Parc national des Monts-Valin

Parc national des Monts-Valin
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Parc national des Monts-Valin
Image illustrative de l'article Parc national des Monts-Valin
Mont Valin
Catégorie UICN II (parc national)
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau : Québec Québec
Coordonnées 48° 37′ 00″ N 70° 48′ 00″ W / 48.616667, -70.80000048° 37′ 00″ N 70° 48′ 00″ W / 48.616667, -70.800000
Superficie 153,6 km2
Création 19 septembre 1996
Visiteurs/an 24 000 en 2005[1]
Administration Sépaq
Site web Site officiel

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Parc national des Monts-Valin

Le parc national des Monts-Valin est l'un des 23 parc nationaux du Québec gérés par la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq). Situé au Saguenay, on y retrouve le point culminant de la région (le pic Dubuc), plusieurs pic à plus de 900 mètres d'altitude, ainsi que le canyon de la rivière Sainte-Marguerite. Il a été créé en 1996 pour conserver et mettre en valeur un échantillon représentatif du massif des Monts-Valin[2]. Depuis de nombreuses années, le parc constitue une destination de choix pour tous les amateurs de plein air, cela été comme hiver.

Sommaire

Localisation

Le mont Valin suplombant l'arrondissement Chicoutimi

Le parc national des Monts-Valin est situé à 30 km au nord-est de Chicoutimi (Saguenay), sur la rive nord du Saguenay. Les municipalités limitrophes sont, au sud, Saint-Fulgence et, au nord-ouest, Saint-David de Falardeau[3]. Il est situé dans le territoire non organisé de Mont-Valin de la MRC Le Fjord-du-Saguenay[3]. Le parc est entouré à l'est, au nord et à l'ouest par la zone d'exploitation contrôlée (ZEC) Martin-Valin.

Origine du nom

L'origine du nom « Valin » demeure obscure. Ce nom apparaît pour la première fois en 1731 sur une carte du Père Laure et en 1744 sur une autre de Nicolas Bellin. Il semble, selon ce dernier, que ce nom pourrait provenir de François Valin, né en 1693 et résidant de L'Ancienne-Lorette, près de Québec. Des Amérindiens vivaient à cet endroit et des liens ont sûrement été établis avec ceux du Saguenay. Dans ce cas, il est possible que Francois Valin ait pu venir à un certain moment dans la région et qu'il ait laissé son nom à la rivière et par la suite, au mont[2].

Histoire

Comme ce fut le cas pour bien des endroits du Québec, c'est l'industrie forestière qui s'intéressa la première au secteur des Monts-Valin[4]. Dès le 25 août 1863, une première concession forestière est attribuée dans le bassin de la rivière Valin au nom de Wyatt et Fraser[5]. Puis en 1875, d'après la liste des terres concédées pour la récolte de bois, le territoire du parc est réparti entre trois entreprises : M.T. Wyatt, Joseph D. Guay et Dunn Home et Co.

Au cours du dernier quart du XIXème siècle, ces concessions sont finalement acquises par la Price Brothers and Company, laquelle était déjà fortement implantée dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean en tant qu'exploitant forestier depuis 1842[4].

Certaines installations témoignent encore aujourd'hui de l'importance des chantiers forestiers qui ont eu lieu jusqu'au années 1970. Ainsi, il possible d'observer une structure de bois servant à retenir les billots flottants sur la rivière. Appelée estacade, cette structure a donné le nom au camping situé à proximité.

Dès 1950, plusieurs clubs privés de chasse et de pêche on vu le jour[2]. Souvent réservés à l'élite régionale et aux hauts dignitaires, les clubs privés avaient des droits exclusifs sur certaines parties du territoire. Ils pouvaient exploiter les ressources fauniques comme bon leur semblait. Une population pure d'omble de fontaine répartie sur des centaines de lacs ainsi qu'un bon habitat pour le gros gibier en ont fait un territoire de choix pour ces clubs. C'est pendant cette période que de nombreux chalets furent construits pour abriter les chasseurs lors de leur séjour en forêt. Il existe encore certaines de ces habitations, tel le chalet Dubuc, au abords du lac aux Canots. L'année 1978 vit l'abolition des clubs privés et la création de zone d'exploitation contrôlé (ZEC) accessible à tous[2].

