalides sur le (RER) (C).

Bibliographie

  • Arnaud Balvay, Le Palais de l'Élysée, Paris, Éditions du Layeur (Trésor du Patrimoine), 2006 (ISBN 978-2915118674)
  • C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, Librairie académique Perrin, deuxième édition, 234 pages
  • François d’Orcival, Le Roman de l'Élysée, Le Rocher, 2007 (ISBN 2268060535)
  • Georges Poisson, L'Histoire de l'Élysée, éditions Librairie académique, Perrin
  • Georges Poisson, Les Secrets de l'Élysée, Timée-Éditions, 140 pages
  • Philippe Abergel et Fabienne Casta-Rosaz, L'Élysée, Le Cherche Midi, 2010, 320 p.

Références

  1. a, b et c C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 10.
  2. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 13.
  3. Charles Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 19.
  4. Charles Leroux-Cesbron, Le Palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 20.
  5. Charles Leroux-Cesbron, Le Palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 23.
  6. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 24.
  7. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 29-30.
  8. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 38.
  9. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 44.
  10. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 49.
  11. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 50.
  12. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 51.
  13. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 53.
  14. Charles Leroux-Cesbron, Le Palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 61.
  15. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 59.
  16. Charles Leroux-Cesbron, Le Palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 68.
  17. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 69.
  18. C. Leroux-Cesbron, Le Palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 74.
  19. Charles Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 76.
  20. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, deuxième édition, page 79.
  21. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 87 à 90.
  22. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 93.
  23. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 94.
  24. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 105.
  25. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 108.
  26. a et b C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 109.
  27. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 114.
  28. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 116.
  29. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 118.
  30. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 126.
  31. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 127.
  32. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 133.
  33. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., page 140.
  34. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 142.
  35. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 146.
  36. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 150.
  37. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 165.
  38. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 157.
  39. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 174.
  40. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 100.
  41. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 180.
  42. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 182.
  43. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 185.
  44. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., page 186.
  45. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 196.
  46. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., page 212.
  47. a et b C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 215.
  48. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 219.
  49. C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 221.
  50. a et b C. Leroux-Cesbron, Le palais de l'Élysée, chronique d'un palais national, 1925, 2e éd., p. 225.
  51. Le Parisien du 15 janvier 2008
  52. Quand l'Élysée prépare son déménagement au château de Vincennes sur www.lepoint.fr. Consulté le 11 août 2010.
  53. Le Château de Vincennes, « Élysée de secours » en cas d'inondations sur secretdefense.blogs.liberation.fr. Consulté le 11 août 2010.
  54. [PDF] Présentation du palais de l'Élysée par la présidence de la République
  55. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m et n D. FRÉMY, Quid des présidents de la République... et des candidats, éd. Robert Laffont, Paris, 1987, « Les Résidences du président : palais de l'Élysée », p. 118-127
  56. Présentation du vestibule d'honneur, archives du site de la présidence de la République
  57. Présentation du salon Cléopâtre, archives du site de la présidence de la République
  58. Présentation du salon des Portraits, archives du site de la présidence de la République
  59. Présentation du salon Pompadour, archives du site de la présidence de la République
  60. Présentation du salon des Ambassadeurs, archives du site de la présidence de la République
  61. Présentation du salon des Aides de camp, archives du site de la présidence de la République
  62. Présentation du salon Murat, archives du site de la présidence de la République
  63. a, b, c, d, e et f http://www.lefigaro.fr/politique/2011/08/16/01002-20110816ARTFIG00533-dans-le-salon-murat-a-la-table-du-conseil.php
  64. Présentation du salon des Tapisseries, archives du site de la présidence de la République
  65. L'histoire du Palais de l'Élysée, archives du site de la présidence de la République
  66. a et b « La Cinquième République à l'étroit », site Déménageons l'Élysée
  67. [PDF] « L'Élysée du président Pompidou », in « Pierre Paulin : le design au pouvoir », Mobilier national : Galerie des Gobelins, p. 11
  68. « Habiter l'Élysée : les appartements privés », L'Internaute
  69. S. PIERRE-BROSSOLETTE, « Sa vie quotidienne à l'Élysée », L'Express, 18/04/1996
  70. a, b, c et d [PDF] « L'Élysée du président Pompidou », in « Pierre Paulin : le design au pouvoir », Mobilier national : Galerie des Gobelins, p. 9-10
  71. S. MAHRANE, S. PIERRE-BROSSOLETTE, « La solitude du président », Le Point, 25/10/2007
  72. Présentation du Salon Napoléon III, archives du site de la présidence de la République
  73. Présentation du Jardin d'hiver, Archives du site de la présidence de la République
  74. Présentation de la Salle des fêtes, archives du site de la présidence de la République
  75. François Mitterrand à l’Élysée : La rénovation de la salle des fêtes, par Annabelle Le Barbé, Institut François Mitterrand, avril 2011.

Annexe

Sur les autres projets Wikimedia :

Articles connexes

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Palais de l'Élysée de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно сделать НИР?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Palais de L'Elysee — Palais de l Élysée Pour les articles homonymes, voir Élysée. Palais de l Élysée Vue générale de l édifice Présentation …   Wikipédia en Français

  • Palais de l'Elysee — Palais de l Élysée Pour les articles homonymes, voir Élysée. Palais de l Élysée Vue générale de l édifice Présentation …   Wikipédia en Français

  • Palais de l'Elysée — Palais de l Élysée Pour les articles homonymes, voir Élysée. Palais de l Élysée Vue générale de l édifice Présentation …   Wikipédia en Français

  • Palais de l'élysée — Pour les articles homonymes, voir Élysée. Palais de l Élysée Vue générale de l édifice Présentation …   Wikipédia en Français

  • Palais de l’Élysée — Palais de l Élysée Pour les articles homonymes, voir Élysée. Palais de l Élysée Vue générale de l édifice Présentation …   Wikipédia en Français

  • Palais de l'Élysée — Hauptportal des Palais de l Elysée Der Élysée Palast [eli ze] (frz. Palais de l Élysée), benannt nach den nahegelegenen Champs Élysées im Herzen von Paris, ist der Amtssitz des französischen Staatspräsidenten. Er steht nördlich der Seine in der… …   Deutsch Wikipedia

  • Palais de l'Elysée — Pa|lais de l Ely|sée [palɛdleli ze:] das; <fr. > franz. Form von ↑Elysee Palast …   Das große Fremdwörterbuch

  • Commandement militaire du palais de l'Élysée — Le commandement militaire du palais de l Élysée est un service de la présidence de la République française créé en 1848 au palais de l Élysée, pour assurer diverses missions nécessaires à son bon fonctionnement. Il dispose pour cela d une force… …   Wikipédia en Français

  • Élysée — ● Élysée nom masculin (latin Elysium, du grec elusion pedion) Lieu délicieux de la mythologie grecque, qui faisait partie des Enfers, et était le séjour des âmes des héros et des hommes vertueux. Littéraire. (avec minuscule) Lieu agréable, planté …   Encyclopédie Universelle

  • PALAIS — Le besoin de protection, le désir d’ostentation, le plaisir de déployer l’espace architectural sont, à des degrés divers selon les époques, le principe des grandes demeures, quel que soit le lieu de leur implantation, rural ou urbain. On a pris… …   Encyclopédie Universelle

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”