Parti national-socialiste des travailleurs allemands

Parti national-socialiste des travailleurs allemands
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Emblème du NSDAP

Le Parti national-socialiste des travailleurs allemands[1],[2] également traduit par Parti national-socialiste ouvrier allemand[3], Parti national-socialiste allemand des travailleurs[4], Parti ouvrier allemand national-socialiste[5] ou Parti national-socialiste ouvrier allemand[6], souvent dénommé simplement Parti nazi, était un parti politique allemand communément qualifié d’extrême droite[7] bien qu'un mouvement ouvrier en fût à l'origine. Fondé en 1920, il arrive au pouvoir le 30 janvier 1933 avec la nomination de son leader, Adolf Hitler, au poste de chancelier de l'Allemagne par le maréchal von Hindenburg, président du Reich. Le terme « nazi » (abréviation de l'allemand national-sozialistisch) est utilisé en référence aux membres de ce parti ou aux adhérents de l'idéologie politique du nazisme.

Apparu au début de la République de Weimar, le NSDAP demeura la seule force politique autorisée dans l'Allemagne nationale-socialiste de juillet 1933 jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale en mai 1945. Le parti fut alors déclaré illégal et ses représentants arrêtés et jugés au procès de Nuremberg. Ce dernier condamna le parti national-socialiste en tant que tel et le reconnut comme organisation criminelle. Les vainqueurs procédèrent ensuite à une dénazification de la société allemande.

Sommaire

La genèse du parti

Le NSDAP est apparu en 1920 à Munich. Il est le successeur de l'éphémère DAP (Parti ouvrier allemand) fondé en 1919, très probablement à l'instigation[8] d'une société occulte munichoise, la société Thulé, dont le but est de protéger le « sang aryen » des juifs et des francs-maçons. Celle-ci inspire l'usage de symboles comme les runes et la croix gammée et attire des hommes comme Alfred Rosenberg, Hans Frank, Dietrich Eckart et même le moine défroqué Bernhard Stempfle[9]. Thulé compte une centaine de membres, pour la plupart issus de la bonne société munichoise[10]. La société financera modestement[11] le jeune parti ouvrier allemand.

Le 5 janvier 1919, Anton Drexler, socialiste allemand, fonde le Parti ouvrier allemand (DAP Deutsche Arbeiter Partei) d'orientation pangermaniste avec le journaliste Karl Harrer, mais aussi Dietrich Eckart et Gottfried Feder (tous membres de la société de Thulé[12]). Le DAP est l'un des nombreux mouvements à la fois nationaliste, antisémite, völkisch, anticapitaliste et ouvrier qui émerge en Allemagne après la défaite du pays à la fin de la Première Guerre mondiale. Il recrute parmi les couches moyennes inférieures. On y prêche la lutte contre la finance internationale et « l'esclavage de l'intérêt ».

En septembre 1919, la Bavière sort à peine des évènements révolutionnaires qui ont été marqués par la brève existence de la République des conseils et par l'impitoyable répression qui a suivi. Les services de renseignement de l'armée envoient le caporal Hitler pour surveiller les activités d'un groupuscule politique quasi anonyme en septembre 1919. Mais Hitler adhère au parti et y découvre sa vocation : haranguer la foule. Sa première intervention publique spontanée date du 12 septembre 1919 et sa première prestation comme orateur du 16 octobre. Mais, contrairement à ce qu'il prétendra par la suite, Adolf Hitler n'est pas le 7e membre du parti, mais le 55e[13]. Hitler devient vite l'orateur principal du groupuscule. Il a lu la Psychologie des foules de Gustave Le Bon. Il en tire la conclusion que pour s'adresser aux masses, il ne faut pas argumenter mais séduire et frapper les esprits. Il se distingue par ses discours passionnés, son refus des discussions, sa répétition des mêmes thèmes[14]. Son arrivée dans le comité va modifier fondamentalement la situation. Jusqu'en automne 1919, le parti végétait et l'auditoire de ses conférences était clairsemé ; les talents oratoires de Hitler vont rapidement attirer l'intérêt du public. Ainsi, lors de la proclamation du Programme en 25 points du 24 février 1920, l'assemblée réunit près de 2 000 personnes.

En 1920, Adolf Hitler dessine le drapeau du parti (fond rouge, cercle blanc, svastika noir). Dans Mein Kampf, il détaille cet épisode, et notamment son choix du rouge et du noir, couleurs de l'empire allemand, mais aussi pour ne pas laisser le monopole du rouge au communisme. Il compose aussi les premières affiches du parti[15]. Le 24 février 1920, Hitler fait approuver le programme du parti par l'assistance. Le Programme en 25 points entend modifier les bases économiques, politiques et sociales de l'Allemagne en réunissant au pays les minorités qui en étaient séparées, en chassant les juifs, en démantelant les grands magasins au profit des petits commerçants, en supprimant « l'esclavage des intérêts », en germanisant le droit public. Les nazis désignent ainsi des « ennemis » responsables de tous les maux dont souffre le pays. Le programme entend aussi contrôler l'enseignement, lutter contre l'esprit critique et instaurer un pouvoir central fort. Ce programme vise les couches populaires, mais en fait Hitler ne s'intéresse qu'à la partie nationaliste et antisémite[16]. Pour lui l'économie n'est, à l'époque, qu'« une chose d'importance secondaire[17] ». Hitler est démobilisé en mars 1920. Il devient alors un orateur professionnel au service du DAP et commence à être admis dans certains cercles munichois. Le parti change de nom et devient le NSDAP. Il se proclame « socialiste » mais est violemment anti-marxiste et anti-communiste[18].

De gauche à droite : Alfred Jodl, Hans Frank et Alfred Rosenberg

En 1921, une épreuve de force s'engage entre le comité du parti, qui veut fusionner avec d'autres partis d'extrême droite, et Hitler, qui ne veut pas d'une fusion sur des bases programmatiques. Hitler sort vainqueur de la confrontation et obtient le pouvoir de nommer seul un comité d'action de trois personnes pour épurer le parti. Il en profite pour évincer Anton Drexler et prend la tête du mouvement. Il s'entoure de quelques fidèles comme Ernst Röhm, Dietrich Eckart, Alfred Rosenberg. Il le réorganise totalement pour en faire un parti de masse, recrutant des cadres, rachetant un journal, le Völkischer Beobachter, créant des groupes en dehors de Munich, formant des sections d'assaut, les Sturmabteilungen ou SA, dirigées par Ernst Röhm, véritable milice chargée d'assurer l'ordre dans les meetings et dans la rue. En 1922, le vocable Führer devient la règle pour dénommer Hitler[19]. À cette époque déjà, les manifestations du NSDAP se distinguent par leur violence. Le parti se dote de ses grands symboles : le drapeau rouge déployé lors des défilés, la croix gammée, symbole du renouveau aryen combinée aux couleurs de l'Allemagne impériale : noir, blanc, rouge. En application de l'idéologie national-socialiste, les SA brutalisent leurs adversaires politiques dans la rue[20]. Les 14 et 15 octobre 1922, 400 SA dirigés par Hitler lui-même parviennent à faire reculer une manifestation du SPD[21]. Cet épisode confère une aura de supériorité au NSDAP.

En 1923, le NSDAP compte 55 000 membres et le SA 30 000 hommes[22]. En novembre 1923, à la suite de l'occupation de la Ruhr par les troupes françaises et belges et de l'effondrement du mark, Adolf Hitler profite de l'émoi des Allemands et tente de renverser le gouvernement de Bavière le 8 novembre. Alors que 3 000 bourgeois écoutent les trois principaux dirigeants du Land dans une grande brasserie, celle-ci est investie par les militants du NSDAP. Hitler, revolver au poing, entraîne les dirigeants bavarois dans une arrière-salle et leur intime l'ordre qu'ils lui cèdent le pouvoir[23]. Après la fuite des hommes politiques, la police met fin au putsch de la brasserie dans le sang dès le lendemain : Le NSDAP est interdit. Hitler est condamné à 5 ans de prison et incarcéré durant 13 mois. La propagande national-socialiste fera plus tard de ce jour un événement historique. Le 9 novembre deviendra un jour anniversaire du parti.

La reconstruction du parti

Erich Ludendorff se présente comme candidat du NSDAP, lors des élections présidentielles de 1925
Les SA défilant devant Hitler en 1935.

Alors qu'il est emprisonné, Hitler en tire la conclusion que c'est par le jeu politique qu'il parviendra à prendre le pouvoir[24]. Il profite de son emprisonnement pour rédiger la première partie de Mein Kampf, à la fois autobiographie et théorie politique. Il bénéficie d'une libération anticipée le 20 décembre 1924.

Le parti a éclaté en deux tendances, la NS-Freiheitsbewegung dans le nord de l'Allemagne dirigé par Gregor Strasser et Ludendorff, la Grossdeutsche Volksgemeinschaft au Sud dirigée par Hermann Esser et Streicher. Le 27 janvier 1925, Hitler refonde le NSDAP, mais il doit lutter contre l'aile gauche des frères Strasser qui se sont efforcés de noyauter les SA dirigés par Röhm. Pour se protéger, il s'entoure d'une garde rapprochée de fidèles, les SS (Schutzstaffel, les « brigades de protection »). Ceux-ci sont à cette époque soumis aux SA dont ils forment l'élite.

L'élection présidentielle de 1925, pour la première fois au suffrage universel direct, ne permet pas à Adolf Hitler encore sous interdit judiciaire et n'ayant pas la nationalité allemande, de se présenter. Le NSDAP propose la candidature d'Erich Ludendorff, qui échoue au premier tour avec un résultat ridicule de 1,1% et se discrédite complètement.