Toutefois, plusieurs personnes ne voyaient pas les monts Valin uniquement comme un terrain de chasse. En 1960, quelques organismes promouvant le développement récréatif des monts Valin virent le jour. Deux projets principaux sont sortis du lot. L'un privilégiait la création d'un centre de loisir hivernal et de ski[6]. L'autre envisageait la création d'un parc public[7]. Les deux projets évoluèrent côte à côte jusqu'en 1982. C'est à ce moment que le gouvernement du Québec reconnu la région naturelle du massif du Mont Valin et donna son approbation à la création d'un parc. Le projet de centre de ski fut déplacé sur le mont Victor-Tremblay au nord-ouest du parc. Appelé le Valinouët, il est ouvert depuis 1984[5].

Jusqu'en 1995, les études de faisabilité et les inventaires biophysiques se succédèrent. La construction d'un tronçon de la route L-216 reliant le parc ainsi que la réfection du bâtiment d'accueil (appelé à l'époque « Le petit séjour ») étaient les principaux aménagements effectués.

Le parc des Monts-Valin vit le jour le 19 septembre 1996, après plus de 35 ans de négociations, d'études, de demandes de budget et d'audiences publiques[8]. Le parc était alors administré par le ministère de l'environnement et de la faune. C'est à partir de 1999 que la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) se vit octroyer la gestion de tous les parcs du Québec, y compris celui des Monts Valin. En 2001, les parcs Québécois devinrent des parcs nationaux. Même si plusieurs y voient une connotation politique (certains voient le Québec comme une nation et non comme une province), l'appellation « national » indique que les parcs respectent des normes établies par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Selon l'UICN, un parc national est une aire protégée gérée principalement dans le but de protéger les écosystèmes et à des fins récréatives[9].

Caractéristiques physiques

Le Mont Valin

D’une superficie de 153,7 km2, le parc national des Monts-Valin comporte cinq unités physiographiques distinctes représentatives de la région naturelle du Massif du mont Valin : les hauts sommets, le plateau intermédiaire, l’escarpement, le piémont et les vallées. Elles se distinguent les unes des autres par leur géomorphologie, leurs domaines forestiers ainsi que par l'altitude où on les retrouve[3],[10].

En hiver, les fortes accumulations de neige forment de véritables sculptures naturelles appelées « fantômes » ou « momies » d'après leur apparence. Un des lieux où ce phénomène est accentué porte le nom de « vallée des fantômes ».

Les hauts sommets (altitude 700 à 950 m)

Les hauts sommets

Les hauts sommets sont caractérisés par une succession de crêtes orientées nord-ouest à sud-est. La sapinière à bouleau blanc couvre ce secteur élevé. Suite aux conditions météorologiques rudes qui prévalent dans ces secteurs, les arbres prennent parfois un aspect rabougris (krummzhol). Cette forme est une adaptation physique qui aide les arbres à pousser dans un environnement difficile. On trouve quelques lacs d'altitude. Ces lacs ne contiennent pas de poissons. À cette altitude, les nombreux obstacles empêchent les poissons d'y remonter. Des sentiers aménagés et des belvédères accrochés au sommet d’escarpements rocheux offrent de superbes points de vue sur la région du Saguenay et du lac Saint Jean.

Le plateau intermédiaire (altitude 450 à 800 m)

Plateau intermédiaire

Le plateau intermédiaire entoure les hauts sommets. On y retrouve un relief bosselé avec des dépressions profondes. Une forêt d'épinette noire domine, mais on peut y voir quelques enclaves de sapinière à bouleau blanc. De nombreux lacs sont présents à cette altitude, comme le lac aux Canots ainsi que le lac Martin-Valin. Ces lacs contiennent un population pure d'omble de fontaine, pour le plus grand bonheur des pêcheurs sportifs de la région. De nombreux chalets peuvent être loués pour héberger les amateurs de grand air.

L’escarpement (altitude 300 à 800 m)

Escarpement

Un escarpement pouvant atteindre 500 m de dénivelé borde la portion sud/sud-est des hauts sommets. La végétation diffère en fonction de l'altitude de l'escarpement. Toutefois, elle est généralement clairsemée à cause des plans verticaux qui n'offrent que peut d'espaces propices à leur croissance. Cette unité correspond à la limite nord du fossé d’effondrement du Saguenay, lequel englobe les basses terres du Saguenay, du lac Saint-Jean et le fjord du Saguenay. Un sentier partant du Piémont et reliant plusieurs sommets permet de s'approcher des escarpements et de voir la transition entre les différents domaines forestiers.

