Parti fasciste

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Parti national fasciste

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Le Parti national fasciste (en italien, Partito Nazionale Fascista : PNF) était le parti politique italien qui représentait l'idéologie fasciste. Fondé en novembre 1921 par Mussolini, il trouve ses origines dans les Faisceaux italiens de combat, créés en mars 1919 alors que le Royaume d'Italie est en proie à des troubles économiques et sociaux. Suite à la marche sur Rome d'octobre 1922, Mussolini est nommé chef du gouvernement par le roi Victor-Emmanuel III. Après l'affaire Matteoti de 1924, il fait voter les « lois fascistissimes » et instaure un régime autoritaire, dirigé par le Grand Conseil fasciste dont il prend la tête. Le parti fasciste, seul parti autorisé, quadrille la société par de nombreuses organisations, et se fond dans l'État. A la fin des années 1930, l'Italie devient de plus en plus vassalisée à l'Allemagne nazie, faisant voter les lois raciales fascistes en septembre 1938. La défaite militaire pendant la Seconde Guerre mondiale provoque la chute de Mussolini, qui est arrêté en 1943, avant de fuir pour fonder l'éphémère République de Salo. Sous ce dernier régime, le Parti national fasciste fut rebaptisé Parti fasciste républicain (Partito Fascista Repubblicano, PFR). Après la guerre et l'interdiction du PNF, les partisans de Mussolini fondent le Mouvement social italien (MSI).

Sommaire

Les débuts

Article détaillé : Faisceaux italiens de combat.

Le 21 mars 1919, Benito Mussolini, ancien socialiste exclu du parti après avoir rejoint le camp des interventionnistes, militant pour l'entrée en guerre de l'Italie en 1915, organise une réunion, dans un contexte agité, à Milan. Celle-ci regroupe une soixantaine de personnes, d'horizons divers: les arditi (du nom des troupes de choc de l'armée italienne) du capitaine Ferruchio Vecchi et des futuristes Marinetti et Mario Carli sont présents, de même que quelques anarcho-syndicalistes, attirés par la phraséologie révolutionnaire, et une poignée d'« interventionnistes de gauche » qui se retrouvent en Mussolini (dont Michele Bianchi, dirigeant de l'UIL). On créé lors de cette réunion les Faisceaux milanais de combat.

Deux jours plus tard, une réunion nationale est convoquée à Milan, dans une salle prêtée par le Cercle des intérêts industriels et commerciaux. Les 119 personnes présentes (dont Mario Carli, Marinetti, Giuseppe Bottai et le futur quadriumvirat de la Marche sur Rome, Italo Balbo, Michele Bianchi, Cesare De Vecchi et Emilio de Bono) se mettent d'accord sur un programme mêlant revendications sociales et nationalistes. A l'issue de cette réunion houleuse, du 23 mars 1919, on créé les Faisceaux italiens de combat (Fasci Italiani di Combattimento).

Le mouvement recrute parmi les «déçus», surtout ceux de la Première Guerre mondiale, sans posséder de réel programme politique ou de gouvernement. Malgré un échec aux élections de 1919, Mussolini poursuit dans cette voie et choisit de réaliser des opérations spectaculaires. Des commandos constitués de squadristi sont formés et ont pour objectif de punir dans les villes ou les campagnes, les « rouges », c'est-à-dire les socialistes et les communistes.

Son mouvement connaît une progression constante à partir de 1920, alors que les grandes grèves et occupations d'usine diminuent fortement [1]. Un « fascisme rural » (Milza-Berstein [1]) se développe dès 1920, soutenu par les grands propriétaires terriens, qui lance des attaques contre les braccianti, les travailleurs sans terre [1]. A l'automne 1920, le mouvement fasciste touche les villes, les squadristes incendiant et assassinant leaders syndicaux, socialistes et communistes [1]. Officiellement « neutre », l'Etat (en particulier le ministre de la Guerre Ivanoe Bonomi, qui favorise le recrutement des faisceaux, en soutenant financièrement les soldats démobilisés qui intègreraient le mouvement ainsi que par la « circulaire Bonomi ») soutient la violence fasciste, escomptant ainsi affaiblir durablement le mouvement socialiste, tandis que les classes possédantes apportent leur soutien financier et politique (constitution de listes électorales communes en octobre 1920) [1]. La vague de violence fasciste fait des centaines de mort et des dizaines de milliers de blessés [1]. A la veille des élections de mai 1921, le gouvernement Giolitti ordonne aux magistrats de cesser les poursuites judiciaires contre les fascistes [1].

En novembre 1921, Mussolini fonde le Parti national fasciste et dote enfin son mouvement d'un programme.

La prise du pouvoir

Article détaillé : Histoire de l'Italie fasciste.