Le 18 juillet 1925, paraît le premier volume de Mein Kampf (Mon combat). Le second sort le 11 décembre 1926. À sa parution, le livre ne connaît qu'un succès modeste : jusqu'en 1929, seuls 23 000 exemplaires du premier volume et 13 000 du second sont vendus. Après 1930, le tirage augmente fortement : jusqu'en 1935, il s'en vend 1 million 500 000 exemplaires. À partir de 1936, il devient le cadeau de mariage de l'État aux couples allemands. On estime son tirage à près de 10 millions d'exemplaires jusqu'en 1945, auxquels s'ajoutent les traductions, autorisées ou non, en seize langues étrangères. Cependant Mein Kampf reste peu lu des Allemands[25]. Hitler y expose du façon très crue et très directe une conception du monde fondée sur la lutte des races, sa vision du monde, Weltanschauung, fondée sur la conquête du Lebensraum (l'« espace vital ») de la nation allemande aux dépens des Slaves, l'idéal pangermaniste, l'antisémitisme et l'antichristianisme. Il annonce aux Allemands « une paix garantie par l'épée victorieuse d'un peuple de maîtres qui mettra le monde entier au service d'une civilisation supérieure ». Mais Hitler sait laisser de côté ses idées les plus violentes pour se consacrer à son premier objectif, la conquête du pouvoir par les voies légales. De ce fait, ses propos, lors des réunions publiques, ressemblent à ce que pense l'Allemand moyen, la passion et la conviction en plus[26].

Hitler s'efforce d'organiser le NSDAP de manière à tout contrôler. Il installe des Gauleiter dans chaque division administrative du parti, le Gau lui même divisé en districts, les Kreise. Cette organisation est basée sur les circonscriptions électorales du Reich. Au sommet, il existe deux organismes : les PO I (organisation politique n°1) et le PO II (organisation politique n°2). Elles ont comme mission de séparer le pouvoir en place et de former un « gouvernement fantôme » avec des sections correspondant aux différents ministères[27]. Le parti comporte alors 27 000 membres divisés en 607 groupements locaux dont la moitié en Bavière. Gregor et Otto Strasser font progresser les effectifs dans les régions industrielles du Nord-Ouest. Ils professent un nationalisme anticapitaliste que partage aussi Joseph Goebbels qui les soutient à l'époque. En mai 1926, Hitler obtient le pouvoir de désigner seul les membres du parti. Il parvient à s'attacher Goebbels qu'il envoie à Berlin avec la mission de discipliner les SA. Lors du congrès de Weimar de juillet 1926, les votes sont remplacés par le « principe du Führer ». On y inaugure le serment de fidélité par le toucher du drapeau du 9 novembre 1923 et le salut fasciste. Lors du congrès de Nuremberg de 1927, le décorum national-socialiste se met en place. Hitler, en chemise brune, occupe une position centrale. Le parti militarisé défile au milieu d'un déploiement de drapeaux donnant une impression de force. L'absence de programme précis est cachée par le mythe du Führer. Celui-ci exalte surtout la communauté du peuple uni, Volksgemeinschaft, sous la direction du chef. Il cherche avant tout à provoquer une communion avec son auditoire[28]. Les thèmes antisémites et anti-internationalistes sont toujours très présents. Au sein du parti, Gregor Strasser développe les associations socio-professionnelles : étudiants, médecins, instituteurs, femmes... En 1929, il existe une structure d'accueil pour chaque catégorie de citoyens. Cela permet au NSDAP de conquérir une partie du monde paysan et un grand nombre d'étudiants issus de la classe moyenne très antisémite[29].

Aux élections générales de 1928, le NSDAP obtient seulement 800 000 voix représentant 2,6 % du corps électoral, ce qui lui vaut douze sièges au Reichstag. Cela ne représente que huit fois le nombre d'adhérents[30]. Bien que recrutant dans toutes les couches, le parti attire surtout les classes moyennes indépendantes et les petit-bourgeois[30].

La montée du parti national-socialiste

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Législatives

La montée du nazisme est due à la conjonction des deux crises, l'une politique et l'autre économique. En mai 1928, la gauche a fortement progressé en Allemagne, entraînant l'accession au pouvoir du socialiste Hermann Müller. Sa présence est insupportable aux ultra-conservateurs comme le président Hindenburg qui va soutenir la campagne des nationalistes et des nationaux-socialistes contre le plan Young, pourtant un beau succès diplomatique. En novembre-décembre 1929, Hindenburg va même jusqu'à financer des meetings d'Hitler contre le plan qui prévoit le rééchelonnement du paiement des réparations[31]. L'activisme du parti national-socialiste attire une importante clientèle électorale. À elle seule, la campagne contre le plan Young apporte 20 000 nouveaux adhérents au NSDAP. Un des slogans du NSDAP est à ce moment : « Du travail et du pain[32] ». Les nationaux-socialistes obtiennent quelques succès aux élections régionales de 1929[33]. Au printemps 1930, le parti compte 200 000 membres.

Au même moment, la crise économique de 1929 prive l'Allemagne et l'Autriche des capitaux américains investis après-guerre. Ceci provoque la faillite du système bancaire allemand et la chute de la production industrielle. En décembre 1931, il y a six millions de chômeurs à 100 % et 8 millions de chômeurs partiels. La politique de déflation sévère menée par Brüning, baisse de l'allocation chômage et des allocations sociales, favorise la radicalisation politique[34]. Des historiens et économistes (Maury Klein, Daniel Cohen, Joseph Stiglitz, entre autres) expliquent que le krach boursier de Wall Street en 1929 eut un impact majeur sur la jeune démocratie allemande : le retrait des capitaux américains d’Allemagne, qui soutenaient alors une économie allemande balbutiante, a déclenché une crise économique terrible, poussant la classe moyenne dans la misère et laissant un espace politique libre pour le parti nazi[35].

Josef Goebbels et Walter Darré sont chargés de la propagande aux élections de 1930. Darré est chargé du milieu rural. Il fait campagne sur les thèmes de la défense et de la propriété agricole, de l'aide de l'État à la production et au soutien des prix[20]. Aux élections générales de septembre 1930, le NSDAP obtient 6,4 millions de voix, grâce à une poussée dans le monde paysan, représentant 18,3 % du corps électoral et remporte 107 sièges au Reichstag (Parlement allemand). Il recueille son meilleur score dans les campagnes protestantes en Prusse, Schleswig-Holstein, dans les villages protestants de Franconie et de Bade[36]. Hitler affirme en septembre 1930 qu'il compte arriver au pouvoir par le suffrage universel, et il ajoute : « Alors nous construirons l'État tel que nous le souhaitons[37]. » Mais les SA réclament de l'action. Sous l'impulsion de leur chef Stennes, les SA de Berlin se révoltent contre l'abandon du volet social du programme national-socialiste. Les SS, dirigés par Himmler, circonscrivent la rébellion et commencent à assurer la police interne. Ils répriment une autre révolte de SA au nord du pays. Cela permet à Hitler de se donner une image de leader modéré, soucieux de contenir ses troupes. Contre la politique d'austérité de Brüning les nationalistes (des associations d'anciens combattants, des agrariens, quelques hommes d'affaires, etc.) et les nationaux-socialistes se rassemblent en octobre 1931 dans le « Front de Harzburg ». Cette alliance favorise Hitler devenu un personnage de premier plan[38]. Hitler, soucieux de respectabilité, a depuis 1926 désavoué la partie « anticapitaliste » des 25 points du programme de 1920. Mais il n'obtient que peu de succès auprès des grands capitalistes. Les quelques ralliements d'industriels sont toujours individuels avant 1933. C'est le cas de Fritz Thyssen, d'Emil Kirdorf et de Friedrich Flick[39]. Du côté des banquiers, il faut noter le ralliement d'Emil Georg von Stauss et de Kurt von Schroeder qui prend en main le programme économique du parti[40]. Le ralliement de Hjalmar Schacht, qui avait jugulé l'hyperinflation en 1924, vers 1930, est certainement le plus prestigieux[41].

Séance au Reichstag, le 13 octobre 1930, les députés nationaux-socialistes sont en chemise brune à l'extrême droite dans l'hémicycle.

Début 1932, le parti compte 1,5 million d'adhérents, dont 350 000 SA et SS qui multiplient les exactions et les démonstrations de force. Les batailles de rue contre les communistes se multiplient. En 1931, elles font 300 morts pour la seule Prusse. Les Jeunesses hitlériennes de leur côté enrôlent plus de 107 956 jeunes[réf. nécessaire]. En 1931, le Zentrum, le parti catholique, pense pouvoir amadouer les nationaux-socialistes en associant Hitler au pouvoir. Le président Hindenburg reçoit même celui-ci le 10 octobre 1931 pour lui proposer un poste[42]. En vain. Le Führer refuse les seconds rôles. Le succès du parti entraîne une lente mutation sociale de ses adhérents. La proportion d'ouvriers augmente par la suite de la création du syndicat Betriebszellen-Organisation (NSBO) qui compte 100 000 membres en 1932[37]. Ceux-ci restent cependant sous-représentés par rapport à la petite bourgeoisie. Les jeunes, surtout ceux issus des classes moyennes qui n'ont jamais intégré le monde du travail, affluent vers le parti national-socialiste. Quant à l'électorat, il est beaucoup plus important dans les régions protestantes du Nord et de l'Est que dans l'Ouest et le Sud catholiques, dans les campagnes et les petites villes, les banlieues petit-bourgeoises que dans les centres urbains et les banlieues ouvrières[43]. En 1933, un protestant sur deux vote national-socialiste, un catholique sur trois[44].

Le 25 février 1932 Hitler obtient la nationalité allemande, et à l’élection présidentielle de mars-avril, il obtient 2,75 millions de voix, représentant 37,3 % du corps électoral, mais il est battu par le maréchal Hindenburg. Aussitôt après les élections, un décret-loi du chancelier Brüning interdit les SA et les SS. Mais Brüning qui dirige le gouvernement depuis octobre 1930 s'est fait beaucoup d'ennemis à droite, car il s'appuie sur le SPD pour gouverner. Schleicher rencontre Hitler et conclut un accord avec lui. Le NSDAP ne s'oppose par à un cabinet sans Brüning. en échange, le Reichstag est dissous et les SS et SA sont de nouveau autorisés[45]. La campagne électorale qui s'ensuit est extrêmement violente. Entre le 14 juin et le 20 juillet, les combats de rue font 99 morts rien qu'en Prusse. Le 17 juillet à Altona (Hambourg), a lieu un affrontement dont le bilan est terrible : 17 morts et 100 blessés à cause des violences nationales-socialistes[46]. Les élections du 31 juillet 1932 donnent au NSDAP 37,3 % des voix. Von Papen et Schleicher proposent aux nationaux-socialistes deux ministères, mais Hitler réclame la chancellerie. De ce fait, les SA multiplient leurs violences[47]. Un décret-loi instaure alors la peine de mort pour les auteurs de violences de rue mortelles. Lorsqu'un mineur communiste est piétiné à mort par neuf SA, ils sont condamnés à mort. Hitler réclame leur libération. Finalement graciés, ils ne feront que quelques mois de prison[48]. Hitler dicte désormais sa loi au pouvoir légitime.