Le piémont (altitude 250 à 450 m)

Méandre de la rivière Valin

Littéralement parlant, le piémont est la région qui est au pied de la montagne. Son relief peu élevé est traversé par la rivière Valin. Les dépôts glaciaires y sont répandus et obligent la rivière Valin à prendre une forme méandreuse. La sapinière à bouleau jaune, qui est présente dans ce secteur, inclut quelques peuplements d'érable rouge et d'érable à sucre situés à la limite nord de leur aire de répartition. En hiver, de nombreuses pistes de ski de fond permettent aux visiteurs d'explorer cette région.

Les vallées

Vallée de la Ste-Marguerite

Le contexte géomorphologie de la région a créé plusieurs zones de faiblesse dans la roche. Suite aux passages répétés des glaciers au cours du temps, ces faiblesses sont devenues des vallées. Généralement orientées nord-est/sud-ouest, on y retrouve les rivières du Bras-des-canots, le Bras-Saint-Louis, le Bras-de-l'enfer ainsi que l'amont de la rivière Sainte-Marguerite. Une partie de cette dernière est incluse dans la partie ouest du parc. Chaque automne, une population de saumon remonte la rivière pour venir frayer dans ce secteur. Le fait que cette zone soit protégée contre toutes formes de capture de poisson assure le maintien de la ressource faunique. En hiver, le profil très abrupte de la vallée fait en sorte que les chutes qui coulent sur ses flancs se transforment en d'impressionnantes murailles de glace. Les adeptes de l'escalade de glace sont donc nombreux à aller dans ce secteur.

Flore et faune

Flore

Le parc national des Monts-Valin se situe dans la zone boréale inférieure dominée par les sapinières[11]. La frontière entre le domaine de la sapinière à bouleau jaune et celui de la sapinière à bouleau blanc traverse le territoire au niveau des escarpements. Parmi les groupements forestiers représentés dans le parc, les présences d’érablières à bouleau jaune (Betula alleghaniensis), d'érablières à érable rouge et d’une peupleraie de peuplier à grandes dents (Populus grandidentata) sont remarquables[12]. Ces peuplements forestiers, concentrés dans le piémont, sont considérés comme excentriques et dispersés dans les basses terres du Saguenay et du lac Saint-Jean[11].

La florule qui accompagne les érablières comporte des éléments méridionaux qui sont, comme les peuplements qui les renferment, à la limite nord de leur aire de distribution[11]. Notons, parmi ces éléments peu représentés au parc, le cornouiller à feuilles alternes (Cornus alternifolia), la médéole de Virginie (Medeola virginiana), le mitchella rampant (Mitchella repens), l’actée à gros pédicelle (Actaea pachypoda) et la smilacine à grappes (Maianthemum racemosum).

Parmi les plantes rares découvertes au mont Valin, le xyris de montagne, la woodsie alpine, le trichophore de Clinton et l'épervière de Robinson se distinguent particulièrement[13]. Les deux dernières espèces font présentement partie de la liste des espèces susceptibles d’être désignées vulnérables ou menacées du Québec[14]. Le parc s’enorgueillit aussi de la présence du streptope des montagnes, de l'Airelle à feuilles ovales et de son hybride rare, le Vaccinium x nubigenum[13]. Ces trois espèces sont surtout associées au climat frais des hautes montagnes.

Neuf des dix espèces de bleuets (myrtilles) inventoriées au Québec croissent au sein des formations forestières et arbustives des sommets du mont Valin[15]. Quelques variétés d'airelle sont qualifiées d'hybrides car elles possèdent des caractéristiques des 2 espèces distinctes[16]. Ce phénomène d'hybridation viendrait du fait que la période de reproduction étant écourtée par le climat alpin, la pollinisation s’opère dans un court laps de temps[16]. La protection de ces espèces assure un réservoir génétique qui pourrait, éventuellement, servir à l’amélioration de souches cultivées.

Jusqu'à maintenant, les inventaires floristiques ont permis de recenser 442 espèces végétales[17].