À la fin de l'année 1921, Mussolini est à la tête d'une force politique qui regroupe 700 000 adhérents. Cependant les résultats aux élections restent médiocres. C'est donc par la force que Mussolini devra prendre le pouvoir. Les actes terroristes se multiplient sans que l'armée ou la police n'essaient d'intervenir. L'État italien ne cesse de vaciller. En octobre 1922, lors de la marche sur Rome, Mussolini lance un ultimatum au roi en lui ordonnant de lui donner le pouvoir à défaut de quoi celui-ci ordonnera à ses hommes de s'emparer par la force de Rome. Le 29 octobre 1922, Victor-Emmanuel III cède et nomme Mussolini chef du gouvernement.

Mussolini se veut rassurant et coopère de bonne grâce avec les parlementaires. Dans le même temps, le Grand Conseil fasciste organise en 1923 les squadristi en Milice Volontaire pour la Sécurité Nationale.

L'année suivante, il fait passer la loi Acerbo qui réforme la loi électorale, accordant 2/3 des sièges au parti majoritaire. Cette loi permet au parti fasciste d'emporter une majorité écrasante à la Chambre des députés. L'opposition qui dénonce ces pratiques est interdite et l'un de ses représentants, le député socialiste Giacomo Matteotti est assassiné par les squadristi en 1924. Mussolini prend la responsabilité politique de l'assassinat en janvier 1925, après la Sécession aventiniana, un mouvement de protestation des députés de l'opposition qui refusent de siéger au Parlement.

Gardant néanmoins la confiance du roi, il peut désormais agir en toute liberté. Les lois de 1925-1926 transforment l'Italie en dictature par les « lois fascistissimes »

La fin du PNF et son interdiction définitive

En juillet 1943, le Grand Conseil fasciste décide de retirer le pouvoir à Benito Mussolini qui est arrêté le 25. Le PNF est dissous deux jours plus tard, le 27 juillet 1943, par le gouvernement de Pietro Badoglio. Après l'évasion rocambolesque de Mussolini, le parti renaît sous le nom de Parti fasciste républicain, dans le nouvel État de la République sociale italienne qui siège à Salò. Alessandro Pavolini est le secrétaire de ce nouvel avatar du Parti fasciste, qui tient son congrès à Vérone les 14 et 15 novembre 1943. Mais le PFR ne survit pas à la défaite de l'Axe. Le Parti est rapidement interdit après 1945, ce que confirment les dispositions de la Constitution italienne de 1948. Ses partisans forment alors le Mouvement social italien, scindé en 1995 en deux partis:l'Alliance nationale et le Mouvement social - Flamme tricolore.

Organismes du Parti

Institut National de Culture Fasciste

L'Institut National de Culture Fasciste (INCF) fut créé en 1926 sous la direction du secrétaire du parti et sous haute surveillance de Mussolini. L'INCF fut érigé en organisme moral le 6 août 1926, son siège était à Rome, et avait pour objectif la promotion et la coordination des études sur le fascisme, de diffuser en Italie et à l'étranger, les idées et la doctrine du fascisme et la culture italienne au travers de cours, publications, livres et de promouvoir la propagande en ce sens.

Le Conseil d'Administration se composaient de :

  • Un président nommé par Mussolini sur proposition du secrétaire du PNF.
  • 4 vice-présidents nommés par Mussolini sur proposition du secrétaire du PNF.
  • 14 conseillés nommés par le secrétaire du PNF sur proposition du président de l'institut même.

Secrétaires

  • Michele Bianchi (novembre 1921 - janvier 1923)
  • direction collégiale (janvier 1923 - octobre 1923) triumvira: Michele Bianchi, Nicola Sansanelli et Giuseppe Bastianini
  • Francesco Giunta (15 octobre 1923 - 22 avril 1924)
  • direction collégiale (23 avril 1924 - 15 février 1925) quadriumvira: Roberto Forges Davanzati, Cesare Rossi, Giovanni Marinelli et Alessandro Melchiorri
  • Roberto Farinacci (15 fevrier 1925 - 30 mars 1926)
  • Augusto Turati (30 mars 1926 - 7 octobre 1930)
  • Giovanni Giuriati (octobre 1930 - décembre 1931)
  • Achille Starace (décembre 1931 - 31 octobre 1939)
  • Ettore Muti (31 octobre 1939 - 30 octobre 1940)
  • Adelchi Serena (30 octobre 1940 - 26 décembre 1941)
  • Aldo Vidussoni (26 décembre 1941 - 19 avril 1943)
  • Carlo Scorza (19 avril 1943 - 25 juillet 1943)

Voir également

Notes et références

  1. a , b , c , d , e , f  et g Pierre Milza et Serge Berstein, Le fascisme italien, 1919-1945, Le Seuil, 1980, p.98-103
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