Gregor Strasser

Dès sa réunion, le Reichstag s'en prend au nouveau chancelier von Papen et l'oblige à dissoudre de nouveau l'assemblée et à procéder à de nouvelles élections. À ce moment-là, le parti national-socialiste est traversé par des courants contradictoires. Hitler, soutenu par Goebbels, réclame le pouvoir pour le seul NSDAP. Gregor Strasser milite pour une participation à un gouvernement selon les conditions d'Hindenburg et von Papen[48]. Il cherche aussi à établir sur le parti une structure hiérarchique pour contrôler les Gauleiter. Mais cette démarche va à l'encontre des intérêts d'Hitler qui, grâce à son charisme, contrôle personnellement les responsables régionaux. Pendant la campagne électorale, a lieu un événement improbable. Les communistes et les nationaux-socialistes s'unissent pour faire grève dans les tramways berlinois, s'opposant ainsi aux syndicats et au SPD qui appellent au travail. Cette alliance incroyable montre que l'union des partis de gauche est impossible en Allemagne même pour contrer la menace d'extrême-droite. À l'automne 1932, les nationaux-socialistes mènent une campagne très violente avec, entre autres, des thèmes anticapitalistes, populistes et proagrairiens. Les grands patrons inquiets proposent une union de toutes les forces nationalistes sauf les nationaux-socialistes[41].

Les élections générales de novembre marquent un recul du NSDAP avec ses 11,74 millions de voix, soit 33,1 % du corps électoral. Les nationaux-socialistes perdent deux millions de voix[49]. Les partis communiste et socialiste dépassent le NSDAP de plus de 1,5 million de voix, mais ils sont divisés. Les caisses du parti national-socialiste sont vides. Le recul aux élections de novembre le laisse dans un certain désarroi. Le nouveau chancelier Schleicher tente de faire éclater le parti en proposant à Gregor Strasser le poste de vice-chancelier[50]. Mais soumis à la pression de Goebbels, Strasser quitte le parti national-socialiste en dénonçant la politique d'Hitler.

Après les élections de novembre, Hitler sait que pour arriver au pouvoir, il doit pactiser avec les milieux d'affaires, très insatisfaits des politiques menées par les chanceliers successifs. Au cours de l'année 1932, il a acquis une certaine respectabilité auprès des grands patrons qu'il a rencontrés à Düsseldorf le 27 janvier 1932 grâce à Schroeder. Il bénéficie aussi des intrigues de von Papen, mécontent d'avoir été écarté du pouvoir par Schleicher, et qui espère revenir aux affaires dans le sillage d'Hitler. Les deux hommes se rencontrent à deux reprises les 4 et 18 janvier 1933. Hindenburg est hostile à la nomination d'Hitler comme chancelier, mais une coterie fait pression sur le président pour qu'il remplace Schleicher par le chef des nationaux-socialistes. Hindenburg finit par demander à von Papen de clarifier la situation politique. Celui-ci propose un gouvernement avec Hitler comme chancelier. Il assure le vieux président qu'Hitler sera neutralisé par les ministres conservateurs. Le 30 janvier 1933, après une dernière intrigue de von Papen, Hitler devient chancelier[51]. L'importance de l'hypothèse d'un soutien des milieux financiers et patronaux à Hitler est discutée pour ce qui concerne la période avant 1933[52] ; elle est avérée par la suite[53].

Propagande et culture

Affiche de propagande nationale-socialiste de 1935 contre les frontières de l'Est issues des traités de 1919.

Pour les militants du NSDAP, Hitler est le rédempteur de l'Allemagne. Ils s'efforcent dans leurs actions d'en convaincre les électeurs. Les défilés dans les rues, les rassemblements politiques sont de plus en plus ritualisés.

Goebbels, à la tête de la propagande nazie, est un des maîtres d'œuvre des succès électoraux. Il parvient à mythifier le militant nazi en le transformant en héros prêt à donner sa vie pour la cause. Pour exemple, le cas du SA Horst Wessel. Au cours d'une rixe pour une prostituée, ce dernier a été tué par un communiste. Goebbels en fait un martyr du national-socialisme. Alors que le SA se débat encore entre le vie et la mort dans un hôpital de Berlin, Goebbels fait publier de ses nouvelles deux fois par semaine dans l'organe de presse local du NSDAP. Il organise même le 7 février 1930, un rassemblement de plus de 10 000 personnes. À la fin de la réunion, la foule entonne un chant écrit par le SA blessé, le Horst-Wessel-Lied qui deviendra l'hymne du parti et le deuxième hymne national allemand. Lors de l'enterrement de Wessel, des milliers de sympathisants font le salut hitlérien au passage du cercueil. Goebbels fait ainsi de Wessel un preux chevalier des temps modernes[54].

Lors de l'élection de 1930, les nationaux-socialistes n'ont pas encore accès à la radio et la presse nationale. Goebbels compense ce handicap en inondant le pays de tracts, d'affiches, de journaux distribués par les SA. En 1932, pour la campagne présidentielle, les nationaux-socialistes collent près d'un million d'affiches à travers toute l'Allemagne. Huit millions de tracts et douze millions de journaux sont distribués[55]. Dans les régions isolées, des voitures tapissées d'affiches du NSDAP sillonnent les routes tandis que des haut-parleurs scandent les slogans nationaux-socialistes. Les réunions électorales sont aussi un moyen très efficace de propager les thèmes nationaux-socialistes. En 1932, il s'en tient 300 par jour pendant la campagne. La mise en scène soignée : multiplications des drapeaux rouges et blanc avec des croix gammées, chants, uniformes, parades de SA, fanfares, lumières des torches, donnent à la foule un sentiment d'unité et de force qui emporte l'adhésion[55]. Pour donner à Hitler un image moderne, Goebbels affrète un avion qui transporte, Hitler, candidat à la présidentielle, de meetings en meetings avec comme slogan : « Le Führer au-dessus de l'Allemagne[56] ».

À partir de 1929, le NSDAP sous l'inspiration de Goebbels s'en prend aux intellectuels et aux artistes jugés « néfastes » pour l'Allemagne. Les étudiants nationaux-socialistes, pourtant minoritaires dans les universités, entretiennent une agitation constante et peu réprimée. Ils empêchent les professeurs juifs ou libéraux de faire cours. Les présidents d'université en viennent à en renvoyer certains dans l'espoir que les agitateurs nationaux-socialistes laissent enfin l'université en paix. Les spectacles, théâtres, cinémas ou cabarets jugés contraires à « l'honneur allemand » sont régulièrement perturbés par les SA. Ils finissent par être retirés de l'affiche par les directeurs de salle[57]. Les journaux du NSDAP publient des listes noires d'artistes ou d'écrivains en leur promettant un châtiment exemplaire le jour où Hitler arrivera au pouvoir (parmi les plus menacés : Kurt Tucholsky, Erich Kästner, Bertolt Brecht, Erwin Piscator, Grotz, Vassily Kandinsky, Ossietsky...). En 1929, Wilhelm Frick devient ministre de l'instruction publique du Land de Thuringe dans un gouvernement de coalition de droite mené par Erwin Baum. Il fait interdire les œuvres des artistes honnis par le national-socialisme. Mais son action suscite une telle réprobation qu'il est obligé de démissionner au bout de quelques semaines. En fait, entre 1929 et 1933, les campagnes d'intimidation sont bien plus efficaces qu'une censure directe[58].

Financement

En janvier 1932, le député Paul Faure intervint vivement à la Chambre des députés en accusant le groupe Creusot-Schneider d’aider au réarmement allemand, via ses implantations en Tchécoslovaquie et en Hongrie, tandis qu’un de ses associés aux Pays-Bas drainait des fonds pour le NSDAP[59]. Fritz Thyssen verse un million de marks au parti en 1931, mais parce qu'il finance tous les partis sans distinction. En 1932, sur les plusieurs millions qu'il verse aux différents partis, le NSDAP en reçoit 3% contre 8% aux partis de droite, 6% à ceux de gauche et 83% aux partis du centre[60]. Plusieurs auteurs ont évoqué la parution en Hollande d’un opuscule sous le pseudonyme de Sydney Warburg, De Geldbronnen van het nationaal-sozialism: drie gesprenken met Hitler (les ressources du national-socialisme, trois conversations avec Hitler) et traitant des ressources financières du nazisme en 1929, 1931 et 1933, apparemment rédigé par un infiltré et désignant des bailleurs de fonds liés à la haute-finance américaine[61].

L'arrivée des nationaux-socialistes au pouvoir

Article détaillé : Chronologie du Troisième Reich.

Le but du parti national-socialiste était la prise du pouvoir afin d’instaurer une dictature autour d’Adolf Hitler. Selon le Führer, ce régime était seul capable de lancer un vaste programme d’économie de guerre, avec pour objectif le réarmement massif du pays, afin de lui permettre de se lancer dans une série de conquêtes militaires et d’élargir ce qu’il appelait son « espace vital ». L’idéologie du parti nationale-socialiste était nationaliste, expansionniste, anticapitaliste, raciste et antisémite, comme une partie des populations de l'Europe de l'époque.

Vers la dictature totale

Timbre de 1936 commémorant le congrès du parti du Reich : bras tendus de la foule vers le symbole du parti nazi.