Faune

Mammifères

Pour le moment, 37 espèces de mammifères ont été observées à l'intérieur du parc. Les mentions d'observation les plus fréquentes concernent l'orignal, le castor canadien, le rat musqué, le porc-épic d'Amérique, le renard roux, l'ours noir, la martre d'Amérique et le lynx du Canada. Sont aussi présents sur le territoire mais rarement observés, le loup gris, le pékan, le cerf de Virginie et le caribou des bois[17]. Fait exceptionnel, des poils de couguars de l'est ont été recueillis en 2002[18] ainsi que quelques observations tendent à confirmer la présence de ce prédateur aux alentours du territoire du parc.

Reptiles, amphibiens et poissons

Les seuls représentants de la classe des reptiles sur le territoire du parc sont la couleuvre rayée et la couleuvre à ventre rouge. Cette dernière est plus rare et n'a été répertoriée qu'en 2006[17].

Les amphibiens, quant à eux, sont plus nombreux avec 11 espèces distinctes réparties en 6 familles. Les différents milieux humides répartis sur le territoire abritent, entre autres, le crapaud d'Amérique, la rainette crucifère, la grenouille des bois, la grenouille verte, le triton vert, la salamandre maculée et la salamandre cendrée[17].

La diversité ichthyenne du parc national des Monts-Valin se limite principalement à l'omble de fontaine qui peuple les lacs et rivières des plateaux intermédiaires. Ces populations sont restées allopatriques grâce aux obstacles infranchissables (chutes, cascades) qui limitent la progression vers l'amont d'espèces présentes dans la portion inférieure de la rivière Valin, tel le meunier noir, le meunier rouge, le naseux des rapides, le mulet à corne et autres cyprins. Toutefois, des espèces comme l'anguille d'Amérique, la lamproie marine et le saumon d'Atlantique se retrouvent dans la vallée de la Sainte-Marguerite. Ce dernier dispose de fosses et d'aires de fraie qui confèrent aux tronçons de la rivière Sainte-Marguerite inclus à l'intérieur du parc, le statut de zone de préservation[17].

Photos

Parc national des Monts-Valin à partir du point de vue Le Mirador
Parc national des Monts-Valin à partir du point de vue Le Mirador


Notes et références

  1. Sépaq, « Québec investit plus de 5 M$ dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean ». Mis en ligne le 3 novembre 2008, consulté le 10 novembre 2008
  2. a, b, c et d Site officiel du Parc national des Monts Valin
  3. a, b et c Au frontière du Nord, Plan d'interprétation, Parc des Monts-Valin, 1998, 210 p.
  4. a et b Michel Guérin, Évolution spatiale de la maison Price au Saguenay-Lac-Saint-Jean (étude géographique), Module de géographie, UQAC, 1979, 116 p.
  5. a et b R. Bélanger et C. Brisson, Les monts Valin, Un peu d'Histoire, Ca marche, Spécial Mont-Valin, Revue des randonneurs du Saguenay, 1988, 48 p.
  6. SAMVI, Dessin d'implantation d'un centre de ski au Mont Valin, 1972
  7. J. Dufour et G.H. Lemieux, Le territoire du Mont Valin, un parc de conservation, 1977
  8. Plan d'éducation, Parc national des Monts Valin, Service conservation/éducation, 92 p.
  9. Les aires protégées selon l'UICN
  10. Résumé des caractères biophysiques, Parc national des Monts-Valin, Service conservation/éducation, 18p
  11. a, b et c BÉRARD J.A., COTÉ M., 1996, manuel de foresterie, l'ordre des ingénieurs forestiers du Québec et les presses de l'Université Laval, Québec, 1428 p.
  12. Synthèse des connaissances, Parc national des Monts-Valin, 2007, 284 p.
  13. a et b GARNEAU M., 1997, Étude sur la flore vasculaire de certains secteurs du parc de conservation des Monts-Valin, MEF, 396 p.
  14. http://www.cdpnq.gouv.qc.ca/pdf/PMV_Qc_07072008.pdf
  15. Journal du Parc, Parc national des Monts-Valin, 2009-2010, 24 p.
  16. a et b GAUTHIER R., 1995, Étude préliminaire de la flore vasculaire du Parc des Monts Valin : les hauts sommets et le canyon de la rivière Sainte-Marguerite, 149 p.
  17. a, b, c, d et e Liste de la biodiversité, synthèse des connaissances, Parc national des Monts-Valin, 284 p.
  18. http://www.routedufjord.com/cougar.html

Voir aussi

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Liens externes


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