À l'annonce de la nomination d'Hitler comme chancelier, des milliers de SA défilent sous les fenêtres de leur chef et devant la porte de Brandebourg dans une longue retraite aux flambeaux qui dure 5 heures[62]. Goebbels note dans son journal « C'est comme dans un rêve[63] ». Le 30 janvier, il n'y a, en plus de Hitler, que deux autres nationaux-socialistes dans le nouveau gouvernement : Frick à l'Intérieur et Göring au ministère de l'Aviation et à celui de l'Intérieur de Prusse. Les autres ministres sont à peu près ceux du gouvernement précédent. Dès le 1er février 1933, le nouveau chancelier Hitler obtient du président Hindenburg la dissolution du Parlement. Grâce à l'argent fourni par les industriels (3 millions de marks), le parti national-socialiste multiplie la propagande. Goebbels s'assure le contrôle de la radio d'État et multiplie les meetings grandioses. Le 5 février, il organise des funérailles nationales pour deux militants tués durant le défilé aux flambeaux du 30 janvier au soir. Tous les moyens sont bons pour glorifier les deux héros : présence des plus hauts dirigeants nationaux-socialistes dont Hitler accompagnés des fils de l'empereur Guillaume II, survol du cortège funèbre par deux avions parés de croix gammées, cérémonie dans la cathédrale et enfin, hommage funèbre prononcé par Goebbels en personne[64]. Tout en tenant un discours rassurant, le parti s'emploie à prendre le contrôle de toutes les institutions du pays. Ainsi Göring signe un décret, le 22 février 1933, en tant que ministre de l'Intérieur de Prusse, qui fait des SA et des SS du Land des auxiliaires de police. 40 000 nazis peuvent ainsi se livrer en toute impunité à la violence en pleine campagne électorale. Le 27 février, le bâtiment du Reichstag est totalement détruit par un incendie criminel. L'incendiaire étant un jeune Hollandais de l'ultra gauche, les nationaux-socialistes en profitent pour développer la thèse de la préparation d'un soulèvement communiste. Dès le lendemain, une réunion ministérielle décide d'adopter le décret « pour la protection du peuple et de l'État » qui supprime la quasi-totalité des droits fondamentaux. Plus de 4 000 militants du Parti communiste d'Allemagne (KPD) sont arrêtés ainsi que bon nombre de leaders de la gauche : ils sont assassinés ou seront envoyés vers les premiers camps de concentration. Les journaux sont suspendus et les meetings interdits. Les SA multiplient les brutalités. Ils ouvrent même des « centres privés de détention » où ils torturent en toute impunité leurs prisonniers personnels[65]. Environ 50 000 personnes sont internés dans ces camps improvisés[66]. Goebbels multiplie la propagande à la radio.

Projection graphique de la nouvelle composition du Reichstag en mars 1933

Aux élections fédérales de mars 1933, le parti national-socialiste obtient 17,28 millions de voix représentant 43,9 % du corps électoral. Il n'a donc pas la majorité absolue, ce qui constitue un demi-échec, vu les conditions du scrutin. Dès le lendemain des élections, les SA s'attaquent aux gouvernements locaux qui ne sont pas aux ordres du NSDAP. Ils envahissent les gouvernements locaux, les directions de la police régionale où ils hissent le drapeau national-socialiste. Aussitôt, Frick considère que le gouvernement local n'est plus en mesure de maintenir l'ordre dans le Land et nomme à sa place un commissaire du Reich nazi[67]. Les partisans d'Hitler déstabilisent ainsi le pouvoir légal pour pouvoir le remplacer. Le stratagème est utilisé à Hambourg le 5 mars, à Brême, Lübeck le 6, en Hesse le 7, en Saxe, Würtemberg et Bade le 8. Seule la Bavière tente de résister mais se soumet le 16 mars au pouvoir national-socialiste. Certains conservateurs finissent par protester contre les violences de SA. Mais Hitler prend ouvertement leur défense et menace à mots couverts les protestataires.

Goebbels, désormais ministre de l'éducation du peuple et de la propagande, met au point les derniers stratagèmes pour désarmer toute opposition. Lors d'une cérémonie à la mise en scène soignée, Hitler rend hommage devant toutes les forces sociales et religieuses, sauf les partis de gauche, aux « martyrs » du parti national-socialiste. Il s'agenouille ensuite devant le président Hindenburg, symbole de l'Allemagne éternelle[68]. Cette mise en scène, filmée et radiodiffusée dans toute l'Allemagne donne aux Allemands un sentiment d'unité. Le 20 mars, les nationaux-socialistes obtiennent le soutien du Zentrum. Le 23 mars, le Reichstag, réuni à l'opéra Kroll, est entouré par les SA et les SS qui exigent le vote des pleins pouvoirs pour leur chef. Il lui faut réunir les deux tiers des suffrages des députés. Hitler lui-même apparaît en tenue de SA. Seuls les 94 députés du Parti social-démocrate (SPD) osent s'opposer (les députés communistes étant emprisonnés). 444 députés votent l'« acte d'habilitation ». La Gleichschaltung (« mise au pas » du pays) est en marche. Le même jour est ouvert à Dachau, en Bavière, le premier camp de concentration. Il reçoit les opposants politiques[69].

La mise au pas de la société

Parade des étudiants nationaux-socialistes en mai 1933.

Le 29 mars, les libertés fondamentales sont abolies. Peu à peu, tous les partis et syndicats, autres que ceux d'inspiration nationale-socialiste, sont dissous. Le NSDAP met la main sur la presse communiste et socialiste. Le 14 juillet, il est proclamé parti unique[70]. La loi du 1er décembre 1933 sur « l'unité du parti et de l'État » dicte : « Le NSDAP est étroitement lié à l'État ». Il devient donc une institution de l'État. Il existe désormais un chevauchement de compétences entre l'État et le parti national-socialiste. Les Gauleiter peuvent ainsi s'adresser directement au Führer pour les affaires politiques. Tout tourne désormais autour d'Hitler.

La classe ouvrière est contrôlée grâce à la création du Front du travail, Deutsche Arbeitsfront ou DAF dont le chef est le docteur Robert Ley, et auquel tous les ouvriers ont l'obligation d'adhérer. Le DAF ne peut s'occuper que de l'amélioration du cadre de travail, sans pouvoir faire de revendications salariales[71]. Les nationaux-socialistes prennent aussi le contrôle des organisations des petites entreprises par l'intermédiaire du N-S Kampfbund für den Gewerblichen Mittelstand. Les organisations agricoles étant déjà infiltrées en 1933, il est très facile pour les nationaux-socialistes de les contrôler totalement. Walter Darré devient à la fois, le responsable du NSDAP pour les affaires agricoles, le chef des organisations agricoles et le ministre de l'agriculture du Reich. Le patronat est lui aussi en grande partie nazifié. L'industriel Gustav Krupp, président du Reichsverband der Deutschen Industrie ou RDI, le syndicat de la grande industrie allemande, écrit en février 1933 à Hitler : « L'évolution politique coïncide avec les vœux que moi-même et le bureau avons formés depuis longtemps[72].» Le 1er avril 1933, les SA occupent le siège du RDI et en font chasser les membres juifs. Le RDI est dissous le 22 mai et devient la corporation de l'industrie allemande. Elle conserve une certaine autonomie, car Hitler a besoin de la grande industrie pour mener sa politique de réarmement.

Le nazisme exerce une fascination sur certains intellectuels qui, par carriérisme, comme Herbert von Karajan, ou par conviction adhèrent au NSDAP. C'est le cas d'Heidegger qui adhère au Parti national-socialiste le 1er mai 1933. Il en reste membre jusqu’en 1945, payant régulièrement ses cotisations[73]. D'autres artistes et intellectuels sont victimes d'une épuration qui commence dès le 1er février 1933. Ils sont arrêtés ou préfèrent fuir à l'étranger. Les SA et les étudiants, souvent encouragés par certains de leurs enseignants brûlent dans des autodafés les ouvrages interdits, le 10 mai 1933. Goebbels assiste à celui de Berlin où, à la tombée de la nuit, dans une atmosphère hystérique, plus de 20 000 livres sont brûlés[74].

La dictature nationale-socialiste

La nuit des Longs Couteaux

Article détaillé : Nuit des Longs Couteaux.

Au sein du NSDAP, il existe encore une opposition à Hitler. Elle est menée par Ernst Röhm, le chef des SA qui veut faire de ses troupes une milice populaire à la base d'une nouvelle armée. La majorité des SA ambitionnent une promotion sociale. Ils souhaitent une « seconde révolution » que redoute le Führer. À partir du printemps 1934, les SA deviennent incontrôlables. La Reichswehr qui s'est très rapidement « nazifiée » parvient à éviter leur incorporation dans ses rangs. En même temps, se noue une alliance entre Reichswehr et SS.

Les Allemands connaissent des difficultés d'approvisionnement. Ils tournent alors leur mécontentement contre le parti unique, le NSDAP. La droite traditionnelle relève la tête et ses responsables, à l'instar de von Papen, critiquent ouvertement le pouvoir[75]. Hitler choisit alors de s'allier à l'armée pour consolider son pouvoir et lâche les SA.

Himmler, Heydrich et Werner von Blomberg, alors ministre de la Reichswehr, s'efforcent de persuader Hitler que Röhm met en place un complot contre lui. Malgré l'absence de preuves, le Führer se décide à agir fin juin. Il demande une réunion des chefs SA à Bad Wiessee en Bavière. Dans la nuit 29 au 30 juin 1934, il lance les SS de Himmler, avec le soutien de l'armée, dans une opération d'envergure : de Berlin à Munich, plusieurs centaines de SA et d'opposants sont arrêtés ou assassinés, Ernst Röhm est exécuté dans sa prison après avoir refusé le suicide, en même temps que de vieux adversaires de Hitler, tels Gregor Strasser, l'ancien chancelier Kurt von Schleicher, Gustav von Kahr, responsable de l'échec du Putsch de la brasserie et des collaborateurs de Franz von Papen. Au total, on compte 89 victimes[76]. De nombreux généraux de la Reichswehr ont été des complices actifs de cette opération et seront dès lors liés avec Hitler par un pacte du sang. Les SA continuent d'exister, mais ont désormais un rôle mineur dans la structure du parti, Hitler a désormais tout le pouvoir sur le parti et sur l'Allemagne.

L'organisation politique du Reich

Le Reichsparteitag de 1935
L’organisation territoriale du NSDAP en Gaue en 1926, 1928, 1933 et 1937

De janvier à mai 1933, le nombre d'adhérents au NSDAP triple. Il atteint 2,5 millions de membres en 1935. Du coup, le parti freine le recrutement le réservant dans un premier temps aux jeunes issus des jeunesses hitlériennes. En 1939, le parti compte 5,4 millions d'adhérents[77]. La composition du parti se rapproche de plus en plus de la composition sociale de la population allemande. On peut considérer comme nationaux-socialistes "authentiques" ceux qui ont adhéré aux organisations politiques et sociales les plus typiquement nationales-socialistes : Frauenschaft, SA, SS, Gestapo et SD[78] ; ceux qui ont donné leur adhésion très tôt soit avant, soit peu après la « prise du pouvoir » (30 janvier 1933) ; et enfin ceux qui ont occupé des postes importants. Ils sont pénétrés de l'idéologie nationale-socialiste dont ils acceptent sans réserve principes et méthodes[79]. Les motivations des nouveaux adhérents sont, elles, surtout professionnelles et liées à un désir de promotion sociale. Ceci provoque l'amertume et la désaffection des anciens membres du parti[80]. La hiérarchie des cadres reflète celle de la société traditionnelle. Parmi les responsables nationaux, on ne trouve plus aucun ouvrier. Une des fonctions du parti est de faire la liaison entre le peuple et le Führer[80].

Avec la loi du 1er décembre 1933, l'État est théoriquement commandé par le parti. Mais les ministres nationaux-socialistes se mettent vite à défendre leur bureaucratie contre le parti, d'où de nombreux conflits. Lors du congrès de Nuremberg de 1935, Hitler précise sa pensée sur le partage du pouvoir entre l'État et le parti : « Ce que l'État ne peut réaliser, sera fait par le parti[81]. » Cette phrase obscure ne permet pas de trancher le problème. D'ailleurs aux plus hautes fonctions de l'État, le cumul avec une fonction dans le parti est la règle. Du fait de l'imprécision de la hiérarchie et des compétences de chacun, les dignitaires se font concurrence pour légiférer. Ceci n'empêche pas le régime d'être autoritaire. Les nouveaux fonctionnaires sont presque tous liés au parti. En effet, les examens, les promotions dépendent de plus en plus de l'appartenance au parti. L'exclusion du NSDAP entraîne souvent la perte de l'emploi. Le 26 janvier 1937, une loi permet au Führer de licencier tout fonctionnaire dont la fidélité est mise en doute par le parti. De plus les fonctionnaires sont obligés de signaler au NSDAP tout fait risquant de nuire au parti même s'ils en ont eu connaissance en dehors de leur travail. Ils deviennent donc des puissants instruments de délation. Ils ont aussi interdiction d'acheter dans les magasins juifs. En 1937, 63% des fonctionnaires allemands sont membres du parti national-socialiste alors qu'ils n'étaient que 6,7% en 1933[82].

Après son accession au pouvoir, Hitler choisit Rudolf Hess comme suppléant à la la tête du NSDAP. Il est aussi ministre sans portefeuille avec le droit de contrôler la nomination des hauts fonctionnaires[83]. En 1935, il se trouve à la tête de 25 000 employés dont 1 600 pour le seul siège de Munich. Mais Hess doit compter avec l'ambition des autres dirigeants nationaux socialistes. Il a beaucoup à faire avec Robert Ley, le responsable du Front du Travail, qui étend son autorité sur 23 millions de travailleurs et 40 000 fonctionnaires[84]. Le parti encadre étroitement la population.

Le Blockleiter chapeaute les habitants de l'immeuble, le Zellenleiter ceux du quartier. L'Ortsgruppenleiter surveille les habitants et les administratifs de la commune. Le Kreisleiter a un rôle d'animateur politique, d'organisateur de fêtes et de quêtes diverses dans une circonscription plus vaste, l'arrondissement (Kreisleitung). Enfin le Gauleiter est nommé parmi les fidèles d'Hitler. Bien payé, il contrôle l'administration régionale. D'ailleurs, le plus souvent, les gouverneurs, les Statthalter, sont souvent issus de leur rang. Ils disposent d'une vingtaine de services spécialisés et s'attachent une cohorte de fidèles[85]. En 1935, le Reich compte 33 Gauleiter, 827 Kreisleiter, 21 000 Ortsgruppenleiter, 250 000 Zellenleiter et Blockleiter[86].

En ajoutant les maires et les conseillers municipaux, tous membres du parti nazi, le total des responsables politiques du NSDAP atteint les 700 000 en 1935. Cette même année, le parti emploie 25 000 permanents dont 1 600 uniquement pour le siège à Munich. L'État n'a aucun contrôle sur les finances du parti. Le parti exerce essentiellement une activité de contrôle et de propagande auprès de la population. Les Politische Leiter ont par exemple pour fonction de délivrer de certificats de fiabilité politique pour ceux qui postulent une fonction. Ils en profitent souvent pour s'enrichir aux dépens de la population. La corruption est un fléau récurrent. En 1935, le trésorier du NSDAP dénonce 2 350 cas, tous réglés par des tribunaux internes.

Le Führerprinzip s'étend à tous les échelons. Chaque domaine de compétence est centré sur une personne dévouée personnellement à Hitler[87]. Lui seul peut garantir la bonne marche du système. En 1937, il rappelle aux membres du parti que les qualités d'un chef politique sont l'obéissance aveugle, le courage physique et l'autorité. Elles doivent être valorisées par rapport aux compétences administratives[88].

Au sein du parti, Heinrich Himmler, assisté de Reinhard Heydrich devenu chef de la sécurité, Sicherheitsdienst-SD, est à la tête d'un véritable État dans l'État. En 1937, les polices politiques de toute l'Allemagne passent sous le commandement d'Himmler. Pour Heydrich, l'État SS garantit « la prise en main totale et permanente de tous les habitants du Reich ». Ce désir de contrôle totalitaire de la population fait partie des objectifs du NSDAP et non seulement des SS. Un manuel de formation des militants de 1936 précise qu'un des devoirs de la police est de contrôler « l'ensemble des devoirs d'un individu à l'égard de la communauté populaire »[89]. Les SS sont indépendants de l'appareil d'État et dépendent directement d'Hitler. Ils sont 238 000 en 1938. Après la disparition des SA, ce sont eux qui s'occupent des camps de concentration ouverts dès 1933. En 1938, il y a quatre camps, dont Dachau et Sachsenhausen. Le travail forcé y est instauré.

Cérémonies et fêtes du parti national-socialiste

Le Reichsparteitagsgelände (champ Zeppelin), haut lieu des cérémonies nazies à Nuremberg.

Le ministère de la propagande, dirigé par Joseph Goebbels, utilise les moyens de communication les plus modernes, comme la radio ou le cinéma pour diffuser l'idéologie nationale-socialiste. Des rassemblements spectaculaires et impressionnants de militants sont organisés à la gloire du national-socialisme. En effet, les grandes cérémonies sont un élément essentiel de l'esprit communautaire voulu par Hitler. Elles sont mises en scène par l'architecte Albert Speer. Il construit des stades gigantesques. Il utilise des projecteurs lumineux pour créer des faisceaux lumineux de 1 000 mètres[90]. Les fêtes sont toujours mises en scène soigneusement et se déroulent le plus souvent la nuit, ce qui permet de mettre en valeur les symboles et les chefs par les jeux de lumière. Le calendrier tourne donc autour de fêtes célébrant le national-socialisme. L'objectif de l'aile radicale du NSDAP est de remplacer les fêtes chrétiennes par les fêtes nationales-socialistes. Le 30 janvier, est célébrée la prise de pouvoir d'Hitler, et le 24 février, la fondation du parti. Le putsch de Munich est commémoré le 9 novembre[91]. La seule fête chrétienne préservée dans le calendrier officiel est Noël.

En septembre, huit jours sont consacrés au congrès du parti à Nuremberg. Hitler est au centre des cérémonies. Il s'adresse à une foule ordonnée en colonnes impeccables. Ceci donne l'image d'un dictateur absolu maître d'une organisation dévouée et disciplinée[92]. C'est à l'occasion du congrès de 1934 que Leni Riefenstahl réalise le célèbre film Le Triomphe de la volonté. Le film poursuit les mêmes buts que les cérémonies qu'il raconte : absorber l'individu dans la masse, lui faire perdre tout recul, pour qu'il souhaite consacrer sa vie au triomphe du national-socialisme. Les nazis ont compris que les rites et l'émotion poussent les hommes à l'action collective[93].

Les SS, troupes d'élites du NSDAP, sont dotées par Himmler d'un cérémonial initiatique dont le but est d'augmenter la cohésion et le fanatisme du groupe. On peut citer la cérémonie du Blutfahne. Elle tire son origine de la mort du SA Andreas Bauriedl (chapelier de son état) lors du putsch de la Brasserie de 1923. Lorsqu'il est abattu par la police, son sang se répand sur un drapeau national-socialiste, qui devient une relique sacrée servant à « baptiser » les fanions des nouvelles unités SS[94].

Le rôle du NSDAP dans la politique antisémite d'Hitler

Propagande antisémite.

L'un des objectifs d'Hitler est la création d'un espace vital d'où les juifs seraient absents. La politique de persécution menée dans les années trente vise à leur faire quitter l'Allemagne. Dès l'arrivée au pouvoir d'Hitler, des agressions contre les Juifs sont orchestrées par les nationaux-socialistes, principalement les SA. Dès le 10 février, Göring dans un discours laisse entendre une relative impunité à ceux qui s'en prendraient aux juifs. Dès lors, le SA commence à molester certains juifs et à confisquer leurs biens. Le 1er mars à Mannheim, les SA font fermer les magasins juifs[95]. Le Gauleiter Julius Streicher organise une vaste campagne antisémite sous le prétexte de défense contre les « violences juives ». Le 1er avril 1933, les SA se postent devant les magasins juifs. Ils dressent des pancartes incitant à ne pas acheter chez les juifs. Les médecins et les avocats juifs subissent les mêmes intimidations. Le soir même, des nationaux-socialistes défilent pour protester contre les « agissements des Juifs ». Comme la population se montre peu réceptive au boycott antijuif, l'opération est vite arrêtée[96]. En 1935, sous l'impulsion de Goebbels et de Julius Streicher, des « manifestations spontanées » sont organisées contre les Juifs. Elles aboutissent à la publication des lois de Nuremberg qui privent les juifs de leurs droits civiques. Le harcèlement est atténué au moment des jeux olympiques de Berlin en 1936 mais reprend de plus belle à partir de 1938 : pillages, arrestations de « juifs délinquants » se multiplient pendant l'été 1938[97].

Le 7 novembre 1938, Ernst vom Rath, conseiller de l'ambassade d'Allemagne à Paris est assassiné par un jeune Juif polonais qui voulait protester contre le sort fait aux Juifs allemands. Le soir du 9 novembre, Goebbels jette les militants hitlériens dans les rues pour venger la mort de vom Rath. Les SA, les SS et les Jeunesses hitlériennes pillent les synagogues et les locaux des organisations juives allemandes, les magasins et les biens des juifs. Près d'une centaine de personnes sont tuées pendant la Nuit de cristal. Une centaine de synagogues sont brûlées et 7 500 magasins sont pillés. 35 000 Juifs sont aussi arrêtés, déportés dans des camps de concentration, Dachau, Buchenwald et Sachsenhausen, et pour la plupart libérés après versement d'une rançon[98]. À cette époque, l'objectif est l'émigration totale des Juifs d'Allemagne[99]. Entre 1933 et 1939, environ la moitié des 500 000 Juifs d'Allemagne quittent le Reich.

Dans les campagnes, les mesures antisémites vexatoires sont le plus souvent le fait des maires avec l'appui des militants locaux du NSDAP : pancartes insultantes, interdiction de la commune aux juifs de passage... En ville, les violences sont le fait des SA et des membres du parti régulièrement excités et manipulés par leur encadrement[100].

Les nationaux-socialistes et leurs alliés en dehors de l'Allemagne

Hitler à Munich en 1939

Un NSDAP autrichien est créé dès 1926. Devenu chancelier d'Autriche le 20 mai 1932, le dictateur Engelbert Dollfuss lutte contre les nationaux-socialistes autrichiens qui réclament l'Anschluss, n'hésitant pas à les arrêter. Le 25 juillet 1934, 154 SS autrichiens, peut-être commandités par Hitler[101] font irruption dans la Chancellerie, revêtus d'uniformes militaires autrichiens et tirent sur Dollfuss, le blessant mortellement. Mais les forces gouvernementales arrêtent les assassins. Treize d'entre eux seront condamnés à mort et exécutés[102]. Les arrestations et les interdictions de Kurt von Schuschnigg, le successeur de Dollfuss, n'empêchent les nationaux-socialistes autrichiens de continuer les campagnes annexionnistes. Après le rapprochement entre Mussolini et Hitler, le gouvernement autrichien est obligé de tolérer les agissements du NSDAP pourtant interdit. Le 11 mars 1938, sous la pression allemande, Schuschnigg cède la place au national-socialiste Seyss-Inquart. Celui-ci ouvre le lendemain, les frontières aux troupes allemandes[103]. L'Anschluss s'accompagne de la venue de 25 000 militants nationaux-socialistes qui exproprient les Juifs, en profitant souvent pour s'enrichir.

Deux semaines après son entrée dans Vienne, Hitler demande à Konrad Henlein, le chef du NSDAP des Sudètes, de déstabiliser la Tchécoslovaquie. Hitler menace ensuite d'intervenir pour défendre les intérêts de la minorité allemande de Tchécoslovaquie. C'est à l'occasion de la crise des Sudètes que les Accords de Munich sont signés le 30 septembre 1938. Les Sudètes sont annexées à l'Allemagne.

Au Royaume-Uni, Oswald Mosley est le chef de la British Union of Fascists qui ne compte en 1934, qu'une vingtaine de milliers de membres. Aux Pays-Bas, Anton Mussert dirige le mouvement national-socialiste qui a 40 000 membres et obtient 8% des voix en 1935. Pendant la crise économique, des organisations nationales-socialistes connaissent un certain succès en Suisse, au Danemark, en Norvège, en Irlande. Mais leurs popularité reflue avec la reprise économique et la résistance des partis démocrates[104].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands s'appuient sur les partis nationaux-socialistes locaux pour diriger les territoires occupés. En Norvège, occupée depuis avril 1940, Vidkun Quisling, chef du Nasjonal Samling, mouvement sympathisant du national-socialisme allemand, se proclame chef du gouvernement. Il tente de convertir l'Église luthérienne, les écoles et les jeunes au national-socialisme, mais se heurte à l'opposition farouche de la grande majorité des Norvégiens. Son parti reste un groupuscule et ne dépasse pas les 2,5% des voix aux élections.

Dans les Pays-Bas occupés, Seyss-Inquart devient Reichskommissar. Il accorde un large soutien au NSB, l'Alliance nationale-socialiste néerlandaise qui collabore activement avec l'occupant. En France, le Parti populaire français, d'inspiration fasciste, prône la collaboration active avec l'Allemagne après la défaite française de 1940. Le Rassemblement populaire de Marcel Déat voit dans l'Allemagne nationale-socialiste un modèle à suivre de même que le petit Parti franciste. Ils incitent les Français à s'engager dans la Légion des volontaires français contre le bolchevisme puis directement dans la Waffen SS dans la division Charlemagne[105].

À l'Est, après le succès foudroyant de l'opération Barbarossa en 1941, l'Ouest de l'URSS est occupé. Beaucoup d'Ukrainiens, de l'ouest accueillent la Wehrmacht en libératrice. Un certain nombre d'Ukrainiens s'engagent notamment dans les forces de police, l'UVV, les Hiwis, et la 14 divisions de la Waffen SS. Au sud-est de l'Europe, en Yougoslavie, l'Allemagne nationale-socialiste s'appuie sur les Oustachis croates.

Le NSDAP pendant la guerre

À la faveur de la guerre, le parti ouvre de nouveau les inscriptions. Celles-ci se multiplient pour atteindre 8 millions en 1944. Le parti devient plus populaire et plus ouvrier, même si le pourcentage d'adhérents ouvriers est inférieur à la place qu'ils occupent dans le société[106]. De plus, la proportion de femmes augmente sans arrêt et contribue au rajeunissement de l'âge moyen des membres du NSDAP. Les permanents du parti ont cependant très mauvaise réputation. L'opinion publique les considère comme des planqués. En 1942, sur 85 000 chefs politiques à plein temps, seuls 15 000 sont mobilisables[107]. En 1943, les Allemands sont indignés d'apprendre qu'ils échappent aussi à la réquisition pour le travail à l'usine. Des rumeurs courent, en Bavière, sur le train de vie princier des dignitaires du parti. Certains militants de ce Land vont jusqu'à ne plus porter l'insigne du parti pour éviter les moqueries de la population et renâclent même devant la formation idéologique[108].

Les permanents du parti ont une mission de propagande et présentent la guerre de façon optimiste. Ils font un portrait dévalorisant ou terrifiant des ennemis du Reich. Anglais et Américains sont présentés comme les instruments de la finance juive. En ce qui concerne l'URSS, Goebbels accrédite l'idée de la bienveillance des peuples conquis. Quand l'armée allemande commence à reculer, la propagande se lance dans des appels à la guerre totale pour la survie du pays. Puis, pour soutenir le moral de la population, elle développe le thème des armes miracles qui renverseront la situation.

Sous l'impulsion de Goebbels et de Rosenberg, le parti accentue son inflexion anti-chrétienne. Les sections locales développent le dimanche matin, au moment du culte chrétien, des cérémonies en l'honneur des héros morts à la guerre ou dans le combat politique. Les nationaux-socialistes convaincus, à vrai dire les seuls participants à ces cérémonies, écoutent de la musique, de la poésie, des commentaires des citations d'Hitler et chantent les hymnes du parti[109]. Ces réunions semblent avoir connu un certain succès. Ce n'est pas le cas des fêtes néo-païennes devant remplacer les fêtes chrétiennes comme Pâques, les mariages ou les baptêmes. La réticence de la population vis-à-vis de la « nouvelle foi » n'empêche pas le parti d'intensifier sa politique de déchristianisation. Le Gauleiter de Bavière supprime les prières et les crucifix des écoles publiques. Les mères de familles menacent de boycotter les magasins tenus par des membres du parti et d'informer leurs maris au front. Le Gauleiter recule. Début 1941, 123 couvents sont fermés. Ce n'est que lorsqu'Hitler comprend que la guerre va durer, après l'invasion de l'URSS, qu'il renonce à sa politique anticatholique[110]. Le Führer a en effet besoin de l'unité du peuple allemand.

Hitler confie à des proches du parti, les Reichsleiter et les Gauleiter, l'administration des régions conquises. Il leur donne des pouvoirs étendus. Dans l'Est de l'Europe, des militants du parti viennent encadrer les minorités allemandes qui y vivaient avant la guerre. Ainsi, dans le gouvernement général de Pologne, 15 000 nationaux-socialistes venus d'Allemagne occupent des postes dans l'administration. Mais en général, le parti envoie les plus médiocres de ses militants pour se débarrasser d'eux. Incapables de gérer le gouvernement général, ils finissent par céder le pouvoir aux SS[111]. Eupen, Malmédy, le Grand-Duché de Luxembourg, l'Alsace, la Moselle sont annexés de fait et dépendent de Gauleiter du Reich. Ceux-ci y introduisent dès 1941 les organisations nationales-socialistes et cherchent à germaniser les populations[112]. Cependant pour la population, les héros ne sont pas les membres du NSDAP, mais les militaires. L'attentat raté contre Hitler du 20 juillet 1944 permet au parti de mener une violente campagne contre les militaires et les nobles de haut rang. En septembre 1944, Hitler décrète la levée populaire sous la direction des Gauleiter. Celui de Brême oblige la population à résister jusqu'au bout. Mais ailleurs, ils sont incapables d'organiser une véritable défense[113].

Le NSDAP après la guerre et les criminels de guerre nationaux-socialistes

Articles détaillés : Procès de Nuremberg, Dénazification et Néonazisme.
Des dignitaires nationaux-socialistes au procès de Nuremberg.

Ce n'est que le 20 septembre 1945, plusieurs mois après la fin de la Seconde Guerre mondiale, que le NSDAP, qui a déjà disparu dans les faits, est officiellement interdit, dans le cadre d'un accord entre les gouvernements Alliés en charge de l'occupation de l'Allemagne[114]. Le procès de Nuremberg (20 novembre 1945-10 octobre 1946) déclare criminelles quatre organisations nazies : le NSDAP, la SS, le SD et la Gestapo. Cela implique que le simple fait d'en avoir fait partie est un crime[115]. En ce qui concerne le NSDAP, seul le corps de chefs nationaux-socialistes est déclaré criminel à savoir, le Führer, la Reichsleitung, les Gauleiter et leurs principaux collaborateurs, les Kreitsleiter et leurs collaborateurs, les Ortsgruppenleiter, les Zellenleiter et les Blockleiter. Les simples membres ne sont pas inquiétés s'ils se sont bornés à avoir une carte du NSDAP[116].

Dans l'immédiat après-guerre, beaucoup de nationaux-socialistes, et en particulier de SS, furent ainsi détenus dans des camps de prisonniers ou/et exécutés, soit par la Résistance, soit après procès. Une partie, cependant, échappa à toute condamnation. Si dès 1943, les Alliés avaient mis en place la Commission des crimes de guerre des Nations unies (UNWCS) chargée de dresser une liste des criminels de guerre nationaux-socialistes, celle-ci, ainsi que d'autres organismes nationaux, durent faire face à d'importants problèmes pratiques d'organisation, en particulier après 1947 et le déclenchement officiel de la guerre froide. L'échec du CROWCASS (Registre central des criminels de guerre et des suspects pour la sécurité), créé en mars 1945, est symptomatique de ce changement de priorité politique. De leur côté, certains d'entre eux s'organisaient, par exemple dans l'association d'entre-aide des ex-membres de la Waffen SS, la Hilfsgemeinschaft auf Gegenseitigkeit der ehemaligen Angehörigen der Waffen-SS créée en 1951 et dissoute en 1992.

Les nationaux-socialistes qui échappèrent à la justice dans l'immédiat après-guerre peuvent ainsi être classés en plusieurs catégories :

  • Ceux qui se sont suicidés ;
  • Ceux qui ont été condamnés à mort par contumace et ont réussi à rester en fuite ;
  • Ceux qui n'ont pas fait l'objet de procès ni de condamnation, pour une raison ou une autre (non-inscrit au CROWCASS, non arrêté, etc.).
    • Ceux-ci ont pu parfois continuer à vivre dans leur pays, soit sous la même identité, soit sous une fausse identité, étant parfois employés par les services de renseignement de l'Ouest comme de l'Est (par exemple, Horst Kopkow, qui travailla pour le MI5; le chef du contre-espionnage Wilhelm Höttl, qui travailla pour le Counter Intelligence Corps (CIC) américain; nombre de membres de l'Organisation Gehlen, ancêtre du BND allemand, etc.). D'autres, comme le SS letton Viktors Arājs, chef du tristement célèbre Sonderkommando Arājs, fut mystérieusement libéré par les Britanniques en 1946, pour n'être condamné à perpétuité qu'en 1979.
    • D'autres, parmi ceux-ci, se sont enfuis, en s'appuyant parfois sur des réseaux d'exfiltration des criminels de guerre. Ces réseaux ont fait l'objet d'une intense spéculation historique depuis la publication du roman ODESSA par Frederick Forsyth, en 1972, qui tenait la plupart de ses sources du chasseur de nazi controversé Simon Wiesenthal. Au-delà d'ODESSA, l'un des réseaux avérés fut celui de l'évêque catholique Alois Hudal, qui était proche du prêtre croate Draganović. Ces deux prêtres firent beaucoup pour aider des fugitifs, dont Adolf Eichmann ou Klaus Barbie, à s'enfuir, souvent pour l'Amérique latine (en premier lieu l'Argentine).

Parmi ces fugitifs nationaux-socialistes, on peut citer, parmi les plus connus, Josef Mengele (mort en 1979), Barbie (qui travailla pour la dictature bolivienne avant d'être rattrapé par la justice française), Eichmann (jugé à Jérusalem), Alois Brunner, Aribert Heim (toujours recherché mais peut-être mort), le commandant de Treblinka Franz Stangl, l'aviateur letton Herberts Cukurs (assassiné par le MOSSAD), etc. Une partie de ces fugitifs a été rattrapée par la justice.

Enfin, une partie, certes marginale, des anciens nationaux-socialistes, réussit à dissimuler son passé et à obtenir des postes politiques plus ou moins importants après la guerre. Ceci a souvent suscité des scandales et leur démission quand leur fonction pendant le national-socialisme fut révélée. On peut ainsi citer :

Kurt Waldheim, secrétaire général des Nations unies et président de l'Autriche de 1986 à 1992, est sans doute l'ex-nazi ayant eu les fonctions les plus importantes après-guerre. Waldheim, qui avait été inscrit comme suspect sur la liste de l'UNWCS[117], était membre de la SA et fut Oberleutnant de la Wehrmacht sur le front de l'Est, et on s'intéressa beaucoup à son rôle lors de la bataille de Kozara (en) (Bosnie), dans la 714e division d'infanterie dirigée par le général Friedrich Stahl. Bien que l'unité militaire de laquelle il fit partie se rendit coupable d'exactions nombreuses, aucune preuve ne l'impliquant directement dans des crimes de guerre n'a pu cependant être fournie[117]. Le Département de la Justice des États-Unis refusa toutefois en 1987 de le laisser entrer sur le territoire national, en affirmant qu'il avait pris part à la déportation, au mauvais traitement et à l'exécution de civils et de soldats alliés durant la guerre[117].

Le cas d'Hanns Martin Schleyer, Untersturmführer-SS puis représentant du patronat allemand, est à part, dans la mesure où il fut assassiné par la RAF en 1977.

En 1953, le Sozialistische Reichspartei, qui se présente comme successeur du NSDAP, est interdit. En 1964, le NPD (Nationaldemokratische Partei Deutschlands) est créé. Malgré des propos racistes et d'extrême-droite, le parti n'est toujours pas interdit, même si cette question occupe régulièrement la classe politique allemande.

Dans les années 1980, l'affaire Klaus Barbie a suscité, aux États-Unis, l'« amendement Holtzman », voté entre autres par Ted Kennedy, et qui ajoutait la question sur le formulaire d'exemption de visa: « Le visiteur étranger a-t-il été impliqué dans les persécutions nazies? » La justice américaine n'avait en effet aucune compétence juridictionnelle, au pénal, sur les étrangers. Aussi, dans le sillage de l'affaire Barbie, un service spécial fut créé à l'ICS (Immigration and Custom Service) chargé d'enquêter sur les suspects de crimes de guerre. Le cas échéant, et après procès, ceux-ci étaient expulsés du territoire.

Le Royaume-Uni, également, vota, après un long débat, le War Crimes Act 1991 (en), qui accordait à ses tribunaux une compétence juridictionnelle sur les personnes soupçonnées de crimes de guerre commis lors de la guerre et ayant par la suite acquis la citoyenneté britannique. La seule personne jugée - et condamnée - en vertu de cette loi fut l'ex-SS Anthony Sawoniuk (en) (Polonais ou Biélorusse).

Aujourd’hui, les Européens ne parviennent pas à s'entendre sur une loi commune à propos du national-socialisme. En janvier 2007, le projet d’interdiction des symboles nationaux-socialistes par tous les pays membres de l'Union européenne a été rejeté. En effet, pour la communauté hindoue britannique, le svastika est avant tout un symbole de paix, et ceci depuis 5 000 ans.

L’incitation à la haine raciale et à la xénophobie sont passibles des délits punis de la même manière dans les 27 États membres, par des peines de 1 à 3 ans de prison. Mais le négationnisme n’est délictueux qu’en France, en Allemagne et en Autriche[118].

Notes et références

  1. André Kaspi, Ralph Schor, André Kaspi,Ralph Schor, Complexe, 1999, page 72
  2. Karl Dietrich Bracher, Frank Straschitz, Hitler et la dictature allemande, Complexe, 1999, page 368
  3. Dominique Vidal, Les historiens allemands relisent la Shoah, Complexe, 2001, page 36
  4. Roger Bonnard, Le droit et l'état dans la doctrine nationale-socialiste, Librairie générale de droit et de jurisprudence, 1939, page 165
  5. Forme employée dans la traduction française de Mein Kampf (p. 376, 686 et dans celle de Hitler de Ian Kershaw, Flammarion, 2000
  6. Alfred Wahl, L'Allemagne de 1918 à 1945, Armand Colin, 1999, page 62
  7. Pierre Milza, Les Fascismes, Imprimerie Nationale, 1985, p. 229.
  8. Ian Kershaw (Hitler, tome 1, p. 903) relève ainsi qu'il est très difficile de différencier l'Arbeiterzirkel (qui porte clairement la marque de Karl Harrer (membre de la Thulé) et le Deutsche Arbeiterausschuß (comité du DAP), dont les compétences se chevauchaient.
  9. Bernhard Stempfle est un proche de Hitler. Il sera l'un des principaux correcteurs de Mein Kampf (Ian Kershaw, Hitler, tome 1, p. 357). Il finira assassiné lors de la Nuit des Longs Couteaux.
  10. Alfred Wahl, L'Allemagne de 1918 à 1945, Armand Colin, 1999, p. 61.
  11. À l'automne 1919, lors de la première participation de Hitler au comité du parti, la caisse s'élève à 7,50 marks (Hitler, Mein Kampf, Nouvelles Éditions latines, p. 219).
  12. Ian Kershaw, Hitler, tome 1, p. 904 : Rudolf von Sebottendorf, qui dirige la Société Thulé, fait lui-même mention de Harrer comme premier président et de Drexler comme deuxième président du Deutscher Arbeiterverein (sic) le 19 janvier 1919.
  13. La carte, qui date de janvier 1920, porte en fait le numéro « 555 », mais la numérotation a commencé par le numéro 501 pour donner l'impression que le parti compte plus de membres. Par contre, Hitler semble bien avoir fait partie des tout premiers membres du comité du parti.
  14. Henri Burgelin, Le génie de la propagande, Les cahiers de l'Histoire n° 18, janvier-mars 2003.
  15. Fabrice d'Almaida, Était-il un génie de la propagande, L'Histoire, n° 312, septembre 2006.
  16. Alfred Wahl, p. 62.
  17. Henry Rousso, « Le grand capital a-t-il soutenu Hitler ? », Les cahiers de l'Histoire, n° 18, janvier-mars 2003, p. 49.
  18. Gilbert Badia, « Le troisième Reich », Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
  19. Alfred Wahl, p. 63.
  20. a et b Henri Burgelin, p. 54.
  21. Alfred Wahl, p. 64.
  22. national-socialiste allemand des travailleurs, Parti, MSN encarta
  23. Le Putsch de la Brasserie, site Hérodote.
  24. Serge Berstein, L'irrésistible ascension d'Adolf Hitler, Les collections de l'Histoire n° 18, janvier-mars 2003, p. 9.
  25. Georges Goriely, 1933, Hitler prend le pouvoir, Éditions Complexe, 1982, p. 54.
  26. Georges Goriely, p. 57.
  27. Serge Berstein, Les collections de l'Histoire n° 18, p. 10.
  28. Alfred Wahl, p. 66.
  29. Alfred Wahl, p. 67.
  30. a et b Alfred Wahl, p. 65.
  31. Serge Berstein, p. 10
  32. Karl Dietrich Bracher, Frank Straschitz, Hitler et la dictature allemande, Éditions Complexe, 1995, p. 369, disponible sur [1].
  33. 7 % des voix en Bade en octobre 1 929,8 % à Lübeck en novembre, 11,3 % en Thuringe où les nationaux-socialistes entrent dans le gouvernement.
  34. Serge Berstein, p. 11.
  35. 1929, William Karel
  36. Alfred Wahl, p. 71
  37. a et b Alfred Wahl, p. 80.
  38. Serge Berstein, p. 10.
  39. Henri Rousso, p. 50.
  40. Serge Berstein, p. 13.
  41. a et b Henri Rousso, p. 51.
  42. Alfred Wahl, p. 77.
  43. Ian Kershaw, « L'Allemagne rêvait d'un grand homme : entretien », Les collections de l'Histoire, n° 18, janvier-mars 2003, p. 62.
  44. Philippe Burrin, « Les Allemands étaient-ils tous nazis ? », Les collections de l'Histoire, n° 18, janvier-mars 2003, p. 66.
  45. Alfred Wahl, p. 78.
  46. Alfred Wahl, p. 82.
  47. Alfred Wahl, p. 83.
  48. a et b Alfred Wahl, p. 84.
  49. L'historien Henri H. Turner pense que l'union des forces de droite à l'instigation du patronat expliquent ce recul.
  50. Alfred Wahl, p. 88.
  51. Alfred Wahl, p. 91.
  52. Elle a pu être qualifiée de mythe favori des marxistes par Claude Polin - Claude Polin, Le Totalitarisme, Que sais-je ?[réf. insuffisante]
  53. Voir par exemple la rencontre du 20 février 1933.
  54. Adelin Guyot, Patrick Restellini, L'art nazi : un art de propagande, Éditions Complexe, 1996, p. 17, disponible sur [2].
  55. a et b Adelin Guyot, Patrick Restellini, p. 20.
  56. Ian Kershaw, p. 62.
  57. Adelin Guyot, Patrick Restellini, p. 47.
  58. Adelin Guyot, Patrick Restellini, p. 48.
  59. Pierre de Villemarest, Les Sources financières du nazisme, éd. CEI, 1984, p.  27.
  60. Jacques Attali, Un homme d'influence : Sir Sigmund Warburg 1902-1982, Fayard, 1985, p.188
  61. Pierre de Villemarest, Les Sources financières du nazisme, CEI, 1984, p. 27
  62. Adelin Guyot, Patrick Restellini, p. 33.
  63. Alfred Wahl, p. 98.
  64. Lionel Richard, Goebbels, portrait d'un manipulateur, Bruxelles, André Versaille éditeur, 2008, p. 126-127.
  65. Alfred Wahl, p. 100.
  66. Henry Rousso, Nicolas Werth, Stalinisme et nazisme : histoire et mémoire comparées, p. 130, Éditions Complexe, 1999, disponible sur [3].
  67. Alfred Wahl, p. 102
  68. Alfred Wahl, p. 103
  69. Incendie du Reichstag, site Hérodote.
  70. (de) Walther Hofer, Der Nationalsozialismus - Dokumente 1933-1945, N° 172, coll. Bücher des Wissens, éd. Fischer Bücherei, Frankfurt-am-Main, 1957, 398 pages : p. 61 : « Gesetz gegen die Neubildung von Parteien, vom 14. Juli 1933 Die Reichsregierung hat das folgende Gesetz beschlossen, das hiermit verkündet wird : §1. In Deutschland besteht als einzige politische Partei die Nationalsozialistische Deutsche Arbeiter-Partei. §2. Wer es unternimmt, den organisatorischen Zusammenhalt einer anderen politischen Partei aufrechtzuerhalten oder eine neue politische Partei zu bilden, wird, sofern nicht die Tat nach anderen Vorschriften mit einer höheren Strafe bedroht ist, mit Zuchthaus bis zu drei Jahren oder mit Gefängnis von sechs Monaten bis zu drei Jahren bestraft. Berlin, den 14. Juli 1933. - Der Reichskanler : Adolf Hitler - Der Reichsminister des Innern : Frick - Der Reichsminister der Justiz : Dr. Gürtner»
  71. Alfred Wahl, p. 110.
  72. Cité dans l'article IIIe Reich, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
  73. Victor Farias, Heidegger et le nazisme, Éditions Verbier, (ISBN 2-86432-063-0), résumé disponible sur [4].
  74. Adelin Guyot, Patrick Restellini, p. 54
  75. Alfred Wahl, p. 108.
  76. Alfred Wahl, p. 109. L'article Hitler de l'Encyclopædia Universalis parle, lui, d'environ 200 victimes.
  77. Pierre Ayçoberry, La société allemande sous le IIIe Reich, Le Seuil, 1999, p. 98.
  78. Service de sécurité de la SS.
  79. Michel Eude, L'Allemagne moderne et contemporaine, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
  80. a et b Karl Dietrich Bracher, Frank Straschitz, p. 466.
  81. Alfred Wahl, p. 123
  82. Karl Dietrich Bracher, Frank Straschitz, p. 467.
  83. Henry Rousso, Nicolas Werth, p. 83.
  84. Philippe Burrin, Le Führer, un dictateur absolu?, Les cahiers de l'histoire, n°18, janvier-mars 2003, p. 36.
  85. Pierre Ayçoberry, p. 101.
  86. Alfred Wahl, p. 124.
  87. Pierre Ayçoberry, p 93
  88. Pierre Ayçoberry, p. 103. Cet idéal est une vielle lune hitlérienne, qu'il a développé abondamment dans Mein Kampf.
  89. Karl Dietrich Bracher, Frank Straschitz, p. 475.
  90. Henri Rousso, p. 55
  91. Adelin Guyot, Patrick Restellini, p. 28.
  92. Philippe Burrin, p. 30.
  93. Adelin Guyot, Patrick Restellini, p. 38-39.
  94. Adelin Guyot, Patrick Restellini, p. 45.
  95. Olivier Esteves, Une histoire populaire du boycott, L'Harmattan, 2005, p. 110
  96. Alfred Wahl, p. 104
  97. Pierre Ayçoberry, p. 64
  98. La Nuit de Cristal site Hérodote
  99. Pierre Ayçoberry, p. 65
  100. Pierre Ayçoberry, p. 70
  101. Anschluss de l'Autriche Le site Hérodote affirme qu'il l'était. Mais de nombreux historiens ne partagent pas ce point de vue. Voir Kershaw, op. cit., p. 1030, qui donne plusieurs lectures de cet événement.
  102. Anschluss de l'Autriche, site Hérodote.
  103. Karl Dietrich Bracher, Frank Straschitz, p. 415
  104. Serge Berstein, Pierre Milza, Le premier vingtième siècle, Hatier, p. 345
  105. René Monzat, L'extrême-droite en France depuis 1945, Encyclopædia Universalis, DVD, 2007.
  106. Pierre Ayçoberry, p 278
  107. Pierre Ayçoberry, p. 279
  108. Dans La Société allemande sous le IIIe Reich (p. 284), Pierre Ayçoberry explique que dans certaines réunions, des militants comparent le programme du parti en 1933 et les réalités présentes, fort différentes de promesses faites.
  109. Pierre Ayçoberry, p 281
  110. Pierre Ayçoberry, p. 282
  111. Pierre Ayçoberry, p 283
  112. Alfred Wahl, p 158
  113. Pierre Ayçoberry, p. 284-285
  114. Texte en anglais de l'accord du 20 septembre 1945
  115. Toutefois, le procès exonère, du moins dans les corps de la Gestapo et du SD, certaines catégories de personnels.
  116. Jean-François Roulot, Le Crime contre l'humanité, L'Harmattan, 2002, p. 321
  117. a, b et c Kurt Waldheim, Former U.N. Chief, Is Dead at 88, New York Times, 15 juin 2007
  118. La gazette de Berlin

Annexe

Propagande nazie pour le rattachement de Dantzig au Reich.

Articles connexes

Bibliographie

  • Collectif, Hitler, le nazisme et les Allemands, Les collections de l'Histoire, n°18, janvier-mars 2003
  • Pierre Ayçoberry, La Société allemande sous le IIIe Reich, Le Seuil, 1998, (ISBN 2-02-033642-1)
  • Serge Berstein, Le nazisme, MA éditions, 1985
  • Martin Broszat, L'État hitlérien, Fayard, 1985, (ISBN 2213014027)
  • Thierry Féral, Le national-socialisme, vocabulaire et chronologie, L'Harmattan, 1998
  • Norbert Frei, L'État hitlérien et la société allemande, Seuil, 1999, (ISBN 2020134063)
  • Georges Goriely, 1933, Hitler prend le pouvoir, Éditions complexes, 1982; (ISBN 2-87027-775-X)
  • Adelin Guyot, Patrick Restellini, L'Art nazi : un art de propagande, Éditions Complexe, 1996;(ISBN 2-87027-635-4)
  • Ian Kershaw
  • E Léon et J-P Scot, Le nazisme des origines à 1945, Armand Colin, 1997
  • H Mommsen, Le national-socialisme et la société allemande, Paris, Maison des sciences de l'Homme, 1998
  • Alfred Wahl, L'Allemagne de 1918 à 1945, Armand Colin, 1999, (ISBN 2200265085)

Filmographie


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